Bienvenue dans le forum de Le Puits des Souvenirs
La Maison Ilmiens

Visite impromptue

Page [1]
Détails
Sujet lancé par Vernor Cereus
Le 19-10-1508 à 09h44
6 messages postés
Dernier message
Posté par Narrateur,
Le 23-10-1508 à 22h05
Voir
 
Vernor Cereus

Le Dhiwara 19 Otalir 1508 à 09h44

 
*** Après une bonne nuit de sommeil, bercé par le bruit du vent dans les arbres, Vernor entreprend de réunir ses affaires et de se diriger vers la Maison Ilmiens. Le Tchaë a jeté son dévolu sur celle-ci en particulier après s'être rendu qu'une lumière surnaturelle émanait d'entre ses murs, au coeur même des ténèbres de la nuit. C'est donc décidé à percer ce mystère en même temps que d'en apprendre davantage sur cette étrange clairière, dont il est maintenant persuadé que c'était un ancien lieu de villégiature Nemen, qu'il approche à grands pas de cette ensemble de huttes assemblées en une improbable construction d'artiste.

Arrivé devant la Maison qui lui apparaît désormais presque comme une excroissance naturelle de la forêt par son aspect et les matériaux utilisés, il est repris par un sursaut de doute, et hèle d'une voix hésitante un improbable résident :

Ohé, il y a quelqu'un... ?

Peu de chances pourtant que si âme qui vive il y a, celle-ci comprenne le Rabaän. Qu'importe, il a maintenant signalé sa présence et s'est défait du même coup de ce désagréable sentiment d'être un simple vagabond cherchant seulement à violer l'intimité des lieux. Repérant l'entrée, il s'aventure à l'intérieur de la demeure... ***


 
Narrateur

Le Dhiwara 19 Otalir 1508 à 19h27

 
Quand Vernor entre dans les lieux, il ne peut s’empêcher de s’étonner de nouveau. L’architecture de l’endroit est pour le moins spécial. Le Chercheur met les pieds dans un immense hall circulaire, bâti d’un seul tenant et dont les murs se rejoignent pour former un dôme (comme le laisse entendre son apparence extérieur). De ce dôme pendent une foule de chaînes sombres et anciennes au bout desquelles sont rattachées de superbes lanternes ornées. Bien qu'éteintes la journée, le Tchaë ne peut s'empêcher d'en conclure que c’est à elles que l’on doit l'éclairage nocturne. Mais ce n’est pas ce qu’il y a de plus surprenant dans cette pièce unique, absolument vide de tout mobilier ; une grande table de bois sombre mis à part.

C’est que, dans le mur de gauche, de bas en haut, apparaissent d’énormes trous sculptés, comme autant de grottes ou de couloirs menant très certainement à ces huttes qui s’amoncèlent sur cette salles principale. Les trous les plus en hauteur sont facilement accessibles au moyen de petits escaliers charmants, longs et étroits.
Cette maison n’a rien à envier aux fantasmes architecturaux des poussiéreux les plus imaginatifs. Il se trouve là dans une sorte de havre mi-arboricole mi-troglodyte duquel s’échappe une impression forte d’harmonie avec le monde naturel. Comme si la demeure était bel et bien une constituante de la forêt…

Mais malgré la beauté et le merveilleux de cette bâtisse, Vernor ne peut s’empêcher de ressentir le vide foudroyant qui l’habite…


 
Vernor Cereus

Le Matal 21 Otalir 1508 à 13h02

 
*** Le Tchaë reste un long moment ébahi par le décor qui s'offre à lui, et c'est plus particulièrement les lanternes qui descendent du dôme, merveilles de savoir-faire et d'art, qui sont la source première de son étonnement. Il lève les yeux pour mieux les contempler, et s'imaginer leur mécanisme original.

C'est beau, oui. Mais terriblement vide... Un léger frisson parcourt l'échine de Vernor. Cette architecture grandiose lui apparaîtrait presque comme le dernier et froid témoignage d'une gloire passée, d'un génie oublié, abandonné aux portes du temps. Résolu à dépasser l'appréhension naturelle qui le saisit pour percer un peu plus les mystères de ce lieu, il s'engage avec circonspection dans l'un des escaliers qui mènent à une entrée en hauteur, point de départ d'une déambulation à travers les couloirs de la demeure...

Si les anciens propriétaires ont laissé quelque chose digne d'intérêt ici, il le trouvera, il s'en fait le serment. ***


 
Narrateur

Le Matal 21 Otalir 1508 à 17h32

 
Quand Vernor s'engage dans le boyau sombre, il ne s'imagine pas encore perdu au milieu d'un surprenant labyrinthe. Le Confrère découvre le Maison Ilmiens et son prodigieux réseau de couloirs, de salles et d'alcôves en tout genre. Le cheminement demande de la patience et de l'ingéniosité, tant est complexe la toile architecturale. Les sillons larges et circulaires taillés dans cet étrange matière (qui évoque un savant mélange de bois et de pierre) aboutissent à des séries de chambres et d'appartements aux dimensions variées. De discrètes mansardes à de confortables logements, il y a de tout, mais essentiellement de quoi dormir. Au total, cette série d'habitations donne la possibilité d'accueillir une petite dizaine de personnes.

A force de marcher dans ces galeries, toujours plus enchevêtrées, le Tchaë aboutit sur des pièces qui attirent davantage son attention. Dans ce qu'il devine être un autre quartier de la Maison, il découvre une petite bibliothèque raisonnablement fournie malgré sa petitesse, malheureusement en mauvais état. Les ouvrages, à son grand désespoir, sont tous en Nemen.
Jouxtant la dite bibliothèque, un ancien bureau ouvre ses portes. S'y s'entassent quelques oeuvres d'art intrigantes et des tas de papiers, des dossiers et divers registres. Face à la fenêtre, le portrait ruiné d'un Nemen au port noble attire son attention. Mais bien décidé à poursuivre son exploration avant de s'arrêter sur le détail de chaque salle, Vernor découvre dans la foulée d'autres appartements qui, ceux-là, ne sont pas des chambres d'hôtes.

Six chambres, toutes durablement habitées à en juger par leur mobilier et les décorations. Lits, commodes, armoires et nécessaires de toilette sont encore pleins d'affaires inusitées. Le tout composé dans le raffinement d'un bois vert sombre et solide aux nombreuses gravures et arabesques décoratives. Une famille vivait là, à n'en point douter.

Encore plus loin, plus profondément, le Confrère révèle une très grande cuisine, aujourd'hui abandonnée. Quelques plats dorment, de la nourriture et des épices pourrissant dans le fond des chaudrons et des casseroles. Ici, beaucoup de plantes ont proliféré pour venir séjourner dans les recoins les plus sombres de la pièce et envahissant progressivement les lieux. A quelques mètres, la bâtisse s'ouvre également sur une serre extravagante, dans laquelle la nature a repris ses droits et a pourfendu la toiture de verre pour regagner la forêt. Vernor en vient à se dire que c'était là son destin et que rien ne s'y prêtait plus que dans cette demeure.

Pour clore son premier tour d'horizon, le Tchaë passe par un ancien salon, encore très plaisant malgré l'âge, et le vestige d'une station thermale aux bains d'eau chaude dont il ne reste aujourd'hui que des bassins vides. Lorsqu'il emprunte une dernière coursive, c'est pour revenir inconsciemment à son point de départ et pour considérer avec un peu d'amertume ses douleurs aux pieds...


 
Vernor Cereus

Le Merakih 22 Otalir 1508 à 21h39

 
*** Après ce premier tour d'horizon riche en enseignements, force est pourtant de reconnaître que Vernor n'a plus les jambes de sa prime jeunesse. Les pieds légèrement endoloris par une marche dont il n'aurait jamais pensé qu'elle l'aurait entraîné à travers un labyrinthe de couloirs et de pièces aussi étendu, il se laisse glisser à même le sol pour les soulager quelque peu et récupérer dans le même temps son souffle.

C'est également l'occasion de passer en revue dans son esprit les endroits de la maison qui ont tout particulièrement retenu son attention, et qu'il devra nécessairement visiter à nouveau, cette fois dans le détail. Car parmi la suite de pièces que renferme la demeure, toutes plus enchanteresses que les autres aux yeux de l'esthète Tchaë - Le spectacle de la serre, véritable métaphore de la force tranquille de la nature l'a tout particulièrement marqué ! - de multiples détails, nichés ici dans des livres, là dans un portrait, potentielles sources d'informations, méritent un examen plus approfondi.

Et puisqu'il s'est fixé pour priorité de mieux connaître les anciens propriétaires de la Maison, leur nom bien sûr, mais aussi leur histoire et ce qu'il est advenu d'eux, c'est tout naturellement qu'une fois ses ressources recouvrées il retourne dans le bureau qui jouxte la bibliothèque pour mieux observer ce fameux portrait, qu'il imagine être celui de l'ancien propriétaire des lieux. Un nom, celui du peintre ou du modèle, serait-il inscrit sur la toile ? Vernor s'approche pour savoir... ***


 
Narrateur

Le Julung 23 Otalir 1508 à 22h05

 
Sous les moisissures, les aléas du temps et de l'âge, sous la poussière, Vernor révèle un peu plus de cette grande pièce fièrement accrochée sur un des murs du petit cabinet. Au toucher, il en déduit rapidement que ce n'est pas de la peinture à l'eau ou à l'huile, mais une matière qui lui est parfaitement inconnue. L'effet est pourtant identique (sinon supérieur), représentant une scène contemplative, profonde dans son propos et virtuose dans sa forme.

C'est en effet un portrait, dont il découvre les grandes lignes et devine la beauté.


***
(hrp/ il est évident que ce triste schéma est juste là pour identifier les grandes lignes. Le tableau est coloré, plein, lumineux et ombragé, etc...en vrai/hrp) ***

Les yeux acérés du Tchaë s'attardent longuement sur la toile, majestueuse malgré la ruine. La prolifération des détails lui rappellent l'art confraternel, friand d'énigmes et de propos dissimulés, de langages multiples et de clins d'oeil obscurs. Mais ici, il ne s'agit pas de la duplicité et des jeux de l'artiste, Vernor a davantage le sentiment de contempler un tableau prégnant de réalisme, de vérité toute faite, abattue et délivrée dans un unique jet de maître.

La complexité et la fantaisie de cette réalité le touche et lui fait un instant croire au fantasme et au mensonge. Il n'en est rien.
Qu'est-ce qui captive le Confrère avant tout ?

Cet homme, noble et digne, tatoué de toute part. Un regard sérieux perdu dans le lointain, une crinière hirsute au sommet d'un crâne haut et inquiet. Dans l'ouvrage sublime de son vêtement, dont il ne reste aujourd'hui rien de vraiment précis, ne subsiste qu'une puissante amulette pendue à son cou et au parchemin attaché à sa ceinture. Des propos y sont gravés, en patte de mouche, quasiment illisibles. Il y a aussi cette fenêtre et la vue qu'elle transmet. Ce ciel blanc qui amène la lumière tandis que la forêt et un bout de clairière "dorment" sur l'horizon. L'esthète grince des dents, car le temps a bien entamé cette partie du tableau. Pourtant, il en est maintenant certain, il y avait là des détails de premier ordre. Il peut encore sentir le dessin et les couleurs oubliées, formes et arabesques entièrement dédiée à la représentation de la nature.

Que regarde ce Nemen ? Que regard-t-il dans la forêt avec autant d'intensité ? N'y a-t-il que ses ruminations intérieures qui lui demandent tant de concentration et provoquent chez lui une angoisse si perceptible ?

Et puis, pour finir, il y a ce petit établis sur laquelle repose la main du patriarche. Un petit plan de travail où s'éparpillent de nombreux outils étranges, de taille et de traitement des minéraux. Cet homme était orfèvre, très certainement, et git là son matériel. Ce qui retient surtout l'attention de Vernor, sur ce minuscule secrétaire, ce sont 6 gemmes brutes aux reflets puissants. 6 gemmes dont une, il en jurerait, renvoi au spectateur une silhouette qui n'est pas celle de son créateur. Le tout est trop flou pour être détaillé.

Dans cette minutieuse analyse, le Confrère trouve finalement ce qu'il cherchait de prime abord. Deux inscriptions. Une, tout en bas à gauche, est une courte phrase en Nemen où figure le nom Gass'Iunne Ilmiens. Les bases-bases que possèdent le Tchaë en la langue lui permettent de comprendre que le tout est le titre de l'oeuvre avec le nom de l'individu représenté. L'autre inscription, en bas à droite, est un simple signe incompréhensible. Purement cabalistique et constituant surement la signature de l'artiste.


Page [1]
Vous pouvez juste lire ce sujet...