Bienvenue dans le forum de Korsyne
Le marché

Vers le Passages de Brumes

Où l'Eternité passe son temps
[important]
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Sujet lancé par Narrateur
Le 10-02-1508 à 21h40
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Posté par Léonal,
Le 13-03-1508 à 22h45
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Narrateur

Le Dhiwara 10 Fambir 1508 à 21h40

 
***
Plusieurs légendes circulent sur cet endroit.

Si vous voulez les vérifier, personne ne vous y encouragera.
On tendra timidement le doigt vers la plus sombre des branches de la Grande Etoile, celle qui mène vers les ruelles effacées du marché.
Et au plus profond de ce dédale, vous tomberez peut-être sur le Passage des Brumes.

On dit qu’ici, nul ne peut prétendre à s’orienter correctement.


La Voix est muette, la Vision est aveugle, la Veille est vaine.
La fumée de Carnine est opaque, elle y dissimule les intrigues.
La monnaie n’y est pas sonnante, elle se glisse en murmures de la bouche subtile à l’oreille attentive.
Rumeurs et ragots remplacent l’or et le cuivre, secrets et mystères y sont plus dangereux qu’une lame rétractable.

De coutume, on salue l’étranger.
« Bonjour », lui dit-on,
« et bienvenu dans le Passage des Brumes.
Puisses-tu ne pas t’y perdre.
».
Un simple avertissement écrit sur une plaque murale, qui ne masque aucune menace.
Un conseil qu’il vaut mieux suivre pour ne pas s’étouffer dans cette fumée dont vous pourriez vite devenir le feu.
***


***

***


***
On dit aussi que quelque chose y sommeil.

Sur son berceau éternel fut bâtit la Passage.
Le lieu se voile de brumes à chaque expiration du dormeur enseveli.
Les rares visiteurs y sont discrets et étranges, aucun ne s’y aventure la nuit.
On chuchote ci et là que les vapeurs rendraient folles, qu’elles adopteraient une couleur indescriptible sous la lumière des Lunes.
Un contact, une inhalation suffirait alors à affoler l’esprit qui serait assaillit par des visions anarchiques et bouleversantes de pays inconnus.

Les enquêteurs n’y ont jamais rien trouvé et beaucoup n’accordent aucun crédit à ces boniments.
Mais comment expliquer les disparitions ?
Les crises de folies ?
Comment justifier l’abandon du passage ?
Comment ignorer le souffle rauque et lointain que perçoivent les visiteurs.

On dit que les chats y dévorent les loups.
Que le soleil n’y réchauffe pas.
Que la raison s’y égare.
Que le temps ne s'y écoule pas.

Le Passage des Brumes n’est pas rassurant.

Il n’accueil personne à murs ouverts.
Pourtant, quelqu’un s’y montre depuis une Eternité.
Un chercheur. Un érudit que certains connaissent sous le nom de « Maliss ».

On dit que l’élu de Grior y habite, mais personne n’ose l’affirmer.

Si les légendes sont nombreuses sur le Passage des Brumes, il en existe encore plus sur les dirigeants de l’Ordre.

Prophète, voleur, vagabond.

On dit bien des choses sur la cicatrice de Korsyne.
Mais vous, qu’en direz-vous ?
***


 
Léonal

Le Dhiwara 10 Fambir 1508 à 22h14

 
*** Bonjour et bienvenu dans le Passage des Brumes. Puisses-tu ne pas t’y perdre. ***


Une silhouette déglutit.

La ligne sombre et embrumée de la cicatrice de Korsyne s’allongeait vers l’inconnu droit devant lui, seule et abandonnée de tous. Aussi loin que la vue permettait de voir, une épaisse fumée rasante couvrait le sol en glissant lentement. Une impression sinistre s’empara de Léonal lorsqu’il tendit le cou en avant pour tenter de confondre des fantômes imaginaires aux figures angoissantes, mais il ne s’agissait là que de sculptures ou autres défauts de maçonnerie. Du moins l’espérait-il.
Ses recherches débouchaient ici, dans le royaume des bruits de couloirs, dans cette terre d’incertitude ignorée. De multiples bouches à son oreille, les informations l’avaient conduit au fond de cette fameuse branche de la Grande Etoile qui, il pouvait maintenant en attesté, ne gardait rien de son éclat de jadis. Croyant entendre un miaulement à quelques pas il sursauta comme un enfant et s’il avait eut une couverture il l’aurait sans nul doute monté à hauteur de ses yeux. Alors que le Suivant redoutait sa propre ombre, il devait se résoudre à pénétrer dans un lieu que certaines trognes peu recommandables de la ville avait désigné en réprimant un frisson. D’un geste fébrile, il rabaissa sa grande capuche et reboutonna sa cape, bouclier risible aux vues de ce que l’on racontait sur le Passage des Brumes. Mais bon, Léonal avait au moins de son côté la discrétion et la vigilance, deux atouts qui manquent souvent à la main du Nelda moyen.
Rien à gauche, ni à droite. Personne dans le pâté de maison, pas un bruit, pas un chat…

Tandis qu’il tentait en vain de se fondre dans ce paysage inquiétant, il contacta Ellana télépathiquement.


 
Narrateur

Le Luang 11 Fambir 1508 à 19h15

 
***
Dhiwara.

Fin d'après-midi.
Le premier soleil commence à décroitre en embrasant la pierre antique dont sont constitués les bâtiments du quartier.
Un silence terrible règne aux abords du Passage.
Nul être vivant ne donne signe de vie dans les alentours.
Un voile blanchâtre recouvre le sol en stagnant.
Des ombres grotesques donnent l'impression de s'agiter au fond de ce tunnel fait de pierre et de fumée.

Léonal est seul face au Passage des Brumes dont il pourrait presque entendre l'appel...
***


 
Léonal

Le Luang 11 Fambir 1508 à 21h47

 
Ellana ne viendrait pas tout de suite. Léonal, lui, ne pouvait pas attendre plus longtemps de peur de progresser dans le Passage à la nuit tombée. Au clair des lunes, sous les miaulements des greffiers abominables.

Fond de passage avec des chats... avec des chats... chats...

FrankyZ dit :
...AVEC... DES CHATS...


En tant que grand connaisseur du folklore Haut Rêvant, Léonal accordait une crainte particulière aux chats.
Ces animaux figuraient souvent parmi les pires manipulateurs, les plus infâmes personnages de contes de la culture Nelda qu'il avait rencontré durant son vagabondage. Tortionnaires, voleurs, espions, despotes, truands... la liste des rôles qu'on leur attribue est aussi longue qu'accusatrice.
Chez de nombreux Neldas, l'allégorie caricaturale du chat ne sert qu'à personnifier un idéal subversif de ceux qui se détournent de l'Ordre. Solitaires, nomades et tricheurs... Mais pour d'autres, dont l'instinct bestial est plus développé, les histoires de chats les ramène sans cesse à l'image de la chaine alimentaire du monde où loup et félin ne sont presque qu'à un maillon d'écart.

***

L'éternel ennemi.
***

Chez Léonal comme chez d'autres, la simple vue d'un chat pouvait conduire à des grognements étouffés, à des babines retroussées, voire, parfois, à des tentatives de castagne sauvage.
Cependant et pour être exact, chez Léonal plus que chez d'autres, la vue d'un chat était synonyme d'une vigilance paranoïaque à tendance (auto!)destructrice. Il n'aimait pas les chats et puis c'est tout ! Mais malheureusement pour lui, il dut se résoudre à avancer dans ce territoire qu'on disait félin et que son esprit inventif n'eut aucun mal à rattacher aux histoires sordides et hérétiques glanées au cours de ses errances.
Une répulsion prononcée qu'il partageait (une fois n'est pas coutume) avec FrankyZ.

Chats de gouttière s'accouplant avec des gargouilles. Engeance démoniaques.
Chats sauvages qui traquait les baroudeurs. Fin du voyage.
Chats-peau-de-paille issus de l'esprit d'artisans dégénérés. Poupée cauchemardesque.


Chats bottés chamarrés et chapeautés !
FrankyZ dit :
CHATSCHATSCHATS.

Chats loupés...

A pas de loup peu assurés, le prédateur qui n'en était pas un s'avança dans le Passage des Brumes, pas complètement sûr de vouloir à tout prix mener à terme ses investigations. Enfin, si ! Il le fallait ! L'avenir de cette affaire dépendait peut-être de cette entrevue avec l'Eternité, et Léonal tira son courage par l'oreille pour se donner la force de marcher vers son destin.

 
Ellana

Le Matal 12 Fambir 1508 à 22h27

 
Ellana avait capté le message de Léonal mais ne savait pas trop dans quelle direction diriger ses pas. Il avait dit "le Passage des Brumes". Tirant son plan de son bagage, elle vérifia son chemin et s'enfonça dans le dédale de ruelles qui jouxtait le marché. Le plan devenait inutile, car l'endroit se révélait être un véritable labyrinthe, de plus en plus obscur.
Elle ressentait la vague angoisse de son compagnon d'aventure, mais n'en discernait pas la cause.Quoi que l'obscurité et l'ambiance même de l'endroit auraient suffi à flanquer la chair de poule à des caractères mieux trempés que le sien.
Peu rassurée, elle tenta un contact télépathique.


Léonal?


 
Narrateur

Le Merakih 13 Fambir 1508 à 19h16

 
***
Sans qu'elle puisse l'expliquer, le hasard sans doute mais rien n'est moins sûr, Ellana s'était échouée devant un passage brumeux dont l'entrée était flanquée d'une plaque mystérieusement préventive.

A la fois bienveillante et inquiétante.

Quelques mètres plus loin à l'intérieur de la ligne obscure.

Léonal avançait en tremblant car même s'il se savait caché aux yeux de tous dans les ombres de la voie, il ne pouvait s'empêcher de penser que les ombres, elles, continuaient à le voir.
Et tandis que ses sens cherchaient avec un acharnement paranoïaque la trace du plus petit greffier, il capta une pensée télépathique.
***


 
Léonal

Le Merakih 13 Fambir 1508 à 19h57

 
Léonal restait en stationnement accroupi entre une tonneaux pourrit et une grande roue cassée, le visage levé vers le faîte des toits où il avait crut apercevoir un chat perché, médisant et menaçant. Mais il n'y avait rien sur les gouttières. Il n'apercevait pas non plus derrière les gargouilles la forme d'un chat latent se dessiner sur la lumière descendante du jour ("lumière" lui parut d'ailleurs être un grand mot).

FrankyZ dit :
TE PISSES PAS DESSUS GAMIN ET ACTIVES, J'AI PAS ENVIE DE JOUER AU CHAT ET A LA SOURIS DANS CE COIN.


Ouais... t'as chacré... ahem...sacrément raison.

Si la bafouille le détendit un petit, le contact télépathique inattendu le fit carrément paniquer. Il sursauta si fort qu'il en renversa la roue, se cogna la tête contre le rebord d'une fenêtre et étouffa à peine un cri de terreur et de douleur. Mains plaquées sur sa gueule à la manière d'un enfant, ses yeux roulèrent de droite en gauche en esquivant une goûte de sueur qui glissa avec réticence le long de sa truffe.

Ella... Ellana ? Je viens à peine de... rentrer dans le Passage je... suis quelques mètres devant, face à une statue murale qui me regarde d'un drôle d'oeil, entre des débris divers, et je le crains épié par autre chose que de la pierre... vous...vous êtes loin ?

FrankyZ dit :
GROUILLES TOI MACHINE, PAS ENVIE DE MOISIR ICI.


Léonal massa sa bosse douloureuse du bout des doigts et donna un petit coup de pied à son Mou, loin des grandes savates habituelles bien trop bruyantes pour qui essaye de se recacher après le raffut dont il s'accusait.

 
Ellana

Le Merakih 13 Fambir 1508 à 21h45

 
Ellana avisa la plaque sur le mur...
Citation :
bienvenu dans le Passage des Brumes

Eh bien, voilà qui était de meilleur augure!
Citation :
Puisses-tu ne pas t’y perdre.

Là les choses se gâtaient.

Les sens en éveil, elle perçut la réponse de Léonal et le grand trouble qui semblait être le sien. Rassemblant son courage, elle s'avança dans le passage, en direction de la pensée reçue.


Je suis juste à l'entrée de la ruelle, j'arrive. Si vous entendez des pas, n'ayez crainte, ce sera moi. Mais vous devez vous tromper, il n'y a pas un chat ici...

dit :
Et toi le pas poli, sois un peu plus aimable avec mon amie symbiosée! Tu attends dans le noir, et alors? Y'a pas de quoi fouetter un chat!


La moue roulait des yeux furieux, et Ellana dut la calmer d'une patte apaisante.
Elle fit encore quelques pas et découvrit enfin Léonal, tremblant et meurtri, plaqué contre son mur.


Seriez-vous blessé mon ami?

 
Léonal

Le Merakih 13 Fambir 1508 à 22h23

 
Ah ! Euh... hein ? Enfin pardon, comment ? Blessé, non, je ne le suis pas. Je me suis cogné mais c'est sans gravité. Euh... merci de vous inquié...

FrankyZ dit :
TU RISQUES JUSTE DE DEVENIR PLUS CON. ET TOI LA CHIARDE TU ME DIS PAS CE QUE JE DOIS FAIRE ET Y T'ARRIVERAS PAS DE BRICOLES.


La ferme ! Arrêtes tes bêtises, tais-toi ! On est pas là pour se brouiller avec les gens mais pour trouver des réponses aux questions qui torturent l'Ordre alors garde tes commentaires idiots pour les abrutis que ça intéresse !

FrankyZ dit :
C'EST CE QUE JE FAIS JUSTEMENT


Je... tu...

Léonal contracta ses mains en direction de son Mou tel un étrangleur au dessus du lit de sa victime, mais se retint de commettre un acte certes pas criminel mais terriblement inapproprié. Probablement la peur, pensa-t-il après coup. La présence d'un autre Nelda à ses côtés lui gonfla la poitrine de courage, si bien qu'un instant il oublia cette vision fugitive du félin assoiffé de sang (de SON sang). Le Suivant se releva complètement et sourit à Ellana dans une grimace mal assurée mais soulagée.

Je suis fort aise de vous voir, Ellana. Je vous prie de croire à mes sincères excuses, à NOS excuses à tous les deux. Ahem... si, euh, ça ne vous fais rien par contre, euh, et sans chercher à briser les règles de l'étiquette je vous assure, je souhaiterais remettre toute discussion superflue à plus tard car je suis aussi pressé d'obtenir cet entretient avec l'Eternité que de quitter son territoire. Si l'on peut appeler ça "son" territoire. Aussi, je vous invite à me suivre dans ce dédale rectiligne et surtout, oui oui surtout, à tenter de vous faire aussi discrète que moi.

Dans un geste habile que l'on n'aurait pas put soupçonner chez ce benêt, et sans attendre vraiment de réponse, le peureux se plaqua contre une paroi et commença à se glisser de nouveau vers le fond du Passage. Son museau réapparut quelques mètres plus loin entre deux grandes planches appuyées contre un mur.

Par ici.

Ellana saisit son déplacement jusque sous un balcon projetant une ombre favorable.

Enfin...je crois.

 
Ellana

Le Merakih 13 Fambir 1508 à 22h42

 
Un instant amusée par l'air absolument outré de sa Moue, Ellana se fondit dans la nuit à la suite de Léonal, d'une démarche souple et ...féline. Arrivant sous le balcon derrière lui, elle lui souffla à l'oreille

Vous êtes sûr que c'est bien ici ? On vous a donné un plan, une adresse quelconque?

Le sursaut de surprise de Léonal au contact de son souffle sur ses poils lui confirma qu'elle avait trop bien réussi à suivre son conseil de discrétion

Désolée...

dit :
Non mais je te jure on est pas aidées! Un grossier personnage et un froussard! Ah, tu as bien choisi nos partenaires!!


Bon, maintenant ça suffit Prin'cess! La remarque de Léonal vaut aussi pour toi!

Elle plissa les yeux dans une vaine tentative de percer l'obscurité qui s'étendait devant eux.

 
Narrateur

Le Julung 14 Fambir 1508 à 21h40

 
***
Ni adresse, ni plan.

Les seules indications que Léonal avaient ne se pointaient pas du doigt à la lumière du jour.
On y faisait référence dans les bars éloignés lorsque la nuit approche, de préférence attablé dans un coin sombre.
Tout ce qu'il savait, c'est que quelque part dans le Passage des Brumes l'Eternité passait son temps.
Rien de plus.

Les deux neldas continuèrent d'avancer, incapables de s'orienter exhaustivement dans cette ligne certes droite mais plongée dans un monde où bien des choses semblaient différentes.
Leurs sens à l'affût de la moindre émanation provenant de cette atmosphère étrange percevaient ci et là des signaux difficiles à interpréter, car troubles.
Croyaient-ils voir une forme se mouvoir près de leurs jambes ou s'agissait-il vraiment d'une créature rampante échappée de l'éther ?
Se cachait-on dans les recoins des bâtiments pour les observer ou leur esprit n'embrumait-il de paranoïa ?
L'un comme l'autre, Léonal et Ellana ne purent s'expliquer cette impression dérangeante, cette sensation pesante de s'avancer à chaque nouveau pas un peu plus profond dans la gueule du loup.

Débris... linge en lambeaux... vapeurs...

Plus ils s'enfonçaient et plus ils doutaient de trouver d'autres résidents que l'abandon et l'oubli.

Puis... comme si le destin lisait dans leur pensée, ils finirent par arriver au bout du Passage des Brumes et se retrouvèrent face à une impasse.
Ou plutôt devant une entrée.
La Cicatrice se terminait en effet par une grande porte à double battant recouverte d'une peinture bleu nuit rongée.
Plusieurs mètres au dessus se dressaient les vestiges d'un grand et beau manoir délaissé.
Vitres brisées... toiture ravagée... murs lézardés...
Mais les deux indiscrets n'eurent pas le temps d'apprécier la façade car déjà leur regard craintif s'accrochait au heurtoir inquiétant.
***

***



***

***
Inquiétant ?

Le mot est faible pour tout dire.
Une fumée chaude fuyait par les naseaux de la tête hideuse et s'ils ne purent pas en jurer à cet instant précis, il n'en resta pas moins la sensation effarante que le visage cauchemardesque les fixait.
***


 
Léonal

Le Julung 14 Fambir 1508 à 23h10

 
Ahem...

Remarquable commentaire, songea-t-il depuis la dernière tranchée de courage où son esprit s'était réfugié suite à la déferlante de terreur.

Bon... je crois que nous y sommes alors, hein ?

Il fit pivoter son visage livide vers Ellana et abaissa sa capuche sans dégager se dégager la tête du creux des épaules. Le géant se tenait voûté et se tordait les mains en tous sens pour contenir l'anxiété qui tentait de l'étouffer. Mais bon sang, dans quoi s'était-il encore fourré ! Qu'est-ce qui lui avait prit de s'aventurer dans ce trou alors que Cent Visage pouvait surgir à n'importe quel moment dans un environnement aussi... cauchemardesque !
Léonal épongea son front humide d'un revers de manche sans oser regarder l'horrible visage doré en face. Ah ça, la gargouille n'avait rien a envier aux terribles apparitions de son innommable tortionnaire chimérique. D'ailleurs, c'est avec un mélange d'horreur et d'impatience que le Nelda s'attendait à voir surgir de nulle part une silhouette morbide portant autour du cou un panneau avec marqué dessus " Léonal ", et qui l'inviterait aimablement à le suivre dans un fiacre non homologué pour faire une petite balade.


Bon allez, pensa-t-il, tu dois te montrer fort et surmonter cette foutue peur !

FrankyZ dit :
OUAIS.


Faire abstraction de toute crainte ! Tu connais les cauchemars mieux que personne pour en être la victime récurrente !

FrankyZ dit :
'XACTEMENT.


Tu ne peux avoir peur de ce que tu peux rationaliser. Tout ceci n'est qu'une mise en scène, vous n'êtes que les victimes d'un tissus idiot de mensonges et de rumeurs largement amplifiés par une population croyante adepte de ce genre d'inept...

FrankyZ dit :
AAH !


AH !...
"Ah" quoi ?
FrankyZ dit :

J'AI CRU VOIR UN CHAT. J'TE JURE, UN GROS. AVEC DES DENTS COMME DES PUTAINS DE COUTEAUX !


Des chats ?... des... chats...


Léonal s'affaissa encore plus. Si un trou de souris avait put accueillir sa carcasse démesurée il s'y serait glissé sans l'ombre d'une hésitation. Mais voilà, le seul endroit par lequel il pouvait fuir ces hallucinations, cet imaginaire débordant magnifié par la peur, se dressait devant lui. Sortant de sa rêverie, il avisa Ellana et lui chuchota.

Euh... vous croyez qu'il suffit de frapper à la porte pour qu'on nous ouvre ? Je veux dire, les lieux ont l'air abandonnés, mais si l'Eternité vit là, ou alors y passe du temps, enfin bref s'il s'y trouve, nous ferions peut-être mieux de nous annoncer, qu'en dites-vous ? Je veux dire, euh, ça me paraîtrait plus correct. Mais, euh, faudrait pas que l'on mette trop longtemps à nous ouvrir parce que cet endroit me donne de plus en plus la chair de poule.

 
Ellana

Le Vayang 15 Fambir 1508 à 13h03

 
Ellana, comme hypnotisée, fixait le heurtoir diabolique. Croyant percevoir un bref mouvement de paupières de la part du masque grimaçant, elle recula d'un pas, la patte cramponnée au bras de Léonal, et balbutia

Il... il nous regarde! Ses yeux ont bougé! Voyez le sourire démoniaque qui se dessine sur ses babines. Il vient de darder sur nous une langue de serpent...

dit :
Tu ne vas pas t'y mettre toi aussi? Ce ne sont que les volutes de fumée de Carnine qui flottent, comme la prétendue fumée qui lui sort des naseaux! Et si tu veux mon avis, la bête a une haleine de chat-cal!


La Moue jubilait, en regardant en biais Léonal et FrankyZ qui semblaient se ratatiner à chaque évocation féline.
Ellana, se ressaisissant, rougit, lâcha le bras de son compagnon d'infortune, toussota d'un air gêné.


Ahem! Bon, qu'attend-on pour frapper à la porte?

 
Léonal

Le Vayang 15 Fambir 1508 à 13h07

 
Hem hem...

Léonal rougit. Puis il... toqua ?

 
Ellana

Le Vayang 15 Fambir 1508 à 13h15

 
Le souffle court, les yeux écarquillés, les deux Neldas entendirent le son se répercuter à l'intérieur de la bâtisse, comme un roulement de tonnerre. Leur poil commençait à se hérisser, et ils osaient à peine se regarder l'un l'autre. L'écho des coups de Léonal n'en finissait plus de mourir.
Puis le silence s'installa, terrible.
Un silence de mort.
Un silence qu'osa enfin rompre Ellana.


"Ils"... "ils" ont entendu, vous croyez ?

 
Narrateur

Le Matal 19 Fambir 1508 à 19h53

 
***
Le battant sur lequel était accroché la tête de chimère s'ouvrit, et le visage de cauchemar disparut dans les ténèbres intérieures du bâtiment.

Quelques secondes de silence.

Puis une Nelda filiforme surgit des ombres profondes du Manoir pour s'immobiliser dans l'encadrement de la porte.
Elle revêtait une tunique de matamore noire couturée de mille filets d'or qui contrastait à merveille avec un pelage aussi pure que la neige, un pantalon proche du corps tout aussi sombre qui souligne somptueusement le galbe de ses jambes, et des bottes à ourlets de cuir.
Malgré un franc sourire avenant, les deux poussiéreux pouvaient y percevoir une grimace carnassière de prédateur impitoyable qu'un geste de main discret vers l'une des nombreuses dagues accrochées à la ceinture de la femelle rapprochait de la mise en garde.
Ses yeux rouges se posèrent tour à tour sur Léonal puis Ellana, puis sur Ellana et Léonal.
Sans rien dire, elle effectua une large révérence, parfaite, et se fendit pour inviter les curieux à pénétrer dans l'endroit.

Contre toute attente, le lieu était aménagé, même richement meublé, et ne souffrait ni d'abandon ni d'un manque d'entretien.

Dallage et colonnes en marbre noir, arcs dentelés, mobilier sans âge, tentures des temps anciens...

Les quelques bougies rouges qui se dressaient ci et là ne diffusaient qu'une lumière tamisée, insuffisante pour que les deux hôtes provisionnels réussissent à dessiner du regard les contours de la grande pièce où on les faisait patienter.
Des bruits de pas légers claquèrent dans une ombre sur leur gauche.
Un trait de lumière verticale incisa l'obscurité lorsque la Nelda ouvrit une porte pour y glisser quelques mots étouffés.

Une voix s'échappa alors par l'entrebâillement et se répercuta dans l'esprit d'Ellana et de Léonal.

Réfléchis avec lenteur, mais exécute rapidement tes décisions.

La Nelda à l'air bravache s'inclina respectueusement et ouvrit grand la porte en souriant avec fanfaronnade, comme pour défier les visiteurs d'oser la franchir.
***


 
Léonal

Le Julung 21 Fambir 1508 à 19h56

 
Un frisson parcourut la salle quand Léonal entendit cette voix. L’entretient n'avait pas encore commencé que le Suivant se savait déjà battu par Grior. Non pas qu'il doutait (trop) pouvoir obtenir les réponses aux questions qu'il se posait, mais la phrase solitaire jetée dans la marre de son esprit y fit de telles vagues de panique rhétorique que Léonal se mit à transpirer. A contrario, sa gorge s'assécha alors qu'il réfléchissait à la meilleure façon d'entamer la discussion. Sa langue râpa plus qu'elle humidifia ses lèvres, puis il se décida à franchir cette porte en fuyant du regard la Nelda qui s'y postait.

 
Maliss

Le Julung 21 Fambir 1508 à 21h04

 
***
Maliss, l'Eternité du Rêve, patiente de l'autre côté.

Assis en tailleur à même le sol au milieu de parchemins étalés, le savant continue de fixer quelques secondes une boite à musique muette avant d'en fermer le clapet.
Il la pose devant lui d'un geste félin et porte une attention parfaite à celui qui franchit la porte.

Ses yeux clairs brillent comme deux orbes enflammées au centre de l'obscurité.

D'un moulinet distrait il banit sa gardienne et invite son, ses invités à s'assoir sur des canapés rouges tout à faut moelleux.
Des pâtisseries au miel attendent non loin sur un plateau d'argent qu'une patte gourmande les arrache à ce triste sort attentiste.
Un encens délicat dilue l'odeur de Carnine qui s'échappe d'un magnifique calumet sculpté.

Si on fait le vide autour d'un souvenir,
il ne reste plus rien que ce souvenir dans l'infini qu'on a,
et ce souvenir devient l'infini.
Ainsi le souvenir du bonheur n'est plus le bonheur, mais le souvenir de la douleur est une douleur infinie au centre d'un vide sans frontière.

Prenez place et goûtez un gâteau.

***


 
Ellana

Le Vayang 22 Fambir 1508 à 06h12

 
*** Ellana inspira profondément, et, affichant plus de témérité qu'elle n'en ressentait, entra à la suite de Léonal dans la pièce d'où émanait le son aigrelet d'une boîte à musique.
Passant devant la Nelda qui les avait annoncés, elle inclina brièvement la tête en guise de salut ou de merci.
La pièce où ils se tenaient alors était obscure, et hormis les yeux de l'Eternité qui réfléchissaient la moindre parcelle de lumière, on n'y voyait guère. Le temps que ses yeux s'accoutument au changement de luminosité, Ellana huma l'air chargé d'une délicate fragance de Carnine de la meilleure qualité, ainsi que du parfum entêtant du miel.
L'Eternité ayant pris la parole, et la Disciple rêvant ne sachant comment se comporter face à elle, elle décida de calquer son attitude sur celle de Léonal. Elle gratifia néanmoins le Vénérable d'un genre de gracieuse révérence qu'elle espérait appropriée. ***


 
Léonal

Le Vayang 22 Fambir 1508 à 18h25

 
FrankyZ dit :
PUTAIN C'EST PIRE QUE CE QUE JE CROYAIS. LAISSES TOMBER. TERMINE. AUCUNE CHANCE QU'UN BRANLOS COMME TOI COMPRENNE CE QU'UN MEC COMME LUI RACONTE. T'ES FOUTU. IL Va tE BAISER ET TU SERAS MÊME PAS CONTRE.


Lafermelafermelaferme ! La vache, j'ai à peine compris ce qu'il vient de dire ! Pas la peine d'en rajouter.
FrankyZ dit :

PANIQUE PAS JUS de COUILLE. ON VA SE LE FAIRE CET ENFOIRÉ. TOI ET MOI. J'AI PAS TRAINE MON CUL IMBERBE JUSQU'ICI POUR RIEN CAPTER.


D'accord, d'accord ! Mais de quoi il parle ?!

FrankyZ dit :
FAIS UN EFFORT PISSEUX. DANS Le MILIEU ON DIT QU'IL PARLER PAR ÉNIGME ALORS SECOUE TON SAC A CERVELLE.


Léonal baissa les yeux vers son Mou, toujours positionné dans l'ombre du nelda, et acquiesça d'un signe de tête qu'il espéra discret. Charades et devinettes constituaient après tout son quotidien de docteur de l'esprit car, en effet, tous ses (rares) patients souffrant de divers maladies mentales et oniriques manifestaient des troubles de la pensée et donc de son expression.

Il n'y a rien de normal dans le fait de parler par devinettes.

Ce qui signifia une chose aux yeux fuyants de Léonal : Maliss était psychiquement anormal.
Loin de posséder le talent de ses pères spirituels (Nabat de Trézine et Maeth des Lunes pour n'en citer que deux), ainsi que leur excentricité, le Suivant ne put affirmer que l'élu de Grior fut fou. Et puis pour être honnête, il préféra ne pas y penser. Pourtant, les doctrines sur l'étude (l'éloge) de la folie crées par Nabat et Maeth lui revenaient à l'esprit avec la vélocité d'un cheval hystérique. Pour faire simple, l'un disait : " Il faut exploiter la folie pour lui faire atteindre un seuil paroxysmique de rupture." ; alors que l'autre affirmait :" il faut exploiter la folie jusqu'à lui donner une raison." Finalement, s'il avait apprit une chose sur la folie et les troubles oniriques c'était que le meilleur moyen de les traiter était de les comprendre ; et, bizarrement, pour en arriver là il fallait souvent les soutenir mais, et surtout, ne pas les craindre.

Il voulut se masser les tempes mais se retint.

Oui, une idée lui parut bonne pour la suite. Il décida de prendre une distance médicale avec Maliss, de la considérer comme un patient afin de rassembler son courage et sa lucidité autour d'un professionnalisme solide.

Léonal relâcha ses épaules et se décontracta d'un seul coup. Il coucha sa grande boite sur le sol et s'enfonça dans un coussin en croisant mains et jambes avant de s'exprimer d'une voix claire et patiente.


Ce que vous voulez, c'est que je prenne vraiment un gâteau ? Que représente-t-il pour vous, ce gâteau ?

FrankyZ dit :
AH LE CON.


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