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Faubourgs de la Perle

Visite à M. Hugues

Charmeuses de serpent profitent de l'agitation en ville
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Sujet lancé par Cydine
Le 08-10-1510 à 13h04
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Posté par Achlésis,
Le 15-09-1511 à 14h31
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Cydine

Le Vayang 8 Otalir 1510 à 13h04

 
Une ombre rousse aux abords des beaux quartiers... Depuis plusieurs semaines maintenant, une nouvelle prostituée de luxe officie dans les ruelles sombres des faubourgs où logent riches et puissants. Une délicieuse qui se fait appeler "Ciguë" et qui ne prend guère de clients. Qui observe, surtout, discrètement, entre deux sourires et un battement de cils.

Ciguë est jeune, manifestement, mais elle arbore des tenues et un maquillage d'une qualité certaine qui la vieillissent et lui donnent un air parfaitement distingué. Sans les manières coquines, elle pourrait passer pour une adolescente attirante mais respectable : ça fait d'ailleurs parti du grain que ses clients réclament. Coucher avec l'oie blanche qui n'a en réalité plus grand chose à apprendre des étreintes sans passion.

Bienheureux qui pourrait reconnaître Cydine, ainsi grimée, les cheveux teints et le comportement à mille lieu de son charme habituel, tout en naturel et en minimalisme. Peut-être les yeux d'un vert très clair, mordants et délétères, pourraient trahir la catin, mais il faudrait pour cela être de ses amants habituels.
Un des rares qui a survécu, du moins...

Et puis Ciguë ne regarde pas grand monde dans les yeux. Son regard est ailleurs, posé sur autre chose que des coeurs en mal de caresses.

"Ciguë", puisqu'ainsi elle s'appelle sous ses parures, convoite une demeure bien particulière. Une bâtisse haute et blanche où réside le mystérieux M. Hugues. Tchaë de son état, bras droit du redouté Grand Chambellan du Suaire... Nain mystérieux, à ne surtout pas sous-estimer, qui a, dit-on, travaillé sur bien des projets secrets...
Il n'en fallait pas plus à Ciguë et à sa compagne pour en faire une proie toute désignée.

Depuis, elles avaient tout analysé : ses habitudes, ses protections, la disposition apparente de sa demeure (porte pour les domestiques ?), les allées et les venues...

Les combats avaient commencé aux abords d'Arameth. Les immondes créatures étaient aux prises avec des dizaines de Poussiéreux aux portes mêmes de la ville et la clameur de la bataille montait jusqu'aux fin fonds de la Cité. Ici plus qu'ailleurs, les rumeurs allaient vite : bien peu de civils n'étaient pas au fait de la menace qui risquait de les faucher d'une heure à l'autre. Boumba, le Tark'nal, n'était pas encore arrivé mais l'agitation devait déjà être bien grande. Les innocents terrés, les combattants en première ligne pour sauver la Perle Sombre...

C'était le moment tout choisi pour agir. Ciguë s'était changée en quelques minutes dés qu'elle avait entendu la nouvelle de l'attaque : elle laissa tomber sa lourde robe pourpre au profit d'une tenue d'un vert serpent fonctionnelle et charmante. Elle ramena ses longs cheveux rouges en un chignon parfait, vérifia que ses dagues étaient bien dissimulées -ceinture et bottes- puis enroula un solide ruban autour de sa taille -une corde d'appoint, au besoin. Après quoi, Ciguë se terra dans une ruelle sombre, aux abords de la maison, et attendit sa complice.


 
Achlésis

Le Vayang 8 Otalir 1510 à 20h25

 
***
Achlésis avait quelque peu de retard.
Elle s'était laissé conduire par ses pas au sommet d'une tour d'Arameth, légèrement torturée par la culpabilité que lui aurait apporté le fait de ne pas aider les défenseurs de la cité.
Et étant donné que les aberrations avaient choisi ce moment pour attaquer, elle n'avait pas pu mieux faire que d'attendre et de joindre ses maigres forces au combat - ne serait que pour pouvoir sortir sans se faire éventrer.

Cela dit, ce n'était pas la première fois qu'elle se retrouverait dans le quartier ou résidait M. Hugues - Tchae très seul de son état . Elle s'était déjà présentée dans le quartier dans le costume et sous le surnom de Térèse, vieille dame arc boutée sur sa cane, portant un très chic ensemble ayant connu des jours meilleurs.
Silhouette claudicante, au visage quelque peu dissimulé par un fichu - bleu à pois verts - proposant à n'importe qui croisant son chemin de lui révéler son thème Astral.

Nul doute qu'avec ce personnage et un tant soit peu de talent d'acteur, Achlésis avait su s'ouvrir la plupart des maisons du quartier, jouant son personnage attachant et à la voix enrouée avec délice, gagnant la cuisine des villas et une soupe chaude en discutant avec les cuisinières.

Et l'avantage à être vieille, c'est qu'être courbée vous permet de trimballer tout un barda qu'on n'oserait avouer dans un sac à dos porté à l'envers.
C'est donc une Thérèse claudicante, ridée et souriant d'un air bienheureux - et niais - qui s'avançait dans la ruelle, non sans gratifier d'un avant-gardiste clin d'oeil la renommée Cigüe.

Et sans faire craquer la couche de maquillage, s'il vous plaît.
***


 
Narrateur

Le Matal 12 Otalir 1510 à 11h32

 
*** Arameth était une ville en sursis. Les passants harcelaient les gardes de questions et de remarques étranglées par de pitoyables sanglots. Le Poinçon était plus que jamais présent dans les rues pour maintenir un ordre tout relatif. La rumeur disait que les seules troupes véritablement au contact du danger étaient les escouades des faubourgs. ***


*** Les mauvaises langues disaient qu'ils n'y survivraient pas. ***


*** Les gardes déjà bien embarrassés ne se préoccupaient guère des ruelles sombres. Ciguë et la mère Thérèse purent s'y retrouver à l'abri de nombreux regards. ***


La maison.

*** La maison était à l'intersection de deux voies. Une avenue débouchant plusieurs centaines de mètres plus loin sur le centre de recherche du Suaire, assez fréquentée. Et la ruelle sombre. De part et d'autres, elle était mitoyenne à plusieurs résidences ***


*** La maison possédait un étage. L'entrée principale (une vieille portée grinçante) donnait sur la ruelle. Les façades étaient pourvues de plusieurs fenêtres hautes. Il y avait visiblement une mansarde et des combles sur le haut, à en juger par l'ouverture sur le toit. ***


*** La ruelle était quasiment vide la nuit, sans la moindre once d'animation quelconque, (excepté les allées et venues des habitants d'en face), contrastant avec les passages de quelques égarés dans l'avenue. ***


Veille.

*** D'après les observations de Ciguë, l'âme damnée de Dutriam Lethra revenait rarement chez lui. Seulement le Matal (où il revenait accompagné d'une jeune nelda vers 22h) et le Vayar (tout seul vers 22h). Le Merakih était un jour particulier où M.Hugues restait chez lui, enfermé jusqu'au milieu de la nuit. ***


*** Elle n'avait pu distinguer clairement ses traits, encapuchonné qu'il était dans son vêtement obscur. ***


*** La jeune nelda venait par contre beaucoup plus souvent. Elle y dormait, partait vers 8h le matin, y revenait de 12h à 15h puis rentrait à 22h, sauf le Sukra où elle était on ne sait où, ne revenant que Desawar au soir. ***


***
Elle était jeune et jolie.



***


Ragots et potins.

*** Mamie Thérèse apprit son nom au fil de commérages ennuyeux. La jeune nelda était Micanthee, la fille adoptive de M.Hugues. Elle était très appréciée dans le quartier et y avait une réputation. ***


*** Les vieilles cuisinières du quartier étaient beaucoup moins loquaces concernant M.Hugues lui-même. Elles lâchèrent en tout et pour tout qu'il était un poussiéreux charmant, tchaë, d'âge mur. ***


*** Il y aurait un serviteur du nom d'Herbert qui faisait le ménage dans la demeure. Un coureur de jupon selon les dires d'une jeune tydale aux joues empourprées. Mais on ne l'avait plus vu depuis quelques jours. ***


*** Selon un vieux serviteur nelda... Dans la ruelle, sauf les Sukras et Desawars, la maison d'en face accueillait un club de joueurs très discrets (jusqu'à tard dans la nuit). En y réfléchissant bien, les deux façades étaient assez proches. ***


L'heure est venue.

*** Un vieux bonhomme hideux et saoul aborda les deux coquines avec un ton cabotin. ***


C'est la fin du monde mes cocottes !

Je l'avais préd*hips*

Euh... Dites-moi mes jol*hips*, quel jour qu'on est ? Z'est quelle heure auss*hips* ?


 
Cydine

Le Matal 12 Otalir 1510 à 22h16

 
Ciguë posa sur le vieux saoul un regard où ne perçait ni mépris ni dégoût. Elle répondit dans un sourire :

Nous sommes le 6 Merakih Otalir et le soleil ne va pas tarder à se coucher, mon ami.


Cette date, cette heure, elles ne l'avaient point choisi : c'était une vingtaine de minutes après l'apparition des premières créatures volantes aux portes de la ville -vers 19h20-, peu avant l'arrivée du Tark'nal.

Les mots moururent sur un regard appuyé et mordant, point agressif mais clairement dissuasif. La Grimée se détourna complétement de l'inconnu, attendit qu'il fut éloigné, parfaitement stoïque, récapitulant mentalement à l'intention de sa complice :

Nous pouvons entrer par la porte. En la crochetant -mais je suis inapte à cet art- ou en frappant et en improvisant dés qu'on nous ouvre... Si c'est Bebert je pourrais user de mon charme. Si c'est quiconque d'autre, tu pourrais jouer sur un registre pathos -vieille perdue dans la tourmente -une membre de la famille des voisins si tu as des noms-, besoin d'aide urgente,...

On peut aussi passer par la façade, en haut... Mais je préférerais sortir par là plutôt que d'y rentrer.

Comme je te l'ai décrit, M. Hugues reste habituellement enfermé chez lui le Merakih. Celle que tu nommes Micanthee ne devrait venir que dans deux ou trois heures... Mais méfions-nous de ces habitudes : l'attaque pourrait les chambouler.

Micanthee est une Nelda dans la force de l'âge, ne la sous-estimons surtout pas. Quant à M. Hugues, ce n'est probablement pas la première attaque qu'il va essuyer. Je préconise la ruse et la vitesse, la mesquinerie pour éviter l'affrontement physique : nous avons peu de chance d'y vaincre en combat régulier. Sois on frappe dans le dos en étant sûres de ne pas nous rater, sois on ne se montre pas agressives, ok ?


Ciguë attendit la réaction de sa compagne avant d'enclencher l'option choisie. Il n'y avait guère de temps à perdre.



 
Achlésis

Le Merakih 3 Nohanur 1510 à 10h25

 
***
Achlésis, sans doute un peu trop immergée dans son personnage, se gratta pensivement la tête pendant quelques secondes, avant de rendre une pensée à Cigüe, tout en tapotant son ventre - dodu - laissant entendre des bruits qui pourraient indiquer à un médiocre praticien une indigestion de clous de menuiserie.
***


A cette heure ci, les cuisinières devraient être en train de commencer à préparer le repas, si elles ne sont pas encore au Souk.
Mais effectivement, avec l'attaque, nous ne sommes sûres de rien.
Je peux aller voir en cuisine. Thérèse est pour les employées de maison tellement à l'Ouest que la voir poursuivre son train-train quotidien malgré l'attaque du Tark'Nal ne sera pas pour elles un choc.
S'il n'y a personne, je pousse mon investigation dans la maison un peu plus loin.
S'il y a quelqu'un, je peux m'en charger.


***
Finit la vieille, tout en sortant une bonne vieille matraque à coeur de plomb de dessous sa jupe.
***


 
Narrateur

Le Julung 4 Nohanur 1510 à 00h14

 
*** Le vieux bonhomme tira sa révérence, soulevant un rien son haut-de-forme disproportionné. Un sifflement strident s'échappait de la rue voisine, bouillonnante et contenue avec peine par les forces de l'ordre.

Les commères étaient fidèles au poste dans l'ensemble du quartier. Autant de visages plus ou moins connus de la mère Thérèse. Mais en définitive, les seules cuisines qu'elle avait pu visiter ne donnaient pas directement sur la maison de M.Hugues.

Ce soir là tout du moins, la seule porte visible était la porte d'entrée. M.Hugues et Micanthee n'avaient guère de serviteurs. Sûrement devaient-ils manger ailleurs ou se préparer eux-mêmes des repas exempts de tous poisons. ***


***
C'était comme ce que disait Guérande, la marmitonne :

Pour eux, j'ai du sel, du poivre ou du piment.
***


*** Les échos du combats étaient violents. ***


*** Qu'allaient décider nos héroïnes ? ***


 
Cydine

Le Vayang 5 Nohanur 1510 à 11h02

 
Une seule porte, une seule solution. Cigüe prit sa complice par le bras avec une apparente douceur et l'emmena devant la porte. Elle la planta bien en face du battant et, après s'être assurée que personne n'observait leur manège -ou avoir attendu quelques minutes le cas échéants-, frappa trois coups francs. Rapidement, la catin rousse se fondit dans un coin d'ombre, collée à la paroi, de façon à ce que seule la fausse vieille soit visible depuis les fenêtres de la demeure ou l'entrée principale. Dans un trait mental, elle précisa à son double :

A toi de jouer maintenant. Débrouille toi pour qu'on t'ouvre et, si possible, pour entrer. En douceur si c'est la Nelda ou la cible, potentiellement en force si celui ou celle qui t'ouvre te paraît faible.


Et, dans l'ombre, Cydine croisa les doigts.


 
Narrateur

Le Luang 22 Nohanur 1510 à 00h27

 
*** Il n'y eut pas de grande agitation dans la demeure. Une minute au moins s'écoula sans qu'aucune des deux charmeuses n'entendit ni ne vit rien.

Puis quelques bruits de pas naquirent timidement sur le plancher juste derrière la porte, à en croire les échos perceptibles malgré cette grande cohue au loin. ***


***
On ouvrit.

Un tydale.

Un dandy de paille.

Et de taille.



Il ne daignait pas vraiment poser les yeux sur la mère Thérèse.

Il regardait les nuages du jour déclinant.

A moins que derrière ces lunettes opaques se cachât un regard autrement plus pointu...
***


Ah ! Madame ?

Tu es bien Madame De la Molénie de Bruyères ?


*** ??? ***


 
Achlésis

Le Matal 23 Nohanur 1510 à 08h58

 
***
Après un instant - compréhensible - de stupéfaction, la petit viel ... la courtisane reprend ses esprits et tente de reprendre la direction de la discussion.
Tout en détaillant le tydale d'un peu plus près.
Histoire de voir s'il est militant dans l'organisation pour la lutte de la fonte contre la gravité ou au contraire chétif.
En attendant, gagner du temps.
C'est donc d'un ton aigre et vindicatif que la vielle peau répond au Dandy.
***


DES Bruyères, jeune homme !
Et si vous pouviez éviter de me tutoyer, j'éspérais au moins avoir gagné ceci comme contrepartie de mon grand âge.


*** Et en aparté, pour Ciguë. ***


S'il se retourne, je l'assome.
S'il a l'air de se douter de quelque chose, je le baillone, tu l'assomes.
Pour l'instant, on voit si il mord à l'hameçon.


 
Narrateur

Le Matal 23 Nohanur 1510 à 13h55

 
***

Le tydale regardait toujours les nuages.

Ou bien il était toujours en train de faire semblant de les regarder.

Ou bien il était aveugle.

Dans ce cas, si ce fut un gamin qui avait frappé à la porte, il l'aurait également appelé Madame.

Ou alors il était un expert de l'aura féminine.

...

Si bien sûr il était aveugle.


Dans tous les cas, à moins qu'il ne fut particulièrement habile à simuler la bêtise, ce dandy n'avait pas l'air très futé.




Ouais...

Ben, tu entres ?

Le maître a pas que ça à faire.


***


*** Invitant Mamie Thérèse à entrer, le tydale ouvrit plus grand la porte, dévoilant un séjour plongé dans la pénombre, riche de bibelots et de livres. Il faudrait une inspection minutieuse à la lampe pour espérer fouiller une telle pièce en toute discrétion (le jour déclinant et les rideaux tirés ne facilitant pas les recherches !)

On entrait directement par ce sombre séjour. Tout au fond se trouvait un majestueux escalier en bois verni qui grimpait à l'étage. Un couloir peu éclairé partait sur la droite, sûrement vers les cuisines et autres placards. La voie était toute tracée !

Une voie d'ailleurs ouverte par le serviteur qui ne pouvait être qu'Herbert, après réflexion. Ses lunettes étaient toujours vissées sur son crâne malgré l'obscurité, il n'y avait plus de doute possible : il était aveugle.

Ou bien il avait reçu des consignes et jouait une absurde comédie.

Un frisson glacial parcouru l'épine dorsale de Mamie Thérèse...

...

... !!!! ...

Herbert venait de se cogner contre un mur. ***


 
Cydine

Le Matal 23 Nohanur 1510 à 13h57

 
Cigüe, dans l'ombre, ne peut guère voir le tydale. Mais elle entend la voix, et ne la reconnait pas. Imprévu... les deux Folles ne connaissent pas cet employé de M. Hugues. Mais ce qu'elle avait appris en ce domaine, c'est qu'il fallait mieux se méfier des apparences. Que ce soit un mâle qui ouvrit chez une pointure de la Perle ne relevait pas du hasard -aussi inoffensif paraissait-il- : mieux valait s'en méfier comme la peste. Aussi bien avaient-elles à faire à un redoutable adversaire qu'elles ne sauraient maîtriser facilement.

La réponse, bien entendu mentale, à la vieille dame ne tarde donc pas à fuser, aiguisée :

Oui, tente de rentrer. Et essaye de laisser la porte reste ouverte, que je puisse vous suivre. Il faudra improviser.

Et puis... Demande-lui aussi qui il est. Nous avons observé cette maison et n'avons jamais vu ce Tydale... Méfiance, ne le sous-estimons surtout pas.

Sinon, fais toi passer pour une "cousine" de Hugues, une balance à sa solde, s'il te demande ce que tu veux.




 
Achlésis

Le Merakih 24 Nohanur 1510 à 10h37

 
***
La vieille ne tarde pas à suivre Herbet, clopin-clopant, faisant le plus de bruit possible avec sa canne à bout férré.
Histoire de masquer le bruit que fera Cydine, qu'elle invite mentalement à la suivre.

Jetant des regards aiguisés en tout sens, jusqu'à que le dit Herbet se cogne dans un mur.
Simulant de ne pas avoir remarqué cette collision, elle s'adresse d'un ton badin au serviteur.
***


Dites moi, Herbert...
Cela fait combien de temps que vous êtes au service de Hugues ?


 
Cydine

Le Merakih 24 Nohanur 1510 à 11h38

 
Cigüe félicite mentalement Achlésis pour son vacarme -excellente idée que celle-ci- : la vieille ne se déplace pas sans bruit et Cigüe se risque à se jeter dans la gueule du loup, emboîtant le pas à Dame Thérèse et se faufilant à l'intérieur de la demeure à sa suite. Elle ferme la porte comme l'ancêtre l'aurait fait en précédant Herbert. Elle observe le tydale de dos, une seconde, et se remémore que si, on leur en avait parlé. Il était censé faire le ménage dans la maisonnée et aimer les femmes. Nulle mention, par contre, d'une quelconque cécité ou bêtise...

Bah, du charme, Cigüe saurait en user au besoin... Mais mieux valait, pour l'heure, ne pas révéler sa présence. Que Dame Thérèse fasse mine de s'intéresser au domestique -puisqu'il en avait la réputation même si guère l'apparence- ne pouvait pas faire grand mal.

Cigüe se coule donc de nouveau dans un coin d'ombre de la pièce, observe beaucoup et respire peu. Sa carrure légère et ses bottes plates lui permettent sans doute de faire le moins de bruit possible à chaque déplacement -qu'elle limite de toute façon-, silence auquel elle s'emploie avec grand soin... Cigüe se doute que ce salon ne doit guère receler de centaines de secrets : qui serait assez fou pour cacher dans la première pièce accessible des données sensibles. Il faut plutôt chercher un bureau, une salle secrète... et accessoirement une bougie et des alumettes...
Même si, Cigüe le présage, quelques ouvrages ou objets présents dans cette salle doivent sans doute valoir leur pesant d'or...

Bref : Cigüe échange mentalement avec sa complice, à l'affût du moindre mouvement suspect :

Bien, nous sommes entrées. Que faire désormais ?

Tu pourrais vraiment rencontrer M. Hugues et l'occuper pendant que je fouille. Puis tenter de me rejoindre après l'entrevue -où il faudra être un monstre d'inventivité pour ne pas éveiller les soupçons de cette pointure du Poinçon...

Ou nous tentons de nous débarasser d'Herbert dés maintenant pour jouer toutes les deux les clandestines dans la maison...

La première option a ma préférence : moins violent, moins risqué. Nous pourrons communiquer par télépathie, tu pourras m'avertir des effectifs et des positions d'Hugues... Et puis... Cet Herbet ne me dit rien qui vaille, on ne nous l'a pas décrit comme aveugle...

T'en penses quoi, toi ?




 
Narrateur

Le Merakih 24 Nohanur 1510 à 13h44

 
*** Le serviteur n'avait pas feint de s'être blessé. Il parlait maintenant du nez. Il était même possible qu'il saignât.

Je vous en bose des quesdions boi ? Je zuis arribé il y a quelgues bois.
Ouch bais je zaigne beaugoup...


Tout ce vacarme masquait l'intrusion de Cigüe, qui pouvait maintenant se risquer à visiter le rez-de-chaussée sans être dérangée. Les quelques bougies éparses allumées dans la pièce rendait le décor sinistre.

Herbert et la vieille quant à eux étaient aux pieds de l'escalier. C'est alors que le tydale annonça l'arrivée de Madame de la Molénie De Bruyères.

MONZIEUR HUGUES ! BOTRE BROGANDEUSE EST LA !

Ce à quoi le dit-nommé M. Hugues répondit d'une voix incisive et distincte :

Ah. Vous. Comment est donc ce fameux exemplaire ?

On entendit des pas sur le plancher du haut. La cible devait se situer relativement près de l'escalier, à l'étage, dans une salle qu'il restait tout de même difficile de localiser précisément.

Et que t'est-il encore arrivé stupide sujet ? Tu t'es cogné ?! Imbécile ! Idiot ! Des semaines pour rien ! Toujours d'une nullité crasse !

***


 
Cydine

Le Vayang 26 Nohanur 1510 à 12h15

 
Trop tard pour cacher leur présence à M. Hugues. Cygüe adressa un encouragement mental à sa complice -il fallait désormais qu'elle arrive à occuper la pointure et la maximum de ses hommes. Leur route se séparait temporairement ici.

La voleuse rousse s'empara d'une bougie posée là, couvrit la flamme de sa main libre -histoire que la clarté mouvante n'alerte personne- et commença à explorer le rez-de-chaussé. D'abord identifier toutes les pièces : si la cuisine ne l'intéressait pas -au point qu'elle n'y entrerait même pas-, la curieuse cherchait plutôt une sorte de bureau ou de bibliothèque, un laboratoire ou un dépendance louche. Si rien de cela n'existait en bas, elle se rabattrait probablement sur le salon premier...

Cigüe se déplaçait avec rapidité et efficacité, prenant toutefois garde de ne rien heurter. A chaque porte close, elle tentait de regarder par la serrure, tendait constamment l'oreille puis frappait quelques petits coups, histoire d'entendre si quelqu'un occupait la pièce. Si tel était le cas, elle se retirait immédiatement : hors de question de se faire stupidement surprendre...


 
Achlésis

Le Vayang 26 Nohanur 1510 à 19h56

 
***
La courtisane réfléchit à toute vitesse, envisage des centaines de mensonges à la demi-seconde...
...dont aucun ne semble un tant soit peu crédible...

Pour gagner du temps, elle se rapproche - en traînant la patte - de l'escalier du haut duquel provient la voix du Maître des lieux.
Ensuite, arrivant devant l'escalier, elle lève la tête, afin de s'adresser à Hugues, si toutefois elle l'aperçoit.
Et lâche l'un des mensonges les plus convaincants - à ses yeux - qu'elle aie réussi à échafauder.
***



Ah, Monsieur.
Je suis désolée, mais ma cousine n'a pas pu venir, elle est souffrante.
Mais je suis d'une impolitesse incorrigible.

Asthénie De la Molénie de Bruyères, sa cousine germaine. Et associée au sein de notre Brocante.


***
Ahem.
Bon...
Maintenant, ca passe.
Ou ca pète sec.
C'est donc en serrant les fesses que la grand mère attend la réponse.
Et resserre sa prise sur sa canne de sa main droite, et sa main gauche trouve la chaleur réconfortante de la garde de son casse tête favori.
***


 
Narrateur

Le Sukra 27 Nohanur 1510 à 00h39

 
*** Ciguë progressait d'un pas félin dans l'étroit couloir. Elle trouva successivement une cuisine aseptisée, une salle d'eau récurée à la brosse à dent, un placard à balais, pour finalement échouer sur un lugubre escalier. Elle ne trouva ni âme qui vive ni porte close durant son investigation.

Les pièces de cet étage étaient simplement fonctionnelles. Aucune ne renfermait quoi que ce soit qui fut précieux. Ne s'intéressant pas à ces autres pièces, Ciguë n'avait d'autre choix que de descendre ou de rebrousser chemin. Relativement proche du salon, elle put entendre la tragi-comédie qui s'y déroulait. ***


***

Le maître des lieux ne parut pas désarçonné par l'énorme mensonge de l'intruse. Le plus inquiétant dans l'affaire, c'est qu'il poursuivit la conversation en feignant de recevoir une amie de longue date.

Votre humour me laissera donc toujours pantois, chère Liliane.

Les pas se rapprochèrent du haut de l'escalier.

Sur une échelle de 1 à 10, la situation tournait au 9, sachant que plus grand était le score, plus faible était la probabilité de réchapper indemne de ce nid de vipère.

Danger !

Danger !

Achlésis put constater en un éclair qu'en haut de l'escalier, M.Hugues pointait sans mot dire un blasteur sur elle, visiblement peu soucieux qu'Herbert soit lui aussi dans le champ de tir.



D'une pierre deux coups.

***


 
Cydine

Le Luang 29 Nohanur 1510 à 12h15

 
Ca puait le danger. Cigüe revint légèrement sur ses pas, se fondant dans un coin non loin de la vieille menacée qui multipliait les signaux de détresse, prête à intervenir au besoin mais toujours soigneusement invisible à Hugues et Herbert. Le tireur était en haut de l'escalier mais toujours relativement loin de sa cible, considérant de surcroît la pente et la présence gênante du domestique. Si Cygüe ne doutait pas qu'Hugues savait manier une arme et était bon tireur, elle espérait que la petite vieille -en réalité une fringante jeune femme- saurait éviter la rafale d'un plongeon bien senti si les choses s'envenimaient -encore plus que la situation présente, s'entend.

Ne te dégonfle pas. Mais ne le laisse pas se rapprocher. Colle toi à Herbert le plus possible, innocemment. Dis que tu ne comprends pas, joue la petite vieille : que Hugues te croit impotente est peut-être notre dernière carte à jouer. Après, je doute que ton mensonge ait pris, il faut trouver une pirouette : charge Herbert de t'avoir attribué une identité et de t'avoir fait entrer alors que tu avais juste frappé pour X ou Y raison...

Au pire, la porte d'entrée n'est pas verrouillée. Si ça tourne mal, prend tes jambes à ton cou, c'est le bordel dehors, il ne te rattrapera pas facilement.


 
Achlésis

Le Vayang 3 Dasawar 1510 à 18h28

 
***
La petite vieille a un sursaut lorsqu'elle voit le gros tromblon que le vieil homme darde sur elle.
Et se rapproche innocemment d'Herbert, comme toute petite vieille menacée à tort.
***


Veuillez m'excuser, mais ... que signifie ceci ?

***
Le ton chevrotant de la vieille faisait pitié, mais la courtisane ne voyait absolument pas comment redresser la situation.
A part en attirant le bonhomme en bas de l'escalier, et de l'assomer, sans qu'il ait l'occasion d'appuyer sur la gâchette de son arme de siège.
***


 
Narrateur

Le Dhiwara 5 Dasawar 1510 à 23h03

 
*** BA-KAM !!! ***


*** Pour une raison dont l'instantanéité de l'action rendait difficile la compréhension, Herbert fut très violemment projeté contre un des meubles du salon, entraînant Achlésis dans sa chute. On entendit peu après le sifflement d'un projectile non-identifié, qui vint se ficher dans le même meuble.

ffuuiiiiiiiii - tchac !

Avant que l'intruse ne regagne ses esprits, M.Hugues avait déjà disparu. Herbert gisait inconscient (mais pas mort !) sur le sol. Le plus étrange dans l'affaire était que tous les deux étaient maintenant mouillés. Une partie du maquillage de Mère Thérese avait d'ailleurs sacrément dégouliné.

Depuis sa position furtive, au delà du reste de la scène qui s'était déroulé en un éclair, Ciguë avait pu vaguement distinguer un fin objet métallique rectangulaire être lancé depuis l'escalier.
***

19h29.

*** Une carte de métal était fichée dans le meuble au pied duquel Achlésis recouvrait rapidement ses esprits. C'était une carte tout à fait blanche. M.Hugues avait laissé un message à son intruse.

Les deux poussiéreuses s'étaient maintenant totalement accoutumées à l'obscurité qui régnait là. La maison tout entière avait néanmoins sombré dans un silence mortuaire. Peu de choses avaient été chamboulées dans le séjour. Le tir avait été très professionnel.

Cette pièce était d'un luxe assez recherché. Achlésis avait été projetée contre le mur près duquel se trouvait l'entrée. Elle avait percuté le coin d'un sofa garni de coussins colorés, ainsi qu'une étagère en bois massif où des livres richement décorés prenaient la poussière.

On avait placé des vitrines des deux côtés de l'imposant escalier. Plusieurs objets d'art y étaient exposés. La peinture d'un champ de bataille était accrochée non loin vers la gauche. Dans cette direction encore se trouvait une annexe encore plus sombre où attendait un clavier et quelques autres instruments.

Au centre, une table basse et quelques documents avaient été renversés dans l'action. Sur les autres sofas de la pièce, plusieurs manteaux avaient été jetés ça et là.

Sur le mur de droite, là où se trouvait l'entrée du couloir qu'avait partiellement exploré Ciguë, une autre étagère regorgeait de livres précieux. Plusieurs fusils à la facture digne d'artisans de Farnya étaient agencés en cercle au dessous d'un trophée de placide empaillé.

Implorant.

Des corbeilles à fruit exaltaient les sens un peu partout. La figure de marbre d'un oiseau au regard perçant et réprobateur dominait la situation dans le coin de gauche, non loin des rideaux. Il ne semblait guère enclin à donner de son plumage à nos deux amies... ***


*** Une horloge rompit une fois le silence. ***

19h30.

*** La fouille du séjour pouvait prendre du temps. Il faudrait au moins une minute pour une fouille minutieuse d'un élément, trente seconde en accélérant le processus. Sans compter qu'il faudrait faire un peu de lumière en prenant sur soit de tenir un chandelier à la main, de rallumer les autres chandeliers ou d'ouvrir carrément les rideaux !

Ciguë se remémora également la mystérieuse cave qui ne demandait qu'à être explorée. Là encore la lumière serait nécessaire. Heureusement, elle avait repéré une lampe dans la cuisine, tout comme elle y avait su y relever la présence inexpliquée de marches crasseuses au fond à gauche.

A cet instant précis, la lumière venait plutôt de l'étage qui promettait lui aussi de belles découvertes. Du peu qu'elle avait pu en voir et en entendre en bas de l'escalier, Achlésis savait déjà qu'il y avait une sorte de bureau non loin de l'escalier à l'étage.

La menace n'en était pas moins présente.

Plus que jamais.

Où restait donc l'inquiétant M.Hugues ? ***


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