Bienvenue dans le forum de Arameth
Manoir du Limonaire

Impressions, inconnus.

Premiers pas dans la Perle Sombre...
Page [1]
Détails
Sujet lancé par Nay Saniden
Le 23-12-1510 à 02h14
14 messages postés
Dernier message
Posté par Nay Saniden,
Le 14-05-1511 à 15h43
Voir
 
Nay Saniden

Le Julung 23 Dasawar 1510 à 02h14

 
Nay ne savait pas vraiment comment il s'était retrouvé là. Son sens de l'orientation était excellent, en particulier en ville. Même en le voulant, il ne pouvait pas se perdre. Mais Arameth était différente.
Pas la cité en elle-même, évidemment qu'elle l'était car sa réputation n'était plus à faire et de toute manière aucune ville de Syfaria ne ressemblait à une autre. C'est pour lui qu'elle était différente. Dans toutes les autres, il n'avait jamais pensé qu'à sa prochaine destination. Il savait qu'il n'était que de passage, qu'il aurait à faire autre part. Maintenant il était arrivé au bout du chemin, il ne pouvait plus se détacher de ce qui l'entourait. C'était la capitale de la Confrérie et sans doute là où il passerait les prochains mois.

Du coup son attention avait décru progressivement, jusqu'à ce qu'il se rende compte que ses pas l'avaient porté en cette nuit tombante près d'un bâtiment étrange et imposant, dont il sentait que les rares passants prenaient garde à rester éloignés. Il en fit de même, sa prudence naturelle ne s'étant pas envolée quant à elle.

Il remarqua alors un Tydale qui s'entraînait dans un coin, semblant manier une sorte de dague répétitivement. Etait-il un nouvel arrivant comme lui ? En tous cas il avait l'air à l'aise, mais cela ne voulait rien dire. Quelque chose chez lui l'attira immédiatement, peut-être tout simplement la proximité d'âge, de physique, d'allure qu'il y avait entre eux. Il entendit un bruit étrange venant d'une des maisons alentours, une sorte de sifflement sourd qu'il ne reconnut pas. Le temps de jeter un coup d'œil, le bruit avait disparu et le Tydale aussi.


° Il est rapide... songea-t-il en esquissant un sourire, ce qui était rare chez lui. °

C'est alors qu'il le sentit. Comme un filet d'air doux et ténu, imperceptible pour ses sens mais qui entrait directement en lui. Son regard obliqua vers la droite sans qu'il le contrôle, par pur réflexe, et se figea. Deux échardes vertes l'hypnotisaient. Il ne vit le visage auquel elles appartenaient qu'après un instant, ne pouvant se détacher de ces yeux couleur d'absinthe qui le brûlaient. Il laissa glisser les siens encore plus vers la droite, faisant mine de ne rien regarder de précis tout en sachant que la propriétaire des pupilles vertes n'y croirait pas un instant.
L'observant maintenant discrètement, comme il savait le faire, il détailla sa silhouette élancée. C'était une Tydale elle aussi, ayant l'air assez jeune, dont les vêtements courts laissaient voir une peau d'ivoire et des formes admirablement dessinées. Ses cheveux libres en cascade, sa façon de se tenir, tout tranchait avec l'image communément répandue des femmes de leur peuple. Son air à la fois plein d'innocence, qu'elle soit feinte ou réelle, et d'une curiosité affichée pour ceux qui l'entourait, dénotait de son point de vue avec ses vêtements qui ne pouvait qu'être ceux d'une courtisane. Il avait déjà croisé la route de celles de sa race qui avait emprunté cette voie, des personnages influents qui n'avaient pas un regard pour l'inapte vagabond qu'il était. Mais celle qui se trouvait en face de lui n'avait rien à voir avec elles, une violente curiosité naquit en lui à cet instant. Des souvenirs qui remontaient également, une pointe de méfiance, en un mot: un trouble. Pour la première fois depuis des années, Nay était troublé.


 
Cydine

Le Vayang 24 Dasawar 1510 à 11h27

 
Cydine était vêtue d'une robe de fils très simple qui semblait sur le point de se briser d'une seconde à l'autre. La catin allait pieds nus et ne portait aucun bijou : sa simplicité était aussi étrange qu'alléchante, puisque malgré tout Cydine n'avait rien de miséreux. Bien au contraire... La puissance de sa jeunesse et la richesse de son univers transparaissait dans le moindre de ses traits, le moindre de ses gestes...

Rapidement après avoir été capté par la prostituée et avoir par là attiré son attention, Nay fut enveloppé d'une chaleur mentale. Avec maîtrise, Cydine tissa un lien entre les deux symbiosés, un contact se passant de mot, un concentré de sentiments d'une intensité étourdissante. Un désir mêlé de danger et d'interdit, qui aurait électrisé le plus vertueux des hommes... L'étreinte des esprits dura à peine une minute, avant que Cydine coupe tout contact, ne laissant à Nay qu'un intolérable silence, qu'un froid déchirant... Alors, avec un sourire mystérieux, où rien n'était acquis et où tout demeurait à découvrir, Cydine se coula dans une ruelle sombre attenante et sembla pénétrer dans une auberge quelconque, assez lentement pour que le Libertaire puisse la suivre.




 
Nay Saniden

Le Vayang 24 Dasawar 1510 à 17h59

 
Nay n'avait jamais éprouvé cela, il s'était senti au bord d'un précipice où il aurait eu envie de se jeter. Cette chaleur incroyable, était-ce un sortilège ? Puis plus rien...

° Je deviens fou... °

Il se demanda si cela venait entièrement de lui ou si la jeune Tydale y avait sa part. Etait-ce possible de susciter un tel sentiment à distance, sans dire un mot ni faire un geste ? Non, sûrement pas.
Cela ne changeait rien, le manque qu'il avait créé en lui en se dissipant brusquement grandissait à chaque battement de cœur. Quant à elle, elle se coula dans une ruelle attenante avec un sourire mystérieux et disparut dans ce qui semblait être une auberge.


° Oublie ça, tu as mieux à faire que de penser à cette fille... °

Il se détacha du mur auquel il était adossé et se dirigea vers l'auberge. Peu avant d'en atteindre la porte, il sentit un point de pression contre ses reins.

Muet dit :
...


Muet désapprouvait. Il avait toujours son avis chaque fois qu'il faisait quoique ce soit sortant de l'ordinaire, autant qu'il n'avait encore jamais ouvert la bouche depuis qu'il s'était symbiosé à lui. Au moment de toucher le montant de la porte, un reflet attira son regard. Il jeta un œil derrière lui discrètement tout en ouvrant la porte, comme il savait le faire, et revit le Tydale de noir vêtu qui avait attiré son attention peu auparavant. Y avait-il un lien ?
Il le verrait bien. A quelques pieds devant lui se tenait la fille aux pieds nus, à côté d'un escalier qui conduisait à l'étage. Lovée contre le mur les deux mains dans le dos et une jambe repliée avec art, sa seule vue fit remonter en lui un flot d'images qui avaient hanté son adolescence.


 
Kether

Le Sukra 25 Dasawar 1510 à 21h06

 
Kether arriva enfin dans la quartier ou ce situait le fameux manoir du Limonaire. Il passa rapidement au magasin de magie pour s'acheter une paire de bottes. Cela sera certainement mieux que de simples chausses usées par le temps et surement très utile au vu de sa récente entré au Suaire.
Il les enfila, elles étaient parfaitement à sa taille et marcha avec pour les essayer. Aucun soucis, il aura moins mal au pieds avec ça au moins.


Aralim dit :
... et tu te plaindra moins souvent aussi!


Il lui tira la langue et lui dit mentalement de ce taire.
Bon maintenant il fallait commencer l'entrainement. Il jongla avec sa dague en ce dirigeant à l'écart pour ne blesser personne. Soudain, une lame siffla en allant ce planter à grande vitesse dans un pilier en bois. Le tydale tourna la tête pour voir si on le regardait, voir comment réagissant les gens à la vu de quelqu'un s'entrainant ici. Mais non personne ne faisait attention à lui, sauf une personne. Un tydale comme lui, mince et élancé, ne payant pas de mine, mais les apparences sont souvent trompeuses. Il détourna son regard comme intéresser pas autre chose et Kether courra vers la pilier pour aller retirer sa dague.

Une fois retiré il jeta un coup d'œil, caché derrière la pilier, à l'endroit ou ce tenait le tydale. Il était encore là, sauf que maintenant ce tenait à quelque pas de lui une jeune tydale, extrêmement belle vêtue du strict minimum. Pas besoin d'aide pour savoir ce qu'elle était, une catin et une vipère, comme toutes celle de sa race d'ailleurs.
Kether n'éprouvait que du mépris et de la haine envers les femmes tydales, surtout pour celle du Matriarcat, mais même s'il pouvait paraitre amical avec il s'en méfiait constamment, comme si à chaque instant elles pouvaient lui planter un poignard dans le dos.
Le tylade avait sembler être à moitié hypnotiser pendant quelques minutes. Toutes des vipères pensa t-ils. La catin s'éloigna lentement pour ensuite rentré dans une sorte d'auberge et le tydale la suivit aussitôt.
Kether sortit de sa cachette en le suivant.
Ils arrivèrent arriva au niveau de l'entrée, mais au moment d'ouvrir la porte, Kether pressa un doigt contre les reins de celui qu'il suivait et dans le même geste, il s'avança sur la coté pour ce retrouver à sa hauteur et sans le regarde lui murmura:

Fait attention. cette... fille, est une vipère, une sale catin, n'attendant qu'une chose: t'attirer et ensuite te voler, voir même te tuer. Elles sont dangereuse, il faut s'en méfier constamment, un seul faux mouvement et un poignard est déjà planté dans ton dos, pour elles nous ne sommes que des jouets. Mais ça, ce sont toutes les tydales. Pas vrai?


Il tourna sa tête vers le tydale en esquissant un rictus.

 
Nay Saniden

Le Luang 27 Dasawar 1510 à 01h38

 
Nay sentit une nouvelle fois un contact contre ses reins. Mais il sut tout de suite que ce n'était pas Muet qui insistait, non seulement parce que Muet faisait rarement deux fois la même chose mais parce qu'il avait la forme d'un carré arrondi alors que c'était un doigt qui attirait maintenant son attention.
Son propriétaire, le Tydale vêtu de noir, se tenait de telle manière que les personnes à l'intérieur de l'auberge ne pouvait pas le voir. Nay comprit que c'était volontaire et fit mine d'entrer lentement, le regard un peu dans le vague, tout en écoutant ce qu'il avait à dire. Cela l'empêcha de penser à la fille et il préférait ça.

Le tydale lui débita justement dans un murmure une mise en garde sans nuances contre elle. Une "vipère, une sale catin" prête à le poignarder... Bon à savoir mais on avait déjà essayé très souvent de le tuer depuis qu'il avait quitté Kryg, il se sentait capable de faire face.


° Si tu as tort, c'est stupide de se faire tuer pour ça... °

Ses pensées défilaient à toute vitesse. Il fit semblant de jeter un coup d'œil dehors et lança un regard à l'inconnu pour lui dire qu'il avait bien compris. Le Tydale le fixait avec un drôle de rictus, comme s'il savait qu'il allait quand même entrer dans cette auberge. Pourquoi appelait-il leur peuple des Tylades d'ailleurs ? Il aurait mieux fait de rester avec lui, sûrement un mâle inapte comme lui, quelqu'un qui aurait pu le renseigner sur cette ville et la Confrérie, bien plus utile que...

« Bonsoir, dit-il à la jeune femme, avez-vous un peu de temps à m'accorder ? »

 
Cydine

Le Luang 27 Dasawar 1510 à 11h20

 
Les yeux verts se posèrent sur le Poussiéreux. La catin sourit. Ils étaient dans une auberge encombrée et bruyante, et Cydine n'avait pas remarqué Kether -ou faisait mine de ne pas l'avoir vu. La prostituée ne semblait guère dangereuse, sinon que dans sa beauté : ainsi, la simplicité de ses habits ne laissait pas de place à un quelconque poignard ou autre dangerosité...

La main de la Poison vint frôler la jouer de Nay, tandis que dans la tête du mâle se formaient des mots agiles et chantant, frais et limpide comme l'eau pur d'un ruisseau :

Mon temps se monnaye, et je crains que tu n'aies guère les moyens de l'étreindre.

Il n'y avait aucune moquerie ou cruauté dans l'idée. Simplement le constat que Cydine, toute prostituée qu'elle soit, avait une réputation qui la plaçait hors d'atteinte de la plupart des mâles de la Cité. Seuls les plus puissants et richissimes Confrères pouvaient en principe s'offrir ses services dispendieux.
Et encore...

Toutefois... Tu es symbiosé, et les symbiosés méritent toujours quelques minutes de considération. Alors parle, jeune Sire, sans chercher à me séduire ou me posséder. Oui, parle, parle-moi doucement.


 
Nay Saniden

Le Luang 27 Dasawar 1510 à 14h38

 
Nay comprit que par "doucement", elle voulait dire en télépathie. Il n'avait pas encore l'habitude de cette faculté unique aux symbiosés. Il aurait du se dispenser d'ouvrir la bouche dès le début dans ce lieu bondé, quand Muet lui offrait le privilège des échanges les plus discrets qui soient...
Ses pensées, justement, n'étaient toujours pas très claires. Il ne savait pas ce qui se passait en lui, ce que ces yeux d'absinthe faisaient résonner dans son passé tel des archers maniés par un grand maître. Mais il y avait une chose que Nay savait : ce qu'il voulait.
Les mots glissèrent dans l'esprit de la jeune Tydale, hachés par l'inexpérience et l'appréhension mais animés d'une volonté obstinée:


Je ne tente pas de te séduire, j'ai deviné ton métier dès que je t'ai vue... Ce que je veux de toi n'a rien à voir avec ça. J'ai accès au Consensus mais je cherche autre chose, comment dire... Arameth a au moins deux visages, le premier m'a accueilli et j'en suis content mais... Je veux aussi connaître le second. Je suis sûr que toi, tu le connais très bien. Accepterais-tu d'y être mon guide, de m'aider à y entrer ? Je ne peux pas t'apporter grand-chose mais je ne peux pas non plus te nuire, tu auras toujours l'utilité de quelqu'un comme moi. Et je suis un bon investissement, j'apprends vite. Qu'en dis-tu ?

 
Kether

Le Merakih 12 Jangur 1511 à 20h09

 
Kether regarda Nay entré tout de même dans l'auberge pour allez rejoindre la Tydale.
Il les regarda tout les deux en train de discuter par la voie Télépathique. Jetant un dernier regard, froid et méprisant en direction de la catin de Tydale, il repartit à son entrainement pensant qu'il avait prévenu Nay et qu'il avait fait son choix maintenant.
En repartant, il lança le couteau de toute ses forces qui ce planta un plein de milieu de sa cible et il courra pour allez le retirer tout en jetant quelque regard vers l'auberge.


 
Cydine

Le Dhiwara 13 Marigar 1511 à 22h55

 
Pour toute réponse, la catin amena l'Apprenti à venir s'asseoir. Une alcôve retirée et douillette, étonnante de calme et de luxe dans une auberge d'apparence si rustique. Visiblement, la Poison avait ici ses entrées et ses secrets.
Au milieu de coussins colorés et de tissus tendus, Cydine murmura, mêlant à ses mots des pensées chargées d'un sentiment d'une étrange acreté.


Je veux bien t'instruire, en effet. Mais ne te trompe pas : ce n'est guère un cadeau ou un savoir précieux. A ceux qui voient, la laideur de la vérité crève parfois les yeux.
Il vaut mieux parfois rester aveugle.


Le sourire et l'attitude, charmants et légers, démentent la lourdeur des propos.

Tandis que la Prostituée ménage ses effets par une pause, une jeune serveuse apporte un verre d'absinthe et un verre d'eau : elle pose l'alcool émeraude devant Nay et l'eau devant Cydine puis se retire sans mot dire. La catin hausse un sourcil : tout est normal, il ne lui est plus utile depuis longtemps de se donner la peine de passer commande.


Je suis sûre que tu as déjà en toi toutes les réponses à tes questions. Seulement te faut-il une clé pour ouvrir cette boîte de Pandore...
Alors. Que sais-tu d'Arameth et de ses habitants ? Sur quoi notre place sur Syfaria se fonde-t-elle ? Quels sont nos principes ?
Quels sont nos atouts dans cette vaste partie de carte qu'est la survie sur l'Île ?


 
Nay Saniden

Le Julung 31 Marigar 1511 à 05h25

 
*** Nay tenta de synthétiser ce qu'il avait appris sur le sujet, tout en cherchant à cacher ses incertitudes et en vérité, son ignorance encore très grande. ***


Notre place sur Syfaria se fonde sur le commerce et plus précisément, sur le besoin que les autres factions ont de nos ressources. En particulier le sel.
Nous n'avons pas d'armée et certaines factions comme le Matriarcat pourraient nous écraser comme ils le voudraient par les armes. Mais quand la poussière du combat serait retombée, ils auraient perdu un fournisseur précieux. Et comme il n'y a pas qu'eux dans la partie, d'autres factions s'y opposeraient avant que cela n'arrive pour ne pas perdre elles-mêmes ce fournisseur.
Nos atouts sont ce besoin que les autres ont de nous et notre neutralité qui fait qu'aucun d'eux n'a jamais vraiment intérêt à nous nuire et que tous ont intérêt à éviter qu'on nous abatte. En restant au centre de cette relation de dépendance, nous nous enrichissons et gagnons en pouvoir plus que n'importe quelle autre faction. Là sont nos principes.


*** Nay se demanda s'il n'avait rien oublié mais il ne trouva pas grand-chose à ajouter. ***


Ai-je faux ? Et pour les habitants d'Arameth, là j'en sais beaucoup moins. On dit qu'ils sont tous commerçants, même ceux dont ce n'est pas le premier métier. J'ai l'impression qu'ils aiment bien manier les mots et les sous-entendus, en tous cas pour les symbiosés. Je suppose qu'ils sont malins et préfèrent agir de façon détournée qu'annoncer d'emblée ce qui les intéresse... Je n'arrive pas encore à bien les cerner.

Je ne sais pas si j'ai bien répondu à tes questions.
Mais ce que je cherche, comme je te l'ai dit, c'est à me faire une place dans ces ruelles, où je devine tellement d'intrigues et d'affaires cachées qui m'échappent complètement pour l'instant. J'ai rencontré de jeunes confères symbiosés aussi ambitieux que moi mais je ne peux rien tirer d'eux sur ce plan.
Je ne sais pas si ça viendra avec le temps mais plus tôt j'y parviendrai et mieux ce sera. C'est parce que je pense que tu peux m'y aider que je me suis rapproché de toi, voilà tout. Tu m'a mis en garde contre la laideur des dessous de la Confrérie ? Moi je ne demande qu'à y plonger à bras le corps, mon plus grand désir c'est de nager dedans comme un poisson dans une rivière et je suis prêt à faire n'importe quoi pour y arriver.


 
Cydine

Le Vayang 22 Astawir 1511 à 13h36

 
Cydine hoche la tête, acquisse à l'exposé du bon élève. Tout est bon, il ne manque pas grand chose. Et c'est dans un sourire mutin -dangereux, presque- que la catin complète :

C'est exact. Pour être plus synthétique, nous sommes fondés sur un chantage. Ignominieux. Un écœurant petit marché qui assure que si nous disparaissons, l'Equilibre sera rompu et que tous en pâtiront. Nous sommes simplement... indispensables.

Le commerce est notre assurance : celui du sel, évidemment, mais aussi d'autres denrées. Nul ne peut se passe de nous, pas même le Matriarcat dont les membres font des sacrifices inimaginables pour indirectement préserver notre existence. Elles saignent et nous intriguons : c'est l'ordre injuste des choses.


Un instant de silence. Il y a bien des choses que cette phrase recèle...

Nous sommes à l'image de ce marché odieux : nous avons besoin des uns et des autres mais au fond, nous ne sommes que préoccupés par notre propre plaisir. Et notre soif de pouvoir, intarissable, qui nous rend parfois cannibales.
Nous sommes des loups. Notre meute est aussi dangereuse pour l'extérieure que pour elle-même.

Nous ne cherchons pas à comprendre ou à interpréter. Nous ne cherchons pas à survivre ou à inventer.
Nous cherchons à dominer et à conquérir.
Là est notre particularité.

Tous, aspirons à un but ultime : trouver ce qui nous rendra inoubliable et surpuissant.
Les Six.


Un haussement d'épaule léger.

Nous évoluons dans une jungle à peine moins pire que le monde hostile que nous offre cette satanée île. Une place dans nos méandres ne se monnaye pas : elle se gagne.

Mais pourquoi vouloir te salir, toi à qui la symbiose offre tout ?




 
Nay Saniden

Le Matal 26 Astawir 1511 à 17h38

 
Tout ? La symbiose m'offre une chance, elle ne m'offre pas tout. Je ne suis qu'un vagabond à peine arrivé ici et un débutant dans la Confrérie. Ce que tu vois comme une souillure ne l'est pas vraiment pour moi. Je ne vois pas les choses ainsi.

Je suis né pour devenir un outil, un vulgaire corps utilisable pour prolonger l'existence du Matriarcat. J'ai été jugé inapte mais de toute façon, que je leur convienne ou non, il n'y avait aucun avenir là bas qui me donnait envie de vivre. Je me serais enfui bien plus tôt si j'avais connu le monde extérieur, elles m'ont caché ce qu'était la vraie vie pendant toutes ces années. Je ne voulais pas juste être un bout de chair dont quelqu'un d'autre a tracé le chemin sur des critères qui n'ont aucun sens, dans une vie qui n'a aucun sens.
Je voulais décider de mon propre chemin, je sentais qu'il y avait autre chose même si je ne savais ce que c'était, je sentais que quelque chose manquait... Je ne suis même pas sûr de l'avoir trouvé ici mais la Confrérie me fascine complètement. Dans la tête d'un guerrier, il n'y a qu'une chose à faire quand on est confronté à un obstacle: le détruire ou passer par dessus. Ceux qui ne sont pas assez forts pour le détruire ou assez endurants pour le surmonter sont éliminés, les autres méritent de vivre. Cette façon de penser me désespérait... Les confrères ont bien plus d'imagination que cela, certains ne chercheraient même pas à se défaire de l'obstacle mais se contenteraient de peindre dessus pour en faire un objet agréable.
Les comprendre totalement et devenir l'un d'eux, voilà mon ambition.

Tu viens de le dire: les méandres de la Confrérie sont une jungle et il faut savoir y faire sa place. C'est en cela que j'ai pensé que tu pourrais m'être utile, passer en dessous des apparences. Mais je me rends compte en t'écoutant que je me suis peut-être trompé, c'est à moi d'y parvenir tout seul où je ne serai jamais un vrai confrère. Et je crois aussi deviner par où je dois commencer, maintenant que je repense à tout ce que tu viens de me dire...

Au moins tu sais que tu pourras trouver un allié en ma personne, un allié ou... un serviteur. L'entraide est une chose importante dans la Confrérie je pense, du moment que tout le monde y trouve son compte ? Et puis je persiste à croire que certains ont des clés que d'autres n'ont pas... Tous les confrères n'ont sûrement pas accès aux mêmes secrets...


 
Cydine

Le Sukra 14 Manhur 1511 à 14h15

 
La catin fait rouler une pièce d'argent entre ses doigts habiles, alors qu'elle répond tristement :

C'est un chemin solitaire, en effet. Je ne pourrai vous ouvrir une voie viable, car ce ne serait la vôtre. Quant au reste : il faut accepter que votre existence sera stérile, voire néfaste. Confrères, nous n'apportons rien au monde : vous pouvez décrier les Matriarcales : leur système est bien plus constructif et pérenne que le notre. Vous êtes libre : fort bien.
Brûlez maintenant.

La Confrérie est une Flamme : vous vous consumerez à y évoluer, mais ainsi est le destin de tous les Papillons.

Et puis... Je n'ai que faire d'un serviteur. Et aucun d'entre nous ne peut se targuer d'avoir des amis. Toutefois, je consens à être pour vous un... contact. Si vous avez une question ou une requête, venez vers moi.
Nous nous livrerons alors à ce que nous savons faire de mieux : le marchandage.


Le sourire est provocant. Sans aucun doute, toute transaction ne se baserait pas sur l'argent.

 
Nay Saniden

Le Sukra 14 Manhur 1511 à 15h43

 
Une nouvelle fois Nay ressent ce qui l'a traversé la première fois qu'il l'a aperçue. Cet influx indicible qu'il ne reconnaît pas, qui fait vibrer en lui une corde dont il ne sait rien, qui lui donne le vertige s'il s'attarde à y penser plus qu'un instant. Qui l'indispose et l'attire tout à la fois, dans un seul frisson bien trop rapide pour qu'il puisse l'analyser. Même s'il n'en a pas l'air, il analyse toujours tout et souvent avec bien plus de lucidité que son âge et son expérience ne le laisseraient supposer. Mais pas ça...

Ces yeux...

Il écarte la pensée aussitôt, revenir à ce qui l'intéresse. Et l'intéresse vraiment pour le coup, il a trouvé dans cette conversation ce qu'il était venu y chercher et son esprit bouillonne autant aux paroles de Cydine que ses sens à... Bref. Le temps de conclure, ce passage soudain au vouvoiement signale que son interlocutrice l'a amené au terme de leur conversation. Ils sont maintenant confrères et il ne peut plus prétendre ne pas savoir exactement ce que cela veut dire.

C'est le mot qui me manquait. Un contact. J'en serai un pour vous aussi, je ne suis encore qu'un symbiosé sans attaches ici mais je crois que cela pourrait très vite changer.
Permettez-moi tout de même d'ajouter que je ne crois pas totalement en ce que vous dites, en votre vision de la Confrérie. Je suis un peu audacieux de vous dire cela alors que vous y vivez depuis bien plus longtemps que moi, vous direz: naïf, sûrement. Mais je refuse de me consumer, comme vous dites. Il y a bien des confrères dont la flamme brûle depuis un moment, eh bien je veux devenir l'un d'eux et je tenterai tout pour y arriver. C'est cela pour moi, la Confrérie: avoir sa chance.

Le Matriarcat représente l'opposé de ça: une société de gens qui pensent que tout est déjà décidé, que nous sommes tous de futurs cadavres et qu'il faut juste faire sa part de travail avant de cesser de respirer, sans même pouvoir choisir en quoi consistera ce travail.
Je ne sais pas ce que veut dire exactement "constructif" mais si c'est de construire quelque chose qui n'existait pas avant, alors je ne vois rien de "constructif" chez elles. Elles n'ont aucune imagination, elles savent juste répéter ce qu'on leur a appris et ne se demandent jamais s'il n'y a pas une autre voie.
C'est pour cela qu'elles sont faibles et que la Confrérie est forte, c'est pour cela que je suis venu ici. La différence n'est pas entre le combat et le commerce, de toute façon je suis plus un combattant qu'un marchand. La différence est entre quelqu'un qui vit parce qu'on lui a dit de le faire et quelqu'un qui vit parce qu'il l'a décidé. Entre ceux qui suivent une seule voie et ceux qui en découvrent de nouvelles.

Je me moque bien d'apporter quelque chose au monde, lui ne m'a jamais rien donné. Mais lui prendre quelque chose, ça c'est plus intéressant.
Si mes espoirs sont déçus ou que je rate tout ce que j'entreprends, je ne ferai jamais que revenir à mon point de départ. Je n'ai rien à perdre, je ne suis rien moi-même.

Je ne vous remercierai pas assez pour m'avoir accordé ces quelques mots, avihia. C'est bien comme cela qu'on dit, je crois ? Vous êtes un très bon professeur et j'espère que je vais en trouver d'autres comme vous. Si vous n'avez plus rien à me dire, il n'est pas encore trop tard pour que j'aille rendre une visite dans un autre quartier de la ville.


*** Nay fait mine de se lever. Lui qui ne savait pas quoi faire de ses pas une demie-heure plus tôt a maintenant une idée bien précise en tête. ***


Page [1]
Vous pouvez juste lire ce sujet...