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Souk du Vitrail

Chez Cleya.

Où la folie et son hote sont à votre service.
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Sujet lancé par Cleya Joranum
Le 06-07-1507 à 13h46
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Posté par S'hilaan Tos'hur,
Le 18-03-1510 à 22h01
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Cleya Joranum

Le Vayang 6 Julantir 1507 à 13h46

 
Dans le fond du Souk du Vitrail, là où même les marchands hésitent à s’aventurer de peur de tomber sur plus filou qu’eux, deux fenêtres luisent d’une lumière rougeâtre. Une porte de bois lourde d’ornements et portant une pancarte à l’envers avec un nom seulement : « Joranum », sépare l’intérieur encombré des ruelles odorantes.

En regardant par l’un des rares espaces de la fenêtre ayant résisté à la buée, on peut apercevoir un capharnaüm omniprésent dans ce qui semble être un atelier. Four, étaux, aiguilles, outils en tout genre.

Rien ne semble manquer au décor si ce n’est l’artisan affairé. Mais si vous êtes à la fenêtre rien de plus normal, puisque celle qui tient la boutique se trouve a genoux sous cette même fenêtre regardant vos yeux collés à la vitre avec anxiété.

Bienvenu ? Peut être pas. Mais venu, vous y êtes, et elle le sait.


 
Aliundil

Le Vayang 6 Julantir 1507 à 17h54

 
Jour de marché.

Cela n'arrivait qu'une fois tout les trois cycle et il aimait alors traîner dans les ruelles du Vitrail à la recherche de la Perle rare, de l'échoppe, de la boutique ou même de l'étale miraculeux où il pourrait trouver l'objet unique qui viendrait agrémenter sa précieuse batterie de cuisine.
Précieuse oui, car au delà de son aide nourricière elle lui permettait de cuire ses encres avec soin et qualité. Précise.

Des camelots le hélaient ci et là pour essayer de lui vendre différents ustensiles cuivré qu'il jugea d'un coup d'oeil expert comme étant d'horrible facture. Marchand de connaissance dès son plus jeune âge, il était difficile à berner et encore plus en matière de casseroles, marmites, chaudrons, marmitons, poils, grills ou autres accessoires de cuisine.
Congédiant les vendeurs d'un geste de main agacé, il les bannit à tout jamais de sa pensée en quittant leur trogne poisseuse des yeux pour s'engouffrer dans une étroite ruelle jusqu'ici inconnue de son parcours méthodique.

Peu de boutiquiers dans cette ruelle sans fond, il crut reconnaître des herboristes, des épiciers et des parfumeurs à en juger par les odeurs. Ca ou des embaumeurs , suggéra-t-il mentalement.
L'un des étales retint particulièrement son attention à cause de la lumière sanguine qui émanait depuis le dedans, " Jonarum" réussit-il à déchiffrer sur la porte.

L'intérieur livrait un véritable spectacle de désolation et à en juger par la buée, on pouvait aisément imaginer l'antre d'un forgeron récemment décédé et oublié.
Mais qu'est-ce que... surprit Trinité en apercevant un étrange visage déformé par la vitre qui semblait attendre en embuscade l'entrée d'un potentiel client. Il scruta la Tydale (en était-il réellement sûr ?) du fond de ses orbites noirs avec un air absolument imperturbable et, saisissant sa canne, il frappa trois coups contre le vitre.

Il était d’humeur à questionner le destin.


Se suffire, c'est être puissant.

 
Umbre

Le Vayang 6 Julantir 1507 à 18h28

 
"Au fond du Souk" : c'était bien là une indication du genre qu'il tenait en haute estime pour l'absurdité que cela représentait. Le Souk était le genre d'endroit qui n'avait pas de fond. Pas de sol, pas de plafond, pas de murs, même le plus grand aventurier - même son confrère Savile - pouvait se perdre dans un tel endroit. Il avait donc tracé son chemin dans la jungle mercantile à l'aide du sabre nécessaire : les mots.

Les marchands savaient les utiliser mais pas aussi bien que lui et à chaque fois qu'on tentait de lui vendre quelque chose, il repoussait l'offre et forçait le négociant à répondre à sa question. Bien vite, on lui jetait des regards effarés accompagnés de grosses et longues gouttes de sueur qui noyaient le visage de l'interlocuteur dans les couleurs vives de la colère, de la honte ou de la peur. Et ils balbutiaient tous "Joranum....Vous cherchez l'échoppe de la folle ? Mais mon Chambellan vous allez droit à la mort ! Non, non je vous en pris....", ce qui ne manquait pas d'éveiller sa curiosité à un degré de plus en plus élevé.

Mais sa longue et douloureuse recherche avait finalement été récompensée. Il était arrivé dans des ruelles formées par des maisons et non des étales, et bien que les saletés et l'obscurité des lieux n'éveillaient pas en lui le plaisir gourmet de son sens esthétique, il appréciait cette espèce de bicoque étrange d'où s'échappait une lumière diffuse et rouge, du genre des ateliers investis par quelque diabolique rejeton.

Il s'approcha de la porte et décrypta la pancarte inversée avant de frapper, n'ayant même pas aperçu Trinité qui faisait subir le même sort à l'une des fenêtres.


Dame Joranum ? Je suis le divinissime et inénarrable Chambellan Umbre, j'ai posé commande dans nos Sombres Pensées et vous m'avez vaillamment répondu, visiblement prompte à effectuer le lourd travail pour lequel j'ai grand besoin d'un artisan de talent.



Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Cleya Joranum

Le Sukra 7 Julantir 1507 à 16h36

 
*** Cleya était tapie sous la fenêtre. Le verre déformait le visage de celui qui regardait dans son atelier et l’image étrangement grossie et luisante que Cleya en avait ne la rassurait pas. L’étranger tapa à la vitre avec ce qui ressemblait à une canne. ***


Mes fenêtres !

*** Cleya se redressa d’un air courroucé mais se ravisa juste avant d’arriver à hauteur du visage du toqueur à la canne et revint à sa position initiale. ***


Quel drôle d’individu. Mmm ses dents n’ont pas l’air trop mal...
D’ailleurs elles me sont quelque peu familière.
Par contre son visage ne me dit rien, ni sa bouche.
Et les dents ne peuvent pas changer de bouche, ou alors m’aurait on menti…


*** C’est à ce niveau de ses réflexions qu’une voix forte et chantante lui parvint aux oreilles. ***


Dame Joranum ? Je suis le divinissime et inénarrable Chambellan Umbre, j'ai posé commande dans nos Sombres Pensées et vous m'avez vaillamment répondu, visiblement prompte à effectuer le lourd travail pour lequel j'ai grand besoin d'un artisan de talent.

*** Une expression de terreur se dessina sur le visage creusé de la tydale. ***


Ils sont en nombre, c’est une conspiration !

*** Mais sa mémoire vint rapidement rasséréner son imagination débordante. ***


Le Chambellan du Luth… cela me dit quelque chose. Mais oui je lui ai moi-même proposé de passer ici, enfin il me semble.

Faisons une rapide analyse.

Dame…oui j’en suis une. Divinissime, sans doute, inénarrable, surement et Umbre est bien son nom. Je suis vaillante, c’est chose certaine par contre jamais une de mes tenues n’a excédé un poids raisonnable mais la balance est en sa faveur.


*** Cleya se rapprocha de la porte et tout en restant de côté, car on est jamais trop prudent, elle ouvrit. Le Chambellan masqué la regardait par les trous de son visage inexpressif. ***


Chambellan Umbre?
Entrez je vous en prie, ou tout du moins je vous le permet et vous le demande puisque vous ne semblez pas homme à vous faire prier.


*** Elle se pencha, tendit la tête, et regarda avec méfiance l’homme à la canne qui se trouvait devant ses fenêtres. Elle plissa les yeux à l’extrême comme si cela lui permettait de distinguer la part de chuchoteur qui sommeille en chacun. ***


Je ne sais pour quelle raison vous êtes là mais sachez que je n’achèterai rien et que mes vitres ne sont pas à vendre, j’en ai besoin.

Par contre si une autre motivation –puisqu’il en faut bien une et une bonne pour s’aventurer de la sorte dans notre joli Souk- vous pousse à tambouriner à mes chères petites vitres, parlez je vous écoute et si la parole vous fait défaut –car cela arrive sachez le- mimez donc et j’essayerai de déchiffrer.


*** Seule sa tête dépassait de l’encastrement de la porte et c’est avec un sourcil hautement levé qu’elle regardait le tambourrineur canné alors que le Chambellan derrière elle avait le champ libre pour entrer dans l’atelier. ***



 
Umbre

Le Sukra 7 Julantir 1507 à 22h19

 
Le tydale masqué avait un instant observé son hôte puis l'invitant ouvertement à pénétrer dans les lieux, s'était glissé à l'intérieur. Il observait avec intérêt le bordel ambiant et y trouva un semblant d'art dans la façon dont le hasard ou la folie avaient agencés les choses.

Bien que la façon dont elle devait travailler dans ce capharnaüm lui échappa, il prit le parti de laisser l'inexplicable à son dangereux royaume et songea même que cela devait être du ressort du génie, ou d'une connaissance parfaite de l'endroit.

Lui en tout cas, s'y perdait à chaque instant, même lorsqu'li s'agissait de faire un pas ou de lever les yeux vers une étrange armoire qui paraissait s'être accouplée avec un porte manteau et un demi douzine d'ustensiles de torture. Il préféra ne pas y penser et espérait simplement que l'artisane n'avait rien d'une furie cannibale ou de quelque monstre se terrant dans l'antre du mal.

Bref, il faisait le tour en attendait qu'elle termine de guetter à la porte et de causer à un inconnu.



Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Aliundil

Le Luang 9 Julantir 1507 à 19h12

 
Que s'attendait-il à trouver dans un lieu aussi reculé du quartier du Vitrail - et également du reste de la faction - sinon une originale de plus.

Nul besoin de représenter gestuellement ce que ma bouche pourrait exprimer mes mots énoncés ne s'accompagneront d'aucuns mots mimer.
Je n'ai rien non plus à vous vendre sinon le savoir, et ne suis pas intéressé par l'acquisition de vos vitres.
Que je préfère d'ailleurs savoir ici.
Ajouta-t-il.

Il s'avança pour mieux détailler le visage de la Tydale (chose qu'il fit sans s'en cacher) puis reprit d'un ton parfaitement quelconque.

On me nomme Trinité des Mots, de l'Horloge du Limonaire, et si le bâtiment ci présent est bel et bien ce que je pense qu'il est, à savoir un établissement mercantile, je souhaiterai prendre connaissance de votre offre.
Je suis depuis ce matin même à la recherche de Perles rares (à défaut qu'elles soient sombres
, songea-t-il) et ces dernières se terrent peut-être dans votre amas.


Se suffire, c'est être puissant.

 
Cleya Joranum

Le Matal 10 Julantir 1507 à 02h12

 
*** La tydale sembla perplexe. Le fait que l’individu n’en veuille pas à ses carreaux la rassura mais il y avait un pas entre la méfiance et la confiance et les jambes de Cleya étaient courtes. ***


De l'Horloge du Limonaire.....cela me dit étrangement quelque chose.

*** Elle adopta un ton qui si il se voulait plus respectueux, n’était en fait que moins méfiant. ***


Je serai tentée de dire qu’aucune perle ne se cache dans mon échoppe car si les cachettes ne manquent pas, j’ai la vue fine et peu de chose -surtout si cela brille comme doit le faire toute bonne perle qui se respecte- ne m’échappe.

Mais vous courrez après l’offre et c’est un exercice sain.
Je reçois en ce moment même le Chambellan Ombre…non Imbre….


*** Cleya semblait poursuivre sa mémoire qui une fois de plus lui fit faut bond. ***


Il m’attend d’ailleurs à l’intérieur…

*** Elle se retourna pour vérifier que le Chambellan était encore là et qu’elle n’était pas en train de mentir au canné. ***


Donc si le temps ne vous manque pas- car je sais que c’est un manque difficile à supporter- je vous propose d’entrer.

Peut être trouverez vous votre bonheur le temps que je prenne la commande du Chambellan.

Mais puisque je surnage dans l’océan agité de la demande, j’ai bien peur –même si cela ne m’effraye pas vraiment- de ne pas avoir beaucoup d’articles ici.

Par contre, si vos envies et vos économies ont cerné quelque chose en particulier et que mes aiguilles où mes marteaux sont intéressés –et soyez rassuré ils ont tendance à suivre mes préférences la plupart du temps- peut être pourrais-je faire quelque chose pour vous.


*** Tout en parlant elle était rentrée dans la boutique laissant la porte ouverte à son invité surprise. ***




 
Umbre

Le Matal 10 Julantir 1507 à 14h11

 
*** Voyant que son hôtesse le rejoignait, Umbre se tourna vers elle, silhouette sombre au milieu du bordel. Il pencha la tête sur le côté pour voir qui la suivait et eut un bref sourire derrière son masque. ***

Bien à vous Trinité, le hasard et ses invisibles guides nous ont amenés jusqu'à la même découverte. Puisse-t-elle être heureuse !

*** Il revint sur Cleya ***

Avant de passer à nos affaires communes qui - je n'en doute pas - nous prendront autant de temps que de raison, j'ai quelques questions à vous poser concernant votre commerce qui, à défaut d'être florissant, est suffisamment étrange ou merveilleux pour avoir sorti deux Chambellans de leur ignorance quant à son existence.

*** Il fit une tour sur lui-même ***

Je vois là bien des outils fort peu utilisés pour donner vie aux vêtements, assembler entre eux les tissus dans une danse légère de couleurs et de formes, émerveiller le toucher et la vue au contact de leurs charmes ouvragés ou encore sculpter les habits qui, demain, feront fureur sur la scène de l'opéra et tourneront les têtes des couturiers les plus habiles. Je vois éparpiller ci et là les armes de la forge, les étrangetés du cuir et de l'armure, et quelques autres ustensiles et substances qui m'évoquent les dangereux ateliers d'achimistes déments, amants oubliés d'une jeunesse terrible.

*** Il enjamba quelques...débris ? Pour se rapprocher de l'artisane ***

Pour le moment et pour ma part je n'ai besoin que de costumes et de beautés dont il faut uniquement se parer, mais tout ceci....

*** Il fit un ample geste du bras en désignant l'atelier ***

Tout ceci me fait dire qu'il y a d'autres génies que celui de la soie et du lin que vous savez manier.
A quels autres plaisirs créateurs vous adonnez vous ? Que je sache à quelles muses-marchandes je puis également m'adresser pour mes autres nécessités.


*** Il s'approcha encore davantage de Cleya, avec l'apparence d'un prédateur à l'affût ***

Il y a les oeuvres d'un art dont j'ai grand besoin....
Etes-vous initiée aux arcanes de l'Orfèvrerie ?



Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Aliundil

Le Matal 10 Julantir 1507 à 14h12

 
Modestie est perle de marchand, imagina-t-il avec un sourir forcé.

Merci.

Il entra derrière la consoeur Jonarum et salua Umbre d'une poignée de main amicale, profitant de l'occasion pour échanger quelques banalités qu'il réservait à la seule catégorie de confrères qui se trouvaient être ses amis. Puis, pour ne pas faire attendre le client ou la marchande, il s'éloigna à travers le bazard environnant et flana entre les monticules d'articles en prenant garde de ne pas menacer leur équilibre instable.

Peut-être trouverait-il ici une perle sans éclat.

Se suffire, c'est être puissant.

 
Cleya Joranum

Le Merakih 11 Julantir 1507 à 12h42

 
*** Deux Chambellan? Voila donc pourquoi le nom de l'agresseur des vitres lui disait quelque chose. Tout en écoutant le Chambellan parler, la tête de Cleya semblait pencher sur le côté, et ce de plus en plus pour finir à la fin du discours avec le toute faisant presque un angle droit.
Quand il eut finit, Cleya regarda le Chambellan d'un oeil mauvais. Elle redressa la tête. ***


Mes créations? Eh bien des armes aux armures, et des chemises aux sous-vêtements, il n'y a que peu de domaines qui me sont pleinement inconnus. Disons seulement que ce que des doigts peuvent faire, je peux le faire, car vous aurez remarqué que je possède quelques unes de ces appendices merveilleuses.

*** Elle agita fièrement les doigts. ***


Par contre je spécifie tout de suite et préfère prévenir que guérir mes pauvres doigts abimés, il n'est pas question que je vous fasse des habits d'or! Non, non, non.

*** Ses yeux s'emplirent de défi. ***


Avez vous déjà essayé de coudre l'or? Hum ?

*** Un rictus de dégoût se peignit sur son visage. ***


Et puis Chambellan... quelques broderies, enjolivures et autres arabesques, je conçois et j'en conçois, mais un vêtement en or...quel manque de goût.

*** Cleya sembla se calmer. Elle se rappelait l'importance du personnage. ***


Enfin, vous êtes le client et à défaut d'être roi vous êtes Chambellan, mais sachez que je désapprouverai une telle commande.
Car le travail de l'or et autres pierres et effectivement l'une des choses auxquelles j'aime m'adonner même si je ne le fais que rarement.


*** Regard à droite, regard à gauche, confidence. ***


Comprenez, l'or attire les Chuchoteurs...

*** Un frisson parcourut son échine courbée par les heures de travail et le manque de sommeil. ***


Mais voila ce que je vous propose.
Je vais réaliser les tenues dont vous avez besoin. D'ailleurs de quoi s'agit il ?
Car nombre de vêtements sont réalisables, reste encore à me préciser ce que vous voulez et surtout, surtout, comment vous le voulez.

Et si après vous estimez que mon style et votre goût sont deux choses qui ne vont jamais l'une sans l'autre, alors vous me confirez cet autre commande.

Mais encore une fois...pas de vêtements en or je vous en prie.



 
Umbre

Le Julung 12 Julantir 1507 à 15h25

 
*** Un instant durant et bien qu'il n'en laissa rien paraître, le Chambellan de l'Art fut décontenancé. Rapidement il remonta le fil des pensées hasardeuses de son interlocutrice pour en découvrir l'étrange logique linguistique. Il sourit derrière son masque et s'amusa de ce petite jeu, bien qu'il parut tout à fait involontaire pour l'un des deux partricipants. ***

Aucune prière que je ne puis accomplir, aucune prière qui ne soit nécessaire. Les vêtements que je cherche n'auront de l'or que sa rareté et sa valeur inestimable, si vos doigts de fées se montrent bien aimables.

Point d'habits en or je vous rassure, l'éclat du soleil et le poids du métal ne sont rien pour moi, si ce n'est de parfaits étrangers ou des ennemis qu'il me faut fuir.

Mais, comme vous le dites, nous reviendrons sur ma commande en matière de bijouterie après avoir discuté de celle qui m'a mené ici.


*** Il inspira de façon à faire croire qu'il allait déblatérer un flot de paroles, mais s'arrêta avant que le moindre son ne sorte de sa bouche. Il reprit lentement ***

Il me faut trois vêtements que rien ne lie dans l'immédiat, si ce n'est la grandeur et l'éclat. D'une robe souple et superbe, blancheur pâle qui s'ouvre à la lune. D'un habit d'arlequin sombre et petit, patchwork solide qui amuse et intrigue.
D'un costume beau et sinistre, enveloppe noire qui évoque la mort...sans pour autant l'invoquer.


*** Il lui tendit une papier ***

Sont ici marquées les mesures des futurs porteurs de vos oeuvres, un pour chacun, chacun son sien. La robe est un vêtement de danse, l'arlequin de théâtre et le costume de cérémonie.

Puisse les voies de l'apparat rejoindre celles du charme, ainsi vêtus de vos arts virtuoses !
Qu'y a-t-il que je puis vous signaler d'autre, pour mesurer votre création du doigté de la précision ?
Car, du reste, je préfère laisser courir la liberté inspiratrice pour bénéficier d'idées révélatrices.



Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Cleya Joranum

Le Sukra 14 Julantir 1507 à 00h12

 
*** Cleya avait écouté la commande avec attention. Elle prit les morceaux de papiers que le Chambellan lui tendait. Elle lu les mesures avec le visage plissé de celle qui connait son métier. S'arrêtant sur une mesure elle sourit. ***


Eh bien, il ne doit pas être beau à voir.

*** Une fois sa lecture terminée elle releva la tête. Elle avait l'air perdue dans des croquis déjà élaborés et elle avait pris deux aiguilles en main automatiquement. ***


Soyez sur -puisque l'information vient de moi et que je ne suis nullement quelqu'un du dessous- que les trois vêtements seront sublimes et que tout Arameth se les arracheront.
Oui ils seront splendides...


*** Elle sembla sortir de ses pensées. ***


Mais je ne veux pas vous retarder puisque le temps semble valoir l'argent alors qu'entre nous, l'un ne peut aller sans l'autre.

Je vous ferai parvenir une lettre quand le travail sera terminé.

Partez tranquille –sauf bien sur si vous êtes de ceux que l’agitation anime- votre commande est entre de bonne main puisque les miennes n’ont rien de mauvaise.


*** Elle réussit presque à sourire et se retourna, prête à se mettre au travail quand son regard s’arrêta sur le deuxième homme se trouvant dans son atelier.

D’abord surprise, elle s’apprêtait à vociférer –car on n’entre pas chez les gens comme ça, non mais- quand la mémoire lui revint.
Le canné.
Elle le dévisagea de ses petits yeux luisants. Dans la faible lumière de l’atelier, Cleya ressemblait plus à un rongeur étrangement vêtu et doué de parole qu’à une tydale. ***


Avez-vous quant à vous trouvé quoi que ce soit qui attise –sans vous brûler je l’espère- votre curiosité ?

Et si ce n’est le cas peut être pourrais-je vous y aider car le désir ardent de consommation brûle –le pauvre d’ailleurs- de ces flammes que je sais raviver.




 
Umbre

Le Sukra 21 Julantir 1507 à 01h20

 
*** Prenant le pas sur la réponse de Trinité, Umbre intervint pour signaler son départ. ***

Parfait, je ne vais pas accaparer plus de votre temps - qui se veut sans doute précieux et capricieux - pour le laisser aux bons soins des voies artisanes que vous arpenterez - je n'en doute pas - avec une habile virtuosité, de celle qui est le propre des génies incompris.

Car nul doute qu'à ces deux qualificatifs vous répondez sans broncher, cet atelier en est l'obscur symbole; signe cabalistique d'un plus vaste projet qui nous liera peut-être, nous les artistes et vous les artisans, sous le joug génial d'une cohésion confraternelle.


*** L'homme se courba et prit la main de la tydale, mimant un baise-main. ***

Si j'abaisse mon masque, c'est pour mieux contempler ces mains qui en fabriqueront peut-être les cousins.

*** Se redressant, le tydale ajouta un dernier mot avant de sortir de la petite bâtisse. ***

J'attendrais donc de vos nouvelles et de celles de vos nouveautés.

*** Après un salut rapide à son confrère du Calligramme et un pas de danse grâcieux, le Chambellan de l'Art se retrouvait dehors et s'engouffrait dans le Souk à vive alure. ***


Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Aliundil

Le Merakih 25 Julantir 1507 à 13h19

 
Au revoir Chambellan, à bientôt peut-être.

Trinité regarda Umbre s’en aller et marqua une courte pause avant de répondre à la marchande. Calepin à la main, il en profita pour la scruter et pour prendre quelques notes sur l’endroit qui suscitait en lui un certain intérêt.

Il se pourrait que se cache ici, quelque part, des articles qui m’intéresseraient, oui.

D'après vos mots peu de domaines vous sont inconnus et j'espère de fait que votre art de confectionner des ustensiles de cuisines égal votre maîtrise du tissage et de la borderie.


Hé bien, d'un Chambellan à l'autre la commande changeait radicalement. Umbre lui avait demandé une tunique coûteuse et sur mesure -sans doute pour l'un/l'une de ses artistes - et Trinité, lui, voulait des ustensiles de cuisines - sans doute pour ses encres et ses tisanes.
Non pas qu'il se sentit bête, mais il prit néanmoins la mesure de cette différence flagrante qui éloignait les deux commandes si bien qu'il fut tenté de rajouter "Des casseroles en or bien sûr" afin de conférer à sa commande un caractère moins risible. Mais ça n'était pas dans son caractère. Et qu'y avait-il de drôle à ce qu'un Chambellan aille lui même acheter ses casseroles ? Umbre oeuvrait pour le bien de ses artistes en leur allouant le droit souverain des confrères du Luth à se pavaner richement vêtus, et Trinité, lui, agissait tout autant pour son Horloge en regroupant un matériel de professionnel que les Plumes et les Etudiants pourront utiliser pour bien faire leur travail de copistes ou d’illustrateurs.

Il haussa les épaules et reprit.

Je fabrique moi-même les encres qui servent à écrire puis à enluminer certains ouvrages du Limonaire, voyez-vous, et si mon secret de fabrication reste intact après plusieurs décennies je dois avouer que le matériel dont j'ai hérité, et celui que j'ai acquis par la suite, ne me permet pas d'atteindre la pureté d'antan. En effet lorsqu'elles mijotent au bain-marie mes encres tendent à s'imprégner d'une partie du revêtement des ustensiles de cuissons ou adhèrent trop à leur surface ce qui à pour effet de produire une fine peau en les rebords, nuisant au mélange.

Je vous passe le reste des détails.

Si par hasard vous possédiez dans votre bazar des merveilles capables de rendre à mes encres leur pureté d'origine je vous en serai gré et me ferais un devoir de les acquérir immédiatement.


Un sourire forcé et rigide que seul les plus blasé des marchands sont capables de produire déchira sont visage.

A un prix raisonnable évidemment.


Se suffire, c'est être puissant.

 
Antiorn

Le Julung 26 Julantir 1507 à 22h22

 
*** Antiorn marchait mollement, l'air distrait comme à son habitude, ses pensées voguant partout sauf sur l'instant présent. Ce soir même, il finirait sa besogne administratrice plus tôt, ayant pri de l'avance tout au long de la semaine, et irait tenir un vieux serment auprès du chambellan masqué. Il se voyait déjà dans le désert à contempler la mer de sable sur le dos de sa dune de prédilection, et pour lui, c'était déjà un repos considérable considérant ses semaines de travail acharné.

Naviguant à travers le souk qu'il connaissait par coeur, ses pensées de libertée loin de son bureau étaient ponctuées de remarques mentales sur les prix que les marchands affichaient. Les denrées provenant du Matriarcat se faisaient chères, et le prix du sel montait déjà, celà du aux spéculations d'une crise à venir.

Si la mine était prête à reprendre ses activités, la cargaison qui avait disparu était toujours manquante. Il faudrait que cette affaire soit réglée au plus vite. Ayant entrevu les techniques d'interrogation d'Elis, le chambellan des caravanes était plutôt optimiste que le dénomé Granor cracherait le morceau sous peu.

Bifurquant dans une impasse, le nelda porta son attention sur les boutiques avoisinantes et trouva ce qu'il cherchait. ***


Joranum

*** C'était écrit noir sur bois sur une pancarte suspendue à une des portes les plus chargées qu'il avait été donné au chambellan de voir. Sans cogner, il entra et un tintement métalique se fit entendre. Le premier personnage qu'il apperçut dans la pénombre fut Trinité. ***


Bien le bonjour, chambellan. Étrange endroit pour faire des rencontres, n'est-ce pas ?

Puis il se dirrigea vers la tenancière de l'échope, qui elle se fondait un peu plus avec la pénombre.

Je suis le chambellan Antiorn. Il était question de faire clouter mon cuir...

N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Cleya Joranum

Le Luang 30 Julantir 1507 à 16h19

 
*** Un Nedla maintenant. Décidément rarement l’atelier de Cleya n’avait été aussi peuplé de Chambellan et si elle était consciente du point positif que cela représentait pour ses économies et son commerce, elle commençait à avoir du mal à gérer toutes les informations. ***


Alors, Umbre désirerait des casseroles cloutées, le canné des vêtements en cuir et le poilu….

*** Elle s’arrêta. Ou ces clients avaient des commandes des plus étranges, ou sa mémoire lui jouait encore une fois un tour digne des pièces de Drill. Elle entreprit de rassembler les mots pour obtenir des commandes cohérentes puis de remettre les commandes sur les bonnes têtes, elles même désignées par les bons noms. Mais, et elle le savait, même si elle aurait volontiers commençait son travail sans répondre quoi que ce soit à qui que ce soit, les gens avaient la fâcheuse habitude d’exiger des réponses et autres conventions rhétoriques. Exécution.

Elle se tourna vers le Chambellan du Calligramme.
Elle s’inclina face au Nelda qui venait de pénétrer dans l’échoppe, tentant vainement de lui adresser un sourire convaincant. ***


Bonjour à vous Chambellan Antiorn. Je vous rassure de suite, votre demande était passée de la pile des questions à celle des commandes directement. C’est un travail qui même si il est réalisé avec soin ne prend pas plus de temps qu’il n’en faut pour lacer des chaussures.

*** A la simple idée du laçage, la tydale fut parcouru d’un long frisson et une lueur de terreur passa dans ses yeux ébènes.
Elle saisit la cuirasse que la main d’Antiorn tenait et se dirigea vers son plan de travail constitué d’une large plaque de bois recouverte au centre par un revêtement de métal destiné à résister au travail des métaux par le marteau. Elle posa le cuir dessus et s’assit sur un petit tabouret dont la stabilité semblait égaler celle de sa propriétaire, les craquements en plus. ***


J’ai pris la liberté –car ce n’est pas chose réservée aux libertaires comme certains semblent le croire- de choisir moi-même les clous.
Je sais que beaucoup de clients désirent les choisir eux même mais j’ai renoncé depuis longtemps à céder à ce genre de caprice car une fois sur deux les clous sont tellement laids que je n’arrive pas à me résigner à les fixer –puisque vous m’accorderez sûrement que les poser ne suffirait pas- sur quoi que ce soit. J’ai donc choisit ceux ci -puisque je ne crois pas qu’eux aient pu me choisir.


*** Elle regardait en plissant les yeux les détails de la parure. Joignant le geste à la parole elle tendit la main vers un sac de clous, en sortit un et, sans quitter le vêtement des yeux, brandit le pic de métal aux yeux du Chambellan et le fit tourner pour que le Nelda puisse en observer toutes les tournures.

Elle posa la cuirasse et la retourna. Avec l’application de l’élève model, le regard illuminé de la passionnée en plus, la tydale posait un à un les clous sur le cuir -en évitant l’encolure et les flancs pour que le futur porteur ne se blesse pas- et, après les y avoir enfoncé par petit coups secs et précis de marteau, consolidait leur prise dans le cuir à l’aide de petites bouts de métal coudés. Cleya avait cloué l’intégralité du cuir et la finalisation fut de retourner l’armure et de scier les bouts de clous qui ça et là dépassaient.

Le temps de fixer tous les clous et la tydale releva le nez, le sourire aux lèvres et brandit le fruit d’une bonne heure de travail. ***




La transformation est accomplie, le travail finit, les gouttes ont perlés, les clous sont fixés, le rendu est admirable, la vision remarquable.

*** Elle tendit le cuir au Chambellan. ***





 
Antiorn

Le Luang 30 Julantir 1507 à 18h04

 
*** Si le chambellan avai encore une masse importante de paperasse à abattre avant de terminer la journé à l'Amphithéâtre du Luth, il se permit tout de même de contempler le singulier personnage à l'oeuvre. C'était une de ces activités qu'il adorait exercer dans ses temps libre. Regarder les artisans à l'oeuvre. Leurs mouvements calculés, la concentration dans leurs yeux.

Pendant une bonne heure, donc, Antiorn observa la tydale à l'oeuvre sans mot dire, comme hypnotisé. Lorsqu'elle lui tendit le réseultat de son labeur, un sourire orna son visage. ***


Joli travail, damce Joranum. Combien vous dois-je pour le travail de vos mains expertes ?

N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Cleya Joranum

Le Matal 31 Julantir 1507 à 02h17

 
*** Cleya sembla surprise. Bien sur elle considérait ses main comme expertes, bien qu'elle les ait toujours soupçonné de vouloir se rebeller. Mais elle n'avait absolument pas pensé au prix de son travail. ***


Combien vous me devez... et bien j'ai appris il y a peu que le temps n'est pas une chose qui se rembourse et je sais qu'il est de toute façon forcément consommé lorsque l'on veut réaliser quelque chose -même si lacer des chaussures fait parti de ces activités qui en demande beaucoup plus.


*** Elle frissonna. ***


Disons que dix-huit sardoines me parait être une somme convenable -car sachez qu'il existent des sommes qui elles ne sont même pas prononçables- pour ce que vous avez là.

*** Ses yeux se perdirent dans le vide. Un temps passa. ***


Et si la facture vous semble bonne, je ne peux que vous assurer qu'il en sera toujours de même et que mon atelier et mes mains sont à votre service à l'avenir.

*** Elle lança un regard entendu à ses extrémités. ***


Je vous préviens, après une offre comme celle-ci, et qui plus est à un Chambellan, la mutinerie vous est interdite!


 
Antiorn

Le Matal 31 Julantir 1507 à 02h34

 
*** Le chambellan tendit les doigts dans sa bourse et en sortit quelques pièces, un sourire amusé se dessinant d'une oreille à l'autre. Il compta rapidement et déposa deux piles de dix pièces sur le comptoir de l'échope. ***


Un léger surplus pour l'entretien de vos mains... j'ai entendu dire qu'il n'y avait rien de mieux qu'une pomade d'émican pour refroidir les ardeurs rebelles des extrémités. Je vous en ram`nerai la prochaine fois que je passerai vers Jypska.

*** Puis il se saisit du cuir et admira le travail de près. Joli travail que tout cela. Et jolis clous, bien que cela lui importait en fait autant que les avances des prostituées tchaes des bas quartiers. ***


Je retiendrai l'eplacement de votre échope et la recommandrai à mes hommes.

Saluant l'artisan bien bas, il se dirigea vers la sortie.

N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Aliundil

Le Vayang 24 Agur 1507 à 23h29

 
Trinité jeta un regard intrigué à la marchande qui fixait depuis un bon moment ses doigts.

Il concentra son attention sur les mains de Mme. Jonarum mais n'y constata rien de remarquable, du moins rien de plus remarquable que des mains d'artisan.

Après de longues minutes, il hasarda un "Consoeur ?"


Se suffire, c'est être puissant.

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