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Ateliers du Suaire

Les Archives du Suaire

Le Coeur d'une Horloge
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Sujet lancé par Dorian
Le 26-10-1510 à 18h57
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Posté par Narrateur,
Le 30-10-1510 à 14h17
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Dorian

Le Matal 26 Otalir 1510 à 18h57

 
Le Centre de Recherche du Suaire...

L'immense bâtiment abrite, comme tous les lieux de pouvoir d'Arameth, d'innombrables endroits plus ou moins secrets. Salles de sciences, laboratoires, ateliers, lieux de recherches en tout genre, enclave de technologie à la croisée des contes des trouvères et des délires du Désordre.

Ici on découpe, on froisse, on plie, on tord et on maltraite autant les histoires et les livres autant que les matières et les artefacts.

Depuis le temps, le Chambellan de la Recherche Dorian avait découvert les diverses ailes, les pôles, les sections, les groupes... improbable logique héritée du Limonaire et du Luth, le tout encadré par une garde digne du Poinçon, dans un lieu où les caravaniers échangent et négocient, presque plus qu'au Souk du Vitrail.

Si le Terreau est la tête de la Confrérie et le Luth son âme, le Suaire est son cœur, assurément.
Et au cœur de ce cœur, un escalier mène à une salle.

La salle est bien gardée, et les molosses qui en assurent la protection dépendent exclusivement du Grand Chambellan.
C'est pourquoi Dorian s'est assuré directement auprès de lui l'autorisation de pénétrer dans les fameuses et inestimables archives du Suaire.

Le jeune tydale entre dans le Saint des Saints, et s'accoutume à la pénombre ésotérique qui baigne l'immense salle, qui ressemble vaguement à une bibliothèque, vaguement à un grenier, vaguement à un entrepôt. Plus ou moins un mélange de tout cela.

Car au Suaire, on collecte, on recense, on classe, on stocke, on garde, on analyse. Et si les vélins, les grimoires et les livres occupent une place importante, les archives regorgent d'objets en tout genre, pierres, minerais, statues, mécaniques diverses.

Dorian s'imprègne donc du lieu, goûte au frémissement du secret et du savoir ancestral, et attend.

Car Maï Tah, l'énigmatique archiviste du Suaire, ne devrait pas tarder à venir voir qui vient troubler son antre.




Sa santé mentale semblait toute relative... avec notamment des tendances à la mégalomanie... Et peut être aux personnalités multiples.

Ermandr, Explorateur du Suaire, à propos de son supérieur Dorian.

 
Narrateur

Le Matal 26 Otalir 1510 à 21h32

 
***

La sensation ineffable éprouvée à l'entrée de ces archives séduisait chaque adepte des enseignements cachés. Les premiers ouvrages et les quelques babioles abandonnés là comblaient assez le chercheur novice, avec une grosse bouffée de mystère latent, au sens où le mystère latent était peint sur chaque élément décoratif.

Il fallait être initié aux secrets du Suaire pour retirer de cet ensemble incohérent une pensée constructive, osant s'aventurer au-delà de l'étonnement.



Un présentoir attirant renfermait les quelques pages d'un beau livre aux pages élimées. Les gardes veillaient attentivement dessus, ne se doutant pas qu'au delà de leur simple champ de vision s'étendaient une vingtaine d'autres salles autrement plus importantes.

Si le relevé correspond aux autres, nul doute qu'il soit possible de...

Les poussiéreux allaient et venaient dans un silence fluctuant. On exprimait des visions tranchées autour d'une pierre gravée indéchiffrable. Une caisse frappée du sceau du Suaire était en train d'être transportée vers quelque laboratoire, dans l'indifférence générale.

Mais quand on parlait du loup...

Ou de la louve...

Une tydale au charme rare sortit soudain Dorian de ses pensées.



Chambellan...

Vous vous êtes perdu ?


***



 
Dorian

Le Merakih 27 Otalir 1510 à 22h08

 
Ledit Chambellan se retourna sur la nouvelle venue, et haussa un sourcil dubitatif. Certes on était au Suaire, mais delà à tomber sur une... une quoi d'ailleurs ? Flibustière, bandit de grand chemin ? Caravanière, tout simplement ?

La tydale était bien dévêtue tout de même. Et peu coiffée. Elle avait vraiment tout de la voyageuse, et Dorian mit quelques instants à effacer de son esprit l'austère et vieille bibliothécaire à laquelle il s'était attendu pour accepter ce qui se présentait à lui.

En réalité, le jeune homme n'était nullement gêné par le charme dégagé de la jeune femme, et le tout l'indifférait assez, pour tout dire : à part Tara, il avait du mal à considérer toute membre du sexe opposé comme pouvant susciter quelque forme d'intérêt en soi. Cependant, la curiosité le piquait déjà, et il aurait assez aimé connaître le parcours qui avait conduit l'avenante tydale jusqu'ici.

Il sourit donc, ne demandant qu'à être surpris : selon Lethra, s'il s'agissait de la bonne personne, la discussion pourrait s'avérer passionnante, son Grand Chambellan lui ayant vanté le caractère de la fameuse MaÏ Tah.


Cela dépend de vous, je pense.
Si vous êtes Maï Tah, je ne le suis pas. Dans le cas contraire, vous pouvez peut-être me conduire à elle, auquel cas je ne le serai plus.


Au fait, était-il si connu que ça, pour qu'elle sache qui il était ? A moins qu'on ne l'ai prévenue. Ou alors, quelque chose le trahissait : il lui demanderait, à l'occasion.

Sa santé mentale semblait toute relative... avec notamment des tendances à la mégalomanie... Et peut être aux personnalités multiples.

Ermandr, Explorateur du Suaire, à propos de son supérieur Dorian.

 
Narrateur

Le Julung 28 Otalir 1510 à 00h25

 
***
Interrompant vaguement l'entretien, un nelda grisonnant accrocha la belle du bout d'un vieux grimoire.

-...Madame, cela correspond-il à "tripartite" ?

- Tri-par-tite. Accentuez à l'oral, c'est important.

Le reste du temps, lorsqu'elle glissait le long des scientifiques amassés aux quatre coins de la salle, elle passait presque inaperçue. Nul ne se tournait franchement vers elle, en dehors de ces rustauds de gardes qui lorgnaient dangereusement sur son cache-oeil.

Nul sourire à l'horizon sur ce visage borgne, jusqu'à ce que l'archiviste trahisse par mégarde un amusement innocent, une pointe de taquinerie que les circonstances expliquaient mal.

-Si vous ne me connaissez pas encore, voilà, je suis Madame Tah, archiviste de l'équipe spéciale.

Que me voulez-vous au juste ?

***


 
Dorian

Le Julung 28 Otalir 1510 à 12h58

 
Du nemen, a priori.
Dorian ne le comprenait pas, mais il avait déjà eu l'occasion de l'entendre. L'archiviste laissait entrevoir de nombreux talents, indispensables pour un tel poste, et le Chambellan décida de la prendre au sérieux. Lui-même n'avait pas l'apparence de ce qu'on s'attendait pour la fonction qu'il occupait.

C'était d'une certaine manière la particularité de leur Horloge.

Madame Tah semblait s'amuser, et tant mieux : Dorian était tout à fait enthousiaste à présent, et d'un point de vue pragmatique, il valait de toute façon mieux pour lui que la tydale soit de bonne humeur.


Enchanté de vous rencontrer, Madame Tah. Je n'avais effectivement pas l'heur de vous connaître, et j'ai de nombreuses questions à vous poser, si vous avez quelques instants à m'accorder.

Pure rhétorique en apparence, mais pour qui connaissait Dorian, il n'y avait pourtant rien de tel : chez lui, l'apparence correspondait à l'essence, et il pensait réellement tout ce qu'il disait, même si la forme était quelque peu maniérée. Il était donc réellement enchanté, et espérait réellement que Maï Tah n'avait rien de mieux à faire pour le moment.

Une équipe spéciale, vous dites ? Pourriez-vous me dire en quoi cette équipe l'est, avant que vous me répondiez sur la possibilité de m'octroyer quelques minutes ?

Comme ça, même s'il faisait choux blanc aujourd'hui, il en saurait au moins un peu plus sur ces fameuses archives...

Sa santé mentale semblait toute relative... avec notamment des tendances à la mégalomanie... Et peut être aux personnalités multiples.

Ermandr, Explorateur du Suaire, à propos de son supérieur Dorian.

 
Narrateur

Le Vayang 29 Otalir 1510 à 00h10

 
*** La question n'avait pas l'air de surprendre l'archiviste. Elle fournit machinalement une réponse sans équivoque.

Bonne question.

Le titre est surfait. Notre équipe cherche un fondement aux échos du passé qui reviennent, souvent, déformés.

Nous étudions les légendes urbaines par exemple.


***


***
Maï Tah posa ses mains sur les hanches, grimaçant brièvement, comme endolorie par les allées et venues incessantes auxquelles elle se livrait à longueur de journée. Puis elle s'étira nonchalamment les bras en soulevant au passage ses légers vêtement.

Eprise d'une liberté méritée. Le Grand Chambellan tenait à cet idéal. Tout son entourage empruntait la direction qui lui plaisait dans ses recherches, retombant par hasard sur des découvertes véritablement utiles. La passion qui animait l'archiviste dérivait de cette nature éclairée.

Avec un soupçon de maturité en puissance.



Bon maintenant je vous écoute, mais pas longtemps d'accord ?

Journée chargée.

***


 
Dorian

Le Vayang 29 Otalir 1510 à 20h37

 
Bien sûr.

Autant aller au plus simple : je cherche à me renseigner sur trois sujets.
Le Puits des Souvenirs.
L'Hérésie Haut-Rêvante Pawla.
La Pluie d'étoile récente.

Je suis bien conscient que rien d'encyclopédique ne doit exister sur le sujet, et c'est bien pour cela que je pense que vous êtes la personne la plus à même de me renseigner : qu'est-ce que le Suaire aurait là dessus ?

- Des expéditions passées, des légendes justement (urbaines ou autres) en ce qui concerne le Puits ?
- Les "Hérésies" de Junod. Le Grand Chambellan m'a parlé de cet ouvrage écrit en nemen, et si vous l'aviez, vous pourriez peut-être m'en parler.
- Enfin, en ce qui concerne le récent phénomène astrologique, peut-être un ouvrage que nous avons fait mention de quelque chose d'approchant, d'un événement passé plus ou moins identique.

Sur ce dernier point, ce qui m'intéresse tout particulièrement serait l'existence de pierres, cristaux dont l'origine serait possiblement céleste. S'il existe ce genre de pierres d'étoile sur Syfaria, à quoi ressemblent-elles, et comment les repérer ?

Voilà tout.


Enfin, "tout"... En tout cas, il serait rapidement fixé sur ce qu'il pouvait espérer trouver ici.


Sa santé mentale semblait toute relative... avec notamment des tendances à la mégalomanie... Et peut être aux personnalités multiples.

Ermandr, Explorateur du Suaire, à propos de son supérieur Dorian.

 
Narrateur

Le Sukra 30 Otalir 1510 à 14h17

 
Oh.

*** L'archiviste avait beau être surchargée de travail, elle invita Dorian à s'asseoir à côté d'elle sur un des sièges de la vaste salle. D'autres scientifiques étaient à portée de voix. Ré-arrangeant son cache-oeil qui glissait un peu, elle reprit la parole en regardant dans le vague.

On entend beaucoup de chansons semblables sur le Puits des Souvenirs. Un peu de bon sens suffit à reconnaître les thèmes de l'eau de prodige, de l'intemporalité, de l'utopie ou du paradis perdu.

D'aucuns disent que tout est faux, que le Puits n'aurait été qu'une simple halte nemen réputée en son temps. Les coins tranquilles ont la vie dure (je vous le dis), le Puits a pu fermer pour une raison financière ou simplement parce que la source s'était tarie.
***


*** La femme aux cheveux de lin balançait ses jambes, pensive. ***


*** Il y a pourtant plusieurs témoignages à ne pas négliger, fussent-ils très vagues et probablement exagérés. On y note souvent la perturbation de mécanismes cognitifs, enfin de schèmes d'interprétation du monde sensible... de schèmes donc, perturbés par un élément qui échappe au témoin.

Des murmures, ce genre d'illusions auditives. Une attirance particulière pour le lieu.

Je n'y accorde pas beaucoup de crédit personnellement. Tous ont été consignés par pure rigueur scientifique, malgré leur véracité douteuse. Tous les ingrédients d'une légende en gestation sont réunis.

Je ne plaisante pas (sourire).

On raconte l'histoire malheureuse de l'enfant candide qui s'amuse autour d'un puits immémorial, soudain attiré par les eaux de magie, des eaux riantes qui dansent autour de lui, qui l'entraînent dans un courant dangereux.

L'enfant brave l'interdit par fascination. Il se penche et tombe au fond du Puits où les eaux, dont le véritable visage est sordidement vorace, le noient.

Voilà.
***


*** Elle-même semblait fascinée. ***


*** Remplacez déjà les chanteurs par des explorateurs aguerris, vous aurez peut-être de vraies réponses.

Pour les pawlas... les pawlas... Non attendez, les étoiles d'abord.
***


*** Elle retroussa ses manches et ré-arrangea ses cheveux. Son engouement pour le sujet paraissait déjà plus limité. ***


*** Il n'y a absolument aucun ouvrage mentionnant un tel phénomène astrologique dans toutes nos archives. On ne peut pas rejeter l'hypothèse que ça se soit déjà produit sur Syfaria, mais si tel était le cas, ce serait antérieur à notre histoire.

Je ne sais pas si vous êtes au fait de l'astrologie du ciel Syfarien... Les théories qui ont cours sur le sujet sont moyennes. Vous trouverez des ouvrages sérieux sur les lunes quand vous tomberez sur des torchons religieux sur les étoiles.

Ce qui est le plus en vogue actuellement sont la magie et les runes. C'est là que les fonds de recherche sont les plus important.

Les pawlas...
***


*** Cette fois l'archiviste se leva. ***


*** Vous allez partir en salle de lecture 6.

Prenez l'escalier qui descend à droite. Ce sera la deuxième salle à droite. Je vais appeler un assistant de lecture officiel. Il surveillera votre lecture. Nous n'avons qu'un seul exemplaire traduit des hérésies et figurez-vous que ça m'embêterai pas mal qu'on l'abîme !
***


*** L'archiviste était sur le départ, appelée à d'autres responsabilités. Elle pris au moins le temps de commenter brièvement les travaux de Junod et le contexte dans lequel ils s'inscrivaient. Son sourire céda à une expression d'une parfaite neutralité, elle-même cédant ensuite à un air sérieux. ***


***



Junod a vécu au commencement des factions. C'est lui qui nous a transmis le nom de "pawla", désignant une secte très ancienne rayée de l'histoire par les Hauts-Rêvants

J'ai des références sur le sujet, notamment parce que l'équipe spéciale a pris en charge les découvertes de vos explorateurs. Ce qui relance le cas "pawla", c'est que vous ayez trouvé une trace récente d'un fait historique dont nous n'avions jusqu'ici que quelques reliquats.

Pour revenir à Junod...

Il est à ma connaissance le seul scientifique à s'être penché sérieusement sur le sujet à l'époque. Ce qui fait de son ouvrage une référence. Parmi les études postérieure existantes, beaucoup se fourvoient dans des conclusions sans fondements, d'autres ne s'alimentent même pas de sources sérieuses (on peut leur accorder que la plupart furent interdites ou détruites par l'Ordre).

La tradition orale des Hauts-Rêvants nous livre aussi un portrait peu élogieux des pawlas. Il faut prendre ces récits avec d'infinies précautions, au regard de l'inquiétude inhabituelle de l'Ordre concernant ce sujet.

Vous découvrirez le travail de Junod. Je dois juste vous mettre en garde : à la lecture des hérésies, on peut devenir très critique vis-à-vis du récit d'Ulrich Roërm, qui décrit lui-même les recherches de Radjim El Zouarda. N'est-ce pas encore une étude sans fondements ?
***


*** L'archiviste laissa planer le doute... jusqu'à ce qu'elle achève son explication sur ces quelques phrases : ***


*** L'élément qui donne le plus de crédit aux recherches de Radjim El Zouarda est d'une part la référence à Junod, d'autre part la mention d'un buste retrouvé au marché noir, associé à des illusions. Et vous retrouverez effectivement chez Junod une description des épines de Sil-Argentine, dont la fonction rituelle n'était pas tellement éloignée.

Voilà.
***



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