Les Mémoires de Syfaria
La région d'Utrynia

Réparation du pilier d'Utrynia

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Sujet lancé par Matroshka Voroshk
Le 21-12-1508 à 20h20
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Posté par Zynia,
Le 06-07-1509 à 08h34
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Matroshka Voroshk

Le Dhiwara 21 Dasawar 1508 à 20h20

 
S'ennuyant ferme, la sorcière n'avait rien à faire. Copier quelques parchemins à gauche, incendier une Justicière à droite...rien de bien excitant. Si Matroshka était en fer, elle serait entièrement rouillée. Alors pour passer le temps, elle avait décidée de se rendre utile, d'avoir un rôle à jouer dans quelque chose de potentiellement important, la survie de Syfaria. Réparer un pilier ? Pourquoi pas. Matroshka se mit en route vers les locaux du Fatalisme. Encore fallait-il savoir où ils étaient ces fameux locaux. Matroshka n'y ayant jamais foutu les pieds, c'était sa première mission. Mais à défaut d'y être déjà allé, elle était rusée. Aussi elle suivait les patrouilles des danses-lames et elle finit par trouver un bâtiment où il y avait beaucoup de va et viens. Toute fière d'elle, elle poussa la porte du pied, faisant fi des deux gardes à l'entrée.

Alors, le bureau de la brute épaisse métallique en chef, ça doit être quelque part, probablement là où il y a le moins de personne pour éviter d'avoir à se faire engueuler. Hum, tout à fait plausible comme raisonnement. Quoique non, pas la peine d'aller la voir, elle a du donner des consignes. Voyons....


Matroshka s'arrêta pour demander à la première personne venue où se trouvait se foutu morceau de pilier. Après quelques explications elle finit par se retrouver avec le fameux morceau de pilier entre les mains, soigneusement enveloppé dans une étoffe de tissu. Un tout petit morceau, tout bête. Elle le rangea dans une poche et partit en direction du pilier pour continuer sa mission.

Elle s'arrêta devant le pilier un instant, le regardant avec plus ou moins de méfiance.


Dans quoi je fous encore les pieds moi...


Haussant les épaules, elle s'aventura à l'intérieur du pilier pour y chercher l'endroit où manquait un morceau de sol.



 
Narrateur

Le Dhiwara 21 Dasawar 1508 à 23h34

 
Un peu plus loin, un trou était bien tranquille.
Du bon vide. Là, peinard.
Il se sentait bien, ce trou. Pas envie d'être comblé.

Il se fit tout petit...


 
Matroshka Voroshk

Le Luang 22 Dasawar 1508 à 00h00

 
Matroshka finit par trouver ce satané trou. Poussant un chuchotement victorieux suivit d'une gestuelle peu professionnelle, elle s'approcha de l'endroit. Elle fouilla dans une poche pour en sortir la pièce de tissu. A l'intérieur, ce qu'il manquait. Comment une chose si petite, si simple pouvait être aussi importante.

Matroshka se remémorait les paroles de Flymeur transmise par leur diplomate. Malgré plusieurs journées à échafauder des théories, des raisonnements alambiqués, Matroshka désespérait de trouver une solution à cette histoire. Les choses étaient trop compliquées. Et même si elle avait eu tous les éléments en main, les auraient-elle compris ? Pas sûr. Des choses la dépassaient, tout était lié, elle en était convaincu. Toutes ces choses avaient un sens profond. Alors que ces soeurs s'inquiétaient pour l'ombre de Kryg, Matroshka savait pertinemment que ce n'était qu'une réaction secondaire de l'Oeuvre de Flymeur. Depuis le début, elle le savait. Si elle restait là, c'est qu'il y avait probablement une raison. Cette ombre était-elle encore la seule sur Syfaria. Si oui, les attaques portées contre elle auparavant était une possibilité. Sinon... encore un truc qui lui échappait.

Matroshka reçut plusieurs messages. Elle s'énerva, pesta à voix haute contre ces abruties qui partageait malheureusement la même faction avec elle.


Que tout le monde crève, ça fera des connes en moins grognait la némésis furieuse de la bêtise de certaines de ses soeurs.

Malheureusement, il fallait bien que Syfaria continue à exister. C'était pas encore la fin. Les astres auraient dis l'inverse. La sorcière hésita à se lancer quelques sorts de protection pour parer à l'éventualité d'une réaction violente de la part du pilier. Réfléchissant un instant, elle reprit, l'air amusée :


De toute façon, si ça pête, c'est pas mes sorts qui feront grand chose hihi.

Elle jonglait avec le morceau de pilier quelques instants avant de l'atttraper sérieusement. Elle se mit à genoux, s'approchant du petit trou. Un bref coup d'oeil, c'était bien le trou qu'elle cherchait.

Une brève inspiration et elle mit d'un coup l'éclat de pilier à sa place originale.



 
Narrateur

Le Matal 23 Dasawar 1508 à 21h48

 
Ploc.
Ca s'imbriqua. Parfaitement.
Pas "Parfaitement, ça s'imbriqua" mais bel et bien "Ca s'imbriqua parfaitement"...
Le destin, et tout ce qui avait trait aux caillasses, s'acharnait parfois à être absurde dans les environs de la Nemesis, mais là non. Etonnant ce qu'il pouvait être joueur, le destin, parfois.
Donc ploc.

L'éclat était en place.
Mais autour de lui, la trace du trou restait visible. Le vide était comblé, la jointure ne l'était pas. En réalité, on avait là affaire à un bout dans un trou. Pas à un trou bouché. Rebouché. Colmaté. Réparé.
Ca n'était pas réparé.

Le trou gagna la première manche...


 
Orphèle

Le Vayang 26 Dasawar 1508 à 22h06

 
Matroshka était partie...Elle l'avait même croisé sur la route Utrynia-Kryg. Elle devait prendre l'Obsession du Matriarcat pour l'apporter vite fait bien fait à Oriandre. Puis revenir ici s'occuper de colmater le trou. Enfin...c'est ce qui se disait sur le consensus.
Orphèle avait pas trop suivi tout le bordel, juste ce qui fallait. Les comptes-rendus de Nuruhuinë, à peine...C'était qu'une Anja, elle avait bien envie de se rendre utile, mais pas mal de trucs lui restaient interdits. Comme se balader à l'autre bout du monde. Elle avait pourtant bien envie de le voir l'autre bout du monde. Mais pour ça, elle devait devenir Liadha, passer son Karna. Et ça....

Ca lui faisait trop peur.

Tant qu'à se rendre utile, elle était donc revenue dans sa ville natale, pas loin de la Ruche dont elle dépendait. De là, elle s'était dirigée vers le Pilier. Personne le lui avait interdit, ça, après tout. Elle était donc entrée et regardait désormais l'intérieur de l'édifice avec une mine circonspecte. Si ce drôle de bâtiment l'avait toujours intrigué, elle ne lui était jamais venu à l'idée d'y pénétrer. Et voilà qu'elle s'y trouvait et jetait un coup d'oeil à toutes ces arches, ces murs, ces colonnes. C'était plutôt joli, dans le genre lugubre et vieux comme le monde. Quoique maintenant qu'il était activé, il était bien moins lugubre.

Elle s'approcha du petit trou où gisait le morceau imbriqué. Elle se pencha, le regarda attentivement, puis repartit. C'était plutôt marrant mais ce n'était pas ça qui l'intéressait. Puis elle ne voulait pas piquer le boulot de Matroshka. Vu que le sale caractère de la déjantée pyromane...Un peu et elle lui faisait griller les joues, ses petites joues roses. Une autre raison de rester Anja, tiens...La sorcière pouvait pas lui raser les sourcils à coups de projectiles.

Nan, ce qui l'intéressait plutôt, c'était le Pilier lui même et sa filiation avec les Ombres. Ca avait l'air tout bizarre et terrifiant. Ca avait un lien ce qu'elle avait vu dans le ciel ? Surement. En tout cas les comptes-rendus de Nuruhuinë étaient intéressants...Ils avaient l'air d'appuyer ça. Rapport à ce qu'avait dit Flymeur sur le consensus : "L'astrologie est chose intéressante. Car les étoiles sont plus que de simples lumières dans nos vies, gamine. Bien plus...On peut les sentir, dans l'interstice." De ce qu'en disait Nuruhuinë, des gens voulaient y aller dans cet interstice. Ou y retourner. Du fait que certains s'y étaient dors et déjà rendus. "Sentir les étoiles"....Ca, ça la tentait bien.

Mais ça ressemblait pas à des vacances sans danger. Personne lui donnerait une telle autorisation...Aller "sentir les étoiles".
Rho làlà...Dommage quand même. De toute façon, elle aurait servi à rien là-bas. Elle connaissait pas les Obsessions, elle connaissait pas les gens, elle connaissait pas le monde. Elle savait même pas ce qu'ils allaient faire exactement. Tout ce qu'elle avait compris, c'est qu'ils allaient dans cet interstice. "Sentir les étoiles". Pfff, si Flymeur avait dit vrai...c'était quand même chouette. Ils devaient pas se rendre compte de la chance qu'ils allaient avoir ces gens là. Ce qu'ils allaient pouvoir en tirer.

"Sentir les étoiles"...Qu'est-ce que ça pouvait bien vouloir dire, hein ? C'est sûr, elle, elle les voyait et elle les comprenait. Mais les sentir, ça ça devait être particulier. Elle leur demanderait à ces gens, après, par télépathie.

En attendant, l'Astrologue s'assit dans la nef du Pilier et observa, l'air rêveur et les yeux brillants, toute cette lumière, puissante et continue, se perdre dans le ciel. Par où les Ombres avaient bien pu sortir de leur cachette ? Comment....


 
Narrateur

Le Sukra 27 Dasawar 1508 à 23h00

 
Le trou se serait essuyé le front s'il avait pu.
Et s'il avait eu un front...
Mais il avait eu chaud dans sa froideur toute minérale.
L'autre était partie.
La fille aux caillasses.

Il s'accomodait donc de la situation, voir s'habituait à ce bout qui l'obstruait.
Puis voilà une autre donzelle qui se penche vers lui. Crévindiu !
La frousse. Le colmatage n'était pas loin.
L'éradication du trou...
Et non, elle s'éloigna.

Deuxième manche gagnée par le trou.

Pour autant, assise dans la nef, la fille était restée.
Elle ne glandait rien. Elle était juste là. Elle jouait au trou, se dit-il.
Genre "j'imite". Ha ça, bravo !
Du grand art dans le genre néant qui s'assume.
Il décida de l'ignorer, pas question de se faire avoir par cette pâle imitation.

Orphèle, pour sa part, se sentait bien en ce lieu.
Comme à sa place. Assise là, elle était au centre sans l'être.
Elle le ressentait.
Au fur et à mesure que le temps passa, elle sentit comme un oeil dans son dos.
Une présence faite d'absence. Une sensation étrange.
Mais pourtant, derrière elle, il n'y avait... que le trou.


 
Orphèle

Le Dhiwara 28 Dasawar 1508 à 18h16

 
Elle était bien là. Ah, oui. Le spectacle était beau, la sensation agréable, la solitude tranquille et le climat ni trop chaud ni trop froid. Elle était bien, sans vraiment savoir pourquoi, sans vraiment y penser. Elle était bien jusqu'à ce qu'on l'observe. Ca, c'était pas le genre de truc très sympa. Qu'on l'observe en douce, comme ça, sans prévenir, l'air de rien. Pas très sympa, non. Pourtant...

Derrière elle, y avait personne.

Juste le vide, l'intérieur du Pilier, rien. Pas de soeurs du Déclin, pas de frères, pas d'étrangers ou de rejetons. Juste....le petit trou avec son morceau dedans. Pourtant, l'impression d'être observée était bien réelle. Comme un oeil invisible qui la scrutait. Présence dérangeante mais insaisissable. Ca troublait sa méditation contemplative quasiment amorphe. Ca troublait sa concentration du vide et ses réflexions sans cohérence.

Sauf que....y avait vraiment rien de rien.

Enfin rien de rien qui puisse vraiment l'observer. Pas d'être vivant, de créature, de gens. Y avait pas grand chose, juste ce petit trou avec son morceau dedans. Aux dernières nouvelles, les trous observaient pas les gens. Et les morceaux non plus, observaient pas les gens. Quoique, de ce qu'elle avait entendu, y avait quelquefois des morceaux qui observaient. Mais c'étaient des très gros morceaux avec beaucoup de cristaux et de corruption. Pas des petits petits comme ça, de rien du tout.

Mais dans le doute...elle revint vers le trou.

Elle glissa son oeil au-dessus de la chose et toucha du bout du doigt le caillou qu'on avait remis à sa place. Rien, il avait l'air normal. Ce premier contact réussi était tout à fait banal....Mais ce n'était qu'un vague test timide. Elle se décida donc à retirer le morceau, à l'étudier sous toutes les coutures puis à étudier attentivement le trou lui-même, comme si elle pouvait y trouver l'origine de ce regard intrigant et désagréable. Qu'est-ce qui pouvait bien lui vouloir, ce trou...?

L'Anja se dit bien à un moment qu'elle tournait un peu folle. Sans plus. Après tout, elle vivait dans un monde de fous, non ?


 
Narrateur

Le Matal 30 Dasawar 1508 à 18h44

 
La sauveuse !
L'être de lumière !
La rédemptrice de toutes les passions !
La...

Bon, le trou avait parfois des accents d'exaltation.
Mais il était content. La fille lui avait enlevé le bout que l'autre méchante lui avait mis dedans.
On se sentait mieux, pas à dire...

Elle regarda le bout. Puis lui.
Et là, il s'inquiéta.
Elle avait quelque chose de bizarre, cette fille.
Comme une chaleur diffuse. Un truc de fille.
Le trou commença d'avoir froid. Et il n'aimait pas ça.

De son côté, Orphèle sentit cette douce chaleur en prenant le bout de pilier. La même que celle ressentie lors de la disparition de l'Ombre.
Elle sentit instinctivement qu'elle pouvait donner cette chaleur au morceau, puis au trou en le bouchant.
Elle pouvait boucher le trou.
En soi, ça n'était pas épatant, mais elle sentit aussi que le trou l'attirait. Comme si l'Ombre était derrière.
Comme si elle pouvait s'échapper par ce minuscule trou. Le remplir elle aussi en le bouchant.

Bizarre sensation, mais elle et le trou étaient comme sœur et frère.
Sauf que de son côté, le trou n'aimait pas trop les relations de famille...


 
Orphèle

Le Vayang 2 Jangur 1509 à 20h12

 
Rhooo...

C'était bizarre, quand même, ce qui se passait. Ce qu'elle sentait et ce qu'elle voyait. Le trou, le Pilier, le morceau, la chaleur, l'Ombre, elle. C'était tout bizarre et plutôt chouette. Mais là, elle avait vaguement conscience qu'elle avait un choix important à faire. Aux effets imprévus et dangereux, quoiqu'il arrive. C'était pas une mince affaire, tiens...Délicate, même. Voilà que par le plus grand des hasards, alors qu'elle avait juste voulu identifier le gars Flymeur en jetant un coup d'oeil aux étoiles, elle se retrouvait entraînée dans un schmilblik pas croyable. Ce qu'elle savait de sûr et certain, c'est qu'elle devait boucher le trou. Maintenant, elle avait le choix dans la manière. Boucher en utilisant le morceau ou en s'utilisant elle. Dans le cas de la seconde option, c'était aussi s'offrir un voyage chez les Ombres, de ce qu'elle en sentait. Et aller voir les Ombres, c'était aussi voir les étoiles dont avait parlé Flymeur....

Option très, très intéressante.

Sauf que c'était qu'une vague intuition et que ça avait l'air dangereux comme truc. Genre très dangereux et un peu foufoufou. Très risqué même....Et puisqu'est-ce qu'elle ferait une fois là-bas ? Elle savait même pas ce que c'était que le "là-bas". De ce qu'elle en avait entendu, c'était pas très sympathique. Sans parler du fait que plein de gens avaient déjà l'air de s'en occuper, de maîtriser la situation, de connaître le sujet et de savoir quoi faire. Elle, petite rien du tout, pouvait-elle se permettre d'arriver comme ça, comme un cheveux sur la soupe, de s'inviter tranquillement avec rien dans les mains et juste de la curiosité. De la curiosité et l'envie sincère de rencontrer ses amies les étoiles....Alors quoi faire ? Choix franchement difficile. Mais bon.

Mais bon, bon, bon...

Qui ne tente rien, n'a rien. Le mieux qu'elle puisse faire, c'était de jauger la dangerosité de la seconde option. L'option: "s'échapper par le p'tit trou". Et d'aviser ensuite, en fonction de ce qu'elle percevait. Elle tendit donc son esprit vers lui, très prudemment et le fixa avec intensité, l'air de dire "qu'est-ce t'as dans le ventre, nabot ?". Un air fameux mais qui n'était pas bien impressionnant sur son visage à elle. Elle était donc couchée sur le sol, la tête au-dessus du trou, le morceau dans une main et le regard plongé dans la cavité minuscule. Sa volonté, bien armée, jouait avec le sujet de ses pensées. Elle s'imaginait déjà devenir toute petite, être aspirée ou devenir liquide. Ou encore que le trou se transforme en faille et l'avale d'un coup comme dans un conte fantastique. Enfin plein d'images lui passaient par la tête, autour du thème "s'échapper dans le p'tit trou".

Seulement, pas trop folle, elle préférait prendre des précautions.

Des précautions qui consistaient uniquement à se rétracter et à couper les ponts avec le lien qu'elle tentait d'établir au moindre mauvais signe ou chatouillement désagréable. Et comme ledit trou avait l'air d'avoir sur elle un espèce d'effet hypnotique, mieux valait être vigilante. Elle se laissa donc attirer, mais pas trop, tâtant le terrain et s'apprêtant à faire marche arrière si nécessaire (et si possible...).


 
Narrateur

Le Dhiwara 4 Jangur 1509 à 11h31

 
Un instant elle était là.
L'instant d'après, elle n'y était plus.

Le bout se précipita comme mu par une invisible paluche vers le trou.
Résigné, celui-ci le reçut avec mauvaise grâce. Mais il décida de suivre la voie empruntée par la jeune fille.
C'était plus sage. Plus juste.

Le trou se reboucha.
Parfaitement.
Nulle ligne de fissure. Nulle trace.
Ni du trou. Ni d'Orphèle...


 
Matroshka Voroshk

Le Dhiwara 4 Jangur 1509 à 11h37

 
On ne peut pas dire que la nouvelle année commençait bien pour Matroshka. Enfermée sur un transport nemen en compagnie de nemen à subir les chansons nemen sur le bateau volant. Pas réllement une sinécure. Le pire étant que le pilier d'Utrynia venait de...faire un truc bizarre et tout aussi inquiétant. Comme à Oriandre, Matroshka l'avait vu pendant qu'elle quittait la ville, une sphère luminescente était apparue à son sommet. De l'énergie pure.

Et Matroshka s'y connaissait bien en énergie pure. Surtout quand ça explose. Et à en juger par la taille de la chose, les choses allaient de mal en pis sur Syfaria. Un truc comme ça qui explosait, c'était Utrynia de rasée. Utrynia et ses boutiques avant les soldes.


Jamais !!


A peine que le pilote amarrait le vaisseau de transport, Matroshka sauta dans le vide d'un coup et s'écrasa dans la neige un peu plus bas. Ni une ni deux, elle enchaîne une demi-douzaine de sorts d'endurance, sentant la magie parcourir son corps, le préparant à l'effort. La sorcière prend son élan et trace à travers toute la plaine d'Utrynia laissant derrière elle une nuage de neige.

Au loin, une vague lumière, celle du pilier à n'en pas douter. Matroshka tourne la tête sur le côté, elle vient de dépasser le village de Kalerdas. Elle accélère encore l'allure. Le jour commence à se lever. Les murs d'Utrynia sont bientôt en vue. Elle donne un dernier coup de collier et bouscule au passage plusieurs passants et gardes de faction. Trop difficile de changer de trajectoire.

Traversant la ville sans même s'arrêter à l'auberge ou faire du lèche-vitrines, elle continue sa course à travers les ruelles endormies de la ville, continuant sa mission vers le pilier. La lumière était de plus en plus intense à ses yeux, la sphère d'énergie était immense. Matroshka s'imaginait déjà avec envie lancer des boules de feu de cette taille.

Sortant de la ville de la même façon qu'elle est entrée, Matroshka bouscule encore quelques gardes. Chemin faisant, elle lançait quelques appels télépathiques aux autorités. Mesure de précaution car prudence était mère de survie-des-boutiques-et-de-tout-ce-qu'il-y-avait-à-l'intérieur.

Elle finit enfin par rentrer dans la nef du pilier. Le sol à l'entrée était verglacée et lorsque Matroshka commença à freiner, elle perdit l'adhérence et le contrôle de sa trajectoire. Sa course n'était pas finie, elle continuait à glisser à l'intérieur, essayant de ne pas se vautrer en beauté alors que le pilier était sur le point de faire on ne sait quoi. Finalement, sa course s'arrêta quand la némésis s'accrocha désespérément à un pilier en y plantant ses ongles. Méthode peu orthodoxe mais au moins efficace. Sauf pour les ongles.

Haletante, épuisée, crevée, fatiguée, fourbue, bref, la sorcière était vidée. Même pour les soldes de l'année dernière elle n'avait pas forcé ainsi. Mais là, c'était un cas de force majeure. Elle sortit un chiffon et s'épongea le front ruisselant de sueur, reprenant son souffle doucement. Lentement, elle s'avança vers le trou et son morceau à l'intérieur. Pas de changements. Enfin si, il était où ce trou ? Matroshka cherchait partout où il était. Il n'aurait pas osé se déplacer le bougre de salopard quand même. Après quelques minutes de recherche, elle finit par croire que le trou s'était régénéré tout seul comme un grand. Matroshka était fière d'elle, elle avait réparé un pilier toute seule comme une grande.

Nuruhuinë avait dit de détecter et vérifier les flux dans le pilier. Facile à dire mais à faire, c'était une autre paire de manches.

S'asseyant en tailleur près de l'endroit où était le trou bouché, Matroshka joignit les mains et croisait les doigts. Elle essaya de se concentrer, ralentir sa respiration, faire le vide et essayer de renifler les flux ambiants comme elle l'avait fait pour les sardoines à l'époque.



 
Narrateur

Le Luang 5 Jangur 1509 à 12h13

 
La Némésis entreprit, dans le flot lumineux et sous les arches en lévitation de celui-ci, de se mettre en osmose avec les flux de mana environnants.

Avec prudence, elle se concentra et agit.
Et ce fut avec surprise qu'elle se rendit compte qu'en ce lieu, nul flux n'existait.
A l'intérieur, le mana était présent. Stable. Sans aucune variation si ce n'est celle qu'elle venait de provoquer, et dont elle put contempler les ondes partant d'elle.
Ces ondes se réfléchirent sur les murs, au sol, mais aussi dans le ciel luminescent.
Le Mana ne sortait pas. N'entrait pas.
A l'extérieur, tout semblait normal.

Mais à l'intérieur... Comme si le monde était tout autre.


 
Matroshka Voroshk

Le Vayang 16 Jangur 1509 à 13h30

 
Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis sa première visite. Nuruhuinë avait dit de ne rien faire mais elle n'avait pas précisé de ne rien tenter ou de ne rien observer. Après avoir passé quelques temps en bibliothèque entre des montagnes de bouquins, elle se dit qu'un peu d'exercice ne lui ferait pas de mal.

Aussi, et malgré une certaine appréhension, Matroshka s'approchait du pilier toujours en activité. Quelques semeuses étaient devant le monument. Sans y faire plus attention que ça, la désormais Mestre Erudite pénétrait dans la nef principale. S'approchant de l'endroit où elle avait laissé un morceau de tissu pour signaler le trou dorénavant rebouché. Aucun changement. Rien.

Et toujours cette stabilité dans les flux, ou plutôt cette absence de flux. Le mana restait immobile, les seules fluctuations venant de la sorcière.

Matroshka se mit à chercher un escalier, un chemin qui pouvait mener vers le haut du pilier de poussière, vers cette boule d'énergie, explorer cet endroit que finalement, elle ne connaissait pas du tout. Trouver une solution à ce bazar, essayer de se rendre utile.



 
Narrateur

Le Sukra 17 Jangur 1509 à 23h22

 
Matroshka avait le nez en l'air, ou de côté, et explora tout ce qu'il y avait à explorer.
C'est à dire pas grand chose.
Les piliers étaient depuis toujours des structures massives.
Sans fioriture.

Avant leur activation, il n'y avait à l’intérieur qu'une seule grande salle, telle une immense nef, dans laquelle la lumière était plus ténue qu'elle ne devrait, comme absorbée par l'air environnant.
La salle est toujours là, entièrement vide en dehors de grandes structures ciselées qui relient le sol au plafond.
Aucune autre porte que celle d'entrée, aucune ouverture ni fenêtre.
Pas de traces au sol, juste le froid d'une roche dure et solide.

Les piliers activés ont vu leur parois se séparer et s'élever dans le flot de lumière et de puissance.
Suspendues en lévitation, la nef s'en trouve ajourée.
Mais cela ne change rien au fait que d'accès vers le haut, il n'y en a pas plus qu'avant.
Satané tas de cailloux, en somme...


 
Matroshka Voroshk

Le Dhiwara 18 Jangur 1509 à 17h21

 
Saloperie. Rien de rien. Pas plus d'accès vers l'étage que de gentillesse dans Laedel. Si tant est qu'il y ait un étage supérieur. Ce pilier ne peut pas être juste un tas de cailloux sans rien à l'intérieur. Il doit forcément y avoir quelque chose. Des pièces, d'autres nefs, quelque chose d'autre.

Et toujours cette cochonnerie de sphère d'énergie au sommet. Il fallait essayer de régler ce problème au plus vite avant que quelque chose de mauvais n'arrive.

Faisant fi des paroles de la diplomate, Matroshka voulait tenter un petit quelque chose.

Elle leva un bras à l'horizontale, ouvrit la paume en direction d'un mur et commença à réciter les paroles du projectile élémentaire. Autant voir la réaction du pilier face à un petit stimulus.



 
Narrateur

Le Luang 19 Jangur 1509 à 22h25

 
Pshitttt....
Pshittt ?

Comment ça, Pshittt ?!
La toute nouvelle Mestre érudite en fut pour son matricule.
Le projectile fusa vers le mur, tel le juste courroux de celle qui voulait des réponses à défaut d'avoir des questions.
Feu d'artifice !
Et Pshittt...

Le mur absorba le projectile, purement et simplement.
La magie... disparut à son contact.
A défaut d'avoir eu de l'effet, ça avait de la classe, ce simple pshittt...


 
Matroshka Voroshk

Le Matal 27 Jangur 1509 à 11h34

 
L'Erudite haussa un sourcil devant la réaction pour le moins...originale du pilier. Il devait y avoir une explication à ce phénomène. Cette saloperie de phénomène. La sorcière réfléchissait à comment se rendre utile. Comment faire pour que cette boule d'énergie menaçante s'arrête.

Alors que Matroshka tournait en rond dans la nef, son esprit fut dérangé par un message de sa cousine Arkana. Tout s'éclairait. Ou du moins une bonne partie. Une histoire de fragment d'ombre.

Eradiquer et détruire ce que Flymeur a fait.

Là était la solution à tous les coups, il fallait trouver cette cochonnerie de filament d'ombre ou quoi que cela puisse être. A tous les coups, l'activation des piliers coïncidait avec l'expédition dans cette sorte de monde onirique. Il fallait trouver ce morceau d'ombre.

Matroshka sortit du pilier et fixa la sphère d'énergie à son sommet. Elle se concentra pour tenter de percevoir les flux. Si la sphère était elle aussi stable ou si elle accumulait du mana encore et encore.



 
Narrateur

Le Merakih 28 Jangur 1509 à 19h57

 
En réalité, tout semblait se jouer de la Mestre Erudite.
Car lorsqu'elle leva les yeux vers la sphère, se concentra, elle perçut au début que les flux étaient bel et bien stables.
Parfaitement.
Sans danger.

Rassurée - ou pas - Matroshka Voroshk allait terminer son observation pour passer à autre chose quand soudain les flux semblèrent imploser autour de la sus nommée sphère !

Les flux se déversaient en elle, comme aspirés brusquement !
A une vitesse folle.
Et ça, clairement, ça sentait le danger...


 
Salash Voroshk

Le Julung 29 Jangur 1509 à 19h41

 
*** Alerté par son mou qui était sans doute plus réceptif que lui, Salash tourna sans y penser la tête vers le pilier qui se dressait à l'extérieur de la cité.

il avait passé la journée à exhiber aux citadins d'Utrynia le vers de terre qui se trémoussait, englué et immobilisé dans la crasse et la terre qui lui collait littéralement à la peau. Il emmena donc avec lui son passager clandestin aux portes de la ville pour constater une sphère lumineuse et Matroshka qui semblait bien affairée.

Salash se rua vers sa cousine pour la prendre dans ses bras - cela faisait si longtemps qu'il en perdait la tête - et pour lui montrer son compagnon de voyage. ***


Maitresse Matroshkaaaaaaaaaaaaaaa

 
Matroshka Voroshk

Le Julung 29 Jangur 1509 à 20h00

 
Matroshka resta interdite devant une telle puissance à l'oeuvre. Les flux si stables devenaient incontrolâbles. La sphère absorbait tout le mana à un rythme effrayant. Une telle quantité d'énergie au même endroit ne pouvait pas rester stable indéfiniment. Au bout d'un moment, tout finira par sortir. Violemment.

Matroshka se concentra et envoya des messages télépathiques à toutes les personnes d'Utrynia, leur disant de s'éloigner de la porte sud. Elle contacta un de ses amis Equilibrien, lui demandant de veiller sur le pilier et de la prévenir si quelque chose de similaire apparaissait.

Elle se doutait que quelque chose se passait de l'autre côté de la frontière, dans ce monde d'ombre. Si les piliers étaient liés à ce monde, cette réaction en était la conséquence. Mais les évènements la dépassait. Elle ne savait plus quoi faire. Elle fit à peine attention à son cousin et l'odeur rance qu'il dégageait. Instinctivement, elle lança un sort de résistance majeure et commença à reculer en protégeant son cousin.

Pourvu qu'elle ait encore une fois tort. Pourvu que le pilier n'explose pas.



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