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Sujet lancé par Achlésis
Le 12-09-1510 à 22h32
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Posté par Edoar Edaregord,
Le 03-06-1511 à 11h59
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Achlésis

Le Luang 24 Jangur 1511 à 09h49

 
***
La tydale s'avança doucement dans l'allée qui menait au Lys, attentive sans toutefois paraître pour quelqu'un qui aurait pu regarder par la fenêtre comme un explorateur en milieu hostile.

Arrivée devant la porte de l'hôtel particulier, la courtisane souleva le heurtoir qui ornait sûrement la porte et s'en servit pour frapper trois fois.
***


 
Narrateur

Le Julung 27 Jangur 1511 à 00h16

 
***
Dans un premier temps, seul le silence répondit à Achlésis, une bonne minute s'écoula sans que rien ne bouge dans la maison.
Puis, enfin, une faible lumière filtra au travers de la fenêtre la plus proche : quelqu'un venait d'allumer une bougie au rez-de-chaussée...
Finalement, après un bruit de verrou, la porte s'entrebâilla à peine, laissant apercevoir l'oeil d'un tydale qui scruta rapidement la visiteuse de la tête aux pieds. La seule chose que la Dame de Compagnie put voir d'autre fut une mèche grisonnante.
***


- Vous savez quelle heure il est bon sang aviha? grommela une voix masculine grave et légèrement rocailleuse.

***
L'interlocuteur caché s'éclaircit la gorge derrière la porte avant de reprendre d'une voix un peu plus claire.
***


- Ah la jeunesse... j'imagine que vous avez une bonne raison pour venir frapper à ma porte à cette heure tardive? Je vous préviens, ma vue n'est plus ce qu'elle était, si c'est pour un travail urgent je ne peindrai ni ne dessinerai rien avant qu'il fasse jour demain, avec une bonne lumière, question de professionnalisme.

 
Achlésis

Le Julung 27 Jangur 1511 à 10h44

 
***
La tydale se renfrogna quand elle se rendit compte que son interlocuteur était un tydale.
Edoar lui avait pourtant parlé d'un Tchae.
Visiblement, le Lys était une copropriété, et elle avait bêtement éspéré que Khellus en soit le seul occupant.
Mais tant qu'elle avait quelqu'un sous la main qui était susceptible de connaître le sombreur...
***


Excusez moi de vous déranger à cette heure tardive, Avih.
A vrai dire, j'espérais tomber sur une autre personne que vous, un Tchae, qui, d'après les dires de la personne qui me l'a recommandé, n'est que peu dérangée par les visites nocturnes.



 
Narrateur

Le Julung 27 Jangur 1511 à 21h43

 
***
Le sourcil qui surplombait l'oeil se haussa, et la porte s'entrebâilla un peu plus, révélant un tydale d'âge mûr portant une barbe taillée avec soin, vêtu une sorte de soutane grise qui malgré sa sobriété était faite d'une étoffe raffinée.


***


- Malheureusement aviha, j'habite cette demeure depuis plusieurs années, et le précédent propriétaire était un nelda si ma mémoire est bonne... nul tchaë que je puisse aller quérir pour vous donc.
Cela étant, je connais la plupart des habitants du quartier, peut être que si vous me disiez qui vous cherchez, je pourrais vous indiquer à quelle porte frapper
, dit-il avec un sourire poli.

 
Achlésis

Le Sukra 29 Jangur 1511 à 16h43

 
***
La tydale tiqua ...
Si Baelion lui avait menti, l'incendie n'était pas loin.
Cela dit, un problème plus urgent était à résoudre.
Révéler ou non le nom de Khellus à ce tydale.
S'il faisait partie de la population lambda, il ne saurait rien du Tchae - auquel cas Baelion verrait son fonds de commerce partir en fumée - et s'il connaissait effectivement le sombreur, il assurerait à la tydale ne connaître aucune personne de ce nom, et courrait après avoir refermé la porte prévenir son protégé.

Mais le tydale semblait attendre une réponse rapide, et la courtisane fit son choix.
***



Khellus, Avih Khellus, je ne lui connais pas de nom de famille.
Ce nom vous dit il quelque chose ?
Mais j'oublie toute politesse : je me prénomme Asponie. Et vous-même, Avih ?


 
Narrateur

Le Luang 31 Jangur 1511 à 06h29

 
***
Le tydale inclina légèrement la tête sur le côté, l'air pensif.
***


- Khellus...
... Voilà un nom que je n'ai pas entendu depuis bien longtemps.


***
Ouvrant complètement la porte, il se dirigea vers une table sur laquelle trônait une lampe à huile. Quand il l'alluma, Achlésis constata que la porte d'entrée donnait sur une grande pièce, la partie à laquelle elle faisait face étant vraisemblablement une salle à manger tandis que le reste, sur sa droite, était une sobre cuisine. Entre les deux, un couloir s'enfonçait, plongé dans l'ombre, au bout duquel elle put à peine distinguer le bas d'un escalier.
***


- Entrez aviha Asponie, entrez, je manque moi aussi à toutes mes obligations en vous laissant ainsi sur le seuil de mon humble demeure.

J'avoue être curieux de savoir qui a bien pu vous dire que j'étais tchaë...
Bowndh, Jëmmse Bowndh,
ajouta-t-il en souriant à sa visiteuse nocturne. C'est ainsi qu'on m'appelle à présent.

 
Achlésis

Le Luang 31 Jangur 1511 à 09h44

 
***
La tydale s'avança prudemment dans la pièce suivant immédiatement la porte d'entrée, laissant son regard explorer la maison, tout en lâchant d'un ton las.
***


Des gens bien mal renseignés, sans aucun doute.

***
Puis, recentrant son attention sur son hôte, tout en dénouant son écharpe.
***


Et bien, Avih Bowndh, je dois vous avouer que ma visite est purement intéréssée.
Quelqu'un souhaite s'attacher vos services, et il ne s'agit pas de réaliser un portrait, cette fois ci, si vous voyez ce que je veux dire.


***
La tydale s'attarda sur cette dernière phrase avec un sourire poli.
***


J'ai donc été chargée de vous retrouver.

Toutefois, avant de fixer quoi que ce soit, il me faut savoir si vous êtes disponible.
Sachez juste que mon employeur dispose de moyens s'ils ne sont pas considérables, au moins importants.


***
Edoar n'aurait sans doute pas aimé qu'elle dise ca : si Khellus acceptait, il demanderait le prix fort. Mais ça, Achlésis n'en avait vraiment rien à faire. Surtout si elle n'était pas certaine de collaborer encore avec le Chambellan du Calligramme.
***



 
Narrateur

Le Matal 1 Fambir 1511 à 06h16

 
***
Se dirigeant vers une petite armoire, le tydale l'ouvrit pour en sortir deux verres et une bouteille de vin à moitié entamée. Il posa le tout sur la table et tira à lui une des chaises pour s'y assoir.
***


- Cuvée Bogerlain 1505, je l'ai ouverte ce midi mais n'ai pas eu le coeur de la finir seul. Me ferez vous le plaisir de prendre un verre avec moi le temps que nous discutions? demanda-t-il en indiquant d'un geste aimable une des chaises face à lui.

***
Après une courte pause, laissant quelques instants savamment étudiés à son invitée pour réfléchir à sa proposition, il reprit d'une voix presque enjouée.
***


- Portraits, paysages, scènes épiques ou natures mortes, je mets un point d'honneur à honorer mes contrats... Quant à savoir si je suis disponible, et bien... tout dépend du travail qu'on souhaite que je réalise je suppose, conclut-il avec un sourire interrogateur.

 
Achlésis

Le Matal 1 Fambir 1511 à 09h41

 
***
Achlésis fronce un instant les sourcils.
Elle ne se méfie que trop du poison.
Cela dit, une bague creuse à son majeur droit renferme un contrepoison suffisamment généraliste et efficace pour couvrir tous les poisons dont elle a la connaissance.
A moins que ce tydale ait un alambic dans sa cave, elle ne risquait pas grand chose.
***


***
C'est donc avec un sourire aimable qu'elle s'assoit sur une des chaises que son hôte vient de lui montrer.
***


Avec plaisir.

*** Une fois assise et installée confortablement, elle reprend. ***



Quant à la nature du contrat, je ne la connais pas. Je ne suis là que pour fixer un rendez-vous entre mon employeur - qui souhaite rester anonyme pour l'instant - et vous. La date et les circonstances de ce rendez-vous sont à votre entière et seule disposition.


***
La tydale laisse Khellus réfléchir, tout en se saisissant du verre, sans toutefois le porter à sa bouche, mais en le faisant tournoyer lascivement dans son écrin de cristal
. ***


 
Narrateur

Le Merakih 2 Fambir 1511 à 06h40

 
***
Le tydale leva également son verre, huma le breuvage dont l'odeur lui fit venir au visage une moue satisfaite, puis sans autre forme de procès y trempa ses lèvres pour en boire une gorgée.
Quand il reposa son verre, il lança à Achlésis un regard amusé, peut être par la méfiance de la dame de compagnie, peut être par ce qu'elle venait de dire.
***


- Que de mystères, aviha... on peut dire que vous savez éveiller la curiosité.
Un haut dignitaire qui souhaite réaliser un nu de sa maîtresse peut être? Pardon, je m'égare, je ne voudrais surtout pas manquer de respect à votre employeur,
se reprit-il aussitôt, je pensais simplement à voix haute.

Quoi qu'il en soit, vous pouvez d'ors et déjà dire à votre employeur que je serais ravi d'entendre son offre. J'ai même grand hâte...
Je suis libre demain soir et... hmmm... une mise en scène correcte me semble indispensable pour continuer dans la même lignée de mystère : ayez l'amabilité de lui dire de louer la loge 14 du petit théâtre Petmonn, rue des Fushias, on y donne en ce moment une petite pièce qui se nomme "La Solution" et qu'on m'a chaudement recommandé. Il me plairait fort d'assister à la représentation.


***
Toujours souriant, Jëmmse leva à nouveau son verre pour le porter à ses lèvres.
***


- J'espère que votre employeur pourra se libérer, il s'agit de la dernière représentation avant que la troupe ne quitte la ville me semble-t-il...

 
Achlésis

Le Merakih 2 Fambir 1511 à 09h29

 
***
La tydale intègre les informations lâchées par le tydale.
Sans toutefois boire dans son verre.
La mithridatisation est courante dans le milieu, elle même s'y adonne.
***



Je pense qu'il saura se libérer, comme il pourra également réserver cette fameuse loge 14.

Cependant, une question me brûle les lèvres Avih.
Si vous êtes bien Khellus, il n'y a personne d'autre dans cette maison.

Dans ce cas, est-ce votre activité artistique qui vous demande de laisser votre deuxième étage allumé ?


***
La tydale, tout en parlant, s'est penchée de plus en plus vers le déclaré-peintre.
***




 
Narrateur

Le Vayang 4 Fambir 1511 à 04h38

 
***
L'hôte d'Achlésis partit d'un rire franc qui se jugula rapidement.
***


- Ah non, comme je vous l'ai dit, je n'aime pas peindre ni dessiner après la nuit tombée. Voyez vous, avoir la lumière du jour est particulièrement important afin de se rendre compte de la manière dont rendent les couleurs. Une peinture faite de nuit peut tout à fait paraitre impeccable à la lueur des lampes, et le lendemain avec une lumière naturelle on se rend compte que les teintes ne rendent finalement pas du tout comme on voulait. Une lumière artificielle diffère grandement de celles des soleils, et les pigments n'ont pas la même apparence en fonction du type d'éclairage.

***
Le tydale leva une nouvelle fois son verre, le finit d'une traite, puis déboucha à nouveau la bouteille pour se servir à nouveau.
Il lança un sourire amusé à Achlésis.
***


- Non aviha Asponie, avant que vous ne frappiez à ma porte j'étais simplement la haut en train de lire un ouvrage de chimie, enfoncé dans mon fauteuil préféré au coin du feu. Voyez vous, je fabrique moi-même certaines de mes encres, et pour obtenir des résultats de haute qualité, je mets un point d'honneur à me renseigner sur toutes les techniques applicables au sujet.
Et appelez moi Jëmmse je vous prie... tout le monde m'appelle ainsi.

Cela... vous poserait-il un problème si je n'étais pas seul?


***
Son sourire toujours aux lèvres, le tydale entre deux âges fit distraitement danser le liquide purpurin dans son verre, attendant la réponse de la dame de compagnie.
***


 
Achlésis

Le Julung 10 Fambir 1511 à 11h02

 
***
La tydale mit un instant à comprendre que son interlocuteur s'était mépris sur le sens de sa question.
Ou s'amusait avec son invitée.
***


Rassurez vous Jëmmse, cela ne me poserait aucun problème.
Simple curiosité de ma part.


***
La tydale trempe ses lèvres dans son verre, et y prélève une petite gorgée.
Avant de se retourner vers le tydale, un sourire aux lèvres.
***


Je ne vais pas vous déranger plus longtemps, je vois que vous étiez occupé avant mon arrivée.
Je vous dis peut être à demain, il se pourrait que j'accompagne mon employeur à votre rendez-vous.
.

 
Narrateur

Le Vayang 11 Fambir 1511 à 11h34

 
***
L'hôte se leva de sa chaise, et exécuta une légère et courtoise inclinaison du buste.
***


- Au contraire, j'ai trouvé votre compagnie très rafraichissante!
Je serais ravi de vous revoir demain soir...


***
Le tydale raccompagna Achlésis-Asponie à la porte, et quand celle-ci fut partie, il alla s'assoir au même endroit, empoignant le verre laissé presque intact par la tydale pour le finir.
***


- Un si bon vin, et elle l'a à peine gouté... dit-il après quelques secondes.

- Avoue que t'as envie de reprendre du service toi aussi... souffla une voix depuis la pénombre du couloir.

 
Edoar Edaregord

Le Merakih 13 Astawir 1511 à 14h20

 
Il y a deux mois…

Avant qu’il ne parte pour Farnya, le chambellan du Calligramme reçoit un rapport de l’espionne qu’il a engagé. Achlésis a réussi à entrer en contact avec Khellus et lui a organisé un rendez vous pour le lendemain soir.

Après de longues semaines d’enquête infructueuse, c’est une bonne nouvelle pour le mage qui voit enfin renaitre un espoir de remonter la piste des chuchotteurs. Seule ombre au tableau, la dame de compagnie prétend que le sombreur est un tydale alors que les informations initiales en possession de l’arcaniste laissaient à penser que le légendaire Khellus était d’origine Tchae.

Étrange et un peu inquiétant…

De toute façon il est trop tard pour faire marche arrière. L’engagement du sombreur fait parti d’un plan d’ensemble que l’arcaniste prépare depuis plusieurs semaines. Il doit bientôt annoncer son départ du Limonaire, a déjà engagé des discussions avec le poinçon et il a besoin de régler rapidement la transaction tant qu’il est le seul maitre de la gestion des fonds du Calligramme et qu’il peut disposer facilement d’une importante somme d’argent sans générer la moindre question.

Edoar s’emploie donc à organiser le rendez-vous tel que spécifié par le sombreur. Obtenir la loge 14 du théâtre Petmonn si peu de temps avant la représentation n’est pas chose aisée mais tout le monde n’a pas la chance d’être le frère du chambellan de l’art.

C’est donc en glissant insidieusement le nom d’Achara au directeur du Théâtre que le chambellan du Calligramme arrive à lever les dernières réticences et à faire déplacer les fameux habitués qui devaient normalement bénéficier l’emplacement.

Pour éviter toutes mauvaises surprises, le nelda décide d’arriver sur les lieux en avance et en profite pour regarder en quoi la fameuse loge peut avoir un quelconque intérêt pour un individu comme Khellus. Peut être est ce simplement un caprice pour apprécier le spectacle dans les meilleures conditions, voir assoir son « style » de professionnel sophistiqué et cultivé. Mais vu la réputation du bonhomme, le mage penche plutôt pour une question d’accès ou de surveillance du lieu.

Puisqu’il a du faire jouer ses relations pour obtenir la loge, le chambellan exclue de se rendre au rendez vous sous un quelconque déguisement ou une autre identité, en effet Khellus n’aura de toute façon aucun mal à savoir qui a fait la réservation…

A bien y penser, c’est peut être simplement pour cela que le sombreur a fait cette demande. En laissant très peu de temps pour obtenir le lieu, il se donnait peut être une chance d’identifier l’employeur d’Achlésis.

De toute façon le nelda n’est pas un espion et ne compte pas jouer au plus malin avec l’un des sombreurs les plus célèbres de la cité. Au plus intelligent dans un symposium de magie ayant pour thème les 2012 mystères de l’arkhan pourquoi pas mais pour le reste, il faut savoir quand on a une chance de gagner la partie et quand l’affaire est entendue d’avance.

Il décide juste de prendre quelques précautions afin d’éviter les mauvaises surprises. C’est ainsi qu’alors qu’il prend place à l’intérieur de la loge, le mage est entouré d’un sort de résistance majeur qu’il a judicieusement couplé avec à aura de renforcement. Enfin il s’est lancé un sort de révélation pour éviter toute intrusion non désirée dans leur discussion.

Étrangement, ce n’est qu’au moment où il s’assoit dans le confortable fauteuil, et que l’attente commence qu’il se demande à quelle type de pièce « la solution » peut être.


~Edoar Edaregord œil du poinçon~
Frère de la superbe nelda célibataire qui a gagné le concours de poésie d'Arameth


 
Narrateur

Le Julung 14 Astawir 1511 à 03h35

 
***
La rue des Fushias tenait son nom des plantes qui la parsemaient, florissant en été de clochettes allant du plus pur des blancs jusqu'au pourpre foncé, avec toutes les nuances de rouges et de roses entre les deux.
Mais pour l'instant, en ce milieu d'hiver, il fallait bien avouer que toute cette végétation en hibernation, à moitié morte, donnait un air un peu glauque à cette petite rue traversée par un vent glacé, plongée dans la pénombre d'un début de soirée hivernale.

Le théâtre Petmonn était en réalité un ancien atelier de couture spécialisé dans les costumes de scène qui avait été racheté et reconverti il y a plusieurs dizaines d'années de cela. Le nouveau propriétaire avait lui-même dirigé une troupe de théâtre avant de faire l'acquisition de l'atelier qui connaissait à l'époque des difficultés financières. Cela lui avait permis de mettre la main sur tout le nécessaire dont les artistes auraient besoin pour habiller leurs performances...

Ce soir là, on y donnait la dernière représentation d'une petite pièce nommée "la Solution". Largement inspirée de faits contemporains, celle-ci contait l'histoire d'un jeune Confrère alchimiste épris d'une Fille du Déclin rencontrée lorsqu'elle était venue avec ses soeurs combattre le Tark'Nal pour défendre Arameth. Si le premier acte de la pièce traitait effectivement des solutions mises en oeuvre pour faire face au danger et de la rencontre des deux protagoniste dans le maelstöm de la bataille, le spectateur se rendrait vite compte que l'histoire ne parlait en fait pas de ce sujet, mais en réalité des obstacles qui séparaient la Danseuse et son amant... Aux yeux des Filles du déclin, les Confrères n'étaient que de vils comploteurs, voleurs et assassins, alors que ceux-ci voyaient celles-la comme des brutes écervelées aux moeurs sanguinaires.
Pourtant, lui étaient parvenu à dépasser ses préjugés pour voir en elle sa grâce, sa délicatesse, sa droiture, et elle avait discerné en lui sa bonté d'âme, sa joie de vivre... Et tout leur drame résidaient dans le fait que l'un et l'autre se voyaient rejetés de plus en plus par leurs proches au fur et à mesure qu'il tentaient de les faire accepter cette relation.
La Solution était donc celle cherchée par les amants pour concilier l'inconciliable...
***




***
Dans une petite ruelle non loin du théâtre, un tydale grisonnant passa la tête au coin de la rue pour observer la petite foule qui affluait tranquillement vers l'entrée de l'établissement.
***


- Franchement, je ne vois pas c'que tu lui trouves à cette pièce, non seulement ca a l'air d'être mièvre au possible, mais en plus la configuration des lieux est loin d'être idéale pour agir en cas d'pépin! gronda une voix masculine sortant de la pénombre derrière le tydale. Et puis j'ai aucune confiance en cette tydale, elle est pas nette, tu aurais dû me laisser la tuer...

***
Jëmmse, lâcha un soupir amusé.
***


- De toute façon, tu n'as jamais eu aucun goût pour l'art dramatique mon cher. Enfin... inutile de t'inquiéter, nous avons beau être en quelque sorte retraités, toi plus que tout autre tu devrais savoir que je me suis déjà tiré de situations bien pires que tout ce qui pourrait arriver ce soir. Vois ca comme une distraction, ca changera un peu de la routine... et ne me dis pas que tu n'en as pas envie, je sais très bien que l'inactivité te pèse au moins autant qu'à moi! Les gens pas nets, c'est ça qui pimente la vie non?

- Mouais, bon... Je s'rai pas loin de toute façon, comme prévu. T'as bien tout pris? Tes lames de manche? Les micro-fumigènes? Les p...

- Oui maman! coupa le tydale en éclatant de rire. Ecoute, te bile pas, celui qui parviendra à nous prendre par surprise n'est pas encore né. conclut-il en se retournant pour faire un clin d'oeil à son associé avant de sortir de la ruelle pour se diriger vers le théâtre.

***
Habillé d'une longue tunique noire portant de sobres broderies bleues sombres, Jëmmse se mêla à la diversité des autres spectateurs, entrant dans l'établissement pour rejoindre la loge 14 et son mystérieux rendez-vous. Pendant ce temps là, invisible même aux yeux les plus entrainés, une petite silhouette sombre grimpait avec agilité sur les toits, passant par la voie des airs pour pénétrer le bâtiment incognito.
La loge 14 avait ceci de particulier que, grâce à sa disposition et aux lourds rideaux qui l'encadraient, on ne distinguait que difficilement ses occupants alors que ceux-ci avaient une excellente vu sur le reste des spectateurs, et l'accoustique du lieu rendait leurs conversation inaudibles tant qu'il n'élevaient pas le ton.
***




***
Quelques minutes plus tard, les pensées d'Edoar furent interrompues par une voix masculine à côté de lui.
Quels qu'aient été ses préparatifs magiques, le nelda se rendait à présent compte qu'il existait des moyens de les contourner...
Il dut faire appel à toute sa réserve de calme pour ne pas sursauter et garder sa composition.
***


- Je me doutais que c'était une personne de pouvoir qui avait envoyé la petite, mais je ne pensais pas vous trouver ici ce soir Chambellan Edaregord. souffla le tydale grisonnant en prenant place dans sur le siège situé sur la gauche d'Edoar.

***
Jemmsë tourna un visage presque souriant vers le Chambellan.
***


- D'ailleurs j'aurais presque espéré la revoir ce soir... mais l'intimité de notre discussion est tout aussi appréciable.
Avant que vous ne me fassiez part de votre proposition, je vous demanderais de ne jamais faire part à qui que ce soit des paroles que nous échangerons, ni même du fait que vous m'ayez rencontré. Nous nous comprenons j'espère?
demanda Jemmsë en se penchant légèrement vers son interlocuteur.

***
Le tydale vieillissant avait beau avoir l'air aimable, l'éclat de son regard était clairement celui d'une personne aux nerfs d'acier qui n'était pas la pour plaisanter.
***


 
Edoar Edaregord

Le Vayang 15 Astawir 1511 à 01h23

 
Surpris, le nelda l’est assurément quand Jemmsë prend place à ses cotés, il ferme les yeux un instant pour cacher son malaise. Mais à vrai dire, un sentiment encore plus grand domine chez le nelda, l’agacement contre sa propre incompétence…

C’est la seconde fois qu’il se fait surprendre par un « professionnel » dans un espace réduit où normalement cela ne devrait guère être possible. A chaque fois un tydale à l’air « sérieux ».

La première fois, ce furent les chuchotteurs qui vinrent dans son bureau au sein même du Limonaire pour lui demander de stopper une enquête du poinçon et lui montrer par le même coup l’épée artefact… Deux tydales d’1m85 dans un bureau de 15 mètres carrés et il arrive à ne pas voir le premier s’assoir devant lui tandis que le second le contourne avec l’un des six et lui pose la main sur le dos !

Bien entendu, il y avait un contexte, il était fatigué, il travaillait depuis des heures éclairé uniquement par quelques bougies, mais quand même…. 15 mètres carrés bordel !!

Aujourd’hui voila que cela recommence, alors qu’il utilise le meilleur sort de perception à sa disposition. Il a beau savoir qu’indétectabilité et révélation sont des sorts qui ne font qu’améliorer des capacités existantes, le nelda est navré de constater que multiplier par dix ses talents naturels n’améliore guère ses chances de survie.

Seules bonnes nouvelles dans cette regrettable affaire, cela lui démontre la justesse de son choix de passer par un professionnel de la réputation de Khellus. De plus, il a maintenant la confirmation que l’individu est quelqu’un de compétent.

Quand on est un intellectuel plus qu’un homme d’action il faut savoir se contenter de petits plaisirs tels que ces modestes déductions.

Profitant de ce moment d’égarement mental pour retrouver un semblant de calme, il répond au Sombreur.


Aysh mon cher, soyez le bienvenu et merci pour… ce spectacle que je ne serais jamais venu voir sans vous !
Concernant mon silence, considérez que si l’affaire ne se fait pas, vous n’aurez jamais existé, par contre si vous acceptez et que vous remplissez cette mission, je parlerai à d’autre de ce que vous me rapporterez. Mais rassurez vous, jamais il ne sera fait par de votre implication. Je connais en effet cette règle de bienséance qui a cours dans votre profession.

Si vous voulez attendre l’entracte pour entamer véritablement la discussion, cela ne me pose aucun souci. Après tout, peut être appréciez vous ce type de pièce et je m’en voudrais de vous gâcher ce moment.

Sinon, j’ai une première question.

Si votre compétence ne fait aucun doute, j’aimerais toutefois savoir qui vous êtes ? Le sombreur avec lequel je souhaite m’entretenir devrait mesurer un demi mètre de moins que vous et appartenir à une autre race de la poussière et j’avoue que cela me perturbe légèrement.

Au moment où il conclue ces paroles, il faut bien reconnaitre que le mage est plus concentré sur le mystérieux tydale que sur la pauvre actrice qui tente de faire passer ces « bourrines » de matriarches pour des êtres douées de raison… A vrai dire, le mage ne craint pas vraiment une attaque, il sait qu’il faudrait une sacrée puissance pour passer en une fois son armure et ses protections et la résistance naturelle que lui confrère la symbiose. De plus l’autre avait voulu attaquer, ce serait déjà fait depuis quelques temps.

Non, le mage est simplement perplexe. Comment son Tchae est il devenu un tydale ? Surtout que c’est pour chasser d’autres tydales correspondant exactement à profil de la personne en face de lui qu’il souhaitait engager le fameux sombreur, du coup forcément…


~Edoar Edaregord œil du poinçon~
Frère de la superbe nelda célibataire qui a gagné le concours de poésie d'Arameth


 
Narrateur

Le Vayang 15 Astawir 1511 à 05h52

 
***
Jëmmse chassa d'un geste aérien de la main l'allusion à la pièce de théâtre. Il était là pour parler affaire...
***


- Votre envoyée pensait que j'étais tchaë également... je ne saurais quoi vous répondre si ce n'est que vous avez dû être mal renseigné. Ah, et tant que nous y sommes, je vais par le nom de Jëmmse Bowndh de nos jours, ne faites jamais allusion à mon ancien nom je vous prie. répondit-il en croisant les jambes et en s'enfonçant confortablement dans son siège.

***
Visiblement, il ne donnerait pas plus d'explication et attendait que son interlocuteur se décide à parler de son affaire ou préfère se retirer.
***


 
Edoar Edaregord

Le Dhiwara 17 Astawir 1511 à 23h02

 
Impasse.
Le nelda n’a aucun moyen de savoir si la personne devant lui est bel et bien Khellus ou si Achlesis a commis une erreur.

Il a beau tourner et retourner le problème dans sa tête il ne voit pas ce qu’il pourrait demander comme garantie pour obtenir l’identité de son visiteur.

Enfin si, il en voit une mais, cela reviendrait à exposer la personne qu’il lui a parlée de Khellus…

Et puis il existe toujours la possibilité que cette même personne ait travaillée avec un imposteur et qu’ Achlesis ait retrouvé le vrai…

Bon sang, plus il s’y confronte et plus le nelda déteste les codes régissant le monde des bas fonds.

En désespoir de cause et sans cacher une incertaine insatisfaction devant la situation le chambellan se lance.

Bien, il en sera donc ainsi Avih Jëmmse Bowndh.

Le nom raisonne comme une mauvaise farce aux oreilles du nelda.

J’ai besoin que vous retrouviez pour moi un groupe d’individus extrêmement dangereux. J'ai déjà eu des contacts avec eux et j'ai besoin de retrouver leur trace. Dans un premier temps, je ne cherche pas la confrontation mais j’ai besoin d’en savoir plus sur les lieux qu’ils utilisent et l’étendu de leur réseau.

Sachez que si j’ai fais appel à une personne de votre réputation ce n'est pas par plaisir d'engager l'un des meilleurs mais simplement parce que je ne vois personne d'autre capable d'obtenir ce que je souhaite.

Edoar fait une courte pause, reportant son attention sur la scène mais il est clair qu’il n’a aucun intérêt pour la pièce et qu'il semble plutôt chercher ses mots.

Les chuchotteurs sont un mythe pour la presque globalité des confrères et Khellus ne fait peut être pas exception à la règle, c’est pourquoi tout dans le comportement du Nelda indique qu’il est sérieux quand il termine son discours. Il ne veut pas que le sombreur pense qu’il cherche à l’engager pour retrouver le croc mitaine…

C’est d’un ton grave dénué de toute forme d’humour qu’il reprend.


Je veux que vous retrouviez la trace des chuchotteurs pour moi.

~Edoar Edaregord œil du poinçon~
Frère de la superbe nelda célibataire qui a gagné le concours de poésie d'Arameth


 
Narrateur

Le Matal 19 Astawir 1511 à 04h29

 
***
Malgré toute sa maîtrise de soi, le tydale ne put s'empêcher de retenir sa respiration l'espace de quelques secondes.
Il aurait pu le sentir venir pourtant...
Jëmmse se demanda un instant s'il vieillissait et que sa perspicacité et ses pouvoirs de déduction s'étaient émoussés, puis la question lui parut triviale devant la présente situation.
Après avoir jeté un long regard qui n'avait rien d'amusé à Edaor, le Sombreur poussa un soupir et sortit de sa veste un petit carnet de cuir dont il tira un fusain et un petit parchemin.
Après y avoir rapidement écrit quelques lignes, il plia la feuille, la glissa discrètement entre l'accoudoir et l'avant-bras du nelda en posant sa main sur son bras lorsqu'il se leva et partit sans un bruit comme il était arrivé.
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