***
Vu de l’extérieur, le bâtiment ne laisse deviner aucun de ses secrets. Perdu au cœur des dédales du luth, dans une des nombreuses rues commerçantes toujours bondées, personne ne peut se douter du paradis qui règne à seulement quelques mètres, cachés par de hauts murs…
Mystère entretenu par l’élégante enseigne qui orne délicatement une petite porte ouvragée : écrits en lettres argentés sur fond azur, les mots se détachent tel Kvetha dans l’obscurité de la nuit : L’invitation au voyage… Un nom énigmatique pour le chaland qui passe, promesses pour celui qui sait de beauté et de paix.
Une fois la porte passée, le visiteur se trouve dans un petit couloir sombre, éclairé seulement de quelques bougies posées sur un sol composé de petits carreaux colorés. À peine la porte se ferme que le brouhaha de la rue s’estompe, imposant le calme du lieu. Le visiteur s’avance alors vers la vive lumière qui se dégage à l’autre bout du passage et tout aussi soudainement qu’il est passé de l’agitation des dédales au calme du couloir, il passe de l’obscurité à la vive lumière. Un instant ébloui, il s’arrête sur le palier, clignant des yeux dans le soleil. S’habituant peu à peu à la luminosité, lui apparait doucement un cadre enchanteur.
Il vient de pénétrer dans un luxuriant patio entouré de galeries à colonnades sculptées. Le sol est composé de petits carreaux bleu et blanc. Au centre se trouve une fontaine, mosaïque de couleurs et de fraicheur. Partout des plates-bandes où poussent orangers, figuiers et rosiers. Les premiers fournissent une ombre rafraichissante tandis que les seconds parfument l’air de leurs senteurs entêtantes. Disséminés ici et là, on voit de petites tables basses entourées de coussins colorés. Dans les galeries, de larges portes en bois finement ciselé laissent deviner de nombreux couloirs cachant sûrement un dédale de pièces et autres petites cours à l’usage mystérieux…

Là tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté
***

***
Habituée du lieu, elle n’est pourtant pas venue depuis longtemps : sa nouvelle vie de symbiosée lui a prit beaucoup de temps, et il vrai que L’invitation au voyage prend tous ses charmes au printemps lorsque les fleurs ont éclot et que le temps est assez doux pour s’installer dans le patio.
Elle passe donc avec joie la petite porte, traverse le tunnel et se trouve soudain en train de cligner des yeux sous les éclats de Minath en son zénith. Le lieu n’a rien perdu de sa splendeur pendant ces longs mois d’hiver…
Le temps qu’elle admire une nouvelle fois le cadre enchanteur, un tydale en tunique brodé et large sarouel s’approche d’elle. Il émane de lui autant de quiétude que du lieu. Il s’incline.
***

*** Elle s’incline à son tour en souriant. ***

***
D’un geste souple du bras il l’invite à le suivre. Elle lui emboîte donc légèrement le pas. Il la conduit à une petite table en bois sur laquelle se trouve un grand plateau en argent gravé. Sans un mot, il la quitte, disparaissant dans un des mystérieux passages parsemant la galerie.
Elle s’assoit en souplesse sur les coussins qui parsèment le sol avant de sortir du sac qui l’accompagne parchemins et plumes qu’elle a « empruntés » à son frère avant de partir. Les murmures d’une conversation quelques tables plus loin lui parviennent étouffés par le bruit de la fontaine. Le temps qu’elle s’installe, Feannor est revenu avec une théière, un bol en terre cuite et un narguilé. D’un léger hochement de tête elle le remercie, avant de le voir à nouveau disparaître dans l’ombre.

Elle contemple le jardin en attendant celles qu’elle a contactées par pensée.
***

***
Elle a à peine le temps de s’imprégner des senteurs du jardin qu’apparaissent coup sur coup deux de ses consoeurs.
La première est Maïldaran, sa compatriote Nelda et Artiste, avec qui elle partage décidemment beaucoup de points communs. La seconde est Adina, jeune diplomate fantaisiste, qu’elle a déjà eut l’occasion de recroiser lors des cours de langues de Yorazenor.
Elle est heureuse de les voir toutes deux en ce lieu, leur joie de vivre résonnant face à la sienne. Ne manque plus que Zaphirina pour compléter ce joyeux tableau.
***

***
Pendant qu’elle parle, Feannor est apparu avec deux nouvelles tasses qu’il a disposées devant les nouvelles venues. Il disparaît comme il est venu.
Elle attend qu’Adina s’installe avant de reprendre la parole.
***

***
Zaphirina avait erré un peu dans les dédales du Luth avant de trouver le lien de rendez-vous. Grâce aux indications d'Achara, elle ne s'était pas trop perdue.
Il faudrait vraiment qu'elle apprenne un jour à se repérer !

L'astrologue s'arrêta un instant devant la grande bâtisse puis passa la porte pour se retrouver dans un couloir obscure. Elle avanca lentement, près à se défendre en cas de mauvaises rencontres.

Quelle ne fût pas sa surprise lorsque ses pas la conduisirent dans un superbe patio où arbres fruitiers et boutons en fleur se mêlaient.
Elle fût aussitôt sortie de sa stupeur par un tydale qui, sur sa demande, la conduisit à ses consœurs.
***

***
Le temps qu’elle accueille Maïldaran et Adina, Zaphirina pénètre dans le patio et s’avance vers elles. Achara a plaisir à la voir aujourd’hui à cette réunion : la jeune tydale est la première Artiste qu’elle a rencontrée à son entrée au Luth, sa motivation, son sens de l’organisation et ses projets artistiques lui ayant tout de suite énormément plu.
Elle la salue d’un sourire joyeux pendant qu’Adina prend la parole. Pensionnaire à la Boîte de Pandore ? Tiens, tiens… Elle se tourne vers la diplomate.
***

*** Elle se tourne ensuite vers Zaphirina. ***

***
Pendant qu’elle parle, Feannor fait sa réapparition avec un dernier bol et entreprend de servir du thé parfumé à chacune. Une fois le service accompli, il s’éclipse comme il est venu.
***

***
Tout en parlant, elle prend la fine tasse posée devant elle et la soulève. Clochettes, bracelets et grelots approuvent ce mouvement de leurs joyeux tintinnabulements.
***

***
Zaphirina adressa un sourire de remerciement à Achara puis leva sa tasse à son tour, gagnée par la bonne humeur de ses consœurs.
***

***
Elle ferait d'ailleurs son possible pour qu'il en soit ainsi !
***

*** Reposant sa tasse avec douceur après avoir bu une lègère gorgée, elle se penche vers ses consœurs l’air concentré, le regard pétillant. ***

***
Zaphirina écouta avec attention le projet de sa consoeur ainsi que les réponses qu'il suscita.
Amusée, elle regardait la diplomate s'agiter sur ses coussins, craignant un peu de la retrouver les quatre fers en l'air.

La tydale se recentra sur la discussion lorsque Maïldaran prit la parole. Puis une fois que celle-ci eut fini, elle ajouta:
***

***
L’enthousiasme immédiat de ses trois consoeurs pour le projet la conforte dans son idée et, il faut bien le dire, lui fait extrêmement plaisir. Elle boit une nouvelle gorgée de thé parfumé, le temps de digérer toutes leurs paroles, avant de se remettre à parler.
***

***
Son regard se fait un instant lointain avant de se reconcentrer sur ses compagnes.
***

*** Elle étouffe un petit rire avant de continuer sur sa lancée. ***

***
Clochettes, bracelets et grelots marquent leur approbation pendant qu’elle porte la délicate tasse à ses lèvres pour boire une gorgée.
***

***
Elle reprend sa respiration avant de conclure son long exposé.
***

***
Zaphirina réfléchit quelques instants à quoi pouvait se référer ces mots. Elle ne s'était pas rendue compte qu'elle pensait à haute voix et continua sa réflexion.
***