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Le Sukra 16 Manhur 1509 à 22h59
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C'est encore une fois le coeur au bord des lèvres que Nelle descend hâtivement du vaisseau nemen, se jurant que cette fois-ci c'était vraiment la dernière de chez dernière...
La mine un peu verdâtre, vaseuse comme jamais, elle se dirige sans se presser vers les sons qui lui indiquent sans équivoque la raison pour laquelle elle a sacrifié à sa dernière promesse de ne plus monter dans ces fichus cercueils volants : le tas de chairs dégoulinantes et malodorantes est aussi infâme que ce à quoi elle s'était attendue après les descriptions qu'elle en avait eues...
Peut-être même pire, à en juger par les soubresauts de son estomac...
La jeune tchaë essaye de détacher ses pensées du dégout que l'aberration lui inspire, de par son aspect physique mais aussi à l'idée de la façon dont elle s'est peu à peu développé pour arriver à un tel résultat... La voix de Harhkmehthis l'interpelant l'aide de façon salutaire à détourner son regard de l'immondice :
Bonjour nelle. Je suis vraiment heureux de vous voir. Vous vous faites si rare à Lerth.
Bonjour !
En effet, en tant que propage je n'ai pas vraiment vocation à rester à Lerth.
Lui répond-elle d'une voix peu assurée malgré le sourire qu'elle essaye d'afficher.
Puis comme la créature se met en branle, Nelle porte de nouveau son attention sur elle, non sans une certaine fascination morbide.
Quand enfin celle-ci s'arrête, de l'autre coté de la voie pavée après s'être enfoncée de quelques lieues dans les bois, Nelle se fend cette fois d'un véritable sourire : si la visibilité sera réduite dans un tel environnement, elle le sera pour tout le monde : désosseur compris... ses attaques corrosives seront certainement moins précises... et Nelle a dans l'idée d'accentuer ce fait.
Décidant donc qu'il est temps de passer à l'acte, la jeune arcaniste incante rapidement un sort d'image-miroir et se rapproche de l'aberration à pas de velours, imitée de ses copies illusoires. Une fois à distance, elle incante de nouveau, un sort de Cécité, que l'aberration ne parvient pas à contrer.
Désormais aveuglé, c'est sur une des illusions de Nelle qu'il lance un extrait de sa composante corrosive et visqueuse, mais ne voulant pas prendre le risque de se faire abimer son fragile bâton d'afflux, Nelle incante juste après un nouveau sort de chimère... et disparait purement et simplement.
Elle se recule et incante enfin un sort d'affaiblissement... et grimace : les effets démesurés du sort indiquent que la bestiole va être sacrément longue à tuer...
Ayant besoin de souffler un peu et de se recentrer avant de pouvoir invoquer de nouveau, Nelle regarde derrière elle... Thosen vient de la rejoindre, et s'apprête à épauler son mousquet.
Machinalement elle lui sourit, avant de se rappeler qu'elle est invisible...
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Le Sukra 16 Manhur 1509 à 23h18
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Ce n'était pas leur guerre...
Et c'est pourtant fraichement débarqué, les cordes du transport nemen claquant encore dans le vent pour repartir, que le jeune soldat se dirigea vers l'amas de corps, tendons et muscles qui apparaissait non loin.
Mignon du P'KhenS'sarkh, expérience ratée, serviteur rebelle des Témoins peut lui en chaulait, la cible était à éparpiller et ce le plus rapidement possible.
Profitant du sort de cécité de Nelle pour amplifier ses dons à passer inaperçue, Thosen se cala confortablement quelques pieds devant la créature.
Et fit feu.
Totalement confiant dans le sortilège de son amante, dans les enchantements et illusions gravées sur son armure, dans ses armes, et dans ses propres capacités à s'en sortir in fine, Thosen rechargea méthodiquement et tournant autours de l'aberration tentant maladroitement de l'atteindre, la dépeça.
Ses blessures d'abord légères s'ouvrirent à mesure que les débris d'aciers tranchants propulsés par la poudre noire pénétraient ses chairs.
Déjà très gravement atteinte, l'abomination parvint finalement à l'atteindre d'un coup chanceux mais terrible. Fermant les yeux un instant, le jeune diplomate se prépara avec résolution à recevoir l'impact.
Rien.
Un puissant courant d'air flottait encore autours de son visage lorsqu'il rouvrit ses paupières.
Un petit sourire et une jolie roulade le dégagèrent alors de l'envergure du monstre presque... surpris.
Nelle avait fait des siennes avec son sort de chimère et venait de lui sauver une fois de plus quelques côtes.
Une chaleureuse pensée de remerciement à la jeune fille alors que le soldat dégainait la paire de pistolets accrochés à sa ceinture et les déchargeait consciencieusement sur le désosseur.
Ça se massacrait doucettement tout ça...
Dépêche-toi Stennar, il ne va pas t'en rester grand chose, optimiste, s'autorisa-t-il à penser. | |
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Le Dhiwara 17 Manhur 1509 à 01h13
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Optimiste ? Non, purement et simplement réaliste.
Alors que Thosen finit de vider ses chargeurs sur l'hideuse créature, faisant copieusement voler dans tous les sens des petits -ou moins petits- morceaux de chair carbonisée, les autres témoins entrent à leur tour en action. Harhkmehthis incante à son tour, Harlok brandit son épée de danse morbide et Saltis son bourdon de combat... Le désosseur, toujours aveuglé par le sort de cécité tente maladroitement de repousser ces assauts, mais mis à part une giglée peu ragoutante qui vient presque par hasard s'écraser sur le Protecteur nelda, rien n'y fait.
Lorsque la tension retombe, la créature ne ressemble plus qu'à un amas disparate de viande hachée en train d'attacher à la poele.
Nelle opte donc pour un changement de stratégie : plutôt qu'un Sang des faibles, la meilleure façon d'éviter que le monstre se régénère reste encore de l'achever... La jeune tchaë farfouille rapidement dans son sac, en sort une petite fiole remplie d'un liquide bleuté qu'elle avale d'une traite.
Songeant distraitement qu'elle devrait peut-être ajouter un peu de sucre dans ses prochaines concoctions histoire de leur donner un meilleur gout, elle sent l'énergie magique affluer de nouveau.
Toujours invisible, elle incante une fois de plus, appelant cette fois sur les restes sanguinolents de l'aberration la puissance destructrice que peut parfois produire la sorcellerie de l'Evolution. En quelques secondes à peine c'est une véritable nuée de milliers d'insectes en tous genre, rampant ou volant, qui vient s'agglutiner sur les derniers soubresauts du tas de chairs carbonisées.
Une paire de minutes plus tard, il n'en reste rien...
Nelle se tourne vers ses compagnons -oubliant une fois de plus qu'ils ne la voient pas- mais son sourire naissant s'efface presque aussi vite de son visage : attirés par le sang, le combat, ou le bruit, le jytryan et l'akrotykar aperçus un peu plus au nord pointent le bout de leur vilain nez et semblent vouloir s'inviter dans la danse.
Sauf que pour le coup, un peu de repos ne serait vraiment pas du luxe.
Nelle lance rapidement un sort de résistance majeure sur Sélène Ophériän, précaution destinée à la protéger d'une éventuelle attaque du rejeton au poison redoutable...
Quant à elle, encore protégée par son invisibilité, elle se laisse choir contre le tronc d'un arbre, attendant de récupérer quelques forces avant de se replier à son tour.
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Le Merakih 20 Manhur 1509 à 01h32
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L'arrivée de Stennar lui arracha un laaaarge sourire. Ah ! Enfin ! Cela faisait déjà une poignée de mois, l'affaire Eirine en fait, qu'il n'avait pas vu son frère, bien trop longtemps donc.
Et à voir la tête du mousquetaire, celui-ci pensait exactement la même chose.
Un moment oui...
Puis apercevant que Stennar scrutait déjà les environs, d'un air presque gourmand, surement pour terminer les phases tests de son dernier joujou, Thosen désigna rapidement trois directions.
Jytrian, Akrorytar abject, Flaviste colossal... Fais ton choix frangin ! Je te laisse ouvrir le bal ce coup ci ! Héhé.
Laissant Stennar se défouler et fatigué par l'affrontement, les excellents yeux du jeune diplomate lui servirent à tout juste déceler la silhouette vaporeuse toute proche qui s'installait contre un arbre.
Nelle ?
Oui, ça devait être Nelle. Il n'y avait que sa magie pour faire passer le camouflage d'un noosphage pour le temple noir de jour.
Non, en fait il n'était pas certain que ce soit Nelle...
Et ce serait terriblement gênant que la forme brumeuse révèle le grand tydale, qui semblait être aussi thaumaturge doué. Ou Saltis ! Terriblement gênant...
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Le Julung 21 Manhur 1509 à 15h03
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Un rien interloqué par la voix, Thosen lance rapidement un regard circulaire. Ce doit être ce puissant sorcier tydale, au nom si complexe qu'il en hésite lui même.
Les mots en tchaë qui suivent écartent agréablement cette hypothèse, l'étreinte la lui fait oublier. Pressant la silhouette translucide contre lui, le jeune homme répond à voix basse.
Oui, et grâce à toi.
Je...
A la vue de l'état de la jeune propage dans le vaisseau nemen il avait reporté, plus tôt à Jypska l'arrivée de Saltis peu après lui aux portes de la ville l'y avait un peu contraint aussi. Le moment n'était peut être pas idéal mais le combat risquait d'être long et le retard difficile à justifier.
Voilà, joyeux anniversaire Nelle.
Le bouquet de fleurs de la veille était enfin accompagné de son cadeau.
Sortant un petit étui de cuir, Thosen le tendit à la jeune fille.
A l'intérieur reposait une clef.
Elle est la seule qui permet d'ouvrir une maisonnette dans le parc d'Ykena, entre le théâtre et l'agora, toute proche de la tour de magie... mais suffisamment éloignée de celle de Maollan l'entropiste.
Un grand sourire, alors que son regard un peu anxieux semble avide de la réaction de son amour.
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Le Julung 21 Manhur 1509 à 20h39
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Nelle reste un moment éberluée en fixant la clé, silence que Thosen a bien du mal à interpréter dans la mesure où il peut à peine distinguer ses traits invisibles, mais qui heureusement ne dure guère longtemps. Un sourire à faire fondre un glaçon fend le visage de la jeune tchaë, dommage qu'il ne puisse pas plus le voir, et alors enfin elle se décide à brancher le son, tout en se jetant à son cou -l'interprétation en devient tout de suite plus aisée :
Oh Thosen, c'est... c'est vraiment adorable !!
Se détachant tout aussi rapidement de lui pour admirer de nouveau la clé, Nelle en croit à peine ses yeux.
Une petite maisonnette, dans les jardins d'Ykena ! Une maison à elle, enfin à eux deux, dans le havre de paix qu'elle aime tant !
Le cadeau en soi est tout autant précieux que ce qu'il symbolise, et Nelle est bien en peine de trouver les mots pour exprimer toute la joie et le bonheur qu'elle ressent...
Et la toute petite parcelle de frustration du fait de ne pas pouvoir aller la visiter dans la minute...
Thosen... reprend-elle en détachant son regard de la clé pour contempler son bien-aimé et se perdre dans ses yeux azurs... c'est vraiment un merveilleux cadeau... merci, merci !!
Elle se blottit de nouveau contre lui et l'embrasse avec toute la passion et l'ardeur qui l'habite, positivement heureuse. Ce cadeau aussi plaisant qu'inattendu, son bien-aimé tout contre elle, la perspective d'un périple syfarien qui s'annonce passionnant...
Je crois que je n'avais jamais eu de si bel anniversaire... Ajoute-t-elle dans un souffle.
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