Les Mémoires de Syfaria
L'île de Syfaria

Turpitudes de Néant

Se perdre, c'est se trouver...
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Sujet lancé par Kysall
Le 12-12-1508 à 16h20
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Posté par Sieur Flymeur,
Le 01-03-1509 à 15h10
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Kysall

Le Vayang 12 Dasawar 1508 à 16h20

 
***


Kysall ressortit du pilier, le corps martyrisé mais l'esprit rasséréné.
Elle avait réussi.
Flymeur n'était plus un souci...

Elle contempla le ciel délavé, assombri, et frissonna dans le froid mordant des hauts sommets.
Ce pilier méritait bien son nom. Perdu.
Aux alentours, plusieurs créatures parmi les plus dangereuses de Syfaria rodaient.
La tydale ne s'en inquiétait pas. Celles qui vivaient en ces lieux savaient qu'il ne fallait point inquiéter Ses serviteurs.
Elle descendit par l'étroit chemin qui menait au haut plateau tout proche, et rejoignit le campement dont les feux éclairaient cette fin de journée.

Un Vortex la croisa sur le chemin. Il la salua et poursuivit sa route en silence. Kysall était toujours impressionnée par ces créatures. Elles existaient avant toute vie connue sur ce monde, et restaient un véritable mystère pour elle.
Le P'KhenS'sarkh leur faisait confiance, et cela suffisait à Kysall.

Aux abords des tentes, plusieurs poussiéreux se levèrent et vinrent vers elle. Des symbiosés, qui comme elle avaient rejoint la Coalition. Sa famille aujourd'hui. Unis comme jamais !
Car le temps était venu d'accomplir leurs destinées pour son apogée.

Elle se restaura rapidement, et leur narra ce qui s'était passé à Jypska. Ils ne firent aucun commentaire. Tout ne s'était pas déroulé au mieux, mais seul le résultat comptait. Peu importait les à côtés...
Maintenant, il fallait courir vers la victoire, ne pas laisser de temps aux poussiéreux aveuglés par les Nemens pour se reprendre.
Ils allaient chercher à corriger la situation. Ne pas prendre la mesure de leurs responsabilités.
Il fallait les en empêcher...

Sans plus prendre de repos, elle alla récupérer une nouvelle armure, moins performante mais plus adaptée à sa prochaine mission.
Puis ils partirent, elle et cinq autres symbiosés, à travers les montagnes, courant sur les chemins sans discontinuer et ne se préoccupant pas des dangers qui menaçaient habituellement les êtres de poussière.
Les rejetons savaient qui ils étaient...

Le lendemain, leur route croisa les abords du gouffre de Rastryghën...



Un Maraudeur les observa tandis qu'ils passaient leur chemin.
Évidemment, ils ne prirent pas le temps de descendre revoir leurs familles qui vivaient dans les entrailles de Syfaria.
L'antique cité, aujourd'hui souterraine, savait être un lieu accueillant, bien que cela ait surpris Kysall trois années auparavant lorsqu'elle avait rejoint Ses rangs...

S'éloignant, ils croisèrent deux groupes en maraude, et les évitèrent. Les rejetons avaient souvent trop mauvais caractère lorsqu'ils étaient à la surface, la haine déformant leur appréhension du monde.
De jour en jour, ils s'enfoncèrent plus profondément dans les montagnes.
Le voyage allait être long, mais cela suffirait.
Mieux valait prendre ces chemins détournés, car même si grâce à la divination les poussiéreux pourraient la localiser, ils ne devaient deviner leur destination que le plus tard possible.

Toujours souriante, celle que ses compagnons nommaient "Clairvoyance" était heureuse et se sentait pleinement exister en ces moments d'incertitude et de paradoxale plénitude...
***


 
Kysall

Le Dhiwara 21 Dasawar 1508 à 01h06

 
***


Plusieurs jours s'étaient écoulés...
Ils étaient enfin arrivés.
Montagnes inhospitalières. Imbibées de terreur et fouettées par des vents charriant une mort glaciale...

Ils avaient établi leur campement à l'ouest de la position. Dans une grotte surélevée. Ses compagnons se chargeaient de la sécurité du lieu, et de lui permettre de réussir sa mission.
Précédemment, elle avait été avertie. Des symbiosés étaient à sa poursuite. Arrivés au pilier.
Ne pas les combattre. Surtout pas ! Les ordres du P'KhenS'sarkh étaient clairs....
Elle était loin, de toute façon. Trop loin pour qu'ils la retrouvent à temps.

Au petit matin de ce jour là, elle prit tout l'équipement dont elle avait besoin. Sans un regard en arrière pour ses compagnons qui sauraient l'attendre en toute discrétion, elle avança à travers une neige épaisse vers là où il avait été abandonné.
Où il s'était réfugié, songea-t-telle.

Elle frissonna.
Des jours de voyage, pour un pari, au final.
Sera-t-elle capable de le rejoindre ?

Elle marcha longuement, vers le sommet.
Une tempête commençait de fouailler le ciel assombri.
Après de terribles efforts, la neige lui balayant violemment les flancs et obscurcissant encore plus son champ de vision, elle sut néanmoins qu'elle était arrivée.
Elle était en relation avec Lui. Il la guidait.
Elle s'avança vers une corniche qu'Il lui désigna, et gratta la glace qui s'y était accumulée.

Bientôt, elle le vit.
Son visage figé dans la glace. Le corps caché par la neige.
Un doux visage de Nelda. Comme endormi pour l'Eternité.
Elle plaqua sa main nue contre la glace, et sentit ses chairs geler.
Elle ferma les yeux, se laissant porter par Sa puissance.

L'esprit du Nelda était encore là. Vivace.
Elle l'appela, voulut prendre contact avec celui qui autrefois avait franchi cette porte qu'elle aussi désirait ouvrir.
Il fallait qu'elle y arrive avant les poussiéreux...
Elle l'appela de nouveau, cherchant à le rejoindre.
Elle sentit un premier contact, hésitant. Il sortait de ses rêves.
Elle avait attiré son attention. Son esprit venait vers elle, affolé.
Elle sourit, et prononça son nom, comme pour lui confirmer qu'elle avait besoin de lui.

Kryniosias...
***


 
Kysall

Le Merakih 24 Dasawar 1508 à 17h15

 
Plusieurs heures plus tard, elle fit le chemin en sens inverse.
Lessivée. Harassée.
S'entretenir avec le premier sorti avait été un calvaire.
Le fondateur de la Confrérie des Six était un être plein de ressources et de capacités qu'elle ignorait. Dont elle n'avait même pas soupçonné les possibilités.
Il avait refusé de l'aider.
Il avait fallu le contraindre. Menacer les autres. Lui faire comprendre que son intérêt était de lui permettre d'avancer.
Que ça leur laissait une chance.
Jouer sur cette fibre. Double jeu qu'elle lui avait suggéré.
Il n'avait pas été dupe.
Mais l'avait finalement orientée.

Elle l'avait laissé là haut, dans sa gangue de glace impénétrable.
Son esprit était reparti.
Elle le soupçonnait de lui avoir tendu un piège. Impossible de savoir lequel.
Le chemin du retour lui fut encore plus difficile, car non seulement elle était épuisée, mais sa rage et ses doutes lui laminaient l'esprit.
Saleté de Confrère !
Kryniosias était l'être le plus malin et le plus retors qu'elle avait jamais rencontré, elle pouvait s'attendre au pire...

Elle finit par arriver à la grotte, et fut accueillie en silence par ses compagnons.
Il avaient préparé un endroit pour qu'elle puisse agir, en retrait vers le fond de leur antre.
Un Furyan était là lui aussi. Il aiderait à patrouiller dans les environs, pour repérer d'éventuels poursuivants. Le Furyan était ancien, et ne s'offusquait pas de devoir travailler avec les symbiosés.
Il savait que cela devenait nécessaire...

Elle se restaura rapidement, et partit s'allonger.
Elle devait dormir quelques heures. Reprendre ses forces.
Elle sortit d'un de ses sacs une boite de bois précieux, et l'ouvrit.
A l'intérieur, une fine ligne de néant. Une trace laissée par l'Ombre du pilier perdu, qu'ils avaient réussi à récupérer avant sa disparition.
D'autres avaient peut être pu faire de même sur Syfaria, mais peu importait.
Elle avait sa porte vers le néant. Kryniosias lui avait fourni la direction à suivre.
Ne restait plus pour elle qu'à mourir demain. Ses compagnons se chargeraient de protéger ce lien avec la vie, son phare dans le néant.
Elle espérait arriver avant les poussiéreux, si jamais ils avaient l'idée de tenter l'impossible eux aussi.

Elle l'espérait, car elle savait que leur position serait plus confortable que la sienne une fois là bas...


 
Kysall

Le Matal 30 Dasawar 1508 à 00h06

 
***


Elle était prête.
Reposée, elle mit la matinée à profit pour s'équiper.
Ses compagnons avaient bien préparé leur défense éventuelle, et elle les estimait de plus en plus à leur juste valeur.
Les barrières de race ou de sexe n'existaient plus dans Sa vision du monde...



Ils savaient que leur engagement à Ses côtés était risqué. Très risqué. Et qu'ils ne seraient pas compris.
Certains doutaient parfois. Avaient peur.
Kysall savait que ceux-là n'en faisait pas partie...

Elle sortit au dehors, face aux montagnes, avec deux de ses compagnons, et y resta un long moment à humer l'air de Syfaria.
Elle avait besoin de ce moment. Au loin, plus bas, le Furyan leva sa lourde tête vers elle.
Il avait repéré un tydale. Il ne semblait pas dangereux.
Sans doute un fou. Peut être pas...

Kysall savait qu'ils viendraient, et préférait attendre leur premier mouvement. Gagner du temps. Elle en était presque triste. Les symbiosés allaient se déchirer. Une guerre allait se déclarer...
Sauf si elle réussissait sa mission, car tout serait alors terminé...

Après quelques minutes, elle entra de nouveau dans la grotte.



Celle-ci était parfaite pour ce qu'elle se préparait à faire.
Lieu glacé. Sombre. Inhospitalier.
Mais lieu d'espoir pour elle et les siens.

Elle alla jusqu'au fond du gouffre, et s'assit sur une couverture rêche.
Puis elle sortit de nouveau le mince filament d'Ombre.
Voilà le lien.
Elle le prit entre ses doigts fins et délicats. Le serra fort.
Elle ferma les yeux.

Il était temps de partir retrouver le tchaë.
Il était temps de bâtir un nouveau monde...

***


 
Narrateur

Le Matal 30 Dasawar 1508 à 18h53

 
Kysall disparut.
Elle ouvrit les yeux. Et sut qu'elle était perdue.
Lieu impossible à imaginer. Intolérable suspension entre le rêve et le néant.
Elle était là où était Flymeur. Mais loin de lui. Très loin...

Elle sentit qu'elle devait s'engager sur l'un des chemins qui s'offrait à elle, mais hésita.
Ici, ses danses ne serviraient à rien.
Nul symbiosé en vue. Elle était la première.
Ce ne serait pas forcément un avantage...
Ils avaient du abandonner. Ou se perdre dans les choix à faire.
Elle avait eu le P'KhenS'sarkh pour lui donner les moyens d'atteindre la clef et la porte.

Mais là, en ce lieu, elle était seule.
Elle commença de marcher dans un paysage changeant, attentive.
Ce lieu recélait des dangers, elle ne le ressentait que trop bien...


 
Orphèle

Le Luang 5 Jangur 1509 à 02h08

 
***

Tiens, elle s'était endormie ?

Quand est-ce que...Ah, non, c'était quoi ce rêve ?!
Elle avait l'habitude de faire des rêves bizarres, mais ça !
Y avait des trucs qui bougeaient de partout...des couleurs changeantes, miroitantes.
Les décors avaient le don pour muter en d'autres décors.
C'était plus ou moins joli, mais toujours sacrément impressionnant !
Et un peu...argh. Un peu dégueu, non ?

La forêt mystérieuse d'accord, les arbres surgissant subitement de terre, d'accord.
Mais la sève rouge comme du sang, les allures de croque-mitaine, l'odeur de marais.
Puis, hop, c'était un désert bleu et orange caillouteux avec un ciel rose et des nuages verts.
Sauf que les grains de sable étaient des petits crânes et il se mettait à pleuvoir du sang !
Et crac, c'était un vallée abandonnée et brumeuse avec du brouillard coloré.

N'importe quoi !

C'était à la fois fantasmagorique, merveilleux, fou et morbide.
Tout ça faisait mal aux yeux et au cerveau, à changer tout le temps. Oups, nausée !
C'était plutôt décontenançant. M'enfin le thème flore incongrue et faune inappropriée était très en vogue.
Les coulées de sang aussi, remarque.

Ca l'émerveillait autant que ça lui faisait peur.
Surtout qu'elle avait voulu jouer à la maligne et voilà.
Seule, toute seule, et ne sachant que faire ! Oui, que faire ? Que faire !
Bah...avancer, dans le doute. C'était peut-être bien la seule chose à faire.
Parce que moisir au même endroit, dans un lieu qui connaissait pas le concept de stabilité morphique...

Bof, bof, bof.

Alors bon, elle se mit à avancer, innocemment.
Elle évita deux ou trois arbustes d'os, trois ou quatre lianes tord-boyaux.
Ignora la consistance de la gadoue coloris "vomi" et avança.
Les mètres avaient pas grande importance, de toute façon.
Comme le reste, ils donnaient l'impression de changer.

Un coup on entrait dans un bosquet, de l'autre on sortait du bois.
Alors franchement...

Jusqu'à ce que...révélation !
Entre deux souches distordues, un bout de roche au regard dérangeant et cinq arbres rouges...
...une silhouette ! Une silhouette féminine ! Très féminine !
Par le Tableau, elle n'était pas seule !
Ouf de ouf.

Et avec de la chance, c'était une de ses Soeurs.
Un pas, deux pas, on enjambe le ruisseau vert pomme.
On s'arrête, oh oui, on s'arrête doucement.
On se cache ! Vite, on se cache !

On se cache derrière...le truc.
Heureusement qu'elle était symbiosée, bon sang.
Elle avait à peine tendue son esprit vers l'autre.
Kysall ! Kysall, Kysall....

Nom d'un chien, elle était pas seule !
Elle était avec Kysall ! Glups.
Elle l'avait pas vu, hein ?
Hein ?

Tiens, les étoiles. Elles étaient là !
Dans le ciel, tranquilles...
Elles étaient fixes !

Les étoiles étaient fixes !

***


 
Kysall

Le Matal 6 Jangur 1509 à 18h05

 
***



Le paysage changeait.
Souvent. Trop souvent. On avançait, et on parcourait des contrées oniriques insoupçonnées.
Insoupçonnables...

Les couloirs, car c'était bien de cela qu'il s'agissait, étaient plus stables.
Ressemblant la plupart du temps à des reliques d'un ancien temps.



Mais parfois, c'était d'autres décors. Toujours inquiétants.
Déroutants.
Perturbée par cette folie de couleurs et de sensations, Kysall se demandait comment un tel lieu pouvait résister à l'usure.

Au détour d'un chemin, elle croisa des créatures surprenantes, qui l'ignorèrent.



Plus loin, ça en fut d'autres, toujours plus fantasques.
Mais une constante demeurait.
Cette impression oppressante de mort et de dégénérescence.
Flots de sang, odeur pestilentielle, cadavres en décomposition.
Tout cela côtoyait les plus grandes beautés, dans un festival qui ne pouvait que remettre en question la réussite de sa mission...

D'autant plus qu'elle repéra bientôt sous sa tunique de minuscules bestioles, pas plus grandes qu'une fourmi...



Comme d'immondes sangsues, celles-ci étaient en réalité présentes partout !
S'accrochaient, montaient dans les chausses, tombaient des parois.
Il y en avait des milliers sans doute en ce lieu gigantesque. Peut être des millions.

Elle essaya de s'en débarrasser, mais comprit bientôt que c'était impossible.
Ces choses lui suçaient le sang.
La tuaient à petit feu. Elle devrait se soigner régulièrement.
Seule consolation pour la tydale, les symbiosés seraient soumis aux mêmes difficultés s'ils venaient.

Avec résolution, elle entreprit de pénétrer dans l'un des couloirs de ce qu'elle estimait être un immense labyrinthe, d'après ce qu'elle avait vu de ses premières explorations.
Un labyrinthe de démence, de grandeur et de déchéance.

Un labyrinthe où Flymeur demeurait...

***


 
Orphèle

Le Merakih 7 Jangur 1509 à 00h44

 
***

Après sa longue contemplation des étoiles, Orphèle avait ramené son regard sur les alentours, puis sur Kysall.
Discrètement. Très discrètement.
Du moins, le croyait-elle.
Elle essayait.

Elle avait attentivement observé la danseuse, sa façon de bouger et de marcher.
Tout en gardant un oeil - elle était bien obligée - sur les décors mouvants.
Et sur les bestioles. Bizarreries issues d'un esprit malade.
Mais alors très, très malade.

C'est en étudiant la gestuelle de Kysall qu'elle avait à son tour découvert les petites saloperies.
Elle avait de justesse étouffée un cri de surprise et de dégoût !
Infâmes sangsues laides et poilues.
Y en avait partout !

Elle se frotta frénétiquement les bras et les jambes, en vain.
Argh. Cet endroit, vraiment, au-delà de ce que lui en disait ses sens....était...malsain ?
Malsain était le mot, vraiment.

Et dans ce merdier, sa seule compagne était une tueuse sans foi ni loi.
Enfin, sans doute avec une foi et une loi, mais pas les bonnes.
Même si tout est une question de point de vue bien sûr...

C'est juste que l'Artisan du Déclin ne lu semblait pas un choix très honorable.
Enfin bon, on faisait avec ce qu'on avait...

Une fois calmée, rangeant dans un coin de son cerveau l'idée qu'elle était parcourue d'immonde petits schmurgles vampiriques, l'Anja se mit à établir un plan d'action. Ou quelque chose y ressemblant.
Il était relativement simple :
Suivre Kysall.

La bougresse donnait l'air de savoir où elle allait.
Ou plutôt, elle allait clairement quelque part.

Alors entre mourir dans son coin et aller quelque part, même si c'était avec Kysall,
Orphèle préférait aller quelque part.

Simple, non ?
Elle se soigna et se mit à avancer.
Quelques pas derrière la tueuse, à moitié dissimulée.

***


 
Kysall

Le Merakih 7 Jangur 1509 à 23h12

 
Une impasse.
Bon, ce ne serait pas la première ni la dernière, elle s'en doutait.
Le temps allait peut être lui manquer, alors elle fit rapidement demi-tour et revint sur ses pas, vers l'endroit où elle était apparue.

Ne cessant pas sa marche décidée, portant tout un barda sur son épaule gracile, Kysall repassa par les couloirs intrigants qu'elle avait déjà parcourus.
Une bonne nouvelle était que les lieux ne changeaient pas au fur et à mesure que le temps passait. Pour le moment du moins...

Un peu plus tard, son regard accrocha un mouvement furtif. Une tydale se cachait maladroitement à quelques mètres d'elle. Une symbiosée. Jeune. En proie à la peur.
Kysall ne montra aucunement qu'elle l'avait repérée, et continua sa route.
Peu importait que ce qu'elle supposa être une Anja la suive...

Le temps s'écoulait.
Lentement, surement, les heures défilaient.
Les déplacements en ce lieu étaient parfois difficiles, contrariés par un relief alambiqué et des difficultés à se répérer.
Bientôt, Kysall sut qu'il lui fallait se reposer. Etablir un campement.
Elle se posta vers l'entrée du deuxième couloir qu'elle décidait d'explorer, et sortit de quoi allumer un feu, puis s'installa confortablement.
Elle devait dormir. Même un peu. Même d'un œil.
Posant sa Flamberge à ses côtés, elle sortit l'une de ses outres d'eau, et entreprit de se restaurer avec les rations qu'elle avait emmené.

Bientôt, elle aperçut celle qu'elle avait perçu grâce à la symbiose comme se nommant Orphèle se cacher toujours aussi maladroitement à quelques encablures de là.
Elle n'avait sans doute rien à manger. Rien à boire.
Difficile de savoir si l'eau de cet endroit était potable. Si des baies ou des racines pouvaient être consommées.
Les chances de mourir empoisonné étaient grandes vu le caractère lugubre et malsain de tout ceci.
Sans compter ces saletés de bestioles qui lui suçaient le sang...

Kysall soupira. Elle aussi avait été Anja.
Jeune. Maladroite. Idiote de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.
Elle tourna la tête vers l'endroit où Orphèle se tenait, et cria d'une voix douce.
Orphèle, tu n'as rien à craindre de moi.
Je ne tuerai pas ce soir.
Viens te reposer, boire et manger.
Je t'offre le couvert à défaut du gite, Anja...


 
Orphèle

Le Julung 8 Jangur 1509 à 00h36

 
***

Awa...

Comment elle avait fait ?
Trop forte la Kysall. Pourtant elle se cachait bien !
Furtive comme un sanglier, rapide comme une huître.
Elle l'avait repéré...Pas difficile en fait. Pas difficile du tout.

Mais sa proposition était pas trop rassurante.
C'était presque comme une menace.
"Je ne tuerai pas ce soir."
Ce qui impliquait qu'elle avait au moins un sursis.
C'était pas rien. Un sursis pouvait toujours s'avérer utile.

De toute manière elle l'avait vu. Elle avait pas vraiment le choix.
Et puis elle avait rien à boire ni à manger. C'était un fait.
C'est sûr qu'en d'autres circonstances, elle se serait préparé un petit sac.
Si elle avait su...Chose impossible. Si elle avait su quoi ?

Qu'elle tomberait là ?

Elle sortit de derrière son gros buisson qui puait la charogne.
L'air toute penaude et perdue. Ses yeux roulant dans ses orbites.
L'air de dire "j'ai rien fait, c'est pas moi, j'ai un alibi".
Elle fit quelques pas en avant. Se fixant finalement sur Kysall.
Qu'elle put enfin voir de face, fixe, son visage, dans son entièreté.

C'était vraiment une jolie madame. Douce et tout.

C'est vrai qu'un petit peu de repos n'était pas non plus de refus.
Dans ce cadre horrible, étrange et déroutant.
Du repos avec quelqu'un d'armé non loin.
A la fois rassurant et inquiétant.

Mieux que rien.

Mais tout cela allait aussi lui permettre de faire quelque chose de fou...
Tenter de cartographier ce ciel fixe ! Ca, ça allait être géant.
Et avec un peu de chance lui donner une direction à suivre.
Même si c'était pas le plus important pour elle.

Le plus important était surtout ce qu'allait lui révéler ce ciel.
En tant qu'entité absolue, complète, infinie.
Sur le monde, le reste, les choses.

Avec cette idée en tête, qui l'excitait au plus haut point, elle avança plus prestement.
Et se retrouva face à Kysall en quelques secondes. Elle courba l'échine, respectueusement.

Aka's Hajar Liadha Kysall.
'Suis Orphèle, comme vous le savez déjà.
Euh...j'veux bien, oui, votre aide. 'Suis un peu là par accident.


Elle sourit, l'air un peu contrite.
C'était quand même gentille, venant d'une danseuse renégate servant l'Artisan du Déclin, cette invitation.
Y avait tout plein de questions qui lui venaient en tête maintenant.
Pourquoi, qui, qu'est-ce, comment ? Entre autre....

Puis elle s'assit, là où y avait pas trop de bèbètes et de trucs zarbs.
Surtout maintenant, elle se rendait compte qu'elle était fatigué, qu'elle avait faim et soif.
Elle se servit avec l'accord de la madame et mangea paisiblement.

Vous êtes perdue, hein ?
Enfin...on est perdues...C'est quand même louche comme endroit.


Et bizarrement, c'était pas tant à l'environnement et à sa faune qu'elle pensait mais plutôt au ciel.
Encore et toujours. Avec ses étoiles fixes...Ca c'était louche.
Superbement louche.

***


 
Kysall

Le Vayang 9 Jangur 1509 à 00h21

 
***



Louche était le mot...
Attentive à son environnement, Kysall observa l'Anja s'approcher tout en prêtant attention à ce qui les entourait.
Celle-ci était tendue.
Les lieux ne prêtaient pas à la conversation, ni au relachement.
Aussitôt qu'elle l'eut appelé, Kysall regretta cette compassion puérile qui l'avait poussé à faire cela.
Elle se mettait en danger.
Elle gaspillait ses rations, son eau. Son temps.
Elle se chargeait d'un fardeau dont elle n'avait pas besoin...

Elle soupira en silence.
Ecouta Orphèle lorsqu'elle s'installa, et la laissa se restaurer.
Une décision en appelant une autre, elle sut qu'elle ne tuerait pas l'enfant. Mais qu'elle devrait s'en débarrasser...

Le petit feu entre elles n'émettait que peu de lumière, et beaucoup de chaleur. L'Anja avait vu la guerrière verser le contenu d'une fiole sur les pierres moussues, dans un petit creuset de voyage, et c'était ce liquide qui brulait doucement.
Après un long moment durant lequel Kysall mangea et but elle aussi, en silence, son regard allant et venant autour de leur petit campement, elle répondit à Orphèle.

Je ne suis pas perdue, Anja.
Mais je comprends que tu le sois.
Tu n'avais pas prévu ton voyage, mais tu en avais envie. Ton regard te trahit.
Tu rêves des étoiles, et les étoiles te rêvent...


Après une brève hésitation, elle reprit.

Je veux que tu me comprennes bien, Orphèle.
Je ne te veux aucun mal.
Mais j'ai une mission à remplir.

D'ici quelques heures, je ne serai plus là.
Je vais te laisser de l'eau, une couverture et des rations.
Mais je ne veux plus que tu me suives.
Restes là, tu es en relative sécurité.
D'autres symbiosés viendront sans doute. Trouves les et joins toi à eux. Ils sauront te faire sortir d'ici, je n'en doute pas.

Je ne souhaite pas discuter non plus avec toi.
Je dois rester concentrée.
Essaie de ne pas perturber mon repos, Orphèle...

Puis elle s'assit en tailleur, mit sa flamberge en travers de ses jambes, comme si elle ne pesait rien, et ferma les yeux, le dos droit.
Son corps parut soudain immobile, une parfaite statue, seule sa splendide chevelure volant dans une brise angoissante.

Orphèle, elle, allait pouvoir faire ce qu'elle voulait.
Décider de son destin.
Même si elle savait bien qu'elle s'endormirait à un moment ou à un autre, et que Kysall en profiterait certainement pour s'en aller rejoindre sa propre destinée.

Les étoiles semblaient attirer son regard, et s'y plonger en retour...



***


 
Orphèle

Le Vayang 9 Jangur 1509 à 15h40

 
***

C'était moins sympa que prévu. Mais bon.

A sa place, elle aurait fait pareil. C'était compréhensible.
Tout de même, ça n'empêchait pas. Un petit pincement au coeur.

Elle mangea sans rien dire, observant la danseuse du coin de l'oeil.
Et si les symbiosés arrivaient pas ? Qu'est-ce qu'elle allait bien pouvoir faire ?
Ça lui faisait froid dans le dos rien qu'à l'idée de rester seule ici.

Enfin...c'était pas comme si elle avait le choix.
Puis elle était pas vraiment seule, les étoiles étaient là.

Elles avaient l'air fidèles, celles-ci !

Une fois "repus", elle s'allongea là où y avait pas trop de saloperies.
Passa ses mains derrière sa petite tête et se mit à les regarder.
Toutes, droit dans les yeux. Y en avait tant ! Des si jolies...

Et fixes. Parfaitement fixes.

Elle soupira d'aise et se mit à les contempler.
Une par une, ensemble par ensemble, toutes à la fois.

Elle cherchait des lignes, des schémas, des mots, des chiffres dans les constellations.
Mais ce n'était pas sa priorité. C'était important pour cartographier le ciel, certes.
Ce qu'elle cherchait avant tout c'était leur essence, leur coeur, leur âme.

Leur inspiration. Muses brillantes punaisées au Tableau.

Alors Orphèle écoutait ce qu'elles avaient à lui dire.
Car elles avaient certainement des choses à lui dire, elle le sentait.

C'est ça, elle voulait entendre la musique des sphères.

Elle plongea son regard dans les étoiles et les laissa plonger dans le sien en retour.
Elle ne pensait à rien de particulier. Elle pensait aux jolies étoiles.

Penser aux étoiles, c'était penser à ce qui importait vraiment.
Penser aux étoiles, c'était Penser.

***


 
Heltaïr

Le Sukra 10 Jangur 1509 à 17h39

 
*** Puissance, tremblement, déferlement et chambardement.


Tu sens l'énergie déployée d'un coup autour de toi, libérée de chacun des objets présents. Mais tu utilises ton maximum de concentration pour rester fixé sur ton but et objectif. Résister aux changements, résister a la différence....

Tu sens soudain un changement. Différence. Rien a ressentir.
Tu n'as rien percu de ton voyage....

Alors tu ouvres les yeux. Et découvres que vous êtes arrivés. Ou tout du moins partis. Car de là a dire que vous êtes arrivés….

Un genou au sol, tu regardes ce qui vous entoure.

Bizarre, changeant, dévariant... Un inconnu parfait est devant toi. Et euh... tu as un peu de mal a le décrire...

Meurtri. C'est peut etre le mot. Le paysage est meurtri.

Tu t'arraches brusquement de ta contemplation et te précipite vers Silindë, que tu t'es juré de protéger. Mais en accourant tu remarques à ses pieds, un petit corps tremblotant.

Nimuë... ainsi c'etait donc bien elle...

Incantant les paroles de l'Essencialis, tu t'empresses d'effectuer les premiers secours tandis que progressivement autour de toi tes compagnons de "voyage" réalisent ce qui vous est arrivés.

Tu ne sais pas vraiment ce que tu vois, qui est venu, qui n'est pas la, ou sont les Obsessions, le Fil.

Concentré sur ta tache, tu essaies de sauver la vie d'une apôtre de la Dame.
***





 
Aerodiüs

Le Sukra 10 Jangur 1509 à 18h47

 
*** Ce déferlement de puissance, si soudain... Cette ascension au dessus de Syfaria glacée... Cette vision d'Oriandre et ses alentours couverts par "l'explosion"...Qu'avaient-ils fait songea furtivement le doyen avec un soupçon de terreur. Mais quelque part, il sut que cette explosion était inoffensive et ses pensées restèrent tournées exclusivement vers Flymeur.

L'instant d'après, il se trouvait en compagnie d'une dizaine d'autres poussiéreux, qu'il ne connaissait pas pour la plupart, dans un étrange endroit, si calme et silencieux.
Le tchaë eut un sentiment de mal à l'aise, comme privé de ses repères. ***


Eh bien Agrek, voilà un bien étrange endroit...

*** ...
Pas de réponse, pas de sarcasme ou de remontrance...
Le doyen chercha tout autour de lui, dans ses poches, son sac, lançant des appels télépathiques. Mais rien n'y fit : son mou était introuvable.
C'est alors qu'il prit conscience qu'il n'avait plus non plus accès à son consensus de faction, un peu comme s'il était... Il frissonna et repoussa cette idée.

Il fallait trouver Flymeur, se concentrer sur lui et rien d'autre. Son mou et son consensus n'étaient peut-être pas accessibles, mais il pouvait sentir le lien télépathique des autres poussiéreux présents. Si Flymeur était dans le secteur, ils pourraient donc surement le contacter. ***


Nous y voilà donc messieurs dames. Cet endroit ne semble pas bien réel, c'est étrange... Enfin, si Flymeur est dans le coin, peut-être pourrions-nous tenter de le contacter. Cela aiderait à le trouver.


 
Thécléote d'Emyon

Le Sukra 10 Jangur 1509 à 18h58

 
Thécléote bascule dans un monde étrange et fantasmagorique qu'il distingue sans ambages du deuxième monde : ce lieu n'est pas l'aboutissement d'un voyage onirique, mais le résultat d'un transport bien matériel. D'ailleurs, s'il en doutait, la présence de nombreux poussiéreux de toutes origines achèverait de l'en convaincre. Et puis, il ne ressent pas cette forme d'osmose et d'absolu qui l'étreint à chaque fois qu'il traverse le voile de Maya et s'approche de la vérité...

Ici, le mensonge est toujours à l'oeuvre.

Regardant à droite et à gauche, le poète cherche son client. Diantre ! Umbre n'est pas passé ? Qu'à cela ne tienne, le contrat tient toujours, ce d'autant plus qu'il a été rémunéré d'une avance de trente pierres.

Vérifiant qu'il a toujours ses abattis bien numérotés, et dans le bon ordre, le détective s'époussette et prend le temps de bien observer son environnement. Ah ça, il est plutôt fantasque ! A défaut d'être Rêvé, il évoque incontestablement des expériences douteuses sous prise de mauvais champignons, ou d'herbes-qui-font-rire. Sauf qu'à présent, le résultat serait à pleurer. C'est joli, d'un certain point de vue, mais incontestablement dangereux. Sans pour autant presser le mouvement, quelque chose souffle au nelda qu'il vaut mieux ne pas trop s'attarder.

Laissant du temps à ses compagnons d'infortune, tout le monde n'a pas encore émergé du réel, le poète s'assied posément en tailleur et ferme les yeux pour s'affranchir d'images par trop burlesques pour lui permettre une concentration efficace.

D'abord, il use du moyen "traditionnel" des Hauts-Rêvants pour localiser Sieur Flymeur : via une divination spirituelle, en bonne et due forme. Mais ses harpons psychiques se perdent en cet environnement qu'il ne connait pas, laissant le tchae dans l'ombre.

Un tantinet déconfit, Thécléote oriente progressivement sa concentration sur autre chose... laissant son intuition le guider pas à pas. Curieusement, sans raison explicitement formulée, lui vient l'image d'un ligne de pêche, d'un fil, passant par sa main, jouant autour de Kaliss, virevoltant parmi les gens présents et s'évanouissant au loin, dans une direction donnée.

Un fil. Comme un poil de main.
Ou de nain.


Thécléote & Prospéro
Enquêteurs privés - Agence Incognito
« S'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème ! »

 
Thosen Noril

Le Sukra 10 Jangur 1509 à 19h26

 
Projeté, déboussolé, Thosen se découvrit en enfer...
Rapidement assailli par des poignées de petites et répugnantes sangsues, à perte de vues des paysages changeant et trop souvent pour le pire, une faune semblant directement issue de l'imagination débridée du P'khenS'sarkh.
Le petit tchaë serra nerveusement la prise autour de son mousquet avant de tenter en vain de se débarrasser des parasites qui menaçaient déjà de le submerger, haussement d'épaules entre son armille et sa perpétuation il va leurs donner à manger à ces petites cochonneries.

Son esprit le dépasse.
Le lieu ressemblait à un immense labyrinthe.
Labyrinthe dans la directe lignée des créatures le peuplant,hostile, démentiel. Que pouvait alors bien y accomplir un esprit rompu à la logique tchaësienne ?
Vomissant son midi, Thosen est un rien moins nauséeux et superbe, il jette un regard aux alentours afin de contrôler l'impact de cette prestance écornée, redécouvre alors les relations sociales et s'inquiète pour le coup du sort de ses compagnons !
Hum... tout va bien... ils ne vont pas tarder à être dévorés vifs par la vermine...
Le surveilleur de l'Equilibrium s'active déjà à soigner sa cofactionnaire.

Il se rapproche doucement de son amante éloignée, et lui chuchote:


Je vais voir où nous sommes tombés. Je reviens.

Le "reviens" est fort, appuyé, confiant.
De l'audace, de l'audace, toujours de l'audace !

Il réajuste les attaches de son troisième œil, incante un sort d'évolution pour augmenter encore sa vision déjà extraordinaire, puis se fondant tant bien que mal dans le mouvant décor, il avance...
Marais boueux, vagues de poussières, vents violents, plaines paisibles. En quelques lieues l'environnement change du tout au tout.
Hormis ce petit point qui se précise là bas.
Oui, tout là bas...
Petit point qui se révèle à mesure qu'il se rapproche une... ahum... "agréable" tydale. Oui.
Kysall ?
Il le pense au départ.
Non.

Tant pis.
Il se révèle à la jeune femme alors qu'elle avance dans sa direction.

Bonjour !
Je suis Thosen Noril, de la Fraternité, qui êtes vous mademoiselle ?


Conversation de dingue dans un endroit de dingue, bah !


 
Tilith

Le Sukra 10 Jangur 1509 à 22h07

 
*** Tilith se sentit projeter en l'air, puis perdre tout sens de l'orientation. Dans un pure mouvement de réflexe il ferma les yeux pour ne les rouvrir qu'une fois qu'il sentit le sol à nouveau sous ses pieds.
Mais ce qu'il vit lui fit regretter des les avoirs ouverts. ***


*** Il se sentait un peu faible et très brassé il posa un genou à terre le temps de retrouver ses esprits. A peine avait il posé le genoux que des million de petites bestioles lui grimpait dessus. Il se redressa et fit quelques pas en arrière.

Déjà que son estomac n'aimait pas les transport Nemen, mais la c'était trop. Le nelda expulsa son dernier repas au sol. ***



***
Il était jonché des ces sangsues, rendant toute progression difficiles. Il jeta un coup d'oeil tout autour de lui. Tout la petit troupe avait fait le voyage, même Nimuë.

Le paysage, si on pouvait appeler ça un paysage n'était que désolation et végétaux déformer et torturer. Tilith pensait plus se trouver dans la demeure du Pen s'sarhk, que dans le néant. ***


*** Il chassa machinalement quelques sangsue de ses jambes et s'adressa aux groupes. ***


Et maintenant on va par où ?

Et maintenant on va par où ?

*** Il se tourna vers Thécléote. ***


Avez vous une idée de où se trouve Flymeurs. Chère détective.

 
Heltaïr

Le Sukra 10 Jangur 1509 à 23h19

 
Nimuë est hors de dangers. Tes compagnons t'ont aidé aux soins, et la voila sur pied. C'est seulement quand tu te relèves que tu prends conscience de deux trucs: tu es en train de te faire recouvrir par des sarkheries et Pti Dur n'a toujours rien dit depuis votre arrivée.

Tu regardes dans toutes les directions mais tu as déjà compris ce que cela signifiait. Te voila de retour 5 mois en arriere. Sans mou, sans communication, mais avec ta magie en plus désormais.

Ces saletés te pompent ton fluide vital et ton énergie tu le sens. Des soins réguliers seront de mise. essayant d'ignorer diificielemtncet aspect répugnant de la chose, tu te lèves et suit les autres symbiosés ... Silindë reste derriere toi c'est parfait ainsi.

Des échanges télépathiques etre vous. C'est toujours ca , vous pouvez communiquer entre vous qui êtes dans la même mouise. Il est convenu de rester groupé. Fort bien, c'est très malin ca, sans doute une astuce de guerre tchaé... Pardon l'heure n'est pas a la rigolade.

Ah!

Voila Thosen. Avec en face de lui une ..tydale.
Rejoint par Nelle et Tilith, vous vous approchez du duo en discussion. Certes ce n'est pas Kysall, pour en avoir recu un portrait, tu t'en doutes bien.

Tu t'approches et la ton instinct te dit : Matriarcat. Inutile de dire pourquoi ni comment, il en est ainsi.

Pourant celle la parait bien différentes des tydales d'Utrynia....





 
Nelle

Le Sukra 10 Jangur 1509 à 23h31

 
Nelle est encore en train de s'inquiéter du fait que son père se soit éloigné sans prévenir, qu'une tchaë meurtrie et affaiblie soit apparue -toujours sans prévenir- en plein milieu de leur cercle et de leur expérience... quand soudain tout bascule.
Elle sent son esprit partir, se faire aspirer vers ailleurs, vers... le néant... Aucune douleur, mais une panique intense s'empare d'elle malgré tout, et puis... blanc ? Noir ?
Plus rien...
Et puis ça...
L'instant d'après, ou bien peut-être des dizaines d'heures, impossible de le savoir, elle se retrouve dans cet endroit plus que bizarre, un peu désorientée. Très désorientée.
Elle aperçoit autour d'elle ses compagnons d'infortune... ont-ils réussi ?

Tu vois, Knüt, c'était pas si...

Knüt ?
Knüt ?!!


Pour la deuxième fois depuis sa symbiose, Nelle ne perçoit plus le contact mental de son symbiote, et elle en ressent cette fois encore un vif sentiment de solitude.
Puis elle cherche des yeux son père, et ne le voyant pas elle cherche lui aussi à le contacter.
Et rien.

Pourtant elle perçoit toujours l'esprit des symbiosés qui l'entourent, elle sait donc qu'elle n'a pas perdu sa symbiose... Ils sont juste... dans le néant, coupés du reste du monde... comme Flymeur ?!
Auraient-ils vraiment réussi ? Ils sont ensembles... tous ceux qui n'ont pas quitté la nef sont là, même cette tchaë apparue au dernier moment. Ils ne sont donc pas perdus, perdus dans le néant...
Alors sans doute ont-ils réussi, Thécléote est manifestement bel et bien parvenu à les guider, inconsciemment... jusqu'ici du moins.
Flymeur non plus n'est pas visible, dans ce paysage sinistre et perturbant, changeant... Mais il ne leur reste plus qu'à espérer qu'il ne soit pas trop loin.

La voix de Thosen la tire de ses réflexions. Il s'est approché d'elle, juste le temps de lui dire qu'il fait un tour de reconnaissance. Encore hébétée, Nelle n'a pas le temps de le retenir, et en quelques pas il a déjà disparu de son champs de vision en passant derrière un... arbre griseâtre et biscornu des plus inquiétants...

Autour d'elle certains autres poussiéreux commencent eux aussi à se disperser avec curiosité, sans toutefois s'éloigner trop et perdre de vue le reste du groupe.
Certains parlent, d'autres préfèrent user de télépathie pour commencer à s'organiser. Kaliss suggère de ne pas s'éparpiller et de suivre ensemble une même direction dans ce paysage où se repérer relève quasiment de l'impossible.
Nelle est bien d'accord avec cette proposition, et avance à son tour sur les traces de Thosen qui vient de leur annoncer l'inattendu : une tydale, ici ?
Une tydale qui n'est manifestement pas celle apparue à Jypska en se prétendant servir le Maudit, mais qui, selon l'avis de la jeune tchaë, n'en reste pas moins suspecte.
Si ce n'est pas Kysall, ça peut malgré tout être une autre renégate, une aberration chimérique générée par ce lieu délirant...
Que pourrait-il y avoir d'autre dans cet endroit glauque et lugubre, de toute façon ?!
Comme ces insectes minuscules qui grouillent partout, dans l'air, sur sa peau, dans ses cheveux, qui piquent et qui grattent horriblement... Aaaaahhh !!

Tilith, Heltaïr et Silindë non loin, Nelle rejoint enfin son bien-aimé qui fait face à cette fameuse tydale inconnue.
Orphèle.
Moui... Au premier regard elle n'a rien d'un monstre, certes.
C'est d'autant plus louche.


 
Silindë

Le Dhiwara 11 Jangur 1509 à 00h26

 
*** Il s'était laissé porter par l'image d'un tchae bourru, raleur et succeptible et ne sentit meme pas le corps de Nimue se materialiser à ses pieds... L'esprit trop occupé pour se preocuper du corps. Dejà tiraillé entre Flymeur, l'exaltation, un état de transe, la trouille et un rire interieur devant le ridicule de la scene si ça ne marchait pas il n'était pas en état de s'appercevoir d'autre chose..

Et puis tout explosa. Tiré vers le haut, poussé vers le bas, tiraillé, malaxé.. Incapable de la moindre pensée coherente.. ou sinon un bref "c'est normal que je m'envole?" ou encore un "heureusement que je ne suis pas en bas.. tout est en train d'exploser".. Et puis plus rien...

C'est avec un mal de crane pas possible qu'il reprit conscience... Dans un ailleur. Et s'appercut à ce moment là de la passagere.. Ni.. Nimue.. Mais que faisait elle là? Et dans cet état.. Il comprit alors. Le pillier. Et le seul moyen de l'utiliser. Oh Nimue...

Heltair était pres d'eux et s'occupait d'elle. Silinde lui adressa un sourire reconnaissant. C'était un peu de sa faute si elle était là cette tchae aussi vive qu'un rayon de soleil.. Non.. Et sa peau était si froide.. Le tydale retira sa pelisse pour en envellopper la tchae. Elle serait bien au chaud comme ça.. Il ne la laissera pas seule..

Heltair s'eloigne un peu.. Il compte.. 12 symbiosés içi.. Dejà il sait les deux qu'il ne quittera pas. Ca grouille.. Brrr.. Heureusement qu'il n'a pas peur des insectes.. Si c'est ça le neant, pas étonnant qu'Ombre ait été fascinée par chez eux.. Tient en y pensant.. le fil est toujours là. Serré entre ses mains.. Il le rattacha à son poignet.. ***


J'ai comme l'impression qu'on est arrivé... maintenant trouver le flymeur...

*** Il fait quelques pas derriere son kielno. Suffisement pour decider qu'il n'aime pas ce terrain. Heureusement qu'il à des bottes. Sinon qui sait quelle bestiole se glisserait entre ses orteils.

Degager un coin à peu pres libre de grouillement pour y getter les nouvelles des eclaireurs.. Il est revenu sur ses pas pour ne pas trop s'eloigner de ceux qui n'ont pas encore bougés... mais la tydale vue de loin ne lui inspire pas confiance -comme toute les tydales en regle generale-. Heltair pourra continuer un peu plus.... Ben quoi, fallait bien compenser le fait qu'il se fatigue plus rapidement que Sil. Et puis il dois y etre habitué aux jambes des feu maintenant.. non? ***





Jusqu'au bout...

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