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Le Merakih 21 Astawir 1510 à 20h22
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Dans les Dédales du Luth, quelque peu avant minuit.
Les thermes nocturnes de la rue Vapeur , situés quelque part dans les Dédales du Luth, étaient renommés pour la qualité de leurs services, pour la situation des personnages de la vie Aramethéenne les fréquentant, et pour leur inacessibilité au commun des mortels.
C'est donc non sans appréhension qu'Achlésis s'engageait dans la rue cette nuit afin de rencontrer l'Oeil du Poinçon, Aliundil, anciennement Chambellan du Limonaire.
Elle ne le connaissait que par les trois pensées échangées avec le personnage, ainsi que par ses interventions... fleuries sur le consensus.
Avec lui et Takeon Cumulos, le Poinçon pouvait se targuer de compter des éléments symbiosés pour le moins détonnants.
Frappant la porte de l'établissement, indiqué par une modeste inscription murale, grâce à un lourd heurtoir ouvragé, Achlésis attendit.
Un judas s'ouvrit, et la porte s'entrouvrit quelque secondes plus tard, dans un bruit de verrous.
Précédant son interlocuteur, la Sykramen souffla ces mots dans l'ouverture.
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Je viens de la part d'Avih Aliundil
*** Un temps ***
Très bien.
Entrez je vous prie.
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Achlésis fut donc introduite dans un patio luxueux et éclairé par de nombreuses lanternes, nanti de superbes mosaïques et parterres de fleurs.
Un tydale vêtu d'un habit blanc au liseré de fil d'or se présenta à elle, et la conduisit jusqu'à son vestiaire, d'ou elle put ressortir directement dans les salles de bains, d'ou montaient de lourds panaches de vapeur, uniquement ceinte d'une serviette descendant jusqu'à mi-cuisse.
Elle se situait au bord d'un très grand bassin ou deux trois personnes faisaient leurs ablutions, et se dirigea droit devant elle, avant de s'asseoir dans une alcôve , en face de l'unique porte de la salle.
Si l'Oeil arrivait, il ne pourraient pas se manquer.
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Le Julung 22 Astawir 1510 à 10h17
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Du fond de son alcôve, la Sykramen guette.
Elle observe et détaille le tydale tatoué que son Mou lui présente comme Aliundil.
L'Oeil du Poinçon.
Ce personnage se présente à elle comme un nouveau mystère d'Arameth.
Primo, de par ses tatouages.
Secundo, de par sa démarche
Tertio, de par son regard.
Fascinante Trinité
Il l'a vue, cela ne fait aucun doute.
Et puisqu'il est symbiosé, il sait qu'elle est là, et qui elle est.
Peut être qu'il ne souhaite tout simplement pas être aperçu en sa compagnie.
Il faudra donc faire le premier pas.
Elle sort de son alcôve, et se dirige vers le bassin.
Tout en s'asseyant au bord de l'eau fumante, elle darde son regard vers Aliundil, et lui envoie, par pensée, ces trois mots.
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Aysh'hin Avih l'Oeil. | |
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Le Vayang 23 Astawir 1510 à 15h12
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L’Oeil ne s’anime toujours pas.
A croire que le discours qui lui est servi n’est pas à son goût.
Ou peut-être ne mange-t-il pas de ce pain là.
Il regarde la tydale sans grande curiosité.
Son intérêt parait limité.
Sa concentration semble vague.
Le flic s’est pourtant déplacé
A quoi s’attendait-il ?
Que croit-il ?
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Pourquoi est-ce que je risquerais ma plaque en bossant avec toi ? Tu n’es pas la seule à avoir ce genre de talents – si on peut appeler ça du talent - et la différence c’est que toi je ne te connais pas.
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Plusieurs lignes bleuâtres dansent sur son front lorsqu’il hausse un sourcil.
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Sans compter que tu me parles déjà de rémunération alors que tu ne m’offres qu’un nom de plus à ajouter à ma liste de contacts. Les noms je m’en moque. Ce qui m’intéresse c’est de savoir à quoi je les associe : réseaux, influence, marchés etc. Là, je perds mon temps.
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Les lignes s’incurvent et se ramassent.
Le visage se referme.
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Se suffire, c'est être puissant. | |
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Le Vayang 30 Astawir 1510 à 18h16
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L'Oeil inspire.
L'Oeil expire.
Mais il n'exprime pas grand chose.
Amélioration du rien précédent.
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Tu n'estimes pas être utile à la Confrérie en travaillant dans un bordel où tu soutiens le commerce intérieur ? J'aurai parié ma plaque le contraire.
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Le visage tatoué se penche de côté.
Réflexion.
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J'ai du mal à te croire. Sur toute la ligne pour être honnête. Les symbiosés ne courent pas les rues et cette simple qualité te permettrait de sortir du trou rien qu'en claquant des doigts. Or, en bossant pour moi, tout ce que tu vas gagner c'est rester le nez enfoncé dans la merde parce que c'est en la remuant que j'avance. Pas en la regardant s'étaler du haut d'un hôtel particulier.
Tu veux sortir de la fange ? C'est dommage, t'es plus intéressante en y étant plongé de mon point de vue.
Pour toi cinq ça doit être un calvaire mais pour moi c'est de l'expérience.
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Sourcil levé.
Encore.
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Se suffire, c'est être puissant. | |
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Le Matal 11 Manhur 1510 à 22h02
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L'Oeil tique.
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Ça, c'est ce qu'on appelle de la suspicion. Pas de la rage.
On peut très bien faire des cachoteries, garder sa vie privée pour soi, être sur le qui-vive sans pour autan bouillonner.
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Plus de grimace.
Une curieuse moue.
Une moue curieuse ?
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Les catins sont aigries. Le travail a fait d'elles des êtres haineux. Tu me diras, quand un mec te brutalise comme certains clients le font, j'imagine qu'il ne doit pas rester grand chose d'autre que la colère au magasin des sentiments.
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Ou des émotions ?
Haussement d'épaules.
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Rares sont celles qui l'expriment avec le froid de l'acier. Tu as fait des erreurs ? Je suis curieux de savoir lesquelles t'ont forgées.
Se suffire, c'est être puissant. | |
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Le Matal 11 Manhur 1510 à 23h03
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C'est d'un ton presque badin qu'Achlésis reprend la conversation.
Elle a enfin l'impression que l'autre s'intéresse à elle.
Inconsciemment, elle a peut être sû dévoiler d'elle ce qu'il recherchait.
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Je n'avais pas cette rage avant d'être symbiosée.
C'est d'ailleurs un des facteurs qui me poussent à me ranger du bon côté de la ligne de la Loi.
Agir de manière impulsive pouvait me griller irrémédiablement.
Ce qui me fait enrager, c'est de voir que tous les symbiosés qui proviennent des Bas-Fonds l'ont oublié pour la plupart. Ou alors c'est l'impression qu'ils donnent, et ils sont très bons acteurs.
*** L'assassin rajoute ensuite avec un sourire désabusé. ***
Ce qui après tout la moindre des choses qu'on puisse attendre d'un Confrère ayant un tant soit peu d'amour propre.
De plus, j'ai l'impression de devenir comme eux.
Après tout, Sora ne m'a acceuillie au sein de la Boîte uniquement après avoir appris que j'étais pourvue d'un Mou.
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Un ange passe.
Un geste vague de la main , pendant que le regard se perd dans les mosaïques du plafond des Thermes.
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Quant à mes erreurs passées, elles appartiennent à un passé désormais révolu.
Comme me l'a dit quelqu'un que j'ai rencontré il y a peu, je dois arrêter de vivre dans le Passé.
Je pense qu'il te suffira de savoir que j'ai commis les erreurs que toute fille paumée arrivant à Arameth, et fuyant le Matriarcat, avec l'espoir d'une vie meilleure, aurait commis.
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Le regard est de retour , et se fixe dans les prunelles du Flic.
Non pas un regard froid, ni un regard amical.
Juste une étude posée du visage tatoué.
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