[...] Son corps était désormais façonné selon les pratiques de Lerth
14 rue de l'Etranglade
L'oeil désemparé du néant jouait de bien étranges errements assez loin de là. Certains parlaient de temps nouveaux, de miroirs brisés et de temps rompus. De créature brûlant par les milles damnation. Certains parlaient et beaucoup trop.
Loin de l'oeil du cyclone et des turpitudes de ces congénères ; 14 rue de l'Etranglade pour être précis, à l'ouest du grand Observatoire, Ox Madox, fidèle à lui même plongé son scalpel dans la cher fine d'un disciple du Ssarkh. Les articulations mécaniques et le bruit des poulies se prolongea une heure durant au bruit des « plus de mous » impérieux que lançaient le maître chirurgien à l'une ou l'autre de ses assistantes chargées de maintenir ses pinces articulés en place. Il épongeait parfois la plaie avec la curieuse créature molle qui faisait de lui cet étrange et curieux « symbiosé » et prenait garde d'appliquer la lame noire de ses outils avec la plus rigoureuse parcimonie.
C'est du rejet.. du plus pur lui avait certifié le vendeur un autre tchaë à l'air encore plus paranoïaque que la normale, en lui tendant la substance entouré d'une vingtaine de rouleaux de cuirs. « Car le S'sarkh est le créateur il ne peut-être que la clé de ses propres créations » avait toujours pensé le chirurgien. Et la façon dont cette substance commuait les chairs était tout bonnement hallucinante. S'il n'y avait cette étrange dégénérescence psychique les effets purement anatomique était spectaculaires et le chirurgien n'avait jamais réussi meilleur cicatrisation qu'avec l'usage d'une telle lame même avec des doses incroyables d'onguents.
Ainsi est l'offrande du S'sarkh. Comme tout offrande elle ne se révèle qu'à ceux qui s'en montre digne et parcimonieux dans son usage. Ainsi est le S'sarkh. Les esprits simples ne voient en lui que Démon quand les bienfaits s'ouvrent à ceux qui voient par delà les notions simples de bien et de mal.
La lame s'enfonça à nouveau. Un bref instant si court que seul un oeil aguerri aurait pu déterminé la micro-découpe que le tchaë venait de réaliser.
A ce niveau là c'est de l'art lui avait dit un jour un Transcient qui avait tenu à assister à son travail. C'est beaucoup plus que ça avait marmonné le Chirurgien bien qu'il sache être encore loin d'avoir les compétences du
Façonneur*. Nous sommes écrits dans la langue du Ssarkh et quelque part dans ces machines que nous sommes il y a la réponse à notre existence, la façon dont il parle en nous. J'ai le sentiment que nous sommes des Plans pour quelque chose de plus grand. Que comme pour tout le S'sarkh n'a pas voulu nous donner toutes les clés dès le début. Il nous montre le chemin avec ces créatures que nous devons affronter. Il nous guide vers la perfection. Mais c'est à nous de la trouver.
Nous pouvons supprimer certains sens, exacerbé certaine capacité mais il y a quelquechose de fondamentale que nous n'avons pas encore déniché et je suis sûr que c'est quelquepart là dedans.
« Et je le trouverai ! »
Quelques heures plus tard le tydale opéré rouvrirait les yeux mais son cri resterait muet. Son corps était désormais façonné selon les pratiques de Lerth. C'était un sacrifice mais il honorait le tout puissant. Ox sentit derrière lui son patient s'agitait sur le lit d'opération tandis qu'il nettoyait ses instruments.
Il comprendrait.
car la Voie du S'sarkh doit suivre son chemin
-----------
*Notes : Le Façonneur ou Yrtal’Ka S’sarkh est le Chirurgien le plus réputé de Lerth