Les Mémoires de Syfaria
Hors de toute région civilisée

La grande vadrouille

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Sujet lancé par Krepion Loudmer
Le 16-02-1509 à 23h52
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Posté par Baër'lupis,
Le 08-09-1509 à 16h16
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Krepion Loudmer

Le Luang 16 Fambir 1509 à 23h52

 
*** Finalement, son plan a échoué. Enfin, la première partie, du moins, celle qui consistait à ne pas se pointer au lieu de rendez-vous et se débarrasser ainsi du gamin.
Malgré lui, ses pas l'y ont mené... Une part de lui-même le pousse à partir, à prendre la route avec ce môme et cette vieille radoteuse. Partir, loin, très loin. Sans d'autre but que de quitter Farnya.
Krepion ne comprend pas, ça ne lui ressemble pas... mais aujourd'hui il se réjouit presque à la perspective de ce départ.
Presque. Parce que paradoxalement, il se sent plus que jamais morose. Pour ne pas dire ccablé.
Etrange sensation, que cet abattement dont il ne comprend pas la cause...

Bref, à la surprise générale, papy se pointe avant même que Baër'lupis et Ranakir aient besoin de songer à partir à sa recherche à travers la ville.
D'ailleurs, lorsqu'il se pointe, la vieille n'est pas encore arrivée. Ses fichues plantes l'auront retardée, sans doute.
Mais Krepion s'en moque. Il n'a qu'une envie : partir. Fuir. Qui ou quoi, il ne le sait pas vraiment, mais le fait est là, il n'a pas envie d'attendre que la vieille pointe son nez avec une heure de retard, les bras chargés de sachets de graines ou de boutures encombrantes.

Il a sa tête des mauvais jours... sa tête habituelle, quoi. Mais en pire, si c'est possible.
Les yeux gonflés et cernés témoignent d'une nuit agitée tout autant que l'odeur de vinasse particulièrement forte qu'il dégage.

Après avoir jeté un regard acéré au gamin, il demande sans préambule : ***


Bon, on y va ?

- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Ranakir

Le Merakih 18 Fambir 1509 à 11h09

 
*** Pas un instant Ran ne douta de la venue de son grand-père. Et en fait, il n'eut pas énormément le temps de douter... Ils se retrouvèrent assez vite devant la porte.

Le gamin était d'humeur mitigée, à la fois joyeux (facette qu'il montrait) d'entreprendre ce voyage et de ne plus être seul, et inquiet (chose qu'il cachait) à l'idée de remettre les pieds à Oriandre. Il n'aimait pas trop l'idée de se faire voir là-bas.

Il répondit donc d'une voix enjouée. ***


Moi chuis prêt !

 
Krepion Loudmer

Le Merakih 18 Fambir 1509 à 11h43

 
*** Sans véritablement attendre de réponse, le vieillard se met en route. L'estropié ne se préoccupe pas trop de prendre un peu d'avance : entre la fougue de la jeunesse et la sorcellerie, il sait bien qu'il sera rapidement rattrapé et même dépassé par ses deux compagnons de voyage.

Il est vêtu de ses habituelles fripes usées, mis à part une cape de voyageur dont le bon état contraste étonnamment avec le reste de sa dégaine. Offerte quelques temps plus tôt par une guerrière d'Utrynia -une des rares à sembler saine d'esprit et maître de ses nerfs- la parure constituée d'un grand tissus solide et épais démontre toute son utilité dès que, les portes de la cité passées, le vent hivernal vient fouetter le vieux tchaë avec cette violence sauvage que seuls les éléments savent déchainer -mis à part les gambols, chiroptères, jytryans et autres créatures que l'ont croise usuellement dès qu'on sort d'une cité...

Krepion accueille la brûlure de ce froid mordant avec une sorte de satisfaction masochiste. Il tremble un peu, rentre la tête dans les épaules et resserre un peu la cape autour de ses bras pour s'en protéger, mais ne peut s'empêcher de penser qu'il n'a que ce qu'il mérite, par un obscure raisonnement qui lui échappe encore.
Voyageur.
Ce mot lui vient à l'esprit sans savoir pourquoi.
Krepion n'a rien d'un voyageur, pourtant. Depuis qu'il s'est établi à Farnya quelques années auparavant, il est plutôt devenu une sort de pantouflard des rues. Un vagabond citadin, un ivrogne enlisé dans la facilité de l'alcoolisme -même si la vie de vieil unijambiste clochard n'est pas exactement ce qu'on pourrait qualifier de "facile".
Les quelques voyages qu'il a réalisés dernièrement, à Korsyne, Lerth, Utrynia ou Kryg, n'ont pas vraiment été engagés sur la base du volontariat. La vie a subitement décidé de le trimballer un peu partout dans l'île, sans qu'il n'ait véritablement son mot à dire sur la question. La vie, et la sorcière Thanakis, bien sûr.

Aujourd'hui, pour ce voyage une nouvelle fois organisé contre son fait, le vieux a pourtant véritablement envie de partir.
De fuir.
Il ne sait pas quoi ni pourquoi, mais cette impression s'installe confortablement dans ses convictions du moment : il doit partir, quitter Farnya, s'éloigner...
Plus il essaye d'y réfléchir, et plus il sent percer une détresse sourde, un désespoir qui menace de le submerger.

Alors, tout en clopinant le long de la route, il débouche une bouteille de vinasse sortie de sa besace, et s'en enfile quelques gorgées.
En plus de le réchauffer, l'alcool a souvent le mérite d'anesthésier ses pensées, et donc la multitude de problèmes sous-jacents qui encombrent généralement celles-ci.

Mais aujourd'hui, rien n'y fait. Au contraire, plus l'ivresse monte, et plus le vieillard se sent déprimé. Ecrasé, par un sentiment d'échec et de culpabilité... et une tristesse infinie.
Il regarde sa bouteille encore à moitié pleine, la vision un peu troublée.
Puis il la rebouche et la range, résigné. ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Krepion Loudmer

Le Dhiwara 22 Fambir 1509 à 12h29

 
*** La journée et la première soirée se déroulent sous le signe de ce même silence morne et résigné.
Le deuxième jour de voyage encore plus. Et pour cause : si dans un premier temps Ranakir a bien sagement avancé au même rythme que son éclopé de grand-père, l'ambiance pour le moins pesante a manifestement fini par venir à bout de ses bonnes résolutions : à force de se heurter au silence et à la mauvaise humeur de Krepion, le gamin finit par avancer à son propre rythme et prend une sacré avance dès leur deuxième jour de marche.

Quant à la vieille, toujours aucun signe.
Sa magie aurait pourtant dû lui permettre de rattraper au moins le vieillard, aussi son absence laisse penser à Krepion qu'elle a finalement décidé de ne prendre la route que plus tard, ou bien de ne pas la prendre du tout.
En temps normal il s'en serait moqué éperdument, mais dans son état d'esprit actuel, il en ressent encore plus d'amertume.
Bien que si on lui posait la question, il nierait ce ressenti avec force, bien entendu.
Foutues plantes.

Le deuxième soir, les deux tchaës installent un petit campement sur une plage, quelque part entre les deux fourches.
Bien que radoucit par rapport aux première semaines de l'hiver, le temps est encore plus que froid, et la neige continue de recouvrir Syfaria.
Assez dégourdi, c'est Ranakir qui s'occupe de faire un feu et de préparer un repas sommaire avec les quelques provisions qu'ils ont emportés.
En cela, la présence du môme est plutôt la bienvenue, même si ça aussi Krepion se garderait bien de l'admettre.

Comme la veille, le vieux marin lorgne sa bouteille de vin avec un mélange d'envie et d'appréhension... et comme la veille il finit par la ranger, tenailler par la peur irrationnelle de ce que l'alcool pourrait lui révéler.
Il n'en est que plus malheureux... ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Baër'lupis

Le Dhiwara 22 Fambir 1509 à 17h37

 
Ah, ben vous voilà ! Bonjour la galanterie !

Trainant une carriole portant deux gros coffres sertis de cuir écailleux, la vieille retrouva les deux hommes dans la pénombre de la nuit. De fait, la carriole se faisait entendre avant la vieille, tant ses roues grinçaient d'un bruit lourd. Il était vite vu que sa bonne perception du flux avait joué sur la route montagneuse.

Les traits tirés, d'une fatigue plus mentale que physique, la botaniste se laissa tomber près du feu.


Alors, je me serais jamais douté que vous seriez partis, enfin de compte. Je l'ai su par les gardes.

Elle souffla.

Juste eu le temps de faire descendre les malles.

Je vois que vous n'avez pas pensé à l'essentiel !


Dit-elle en signant du menton la bouteille que la main tremblante de Krepion hésitait à rentrer sous sa cape.

Heureusement, une bonne dame comme moi pense à tout !


Elle sortit une cassolette qu'elle plaça sur les braise.

Un bon petit salé, au chou et aux plantes. Voilà qui fait du bien à l'estomac qui voyage !

Décidant d'ignorer le malaise de verbe qui stagnait entre le vieux et l'enfant, elle lança à la cantonnée.

Alors, un peu de marche, à travers ces paysages grandioses, ça vous rapproche les gaillards, non ?

Un sourire, à peine édenté, ponctua cette phrase qui semblait tomber sur eux comme la vérole sur la piétaille noireaude.


 
Ranakir

Le Luang 23 Fambir 1509 à 18h58

 
*** Ranakir avait bien essayé de parler un peu mais le vieux bonhomme restait désespérément silencieux, ce qui amena à Ran, pourtant rarement touché par la mélancolie, une humeur maussade légèrement défaitiste.

Et si on le ramenait à son père, hein, au final? Non seulement cette saleté de vie allait recommencer mais il allait se prendre une rouste pas possible.

Et un vieux bonhomme comme Krepion, il avait sans doute des tas d'histoires à raconter. Mamie Elyne lui avait dit qu'il parlait bien. Alors pourquoi il ne lui parlait pas, à lui?

Comme pour prouver que sa compagnie était inestimable, Ran se mit à faire un feu.
Ça, il savait faire, il s'amusait assez autour de la ville avec les autres gosses (avant que son père ne vienne le chercher pour lui tirer les oreilles).
Faire à manger, c'était un peu plus compliqué mais le gamin s'y attela tout de même de bonne volonté.

Il fut sauvé avant même d'avoir pu échouer dans cette entreprise, grâce à l'arrivée de Lupis.
Du petit salé ! Alors ça c'était génial.

Sa présence remonta un peu le moral de Ran. Il répondit à sa dernière question par un demi-sourire.

Il avait pu découvrir un peu plus son grand-père oui... et avait découvert un vieux bonhomme déprimé et porté sur la bouteille. Assez loin au final de la description de sa grand-mère. Un bonhomme qui avait besoin d'aide ou de réconfort peut-être? Mais Ran n'avait jamais été trop porter sur le fait de consoler les gens, son côté psy était assez limité. Il n'avait pas vraiment su pour ce premier jour de marche comment s'y prendre pour briser la glace.

Peut-être qu'il devrait essayer de distraire le vieillard... Essayer de lui raconter des blagues et des histoires. Et puis peut-être que si papy le connaissait mieux, il voudrait pas se séparer de lui.

L'odeur de la tambouille de la botaniste fit frémir son nez et ses papilles. ***


 
Krepion Loudmer

Le Luang 23 Fambir 1509 à 20h56

 
*** Krepion sursaute à la première exclamation de Baër'lupis. De fait, perdu dans ses pensées il n'a pas prêté garde aux grincements et couinements pourtant fort désagréable de la carriole que la vieille trimbale avec elle.
L'arrivée de cette dernière lui arrache involontairement un début de sourire, avant qu'il ne se reprenne et maugrée quelques réponses incompréhensibles à chacune de ses exclamations.

Le petit salé, par contre, c'est un vrai coup bas.
Une délicieuse odeur ne tarde guère à s'échapper de la casserole et à faire saliver le vieillard.
Il s'en sert une assiette sans faire de manières, puis répond finalement, d'un ton toujours bourru mais un peu moins acide que ce que son allure de ces deux derniers jours aurait laissé à penser : ***


Un peu d'marche ? Pfff... un véritable calvaire, plutôt, avec toute cett'neige. Et j'vous parle même pas de l'effet d'toute cette humidité sur mes articulations !
Et puis ça rapproche pas grand-chose : l'môme y passe son temps à avancer deux cent mètre devant. On dirait bien qu'finalement il est plutôt content d'rentrer chez lui.

Hein gamin ?!


*** Curieusement, passer ses nerfs, même à peine, sur le froid, la neige et la difficulté du voyage pour ses vieux os, ainsi que mettre en boîte Ranakir, lui fait du bien.
La chaleur du feu, du campement et de la potée aussi, pour tout dire. ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Baër'lupis

Le Luang 23 Fambir 1509 à 22h28

 
La vieille fit les yeux ronds.

Krepiooon. C'est pas des choses à dire, voyons !

D'un coup de pied, elle fit atterrir le cul de la cassolette dans la cendre. Elle jeta à l'intérieur un peu de gravier et de neige, et la frotta sans la ménager. Elle y cala ensuite un gros glaçon, dans lequel elle jeta quelques herbes une fois qu'il eut fondu.

Décidemment, rapprocher les deux tchaës semblait imposible. Pourtant, au fond d'elle, elle sentait que leur présence réciproque ne pouvait être que bénéfique. Pour le marin surtout ; c'est de lui qu'elle s'inquiétait -le garnement, lui, eh bien, il avait toute la vie pour s'en tirer.


Il ne t'a pas raconté, mon garçon, comment on s'est rencontrés tous les deux ? A l'époque, j'étais toute fraiche symbiosée, et lui aussi, même si les années derrière nous étaient nombreuses. Mais ça ne fait pas si longtemps que ça. Je ne sortais pas des Jardins, dont j'étais la gardienne, mais un engin de voirie de malheur avait gravi Ykena on ne sait comment. Tu te souviens, Loudmer ?

Rien de tel qu'une petite histoire au coin du feu, autour d'une tisane, pour apaiser les esprits. La vieille fit en sorte que le foyer les tienne bien au chaud pour les heures à venir.


 
Ranakir

Le Matal 24 Fambir 1509 à 13h38

 
*** Ranakir eut un regard coupable à la mention des deux cent mètres.

Au bout d'un moment, régler sa marche sur celle du vieillard, contrairement à ce qu'on pouvait penser du fait de marcher lentement, devenait assez fatigant. Eh bien, là aussi il ferait un effort le lendemain !

Penser à son père serait sans doute assez pour lui faire trainer les pieds.

Renonçant à se justifier, il accueillit encore une fois avec plaisir la diversion de Baër'Lupis. ***


C'quoi un "en-gin-de-voi-rie-de-malheur" ?

 
Krepion Loudmer

Le Julung 26 Fambir 1509 à 10h03

 
*** Un grognement un peu renfrogné vient signifier qu'il se souvient effectivement de cet épisode de leur rencontre dans les jardins.
Krepion ne se rappelle plus vraiment pour quelle raison il avait décidé d'escalader l'infernal escalier des jardins d'Ykena, mais il se rappelle bien que ça avait marqué le début de ses malheurs.
Déjà, parce qu'il avait bien cru y rester tellement l'ascension de ces foutues marches l'avait mis sur les rotules.
Et ensuite effectivement car sa rencontre avec la botaniste l'avait peu après entrainé dans cette expédition à la noix de cueillette de plantes où il avait failli plus d'une fois y laisser la peau, et au cours de laquelle la Sorcière bleue avait décider de lui mener la vie dure. C'était au retour de cette fichue expédition que Thanakis lui avait infligé l'humiliation en le nommant Frère Bleu, notamment.
Ce souvenir ravive en arrière-plan le malaise qui le taraude depuis le départ et dont il ne parvient toujours pas à se rappeler l'origine, mais le vieillard essaye de balayer une nouvelle fois ce sentiment en répondant au gamin : ***


Un engin d'voirie d'malheur, c'est un truc qu'il vaut mieux éviter d'croiser. Une expérience catastrophique mélangeant l'ineptie des bleus et l'incompétence des rouges, et qui donne pour seul résultat qu'un gros trou dans les chers jardins d'madame.
Et qui fait qu'j'me r'trouve à arroser ses plantes au lieu d'boire une bonne pinte de bière en profitant du soleil sur la terrasse d'une auberge...

Ouais, ouais, j'me souviens bien...


*** Comme la casserole en train d'infuser commence à laisser s'échapper un léger fumet d'herbes, Krepion grimace.
Pouah, si elle compte lui faire boire de cette infâme flotte aromatisée au gazon c'est hors de question !
Du coup, le vieux marin ressort sa bouteille de vin, l'ouvre et en boit une gorgée, comme pour conjurer cette idée saugrenue... ***


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Ranakir

Le Vayang 27 Fambir 1509 à 17h47

 
*** Bon, un mélange de rouge et de bleu, outre du violet, ça faisait un machin artisanal et magique à la fois. Qui creusait des trous? Pas super clair.

Le gamin fut surpris en voyant Krepion sortir sa bouteille. Surpris qu'il en reste encore après cette journée de marche. Bah, il devait en avoir deux... ***


C'tait fait pour faire quoi, c't'engin d'voirie d'malheur? Pas pour creuser des trous j'suppose?
Parce que bon, creuser des trous ça porte pas vraiment chance. À part si on sait déjà c'qui a en d'ssous.


*** Ran sentait l'odeur du vin et l'odeur des herbes se mélanger. Il avait envie ni de vin ni d'herbes. Ou alors du vin aux herbes... du vin aux herbes, avec un peu de sucre dedans. Peut-être même chaud. Ça serait bon ça. ***


 
Krepion Loudmer

Le Matal 3 Marigar 1509 à 15h51

 
*** Une gorgée, puis une deuxième... la chaleur de l'alcool est réconfortante. Une troisième... Réconfortante, certes, mais sans savoir pourquoi Krepion sent qu'elle comporte également une menace sous-jacente, cette chaleur... Maudit sentiment qui lui pèse sans qu'il sache ni d'où ni pourquoi depuis leur départ de Farnya...
Une dernière gorgée, et le vieillard referme la bouteille qui va rejoindre ses soeurs dans sa sacoche. Trois autres bouteilles encore intactes. En tant normal, il en resterait au mieux une à moitié vide... ***


Pour quoi faire ?!
A ton avis, p'tit ?
Pour amuser la galerie ! Une démonstration pour c'fainéant d'prince Gorgo ! Voilà à quoi ça sert, comme beaucou^p d'choses : rien !
Et les trous qu'son jouet du moment a fait dans ces fichus jardins, t'peux être sûr que ça l'a pas empêché d'dormir, ça non !


*** Krepion jette un regard vers Baër'lupis. Là-dessus, au moins, il est à peu près certain qu'elle ne va pas le contredire, vu l'état dans lequel les exploits de l'orthitruc l'avaient mise !! ***


Tiens, en parlant d'dormir, tu crois pas qu'c'est l'heure d'pioncer pour un môme d'ton âge, hein, au lieu d'poser des questions idiotes ?!

- Elite Fraternelle Tchaë -
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Baër'lupis

Le Julung 5 Marigar 1509 à 11h58

 
Le vieille dit gravement.

Oui. C'est là qu'on voit que les avancées brutales de la science ne servent pas toujours à faire le bien, au final.

Elle s'étira.

Oui, la suite sera pour demain, je suppose. La route est encore longue, on ferait bien de se mettre à l'horizontale....

D'un murmure, elle s'assura que la barrière invisible qui entourait le feu était bien solide. Elle jeta sa tasse dans la neige, puis déplia sa couche.

Bonne nuit, Ranakir. Bonne nuit, Krepion.


 
Ranakir

Le Luang 9 Marigar 1509 à 13h50

 
*** Ran faillit protester haut et fort de sa bonne forme mais la lassitude engendrée par une journée de marche, dans cette ambiance morose en plus, eut raison de lui.

Il but la tisane de Baër'Lupis, un peu amère pour son jeune palais mais dont la chaleur réchauffait agréablement ses mains, puis se roula en boule près du feu, appréhendant déjà la fraicheur et l'humidité de l'aube au réveil. ***


'nnnnuit.

 
Krepion Loudmer

Le Julung 12 Marigar 1509 à 22h07

 
*** Krepion reste pensif encore un moment, ressassant les idées moroses qui ne l'ont pas quitté de la journée, sans plus parvenir à mettre le doigt sur leur origine. Puis il se roule en boule dans sa couverture rapiécée et s'endort à son tour.

Un sommeil de plomb, sans rêve, que la fatigue du voyage ne met pas longtemps à faire venir.

La fraicheur et l'humidité du petit matin s'avèrent aussi désagréables que prévisibles, et le vieillard s'éveille d'aussi mauvaise humeur que la veille, ce qui ne le rend pas très causant, pour changer.
Il avale sans râler le café que lui tend Baër'lupis -au moins son mutisme a des avantages- et il est bientôt prêt à repartir, malgré les douleurs qui menacent déjà de ne pas laisser ses articulations en paix. ***


On est encore loin d'la cité noire, à votr' avis ?

*** Demande-t-il à la botaniste alors que leur trio se remet en route. Puis il rajoute machinalement, sans y penser. ***


Ça fait une paye qu'j'ai pas vu Oriandre, tiens...

- Elite Fraternelle Tchaë -
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Ranakir

Le Vayang 13 Marigar 1509 à 11h40

 
*** Ran avait bu en grimaçant le café. Il n'aimait pas trop ça. À la limite, il préférait encore les herbes amères.

Il grommela en réponse à Krepion. ***


Même à coucher dehors, j'préfère encore Farnya. 'Fin y a des coins marrants à Oriandre. T'y trouves quoi à c'te ville?

*** Et la curiosité lui fit demander à Baër'Lupis, se disant qu'en plus ça lui ferait plaisir qu'on montre de l'intérêt à ses plantes : ***


C'tait quoi comme z'herbes dans l'eau hier soir?

*** Surtout qu'il s'était pas réveillé de la nuit alors que l'humidité lui donnait habituellement (et réellement habituellement vu que ça faisait deux mois qu'il couchait dehors régulièrement) un sommeil agité. C'était peut-être lié. Ou alors c'était la journée de marche. ***


 
Baër'lupis

Le Sukra 14 Marigar 1509 à 01h24

 
La vieille s'est réveillée à l'aube. Non qu'elle aurait fait l'impasse sur quelques heures de sommeil profond -son corps les réclamait : cette nuit, comme un nombre incalculable de nuits, le flux la secouait. Au moment même où son esprit partait dans le délire des limbes, la magie l'agrippait. Les Mots n'avaient pas tant d'emprise sur elle, que le résultat de ce basculement à l'état de symbiosé, et ce qu'il apportait.

Levée, donc, à l'aurore, avant les autres, elle observa leur corps s'animer du réveil, plongée dans ses pensées.


La cité noire est encore éloignée, certes. Tout dépend de la volonté que l'on a à la rejoindre. Pour nous, ça ne sera pas plus de deux journées.

Sur ces paroles, elle fit vrombir ses mains, qui s'activèrent frénétiquement d'elles-mêmes pour préparer le petit déjeuner, et ranger les affaires du campement.

Oriandre, c'est notre cité première. Rien à y voir que caillasse et poussière, pour qui ne voit pas derrière ce qu'il a sous les yeux.


La vieille avait répondu au gamin, d'un ton détaché mais pas hautain. Elle le savait, elle devrait user de cela pour unir les deux êtres.

Mes herbes, hier, y'avait dedans que des bons parfums, de ceux qui soignent les muscles endoloris et les esprits perturbés. C'est pour ça que tu peux te sentir fatigué. Mais je t'assure qu'elles t'auront bien reposé, bien plus que la bouteille que ton aïeul garde sous sa cape.

Les sourcils froncés, la vieille ouvrit le chemin, et marcha sans se retourner, sauf pour aider de sa magie ses compagnons fourbus.


 
Krepion Loudmer

Le Dhiwara 15 Marigar 1509 à 23h36

 
*** Le vieillard hausse un de ses sourcils broussailleux à la question de Ranakir. ***


Ce qu'j'trouve à cette ville ? Par rapport à ces ch'mins enneigés, plein d'bonnes choses. Des tavernes, des feux d'cheminées, des murailles.
Sinon, rien d'spécial.

Là ou ailleurs...


*** Il ne prend par contre pas la peine de relever la remarque de la botaniste à propos de ses bouteilles de vin.
Il a l'habitude, d'être méprisé, critiqué, ou pris en pitié à cause de ses penchants pour l'alcool. Qu'il fasse l'objet de ce genre de chose alors même qu'il n'a pour une fois pas abusé de la bouteille le fait même presque sourire. Un peu jaune, quand même...

Lorsque, à la mi journée, ils font une pause pour manger un morceau, il demande soudain avec naturel, comme si le fait de relancer une discussion après plusieurs heures ne lui semble absolument pas incongru : ***


Et vous alors, z'y voyez quoi derrière la caillasse et la poussière...?

- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Baër'lupis

Le Sukra 21 Marigar 1509 à 14h21

 
Eh bien, pas mal de chose. Un symbole. La première ville fraternelle fondée au sortir du Pilier. Autant dire, la première ville tout court, parce qu'avant ça ...

La vieille balaya l'air de la main.

Même Thanakis ne se souvient pas. Elle n'aurait gardé que quelques images, des impressions...

Elle voulut se rapprocher discrètement du marin, pour lui murumurer des paroles que lui seul entendrait. Mais elle se rappela qu'il commençait à accepter la symbiose.

Dis-moi, que vas-tu faire du gamin, si tu apprends que tu es vraiment son papy ? Je me doute que les liens du sang ne sont pas grand chose pour toi. S'sar'kh, ils ne sont rien déjà pour moi... Mais, s'il n'a nulle part où aller ?



 
Krepion Loudmer

Le Luang 6 Astawir 1509 à 19h45

 
*** Krepion tressaille imperceptiblement lorsque la botaniste évoque le nom de Thanakis, mais difficile de déceler si c'est de frayeur... ou d'autre chose.
Son regard se voile brièvement, et le marin tend la main vers son sac pour attraper une bouteille de vin destinée -sans doute- à accompagner le repas, mais son geste se fige lorsque Baër'lupis le contacte mentalement.

En fait, le vieux marin n'a pas réellement accepté sa symbiose et ses aspect connexes. Il ne le fait que lorsqu'il est enivré, lorsque son esprit s'évade, et certaines barrières cèdent...
Or il se trouve que depuis leur départ de Farnya, le vieillard rechigne presque, un peu malgré lui, à se laisser aller à son vice, et qu'il est donc particulièrement sobre... et donc particulièrement fermé à toute tentative de contact télépathique.

C'est donc un regard mélangeant affolement et indignation qu'il renvoie à la vieille botaniste... et une réplique particulièrement choisie : ***


Hein ?!!

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