*** Assise dans un fauteuil à haut dossier, la copiste s'affaire à ranger la table qui lui sert de bureau depuis quelques semaines. Chaque chose semble être à sa place mais elle met certains parchemins dans l'armoire derrière elle, elle rebouche ses encriers, nettoie ses plumes et époussette le sable qui macule le meuble. Elle sait que son visiteur ne devrait plus tarder et elle sent une boule se former dans son abdomen. Elle n'a pas l'habitude d'être aussi nerveuse mais aujourd'hui elle à l'impression qu'un échec serait comme signer son arrêt de mort. Elle veut que tout soit parfait, afin que le calligramme obtienne les fonds, mais aussi et surtout afin de ne pas décevoir Edoar. Elle secoue la tête à cette pensée, se demandant ce qui lui arrive, si elle déçoit le chambellan, il ne lui confiera plus de tâches aussi importantes pendant un temps mais ce ne sera pas la fin du monde. Et pourtant l'idée de le décevoir la met terriblement mal à l'aise.

Pour la dixième fois au moins depuis qu'elle est arrivée dans la petite pièce qui lui sert de bureau elle réajuste le corsage de sa robe et peigne ses cheveux avec ses doigts. Elle se lève pour aller disposer convenablement le siège qu'elle a fait amener pour l'occasion, elle vérifie que son bureau donne une impression impeccable et retourne s’asseoir.

Quelques minutes plus tard, l'apprentie qu'elle a chargée de surveiller l'entrée du limonaire et de lui amener son visiteur frappe à la porte, elle l'autorise à entrer et se lève pour venir à la rencontre de l'homme qui suit la jeune femme. ***

*** Elle lui tend la main et tente d'avoir un sourire aimable, malgré son envie de bien faire les choses elle ne parvient pas à se forcer à sourire bêtement comme elle a vu certains commerçants le faire. Elle s'adresse à la jeune femme qui se tient discrètement en retrait. ***

*** Elle interroge de diplomate du regard afin de savoir ce qu'il souhaite boire. ***

***
Mécénat... Que ne faut-il pas entendre... Enfin...
Jemori Colcook, son porte cigarette en main se dirige vers le Manoir. A sa suite, Ruppert, un Nelda comme on en fait plus, plus large que haut, ce qui est un comble, quand on sait que la bête fait au moins deux mètres de haut. Mais il faut ce qu'il faut. Ruppert, donc, qui suit le filiforme Tydale, en portant à bras le corps un coffre.
L'on ne se demandera pas ce qu'il contient.
Le coffre, pas Ruppert.

Une fois arrivé, Jemori s'annonce, l'on le salue, et le guide.
Jusqu'au récent bureau de Tavira.
En chemin, le Luthier range son porte cigarette et donne quelques indications à Ruppert.

Et voilà qu'on l'introduit au près de son hôte.
Dans un sourire, le dit Dandy se saisit délicatement de la 'main' tendue et se fend d'une légère révérence.
En se relevant, le Chambellan laisse trainer un regard inquisiteur sur la Plume. Puis, s'efface pour se tourner vers Ysira.
***

*** Ruppert, lui, est bien évidement en train d'attendre poliment dans le couloir. ***

*** Les manières du chambellan, avec lesquelles elle n'est pas très familière, la mettent mal à l'aise mais elle ne laisse rien paraître. Elle fait un signe discret à la jeune apprentie pour lui dire de se hâter et de s'appliquer à la confection du breuvage demandé par le tydale. Témoin de l'état de nervosité de la plume avant l'arrivée du dandy la jeune fille comprend qu'elle doit se concentrer.

Elle remarque à peine le nelda qu'elle aperçoit dans l'embrasure de la porte et reporte son attention sur son visiteur.

Désignant le fauteuil rembourré aux teintes pastelles du côté "invité" de la table, elle contourne cette dernière pour prendre place sur le fauteuil à haut dossier en bois clair qu'elle occupe habituellement. ***

*** Il y a juste le strict nécessaire copiste disposé sur la table mais il est vrai que cela encombre déjà quelque peu le meuble. Elle hésite, cherche ses mots, elle sait que c'est à elle de lancer la discussion mais elle ne veut pas brusquer les choses ni commettre d'impair. ***

*** Au limonaire tout le monde sait de qui on parle en utilisant ces termes, mais elle n'est pas sans savoir que la soeur du nelda est chambellan de la même horloge que son interlocuteur. Elle se reprend, s'efforce de se concentrer et de faire le vide en elle. ***

***
Le dit Dandy s'extirpe de ce qui semblait être une pensée. Fait rouler ses yeux sur la salle, puis dépose le regard sur sur son hôte. Un léger sourire. Avant d'hoqueter.
***

***
Un autre sourire. Et le Chambellan se redresse sur son séant.
L'Arlequin semble chercher.
Puis trouve
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***
Pas mal.
Peut être un peu rapide.
Le tout, c'est d'espérer que ça donne assez de temps.
Jemori laisse son regard vagabonder. Visiblement à l'aise et maitre de son sujet.

La faire parler, trouve une prise, enchainer, et fuir.
Cela semble un bon plan.
Pour le reste, il faudra remuer tout cela plus tard.
Au calme.

Car une seule question s'impose réellement à lui :
Que fait-il là, pourquoi, comment et depuis quand ?
***

*** Ayant déjà assistée aux pirouettes lyriques du diplomate par pensées, la nelda reste impassible lorsqu'il lui pose une question quelques peu étrange. Elle se concentre, elle a l'impression qu'il cherche à la pousser à la faute, à trouve un prétexte pour terminer cet entretient. Elle se demande si c'est parce-qu'il préfèrerait avoir affaire à un homme. A moins qu'il ne veuille juste trouver une échappatoire pour garder ses sardoines. Elle commence à se demander si Edoar ne l'a pas envoyée au casse-pipe avec cet entretien. Néanmoins elle garde son calme et répond en s'efforçant de peser chacun de ses mots. ***

*** Elle marque une pause, mais ne laisse pas son interlocuteur répondre préférant exposer le reste de ses arguments avant qu'il ne s'y attaque. ***

*** Elle attend la réaction de son interlocuteur en espérant s'être montrée convaincante sans en avoir trop dit.. ***