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Le Puits

Le chant des souvenirs

Un passé trouble éclairé ?
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Sujet lancé par Herran
Le 08-09-1509 à 00h29
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Posté par Herran,
Le 19-10-1509 à 21h29
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Herran

Le Matal 8 Saptawarar 1509 à 00h29

 
HRP : Herran va sûrement faire le tour de la clairière, en passant par les maisons avant de revenir au puits, mais un sujet unique me semble plus commode. Je considère qu'il est seul dans le lieu-dit pour la durée du RP, donc merci aux PJ de ne pas poster dans ce sujet ;).

*** Sitôt entré dans la clairière, Herran eut cette étrange sensation, celle qui vous prend lorsque l'on pénètre un lieu et que le silence s'abat sur vous, quand bien même le dit-lieu n'est qu'à quelques mètres du tumulte...
Le silence... Le calme... Le Tydale resta un instant immobile, savourant ce moment de plénitude. Il lui semblait revivre ces instants de communion avec la Dame, instants qui ne s'offraient à lui que par l'entremise de la méditation ***

*** Hors du temps, hors de l'espace, ce lieux était rempli de mystères, d'histoires, mais aussi de mélancolie, de tristesse...
Herran fut le premier surpris de ressentir toutes d'émotions diffuses, comme autant de fragrances flottant dans l'air...
Il s'avança lentement, balayant du regard l'étrange spectacle qui s'offrait à ses yeux : des maisons, au nombre de quatre, certaines plus en état que d'autres, ça et là du mobilier d'extérieur... Et le puits...
L'Ombre en était sûr : c'était bien celui qu'elle avait vu en rêve, et aux côtés duquel se tenait sa mère décédée... ***

*** Guidé par les signes, Herran se demandait s'il allait vraiment trouver des réponses aux questions concernant ses parents dans ce lieu. Mais après tout, qui ne tente rien n'a rien non ?
Étrangement, il ne voulait pas se rendre près du puits tout de suite... Non, il voulait explorer chaque recoin de la clairière, comme s'il devait rassembler les pièces d'un puzzle éparpillées...
Avisant une première bâtisse sur sa gauche, il décida de s'en approcher, et de la visiter si tant est qu'il le pouvait.
Il faisait nuit, et Herran pouvait voir que la demeure était éclairée... Étrange, personne de devrait s'y trouver...
Mais déjà, la maison Ilmiens se dressait devant lui... ***



Les Chroniques d'Herran

 
Herran

Le Matal 8 Saptawarar 1509 à 20h53

 
*** Avançant sans bruit, à la fois par habitude, mais aussi par prudence, Herran arriva devant la porte principale de la maison Ilmiens.
Sans attendre, il décida de la pousser et de pénétrer la demeure. Une fois à l'intérieur, il referma la porte et entrepris de chercher la source de la lumière qui baignait l'édifice... ***



Les Chroniques d'Herran

 
Narrateur

Le Merakih 9 Saptawarar 1509 à 14h37

 
***

Un grand hall circulaire.
Haut de plafond, large et long.
Le coeur de la Maison d'Ilmiens est un dôme.
Une belle caverne ouvragée.

Tout en teintes de orangés, de verts sombres et de gris.
La salle est déserte, hormis une table au centre.

Il y a également de nombreux trous dans les murs.
Accessibles grâce à des rampes et des escaliers.
Différentes entrées, tunnels et passages.
Vers les autres niveaux de la maison.
Vers d'autres pièces.

La lumière, elle, vient de superbes lanternes.
Des lanternes qui pendent du plafond, accrochées par des chaînes.
Motifs complexes, halos crépusculaires, travail d'orfèvre.
Elles contribuent à la magie du lieu.

Mystérieuse lumière qui berce ce havre.
Révélant au passage de fines arabesques sur les murs.
Ombrageuses, presque invisibles.
Décoration abstraite...

***


 
Herran

Le Merakih 9 Saptawarar 1509 à 21h14

 
*** Herran jeta un regard circulaire pour embrasser toute la pièce. L'architecture, à la fois belle et originale, laissait une impression étrange à son visiteur d'un soir.
La lumière que projetaient les lanternes suspendues au plafond donnaient vraiment le sentiment que la demeure était habitée ***

*** S'avançant vers la table au centre, le Tydale essaya d'analyser son ressenti. De la mélancolie, de l'émerveillement, de la curiosité, mais aussi... Une certaine familiarité...
Sensation étrange que celle qui pris l'équilibrien à cet instant : serait-il possible qu'il soit déjà venu en ce lieu ?.. ***

*** Secouant la tête pour chasser ces pensées, Herran s'avança vers l'un des "trous" qui communiquait avec les autres pièces?
Posant une main sur la rampe, il tendit la cou vers l'orifice et se racla la gorge ***

Est-ce qu... Est-ce qu'il y a quelqu'un ?..


Les Chroniques d'Herran

 
Narrateur

Le Julung 10 Saptawarar 1509 à 09h44

 
***

Le trou, comme ses congénères, est de belle taille.
Plus qu'un trou, c'est une entrée. L'entrée d'un couloir.
Relativement étroit, mais assez haut et visiblement long.

L'écho de Herran se perd dans le passage.
Résonne et se répercute vaguement.
Pas de réponse. Herran est seul.

Quelque part, un battement d'aile.
Un oiseau qui s'envole.
Rien d'autre.

***


 
Herran

Le Julung 10 Saptawarar 1509 à 19h32

 
*** Pas de réponse... Herran était bel et bien seul... Mais alors, pourquoi ces lumières dans la maison ?...
Décidant de ne pas explorer plus avant la demeure sans avoir fait le point sur cette étrange impression de déjà-vu, le Tydale revint dans la pièce principale.
Avisant une chaise autour de la table, il s'essaya, et tenta de faire le vide en lui ***

*** Même s'il n'était pas versé dans les arts de la magie et du flux, Herran avait une bonne pratique de la méditation, laquelle lui permettait de percevoir des choses invisibles ou inaudibles pour qui ne se concentre pas un tant soit peu.
Fermant les yeux, croisant les mains sur ses cuisses, l'Ombre se plongea dans cet état de demi-éveil, les sens aux aguets, ne faisant plus qu'un avec son environnement.
Herran s'efforça de communier avec ce lieu... ***



Les Chroniques d'Herran

 
Narrateur

Le Julung 10 Saptawarar 1509 à 21h16

 
***

Tout d'abord : rien.
Un silence si vide qu'il en est suspect.
Quelques minutes passent dans une insolente quiétude.
Aucun son, aucun bruit, proche ou lointain.

Puis, petit à petit, une impression diffuse envahit Herran.
Il commence à percevoir d'insaisissables sensations.
Des échos, des murmures, des senteurs.
Des présences, du mouvement.
De l'activité, de la vie.

Et pourtant, les lieux sont vides.
Infiniment et terriblement vides.

Réminiscences perdues ?
Dans un océan de mélancolie.

***


 
Herran

Le Sukra 12 Saptawarar 1509 à 11h14

 
*** Seuls les sourcils d'Herran se soulevèrent légèrement pour marquer son étonnement. Il lui semblait percevoir tout un tas de sensations dénotant d'une vie passée à l'intérieur de ces murs...L'Ombre décida de continuer sa communion. Elle se concentra derechef, tentant d'affiner ses sens pour discerner plus que des sons ou des odeurs.
Herran essayait de percevoir des mots, des phrases... Il essayait de faire parler la demeure ***



Les Chroniques d'Herran

 
Narrateur

Le Dhiwara 13 Saptawarar 1509 à 00h17

 
***

A force d'intense concentration et d'efforts redoublés Herran se mit à percevoir plus que des murmures.
Il y avait en effet des phrases et des mots. D'abord lointains, perdus, indistincts.

Puis, au fur et à mesure de son écoute mystique, le verbe se formait et dansait.
Rumeurs sourdes et anciennes qui envoûtaient son ouïe.

Malheureusement, Herran n'y comprenait pas grand chose.
Il ne pouvait donner de sens à ces discussions égarées dans le temps.
Tout simplement parce qu'elles étaient en Nemen...

Sa connaissance de la langue était insuffisante.
La demeure parlait. Mais pouvait-il la comprendre ?

***


 
Herran

Le Luang 14 Saptawarar 1509 à 12h58

 
*** L'intuition d'Herran était la bonne : les échos d'une vie passée mais encore vivace baignaient la demeure... Et peut-être même l'ensemble de la clairière...
Les sons qui parvinrent aux oreilles du Tydale s'assemblèrent pour former des phrases, mais à son grand désarroi, il constata qu'il ne pouvait en saisir le sens dans sa globalité : les "souvenirs" s'exprimaient en Nemen. Une langue peu connue de l'Ombre... Tout au plus pouvait-il comprendre quelques mots simples au milieu d'un discours... ***

*** Herran ne se laissa pas abattre pour autant : il était de plus en plus convaincu que le Puits des souvenirs et ce qui l'entourait avaient un rapport avec la mort de sa mère.
Peut-être que la maison Illmiens en elle-même n'était pas liée à son passé, mais il sentait qu'il était déjà venu ici...
Impressions erronées, conséquences de rêves récents falsifiant sa mémoire, ou réminiscences d'un voyage bien réel, accompli à un âge trop bas pour des souvenirs précis ?... ***

*** Le Tydale ouvrit les yeux. Le rêve... Voilà peut-être une solution : si la langue lui interdisait de comprendre, les images lui permettraient au moins d'interpréter...
La nuit était encore jeune, et l'Ombre ne s'était pas reposée depuis son arrivée à Arameth. Trouver le sommeil ne serait pas bien difficile, même en cet endroit plein de "vie"...
Sans bruit, Herran se mit en quête d'une pièce s'apparentant à une chambre. Au bout de quelques minutes, il trouva une alcôve ou trônait une sorte de canapé.
Il s'y allongea, ferma les yeux, et plongea dans le sommeil... ***



Les Chroniques d'Herran

 
Narrateur

Le Matal 15 Saptawarar 1509 à 13h28

 
***

Confusions et troubles de l'inconscient.

Quelques heures après, quand Herran se réveille, il est épuisé.
Il ignore pourquoi, mais son sommeil n'a pas été réparateur.
Ce qui lui semble particulièrement étrange dans ce lieu.
Un lieu si doux, si paisible, si plaisant.

Il se sent fatigué. Son esprit est vif, clair et vigilant.
Mais son corps semble accuser le coup d'une nuit d'agitation.
Il ne se souvient pas non plus avoir rêvé. Pas de songes ni de révélations oniriques.

Une image seulement. Une image qu'une intuition mystique vient confirmer.
Ce canapé, dans cette alcôve. Ce canapé qu'il avait choisi par hasard.
Bien des années auparavant, quelqu'un d'autre s'y était assoupi.
Une femme. Une femme emplie d'une douleur infinie.

Plus que cette présence féminine perdue...
Herran sent cette tristesse. Et cette tristesse le transperce.
De façon inexplicable. Comme si c'était la sienne.

***


 
Herran

Le Merakih 16 Saptawarar 1509 à 22h09

 
***
Pour la première fois depuis des années, résultante de la fatigue cumulée à cette étrange sensation empathique, une larme coula sur la joue d'Herran.
Une larme sincère, remplie de tristesse, de mélancolie, et d'incompréhension. Une larme qui aurait pu être suivit de bien d'autre si l'entraînement spirituel de l'Ombre ne les avaient pas retenu.

Aerin vint se blottir contre le Tydale. Elle le regardait sans vraiment comprendre ce qu'il se passait, mais elle sentait que son symbiote n'était pas dans son état normal.
Essuyant la trace d'un revers de la main, Herran tapota affectueusement sa moue de l'autre, avant de se lever.

Aucune image ne venait peupler ses souvenirs de la nuit passée en cette demeure, mais cette sensation, fugace et pourtant si certaine, d'avoir partagé les émotions de quelqu'un durant son sommeil ne le quittait pas.
Un pas après l'autre, regagnant peu à peu le contrôle de ses muscles endoloris, Herran résolu d'explorer chaque pièce de la maison Ilmiens. Renouveler l'expérience autant que possible, quitte à se perdre dans l'opération, pour comprendre.
S'il y avait bien une chose dont il commençait à être sûr, c'est que la Dame, ou autre chose, le mettait sur une piste. Une piste qu'il allait devoir remonter centimètre par centimètre, afin de reconstituer un puzzle dont seule la complétion lui donnerait des réponses.

Cette femme dont il avait partagé la tristesse, cette femme dont il avait partagé la couche, à des années d'intervalle, cette femme dont il cherchait maintenant les souvenirs, était-ce celle qu'il voyait en rêve ? Était-ce une inconnue ?
Il était trop tôt pour le dire.
Pour le moment, Herran se laissait guider par son instinct, pièce après pièce, l'esprit ouvert, le cœur encore lourd...

***



Les Chroniques d'Herran

 
Narrateur

Le Julung 17 Saptawarar 1509 à 09h34

 
***

L'Ombre s'engage dans un tunnel et découvre un véritable labyrinthe.
Toujours accueillant, bercé par ces douces lumières et cette odeur embaumante.
De petites alcôves et de belles fenêtres ponctuent cette visite.
Avec l'impression de vide comme seul compagnon.

Au cours de cette première exploration, Herran dévoile de nombreuses pièces.
L'essentiel sont des chambres, grandes ou petites, luxueuses ou non, souvent impersonnelles.
Des chambres d'hôte, très certainement, dans ce nid paisible et naturel.
La fonction de cette maison en devient clair : c'est une auberge...

Une autre partie de la bâtisse, plus éloignée, lui dévoile des appartements plus intimes.
Ceux, sans doute, des propriétaires. Six chambres aménagées, une petite bibliothèque et un bureau bordélique.
Qui portent très nettement une autre impression que les logements libres.
L'impression d'une vie durable, profonde, quotidienne et riche.

Une troisième partie des lieux livre à l'équilibrien des pièces plus importantes.
Des menus salons et des pièces de plaisance, dont les plus notables sont :

Une grande cuisine, pleine de rangements harmonieux, de niches et de renfoncements.
Une serre envahie par une végétation sauvage, ayant brisé sa cage en verre dans sa folle escapade.
Des bains, d'anciens thermes naturels, dont il ne reste que des bassins vides.

A la fin de cette première visite, l'Ombre s'est familiarisée avec les lieux.
Il revient, presque inconsciemment dans le vaste hall d'accueil.
Il considère alors ce qu'il a vu et ressenti.

...

Il ne sut dire précisément si c'était son instinct ou l'ambiance de la mystérieuse demeure.
Voir si c'était tout simplement les principes bien ancrés de sa faction.
Mais quelque chose l'appelait. L'invitait à revenir.
Vers la serre abandonnée.

***


 
Herran

Le Vayang 18 Saptawarar 1509 à 11h15

 
***
Pièce après pièce, Herran explora la maison. A chaque porte ouverte, à chaque parcelle de sol foulée, il avait l'impression de ne pas être seul.
Ce n'était pas ce sentiment d'être suivi par quelqu'un cherchant a dissimuler sa présence. Non, au contraire, on aurait dit que les personnes qui avaient vécu dans cette demeure, qui en avaient occupé les chambres, profitaient de la présence d'un poussiéreux pour s'exprimer à nouveau...

Une auberge... C'était donc cela... Qui sait combien de voyageurs fourbus se sont allongés sur ces lits ? Qui sait combien de repas ont été préparés dans cette cuisine ? Combien de discussion enflammées ont résonné dans ces salons ?...
Tout ces gens, se doutaient-ils qu'un Tydale arpenterait le chemin de leurs souvenirs, des années plus tard ?...

C'est plongé dans ces pensées qu'Herran se retrouva dans le hall principal. Il revoyait les bains, vides, et imaginait ceux qui s'y étaient détendus.
Il revoyait la serre, comme elle lui avait rappelé l'espace d'un instant la sauvage Hatoshal...

La serre... Herran ne sut dire pourquoi, mais il se sentait attiré par elle... Un appel, diffus, confus...
Revenu devant la cage de verre brisée, l'Ombre considéra la luxuriante végétation qui reprenait ses droits.
Quelques instants plus tard, l'équilibrien s'engouffra au milieu des plantes...

***



Les Chroniques d'Herran

 
Narrateur

Le Vayang 18 Saptawarar 1509 à 18h34

 
***

Herran se met à déambuler dans ce qui fut autrefois un précieux jardin.
De vieux sentiers oubliés sous la végétation, une fontaine discrète éventrée par le temps...
Des bancs, des lanternes éteintes, les relents d'une atmosphère onirique.

Mais surtout les plantes qui ont vaincu leur délicat domaine.
Lierres rampants, vignes sauvages, fleurs étranges, buissons impétueux.
Il n'est pas évident de progresser dans la chaos vert aux senteurs magiques et aux allures inquiétantes.
L'endroit est à la fois superbe et effrayant. Rêve et cauchemar. Douceur et sauvagerie.

Tout est calme, sans un bruit, ni vent ni mouvement.
Jusqu'à ce que Herran entende des murmures lointains.
Quelque part dans la serre. Il tend l'oreille, attentif et vigilant.
A sa grande surprise, il comprend ce qui se dit.
Les murmures sont en tydale...

Un douce chanson. Rumeur innocente :

J'ai ouvert les yeux sur le dos de ma main.
On y avait écrit, cet étrange refrain.

"Ai-je perdu mon âme...en arpentant le Chemin ?"
Ai-je perdu mon âme, en arpentant le Chemin ?

Alors je suis partie : voyage sans lendemain.
Pour rejoindre quelque pays lointain.

Lalala. Lalala...


***


 
Herran

Le Sukra 19 Saptawarar 1509 à 16h42

 
***
Un sourire mêlant nervosité et contentement au lèvres, Herran progressait dans cette végétation abondante. Habitué au tortueux dédales arboricoles de l'Hatoshal, il progressait sans trop de mal, même si la concentration d'autant de végétaux différents sur une surface réduite rendait parfois le cheminement plus ardu.

Il prit plaisir à contempler ce paysage miniature, à ouvrir ses narines aux parfums flottants dans l'air... Aerin se téléportait ça et là pour éviter certains obstacles, mais en restant toujours près du Tydale.

Puis un murmure parvint aux oreilles de ce dernier. D'abord indistinct, puis plus précis. Quelques secondes furent nécessaires à l'Ombre pour reconnaître une langue qu'il n'avait pas pratiqué depuis longtemps : du Tydale. Une sorte de comptine... De celle que l'on chante aux enfants ?... Difficile à dire...
Herran se figea.

"Ai-je perdu mon âme... En arpentant le chemin ?"

Comme s'il courait pour sa vie, Herran bondit en avant, écartant avec force et rapidité les branches lui barrant le chemin.
Il courait vers la source de la chanson.

Pour rejoindre quelque pays lointain...

Le son se faisait plus proche. Il accéléra. Plus vite, toujours plus vite...

***



Les Chroniques d'Herran

 
Narrateur

Le Luang 21 Saptawarar 1509 à 14h17

 
***

Herran traverse les lieux à toute vitesse.
Enjambe des pots de fleur et des étalages de plantes.
Se faufile entre des arbustes, casse des branches.
Tout ça pour rejoindre la source.

Au moment où il arrive à l'endroit précis, une silhouette se faufile dans les ténèbres.
L'équilibrien se jette alors à sa poursuite. Droite, gauche. Gauche, droite.
Derrière, devant. Mais rien. N'était-ce qu'une ombre ?

Plusieurs minutes d'investigation passent, sans rien.
Il est bel et bien seul dans la serre. Impression fugitive.
Vue de l'esprit ? La chansonnette s'est arrêtée...

Il retourne alors là où il a perçu du mouvement.
Là d'où provenait sans doute les murmures mélodiques.
Il marche par inadvertance sur quelque chose : "crac"

Herran baisse les yeux.
Une brillance lui renvoie son regard.
Il y a là une toute petite gemme turquoise.

L'apparence de cette gemme lui rappelle quelque chose.
Il était petit, mais le souvenir s'impose brutalement à sa mémoire.
Un collier que portait sa mère. Auquel il manquait une petite gemme.

***


 
Herran

Le Matal 22 Saptawarar 1509 à 11h37

 
***
La sueur commençait à couler sur le visage contrarié de l'Ombre.
Herran baissa sa capuche et s'essuya le front d'un revers de la main. Cette course-poursuite, combinée à la chaleur de la serre, l'avait passablement échauffé.
Une course-poursuite... Contre qui ? Contre quoi ?... Cette ombre en mouvement, il ne l'avait pas rêvé, si ?... Et il en connaissait un rayon sur les ombres!...

Cette pensée le fit sourire. C'est à ce moment précis que son pied entra en contact avec quelque chose sur le sol, à l'endroit où il avait vu cette silhouette évanescente.
Soulevant son pied avec précaution, il vit une petite pierre briller sur le sol. Le Tydale s'en saisit pour la porter près de ses yeux.

Une gemme. Une gemme turquoise. Les yeux d'Herran s'agrandirent de stupéfaction. Des souvenirs revenaient à sa mémoire, comme des flash de lumière. Il revoyait sa mère, dont le visage était flou, mais il voyait surtout pendu à son cou le collier qu'elle portait en permanence, et avec lequel il aimait jouer lorsque sa mère le portait dans ses bras.
Il se revit faire tomber la gemme à force de la triturer, celle-là même qu'il tenait dans ses mains, et que ses parents n'avaient jamais retrouvé...

Herran tourna la tête à droite, à gauche, pris revint sur la pierre. Une autre pièce du puzzle... Vers qui ? Vers quoi ?...
Différents scénarios s'échafaudaient dans sa tête, mais il la secoua pour les chasser. Il était encore trop tôt...
La gemme prit place en sécurité dans la bourse suspendue à la ceinture du Tydale.

Scrutant le sol et les environs, à l'affût du moindre mouvement suspect, Herran se dirigea vers le hall principal de la maison Illmiens.

***



Les Chroniques d'Herran

 
Narrateur

Le Matal 22 Saptawarar 1509 à 17h39

 
***

Son retour jusqu'au hall est normal. Pas de mouvement ni de bruit particulier.
La grande salle principale de la maison est égale à elle-même.
C'est Herran, lui, qui se sent quelque peu différent....
Sans vraiment savoir comment ni pourquoi.

***


 
Herran

Le Merakih 23 Saptawarar 1509 à 01h01

 
***
Rien. Herran ne ressentait plus rien en provenance de la maison Ilmiens. Mais son périple était loin d'être terminé.
Trois autres maisons s'offraient à lui, sans oublier le puits... Celui-là même dont il ne voulait pas encore s'approcher, sans savoir vraiment pourquoi...

Le Tydale prit une grande inspiration et franchit la porte d'entrée de la demeure Ilmiens. Il plissa les yeux : le jour s'était levé. La lumière matinale jouait sur les gouttes de rosée qui perlaient ça et là au détour des brins d'herbe. Quelques oiseaux chantaient timidement, comme s'ils ne voulaient pas troubler la quiétude des lieux.
S'accoutumant à la clarté, Herran put voir à quel point le Puits des souvenirs était un endroit somptueux, véritable hommage à la nature... Mais ce ravissement visuel ne dura pas : il devait continuer à chercher.

Chercher... Oui, mais où ? L'une des trois maisons restantes ? Le Puits ? La clairière elle-même?...
Instinctivement, Herran ferma les yeux. Sa main droite bougea presque toute seule et se referma sur la petite gemme turquoise, à l'abri dans sa bourse.
Herran se concentra. Il pensa à sa mère, tout en laissant l'environnement pénétrer son corps et son esprit.
En silence, il essaya de capter quelque chose, une sorte de fil des souvenirs, afin de pouvoir le remonter jusqu'à sa prochaine destination...

***



Les Chroniques d'Herran

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