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Maison Nashdalem

Un rêveur chez les Nashdalem

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Sujet lancé par Silindë
Le 12-11-1510 à 00h04
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Posté par Silindë,
Le 16-06-1511 à 20h16
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Silindë

Le Sukra 12 Marigar 1511 à 01h32

 
Ma Dame...

*** murmure t'il. ***


Feïl..

.
*** d'une voix plus basse encore... Épique Fail...

Elle s'était approchée de lui, et avait placé ses mains sur ses épaules. Si le contact lui avait inspiré une certaine méfiance, il n'avait fallut que peu de temps pour qu"elle ne s'efface. La nemen avait des mains d'or. Éliminant ses tensions, et ses anxiétés. Silinde ne savait plus que croire. Ni qui croire.

La monté d'adrénaline se dissipait lentement. Remplacée non par de la joie mais par une sorte de fatalisme. Pourquoi, au nom du Tableau fallait il que les choses soient si complexes. D'autres prompts à sortir leurs épées et leurs masses d'armes n'auraient pas hésité. Lui si. Il se consola (si l'on peut appeler cela de la consolation) en se disant que lesdites brutes épaisses n'auraient pas pu parvenir en ces lieux. Lui si. Hélas.

Que devait il faire? Il l'ignorait. Marchait en pleine confusion.

Il ne voulait pas, au fond, lui faire le moindre mal, lui causer de la peine. Après tout, c'est lui içi qui était l'intru... ou l'invité.

Et elle paraissait joueuse.

L'entropiste -méritait il vraiment ce titre?- se retourna vers la nemen. ***


Kiril Silinde Hime.

*** Se présenta t 'il... Après tout, certaines règles de courtoisie se devaient d'être respectées. Quoi qu'il doive advenir. ***


Mais mes amis m'appellent Sili.

*** Amis qui s'inquiétaient pour lui... Il aurait bien aimé les revoir...
Au moins, il gardait l'espoir qu'ils ne l'oublieraient pas.
Ou pas trop vite.

Il se retourna lentement vers la nemen alanguie et s'agenouillant pour être à sa hauteur, il la contempla longuement. Un léger sourire un peu vide sur les lèvres. Pour s'imprégner de ses traits parfaits. La mort était elle toujours aussi belle?

Puis, sur une impulsion il déposa ses lèvres sur celles de la créature. Une seconde a peine. Un effleurement. Fait sur un coup de tête. Quitte a avoir côtoyé la Mort, quitte à périr ici, il s'accordait ce caprice.

Même si c'était justement ça qui le tuerait.

Silinde se redressa, et sorti du bassin. Laissant se perdre son regard sur le paysage idyllique qui les entourait. ***


J'en serait ravi Feïl... Mais avant de bénéficier de ta bonté et de ton gout sans nuls doutes parfait, j'aimerai aller vérifier que Nuruhuine va bien. Elle pourrait s'étonner de se réveiller en un tel paradis.

*** Ô ma Nuruhuine... Si seulement elle pouvait, elle, s'en sortir...

Ô ma liberté.... ***


Jusqu'au bout...

 
Narrateur

Le Luang 21 Marigar 1511 à 03h39

 
***
Un nouvel éclat de rire ravi accueillit la présentation de Silindë, de même que son baiser furtif...
***


- Je sais très bien qui vous êtes mon cher, vous étiez attendu... depuis longtemps, répondit-elle, amusée.

***
Un petit temps d'hésitation, pendant lequel la Nemen sonda le tydale d'un regard rieur, avant de saisir un paréo de soie noire aux broderies argentées et de le lui tendre pour qu'il drape son corps.
***


- Votre amie est arrivée avant vous. Elle sera là ce soir pour les festivités... venez, allons vous préparer! dit-elle en lui tendant la main, un sourire aux lèvres, pour l'entrainer avec elle.

 
Silindë

Le Vayang 25 Marigar 1511 à 00h14

 
*** Ah, tient, il n'était pas foudroyé sur place... En fait, il ne sentait rien de bien diffèrent.

Attrapant le paréo avec un sourire, le tydale l’admira quelques instants. Le noir lui allait bien, il le savait et l’argent ferait un contrepoids discret au gris clair de ses pupilles. Le tissu était doux et léger. Feïl ne s’était pas fichue de lui.

Silinde songeât que le linceul était même fournit par la maison… et qu’il n’avait absolument pas à s’en plaindre. Ceci dit, il n’avait eu aucun doute sur le bon goût vestimentaire de la nemen. Faire les choses à moitié aurait manqué de charme.

Il s’en drapa, un peu à la manière de ces toges qu’il avait vu quelques mois auparavant dans un ouvrage d’histoi- heuu non, dans un magazine sur la mode chez les Haut-Rêvant.

La soie glissa sur sa peau. Agréable et fraiche.

Cela ne suffit pas cependant à dissimuler son trouble.
Attendu? Depuis longtemps? Par... Par qui.... Ou quoi....

Ou peut-être était-ce une invention... C'aurait été rassurant de le penser se dit Silinde. Malheureusement.... Il n'était pas sûr du tout, mais alors pas du tout, que la chose n'ai pas été comme le présentait la délicieuse Feïl. Attendu.... Et pourquoi....? ***


Et bien... je me savais apprécié mais à ce point....Je m'en voudrait de décevoir ceux qui m'attendaient.

*** Bon.. Piège ou pas, il n'avait pas le choix. S'il voulait avoir une chance aussi infime soit elle de retrouver sa Belle, il jouerait le jeu. A-dap-ta-bi-li-té. That was his master word. L'air change et se module, il suivrait les courants. ***


Alors je la retrouverais tout à l'heure...

En attendant, je vous suivrait aveuglement jusqu'au bout de Syf Feïl...


*** Aveuglement hein... ***


Serait-il indiscret de savoir en quel honneur ma venue était-elle prévue? Et quels sont les deux autres invités de ce soir?

*** Plaisante il en lui prenant la main après s’être, un sourire joueur aux lèvres, exagérément incliné. ***



Jusqu'au bout...

 
Narrateur

Le Merakih 30 Marigar 1511 à 02h16

 
***
La Nemen considéra la main du Poussiéreux dans la sienne avec un sourire, en caressant le dos distraitement de son pouce.
***


- C'est toujours un honneur que de recevoir des visiteurs! répondit la belle avec une moue rieuse. Dès que vous êtes arrivé dans la clairière, nous savions que vous choisiriez la maison Nashdalem, c'est aussi simple que cela.
Quant aux autres invités du jour... et bien il y a votre amie évidemment, et un nelda, arrivé avant vous au petit matin pour rejoindre son père si ce qu'on m'a raconté est exact.

Venez!
conclut-elle avec un air enjoué en exerçant une légère traction sur la main de Silindë.

***
Il se sentit faire un pas en avant, et puis...
... ce fut comme si l'espace et le temps se déformèrent, se compressèrent.
Il avait croisé d'autre personnes en quittant la petite cour pour entrer dans le bâtiment, il en était sûr. Enfin presque... il lui semblait d'ailleurs avoir échangé quelques politesses et réponses à leurs salutations accueillantes.
Il y avait eu ensuite un escalier, il le gardait en mémoire, uniquement en raison de ses fascinants motifs ocre et or.
Et puis un couloir, et puis...
... Silindë avait l'impression qu'il s'était écoulé à peine un battement de paupières, qu'il avait rejoint comme dans un rêve enchanteur cette grande pièce pleine de vêtements aux coupes, couleurs et textures aussi variées que nombreuses, suivant Feïl qui l'entrainait...
Le tydale se souvint ensuite de s'être laissé déshabiller, de la douceur des mains de Feïl qui s'étaient promenées sur son dos et ses hanches, pour prendre ses mesures en une caresse, et puis...
... et puis tout d'un coup le voilà face à ce grand miroir de plein pied, vêtu comme un seigneur et le temps sembla cesser son caprice pour reprendre un rythme plus normal.

Sa chemise, d'un blanc immaculé contrastant agréablement avec sa peau bronzée, avait des manches bouffantes, aériennes, resserrées à l'entournure des poignets. Son col, ouvert, laissait apparaître à peine le haut de sa poitrine, juste compromis entre décence et charme.
Par dessus, il portait un gilet sans manche de velours noir, incrusté des mêmes broderies argentées qui ornaient le paréo qu'il portait quelques instants plus tôt.
Son pantalon, moulant, était maintenu à sa taille par une large ceinture de tissus gris argenté, dans lequel brillaient quelques perles d'obsidienne, et était fait de ce même velours à la délicieuse douceur, sobrement décoré de motif de la même couleur, mais mate, descendant en fines arabesques des hanches vers les mollets.
Et à ses pieds, une paire de bottines de cuir sombre, montant à peine au dessus de la cheville, dont le confort et la souplesse aurait certainement fait passer les meilleurs cordonniers qu'il connaissait pour des incapables...

Dans son dos, Feïl finit de brosser ses longs cheveux blonds avant de les nouer en un souple et élégant chignon qu'elle fixa en y enfonçant deux courtes baguettes de métal noir finement ciselé.

La Nemen posa ses mains sur sa taille et son menton sur son épaule pour regarder dans le miroir avec lui.
***


- Alors, qu'en pensez-vous?

 
Silindë

Le Matal 5 Astawir 1511 à 20h05

 

*** Aux dernières nouvelles, la Convention de Syrinth définissait des règles de conduite pour les prisonniers de guerre, dressait la liste des traitements auquel ils ne devaient pas être soumis, leur garantissait (officiellement du moins) le respect de leur condition de poussiéreux et leur assurait un certain nombre de droits et de protection.

Comme par exemple, l'interdiction de la torture, physique ou morale.

On aurait pu se demander légitimement si les nemens avaient signés l'accord ou s'ils ne s'estimaient pas liés par ces règles réciproques, mettant en avant le fait que, eux, n'étaient absolument pas de la poussière (quoique ce point-là demande encore à être discuté).

En tout cas, içi, il était certain que la ratification éventuelle du traité ne les avait même pas effleurés. Ce que subissait Silinde n'était rien que moins qu'une forme particulièrement perverse et raffinée de torture psychologique. Feïl pouvait postuler au grade de Bourreau diplômée avec les félicitations du jury dans la catégorie "fleur vénéneuse" (et non fleur de fiel, ce n'était pas exactement la même chose... quoique... celle croisée par l'artiste en venant au puits était peut-être un signe envoyé par la Dame).

C'était petit, mesquin, vicieux et.... terriblement efficace. Toute personne dotée d'un minimum de bon sens ne pouvait pas sérieusement dire non au bonheur. Ceci dit, toute personne dotée d'un minimum de bon sens ne se serait pas retrouvée dans cette situation. Dilemme problématique.

Comment un pauvre et innocent (!) tydale pouvait il espérer résister à un tel savoir-faire? Comment était-il censé refuser les tentations et les délices qui lui papillonnaient autours? Comment était-il supposé réagir? La S.P.A (chargée du Sauvetage des Papillons Anarkanistes) allait avoir du boulot.

Silinde n'avait jamais prétendu savoir résister au beau sexe (saufs cas bien particuliers) et plus que tout, était totalement incapable de refuser un challenge qui l'intéressait. Deux raisons de jouer. Feïl avait plusieurs longueurs d'avances reconnut il, fair-play.

Et il lui semble comme dans un rêve avoir traversé la cour. Parlé, échangé avec d’autres. Tres cordialement. Combien ? il l’ignore. Le temps et l’espace se sont brouillé autours de lui. Il n’en est pas sûr. Il lui semble. Mais dans ces conditions, c’est déjà beaucoup une impression…

Une chose surtout l’a marqué sur le trajet. Les fresques dans l’escalier. Dorées et Ocres. Les motifs ouvragés, en boucles et spirales, orbes et arabesques le fascinent. Il tente d’en suivre un, s’y perd, se rattrape à un autre et finalement se laisse entrainer par Feil, perdant à nouveau le fil.

Comme dans un rêve toujours, il s’est fait dévêtir à nouveau par la Belle. Le paréo quittant sa taille pour s’en aller épouser le sol tandis que les mains de la nemen le remplaçaient.
Les tourments délicieux que subit la peau du tydale sous sa caresse. Le terrible dilemme de l’abandon ou non devant sa tortionnaire. Non, vraiment, Feïl pouvait postuler comme gardienne des cachots des Murmures, avec pareille geôlière, l’endroit afficherait complet en permanence et il faudrait même instaurer des peines maximales pour pouvoir libérer des chambres de temps à autre.

Silinde s’admire dans le miroir.

L’artiste est une espèce coquette ou qui du moins prends grand soin de sa toilette. (Quand il n’est pas en vadrouille dans on ne sait quelle meule de foin (et non meute de foin ce qui n’est pas exactement la même chose)). Et là, il sait qu’il est vêtu plus richement et avec infiniment plus de gout que le semeur des vents en personne. A ses pieds… a-t-il vraiment des bottines ? Existe-il un artisan capable de pareilles créations ?

Elle a terminé de brosser sa longue crinière qui, pour une fois, s’est pliée aux ordres et a docilement suivit les demande de la Nemen. Silinde hésite à se pincer, pour verifier que tout est vrai. Il a presque du mal à se reconnaitre.
Dans le miroir, l’entropiste a pour une fois l’air.. classe. Prestance. Un poil de Superbe même. Comme quoi.


Il reste figé de stupéfaction tandis que la beauté qui l’avait vêtu se glisse derrière lui.

L’entropiste pencha légèrement la tête sur le côté, pour chuchoter au creux de l’oreille. ***


Même dans mes rêves, je n’avais imaginé un tel tableau. Tu es plus qu’une hôtesse parfaite, tu es une véritable fée. Ne serait ce d’ailleurs pas deux petites ailes de papillon que j’ai entraperçu dans ton dos ?

*** Il a laissé glisser l’un de ses bras autours de la taille de la jolie nemen pour la faire passer devant lui et la contempler à l’envie dans le miroir.

Une main, d’une caresse presque imperceptible a dessiné l’ovale du visage de Feil tandis qu’il ajoute rieur et seduit.

***

Mais il n’est pas juste que je soit le seul à être chouchouté.

*** Faire quelques pas en arriere pour s’emparer de la brosse. ***


Jusqu'au bout...

 
Narrateur

Le Julung 7 Astawir 1511 à 06h57

 
***
Feïl avait paru surprise en entendant le mot "fée", mais était restée muette, se contentant d'un sourire en guise de réponse.

Et puis...

Un frémissement d'impatience.

Il n'y avait pas d'autre mot pour décrire ce que Silindë ressentit au moment où il pensa à prendre la brosse à cheveux. Le problème, c'était que ce frémissement ne venait pas de lui, mais de tout le reste.
Rien n'avait bougé, pourtant il avait clairement éprouvé ce sentiment.

La seule chose qui lui indiqua qu'il n'avait peut être pas imaginé cela fut le bref éclat qui traversa le regard de Feïl à ce moment là, reflété par le miroir : un éclat de peur. Tout comme le frémissement, cet instant ne dura qu'à peine et un sourire radieux revint bien vite sur le visage de la Nemen.

"tu retomberas dans les rets"

Ces paroles résonnèrent dans l'esprit du tydale, écho d'une conversation qui lui semblait remonter à une vie antérieure.
Pendant le délai qu'il lui fallu pour se rappeler où il les avait entendu, et le temps sembla à nouveau faire un de ses caprices.
Avait-il brossé les cheveux de Feïl? Il le croyait mais n'en était plus sûr... Que s'était-il passé ensuite? Il y avait de quoi enragé à ne plus se rappeler d'un moment qui avait sûrement dû - pu? - être délicieux...
Et pourtant, le voilà à présent dehors, la Nemen à son bras...

La nuit était tombée et la clairière était éclairée par plusieurs braseros autour du puits, un en face de chaque maison. Les gens commençait à affluer - une majorité de Nemens et quelques Poussiéreux - des maisons tandis que les premières notes s'élevaient, discrètes et tranquilles, d'un petit orchestre installé à côté du puits. Les tenanciers de chaque maisonnée avaient disposé de grandes tables devant les bâtisses où étaient étalés divers plats et boissons.

Les conversations s'engageaient tandis que les gens commençaient à se mêler.
L'ambiance était des plus agréables, calme, courtoise mais joyeuse...

Silindë fut tiré de son observation quand une jeune Nemen vint se planter devant lui et Feïl. Elle avait un air à la fois si enfantin et si sérieux...
***


- Maïleka Aelikamirlën Namreil'tayag, comment se plait votre invité? demanda-t-elle de sa petite voix.

***
Feïl leva un regard rieur vers Silindë avant se se tourner à nouveau vers la fillette.
***


- Tout va bien Matrëanë Lordaye il est prêt pour la soirée. répondit avec une petite inclinaison polie de la tête.

***
La jeune Nemen hocha la tête et tourna les talons pour disparaitre au milieu des autres convives.
Au milieu de cet endroit merveilleux, la jeune fille paraissait totalement déplacée, pas une fois elle n'avait regardé le Poussiéreux... A moins que ce ne soit tout le reste qui l'était?
Feïl mit fin à l'agitation des pensées de Silindë en le tirant par le bras vers la table la plus proche.
***


- Venez, allons manger un morceau, votre amie ne devrait plus tarder!

***
Depuis le début, l'entropiste sentait qu'il était entrainé dans quelque chose qui le dépassait, la question était à présent de savoir si la curiosité ou l'instinct de survie l'emporterait...
***


 
Silindë

Le Matal 12 Astawir 1511 à 19h38

 
*** Un frémissement. Un frisson d'impatience...

Il le ressent. Il n'a pas rêvé. Feïl l'a ressentit également. L'éclat de peur dans son regard ne peut que l'en convaincre.

Quelque soit la chose qui rode ici, qui cherche à le perdre à jamais, elle a hâte. Elle veut abréger ce petit jeu. Et cette chose n'est pas Feïl'lan Aelikamirlën Namreil'tayag. Sinon ses yeux n'auraient jamais eut cette teinte.

"Tu retomberas dans les rets..."

Qui vivra, verra. Et qui ne vivra pas....


Et puis une distorsion. Encore une. Il va finir par s'y habituer si ça continue. Ou pas.

Ou pas en fait. Parce que la fois précédente, au moins, il s'était souvenu globalement de ce qu'il s'était produit. Comme dans un vieux film visionné en accéléré. Là c'était carrément des scènes entières qui avaient été coupées, gommées de la pellicule. Ou bien peut-être n'avaient elles jamais eut lieu et le montage prévoyait directement un saut de page.

Il regarda, curieux. Prenant le temps de s'imprégner du décor. A son époque trois des maisons existaient bien qu'en ruine et la quatrième... la quatrième ne lui avait même pas donné envie d'approcher. Les pierres mêmes de la maison Lordaye n'étaient pas de bon augure.

Chaque demeure sembler compter sa propre tablée et son brasero. Et chacun se mêlaient. Quelques poussiéreux, tydales, neldas, tchaes. S'il l'avait connu, peut-être Silinde aurait il reconnu Hir Daeles, prestidigitateur et entropiste disparu en venant à la clairière.

On aurait presque cru un grand repas de famille. Une célébration printanière. Où était le piège?
Lorsque la matrëanë vint les saluer, l'entropiste ne pu s'empêcher de tiquer. Tant de sérieux sur un si jeune visage. Et cette relation... étrange. Elle n'avait absolument pas posé les yeux sur lui, en parlant comme s'il n'était pas là, un insecte. De quelle maison venait elle donc?

Il se laissa tirer par une rieuse Feïl vers leur table tandis qu'une pensée filait. Il voulait avoir les clés pour comprendre!
Qui dominait qui... Qui menait la danse en ces lieux de fêtes et de chants.

Entre curiosité et instinct de survie... Les deux cartes maitresses de l'existence du tydale avait décidé de divorcer. Les chemins ne conduiraient sans doute pas à la même issue.

S'il allait plus loin, la seconde ne suffirait probablement pas pour sauver la première...

S'il n'allait pas plus loin, la première le regretterait toujours.

Silinde reconnu intérieurement qu'il était là devant un de ces choix cornéliens qui déterminent le destin d'un être. La passion et la curiosité, ou la réflexion et la survie?
Il voulait vivre bien sur, mais.. mais il n'y avait pas de mal à pousser un peu plus loin pas vrai? A chercher à comprendre un peu plus. Un chouïa plus. Au point où il en était... Ca ne changerait pas grand chose.. non? Fichue curiosité. Fichu tydale et fichue tendance à ne voir que ce qui l'arrangeait. Fichu personnage complètement ingérable en fait.

Pour une fois l'Oracle était bien utile, et son savoir précieux. Il savait ce qu'il désirait savoir. Du moins en partie. Feïl n'était pas l'araignée -honnie- mais l'appât. Contre son grès.

Alors qu'ils s'étaient assis cote à cote et que le brouhaha ambiant couvrait en partie ses paroles, le tydale abandonna la conversation. Nuruhuine n'était toujours pas arrivée. Regardant Feïl un peu plus intensément peut être il soupira et se lança sur un ton badin. Comme s'ils ne faisaient que reprendre une conversation précédente.... ***


Tu sais... j'imagine que tu as été la Muse et l'Égérie de nombreux poetes, mais je doute qu'un seul ai pu rendre un juste hommage à celle que tu es, douce Nymphe. Alors.. Feïl...pourquoi t'es tu retrouvée piégée? Dit moi... qu'est il arrivé ici?

Jusqu'au bout...

 
Narrateur

Le Julung 14 Astawir 1511 à 04h04

 
***
Si la Nemen avait encore élargi son sourire aux premiers mots du tydale, celui-ci s'était instantanément figé en entendant ses questions, son regard avait eu une expression presque suppliante, et la main qu'elle avait posé à son bras s'était crispée.
A peine avait-il prononcé ces paroles qu'il lui sembla avoir un léger vertige... à moins que ce ne soit la scène qui l'entourait qui ait vacillé.

Feïl reprit rapidement une attitude décontractée et jeta un regard rapide autour d'elle, comme pour vérifier que personne n'avait entendu ce que Silindë venait de dire, avant de se pencher à son oreille pour susurrer quelques mots.
***


- Chut... Si tu troubles trop cette trame elle se brisera et les autres te mettront en pièce.

***
Elle lâcha ensuite un petit rire, comme si tout était normal, mais son regard reflétait encore sa crainte.
Se détachant de son bras brièvement, elle mit quelques mets et fruits dans une assiette, puis le reprit et l'entraina vers un banc légèrement à l'écart du gros de la foule, faisant face à la scène.
Une fois assis, elle saisit un grain de raison et le tendit pour le glisser entre les lèvres du tydale, profitant que son geste la masquait légèrement pour murmurer à nouveau.
***


- Nous ne pouvons pas en parler mais tu peux observer, discrètement, les uns et... les autres.

***
De la façon dont elle avait dit cela, la Nemen signifiait clairement qu'il y avait là deux catégories de personnes. Elle s'était tournée sur le banc pour être face à lui, comme si elle s'occupait de son invité...
***


 
Silindë

Le Vayang 29 Astawir 1511 à 20h11

 


*** Bingo... le tydale avait visé juste...

Pour le coup, peut-être aurait il préféré se tromper. Un vertige. Il lui semble vaciller très légèrement et il est heureux d'avoir été assis. Feïl, elle, a eut peur. Pour lui, et pour elle aussi sans doute.

Les autres te mettront en pièce... Peut-être. Mais au delà du danger qu'il courrait lui même, ne risquait t'il pas d'attirer sur Feïl la colère des autres? Quand bien même il s'en sortirait, que deviendrait elle?

En attendant, il lui faudrait jouer la comédie. Sa spécialité.
L'amoureux des mots de la troupe equilibrienne, le dramaturge allait puiser dans son répertoire et son imagination.
Et surtout, le tydale qui avait donné le change pendant sa jeunesse au sein du Harem de Kryg allait à nouveau devoir donner sa pleine mesure.
Pour la première fois depuis longtemps, son intégrité physique dépendait de son talent à donner le change.

Et curieusement, c'était une sensation enivrante.
L'attrait du danger, jouer avec le feu.

Il lui sourit, malicieusement, comme s'il était ravi qu'elle ai rit à un trait d'humour et se laissa entrainer.
Silinde semble la considérer comme la troisième ou la quatrième merveille du monde -après Syrinth, un lever de soleil sur la Lagune, et sa Belle. Du regard il l'effleure, semble se perdre dans les abimes sans fond que constituent ses prunelles, caresser des yeux la peau d'albâtre de la nemen... Il semble...

En réalité, Silinde a suivi le conseil de Feïl, et tout en affichant aux présents un visage ouvert et insouciants, il ne perd rien de la scène. Est il en train de savourer avec délice le grain de raisin que la belle lui a glissé entre les lèvres, happant par jeu au passage l'un des doigts de Feïl? Non, il fixait l'un des petits groupes, non loin, où un nemen discutait apparemment en toute légèreté. Mais l'artiste voyait autre chose, il voyait la tension dans la posture des autres, il voyait du stress dans les mouvements un peu saccadée de la jeune femme à sa gauche. Cachés, bien cachés mais... il avait suffisamment pratiqué cet art pour le reconnaître quand il le voyait.

Un mouvement de tête; l'entropiste passe une main dans ses cheveux pour les degager du visage, et, ce faisant, il se permet de regarder ailleurs. Celui qu'il observait n'est pas seul. Ils sont plusieurs...

Des gardiens...

Des geôliers...

Des matronaës... Comme celle qui est venue les saluer.
Mais y a t'il donc un point commun entre ces surveillants...

Et surtout... que craignaient ils? Ou que protégeaient ils?
Ou qu'attendent ils?
Pas sur qu'il veuille vraiment le savoir. Quoique. Il serait dommage de ne pas comprendre ce qui se joue.

Il ne dois pas poser de questions sur la trame. Ne pas la remettre en cause. L'equilibrien se demande tout de même comment il a pu traverser le Voile. Peut-être à cause du fil? Ou bien est ce juste les lieux? ***



Dit moi Princesse
, plaisante il, un éclat rieur dans le regard, comment se fait il que personne ne t'ai jamais enlevée? Sont ils tous aveugles à la Beauté ou bien les as tu terrifiés au point qu'ils craignent de perdre toute chance de te plaire s'ils t'approchent. Dès l'instant où je t'ai vue, mon cœur a volé à ton service. Demande petite fée, et ce cœur t'obéira.
***
Phrases sincères, tout autant que réflexes. Baratiner fait parti de la nature de l'entropiste. Il n'a même pas besoin de réfléchir pour les sortir naturellement. Elle peut lui répondre sous couvert d'un entretien galant. Ou choisir de continuer en badinant.
Il s'interroge... Nuruhuine n'a toujours pas apparu. Par la Dame, que fait t'elle!
Il n'est pas aussi certain qu'il l'aimerait de pouvoir faire illusion si l'un de ces gardien vient leur taper la discut'.
***

Tu sais Feïl'lan, tu es née pour être aimée.
***

Et cette fois, c'est bien elle qu'il regarde.
***


Jusqu'au bout...

 
Narrateur

Le Julung 5 Manhur 1511 à 02h58

 
La Nemen sourit, détournant légèrement son visage sous l'effet du compliment, mais l'artiste avait eu le temps d'entrevoir une étincelle de nostalgie dans le regard de son hôtesse.

- M'enlever? Quelle drôle d'idée... répondit-elle avec d'un ton taquin. Et pour m'emmener où? Y a-t-il plus merveilleux endroit que celui-ci? Une fois qu'on a goûté au bonheur de ce lieu, continua-t-elle en attrapant d'une extension du bras une coupe de vin sur la table voisine, personne n'a envie de le quitter... Si certains ont eu un jour l'envie de m'enlever, je pense qu'ils sont plutôt restés ici!
pensiez vous m'enlever mon cher, ou...


***
Feïl conclut sa phrase d'un petit rire, puis se pencha à l'oreille de Silindë.
***


- Réagissez comme si je vous proposais de rester ici avec moi... susurra-t-elle. Et faites semblant de boire mais n'avalez pas une goutte de ce breuvage, votre esprit ne saurait résister aux rets sinon... Quand ce sera fait, le Puits vous appellera et vous verrez...

***
La Nemen se recula légèrement pour plonger un regard charmeur dans celui de Silindë, jouant parfaitement son rôle de sirène sensée attirer le marin vers les récifs, et lui tendit la coupe.
***


 
Silindë

Le Luang 9 Manhur 1511 à 15h42

 
*** Le tydale fait une sorte de moue ravie ***


Quelle merveilleuse idée que l’enlèvement n’est-ce pas ? Pour t’emmener savourer la douceur d’un coucher de soleil sur la lagune, ou les neiges éternelles. Ou bien….
*** il lui sourit avec tendresse, sans pouvoir s’empêcher de ressentir une profonde tristesse. Il lui semblait que Feïl était tel un papillon, piégée. Dans un joli vivarium de verre.. ***
Ou bien plutôt, oui, demeurer ici. Au fond, ces lieux sont le plus bel écrin dans lequel je puis t’imaginer. L’enchanteresse n’est nulle part plus parfaite qu’en sa foret. Même si je gage que tu serais sublime en tous lieux.

*** Elle lui murmure à l’oreille… Il lui adresse un immense sourire et répond, apparemment insouciant… ***


Toujours ? C’est encore trop court si c'est en ta compagnie.

*** Il se noie dans le regard de Feïl, regrette un instant, au fond de lui, de ne pouvoir le faire vraiment. La coupe est portée aux lèvres, et Silinde semble en boire quelques gorgées.
La repose les yeux mi-clos, comme s’il savourait chacun des arômes qu’il a senti dans le vin. La boisson devait vraiment valoir le coup et l’hédoniste en lui regrettait de ne pouvoir y gouter, mais l’entropiste n’en aurait bu pour rien au monde –quoique… histoire de tester si vraiment il serait incapable d’y résister… c’était tentant… mais non ! pas cette fois en tout cas !
Et puis, presque par hasard un mouvement aperçu du coin de l’œil attire son attention et….

Bug…

Blanc…

Comme la robe de satin.

Le cœur qui accélère.

Une seule pensée : Nuruhuine est magnifique.

Une deuxième pensée qui se fraye un chemin, court-circuitant par sa gravité les voies habituelles : Pourvu qu’elle n’ait rien bu.

Soulevant la coupe pour dissimuler ses lèvres l’artiste murmure ***


Comment vas-t-elle ?

*** Et le Puit qui est censé l’appeler maintenant… ***


Jusqu'au bout...

 
Narrateur

Le Vayang 27 Manhur 1511 à 23h20

 
- Elle a bu... dit la nemen dans un souffle Elle ne partira pas de son plein gré...

***
Tout s'emballait... le rythme cardiaque du tydale qui s'accélère en apercevant sa douce, la pensée d'Heltaïr qui lui parvient même s'il ne le voit ni ne l'entend, la réponse de Feïl et... l'appel du Puits.
C'était comme un glas lointain, le chant sourd d'une énorme cloche, quasiment inaudible mais qui vous faisait vibrer la poitrine.
L'appel était quasiment irrésistible, le tydale se sentit attiré par la sombre fraicheur du Puits, pris d'une étrange soif qu'il ne pourrait étancher que par de l'eau fraichement puisée.

Ses jambes se murent de leur propre volonté, le poussant à se lever et à faire un pas vers le Puits. Tout autour, les autres personnes présentes firent de même, se massant progressivement vers le centre de la clairière. Si Nuruhuinë était encore loin, Davok était lui déjà contre la margelle qui bordait le précipice...
Silindë sentait qu'il aurait pu retenir son avancée s'il l'avait voulu...
***


 
Silindë

Le Dhiwara 29 Manhur 1511 à 14h16

 
*** L'appel.. l'appel raisonne...

Double appel en fait puisqu'une voix de confiance résonne dans son esprit. Pas tranquille la voix. Mais pour le tydale, c'est une bouffée d'eau fraiche, la lumière au fond du tunnel, l'espoir quoi. Son kielno est là...

Par contre, fait étrange, il a eu beau laisser son regard glisser sur la scène, il ne le voit pas. Où donc est Heltair? Il voit Feil, Nuru, d'autres nemens, d'autres poussiéreux mais... pour ce qui est du preux et de la libertaire... aucune traces. Sa pensé vole

L'Appel... ***


Si nous pouvions partir, oh Feïl, que t’arriverait-il? Ensorcelante Feïl'an, ne te le fera-t-on pas payer?

*** Murmure-t-il en se levant. En se sauvant eux, ne sacrifiaient ils pas la nemen? Quel prix payera t-elle? Elle était morte depuis mille ans? Qu'importe. La personne douce et emplie de compassion et de bonté qui lui faisait face méritait autant qu'eux le bonheur et la liberté.

Il pouvait encore, un peu, se contrôler... mais pas pour le moment... Jouer le jeu quelques instants encore..

Il ne pouvait que croire en son kielno pour sauver sa belle. Coup de bol, c'était l'une des seules personnes envers qui sa confiance était absolue.

L'Appel.
Il lui semble que seule l’eau du Puits saura étancher sa soif. Elle doit être si pure, si fraiche, si claire…
Mortelle…
Et pourtant si irrésistible. Il faut au tydale toute sa volonté pour résister à l’étrange engouement qui l’a saisi. Jouer le jeu, juste encore un peu.. ***


Jusqu'au bout...

 
Narrateur

Le Luang 30 Manhur 1511 à 01h29

 
- Ne vous inquiét...

***
Une douleur fulgurante traversa soudain la cuisse de Silindë alors que Feïl entamait sa réponse, l'empêchant d'entendre la suite tellement il fut surpris.

Près du Puits, une faible clameur étonnée s'éleva, mais le tydale ne put voir ce qui s'y passait.
***




 
Silindë

Le Luang 30 Manhur 1511 à 11h12

 
*** Un trait de douleur fulgurant lui traverse la cuisse... Comme un poignard chauffé à blanc. Le monde devient noir quelques dixiemes de seconde. La souffrance, il connait. Au moins un peu. Mais pas de cette maniere, imprevisible et sournoise.

La douleur est telle qu'il n'a même pas le reflexe de crier. Du moins pas de façon audible. Par contre le son n'a pu manquer de cisailler l'esprit d'Heltair. L'entropiste ne tombe pas. Il se fige. Le visage blanc comme un linge. ***


Que...?

*** Dans cette situation, c'est bien evidement sa langue maternelle qui lui vient aux levres. ***


Jusqu'au bout...

 
Narrateur

Le Luang 30 Manhur 1511 à 11h31

 
***
La cuisse du tydale semblait pourtant indemne... Mais après le choc initial, la douleur persistait, lancinante...

Un instant, lorsque la souffrance était à son paroxysme, au milieu de la surprise initiale, il lui avait semblé deviner une silhouette invisible devant lui, mais elle s'était estompée immédiatement.
Quant il reprit un peu ses esprits, Feïl n'était plus à côté de lui : la clairière était plongée dans une quasi-obscurité où ils percevait des gens courant dans tous les sens...
Dans sa poitrine, l'appel résonna encore une fois, plus fort, plus profond, mais de manière surprenante la douleur de sa cuisse lui permettait d'y résister.
Ce n'était par contre pas le cas de Nuruhuinë, pâle silhouette au milieu des ombres ambiantes, qui avançait toujours vers le Puits.
***


 
Silindë

Le Luang 30 Manhur 1511 à 14h46

 
*** De long traits de douleur le transpersent. Reguliers, signaux lancinants..

Un instant il a cru percevoir une silhouette devant lui. Une forme tydaloïde. Un rapport? Heltair? Alciria? La sensation est trop fugace et disparait alors même que la douleur cesse de lui brouiller la vue.

Autours de lui, tout est noir. Des gens courent, se precipitent non loin de lui. Que se passe t'il? Une seule chose lui parait claire, la silhouette fine et gracile de Nuruhuine.

L'Appel, lui est toujours aussi fermement ancré. Tel la marée il s'amplifie, cherchant plus profondement en lui. L'envie de boire, si puissante, se fait besoin irresistible. La douleur lui apparait l'ancre qui le fixera à la réalité, l'empechant de sombrer. Et pourtant nulle trace de blessure.. ***


Feil!?!

*** Il appelle à mi-voix. Elle n'est plus là.

Nuruhuine.. telle est la priorité pour l'entropiste. Elle n'a pas ralentit! ***


Sauvez là!
*** L'appel resonne par telepathie, desesperé.

Et si les autres ne peuvent rien faire, lui il l'arretera par la force s'il le faut. Ou il mourra en le faisant.

Kiril Silinde Hime s'appreta à s'elancer -malgré la douleur- pour rattraper Nuruhuine. Pourvu que se rapprocher du puits n'augmente pas son pouvoir. Mais que valait la vie dans un monde où Nuruhuine était morte, par sa faute! ***





Jusqu'au bout...

 
Narrateur

Le Matal 31 Manhur 1511 à 12h19

 
***
Quelques nemens s'élancèrent pour arrêter Silindë, mais sa détermination était inébranlable, lui donnant la force de les repousser.
Nuruhuinë, elle, continuait d'avancer calmement vers le Puits, comme si de rien n'était...
Plus que quelques pas, et il pourrait la prendre dans ses bras...

Ensuite, il faudrait trouver le moyen de créer cette fameuse "disruption" afin d'échapper au piège.

Une métaphore vint soudain à l'esprit de l'Artiste : il avait l'impression d'être un sauveteur devant ramener un noyé au rivage au milieu d'une houle déchainée. L'opération serait tellement plus facile si quelqu'un lui tendait une main pour l'aider à prendre prise sur la terre ferme...
***


 
Silindë

Le Merakih 1 Jayar 1511 à 17h28

 
Music!

*** On ne joue plus.

Il hurle silencieusement devant l'horreur de la scene.

Qui reconnaitrait l'eternel insouciant dans ce tydale qui tend tout entier vers son but? Qui reconnaitrait le poete rieur dans ce poussiereux qui, mu par l'energie du desespoir peut-etre, ou de la derniere chance, est pret à lutter pour chaque pouce de terrain vers la matriarcale? Qui reconnaitrait l'Artiste qui joue avec les mots dans cet homme qui n'a plus à l'esprit qu'un cri? ***

Nuru! Reviens! Resiste!!

Non reviens! Nuruuuu! Arretez là! Heeelllttt!!


*** Et il avance. Repoussant ceux qui desireraient l'en empecher.
Pied par pied il se fraye son chemin. Peu importe ceux qui se mettent en travers de sa route ou veulent le retenir. Il ne la laissera pas mourrir! Il n'a plus rien à perdre si elle disparait.

Plus que 5m, 3m.. Plus que quelques pas..
La main de Silinde se referme sur le bras de Nuruhuine.
Desormais si elle veut avancer, c'est avec lui qu'elle devra lutter...

Un sauveteur...

Manque de bol pour le tydale: il ne savait pas nager. C'était dommage pour un sauveteur. La comparaison n'en était que plus juste d'ailleurs.

Il se noierait avec elle alors.

Son esprit se tourne tout entier vers une question: comment sortir d'ici. Car il le faut, il le dois, ce lieu n'est pas fait pour les êtres vivants. Ils n'auraient jamais du venir ici.

Une disruption, une disruption... pour sortir de cette realité parallele, ce mirage fantomatique.

Trois moyens lui apparaissent. Et un quatrieme qu'il ne pense pas fonctionnel mais qu'il tentera en desespoir de cause..

Le premier: l'entropie. L'entropie elle même est une disruption, une perturbation. C'est une magie suffisement differente pour qu'il espere que cela ai un quelconque effet. Mais qui sait si l'entropie fonctionne ici. Et quel effet elle pourrait avoir.
Le second... il se souviens que le mirage a vacillé, lorsqu'il s'est questionné oralement sur ce qu'il s'était passé. Recommencer?
Le troisieme... helas... la douleur... Si il a bien compris, c'est Heltair qui a provoqué en lui cette souffrance. Se concentrer sur la souffrance pour rester eveiller? Se reveiller? Demander à son kielno de le... De le poignarder... vraiment.

Tout d'abors repousser les nemens qui les entourent. ***

Vous n'etes que des souvenirs! Des ombres du passé! Disparus depuis des siecles! Laissez nous partir!

*** Leur cri-t-il.

Une pensée fuse vers Heltair. Aussi terrifié soit il à l'idée de ce qui pourrait arriver, et cette terreur s'entend dans sa pensée, il s'interdit pour une fois de reculer. Il y a bien plus que lui même en jeu. Il y a Elle. ***


Aide moi mon frère! Je t'en supplie! Ta main Heltair, aide moi à revenir vers vous! Montre moi le chemin!... Et s'il le faut kielno, la douleur m'aide à me concentrer, à me focaliser, s'il le faut Heltair, n'hesite pas. Aide moi.

Jusqu'au bout...

 
Narrateur

Le Julung 2 Jayar 1511 à 16h42

 
***
Nier l'illusion qui l'entourait, ressentir la douleur, le contact physique et télépathique avec Heltaïr... Silindë, serrant Nuruhuinë, se sentait plus proche que jamais de s'éveiller de ce cauchemar. Il ne manquait plus grand chose, il pressentait que le voile qui le séparait de la réalité était à présent assez fin pour être percé.

Au milieu de la tourmente des silhouettes indistinctes qui les entouraient de manière menaçante, l'une d'elle s'interposa pour éloigner les autres...
***


- Maintenant! Déchire les rets! Libère toi! cria la voix de Feïl.

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