*** La jeune Kal'Ash avait besoin de se changer les idées. Rester en ville était contre-indiqué, il lui fallait souffler, prendre l'air frais.
Tant mieux, il y a beaucoup d'air frais dans les montagnes. Elle sangla son arbalète dans son dos, rassembla son stock de carreaux, enfonça quelques provisions dans son sac et descendit quatre à quatre les marches qui menaient au rez-de-chaussé de l'auberge.
D'ailleurs, descendre les marches quatre à quatre alors que l'on a pas réglé sa note depuis deux semaine, ce n'est pas vraiment des plus malin, ce que lui fit remarquer Monsieur Moustache.

Arrivée en bas, elle tenta vainement d'esquiver la patronne qui l'immobilisa en posant sa lourde main sur l'épaule de la petite, réclamant la somme que Kal' lui devait.


Elle sortit de l'auberge, ses pas rapides l'éloignèrent en direction de la porte nord. Elle semblait un peu pressée, il faut dire que la tenancière ne mettrait pas longtemps à s'apercevoir que la bourse qu'elle lui avait remit contenait une bonne moitié de boutons de chemise. Il valait mieux pour la jeune Tchäe être le plus loin possible lorsque cela arriverait, elle se promit de régler ses dettes à son retour.

Elle partait donc dans l'idée de traquer une saloperie baveuse.

Pourquoi ?
Certainement car chasser un monstre est plus grandissant que le lapin. Et si on rajoute la bave immonde au tableau, cela un petit arrière gout d'héroïsme. L'idée lui plaisait bien : trouver une créature hideuse et s'en faire un trophée.

Monsieur Moustaches, lui, montrait beaucoup moins d'enthousiasme pour ce genre de safari, il disait à qui voulait bien l'entendre que les activités violentes n'étaient pas du ressort des Mous, ou alors juste des plus imbéciles d'entre eux.
Les montagnes nord semblaient bien calmes. Confortable pour les voyageurs, une plaie pour les chasseurs en herbe.
Sur la route, une petite bicoque se révéla à Kal', la porte était ouverte... démolie serait plus juste. L'intérieur trahissait des années d'abandon. Elle s'assura de quelques "Youhou" que la bâtisse n'était pas occupée. Sur la table, une vieille bourse contenant quelques pièces... autant que cela serve à quelqu'un.

La bicoque serait un endroit parfait pour passer la nuit, ou du moins cela éviterait à la jeune fille d'avoir à dormir à la belle étoile.

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