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La Clairière

Expédition de secours.

Extraire un Papillon d'un dangereux piège empoisonné.
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Sujet lancé par Heltaïr
Le 20-03-1511 à 00h28
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Posté par Narrateur,
Le 18-06-1511 à 13h23
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Heltaïr

Le Julung 16 Jayar 1511 à 16h33

 
Le ciel.
D'un bleu clair extrêmement pur que seuls quelques flocons d'ouate viennent tâcher, doucement poussés par un vent léger.
C'est ce que tu contemples après t'être allongé à même le sol, curieusement vidé.

Le grand silence.
Un calme immense qui semble vous saisir brutalement après ces épreuves mouvementées.
Un pépiement d'oiseau peut être. Le bruissement du vent dans les branches.
Et vos respirations.

Etrange et brusque retour à la normale ponctuée par ces décharges douloureuses et lancinantes émanant de ta paume à vif.
Tu regardes ta chair enflammée, à nu, sillon boursouflé et ensanglanté que ta magie vient déjà et presque inconsciemment, guérir. Tu sais néanmoins que tu en garderas une cicatrice. Volontairement. Témoin de ce qui s'est passé ici.


Silindë qui se penche à demi sur toi.
Tenant contre lui sa Sirène, sa Loupiotte.
Tous deux vivants, tous deux sauvés.

Il n'y a rien à répondre à ses paroles. Tu es venu car tu le devais.
Comme il l'aurait fait pour toi.

Il y a quelque chose de touchant en lui en ce moment. Passé au deuxième plan l'Artiste, rétrogradé l'Entropiste, c'est le Tydale qui s'exprime.
Alors tu te relèves et d'un bras passé autour de ses épaules, le serre contre toi.

Comme tu le ferais pour un enfant, un ami ou un frère. Qu'il faudrait consoler ou rassurer.
Nuruhuiné bercée entre vous deux.

...

Puis ton regard se porte sur le Puits.
Sur une Alciria un peu frémissante un peu frémissante en contemplant le fond.
Sur un Andar à genoux devant la margelle, tête cachée derrière ses mains, tremblant de tout son corps.

Tout le monde ne reviendra pas de cette dangereuse nuit.
Il y aura bien eu une victime de ce gigantesque piège empoisonné.

Tellement il parait évident que quiconque soit tombé dans le gouffre soit perdu tout jamais.
Contempler la mort d'un proche...
Tu avais déjà vu certains de tes hommes mourir au combat. Dans ta tête passent soudain les visages de Cadécia, Serra, et bizarrement celui de Silindë pourtant tout proche.

Tu apposes une main sur l'épaule du Nelda agenouillé, sanglotant.
Il n'y a rien à dire. Rien qui ne pourrait sortir du banal et inexpressif.


Derrière toi deux amants enlacés. Dont Nuruhuiné toujours inconsciente.
Devant toi un Nelda ayant perdu un proche cher. Et une aventurière sans attaches.

Demain, vous partirez.
Tu partiras.
Rentrer à Syrinth.
Revoir des personnes chères.

Silindë voudra venir sans doute. Restera le souci de Nuruhuiné.
Andar pourra vous accompagner pour rejoindre Arameth. Inutile et cruel de le lancer dans ce lieu.
Alciria suivra sans doute sa route.

Pour toi, maintenant, le Puits...
C'est fini.








 
Alciria

Le Vayang 17 Jayar 1511 à 00h13

 
Aussi soudain que la fin d'une nuit d'orage
Sa main n'est plus attaquée, Andar ne vacille plus, elle remonte. Elle sort du puit m^me, seule quand ils sont deux à y avoir été précipités. Elle ne laisse pas le temps filer.
Alors que Silinde et Heltair jouent les tourteraux plus loin, prenant le temps de se redecouvrir après avoir failli se perdre, elle se penche au dessus du trou.
C'est noir c'est froid mais ses yeux fouillent à en sortir de leur orbites, tentant de distinguer quoi que ce soit de plus que les ténèbres. Elle appelle, se demande si ça vaux le coup de descendre, si c'est seulement possible.

~hého! Davok!

Andar a coté d'elle est assommé. Pour lui, le décès semble consommé, sans doute a-t-il raison. Il a juste a ses cotés une tydale opiniâtre qui se refuse a abandonner tant qu'elle n'est pas sure; même si c'est en vain.


Le but fait loi

 
Silindë

Le Vayang 17 Jayar 1511 à 19h30

 
A bientot...

*** Fraternelle étreinte. Rassurante et réconfortante.
Nuruhuiné toujours endormie entre ses bras, le tydale s'abandonne au bras passé autours de ses épaules. Il est bon quelquefois de savoir qu'on compte pour certains. Il peut enfin laisser son ami gérer la situation, il peut lâcher prise....

Alors que finalement Heltair s’écarte, pour prendre mesure de la situation, lui persiste encore un peu, à savourer le gout de la vie. L'air frais de la nuit.

Et le soulagement. Il commence seulement à réaliser...

Un nelda sanglote près du puits, Alciria semble... appeler? Que s'est il passé? Cherchent ils quelqu'un? Silinde ne sait pas que Davok n'est plus. Quoique en y réfléchissant...
Feil n'avait elle pas cité un nelda venu rejoindre son père ou quelque chose du même gout? Il n'est pas dur de faire le lien. Tous n'ont pas pu être sauvés. Une vie a été perdue ici. Une de plus. Et en ces lieux, il semble au blond que la sentence est irrévocable.

Le puits ne rend pas ses proies. Le prédateur ne relâche pas ses victimes. Mais pour l'instant, il est rassasié. Il s'est rendormi. Repu et satisfait.
Semble-il.

Au petit matin vous partirez.

La nuit sera longue pressent l'entropiste. Nul d'entre eux n'osera dormir. Le désespoir, l'inquiétude ou les regrets les tiendront éveillés. De nombreuses larmes couleront avant que n'arrive l'aube. Si elle ne s’est toujours pas réveillée, ils laisseront Nuruhuine au village près du transport nemen.

Au petit matin ils partiront.

Plus tard dans la nuit, il fera une dernière visite là où tout a commencé. Sans réveiller Nuruhuine qui n'est toujours pas sortie du sommeil, ni déranger Heltair il s'éloignera vers la maison Nashdalem. Avant leur départ, il a besoin de trouver une réponse à ses questions, un semblant d'explication. Quelque chose, n'importe quoi. Un repère quelconque auquel se rattacher.

Lorsqu'il revient, un objet à la main, Silinde parait un peu plus apaisé et passera le restant des heures nocturnes entre sa Belle et son Frère, laissant parfois son regard se perdre songeur sur son sac.

Pour l'entropiste cette histoire n'est pas finie.
Il est allé trop loin pour accepter de s'incliner sans comprendre.
Qu'importe le temps qu'il y mettra.

Ce qu'il a vécu n'est peut-être rien, mais il en est ressorti irrévocablement changé.
Silinde n'est pas mort, mais il a perdu ici une partie de son insouciance. Il lui semble avoir effleuré un désespoir et une tristesse insondable.
Il aurait pu l'oublier. La leçon vient de le lui être rappelée au fer rouge. Les plus grands bonheurs palissent devant les pleurs qui les contrebalancent. La vraie félicité n'est qu'une utopie. Il aurait pourtant voulu y croire...

La joie qui régnait autrefois içi ne fait que rendre plus poignante la tragédie qui s'y est produite.
La farce ou la bouffonnerie n'a pas sa place dans la clairière.

Il n'est pas dans son genre d'abandonner à un Destin atroce une personne auquel il tient. Et curieusement, la nemen a trouvé une place au sein de son cœur. C'en est risible ironiserait il volontiers si cela en concernait un autre que lui. Se sentir lié à quelqu'un qui a disparu voilà des siècles. Mais quelqu'un qui les avait sauvés. Quelqu'un dont il avait pu admirer l'esprit et la beauté. Et la bonté.

Entre le tydale et le puits, ce n'est qu'un au revoir. ***


A bientot... Feil...

*** Murmure t'il alors qu'ils s'éloignent, laissant derrière eux le puits. Sans se retourner. ***


Jusqu'au bout...

 
Narrateur

Le Sukra 18 Jayar 1511 à 13h23

 
***
Aucun écho ne répondit à Alciria, à peine le murmure du vent qui glisse contre les parois du Puits... Andar la rejoignit, s'accoudant au rebord de pierre pour laisser goutter en silence ses larmes dans le sombre abîme.
Le nelda sonda l'obscurité du regard pendant de longs instants, puis s'éloigna, sans un mot.

Lui aussi s'en irait à l'aube, il venait de perdre son meilleur ami...
***


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