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Les Dédales du Luth

Chats Gris

Lorsque le jour tombe s'élève la nuit.
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Sujet lancé par Antiorn
Le 16-12-1510 à 17h52
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Posté par Agliacci,
Le 21-01-1511 à 15h33
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Antiorn

Le Julung 16 Dasawar 1510 à 17h52

 
Il était arrivé quelque peu à l'avance.
Comme d'habitude.

Il n'avait pas choisi l'endroit.
Il serait bien allé ailleurs.
Il n'avait pas choisi le temps.
Il n'en avait de meilleur.

Chat blanc de jour, Chat noir de nuit, l'endroit avait la sigulière propriété de changer de décors en un clin d'oeil, quelque part, ou plutôt quelque temps, entre les heures folles et les heures sages des Dédales. La transformation était des plus surprenante et impliquait des procédés des plus ingénieux.

Rien de bien suprenant là-dedans. La propriétaire, une certaine Suri Dinar, avait conçu des décors pour l'Amphithéâtre pendant des cycles. Une autre époque, vous dirait la principale intérressée. Une autre époque dont les vestiges étaient on ne peut plus présents en sa demeure.

Fringué à la dernière mode, le Blanc Nelda porte ce soir gants blancs et canne ouvragée, haut de forme et veston ajusté. C'est que l'endroit demande un certain décorum. Antiorn est là, il joue le rôle, sirote un verre, observe la faune, attend la transformation, attend l'artiste qui lui a donné rendez-vous ici. Il se délecte d'avance. Savoure l'expectative. Apprécie son relatif anonymat.

Il n'a fréquenté l'endroit que deux fois. Une fois en tant que chambellan des caravanes, l'autre en tant qu'artiste rencontrant un mécène potentiel. Un échec, une réussite.
Un bilan somme toute moyen... Mais rien ne lui reste en travers de la gorge bien longtemps.

Ici au moins les fantômes sont peu nombreux.

Du coin de l'oeil le barde remarque qu'on le remarque. La faune qui a fait de cet endroit son territoire se demande qui il est. On piaille, on s'ébroue, on élabore des théories. Cela se saura bien assez tôt. Il a été un personnage public. Il s'agite ces jours-ci dans les coulisses du pouvoir, dans les ombres des secrets. Bref, il est dans les parrages.

Il fut un temps, il appréciait être reconnu. Celui lui donnait la crédibilité nécessaire à sa fonction. Maintenant qu'il s'est donné comme fonction d'être libre et disponible, disons que ça l'agace.

Il est seul accoudé au bar. Il boit. Il sourit. Il fume.

Il attend le passage du jour à la nuit, lui, le Blanc Nelda, les pieds dans une zone grise de plus.



N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Agliacci

Le Vayang 17 Dasawar 1510 à 14h31

 

L’univers a mis à feu ses édens et elle, elle passe sur le boulevard.

Le ciel se consume dans un rouge démesuré et elle, elle sourit à ses semblables, belle et féroce. Les murs jaspés d’orange rougissent à son passage. Le jour obèse s’allonge pour lui faire un tapis. Tout s’allume, tout s’étiole et elle, elle s’en moque.
Agliacci suspend ses gestes quelques secondes, le temps de la regarder passer devant la terrasse du cabaret. Elle : la nuit à venir. Et la salue du bout de son chapeau, avant de retourner à ses torchons.

Crépuscule ! Crépuscule ! Si la Poussière était sans âme, le crépuscule l’aurait crée.

Ses lèvres pourpres enchaînent des notes allègres et rythmées. Quelques entrechats et…


-Vous êtes très élégant.

Fait la barmaid à l’adresse du Blanc Nelda, faisant glisser sa commande sur le bois acajou d’une pichenette toute professionnelle.
Le verre tinte, mais file sans encombres entre les pattes d’Antiorn, pour le plus grand plaisir de l’artiste.

Elle ôte son chapeau melon à son adresse, le saluant à la manière des gentilshommes. Chemise et pantalon moulants, veston à carreaux nonchalamment jeté par-dessus l’épaule, longue chevelure parfumée, Agliacci n’a, pour ce crépuscule, pas lésiné sur l’apparence.

C’est qu’elle a tenu à bien se présenter, voyez-vous, et puis, à trop jouer les bohèmes, l’actrice perdrait l’intérêt de son répertoire déjà bien partagé.

Pour changer, elle n'est ni en retard, ni débraillée.
Puisqu’elle est déjà là depuis quelques bonnes heures.

La barmaid tend son pouce vers un tydale à l’allure pour le moins particulière qui ajuste un des tableaux du décor de nuit de Suri Dinar.


- « Rosie » me relaye dans cinq minutes. Il…elle file un coup de main pour les derniers assemblages.

Rosie a horreur qu’on le prenne pour un mâle. Que son rêve le plus cher soit de changer de sexe, tout le monde peut le voir : maquillage outrancier, crinière sauvagement blonde, guibolles guillerettes et cagneuses exposées à la vue de tous (mais épilées, pour le salut des regards), robe minimaliste sur arrière-plan de pectoraux…que Rosie soit un peu fou, ça aussi, on évite de le lui rappeler. Le tydale garde des biceps à faire rougir d’envie n’importe quel malfaiteur, sans parler de sa carrure d'ancien athlète. C’est tout naturellement qu’il est devenu le poing droit de Suri Dinar et le videur du Chat Noir Chat Blanc.

Agliacci évite d’ailleurs de trop le pointer du bout du doigt, des fois que ça attirerait son attention.


- La patronne tient absolument à assembler les derniers miroirs aux murs. J’ai passé la nuit dernière à faire des calculs d’angle lumineux pour déterminer où les accrocher. J’espère bien que ça portera ses fruits ! Mais vous m’en direz des nouvelles lorsque le dernier rayon passera par-là, élabore-t-elle avec un petit sourire.

La barmaid carre son menton sur son poing, ses yeux vairons oscillant entre la curiosité et l’amusement, et poursuit de sa voix posée et douce, sourcil haussé :

- En attendant, Messire, puis-je vous suggérer notre apéritif maison, que les Chats sont les seuls à fournir ? Un sidi-brahim à la robe pâle et ambré, reflets d’été, le nez aux arômes de miel et de coing, certes liquoreux mais assez acide pour ne pas anesthésier vos papilles aux autres plaisirs que nous vous réservons…bien équilibré en bouche, et servi très frais.

Eh oui. On peut verser dans l'alcoolisme et être une fine oenologue. Il faut bien se rattraper où on peut...



Comme si c'était la dernière fois. La première fois.

 
Antiorn

Le Vayang 17 Dasawar 1510 à 18h26

 
Un court rire clair s'échappe du nelda.
Il s'est fait avoir et apprécie la surprise.
Le personnage est joueur.
La dame derrière le masque le sera-t-elle autant ?

Coup d'oeil vers "Rosie", déglutissement.

La tydale derrière le bar peut observer les oreilles du barde se dresser en deux instances, soit lors de la pronontiation du mot "messire" et lors de la mention "sidi-brahim que les Chats sont seuls à fournir".

"Messire"... Il y avait franchement longtemps...

Antiorn retire son chapeau puis incline solonnellement la tête.

Votre Altesse, votre invitation m'est alléchante.
Fol qui s'y déroberait en cette heure, soit dit en passant, fort bien choisie.


Il reste ainsi la tête basse, attendant que l'Altesse en question daigne lui faire signe de se relever.





N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Agliacci

Le Vayang 17 Dasawar 1510 à 22h37

 
Et folle qui vous déroberait une heure qui ne vous eût pas plu…je ne suis après tout là, Messire, que pour vous servir, réplique-t-elle en un souffle de malice, affectée d’une majesté toute feinte.

La barmaid se redresse et disparaît, le temps de ramener sur le comptoir un seau d’eau fraîche et de la cave une bouteille finement ouvragée au nom de fabrication nébuleux. Le tout est servi avec calcul et soin, dans des verres alambiqués qui renvoient effectivement une odeur des plus alléchantes et surtout, qualité indéniable à Arameth, qui font miroiter les plus délicieux rafraîchissements.

Le temps de faire le tour du comptoir et d’être remplacée par le terrible Rosie, et voilà Agliacci s’accoudant près d’Antiorn, chapeau coquettement incliné sur le côté, jambes croisées et l’expression intriguée.

Elle prend le temps de détailler d’un peu plus près son aîné de symbiose, le jauge sans juger. Elle n’a guère prêté attention aux rumeurs qui courent pourtant sur l’artiste, s’étant plutôt surprise de son verbiage réfléchi et attentif sur le consensus. Sa posture physique va dans le sens de son impression première. Elle prend le temps, lui sourit, goûte à son verre du bout des lèvres, sachant d’expérience que ce vin-là est particulièrement retors.


Je suis contente de vous rencontrer.

Elle dit bien ‘contente.’ Pas enchantée. Pas ravie. Pas satisfaite. Non : contente.

J’ai souvent regretté de ne pas avoir lié connaissance avec d’autres symbiosés de notre Horloge. Vous êtes, Messire, le premier, si j’ose dire, poursuit-elle affectant toujours une gravité théâtrale.

Elle a un petit sourire et étire ses épaules endolories par le manque de repos et les heures de travail.
Replaçant son menton entre ses mains :


Comment allez-vous ? Le vin vous plaît-il ?

Puis éclate de rire, secouant la tête.

Oh ! Excusez-moi. Je viens de me rendre compte que l'ordre de mes questions plaçait la priorité sur le vin...déformation professionnelle, j'imagine.

Laissez-moi reprendre : comment se porte le brave Antiorn, après ces semaines qui lui ont été éprouvantes, et qu'on voit si rarement en ces lieux ?



Comme si c'était la dernière fois. La première fois.

 
Antiorn

Le Dhiwara 19 Dasawar 1510 à 18h16

 
Lui aussi l'observe.
Le jeu est lancé.
Pour une fois avec insouciance.

Et cela est loin de lui déplaire.

Le vin est excquis.

Il lui répond par le premier ordre des choses qui est apparu.
Il hume le nectar, le fait tournoyer dans son verre, y goûte à nouveau.
Ferme les yeux. Déguste.

À parcourir le monde on en oublie certains trésors en notre demeure., lance-t-il d'une voix grave mais douce en adressant un souire à la belle.

Il laisse passer un ange.

Votre autre question me trouble de sa candeur.
N'est-ce pas sordidement triste ?
Vous n'avez aucune idée du temps qui a fui depuis la dernière fois où l'on m'a posé une question pour moi. Non pour ce que je sais ou ce que je sais faire, mais simplement pour moi.


Il pose la main droite sur son coeur puis baisse la tête.

Votre Grâce, vous venez de rendre à ce grain de poussière une lueur d'espoir et un brin de chaleur.

Puis il se redresse et continue comme si de rien n'était.

Mais vous avez aussi cruellement raison. Cette dernière année, je crains de n'avoir été luthier que de nom.
Une situation à laquelle je compte bien remédier.

. . .

Mais vous ? Comment la scèene vous traite-t-elle ? Votre gracile verbe est-il apprécié ?
Je constate que les Dédales ne vous ont pas encore avalés.
Nombre se sont perdus dans leurs chimères, partis en fumée, volatilisés, perdus pour ne jamais être retrouvés.


Le regard du Blanc Nelda passe brièvement sur Rosie.

Ou simplement brisés... Mais vous, très chère, semblez glisser sur les vagues avec aisance et savor garder l'oeil clair en plein brouillard.


N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Achara Edaregord

Le Merakih 22 Dasawar 1510 à 18h22

 
Le jour achève de trépasser lorsqu’elle pénètre enfin dans l’antre du félin. Les derniers flamboiements du ciel carmin éclaboussent un instant sa fourrure, la transformant le temps d’une volte en une improbable créature embrasée, chimère de feu au regard de noyée. L’impression est fugace. Se dégageant avec douceur des flammes qui l’habillent, elle s’avance d’un pas pour accueillir la nuit dont les lieus sont en train de se parer. L’endroit lui est familier. Elle y a arpenté les fragrances d’obscures comme les arômes d’éclats, préférant entre tous les moments bénis de passage, éphémères instants où la nuit se mêle au jour et la lumière aux ténèbres… Toujours vêtue d’ébène, elle présente comme unique fantaisie d’innombrables clochettes qui parsèment sa fourrure aux reflets argentés : décidément, le crépuscule lui va bien.

Ses yeux gris parcourent la salle tandis qu’elle confie sa veste à l’aimable portier (Chambellan ? Puis-je vous débarrasser ?). Repérant ceux qu’elle cherche accoudés au comptoir, elle s’avance tranquillement à travers l’espace changeant. Elle ne semble pas percevoir les murmures qu’a déclenché son apparition, brouhaha pourtant persistant d’une faune qu’elle a trop longtemps délaissée. Elle savait pertinemment, dès lors qu’elle acceptait l’invitation, que sa réapparition en public ne passerait pas inaperçue : trois mois qu’elle n’est pas parue, il en faut bien moins aux Confrères pour crier au complot… L’anonymat ne fait parti de sa fonction (ne lui en déplaise) c’est ce que lui hurlent les regards qui l’accompagnent jusqu’au bar d’acajou vernissé. Elle le regrette parfois, mais leur accorde aujourd’hui ce qu’ils réclament à grands cris. C’est le jeu. Et puisqu’elle a accepté d’y jouer, elle doit suivre ses règles.

Heureusement, on peut y tricher.
Mais pas ce soir.

Ou tout du moins pas pour le moment… Pour le moment, elle s’approche du Blanc Nelda, à la dernière mode fringué. C’est en tout cas ce que semble dire son dos, dans un veston ajusté. Et parce qu’elle est ce qu’elle est, elle ne peut empêcher le mouvement vif qui s’ensuit et qui laisse ses deux mains sur les yeux de son double opalin.

Qui c’est ?

Chimérique devinette par la symbiose éventée. Plaisanterie enfantine d’une âme à sa sœur.

Absurde.
Toujours.

Le mouvement s’accompagne d’un clin d’œil à destination de la barmaid qui l'accompagne... Agliacci, donc. Le regard gris se plante dans la pupille émeraude (gardons la bleue pour plus tard) et lui chuchote : chut, il ne faut rien dévoiler !


Voudriez-vous me dire quel chemin je dois prendre pour m’en aller d’ici ?
- Cela dépend de l’endroit où tu veux aller, répondit le chat.
- Peu importe l’endroit… dit Alice.
- Dans ce cas peu importe la route que tu prendras.

 
Antiorn

Le Dhiwara 26 Dasawar 1510 à 05h10

 
" Qui c'est ? "

Question futile s'il en est une.
Comment ne la reconnaîtrait-il pas ?
Les yeux fermés, le dos tourné.
Il suffit d'un tintement de la voix.

Un sourire se dessine sur son visage.
Chimérique devinette sans symbiose éventée.
Deux âmes complices,
Nul besoin de mots pour se retrouver.
Il suffit d'un infîme grain de folie.

Je peux compter sur le doigt de mon index qui me ferait ce coup-là.

Et elle n'est pas la moindre...

Aggliacci, je crois bien que vous reconnaissaez notre estimée chambellan, Achara Edaregord, somptueux mystère,grande arpenteuse de chimères, Rêveuse vers le Haut-Dôme et musicienne incomparable.

Les mains d'Achara sont toujours sur ses yeux et lui ne remue, toujours souriant.

Où étais-tu donc ? On ^peut dire que tu sais te faire désirer !

Depuis ton départ je n'ai cesse de tenter de garder ton frère hors du pétrin. Mais il est habile à le créer, l'andouille.


N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Achara Edaregord

Le Merakih 29 Dasawar 1510 à 18h28

 
Un léger éclat de rire lui répond tandis qu’elle laisse glisser le masque improvisé, dévoilant le regard clair de son Artiste.

Tenter de garder mon frère hors du pétrin ? N’étions-nous pas plutôt décidés à l’y enfoncer jusqu’au cou ? Ceci dans le cadre d’une vengeance bien méritée, évidemment.

Il est évident pour son interlocuteur qu’elle délaisse volontairement la question de son absence, préférant répondre avec un sourire à sa dernière boutade. Son regard amusé s’attarde un instant sur la foule qui les observe du coin de l’œil.

Pétrin qui doit être particulièrement… captivant pour qu’Edoar enterre la hache nuptiale qu’il brandissait pourtant jusqu’ici avec ardeur.

Le coup d’œil qu’elle lui adresse est un étrange mélange de pure curiosité et de simple moquerie : elle veut en savoir plus c’est évident.

Mais laissons pour l’instant mon andouille de frère de côté…


L’une de ses mains laisse apparaître un petit cigare parfumé tandis qu’elle s’appuie nonchalamment sur l’épaule de son double opalin, détaillant avec intérêt la jeune femme qui lui fait face : si ce n’est la première fois qu’elle la croise, c’est la première fois qu’elle la rencontre autrement qu’en pensées. Accoudée au comptoir, un verre à la main, l’Artiste semble très à l’aise dans son rôle du jour, incarnant à merveille la nonchalance étudiée du gentleman confrère. Encore souriante, toujours fantasque. Elle ne s’étonne pas : le lieu lui va bien.

Très chère…
les mots s’accompagnent d’une révérence théâtrale.

Elle se redresse avec élégance, reprenant sa position initiale, à peine appuyée contre le flanc du Blanc Nelda, parfaitement consciente du duo à damier qu’ils forment en cet instant. Une mise en scène calculée qui n’enlève en rien la sincérité des mots qu’elle prononce ensuite.

Je suis heureuse de vous retrouver tous les deux…


Voudriez-vous me dire quel chemin je dois prendre pour m’en aller d’ici ?
- Cela dépend de l’endroit où tu veux aller, répondit le chat.
- Peu importe l’endroit… dit Alice.
- Dans ce cas peu importe la route que tu prendras.

 
Crooot

Le Vayang 7 Jangur 1511 à 17h57

 
Ils sont tous là.
Ont-ils eu vent de ma présence ?
L'invitation était elle ouverte ou vais-je passer pour un parasite ?
Je devrais y aller maintenant sinon je vais passer pour un vilain curieux à les observer comme ça.
Mais si l'invitation télépathique ne m'étais pas adressée ? Pourquoi inviterait on un rien du tout comme moi ?

Dubulb' dit :


Bouge !
De toute façon tu ne peux pas rester là, à la merci de ce... cette..? ce tydale.
Rosie a l'air d'avoir des vues sur toi mon grand.


Mais je veux pas rejouer "Le bon, les belles et le pouilleux". Je ne sais pas à quoi j'ai pensé en venant ici...
J'aurais du me contenter de ma taverne sordide des bas fonds d'Arameth, là au moins je ne me sens pas comme un arkonien en plein jour. Il va malheureusement falloir passer devant le trio pour quitter les lieux.

*** Le nelda cache son carnet dans l'une de ses poches de manches, sans même finir le croquis de son chambellan fumant le cigare, et tente une sortie. Il rentre la tête dans sa capuche, baisse le museau et se dirige vers la sortie, la queue basse. ***



 
Agliacci

Le Vayang 7 Jangur 1511 à 19h22

 
Deux pour le prix d’un ? Ça alors !

Le joli minois de l’artiste prend l’expression rusée et un brin machiavélique que savent très bien observer les enfants devant un nouveau jouet potentiellement dangereux, (de préférence avec un nom comme : ‘ensemble d’alambics et produits chimiques inoffensifs pour alchimistes juniors’, avec, si possible, des interdictions sévèrement assignées par la délégation parentale, telles que : ‘ surtout, ne l’approche pas du feu’ ou bien encore ‘ne mélange jamais ces deux produits bizarres aux noms étrangers’…)

Si je reconnais notre estimée chambellan… ? fait-elle à l’adresse d’Antiorn. Fixant son regard joueur dans les yeux de la Nelda, fredonnant sur un ton de conspiratrice :

Voudriez-vous parler par hasard de l’incarnation de Nyx en sa chair promise ? De la dame aux luxuriants échos, dont la simple présence est quémandée aux quatre coins du quartier, tantôt mécène, tantôt déesse, adorée par tous et toutes ? La rutilante créature qui ne souffre ni jour ni nuit, dont les pas font fleurir les caveaux de nos crânes avinés ? Ou bien de cette fastueuse beauté guettée par ses détracteurs, dont on murmure qu’ils s’affaireraient à quelque ignoble complot à son encontre ?

Le quartier murmure sans cesse des rumeurs et des légendes sur les symbiosés de la ville…


En aparté :

Que j’alimente à cœur joie, bien entendu.

Puis mimant la révérence que la Nelda vient juste de lui adresser, retrouvant son ton normal :

Nope’. Reconnais pas.
On ne m’avait pas dit que vous n’étiez pas qu’un rêve, mais une invitation à Rêver.
Messire est chanceux, de ce que je peux humblement en juger.


Elle se retient d’éclater de rire, consciente du nombre considérable d’obséquiosités qui ont dépassé sa bouche – pour mieux s’en moquer et en faire la satire.

La lueur auparavant puérile de son regard est chassée au profit d’une braise plus douce : la connivence sans intérêt.
Prenant appui sur le comptoir, la tydale se penche – assez peu élégamment – par-dessus le meuble de bois pour retirer de ses obscurs tréfonds un troisième verre qu’elle remplit à son tour, avant d’afficher à nouveau sa position indolente et plus naturelle. Ses yeux vairons volent un instant d’Antiorn à Achara : l’artiste apprécie le duo incongru que ces deux-là forment, d’autant plus que, tout au fond de son cœur si sûr de lui, elle apprécie les histoires d’amour (des autres), mais aussi les potins (sur les autres), et que pour le coup, elle est servie.

Elle s’apprête à reprendre la conversation, lorsque, derrière les silhouettes d’opale et d’ébène, elle distingue celle, beaucoup moins distinguée, d’un troisième larron qui lui rappelle quelque chose…
Ses sourcils se froncent, perplexes. Si elle reconnaît Croot, et comprend rapidement que c’est son invitation sur le consensus qui doit expliquer sa présence, elle ne fait pourtant pas le moindre geste pour le héler, non pas parce que sa présence la gêne, mais plutôt parce qu’elle ne tient pas vraiment à materner le maladif nelda.

Réaction qui ne sera peut-être pas celle d’Antiorn et Achara, auxquels elle jette un regard vaguement curieux par-dessus son verre.



Comme si c'était la dernière fois. La première fois.

 
Antiorn

Le Sukra 8 Jangur 1511 à 18h33

 
Antiorn accorde presque toute son attention à la théâtrale boutade de la tydale. Il lui apparaît maintenant clairement qu'il a raté des grands crus de la dernière cuvée du Luth. Mais où est donc allée s'abîmée 1510 ? Et lui... qu'en a-t-il fait au juste ?

Et parlant de grands crus du Luth, ne serait-ce pas cet illusrateur maigrelet qui tente de sauver du côté jardin ?

Presque toute son attention sur Aggliacci, le zeste qui reste sur Croot, le Blanc Nelda garde le fugitif dans sa vision périphérique, mine de rien. La cible essaye tant bien que mal de disparaître sous une capuche, futile stratagème face à trois symbiosés. Croot tente une esquive, visiblement mal à l'aise et tendus dans ses mouvements. Il passe juste à côté du dynamique trio, accélère imperceptiblement le pas pour précipiter le moment où il sera hors de portée et...

...et, sortie tout droit d'il ne sait quel abîme, la main d'Antiorn se pose sur son épaule alors qu'il se croyait presque sorti d'affaires. Légère, gracieuse et amicale, la dite main s'appui sur l'extérieure de son épaule droite puis, d'un diabolique pivotement du torse, le barde change le cours des deux prochains pas du peintre en cavale vers la gauche. Deux simples pas. Mais deux pas fatidiques qui le mèneront aux côtés du Blanc Nelda de façon à l'intégrer sans équivoque au cercle des symbiosés ce soir rassemblés.

Le tout quatre secondes et trois quart après la dernière phrase d'Aggliacci.

"Ma bonne étoile ne m'a encore jamais trahi." , lui répond-il l'air jovial en ignorant complètement le pauvre Croot qu'il tient toujours par l'épaule


N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Crooot

Le Julung 13 Jangur 1511 à 17h59

 
Une bière s'il vous plait.

Je vais en avoir besoin.
Mon vœu et ma crainte sont exaucés de concert.
Ils m'ont remarqué et m'invite à les rejoindre.
Oh par les dieux, ils m'ont remarqué et m'invite à les rejoindre...

Antiorn me guide fraternellement mais fermement à me poster à leur coté pour prendre part à la conversation.
Je suis entouré d'amis. Pas de crainte à avoir. Je peux le faire.
C'est le moment de sortir de ma réserve naturelle et de tenter de briller.

Dubulb' dit :


T'inquiète, tu brilles.
T'as le poil gras...


Ce lieu est magnifique.
Vous êtes bien jolie dame Agliacci
Chambellan, avih Antiorn c'est un plaisir de vous voir.





 
Antiorn

Le Matal 18 Jangur 1511 à 21h07

 
Ah non ! Que nenni cher ami !

Le Blanc Nelda agite un index désaprobateur en guise du remplaçant (ou de la remplaçante) d'Aggliacci derrière le comptoir.

Vous devez absoluement goûter ce fin nectar !

Puis, reportant son attention vers "Rosie",

Un verre, je vous prie.

Le dit verre se fait servir, la bouteille s'y déverse et Antiorn passe à autre chose.

D'un duo nous passons au carré, ce qui constitue une bonne moitié des effectifs symbiosés de notre horloge...

Un sourire malicieux se dessine sur son faciès. Si le barde croit à dame Fortune (ne vient-il pas de mentionner sa bonne étoile ?), il reste un sceptique face au hasard. C'est donc que la présence des deux derniers arrivants ne peut être selon lui son fruit.

Eh bien dame Edaregord... n'est-ce pas là une heureuse occasion de réapparaître au grand jour ?

La phrase est dite sur un ton tout innocent. Trop innocent pour n'être feint.
Trop blanc comme neige même pour ce nelda.


N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Hohen

Le Julung 20 Jangur 1511 à 11h54

 
Je me demande si ce n’est pas la pire idée que j’ai eu depuis que je suis né. Rejoindre ma Chambellan et d’autres luthiers au même endroit dans un bar que je connais de réputation comme haut de gamme. Je me souviens y avoir postulé il y a longtemps comme serveur. J’avais un style trop rustique m’avait dit le gérant. Depuis, je n’avais pas voulu y remettre les pieds.

Mais je ne me voyais pas dire à ma supérieure « non merci patronne, suis pas à l’aise déjà quand on est deux pour discuter alors en plus, si ya tout le Luth réunit, vais faire une syncope et puis le bar, on m’a dit que j’étais trop pouilleux pour travailler chez eux ». Alors, je n’ai rien répondu, vais rappliquer, les laisser discuter et me mettre dans un coin en attendant de recevoir mes ordres. Oui, voilà un plan qui me plait davantage.

Alors je reprends le chemin vers les Chats. J’ai toujours l’air aussi misérable, mais je ne sais pas encore à quel point, je n’ai pas vu mes comparses sur leur 31. Rustique un jour ou toujours, qu’importe. Je dirai que la Chambellan Edaregord m’attend.

D’ailleurs, je le dis à l’entrée vu que mon style vestimentaire « n’est pas au diapason du style de la maison » me dit une armoire à glace à l’entrée. Où ai-je mis l’épée de mon paternel que je lui fiche au travers de la gorge…voyons-voir. Mais je rentre, le passe-droit du larbin de la Chambellan fonctionne. Encore dans l’ombre, je constate avec horreur qu’effectivement, tout le Luth symbiosé doit être probablement là. La seule présence qui me rassure est Croot. Aussi mal à l’aise en public que moi, peut-être même plus. Mais c’est un artiste. On lui pardonnera. Moi non. On ne me pardonnera pas non plus mes vêtements définitivement et indubitablement misérables en comparaison des Luthiers déjà présents. J’ai l’air de quoi avec ma chemise froissée et ce vieux pantalon oscillant entre le marron et le noir.

Dans mon dos, un vieux sac de toile bleu marine. Je doute pouvoir l’utiliser ce soir. Je n’ai pas besoin de jouer la comédie pour être mal à l’aise au milieu des autres luthiers, je le suis véritablement. Hésitant, j’approche et m’incline.


 
Agliacci

Le Vayang 21 Jangur 1511 à 15h33

 

En observant la discrète pirouette qu’exerce Antiorn sur Croot, Agliacci a soudain une illumination : il vaudrait mieux pour elle, à l’avenir, d’éviter de se mettre trop en travers du chemin de ce nelda-ci.
Quatre secondes et demie seulement lui avait suffi pour faire apparaître Croot dans le cercle de la même manière qu’un prestidigitateur tire des colombes de son chapeau ( là-dessus, l’artiste se trompe. Il s’agit en réalité de trois quart. Ce qui est pile poil la mesure suffisante pour effrayer n’importe qui de censé. Et elle l’est, même si son boulot est de ne jamais le paraître). Et ceci, sans même cligner des yeux.

La tydale accueille le nouveau venu avec le sourire.


Euh…merci bien ? …
Tenez, prenez ce tabouret-ci...


Elle ne répond rien aux allégories galactiques du nelda. La Bonne Etoile ? Le fond cynique de sa conscience lui fait gravement remarquer que les étoiles ne tiennent plus tellement au plafond céleste ces derniers temps. Cela vaut-il d’être énoncé ? Agliacci juge que non. L’ambiance est prometteuse et étrangement agréable. Elle n’aimerait pas la ternir d’une pique insouciante. Une certaine détente s’empare même des mouvements vifs de la tydale, alors qu’elle s’écarte pour laisser une meilleure place à Croot.

Elle laisse son regard vagabonder à nouveau sur la foule éparse de l’auberge, qui lui renvoie une expression éberluée. Un cercle de vide et de silence se trace autour du groupe de symbiosés. Tacitement, les clients reconnaissent que quelque chose d’important doit se passer autour de ce sidi-brahim. ( Lorsqu’un certain nombre de personnes nonchalantes et télépathes se réunissent au même endroit, on s’attend toujours à ce qu’elles magouillent quelque chose : c’est une sorte de règle narrative universelle.) Tacitement, ils observent la scène de loin en grignotant des cacahuètes, mais personne ne semble vouloir entraver ou gêner le regroupement qui s'esquisse et prend forme.
Ce qui ne gêne pas franchement la Luthière, du reste bien ravie que ses habituels clients comprennent à qui ils pinçaient les fesses (un des désagréments de la condition de serveuse.) Sans doute y réfléchiraient-ils à deux fois la prochaine fois qu'ils verseraient un pourboire.


Un carré, dites-vous ? lance-t-elle soudainement, laissant de côté l’échange innocent que semblent tisser Antiorn et Achara. Permettez-moi de vous dire, Messire, que vous vous trompez…

Repérer Hohen dans une foule ? Rien de plus facile. Il n’y avait qu’à chercher l’élément qui avait l’air le moins à sa place.
Elle détaille l’Ordinant s'incliner avec un brin de surprise, mais ne dit rien. Au groupe :


La cinquième roue du carrosse…

Bonjour, Hohen,
fait-elle en saluant du chapeau et se décalant à nouveau pour permettre à l’ordinant de prendre place.

Il n’en faut pas plus pour que la tydale disparaisse à nouveau à la recherche d’un cinquième verre, qu’elle repose sur le comptoir avec une autosatisfaction évidente et prédatrice. Elle exécute le service avec une efficacité rôdée d’habitude. Ah, cette fois, ce n’est pas Rosie qui viendra servir des verres à ses invités !

Par un excellent timing temporel, c’est le moment que choisit le crépuscule pour exhaler un dernier souffle orangé qui vient mourir sur les multiples miroirs qui ornent la salle. Les Chats prennent une teinte d'incendie qui n'est pas pour lui déplaire.
Ce qui correspond au moment où Agliacci repose lentement la bouteille cristalline et vide sur le comptoir. Le cinquième - et dernier ? - invité aura raflé la dernière goutte. Quelques lueurs tamisées y dansent fugacement et puis, plus rien.

Le regard de la tydale semble se perdre au loin, avant de revenir avec une attention redoublée sur le rassemblement. Cinq Luthiers symbiosés. Chacun d'eux avec une personnalité à part, faite d'une étoffe sur-mesure et unique. A les regarder simplement, Agliacci ne peut s'empêcher de sourire, ravie d'avoir une petite place dans ce conciliabule où elle apprécie chacun. Si par-dessus le marché, ils planifient réellement un voyage artistique au fin fond de l'île...

Elle inspire, et reprend calmement :


Il me semble que nous sommes au complet et que tout le monde est servi.
Si je puis me permettre…


Levant son verre à l’adresse du groupe.

A la vôtre !
Que les Muses vous soient toujours accueillantes...




Comme si c'était la dernière fois. La première fois.

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