Les Mémoires de Syfaria
La région d'Utrynia

Le Mur de l'Indifférence

Le Pantin hors de la Boîte
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Sujet lancé par Umbre
Le 15-08-1509 à 14h48
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Posté par Umbre,
Le 24-09-1509 à 10h56
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Umbre

Le Sukra 15 Agur 1509 à 14h48

 
Au pied des grandes murailles d'Utrynia, une étrange silhouette d'argent et de platine est adossée contre un mur. Un masque d'arlequin, un sceptre de bouffon et un costume de scène complètent l'apparence détaillée de l'intrigant personnage. Il observe la plaine s'étendre sur l'horizon, le corps collé aux remparts de la ville. L'âme à l'écoute des pierres et de leur sagesse millénaire.

Triste et suprême ironie. Pourtant conçu et fabriqué dans cette boîte, le Pantin ne peut plus y retourner. Comme un mime, il explore les recoins, les contours et les détours d'une prison invisible et immatérielle. Jouet abandonné, parti trop vite et trop loin. Pinocchio a gagné son indépendance, s'est éveillé au monde en développant sa conscience et en égarant son sens moral. Il a volé sa liberté pour la perdre dans une autre existence. Une existence où le Destin est un ennemi, une menace, un adversaire.

La boîte qui autrefois voulait le préserver, le garder, l'élever à tout prix se refuse à l'accueillir de nouveau. Mère indigne. Fils infidèle.
Juste retour des choses ? Désobligeante injustice ? Aliénation débile des peuples et de leur misérable mesquinerie ?
Que valent les obligations politiques et les positions diplomatiques devant l'affection d'un Orphelin ?

Umbre se détache du mur, fait quelques pas en avant et se retourne.
Pour le considérer dans son entièreté. Le Mur de l'Indifférence.



Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Luisandre Kharylïern

Le Dhiwara 16 Agur 1509 à 01h09

 
A peine le regard du Masque se pose-t-il sur ce mur qu'un mouvement furtif en haut de celui-ci attire brièvement son attention.
Ou pas...

En haut de la massive muraille, la silhouette menue d'une jeune tydale se pelotonne et se ratatine derrière l'un des créneaux, tremblante, et murmurant pour elle-même dans un souffle paniqué...

Il nous a vue ?!
Oui.
Oui j'en suis sûre.
Non.
Non !
Si ?
Non...
Ooooooooh, pourvu que nooooon...
Nonnonnonnonnonnoooonnn... Non il m'a pas vue.
Et s'il t'a vue ?!
Zut.
Je vais rester sans bouger. Il se dira qu'il a rêvé. Que c'est le vent.
Oui. Voilà.
Sans bouger.
Tu parles.
Sans bouger.

Pfff...

Chut.


Avant je souffrais de schizophrénie... mais maintenant nous allons beaucoup mieux !

 
Umbre

Le Dhiwara 16 Agur 1509 à 19h57

 
Une ombre. Il lui semble avoir perçu une ombre rapide se dérober à sa vue.
Au sommet des murailles. Trop loin et trop vite pour en être absolument certain.
Mais l'impression est là. Un animal ? Une personne ? Pas de garde à l'horizon...
Peut-être même une vague hallucination, qui sait. Dans le doute :


Il y a quelqu'un ?


Suffisamment fort pour être sûr d'être entendu.


Il y a quelqu'un, là-haut ?

Et se répéter, c'est toujours mieux. Plus convaincant. En étant plus précis.
Car à moins d'être la victime d'une vision...il doit bien y avoir quelqu'un là-haut. Ou quelque chose.


Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Luisandre Kharylïern

Le Dhiwara 16 Agur 1509 à 20h34

 
Premier appel.

Nooooooooooooon !
Tu vois, il nous a vu !
Zutzutzutzut, questcequonvafaire ??!!?!


Invisible pour le Masque, la jeune fille se ratatine pourtant un peu plus derrière son créaneau, comme si cette marge de sécurité pouvait agir rétroactivement.

Tu vois, je l'avais dis, il nous a vue.
Bon, et après...?

Je vais rester sans bouger. Il va laisser tomber.
Zuuuuteuuuuu.... Mais pourquoi je suis venue là, aussi !

Ça, on se l'demande...


Deuxième appel, dont la précision "la-haut" ne laisse plus planer le moindre doute.

Nan y'a personne !


Aussitôt la jeune fille se couvre la bouche des deux main, l'air ébahie.

Mais t'es folle !!
Bha quoi. Il pose une question, je réponds... Pas de quoi en faire un plat.
Mais maintenant il sait qu'il y a quelqu'un !!!!!
Nan, tu crois ?... Et après...?
Mais !!
Franchement, on s'en fout... Allez quoi, c'est qu'un charlot en costume de bouffon, de quoi t'as peur... C'est toi qui voulait t'approcher après tout.
Mais je voulais pas qu'il me voit !


Deux secondes d'indécision, puis Luisandre se redresse légèrement, juste de quoi jeter un oeil par-dessus son créneau, pour vérifier si le tydale est encore là (on sait jamais)...

Ses yeux croisent le regard vairon derrière le masque.
Un bref instant. Horrible.
Un horrible bref instant.
Son coeur s'arrête de battre, terrorisé, durant ce bref instant qui semble durer des heures.
Puis la réalité reprend son cours, et la jeune tydale se rabat aussitôt de nouveau derrière son bouclier en pierre, le sang en ébullition, le coeur qui rattrape avec zèle ses battements de retard.

Ooooooh noooooooon... Il m'a vue, c'est sûr cette fois.
Sans blague...


S'il a la mémoire des visages, Umbre, lui, a sans doute eu le temps de reconnaître celui-ci...

Avant je souffrais de schizophrénie... mais maintenant nous allons beaucoup mieux !

 
Umbre

Le Luang 17 Agur 1509 à 13h29

 
Ca alors... A croire que son voyage au Matriarcat s'annonce plus surprenant et plus plaisant que prévu.
Derrière le Masque, Umbre sourit. La folle des faubourgs d'Arameth. Luisandre...Luisandre. Schizophrène de son état. Ligerio lui avait affirmé qu'elle était bourrée d'identités fragmentées, mais lui n'avait pu dialoguer qu'avec une seule d'entre elles.
La vieille Rylo...Rylio...nnette ? Quelque chose du genre, un nom beaucoup trop long quoiqu'il arrive.
Une bonne vieille madame dans un corps de séduisante jeune fille. Un contraste saisissant. Un joyeux paradoxe.
A qui a-t-il à faire, maintenant ? Toujours la même, une autre ?

La curiosité et l'excitation le gagnent alors qu'il fait face au grand mur.
Sans parler du fait que, toujours très ironiquement, leurs positions sont aujourd'hui inversées.
Lui aux portes d'une ville qui lui demeure inaccessible et elle en interlocutrice inattendue.


Luisandre ! C'est moi, vous vous rappelez ? A Arameth !
Nous nous sommes croisés avec le Prévôt Dhuri, on vous a offert une soupe.
Je m'appelle Umbre. Ancien Chambellan de l'Art...


Avec les cas comme ça, mieux vaut être aussi précis que possible.
On ne sait jamais ce que la mémoire a gardé et/ou modifié...



Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Luisandre Kharylïern

Le Matal 18 Agur 1509 à 00h38

 
Derrière son refuge, Luisandre se fige.

Il nous connait ?!!
Manifestement...
Mais comment...?!!
Ça... demande-lui...
Nonnonnonnon !!!!
Ok... j'y vais...


Soudain, avec une nonchalance saccadée, la silhouette se redresse et apparait pleinement au regard du confrère, lui confirmant, s'il en était besoin, l'identité de la jeune fille.

Nonnonnonnonnooooooon !!!!! Arrête !!

Elle descend de la muraille avec aisance pour se retrouver rapidement devant le tydale chamarré, les bras croisés, et le toise d'un air flegmatique.


Alors comme ça on se connait ? Arameth ?
Ça n'nous dit rien.


Avant je souffrais de schizophrénie... mais maintenant nous allons beaucoup mieux !

 
Umbre

Le Matal 18 Agur 1509 à 17h23

 
Face au comportement erratique de la Tydale et au "nous" pluriel qu'elle emploie pour se qualifier, Umbre aurait pu utiliser le mot "bizarre" pour qualifier l'étrange personnage. Si il ne connaissait pas un peu l'énergumène. Bien que, de toute évidence, elle, a contrario, ne se rappelle pas de lui. Peu surprenant en vérité, si sa mémoire est divisée entre ses différentes identités. Il l'observe descendre de son perchoir avec dextérité, puis se camper face à lui comme si de rien n'était. Lui, en réponse, s'incline respectueusement. Avant de se relever et d'agiter la main droite dans l'air, comme pour brasser des souvenirs baladeurs.

Vraiment ? J'en suis navré. Nous avons pourtant longuement discuté.
J'ignore comment vous avez atterri jusque dans nos faubourgs, mais vous y étiez, c'est certain.
Enfin, peut-être devrais-je être plus...précis. Cela vous permettra de ressituer la chose :
J'ai parlé à l'une d'entre vous seulement. Rylionette. Une vieille nourrice avec des problèmes de dos.
Cela doit bien vous évoquer quelque chose... Tout de même.
Cette charmante Rylionette.


A discuter avec de vrais schizophrènes, on finit toujours par avoir l'air plus fou que son interlocuteur...
Mais sans ça, ce ne serait pas un de ces rares plaisirs que la vie vous offre au compte-goutte.



Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Luisandre Kharylïern

Le Merakih 19 Agur 1509 à 13h42

 
Mouais.
Arameth...
Bof.
Bon, ben voilà, le mystère est résolu.


Après ces quelques mots dont Umbre a du mal à déterminer s'il lui sont adressés ou pas, le visage de la jeune tydale change subitement : l'indifférence maussade qu'il affichait se transforme en une espèce de confusion à peine contenue, comme le confirme le rouge carmin qui colore soudainement ses jolies joues.

Luisandre fait un pas en arrière, gauchement, pour se retrouver comme acculée contre le mur, tout en laissant échapper un faible gémissement, le regard agité :


Ris...

Puis, réalisant sans doute qu'elle ne parviendra pas à s'enfoncer et disparaitre dans les pierres malgré toute sa volonté, son regard fuyant revient se fixer sur le masque, sur cette bouche figée et inexpressive.

R-Rylionette...? V-V-Vraiment...?
Ah... heu... et b-bien... heu...
V-v-vous voulez lui parler ?


Plus qu'une question, c'est presque une supplique.

Avant je souffrais de schizophrénie... mais maintenant nous allons beaucoup mieux !

 
Umbre

Le Merakih 19 Agur 1509 à 17h37

 
Le Masque aurait bien levé un sourcil, si il avait pu. En conséquence de quoi, il se contente de s'interroger sur les détours mentaux qu'est entrain d'emprunter l'esprit multiple qui lui fait face. Et si il ne s'est pas perdu en route... Devant la réaction inattendue de la jeune femme, Umbre se demande un instant quoi répondre. Chacun de ses gestes ou de ses paroles pourrait bien déclencher des mécanismes surprenants. Il ne reste plus qu'à prier pour qu'aucun bouton n'engendre de cataclysme.

Rylionette ? Lui parler ? Eh bien... Non, non. Pas en particulier.

De toutes les personnalités qui semblent constituer le puzzle Luisandrien, il ne connaît que la vieille madame. Et après le temps passé avec elle dans les faubourgs, il peut même dire qu'il la connaît bien. Alors maintenant qu'il a la chance d'avoir Toute-en-Une en face à lui, autant en profiter pour mieux la connaître... La question est : comment ? La Sang-Âme est certainement un prodige d'instabilité, d'imprévisibilité, de chaos et de tout un tas d'autres choses que la folie aime broder en temps de crise.

Un instant plongé dans ses réflexions, Umbre prend finalement une décision.
Tant qu'à prolonger la confusion. Ou, au contraire, à l'abréger définitivement; il répond :


C'est à vous que je souhaite parler.



Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Luisandre Kharylïern

Le Julung 20 Agur 1509 à 00h51

 
Sous le coup de la surprise ou de la panique, Luisandre relève les yeux jusqu'à croiser ceux qui transparaissent à travers le masque, puis les baisse vivement.

M-m-mmmmoi ?!!!
M-maismaismais...m-mais p-p-ppourquoi ?


Et voilà que son coeur s'emballe de nouveau, à tel point qu'Ïla est persuadée que ses battements résonnent jusqu'aux oreilles du mâle.
Qui est-il, ce mâle ? Il ne ressemble pas aux autres mâles, les mish ou les reproducteurs. Aucun.
Il parle avec un accent.
Arameth ?
Un étranger... costumé, masqué.
Qui éveille ainsi la curiosité d'ïla. Sa simple présence fait rêver. Est-il un vieillard édenté et ridé, qui se cache derrière la surface lisse et imberbe de la perfection de porcelaine ?
Un monstre, laid et déformé ?
Ou bien un prince, au visage parfait, qui cache humblement sa beauté ?!

Sous son propre masque écarlate, Ïla se demande, se questionne, et se plaît à imaginer... Mais elle tremble, seule devant lui sous ce regard insoutenable, seule contre ce mur, sans rien pour se cacher.

Ris, Riiiis...
Et bien quoi. Tu voulais le voir. Tu le vois.
Ça tombe bien il veut te parler.


Q-Que.. que voulez-vous ?

Demande-t-elle, résignée.

Avant je souffrais de schizophrénie... mais maintenant nous allons beaucoup mieux !

 
Umbre

Le Julung 20 Agur 1509 à 12h40

 
Que veut-il ? Question difficile à laquelle il est toujours malaisé de répondre.
Surtout dans ce genre de situation où, en fait, il ne veut rien de particulier. Enfin si...
Expérimenter, découvrir, connaître. Vaste et complexe programme, dont la mise au point est toujours problématique.
La nature de son interlocutrice y est pour quelque chose, bien entendu, mais sans doute faut-il mieux ne pas trop y songer.
Le Masque balaie ses réflexions du revers de la main. Main qu'il tend ensuite vers Luisandre, ouverte et amicale.


Que diriez-vous d'une valse ?

Et pourquoi pas, après tout ? L'inspiration est la solution de toutes les équations.
Le contexte laisse un peu à désirer, mais ce n'est qu'un détail mineur.
Les détails mineurs sont faits pour être réglés, vite fait, bien fait.
Une danse dans les plaines d'Utrynia, ce n'est pas si mal...



Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Luisandre Kharylïern

Le Sukra 22 Agur 1509 à 00h41

 
Une... valse !?

La jeune femme est tellement prise de court par cette demande pour le moins originale qu'elle en oublie de bégayer un bref instant.
Mais très bref, car presque aussitôt il lui revient à l'esprit qu'elle ne sait pas danser. Pire que ça, elle est même généralement plutôt godiche...
A cause de son sempiternel manque de confiance en elle, ou bien au contraire est-ce la raison qui la fait rougir et trembler de plus belle face à cette main terriblement menaçante...

Toujours est-il qu'elle cherche à toute allure la façon à la fois la plus polie et la moins ridicule de refuser, de se soustraire à ce désastre annoncé, et si possible dans la foulée de se sauver ventre à terre... lorsque son visage change soudain -une nouvelle fois- et qu'elle s'entend répondre d'une voix morne :


Si vous y tenez.

A peine le temps de se remettre à trembler, et la voilà dans les bras du Masque.
Un véritable cauchemar.


Avant je souffrais de schizophrénie... mais maintenant nous allons beaucoup mieux !

 
Umbre

Le Sukra 22 Agur 1509 à 15h43

 
J'y tiens, mademoiselle. Assurément.

La main droite posée dans le dos de sa partenaire, la gauche qui empoigne (délicatement) la sienne, Umbre fait quelques pas de mesure sans conséquence, pour tester les connaissances de la Sang-Âme en la matière.

1...2...3...1...2...3...4....1...2...3

Après quelques secondes d'indécision, de recherche, de doute à pas mesurés - tantôt assurés et tantôt maladroits - l'esprit du Masque rentre en contact de celui (ceux ?) de Luisandre. A défaut d'avoir des musiciens à disposition, le Confrère fait parvenir par pensée le souvenir intact de cette mélodie qu'il adore. La télépathie a certains avantages et faire partager des sons et des images en fait heureusement parti. La symphonie de la valse se déverse donc dans les deux têtes, alors que le couple improvisé entame sa lancée.


Ne vous inquiétez pas, laissez-vous guider par la musique. Je mène la danse.

Pas après pas, voltes et virevoltes, tournoiements et soyeuses envolées, Luisandre et Umbre s'éloignent des remparts pour gagner les plaines vertes qui bordent la cité. Bientôt seuls au milieu de nulle part, comme une lente toupille qui garde son axe mais perd sa direction, les deux danseurs suivent leur propre motif. Le Masque respecte sa parole et mène la danse, s'adaptant si il faut aux déviations in/volontaires de la jeune fille, de façon à rattraper le coup quoiqu'il arrive. Il ne perd pas des yeux sa partenaire, toujours aux aguets, même si son regard semble perdu bien au-delà. L'étrangeté de la scène n'a pas l'air un seul instant de le déranger.
Le contraire eut été étonnant, puisqu'il a lui-même poussé l'échange pour en arriver jusqu'ici.

Pourquoi, comment, c'est une autre question... Une Muse capricieuse, voilà tout ?
La recherche d'un instant de poésie et de folie-douce. Comme ça. Paf.



Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Luisandre Kharylïern

Le Dhiwara 23 Agur 1509 à 00h09

 
Ïla, mortifiée, se laisse entrainer par l'assurance du tydale masqué sans plus oser réagir. Le pourquoi et le comment sont des questions qui ne quittent pas son esprit à elle, au contraire...
Elle qui n'est non pas estomaquée par l'étrangeté de la scène mais simplement par la scène elle-même. Ils seraient dans une salle de bal et en présence de véritables musiciens qu'elle ne serait pas plus à l'aise... voire peut-être même moins, si cela est possible.

Elle ne parvient pas une seule seconde à envisager la sincérité de cet instant de poésie, la légèreté de cette étrange escapade, trop focalisée sur la terreur qui lui noue les entrailles, trop consciente du ridicule qui l'attend lorsque, inévitablement, elle va s'entraver, dans sa robe ou dans les pieds de son cavalier, et s'étaler lamentablement dans l'herbe grasse...

Peut-être même est-ce pour cela qu'il l'a entrainée dans ce tourbillon délictueux ?! Pour mieux se repaitre ensuite de sa honte et de sa gêne ?! Pour se moquer de sa maladresse ?!!
Quelle idée a-t-elle eu de vouloir se rapprocher pour l'observer ! Que n'est-elle pas rester planquée tant qu'elle n'était pas repérée ?!

La voilà maintenant, à sa merci, seule dans ce grand espace vide, sans aucun endroit où se cacher...

Se cacher... Que ne donnerait-elle pas maintenant pour s'éveiller de ce cauchemar...

Disparaitre...

Disparaitre...


Avant je souffrais de schizophrénie... mais maintenant nous allons beaucoup mieux !

 
Luisandre Kharylïern

Le Dhiwara 23 Agur 1509 à 01h13

 
Drekaro a fermé les yeux. Un instant.
Il chasse.
Quoi ? Il ne le sait pas.
Qui ? Encore moins.
Mais il sait qu’il le trouvera. De toute façon, il trouve toujours.
Il rouvre les yeux.

Horreur ! Mais quelle est donc cette abomination masqué qui l’a si soudainement emporté dans cette danse démoniaque !

Il se dégage en souplesse de la tenaille qui l’enserre et fait face au pantin.
Hautain. Et fier.
Fier. Et hautain.


Monsieur ! À moins que ce ne soit Madame ?! Que sais-je ! En garde, Créature ! Tu ne me résisteras pas longtemps, je peux te le dire !

D’un geste vif, il dégaine sa rapière.
D’un geste vif, il jette un regard là où un instant plus tôt se tenait sa rapière.

Mais où est donc passée cette fichue rapière ? Et son baudrier ? Et son…
Non ! Ce n’est pas le moment de s’interroger : l’Autre le regarde il le sent bien. Et il à l’air dangereux. Et sournois. Mais sans ses armes, il doit gagner du temps. Le temps de démêler tout ça.

Ha, ha ! Je vois qu’on attaque en déloyal, Monsieur. Pas de témoin. Un adversaire désarmé. Ceci manque de panache, c’est moi qui vous le dis. Et votre honneur, Créature ? Vous y pensez à votre honneur ?


Avant je souffrais de schizophrénie... mais maintenant nous allons beaucoup mieux !

 
Umbre

Le Dhiwara 23 Agur 1509 à 17h59

 
Même si il sent les hésitations et les crispations de sa comparse, Umbre continue quelques instants de danser, immergé dans sa vision et peu soucieux du reste. Jusqu'à ce que la Sang-Âme se dégage de lui, assez soudainement. Surpris, le Masque observe la Luisandre qui lui fait maintenant face, avec une attention toute particulière. Les paroles qui suivent son changement de comportement confirme son intuition : une autre personnalité a pris le dessus. Et une qu'il ne connaît vraisemblablement pas...
Il ne faut pas longtemps pour que celle-ci convainc le pantin de son potentiel.

L'Ordinant s'incline devant cette petite anja qui se donne des airs de fière guerrière. "Déloyal", "panache", "honneur"...
Voilà un champ lexical et des manières qui appartiennent à certains chevaliers de contes (niais) pour enfants. Si c'est à ça qu'il a à faire, le face à face risque d'être amusant. En tant que Confrère, seul le panache est un concept auquel il adhère. L'idée de loyauté ou d'honneur, à part s'ils sont monnayables, sont les principes désuets d'une moralité stérile.

Avec une voix mielleuse, outrageusement complaisante, le comédien répond :


Mademoiselle, je ne vous résisterais pas longtemps, c'est certain. Mon coeur a déjà chaviré et il ne vous reste plus qu'à y planter votre lame pour me crucifier à jamais sur l'autel de l'amour. Jamais, ô grand jamais, me viendrait l'idée de vous attaquer, à part si les preuves de galanterie et d'élégance sont pour vous des attaques.
Dans ce cas précis, alors oui, je dois plaider coupable.

Quant à mon honneur, cela fait déjà longtemps que je l'ai vendu. Si tant est qu'il ait jamais existé.
Un humble bouffon ne peut pas vivre en portant sur ses frêles épaules le poids terrible de l'honneur.
C'est trop lourd, trop encombrant et surtout, beaucoup trop ennuyeux.



Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Luisandre Kharylïern

Le Luang 24 Agur 1509 à 17h45

 
Mademoiselle ?

Drekaro suffoque un instant sous le soufflet, peinant à reprendre sa respiration, le teint écarlate et le regard injecté.

Monsieur, vous vous moquez !

Il bombe le torse.

Et si vous n’avez point d’honneur, c’est le mien que vous piétinez si allègrement ! Je ne saurais supporter cela plus longtemps !

Il déclame.

Un duel, Créature ! Voilà ce que j’exige ! Un duel ! Aurez-vous le courage de l’accepter si vous n’en avez l’honorabilité ?


Avant je souffrais de schizophrénie... mais maintenant nous allons beaucoup mieux !

 
Umbre

Le Luang 24 Agur 1509 à 18h55

 
Un duel. Ben voyons. L'idée aurait pu être tentante. Si cela n'avait pas été une jeune fille désarmée et schizophrène qui le lui avait proposé. Jeune fille désarmée et schizophrène qui, présentement, se prenait pour autre chose qu'une simple demoiselle...

Par les Six, dans quelle situation s'était-il fourré ? S'en prendre à une Anja lui coûterait bien plus qu'une fermeture des portes de la ville. Il n'avait sans doute pas à craindre grand chose d'elle, mais un petit rien et un spectateur inattendu pouvait mal interpréter le rapport agresseur-victime. Et dans ce cas là, c'en était fini du Masque.

Il allait donc devoir la jouer diplomate. Fin diplomate de préférence. Ou pas...
C'est d'une voix parfaitement égale qu'il répond au "prince charmante", un peu ennuyé par cet retournement de situation.
Même si, quelque part, il trouve ça s'sarkhement amusant. Au point qu'il serait prêt à accepter cette confrontation...


Un duel, et avec quoi Made...Monsieur ? Vous n'avez pas d'arme.
Et je suis en train de faire forger les miennes chez votre meilleur artisan.
Par ailleurs, qui gagnerais-je, à accepter et à gagner ce duel ?
Le courage, comme l'honneur, n'est pas très payant.


C'est sûr que si on se mettait à parler d'enjeux, là, ça devenait vraiment intéressant....


Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Luisandre Kharylïern

Le Luang 24 Agur 1509 à 23h53

 
Humpf !

Décidément, cette créature masquée est bien obtuse…


Vous apprendrez, Monsieur, qu’un gentilhomme ne combat pas qu’avec ses armes et qu’un duel n’est pas qu’au premier sang.

Le ton est dédaigneux.


Mais si vous estimez que ni votre courage ni votre honneur ne sont suffisants pour combattre, vous me verrez alors obligé de faire appel à votre esprit… qui, je l’espère, ne saurait refuser une confrontation avec mes mots.

Il a un petit rire.

À moins que votre âme non plus ne daigne se mesurer à moi ?
Allons, Monsieur, croisons le verbe ! Et si vous refusez encore, vous ne sauriez me blâmer de faire part au monde votre terrible lâcheté !



Avant je souffrais de schizophrénie... mais maintenant nous allons beaucoup mieux !

 
Umbre

Le Matal 25 Agur 1509 à 05h18

 
Oh.

Un petit rire. L'idée ne lui a même pas traversé l'esprit. Etonnant pour un rhéteur comme lui.
Peut-être est-ce simplement qu' il ne s'attendait pas à une telle proposition de la part d'une matriarcale, même folle ? Dans tous les cas, il serait bien en mal de refuser. Cela dégourdi toujours l'esprit et la langue, sans parler du fait que le dernier exercice du genre remonte à loin et que les salons d'Arameth ne sont pas la porte à côté. Autant en profiter pour se divertir et faire chanter le verbe.


Si c'est avec des mots que vous voulez vous battre, soit.
A cela j'adhère pleinement et m'en trouve tout à fait enchanté.
Ceci étant vous ne m'avez pas répondu. Qu'avez-vous à mettre en jeu ?
Et ne me répondez pas une niaiserie du genre "l'honneur" ou quelque autre absurdité sans valeur.

Que le plaisir de batailler soit total !


Bon sang, comme avec Rylionette, Umbre s'embrigade tout seul dans un jeu de déments. A quelques détails près (non négligeables néanmoins), il se croirait presque face à un vrai damoiseau de fable. Au point qu'il en vient à se demander si la folie de Luisandre ne cache pas autre chose que de "vulgaires" dédoublements de personnalités. Il y a peut-être quelque chose à fouiller là-dedans. Cette schizophrénie si rafraîchissante dissimule-t-elle une énigme plus vaste ? Ce serait chic et choc. A voir, donc...


Puisque vous êtes l'offensé, je vous laisse la première passe.

Grand prince en apparence (ou respectueux des règles), le Masque s'offre avant tout un de ces délices tactiques qu'il adore.
Ce type d'attitude a toujours le don d'énerver l'adversaire. Et un adversaire énervé, c'est un adversaire qui bafouille.



Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

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