Les Mémoires de Syfaria
Hors de toute région civilisée

La Fin de Syfaria est toute proche.

... Et pourtant ...
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Sujet lancé par Jemori Colcook
Le 14-12-1508 à 01h37
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Posté par Jemori Colcook,
Le 12-01-1509 à 20h53
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Jemori Colcook

Le Dhiwara 14 Dasawar 1508 à 01h37

 
***
Depuis peu, les Soleils -pourtant au nombre conséquent de Trois- n'étaient plus le cœur de la vie en Syfaria. Relayés au rang de 'dernier fil' auquel la survie des peuples tenait, ils n'étaient plus que taches claires dans l'abysse dangereusement grisonnante du ciel.

Cette fois, Dame Hiver n'avait pas drapé Syfaria d'un léger voile de fraicheur, mais bien de son lourd et glacial manteau. Et pour une fois, même le désert d'Amody se paraît d'un blanc immaculé.

Mais malgré la beauté qui ressortait de tout ceci, cela n'engageait rien de bon. N'a-t-on toujours pas dit que la Mort est séduisante, en ceci qu'elle est irrésistible ?

Petit à petit, Syfaria allait fermer les yeux, en proie à une froide léthargie.

...Et pourtant...

Trottinant sur le seul chemin traversant Amody, la silhouette du chamarré Tydale déambulait gaiement. Un bonnet visé sur la tête, une écharpe enserrant son cou et des moufles empactant ses mains, l'Arlequin sautillait en s'extasiant du paysage. Ses joues et son nez rougis par le froid encadraient un sourire enfantin, tandis que ses yeux témoignaient d'une subtile allégresse.

Chantonnant, criant et riant, le dit dandy prenait un plaisir fou.
De temps à autre, il s'arrêtait et se courbait de toute sa hauteur pour ramasser suffisamment de neige à l'élaboration d'une boule de neige.
Jouant alors avec les dunes, il se cachait pour ajuster des tirs terriblement précis sur les passants agacés, un assulter étonné, un gambol rieur et -avec une seconde d'hésitation- une Sentinelle Nemen impassible.

Il n'y a pas à dire, Jémori respirait le bonheur.
Est-ce parce qu'il était trop simplet pour comprendre que la fin du monde approchait ? Qu'il n'était pas au courant ? Ou que tout simplement, il s'en foutait royalement ?
Mais quelque soit la question, en surtout la réponse, il faut croire que cela ne changeait rien.

Comme un gamin aux premières neiges, le Confrère était le plus heureux de monde.
***


Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux.

 
Nemès

Le Luang 15 Dasawar 1508 à 18h10

 
*** Pendant ce temps là, cheminant vers le sud depuis Utrynia, Nemès était tout l'opposé du tydale vêtu élégamment et à l'allure joyeuse.
Elle ne trottinait pas, mais rôdait tel un félin.
Elle ne souriait pas, son visage était masqué par le casque de honte à l'expression en permanence glacée.
Elle ne portait pas d'atours chics et raffinés, mais une sombre armure intégrale maculée ça et là de traces de sang séché des créatures perverties qu'elle avait occis en chemin. Une étrange armure, qui semblait faire fondre la neige autour d'elle comme si elle dégageait de la chaleur...
Dans ses mains nulle trace de boules de neige farceuses, mais une faucheuse tydale fixée à l'avant-bras gauche, la main posée sur le pommeau de son épée pendue à sa taille.
Et dans son esprit nulle joie, mais la froide détermination de celle qui a une tâche à accomplir.

Quand elle aperçut le tydale symbiosé, son nom jaillit, limpide, dans l'esprit de Nemès.
Ainsi c'était donc lui le préposé à la diplomatie chez les Confrères... Qu'avait dit Nuruhuinë à son propos? Que son esprit était ailleurs? Bah, il faudrait bien composer avec...

L'ex-Faucheuse s'approcha de Jemori et inclina brièvement le buste en guise de salut avant de retirer son casque, révélant ainsi la courte épaisseur de cheveux qui couvraient maintenant son crâne qu'elle avait cessé de raser depuis deux mois. ***


- Hajar à vous, Confrère. Aurais-je l'honneur d'avoir à faire au Chambellan de la Diplomatie? demanda-t-elle d'une voix d'un calme glacial où ne perçait nulle émotion, en plongeant un regard sondeur dans celui de son interlocuteur.



 
Jemori Colcook

Le Merakih 17 Dasawar 1508 à 00h37

 
***
Droit face à la Tydale, l'air un peu penaud, semblable à celui d'un enfant qu'on aurait surpris entrain de faire une ânerie, le dit dandy avait arrêté de s'agiter. Il fit une moue, et d'un air raisonnable, fit tomber la boule de neige qu'il tenait en main, pas certain que la demoiselle apprécie le geste, et bien plus sûr que lui n'apprécierait pas la réponse.

S' époussetant les moufles l'une conte l'autre, l'Arlequin des Six s'approcha de Nemès. Se pliant d'une gracieuse révérence.
***

Hajar Liadha...

***
Une fois redressé, son regard croisa celui de l'ex-faucheuse.
Outre l'éternelle lueur moqueuse de ses yeux, on pouvait y lire l'intérêt intrigué qu'il portait à son interlocutrice, mêlé à une profonde suffisance. On y trouvait nulle trace de jugement, vis à vis de certains signes apparents, et encore moins d'appréhension.
Un sourire en coin, et sur le ton de la taquinerie, Jémori enchaina.
***

Tout dépend de ce que vous désirez, mais dans bien des cas, cela se pourrait grandement.

*** Nemès, Nemès...? Ooh...! ***


Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux.

 
Nemès

Le Sukra 20 Dasawar 1508 à 16h05

 
*** Un fin sourire vint étirer les lèvres de la Danseuse, puis s'effaça. ***


- Dans ce cas, permettez moi de vous exposer ce que je désire, ainsi la possibilité pourrait se faire certitude.

Je m'appelle Nemès, et, jusqu'à récemment, je dirigeait les Danseuses d'Utrynia, les Lames de Vent.
Lors de l'arrivée des Ombres d'Exaltation, les choses ont mal tourné à Kryg et une liadha a persiter à les attaquer : tout un quartier de la cité fut détruit par une des Ombres en réponse... J'ai pris la décision d'abattre la liadha en question peu après, car elle persistait à désobéïr à mes ordres.
Disons que j'ai pris sur moi d'anticiper plutôt que de devoir plus tard réparer d'autres des erreurs que tout laissait à penser qu'elle ferait.


*** La grande tydale haussa les épaules, faisant cliqueter son armure. ***


- J'ai donc été jugée pour meurtre, puisque j'avais tué une des nôtres sans qu'il y a eu de jugement au préalable. Il y avait urgence lors de l'action, mais j'étais consciente des conséquences, aussi les ai-je assumé pleinement.
Et me voilà bannie du Matriarcat...


*** La Danseuse mit un genou à terre, visage levé vers son interlocuteur. Dans ses yeux brûlait un feu glacé. ***


- Je souhaitais donc vous rencontrer pour solliciter l'autorisation d'arpenter les terres et les cités de la Confrérie des Six.
Sans vouloir me vanter, je suis une des plus fines lames du Matriarcat, et la seule Exécutrice symbiosée dont les Danses d'Exécution surpassent les miennes est la liadha Lot'hi, la Carias du Fatalisme en personne.

La recherche d'objets magiques, d'artefacts, est quelque chose que j'ai toujours voulu entreprendre, mais n'ai jamais pu en raison de tous les devoirs que j'avais envers le Matriarcat.
dit-la tydale d'une voix où perçait une pointe d'amertume.

*** Elle plissa légèrement les yeux, mais le reste de son visage resta de marbre. ***


- Je vous propose donc un marché : si vous me donnez asile, je mettrai ma lame au service de la Confrérie avec plaisir.



 
Jemori Colcook

Le Matal 23 Dasawar 1508 à 02h35

 
***
Tout au long du discours de la Tydale, le dit dandy joua avec son faciès pour répondre au contenu de ce qu'on lui livrait. Ainsi, il passa d'intrigué, à amusé, puis à étonné, prit un air de reproches, recula de quelques pas, devint circonspect, leva les yeux au ciel, prit l'air niais de celui qui ne comprend pas, et enfin hocha de la tête d'un air songeur.
Finalement, Jémori aborda son sourire habituel.

Pas très discrètement, il fouilla les alentours du regard, mais à part une armée d'arbres et un assulter terrifié par la dame, rien ni personne n'était là pour assister à la scène. Bha...! C'est toujours pareil! Il n'y a jamais personne dans les plus grands moments de gloire. Une matriarcale dans toute sa splendeur se mettait à genou devant lui, et personne pour le voir. Évidement, quand il le raconterait, on prendrait ça pour un honteux mensonge...
Ah là là là... Que la vie d'artiste est dure...

L'Arlequin des Six revint, avec un air détaché, sur le regard de son interlocutrice.
***

Et vous comptez rester longtemps ainsi, à genou, pour se faire ? Non pas que cela soit flatteur, mais c'est à se demander ce que vous faites. Enfin, si c'est ainsi que vous vous sentez disposée, soit.

Quoi qu'il en soit, le hasard -si cela en est- fait bien les choses. Je suis effectivement la personne qu'il vous fallait pour... tout ceci. Et bien que le lieu ne se prête pas vraiment, prêtez-moi l'expression, à ce genre de tour de passe-passe, je peux d'ores et déjà répondre à certaines choses.
Comme par exemple que pour ce qui est des terres Confraternelles, il n'y a aucun soucis à vos pérégrinations. Pour ce qui est de nos cités, et en particulier la Perle, il vous faudra devenir une Consoeur à part entière.

Bien sûr, la recherche des artefacts est une chose importante,
ajouta-t-il d'un air complètement égal, mais il n'y a bien heureusement pas que cela.

Ceci dit, je suis loin de vouloir faire le sourd à votre demande.
Et avant tout autres choses, j'apprécierai en particulier savoir une chose.
Il y a bien des Factions en Syfaria, qui accueilleraient une femme comme vous à bras ouverts, sans poser autant de questions et demander de réponse que ce que je compte faire. Hauts Rêvants, Suivants de la Grise et Témoins vous auraient déjà acceptés si vous leur en aviez fait la demande.
La question est alors la suivante : Pourquoi la Confrérie des Six ?


*** Les paumes tournées vers le ciel et un air idiot sur le visage, le Chambellan s'arrêta net de gesticuler. ***


Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux.

 
Nemès

Le Matal 23 Dasawar 1508 à 14h30

 
*** Le mâle avait dit d'un air calme que la recherche des artefacts était importante. Des artefacts, ou des Artefacts? Un fugace éclat d'intérêt brilla le regard de la Danseuse.
Si Nemès voulait mettre la main sur ceux qui avaient dérobé le Poinçon, elle devrait faire particulièrement attention à toutes les personnes qui étaient pour la recherche des Artefacts, avec un grand A... Jemori enchaina en disant que cette recherche n'était pas tout, mais Nemès resta concentrée...
La tydale se releva, dépliant son corps gracile avec un concert de bruits métalliques dus à son armure qui se dépliait de même ***
.

- Les Hauts-Rêvants... Des gens bien, si j'en crois le peu que j'ai vu. Mais au milieu d'eux une tueuse comme moi, bien trop ancrée dans la réalité et tydale qui plus est, serait comme un vortex acéré au milieu de tisseurs de rêves : totalement déplacée.
Les Equilibriens? Je ne goûte guère à leur mode de pensée : qu'ils restent dans leur illusion de maintenir l'harmonie et l'équilibre. Je préfère choisir mon camp et faire ce que j'ai à faire pour atteindre mon but plutôt que de tergiverser comme ils le font.
Quant aux Témoins... Outre les bizarreries que j'ai constaté chez ces fanatiques qui ne me donnent absolument aucune envie de m'y mêler, le fait de vénérer une créature marine qui tue tous ceux qui prennent la mer me parait relativement absurde. Du moins tant qu'on ne m'aura pas prouvé le contraire.
dit-elle avec une petit sourire, presque amusée.

*** Hop, on lance les hameçons de manière préventive : présenter l'image d'une tueuse qui raisonne et est capable de se joindre à une cause si on la lui justifie.
Si Jemori transmettait une telle description au sein du Consensus de la Confrérie, elle ne passerait pas inaperçue aux yeux des Chuchoteurs... ***


- Mais je ne veux pas non plus que vous pensiez que me tourner vers la Confrérie fut un choix par défaut.
Comme vous l'avez compris, une des choses les plus importantes pour moi est la Danse. Et pour Danser, il faut pouvoir prendre soin de son corps comme de son matériel. Si je sais prendre soin de mon corps, mon matériel en revanche demande les soins d'artisans spécialisés que je sais pouvoir rencontrer au sein d'une faction mercantile comme la votre.
Si rien ne m'attire vraiment dans les autres factions, je suis au contraire fascinée par cette cohésion qui unit pourtant une vaste diversité de personnes au sein de la Confrérie. Cet esprit d'avancée, de recherches sur les secrets de Syfaria qui est le votre est à mes yeux fascinant. Je crois que si on m'en donnait l'opportunité, je serais honorée de pouvoir y participer.
continua-t-elle avec la voix légèrement tendue par l'excitation.

*** Les lèvres de la tydale s'étirent cette fois en un franc sourire, bien que ses yeux restent de glace. Elle n'avais pas l'habitude de sourire et manquait d'entrainement... ***


- Les Filles du Déclin ne veulent plus de moi. Si je dois devenir Consoeur pour pouvoir vivre et être utile au sein de la Confrérie, rien ne me retient.
Sauf peut être votre jugement et celui de vos pairs, bien sûr,
conclut-elle en inclinant à peine la tête comme pour concéder quelque chose à son interlocuteur.



 
Jemori Colcook

Le Matal 23 Dasawar 1508 à 17h36

 
***
L'Arlequin leva les sourcils en perdant un tantinet de son entrain. Il laissa ensuite s'installer un court silence, le temps de réajuster son écharpe d'un air très concentré.
***

Bien...
Je ne pense pas que vous soyez femme à apprécier détours, arabesques et palabres, alors je ne prendrai pas la peine d'emmener mon verbe en promenade.


*** Son regard se planta dans celui de la Tydale. ***

Que les choses soient bien claires, soit vous êtes en train de me prendre pour plus imbécile que je ne le suis, soit vous l'êtes plus que ce que je le pense. Et bien qu'à mon avis, il s'agisse d'un subtil mélange de ces deux options, il faudra tout de même nous en sortir, d'une manière... ou d'une autre.

Quitte à se pavaner dans les préjugés de notre monde, logez tout le monde à la même enseigne. Les Hauts Rêvant en nounours drogués jusqu'à l'apathie, les Equilibriens en nudistes naturalistes trop stupides pour comprendre qu'il faut planter une graine afin qu'un arbre pousse, les Témoins fous et fanatiques, vénérant une créature que tout le monde -sauf eux- sait n'être qu'en fait ni plus ni moins qu'un gros poisson, et bien sûr, dans tout ceci, des Confrères avides, cupides, paranoïaques, médisants, méprisants malfaisants, matérialistes, hautains, sodomites et vénaux -je crois ne rien oublier-.

Alors oui, dans un monde ainsi rétréci, le choix peut se faire sur bien peu de choses.

... Malheureusement, Syfaria n'est pas ainsi fait -le S'sarkh nous en garde-. Et un choix de Faction ne se fait pas pour quelques artisans -aussi doués soient-ils- capable de réparer un morceau de métal, ni pour un semblant de cohésion, et encore moins pour une curiosité déplacée, souvent affichée.

Et si cela est le cas pour vous, croyez bien que je ne suis surement pas au regret de vous dire que la Confrérie n'est pas une Faction pour vous.
Oh que non !


*** S'exprimant avec de grands gestes, le Chambellan sur-jouait son discours. ***

Je ne pense pas que vous soyez la première idiote venue, et encore moins n'importe qui, alors faites moi au moins le plaisir de mettre de la contenance à vos mensonges.
Oui, je préfère considérer tout ceci comme propos mensongers, car si votre discours ne fut que vérité... Eh bien sachez que je vous plains.

Reprenons donc.


***
Le dit dandy reprit alors une posture plus naturelle, fit revenir un sourire avenant, et fit un moulinet de main avant de reprendre d'un ton aimable.
***

La question est alors la suivante : Pourquoi la Confrérie des Six ?


Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux.

 
Nemès

Le Matal 23 Dasawar 1508 à 18h48

 
*** Nemès dut faire appel à toute sa concentration pour que rien ne transparaisse de ce qu'elle pensait sur son visage. A peine une petite ride vint se former entre ses sourcils...
Elle avait toujours détesté palabrer, comme l'avait si bien dit Jemori, préférant de loin le geste à la parole. Le geste en l'occurrence aurait été de décapiter sur le champ ce mâle qui se permettait de la remettre en cause.
Même Nimisha, pourtant enfermée dans son fourreau, faisait pulser sa volonté de mort à sa maîtresse. Comme une petite voix qui lui chuchoterait ses envies de Danse à l'oreille. Mais depuis les mois où elle la maniait, et grâce à l'armille fabriquée par le Nuage, Nemès avait appris à amadouer la lame de driandel...

La partie était loin d'être gagnée, il allait falloir la jouer fine.

Elle affronta donc le regard de Jemori sans ciller. Quand il parla de propos mensongers, Nemès croisa les bras - le gauche sur le droit pour que sa faucheuse ne la gêne pas - et se déhancha légèrement. ***


- Vous m'avez demandé pourquoi pas les autres factions : je vous ai fait un court résumé de ce pourquoi. Bien évidemment que ce ne sont la que des généralités sur les défauts principaux que je vois chez elles. Mais pas des préjugés.
Si ma vision se réduisait à cela, je me plaindrais aussi.


*** Les lèvres de Nemès se détendirent en un sourire mi-provocateur, mi-entendu. ***


- De même, quand j'ai parlé de la Confrérie, je n'ai dit qu'un condensé de ce qui m'y attire... Quand je parle de vos artisans, je parle surtout de vos commerces, et de la diversité de ce qui peut y être acquis... Peut être ai-je depuis trop longtemps adopté un mode de pensée différent du votre, mais j'ai l'impression que vous ne comprenez pas à quel point je peux être attachée à la qualité de mon équipement. Une Exécutrice est l'entité qui réuni une Danseuse et sa lame : si l'une n'est pas parfaite, la Danse sera ratée... Et sans la Danse, dans l'état actuel, il ne me reste plus grand chose...

*** Nemès détourna le regard un instant, se sentant incomprise, avant de revenir à la charge d'une voix calme ***
.

- Croyez vous que parmi les Filles du Déclin il n'y ait personne qui soit hautain, malfaisant, méprisant, médisant, matérialiste, paranoïaque? Hmm? Toujours ces histoires de semblants...

Il y a tant de choses à dire sur les différentes factions de poussiéreux... Je ne suis pas pressée si vous désirez que nous prenions le temps d'en parler en détails. De ce que nous trouvons bons ou mauvais en chacune d'elles... Ainsi il n'y aurait plus de risque de quiproquo entre nous.


*** La tydale décroisa les bras et tendit les mains paumes vers le ciel en un geste d'impuissance. ***


- Mais je n'ai pas menti : je suis Nemès, Danseuse bannie du Matriarcat.
Je n'ai pas d'attaches sentimentales, et maintenant que je suis libérée de toutes obligations, je veux en profiter pour trouver une nouvelle voie. On raconte partout que la Confrérie est la faction qui mène le plus de recherches dans la plupart des domaines : au Matriarcat, je n'ai jamais eu l'occasion d'accéder au savoir... Si je pouvais prendre un nouveau départ, ce serait cela que je ferais : me tourner vers la recherche et le savoir.


*** Les épaules de la tydale s'affaissèrent avec ses bras. ***


- Peut être un peu sottement, je me disais que cette envie de connaissance qui me pousse aurait fait de moi une bonne Consoeur...

*** Elle leva un regard hésitant vers Jemori, et quand elle prit la parole, sa voix avait un imperceptible accent de désespoir qui n'était pas feint. ***


- Je n'ai nulle part où aller... que dois-je faire pour vous prouver ma bonne foi?



 
Jemori Colcook

Le Matal 30 Dasawar 1508 à 20h08

 
***
L'Arlequin sembla chercher un instant sa réponse en dodelinant de la tête, avant de prendre un air ostensiblement faussement embêté.
***

En toute franchise ? Je n'ai éperdument que faire de votre bonne foi.

*** Jémori haussa les épaules d'un air penaud. ***

La Confrérie ne repose pas sur de la bonne foi, croyez-moi, mais déjà plus sur un acerbe pragmatisme.
Qui, par exemple, me permet d'aller dans votre sens : c'est une Faction mercantile. Au point où ses services vous seront accessibles, et ce, que l'on vous comprenne ou pas. Ainsi l'extension de vous, qu'est votre arme, pourra jouir des meilleurs talents d'Arameth, même si rien ne vous inscrit comme 'Consoeur'.

Quant au Savoir, il fait envie à quasiment tout être en Syfaria, Confrère comme autre chose. L'important n'est pas de le désirer, mais d'avoir la capacité de s'en saisir. Et c'est là toute la différence.


*** Le sourire du chamarré Tydale se fit plus large. ***

C'est d'ailleurs par pragmatisme que je m'attarde sur vos raisons à être des nôtres. Et qu'au travers de vos 'résumés' que vous me présentez, je ne trouve que futilités, et non sonnantes et véritables raisons.
Car jusqu'à preuve du contraire, ce n'est pas d'une Faction dont vous avez besoin, mais d'un gîte. Que la Confrérie ne peut vous fournir que de manière ponctuelle.


Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux.

 
Nemès

Le Merakih 31 Dasawar 1508 à 10h22

 
- Vous avez tout à fait raison sur ce dernier point. C'est bien un gîte qu'il me faut.
En revanche il y a quelque chose que je ne dois pas bien saisir...
dit Nemès avec une moue légèrement cynique. En quoi chercher un gîte et les services appropriés à mon travail et mon Art ne tiendrait pas du pragmatisme?

*** La tydale leva la main, paume vers Jemori, pour couper à toute réponse. Elle reprit un sourire plus avenant. ***


- Mais je ne demande cela que pour la rhétorique. La véritable question n'est pas là. ajouta-t-elle sur un ton presque amusé. Permettez moi de vous rappeler que c'est vous qui avez posé initialement comme condition à mon accès à Arameth le fait que je doive devenir Consoeur au préalable.

*** Croisant les bras, l'Exécutrice fit quelques pas, décrivant un petit cercle sur le sentier enneigé tout en continuant de parler. ***


- Considérant que les meilleurs services auxquels je puisse avoir accès s'y trouvent, je vous ai donc répondu que j'étais prête à faire le nécessaire, c'est à dire à intégrer la Confrérie s'il le fallait, pour pouvoir y accéder.

*** Nemès s'arrêta devant le Confrère et pencha un peu sa tête sur le coté. ***


- Les termes de la proposition telle que je vous l'ai présentée, sieur Colcook, étaient simplement de me donner asile en échange de mes services. Si vous acceptiez un accord sur ces bases, de manière ponctuelle certes, j'en serais déjà fort aise.



 
Jemori Colcook

Le Julung 1 Jangur 1509 à 18h34

 
*** Le regard ailleurs, Jémori hocha sensiblement de la tête avec sourire en coin. Avant de lever les mains d'un air innocent. ***

Oh mais je n'émets aucune condition.
Vous cherchez asile, et la seule manière de l'obtenir en Confrérie serait de devenir Consoeur. C'est aussi simple.

Maintenant, si votre seul désir est de jouir de nos services, vous en jouirez tant que votre monnaie sera sonnante et trébuchante. C'est, encore une fois, aussi simple que cela.

Nos faubourgs sont ouverts aux étrangers à desseins commerciaux, libre à vous de vous y rendre et d'y alléger votre bourse, car il m'étonnerait qu'un artisan échange ses services contre les vôtres, la 'danse' n'est pas vraiment un passe-temps aramethéen. Vous reste le troc.


*** Le dit dandy inclina légèrement la tête de côté en souriant. ***


Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux.

 
Nemès

Le Sukra 3 Jangur 1509 à 01h27

 
*** Nemès plissa les yeux, comme si elle était amusée.
Le Chambellan prenait visiblement un malin plaisir à faire durer les négociations, en tournant les termes de l'accord comme il le lui plairait. Pourtant la tydale avait essayé de formuler sa demande le plus clairement possible, pour éviter justement de prolonger le blabla... ***


- Pour ce qui est de ma bourse, n'ayez crainte : avoir la direction des lames d'Utrynia ne m'a pas laissé démunie. Loin s'en faut.
Pour ce qui est du troc, j'avais cru comprendre que tout se vendait à Arameth... si mes talents martiaux n'intéressent personne, ce qui m'étonnerait tout de même, je pourrais toujours les décliner dans des versions plus... artistiques.


*** La tydale croisa les bras en se déhanchant, et lâcha un petit rire cristallin comme si elle venait de dire quelque chose d'amusant, avant de reprendre sur un ton plus sérieux. ***


- Voyez vous, messire, je n'ai aucune envie de passer ma vie sur les routes, errant de ville en ville pour quémander un abri. J'ai donc choisi la faction qui me semblait clairement la plus appropriée à mes ambitions, et suis venue - comme vous pouvez les constater en ce moment même - demander asile.
Puisque vous me dites que je dois devenir Consoeur pour obtenir cet asile...


*** Nemès haussa légèrement un sourcil avec une moue complice. ***


- ... auriez vous l'amabilité de m'indiquer la procédure à suivre pour qu'il en soit ainsi?



 
Jemori Colcook

Le Dhiwara 4 Jangur 1509 à 21h24

 
*** Le Chambellan fit rouler ses yeux dans ses orbites d'un air benêt. ***

Pour devenir Consœur ?
En l'état actuel des choses, étant symbiosée, vous devrez obtenir un entretien avec un Chambellan de la Diplomatie symbiosé, en l'occurrence, moi-même.
Durant cette entretien, vous devrez exposer, expliquer et convaincre. Une fois ma personne convaincue, vous passerez une visite 'médicale' de routine, à fin de savoir si vous êtes corrompue, malade ou bien ce que vous prétendez être -et non un Jytryan, par exemple-.
Et alors, je présenterai votre cas à une assemblée compétente -où je vous défendrai- à fin de statuer de votre sort.


*** L'Arlequin croisa les bras et haussa les épaules, en faisant comme si on venait de lui poser une question. ***

Comment me convaincre ? Eh bien...
En me donnant de véritables Raisons, en me montrant ambitions, motivations et desseins, en me démontrant la véracité d'un avenir en Confrérie, en suscitant l'intérêt du représentant que je suis, en vous ouvrant à moi à fin que je comprenne qui désir entrer dans notre famille, et en faisant en sorte que je ne doute point de vous.
Tout en oubliant pas un seul instant que je ne suis point juge, mais appréciateur.


Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux.

 
Nemès

Le Luang 5 Jangur 1509 à 18h49

 
*** Nemès observa et écouta attentivement Jemori. Enfin du concret sortait de la bouche du dandy. ***


- Un appréciateur...

*** La guerrière émit un bref éclat de rire désenchanté. ***


- Se faire apprécier n'est malheureusement pas ma spécialité comme vous pouvez vous en douter.

Mais je puis au moins m'ouvrir à vous... néanmoins sans pouvoir vous garantir ce que vous en penserez...


*** Par où commencer? S'ouvrir? Cela faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas fait. D'ailleurs, l'avait-elle déjà vraiment fait?
Elle commencerait donc par le commencement... ***


- Je suis née sous le regard de Maelia en Jayar du 1481e cycle de notre calendrier.
Pour différentes raisons, mon éducation fut confiée à la matrone Arya. C'était une Fileuse de Mort, et je dus très vite apprendre à manier les armes pour trouver un semblant de grâce à ses yeux.
Quand j'eus atteint l'âge de 19 ans, et après que j'aie refusé ceux qui m'étaient proposés, un reproducteur fut désigné...


*** La guerrière parut soudain bien plus faible qu'elle n'avait semblé forte jusqu'à maintenant. Elle baissa les yeux tandis que ses épaules s'affaissaient légèrement. Mais cet interlude fut de courte durée, car quasiment immédiatement, elle braqua un regard dur et déterminé sur Jemori. ***


- La grossesse n'est pas parvenue à son terme et j'ai perdu mon enfant.
A partir de là, étant affranchie mon principal devoir envers la Ruche, je décidai de me consacrer pleinement à la Danse des Lames... Mais je suis allé un peu trop loin sur cette voie et ai pendant longtemps connu la soif des Sang-Cesse.


*** Une pause. Le temps de déglutir avant de dire la suite qui avait du mal à passer sa gorge. ***


- Cette soif m'a valu de mourir à l'issue d'un duel qui devait régler le différent qui m'opposait à la maîtresse du harem Kalimash.

*** Nemès haussa les épaules avec un sourire désabusé et son regard s'adoucit. ***


- La symbiose m'a ramené à la vie quelques heures après, et j'ai été prise en charge par la Faucheuse Llendelynn. Celle-ci m'aida à contrôler la soif de sang et, peu à peu, j'appris à la maitriser pour devenir une Fileuse de Mort digne de ce nom.
Mais la mort emporta ma supérieure quelques mois après, et je pris donc sa suite à la tête des Lames de Vent, les Danseuses d'Utrynia.

La suite, vous la connaissez : l'exécution d'une liadha, mon bannissement...


*** Faisant à nouveau quelques pas, la tydale continua de parler. ***


- Jusqu'à maintenant, ma vie a été guidée par le besoin que j'avais de Danser pour servir le Matriarcat.
Mais à présent, je suis libre de toute obligation envers les Filles du Déclin.
Je vous avoue que c'est... perturbant de voir tous ses projets s'effondrer d'un coup, et l'avenir qu'on s'imaginait disparaître en fumée.
Mais je ne suis pas du genre à me laisser abattre.


*** Un petit sourire amusé étendit ses lèvres à ces dernières paroles. Elle arrêta de déambuler pour refaire face au Chambellan. ***


- J'ai donc tout simplement fait le point avant de décider de quoi que ce soit. Le point sur mon passé, sur les compétences acquises, et surtout sur mes envies.
Jusqu'à aujourd'hui, j'ai servi aveuglément sans penser à moi. J'ai appris beaucoup de choses ce faisant, et pas seulement à me battre, bien que l'essentiel de ce que je connaisse touche à l'Art et à la Danse. A présent, il est temps que j'utilise au mieux ce bagage dans ma nouvelle vie. Libre.

Et j'en suis arrivée à certaines conclusions.
Tout d'abord, comme je vous l'ai dit, je ressens beaucoup plus d'affinité - pour ce que j'en sais en tous cas - pour la Confrérie que pour les autres Factions, Matriarcat peut être mis à part mais qui m'est refusé.
Ensuite, bien que j'aimerais continuer à pratiquer la Danse des Lames, je pense que - n'ayant plus d'obligation de tuer - je le ferai plus pour l'Art. A moins que la nécessité ne m'oblige à combattre pour de vrai, bien sûr : la mort fut si longtemps ma compagne qu'elle ne me quittera pas si facilement. J'envisage aussi de me perfectionner en danse, sans lame cette fois, d'une part pour continuer de perfectionner la maitrise de mon corps, et d'autre part peut être pour le plaisir des yeux des spectateurs, comme j'avais l'habitude de le faire avec des lames...


*** Les paupières de la tydale se plissèrent légèrement. Oui, ça pourrait presque lui plaire de se donner en spectacle, même si ce n'était pas avec une arme à la main... ***


- Et enfin, cette nouvelle vie m'autorisant des libertés que je n'avais guère jusque là, j'aimerais en profiter pour m'instruire, pour découvrir... Pour étancher la soif de connaissance que je n'ai jamais eu l'occasion d'assouvir...

*** Nemès haussa une nouvelle fois ses épaules. ***


- Je ne saurais vraiment vous dire beaucoup plus précisément mes desseins, Chambellan, car je ne sais pas encore quelles possibilités me sont réellement offertes...
Pour l'instant, j'ai presque tout misé sur l'asile que pourrait me fournir la Confrérie. Mais si d'aventure cela m'était refusé, et bien... j'imagine qu'il me faudrait envisager d'autres solutions qui me seraient beaucoup moins plaisantes...

Je ne sais trop que vous dire de plus... Ma motivation pour rejoindre la Confrérie est que c'est la seule Faction dans laquelle je pense pouvoir m'intégrer et me sentir à l'aise. Et mon ambition dépendra ensuite de cela : professionnellement, je pourrais vendre mes services en tant que guerrière ou en tant qu'artiste, ou simplement mettre a profit mon expérience des armes pour travailler chez un forgeron ou dans une salle d'arme... ou - qui sait? - peut être étudier et me joindre aux érudits si cela m'est permis...
conclut-elle enfin.



 
Jemori Colcook

Le Merakih 7 Jangur 1509 à 18h04

 
***
Tout au long du discours, le Chambellan parut distrait, ailleurs mais attentif, son regard suivait la silhouette de Nemès en la traversant de part en part, se posant sur un lointain infini. Certains propos touchèrent le chamarré Tydale, transparaissant sur son visage en vagues expressions.
Un sourire ennuyé, une touche de nostalgie à l'évocation de certains noms, et un sourire moqueur à d'autres, parfois un haussement de sourcil, parfois un battement de paupière, parfois rien.

La guerrière termina, et il fallut quelques instants à Jémori pour revenir. Lorsque leurs regards se croisèrent, l'éternel sourire du dit dandy réapparut dans toute sa splendeur.
Étrangement, le Confrère parut alors bien moins distant.
***

N'y voyez pas là jeu de mot mal habile, car il n'est nullement question, mais -idéologiquement- vous n'êtes pas un terreau fertile.

La Confrérie aura beau semer tout ce qu'elle voudra, rien ne prendra, rien de s'étoffera et rien de perdurera. Toute tentative se fera avidement faucher par l'imposant et puissant arbre du Déclin qui prend profondément racine en vous.
Et rien ni personne ne pourra lutter contre lui, pas même vous, surtout avec tant d'orgueil et de fierté.

Vous n'êtes rien d'autre qu'une Matriarcale.
Je ne fais rien que reprendre vos paroles.
Nous ne ferions que vous dénaturer, en vain.


*** L'esthète haussa les épaules en signe d'impuissance. ***

Rien de bon ne découlera d'une tentative de vous intégrer, surtout pour nous, car malgré tout ce qui pourra être fait, vous nous quitterez.
Indubitablement, pour les Cariatides.


*** Le Confrère leva un instant les yeux au ciel, agita le bout de son nez et revint sur son interlocutrice. ***

L'unique chose que la Confrérie peut faire pour vous, serait de vous aider à vous racheter auprès des vôtres.
Surtout que de retour de votre exile, rien ne vous obligera à reprendre votre vie d'antan. Vous pourriez alors vivre comme vous savez si bien et comme il vous plaît de le faire, tout en ne perdant pas de vu tout ce que cette exclusion a fait naître en vous d'envies et de désirs pour votre existence propre.


Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux.

 
Nemès

Le Vayang 9 Jangur 1509 à 17h37

 
- Me racheter auprès des miens? Le retour de mon exil? répéta Nemès avec un air surpris.

*** La tydale hésita une fraction de seconde, presque interloquée, puis elle éclata de rire. C'était à la fois le rire nerveux de celle qui parle d'un sujet sensible, et à la fois le rire franc de celle qui réalise qu'elle est vraiment libre.
Au bout d'un moment, elle reprit son calme et essuya un petite larme de rire qui menaçait de perler à la commissure de ses paupières. ***


- Ha... Pardon, mais... ca fait tellement du bien de rire...
Ca faisait longtemps...

C'est juste que...
Il n'y aura ni rachat, ni retour, Chambellan. Vous oubliez un peu vite que la politique du Matriarcat est d'éliminer les fruits pourris avant qu'ils ne contaminent les autres fruits du panier.
J'ai déjà beaucoup de chance d'avoir encore ma tête sur mes épaules...


*** Nemès fronça légèrement les sourcils, comme gênée. ***


- Puis-je vous demander ce qui vous laisse à penser que je n'apporterais rien de bon à la Confrérie? J'aurais pourtant cru qu'une telle Faction mercantile connaîtrait la valeur d'une Exécutrice. conclut-elle sur un ton mi-innocent, mi-amusé.



 
Jemori Colcook

Le Luang 12 Jangur 1509 à 18h49

 
***
Le dit dandy n'esquissa presque aucun mouvement, figé dans une expression mi-amusée mi-embêtée, il souriait en coin tout en contemplant l'Exécutrice lui faisant face.
D'une main molasse, il fit comprendre que le rire ne le dérangeait point.
***

Au contraire, c'est bien parce que je n'oublie en rien la politique Matriarcale que je vous soutiens ceci. Si votre jugement a statué sur le bannissement, c'est bien que nous ne méritiez pas la mort aux yeux de vos soeurs.
Et c'est en connaissant les propensions des Filles du Déclin que je pense qu'elles ont le même constat que moi à votre sujet.
Tout ceci ne sert qu'à vous grandir.

Sinon, à quoi serviraient toutes ses Exécutrices ?
D'autant plus que de mémoire de Mish, la seule Faction où une place est véritablement établie pour ceux et celles qui ont fauté, n'est autre que le Matriarcat. Preuve s'il en est que le 'rachat' n'est pas un concept intangible parmi elles.


*** Continuant, le chamarré Tydale en réajustant ses atours. ***

C'est justement parce que nous sommes une Faction mercantile que nous n'avons que faire d'une Exécutrice.
Surtout d'une Exécutrice telle que vous, forgée par la vie bien plus ardemment que bien d'autres.

Pour atteindre nos buts, la Confrérie a bannie toute forme de violence, physique cela s'entend. Notre hégémonie commerciale ne s'est pas faite dans les armes et le sang, mais par une flexibilité sans mesure et un sens tactique de l'égo.

Les armes n'ont jamais aboutie à quelque chose de durable, surtout dans le cadre des dessins Confraternels.
Le seul organe 'guerrier' -et encore- s'avère être notre service d'ordre et de justice. Et ses abrutis sont décriés.

Nous n'exécutons pas, ce n'est pas une option car elle prive de bien des choses qui peuvent être bien plus intéressantes que le trépas d'un opposant. Nos guerres sont plus subtiles, plus discrètes et plus sournoises. Un Exécutrice n'y aurait pas sa place.

Chez nous, les sangs-chauds sont volontairement accablés, les trop fiers trainés dans la boue et les orgueilleux traqués. Tout ceci pour bien faire comprendre que donner une gifle n'est pas une réponse, mais un strict manquement.
Il ne faut pas forcer l'autre à accepter son point de vue, mais lui faire comprendre que vous avez raison.

Et il n'y a qu'à vous contempler pour comprendre que l'Exécutrice que vous êtes posera problème.

Les Grands de notre Faction n'y sont pas arrivés de part leurs faits d'armes ou pour avoir terrassés des armées de rejetons, mais à ce qu'ils avaient dans le crane et leur capacité à s'adapter pour avancer au delà de toute limite connue.

Cet entretien en dit bien plus long que vos simples mots. Et si vos propos sont parfois appréciables, la majorité du fond qu'ils trainent est un flagrant signe de ce qui vous fait défaut pour devenir Consoeur.

Croyez-moi, ne vous entêtez pas sur cette voie.
De toute manière, plus vous forcerez, moins vous y arriverez.
Mon dernier conseil sera de réfléchir à toute notre discussion, car elle pourra vous permettre d'avancer, peut être pas là où vous désirez présentement, mais au moins de ne pas stagner.

Je pense que tout a été dit, le reste ne dépend plus que de vous. J'espère seulement ne pas avoir à vous recevoir dans un entretien officiel, si en arrivant en Arameth vous n'avez pas perdu cette saugrenue idée de devenir des nôtres.


*** S'inclinant d'un révérence, Jémori fit comprendre qu'il désirait partir, mais par politesse attendit un accord tacite. ***


Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux.

 
Nemès

Le Luang 12 Jangur 1509 à 19h18

 
*** Nemès croisa les bras et écouta patiemment le discours de l'arlequin, hochant la tête d'un air profond de temps à autre, comme si elle buvait des mots emplis d'une infinie sagesse.
Oui oui.

Oui oui, tu aimes avoir raison, mish.
Oui oui, tu aimes t'écouter parler, inapte.

Mais cela, elle ne le dit point et resta humblement attentive aux paroles du faraud tydale.

Cet entretien expliquait en grande partie les commentaires qu'elle avait entendu à son sujet, et qui étaient bien moins virulents que ceux qu'elle aurait émis elle-même.

La guerrière haussa finalement les épaules.
Tout avait été dit... mais tout n'avait certainement pas été entendu. Dans tous les cas, cette discussion n'était qu'une perte de temps : aux yeux de Nemès le Chambellan avait de toutes façons décidé de rester sur ses a prioris et rien de ce qu'elle pourrait dire ne le ferait changer d'avis. ***


- Mon idée initiale était simplement de demander asile... L'idée saugrenue de me faire intégrer la Confrérie vient de vous, messire. commenta-t-elle avec un sourire mielleux.
J'espère également ne pas avoir à être reçue par votre personne pour un autre entretien : je pense comme vous que celui-ci a largement suffit à parler des sujets qu'il y avait à aborder.

Tant pis, je persiste à croire que vous avez mal cerné ma personne et que vous passez à coté d'une bonne affaire...


*** La tydale inclina brièvement le buste en réponse à la révérence de Jemori. ***


- Je ne vous retiens pas plus longtemps, Chambellan, et vous remercie pour votre temps. conclut-elle avec petit sourire qui tranchait avec son regard glacial.
Aka's kenara...

*** Sans plus attendre, la Danseuse reprit son chemin vers le sud d'un pas rapide : elle avait assez perdu de temps...
Fort heureusement - mais cela Nemès ne le savait pas encore - quelques dizaines de lieues au sud la région était infestée de noosphages qui feraient de très bons exutoires. ***




 
Jemori Colcook

Le Luang 12 Jangur 1509 à 20h53

 
***
Jémori contempla la Tydale s'en aller.
Haussant un sourcil, il sourit.
Puis se détournant de la silhouette de Nemès, il reprit sa route en trottinant de gaité de cœur.

Ah la la... Soupira-t-il.
***


Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux.

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