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Le Dhiwara 14 Dasawar 1508 à 12h36
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| Profitant d'une relative hausse des températures se traduisant plutôt par une baisse moins importante que d'habitude, la némésis sort enfin à l'air libre après plusieurs jours passés dans la bibliothèque à éplucher des bouquins sur l'écriture de parchemins. Délicat artisanat mais qui peut s'avérer amusant, voire intéressant si on possède un panel de sorts qui grossit constamment. Mais avant de pouvoir coucher sur papier les sorts qui font tout pêter, Matroshka se contentait de sorts mineurs, histoire d'apprendre les bases.
Une douce voix, fluette, teintée de féminisme et de candeur vint à ses oreilles. Subtil mélange entre la voix d'un furyan et celle de sa cousine Laedel quand elle se lève du pied gauche (364 jours par an). Elle entendit également le nom de son cousin. Apparemment, l'incompris de la famille Voroshk était en train de faire le zouave à ses périls. Piquée par la curiosité, Matroshka s'avance vers l'origine de l'altercation et vois ledit cousin et la Justicière en plein pugilat.
Amusée, Matroshka s'adresse à Salash
Salash ! Maîtresse Matroshka a une mission trèèèèès importante. Va compter le nombre de caillous de la muraille. Famille Voroshk compte sur toi, trèèèès important !
Salash fit un geste ressemblant vaguement à un salut militaire, la bave au lèvre, la langue pendante et partit en courant vers la plus proche muraille. Cet abruti avait même oublié qu'il ne savait pas compter. Matroshka rigola un instant et s'approcha de la Justicière.
Euh, vous avez un peu de bave sur votre armure je crois Anandra. Tention, c'est peut-être corrosif hihi
Reprenant son sérieux, elle tend à la Justicière un bocal semblable à celui remit à Nemès. A l'intérieur, une sorte de chenille roulée en boule sur elle-même presque immobile. Quelques tentacules sont parcourues de spasmes et de petites griffes parcourent le corps de la bestiole.
Un petit cadeau d'Ulmendya liadha....
En cas d'urgence, brisez la glace.
Il vous rendra plus forte, pendant une journée vos muscles vont s'accroître encore.
Ca peut sauver une vie, ou en tuer une autre. Au choix.
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Le Dhiwara 14 Dasawar 1508 à 20h02
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| La némésis s'apprêtait à répondre lorsqu'un message lui arrive dans le crâne. Absente pendant quelques instants, elle revient dans la conversation, perdant l'entrain qu'elle avait l'instant d'avant.
Ulmendya ? Hormis ce que je racontais sur le consensus télépathique, pas grand chose d'autre. Tout le monde s'est plus ou moins moqué de "l'impétuosité" des Filles du Déclin pour pas dire la profonde connerie qui habite certaines de nos soeurs. J'ai faillit incinérer une nemen et les boutiques étaient désespérement inintéressantes à l'exception des Tiopépères dont vous tenez un représentant entre vos mains.
Mais j'ai rencontré quelques symbiosés forts sympathiques histoire de dire que le bilan n'est pas totalement négatif.
Nous sommes actuellement en réflexion sur le problème des piliers. Flymeur parlait d'une histoire de piliers asynchrones. Leur activation étant notre seule chance de survie, nous essayons de mettre en commun nos connaissances et un réseau permettant de mieux faire circuler les personnes et les données.
L'apparition de cette exécutrice renégate complique les choses et donne un autre visage à notre ennemi, celui de symbiosées corrompues dont il faut tenir compte, en termes de nombres et de puissances.
Regardant autour d'elle, la sorcière baissa le ton.
Prenez-ça pour ce que vous voulez mais plus les choses avancent, plus tout me semble lié. L'attaque du furyan, les sardoines, les piliers, les ombres, la disparition du Garde des Morts, le concile, le retrait des rejetons d'Ulmendya, que sais-je encore. Toutes ces choses s'agencent entre elles.
Marquant une pause, elle reprit l'air sérieuse :
Supposition n'est pas corrélation.
Mais ça fait beaucoup de coïncidences et de liens, trop à mon goût. J'ai la désagréable impression que quelque chose dont nous ne soupçonnons même pas la puissance est au-dessus de nous.
Rangeant ses mains sous sa cape, Matroshka laisse apparaître son équipement luisant d'enchantements bleutés.
Oubliez vos vacances à chasser des rejetons mineurs, le vrai combat, la véritable danse ne fait que commencer.
Le souci réside dans ces mots :
- où
- qui
- quand
Notre ennemi peut frapper n'importe où, quand ça lui chante. Les symbiosés à son service est un de ses nombreux visages qu'il peut prendre.
La sorcière se concentre, récite quelques formules et une brève mais puissante bourrasque de vent vient l'entourer pour se dissiper l'instant d'après.
J'ai besoin de vous Anandra. Je dois apprendre à combattre avec autre chose que mes boules de feu. Combattre en évitant les attaques.
Vous voudriez pas me taper dessus ?
Question surprenante mais la sorcière savait ce qu'elle disait. Si elle était à l'abri de la plupart des sorts de poussiéreux, les attaques physiques étaient un point faible qu'elle avait trop négligé dans le passé et elle devait améliorer ce point. Et quoi de mieux pour apprendre à esquiver les coups qu'une folle furieuse de combat qui veut tuer tout ce qui passe devant son arme.
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Le Dhiwara 14 Dasawar 1508 à 23h18
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| Matroshka fut étonnée. Ainsi les entrainements n'étaient pas ces simulacres de boucheries qu'elle avait cru comprendre ? Elles prenaient des précautions ? Intéressant.
Et bien soit. Par contre, nous ferons l'entrainement en extérieur, je ne voudrai pas qu'une boule de feu parte vers la ruche et embrase les piétons. Et aussi suffisamment loin du zouave qui me sert de cousin aussi. Je dois me préparer pour l'entrainement, je pars maintenant, vous me rejoindrez plus tard, un peu au sud du pilier.
La sorcière salua de la main la Justicière et partit vers l'extérieur de la ville. A une distance raisonnable du pilier, la sorcière nettoya le sol et s'assit en tailleur, les mains jointes. Baissant la tête, fermant les yeux, elle commença sa méditation le temps que la Justicière arrive. Au-delà du simple entrainement, c'était une théorie personnelle qu'elle voulait mettre à l'épreuve. Voir comment les choses allaient tourner.
La théorie des flux
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Le Luang 15 Dasawar 1508 à 19h54
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| Flux négatif
La sorcière fit à peine attention à la question d'Anandra. Rien ne troublait sa concentration. Elle commençait tout juste son osmose. La véritable communion avec Syfaria. Elle fixerait son mana sur un flux négatif, un flux purement défensif, protecteur. Être là et attendre. Attendre et observer. Sentir et patienter.
La sorcière se releva lentement sans dire un mot, son visage caché par la capuche. Elle écarta les bras en croix puis serra les poings. Une brise vient l'entourer, résistance mineure chimérique. Bouclier de vent.
Baissant les bras autour du corps, elle passe ses mains sur plusieurs endroits de son corps. Sa tête, ses épaules, son ventre, son coeur et enfin ses mains. A chaque endroit, un point lumineux luisant par intermittence. Lorsque le rituel fut terminé, la lumière s'intensifiait et se propageait sur tout son corps. Aura de renforcement. Bouclier de lumière.
Relâchant sa concentration un instant, la sorcière inspira profondément. Maintenant quelques instants sa respiration, elle souffla lentement, dégageant un filet de vapeur tout autour d'elle, laissant apparaître les courants d'air volant protégeant la némésis.
Elle changea de posture. Lentement, elle commençait son incantation. Ses bras bougeaient comme si elle déplaçait dans l'espace quelque chose de léger et de fragile, dessinant des arabesques dans l'air. Ses mains montaient, descendaient, tournaient. Ses minces poignets faisaient virevolter ses doigts fins, comme si elle manipulait une marionnette. L'incantation dura plusieurs minutes. A la fin de la danse, la némésis se tint droite comme un i, les bras vers le sol, ses mains ouvertes comme si elle tenait une sphère.
D'un coup sec, elle leva la jambe droite et frappa du pied sur le sol. Au bout de quelques instants, un grondement sourd se fit entendre, faisant trembler de plus en plus le sol. Le bruit s'intensifia jusqu'à ouvrir plusieurs petites failles autour de la sorcière. Elle recommença avec la jambe gauche. Lorsque les bruits cessèrent, la sorcière était entourée de failles et le sol n'était plus plat par endroits. Une bourrasque de vent vint rabattre la capuche, laissant apparaître le visage de la némésis. Un visage à la peau marron, dont les yeux et les cheveux étaient devenus vert sombre. La sorcière leva les bras vers le ciel et un nouveau tremblement de terre survint. Cette fois, les plantes sortirent des failles. Des plantes, des tiges et des racines. Elles se regroupèrent vers la némésis désormais immobilisée. Ses jambes s'étaient transformées en tronc d'arbre. Peu à peu, le corps de Matroshka se métamorphosait en arbre, ses bras devenant des branches et son visage s'effaçant peu à peu. Quelques instants plus tard, la transformation était complète, Matroshka était en osmose avec la terre. Son corps, mélangé à l'arbre, son sang mélangé à la sève, son âme reliée à la terre.
C'est l'attaque d'Anandra qui sortit Matroshka de sa torpeur, elle l'avait sentie venir. Les mouvements de la guerrière sur le sol étaient autant d'échos dans la terre, terre où Matroshka avait ses racines enfouies profondément. La némésis reprit conscience, elle ne sentait plus son corps comme avant, ses sens étaient altérés.
Elle attendrait car elle était le flux négatif.
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Le Matal 16 Dasawar 1508 à 13h14
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*** Un saut vrillé et ma lame s'abat, une fente en avant et ma lame se plante dans l'ecorce, je continue ma danse tournant autour de ma cible comme l'amoureux autour de son amante, je frappe, je touche, je repars, je reviens.
Les passes s'enchainent et il me faut un peu de recul, sortir à regret de ma transe pour voir que l'arbre que je decoupe de mes attaques a triste mine et saigne de maints endroits.
Des règles sont présentes au sein du Matriarcat, même dans les duels. Jamais une tydale ne doit mourir d'un duel.
Je recule d'un pas, et me fige, sans expression, seul mon souffle laisse l'indice de la danse endiablée que j'ai executé.
J'attendrai que Matroshka ait repris une apparence moins "tailladée" pour reprendre la danse. ***
Anandra
Faucheuse du Matriarcat du Declin
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Le Matal 16 Dasawar 1508 à 18h24
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| Ilôt de calme
Matroshka restait toujours dans un état second à l'intérieur de l'arbre. Elle ne pensait plus de la même façon, ne voyait plus de la même façon, ne souffrait plus de la même façon. A l'intérieur du tronc épais, elle ressentait chaque attaque avec violence mais indirectement. Les réflexes qu'elle avait ne servaient à rien dans cette situation. Elle devait attendre, protéger et préserver.
A l'intérieur du tronc, Matroshka était roulée en boule, repliée sur elle-même, le bois se mouvant de manière presque liquide autour d'elle. Le silence l'envahissait et malgré les nombreuses attaques, ses racines puisaient une énergie illimitée, celle de Syfaria. Mais cette régénération sera-t-elle suffisante pour tenir face aux assauts répétés de la Justicière ?
Sentant les branches dépérirent peu à peu, elle se concentrait davantage, se repliait encore plus sur elle-même. Elle devait se focaliser sur son flux négatif pour s'opposer aux attaques de son adversaire. Son corps battait au rythme des flux de mana qui parcouraient son corps végétal. Le bois s'émiettait peu à peu sous les assauts répétés de la Justicière. Peu à peu, une partie de l'arbre se déformait à son sommet. L'écorce bougeait, remuait de l'intérieur. Des formes apparaissent. Le corps de Matroshka, fusionné entièrement avec l'écorce apparait. Elle ouvrit deux yeux verts émeraude vers son adversaire. Sa bouche semblait parler mais aucun son n'en sortait. Une branche plus grosse que les autres se mit à dessiner des gestes, les épines se hérissèrent. Un tourbillon de vent s'élèva autour du sapin, faisant voler quelques branches mortes autour de la guerrière. Le corps de la sorcière disparaissait peu à peu à l'intérieur de l'arbre. Déjà, les entailles se refermaient petit à petit, la sève rougeâtre cessait de couler.
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Le Merakih 17 Dasawar 1508 à 19h03
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Matroshka s'éveilla enfin. Sa conscience était de nouveau fonctionnelle. La fusion devenait trop faible désormais, le sort commençait à atteindre sa durée critique. Le flux se modifiait, devenait plus instable, changeait de sens. Ouvrant les yeux, Matroshka était dans le noir total. Mais elle voyait, autrement. Elle voyait les déplacements de la Justicière sur le sol à chaque pas qu'elle faisait. Elle se concentra sur la rupture du sortilège.
A l'extérieur, un nouveau tremblement de terre secouait le sol, le sapin bougeait davantage. Ses branches gesticulaient d'une façon inquiétante, les aiguilles toutes relevées. Le sol se craquelait de nouveau, le sapin partit en arrière. Juste ce qu'il faut pour dégager les premières racines du sol. Formant un simulacre de jambe, le sapin commençait son déplacement. Lentement mais sûrement. Une deuxième jambe s'extirpa du sol. Les racines s'étaient assemblées pour soutenir le poids de l'arbre immense. Un craquement sinistre de branche traversa la plaine. Le végétal fit un pas en direction d'Anandra puis un autre. Sa taille diminuait, les racines disparaissaient petit à petit dans le sol, les plantes tombaient et les fleurs fanaient. Puis les aiguilles tombèrent. Enfin les branches. Enfin, il ne resta plus qu'un morceau de tronc devant Anandra.
Écartant les derniers bouts de bois, Matroshka sortit de l'arbre parfaitement normale. Quelques feuilles sur sa robe attestaient encore de ce qui s'était passé précédemment. Le regard déterminé, la sorcière fixait la guerrière. Elle se mit à murmurer pour elle-même :
Eveil brusque
Le flux est désormais positif. J'ai défendu, préservé et protégé. Maintenant, la neutralité doit être restaurée.
La sorcière commença son incantation. Ses bras recommencèrent à décrire des courbes dans l'espace autour d'elle. Petit à petit, du mana se concentrait autour de ses mains en une lueur incandescente. L'équipement de la sorcière se mettait à luire à l'identique. Son chapeau, sa cape, sa baquette et sa chimériade brillaient, s'enflammaient presque. L'air devenait chaud autour de la sorcière, de la vapeur se dégageait d'elle. Quasiment au contact d'Anandra, la Justicière put percevoir la chaleur qui se dégageait de Matroshka.
Lorsque Matroshka arrêta son ballet, elle recula de quelques pas. Ses cheveux ondulaient dans l'air. Ses yeux brûlaient d'une lueur infernale. Un sourire carnassier s'affichait sur son visage. Le corps de la sorcière fut parcouru un bref instant par une volée de flammes avant que toute la lumière ne se concentre dans ses deux mains.
Matroshka dirigea son bras droit vers Anandra, la paume ouverte. Lentement, elle posa sa main gauche sur son bras droit comme pour s'assurer de ne pas se louper. Son bras crépitait de flammes et d'éclair si bien que le vacarme était assourdissant. Et quelque peu inquiétant.
Soudain, sans prévenir, une langue de flammes s'échappa de la main de Matroshka en direction d'Anandra. Le cylindre de feu frappa de plein fouet la Justicière qui resta enveloppée de flammes pendant plusieurs longues, très longues secondes. Malgré la protection de son équipement, l'inflammation de mana était intolérable et l'hiver rigoureux de Syfaria cédait sa place à une fournaise infernale. Lorsque Matroshka stoppa son sort, quelque peu fatiguée d'avoir déversé une si grande quantité de mana, elle s'approcha d'Anandra. Autour d'elle, la neige avait fondu, le sol était brûlé.
Souriante et un peu confuse d'avoir un peu forcé la dose, elle posa sa main destructrice sur l'épaule. Elle se concentra quelques instants et déchargea les dernières réserves de mana qu'il lui restait dans un sort de soin. Une fois l'incantation finie, elle lui tendit une main pour l'aider à se relever.
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Le Sukra 20 Dasawar 1508 à 15h49
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*** Les coups pleuvent, les sortilèges fusent, je deperis à vue d'oeil alors que Matroshka subit des assauts d'une rare violence.
Mais nous sommes toujours debouts. Les effluves magiques qui nous entourent ne font pas que nous affaiblir, certains sorts de Matroshka nous ont aussi entouré d'une aura regeneratrice pour que nos blessures ne soient pas trop importantes.
Soudain, me sortant de cette furie, j'entends quelques pensées télépathiques.
Et, immédiatement, je stoppe l'assaut et range mon arme.
Je salue Matroshka. ***
Dhanya pour cette danse, Matroshka. Mais je vais devoir la stopper, ma Carias Lot'hi m'attend en ville, Matroshka.
*** La nemesis, ivre de magie de bataille, aurait aimé continuer, je le vois à son regard, à son attitude, elle me répond. ***
Très bien, vous savez où me joindre quand vous voudrez recommencer.
*** Quel formidable adversaire que Matroshka. Je ne me doutais pas que de tels pouvoirs sommeillaient en nos nemesis.
Je serai bientôt executrice, et il sera temps de comparer la sorcellerie de l'execution avec celle de nos nemesis.
Je salue une dernière fois Matroshka, puis me retourne et rentre dans la capitale du Matriarcat, en direction de la Cariatide du Fatalisme. ***
Anandra
Faucheuse du Matriarcat du Declin
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