Ah !
"Vraiment adorable".
Super !
Bon l'invisibilité jette bien un voile opaque sur l'interprétation de sa réaction, mais le yoyo que fait sa tête ballottée par des bras translucides est au contraire très évocateur.
La suite, la fougue du baiser imprimé sur ses lèvres alors entrouverte et le plaisir évident de son amour font la joie du jeune homme.
Il ne s'était pas trompé, Korany sait pourtant que pareil projet ne doit pas se faire sur un coup de tête et encore moins pour une surprise.
Mais voilà que cette coquette petite maison à vendre lui avait susurré des promesses de bonheur auxquelles il n'avait pu résister.

Serrant avec tendresse la forme brûlante, et toujours aussi éthérée, contre lui, Thosen ajouta-tout bas avec un petit clin d'œil.

Et cela n'aurait pas pu me faire plus plaisir !

Avant de se lancer dans une tentative, un peu hasardeuse, pour embrasser Nelle.

 
Plus il descend, plus il regarde en arrière, et moins il l'aperçoit.

Ça y est, c'est le grand départ pour le p'tit poulbot.
Knütty a lancé le signal, et désormais, plus rien ne s'arrêtera.
C'est l'aventure qui commence.
Le reste n'a pas vraiment d'importance.
N'a pas, ou n'a plus.

Lerth disparait petit à petit, de moins en moins scintillante.
Bientôt, elle ne sera que quelques colonnes de fumées.
Et dans peu de temps, plus qu'un souvenir.

Pandorin hausse les épaules, son petit baluchon sur le dos, il est prêt à enfin vivre sa vie. Désormais tout se passera devant lui, et non derrière. De toute façon, tout ce qui se trouve derrière lui se trouvera un jour où l'autre devant, c'est prévu, c'est comme ça.

...Mam'selle Nelle, Pépé Dymer et M'sieur Thosen...
Que rêver de mieux pour commence à gouter au monde ?


Le gavroche s'arrête.
Se retourne, une dernière fois.
Ça y est... Lerth n'est plus là.
Il sourit.
Lève la main et l'agite vivement en signe de salut.

A bientôt !


Il se retourne, et se met alors à courir. C'est plus facile comme ça.
C'est toujours plus facile comme ça. Pépé disait que c'était pas des manières, et que seuls ceux qui ne veulent pas de la vie le font, mais il est ou aujourd'hui Pépé ? Il en a voulu lui, de la vie ?
Et puis de toute façon, il ne le saura pas.

Pandorin court, court et court.
Au moins, ça fait sécher les larmes.

Petit à petit, la cime du Pilier se dessine. Dressée contre le ciel, comme si elle voulait désigner quelque chose que personne n'avait jamais vu. Ceci dit, ce n'est pas la cime qui intéressait Pandorin, non c'était ses pieds. Ou plus exactement, les personnes s'y trouvant.
Il accélère.
A en perdre haleine.
Se met à rire.
A tue-tête.


Un peu plus loin, il s'arrête.
A ses pieds, un grosse trainée de chairs coupe la route et s'enfonce dans la Forêt Leste. Le gamin sait très bien ce que c'est et ce qui s'y trouve au bout.
Médusé, il contemple les vestiges de l'être avec qui, il y a peu, il partageait sa joie.

Pandorin n'a pas vraiment eu l'envie d'expliquer à Knütty pourquoi la mort de Truc'Dégeu l'avait rendu si triste. Parce c'est difficile à expliquer, et parce que Knütty n'est pas vraiment le genre de personne... surtout parce que c'est un mou... à qui on en parle. Déjà faut trouver ce qui se passe dans l'âme, puis dans le cœur.. qui est la fenêtre du corps sur l'âme... faut tirer tout ça jusqu'à la tête, et ensuite faut trouver des mots, ça c'est galère.
Le bonhomme ne sait même pas se l'expliquer à lui-même.
Il a seulement partagé avec un être, un être vivant, qui en retour avait partagé. La vie ça se partage, et faut pas en être avare. La vie on nous la donne et faut la distribuer. Truc'Dégeu il savait pas qu'il pouvait faire autre chose de sa vie que tuer, mais quand M'sieur Batiyas lui a montré, il a changé. Oui, c'est sûr, Truc'Dégeu était une abomination, mais c'était pas sa faute. Il était comme ça, en accord avec ce qu'il croyait être la vie. Fallait juste lui apprendre.
Truc'Dégeu connaissait que la violence.
Mais nous on connait autre chose. Alors pourquoi on réagit toujours à la violence par la violence ? Pourtant on a compris qu'on pouvait pas lutter contre le feu avec du feu, ni contre le vent avec du vent... Alors pourquoi ça serait différent avec les choses de la vie ?
Parce que c'est plus facile de construire du neuf que de tenter de réparer et de sauver ? Surement... Une histoire de résultat tout ça, pas de respect.
Enfin... Maintenant c'est trop tard.

Levant les yeux vers le Pilier, Pandorin agite discrètement la main dans sa direction, disant au revoir à son ami Truc'Dégeu, en souhaitant au fond de lui que les abominations vont aussi dans des Piliers et en ressortent quelque part.

Puis lentement, il quitte la route, pour suivre les traces.
Il sait que ceux qu'il cherche sont au bout.
Alors il avance.

Au bout d'un petit moment, il tombe enfin sur quelqu'un.
Thosen Noril.
Ouais !
Ça y est ! C'est l'instant de vérité ! C'est comme quand on s'élance de tout en haut d'un rocher, et qu'on saute dans l'eau, y un moment où y a plus de bruit et où tout dans le corps donne la sensation de s'accrocher à ce qui se trouve à côté.
Pandorin approche.

Bizarre... Il fait des trucs étrange M'sieur Thosen... Il parle tout seul et gesticule drôlement... Il est fou ?... Mais...? Mais...? Pourquoi il fait des bisous dans le vent... ?
Oh !
Il s'entraine !
Parce qu'en fait il sait pas bien faire des bisous !
Et il veut les faire mieux pour Mam'selle Nelle !
... Le pauvre... Pépé y disait que y avait des choses qui s'apprenaient pas. Et que les femmes, on s'y connaissait, ou pas.
Pauvre M'sieur Thosen...
Il est rigolo quand même... A faire des bisous tout seul. Hihi !

Le gavroche, soucieux qu'un couple ne peut aller bien sans de bon bisous, prend alors la décision de laisser Thosen Noril s'entrainer, et s'assoit dans la mousse, au pied d'un arbre. Bien sûr, il ne peut s'empêcher de regarder le Tchaë qui lui offre un spectacle assez... amusant.

De toute façon, il n'a qu'à le suivre, et il trouvera bien Mam'selle Nelle. Ouaip ! Mais faudrait pas tomber sur Pépé Dymer avant... Parce que là, ça serait une autre affaire.

dit :

... Un autre affaire... Une paire de gifles, un pied au derch' et retour illico presto dans l'berceau. Héhé... L'vioque y va pas t'rater !

 
L'étrange baiser se prolonge jusqu'à ce que les bruits du combat contre le jytryan rappellent les deux amants à une réalité beaucoup moins rose. Ces rejetons sont des adversaires redoutables et à ne pas sous-estimer, et le concours de la jeune arcaniste et du diplomate artilleur ne seront certainement pas de trop... Un peu à regret, ils se séparent et rejoignent le lieu de l'action, sans remarquer leur petit spectateur.

Quelques heures plus tard, un jytryan et un flaviste colossal en moins sur la surface de Syfaria, Nelle rejoint son père au niveau de la route, alors que les trois tchaës du Désordre font la chasse à l'akrotykar plus au nord. Elle, elle est trop épuisée pour continuer avec eux, et elle songe en plus qu'elle a eu sa dose de massacre pour un bon moment...

Se mettant à déambuler tranquillement dans la forêt désormais sereine, le père et la fille semblent chacun plongés dans leurs pensées, et ne remarquent pas plus le jeune Serviteur de l'esprit alors même qu'ils passent à quelques tronc d'arbre de lui.
Knüt, par contre, ne le rate pas, d'autant plus qu'il le guettait plus ou moins depuis la réponse du gamin signalant qu'il se dépêchait de les rejoindre.

Knüt dit :

S'exclame-t-il d'un air joyeux en se téléportant à côté du tchaë.

Knüt dit :

De leur côté, Nelle et son père s'arrêtent en lisière de la forêt pour monter un campement et attendre les autres.

Bon, on pourra se remettre en route demain matin... On a n'a toujours pas décidé où on allait, finalement. Ulmendya ou Syrinth ?
T'en penses quoi papa ?

Demande-t-elle à son père en commençant à entasser le bois mort ramassé en chemin.

 
Assis sur sa souche, Pandorin mange sa pomme tranquillement en gardant un œil sur M'sieur Thosen et son ami M'sieur Stennar, lorsqu'une autre boule, et qui n'est pas un pomme, lui tombe dessus.

Yo !
Nan nan, j'vais m'annoncer, mais j'ai pas vu Mam'selle Nelle. Y a que M'sieur Thosen qui s'entraine à faire des bisous tout seul. Donc j'reste pas loin d'lui pour trouver l'groupe.
T'sais où elle est toi ?

'Croc' fait la pomme.
'Chronk, chronk' font ses dents.

 
Saltis était resté plutôt silencieux ces derniers jours.
Il était bien.
Sa fille avait l'air heureuse, ses compagnons n'étaient pas de mauvais bougres.
Les autres lui parlaient peu, sans doute car le vieux Nelda avait une réputation de braxat enragé, mais cela convenait à Saltis.
Car s'il était là, c'était surtout pour le plaisir du voyage.
De regarder le monde et le temps défiler sous ses pas.

Lorsque Nelle lui parla, il sortit d'une rêverie agréable, et répondit à sa fille après un instant de réflexion.
Syrinth.
Ulmendya en dernier.
Arpentons d'abord Syfaria.
Nous avons des choses à faire et à apprendre, je le ressens, avant de nous engager vers les mystères Nemens.
Syrinth n'est pas mal.

Je ne connais pas Sardoryanne personnellement, mais l'accueil des Témoins a toujours été plutôt bon malgré nos différences idéologiques.
Ils sont un peu violents dans leur approche, mais ça devrait aller.
Nous avons ton sourire comme principal atout, il nous ouvrira toutes les portes, ajouta-t-il avec un brin d'amusement dans la voix.

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Libre est la voie du S'sarkh !

 
Stennar trainait depuis plusieurs jours a coté de Thosen, les mains vides. Plus de quoi alimenter son G.E.N.I.E., il devait se résoudre à rester derrière.

Il fut d'ailleurs plutôt étonné de voir Thosen enlacer le vide, l'air heureux en plus.

Momo dit :

Ferme-là toi...

Quoique... T'as peut être raison...

Stennar s'adossa à un arbre, observant ses deux mains tout en essayant de jouer avec les flux mais sans succès... C'est alors qu'il vit un petit Tchea, enfin, qui avait plus l'allure d'un enfant par rapport à un Tchae normal. Il semblait connaitre Thosen.

Le petit tourna la tête dans sa direction. Stennar leva la main en l'air pour le saluer gaiement et une boule d'energie pure partit de sa main pour aller vers les cieux.

Hey ! ...

Son regard bênet fiché vers la boule d'energie qui filait vers le ciel, Stennar eut un léger sourire satisfait sur le visage.
Il regarda le jeune Tchae qui mangeai sa pomme avec ce même sourire.

Mais d'un coup d'oeil il se mit à chercher le père de Nelle, qu'il n'avait vu que pendant le combat avec le Jytryan. Il avait l'air plutôt simpa, du moins c'est ce que Stennar pensait... Mais bon, il n'avait pas non plus toute sa tête...

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Knüt hausse un sourcil étonné en répondant à Pandorin. Ça fait un moment que l'invisibilité de Nelle s'est estompé. Il en déduit que trop concentré sur sa pomme, le gamin n'a finalement pas dû les voir passer...

Knüt dit :

De son côté, Nelle prépare à diner tout en conversant avec son père. Elle hoche la tête à la réponse de ce dernier, qui rejoint son propre avis sur la question, puis sourit à sa dernière remarque.

Oui, enfin je ne suis pas certaine que la Shaïm soit très sensible à mon sourire... par contre, pourrait-elle résister à ton charme de vieux nelda baroudeur, mmh ?!

Puis reprenant son sérieux :

Avant de nous engager sur la route de Syrinth, je vais dès maintenant la contacter. La Sainte n'est pas très souvent ouverte aux étrangers, même hors période d'épidémie mortelle, parait-il... Autant être assurés que nous serons les bienvenus avant, plutôt que de nous retrouver comme la dernière fois face à des portes fermées...
Sinon nous irons à Zarlif... même si j'aimerais vraiment bien m'entretenir avec elle...

 
Pandorin fronce alors les sourcils et se lève en ramassant son baluchon.

Devant ? Bah j'ai du les rater...
Bon bah on y va alors !

Le poulbot fait quelques pas puis s'arrête.

Euh... Devant, mais par où ? Vers Ulmendya ?

 
Au campement, Nelle reçoit la réponse mentale de la Shaïm avec un mélange de joie et d'étonnement. "Enfant du destin" ?
Le qualificatif, venant de la première-sortie nelda, est assez troublant...
Enfin, le principal pour le moment est qu'ils soient assurés d'être les bienvenus à Syrinth. Elle informe donc mentalement Thosen de leur itinéraire et de la route qu'ils emprunterons, puis communique également la réponse à son père tout en se lançant dans la préparation du repas.

De l'autre côté, dans la forêt, le mou fait un mouvement de... mou en direction du sud en répondant à Pandorin :

Knüt dit :

Lorsque le mou et l'enfant rejoignent effectivement le campement improvisé quelques temps plus tard, il y flotte un agréable fumet de ragout.
Assise devant le feu et la casserole en train de mijoter, Nelle se retourne en entendant du bruit venant de la forêt. Elle s'attendait à voir apparaître Thosen et Stennar, mais c'est avec une réelle surprise qu'elle aperçoit Pandorin en compagnie de Knüt.

Pandorin ?!
Mais qu'est-ce que tu fais là ?!

Sa question s'accompagne d'un regard interrogateur qui passe alternativement de l'enfant au mou...

Knüt dit :

Se contente de bafouiller Knüt, décidant de laisser Pandorin expliquer sa présence comme il l'entend.