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La maison de la famille Nash'dalem fut autrefois, sans aucun doute possible, une maison où il faisait bon vivre.
Des jolies colonnades ouvragées, des grandes pièces aérées aux dallages décorés, des murs parés de rideaux veloutés.
Des jardins aménagés, une superbe fontaine et un bassin merveilleux.
Des canapés confortables et du gros mobilier raffiné.
Des mosaïques, des bas-reliefs et des peintures....

Tout ça était parti. Sous la poussière, avec le temps, avec l'oubli.
La végétation et les cendres avaient pris possession des lieux.
Restait néanmoins cette forte impression de douceur.

Sous les âges de l'abandon, on pouvait deviner les vestiges d'un raffinement et d'un art subtil.
Art de manger. Art de boire. Art de discuter. Art et plus si affinités.
Art de profiter, de jouir, de vivre.

Tel était la signature des Nash'dalem. C'est ce que reflétait leur maison.
Sous la crasse, sous les ruines, sous la tristesse.
Cela se sentait.

Et à force d'errer dans la bâtisse et ses jardins...
Les deux Neldas se mirent à avoir de brèves et étranges sensations.
A sentir ici l'arôme fort d'un grand vin. Là le fumet d'un plat de grand cuisinier.
Ici entendre les accords lointain d'un vieil instrument. Là le froissement de tissus fins.

Comme si il existait encore une vie en ces lieux morts.
Même pour les deux Rêvants il était difficile de dire c'était là un rêve ou la réalité.

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*** Tout ces choses autour de lui, Frallomm essayait de les comprendre. Il revisita chaque pièce, chambre, salle à manger, salle de bain, jardin.

Le Nelda s'interrompit et s'assit. Il essayait de comprendre, de voir...
Ce moment de calme lui fit comprendre que cela ne servait à rien de vouloir VOIR, mais plutôt de ressentir.

Frallomm ferme les yeux et attend. ***

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Calme, concentré, ouvert.
Frallomm était tout cela, installé quelque part dans la maison.
Il avait ressenti ces étranges impression éphémères et diffuses.
Mystérieuses, infiniment mystérieuses...

Calme, concentré, ouvert.
Quelques minutes passèrent et l'Onÿr gardait sa position.
Il eut d'abord la sensation frustrante que cela ne changeait rien.
Et puis, lentement mais surement, eut le sentiment que ces impressions s'intensifiaient.
Imperceptiblement, puis de plus en plus nettement.

Les yeux fermés; calme, concentré et ouvert.
Il eut soudain le sentiment d'être là, au milieu de la vie.
Au milieu de la vie des gens, de la maison, de l'environnement.
Comme si les impressions étaient devenues réelles.

Les bruits, les saveurs, les odeurs.
Elles étaient toutes là, autour de lui. Puissantes.

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*** Frallomm se concentrait pour ressentir ces émotions, chercher à comprendre, pouvoir les toucher.
Mais son Mou avait toujours le don de casser l'ambiance. ***

*** Les sensations disparurent petit à petit, jusqu'à disparaitre totalement. Le Nelda se réveilla et partit à contre cœur.

Mais il comptait bien revenir plus tard. ***