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Bas fonds d'Arameth

Mais laissez moi mendier en paix !

Ou de l'aptitude des cognes à gâcher une journéee pourtant parfaitement ratée
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Sujet lancé par D'linei
Le 10-04-1511 à 19h36
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Posté par Edoar Edaregord,
Le 12-06-1511 à 17h09
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D'linei

Le Dhiwara 10 Astawir 1511 à 19h36

 
La Puante était vautrée, comme à son habitude, près d'un muret, non loin d'une boutique miteuse. Et sans se fatiguer, elle récitait son interminable litanie.

- A votre bon coeur ! Quelques sous pour manger ce soir ! S'il vous plait, quelques sous pour la pauvre Puante !

La pêche n'avait pas été bonne. Elle n'était jamais bonne, à Arameth. Mais ce déchet organique qu'on nommait autrefois D'Linei n'avait pas d'autre talent que de tendre la main et de tenter d'apitoyer les passants du quarie le plus mitueux d'Arameth, et elle continuait donc à faire la seule chose qu'on lui avait vu faire depuis des années.

Une silhouette se profila dans la ruelle. La Puante se leva d'un bond, avec une dextérité qu'on ne lui aurai pas soupçonné, et tourna brusquement la tête pour chercher une issue.
Mais le passant, avec un regard interrogateur à la mendiante, passa son chemin.


- Même pas une petite pièce, messire ? Tenta-t-elle de rattraper avec un sourire edenté. L'homme passa son chemin, et la Puante se remit dans son coin de muret.

Depuis qu'elle avait reçu ce message d'une saleté de poulet, elle vivait dans la terreur de le voir débouler dans sa ruelle.


 
Edoar Edaregord

Le Luang 11 Astawir 1511 à 12h53

 
Les bas fonds d’Arameth…



Etrange sensation que celle du nouvel enquêteur du poinçon alors qu’il pénètre dans ce quartier honnis. Il faut dire qu’habituellement le mage fait ici plutôt office de victime que de prédateur…

Alors bien sur, le symbiosé sait qu’il a amplement les moyens de se défendre, s’il arrive à survivre à une rencontre avec un Jytryan déchu et à traverser seul la moitié de Syfaria, il doit pouvoir gérer Pipo et Molo les petites frappes du coin. Hélas savoir est une chose et arriver à se comporter comme tel en est une autre.

Tout dans la gestuelle et l’apparence de l’ancien bibliothécaire démontre qu’il n’est pas à sa place. De la qualité de ses vêtements jusqu’à la façon débile dont il s’excuse quand on le bouscule sans vérifier s’il a encore sa bourse.

Excusez moi je ne vous avais pas vu…

Arghh trop tard pour retenir ces paroles malheureuses, l’autre se rend immédiatement compte qu’il a affaire à un pigeon, un gars qui n’a rien à faire là. Mais bon on ne revient pas sur 20 ans de bonne éducation sous prétexte que l’on s’improvise enquêteur infiltré… Et puis il y a toutes ces bandes d’enfants des rues !! Des petits Tchaes vicieux qui n’attendent qu’un moment de relâchement pour le lapider comme durant son enfance !!!

Rien à faire, il a beau se dire qu’il est maintenant l’un des meilleurs mages d’Arameth, il n’arrive pas à passer outre !

Edoar est parfaitement conscient de ses faiblesses, c’est pourquoi il est ici aujourd’hui, afin de trouver une solution à celles-ci. Bien sur il pourrait se bercer d’illusion et croire qu’en quelques semaines, il sera capable de tromper son petit monde dans le coin, mais avec ce qui est en jeux, il ne peut s’offrir le luxe de s’adonner à ces chimères.

Après tout il espère ni plus ni moins que retrouver le Limonaire et remonter la piste des chuchoteurs. C’est à lui et aux quelques autres gardiens du poinçon de remplir cette mission avant qu’il ne soit trop tard et pour cela il lui faut un réseau.

C’est pour cela que quand il a entendu parler de « la puante » au caravansérail, le nelda a immédiatement vu l’opportunité. Car s’il connait ses faiblesses, le mage n’est plus pour autant fait de métal mou qui le constituait par le passé. Le Tark’Nal et le rituel sont passés par là et s’il doit forcer la main d’une vieille mendiante pour arriver à ses fins, ce n’est pas sa conscience qui va l’arrêter.

Nouvel imper au moment où il s’arrête pour aider une vieille, à ramasser son panier de légume, qu’une bande de sale petits morveux a renversé par jeu…

Bon sang Edoar occupe toi de tes affaires, pense t'il ! Tout le monde te regarde à commencer par la vieille qui imagine que tu veux lui carotter une pomme, quand aux morveux le spectacle semble beaucoup les amuser !!!

Un instant une pulsion passe, un sort de polymorphie s’apprête à partir, que le nelda retient in extrémiste. Bon sang que ces gamins lui tapent sur le système !!

Bref l’ancien chambellan continue sa pénible « infiltration », les sens alertes pour que Fay lui signale la présence d’un autre symbiosé et autant dire dans le coin qu’ils ne sont pas légions. C’est au détour d’une rue, qu’enfin il perçoit la présence de D'linei. Clairement sans l’aide de son mou il ne se serait pas approché à moins de 10 mètres de l’épave qu’il identifie comme sa cible.

Pourquoi faut-il que les vieilles peaux tchaes soient aussi terrifiantes au sein de la confrérie, elle a la lèpre ou quoi !?

L’enquêteur s’excuse mentalement pour ce blasphème envers la haute autorité de la confrérie, reprend un peu de contenance et se dirige vers celle qu’il désire rencontrer.

Le coté positif c’est qu’il ne devrait pas avoir trop de mal à la rattraper si elle décide de lui filer entre les pattes.


~Edoar Edaregord œil du poinçon~
Frère de la superbe nelda célibataire qui a gagné le concours de poésie d'Arameth


 
D'linei

Le Luang 11 Astawir 1511 à 16h43

 
Et merde ! Le flic avait finit par la retrouver. Cette horrible chose balafrée qui prétendait être son mou l'avait prévenue de l'arrivée du mouchard dans la ruelle. En même temps, il était difficile de le manquer, nippé comme un aristo dans le coin le plus glauque d'Arameth.

En un instant, la Puante fut sur se pieds. Le seul fait de déplier le torchon qui lui servait de vêtement répandit autour d'elle une odeur de moisi et d'excréments, mais la vieille femme n'y prêta pas garde. Elle commença à s'éloigner en claudiquant.

Par les six enfoirés ! Mais pourquoi ce sale poulet la harcelait-il ? Ce n'était même pas elle qui avait refroidit le gros Faltor ! Elle n'avait fait que récupérer des trucs sur le cadavre, ce n'était pas un crime, ça, non ? Il n'en avait plus besoin de cette bague en argent. Et il se fichait bien qu'on lui coupe le doigt pour la prendre, il ne sentait plus rien ! Et puis, en plus, l'orfèvre avait dit qu'elle était en toc, cette bague. C'était lui, le voleur, pas D'Linei.

Bousculant sans ménagement les passants, la vieille femme tenta de se frayer un chemin loin de l'indésirable. Dans le temps, elle aurai eu des "amis" à qui demander un coup de main pour se débarasser du poulet, mais cela faisait longtemps que plus personne n'était "ami" avec D'Linei. Depuis qu'elle était devenu incapable de tenir correctement un poignard, en fait. Ils avaient tord. La vieille mendiante en savait long sur les magouilles qui se tramaient ici. Sa vue avait peut-être baissé, mais certainement pas son ouïe.

En attendant, il allait falloir qu'elle se débrouille seul pour semer le pénible. Un pas, puis un autre, puis un troisième. Sa cadence boiteuse ne lui permettait pas de bouger assez vite. Il restait à prier pour que sale flic à tête de clébard ne l'ai pas repérée. Ce qui était peu probable...


 
Edoar Edaregord

Le Luang 11 Astawir 1511 à 18h42

 
Edoar a beau avoir la vue basse propre aux membres de sa race, il repère malgré tout le manège de la vieille qui s’est mise en branle dès qu’elle l’a aperçu. Pas besoin d’avoir douze ans d’expérience au poinçon pour savoir qu’elle tente de se faire la belle. Si Fay lui a transmis l’information concernant l’identité de D’linei, on peut être sur que son mou lui a rendu l’appareil et visiblement elle ne souhaite guère discuter avec un membre du poinçon.

Et bigre, pour une épave elle trace son bout de chemin bien plus vite qu’il ne s’y attendait. Elle clopine la garce !

Ce pourrait-il que tout ce fatras ne soit qu’un excellent déguisement et qu’il soit actuellement en train de suivre une personne plus dangereuse qu’elle n’en a l’air ?

En plus elle possède un surprenant avantage que n’avait pas perçu le nelda initialement. Les gens plongent presque sur son passage pour ne pas rentrer en contact avec elle tandis qu’Edoar n’arrive toujours pas à bousculer le moindre habitant du lieu sans s’arrêter pour s’excuser…

Y manquerait plus qu’elle se mette à gueuler qu’on lui veut du mal et que l’enquêteur se retrouve pris à partie par la populace du coin et les sales mioches qui le suivent du regard pour que la réussite de sa première sortie en ville soit complète…

C’est qu’ici cela semble presque une tare d’être du poinçon donc difficile de le gueuler en pleine rue sans une escouade complète de baillis en soutien.

Bon cette affaire ne va pas durer des heures, surtout que l’œil se voit mal revenir au caravansérail et expliquer à ses collègues qu’il a été semé par une vieille de deux siècles qui ne possède même pas de déambulateur.

Voyant qu’elle commence à gagner du terrain, Edoar décide d’utiliser les grands moyens et de frapper un grand coup.

Il puise donc une réplique dans « la caravane bleue » l’un de ses romans préférés de l’écrivain Tchae Agatha Christie, la seule grand-mère Tchae qui n’ait jamais glacé le sang du nelda…

Soucieux de ménager l’effet dramatique, et parce qu’il suppose que l’effet n’en sera que plus grand sur une nouvelle symbiosée telle de D’linei, il lui envoie une pensée.

Bon autant éviter aussi d’attirer trop l’attention et de créer un incident, mais c’est avant tout le coté « classe » de la scène qui motive le choix du nelda.

« D’linei, arrêtes toi ou j’incante ! »


~Edoar Edaregord œil du poinçon~
Frère de la superbe nelda célibataire qui a gagné le concours de poésie d'Arameth


 
D'linei

Le Matal 12 Astawir 1511 à 05h36

 
Le cherche-merde était jeune et en bonne santé. La Puante connaissait certes les lieux, et se montrait capable, par l'énergie du désespoir, d'efforts surprenants, mais sa patte folle l'épuisait, et elle savait qu'elle ne tiendrait pas longtemps la course face à ce jeune limier entrainé. Et pas moyen d'appeler à l'aide. Même si rares étaient les amis du Poinçon en ces lieux, tout le monde craignait, au moins un peu, les symbiosés. En tout cas, personne n'allait prendre de risque pour les yeux blanchis par la cataracte de la Puante. Elle était seule au milieu d'une foule.

Soudain, elle entendit un nom, et elle tourna la tête. Ce simple son faisait semblait rappeler de vieux souvenirs, fantômes d'un passé qu'elle croyait enfouis au plus profond d'une tombe de misère et d'alcool, les souvenirs d'un temps plus coloré, plus gai, plus facile qui tentait de s'extraire de son sépulcre, comme un macchabée d'une légende équilibrienne. Sans même y penser, elle s'était immobilisée au milieu de la rue, et le Nelda n'avait eu aucune peine à remonter à sa hauteur.

La Puante restait là, debout, immobile, à se répéter ce nom comme un enfant joue avec caillou de forme étrange.
D'Linei. D'Linei ? Plus elle répétait ce nom, et plus elle semblait s'éveiller d'un long sommeil.

D'Linei finit par entendre le reste de la phrase. Une menace. Ce jeune homme arrogant voulait la contraindre à obéir, elle, D'Linei. Un éclair argenté passa dans ses yeux, que plus aucun cal ne semblait voiler. Un instant plus tard, l'incantation d'un projectile élémentaire s'éleva. Mais rien n'advint. D'Linei était retournée dans les brumes ténébreuses du passé, et la folie s'était à nouveau emparé de ce corps usé.

Il n'y avait plus, au milieu de la rue, que la Puante, hébétée, épuisée par ce sortilège, et qui ne savait plus trop ce qu'elle faisait là.


Vous n'auriez pas une petite pièce pour manger, monsieur l'agent ?

 
Edoar Edaregord

Le Matal 12 Astawir 1511 à 19h25

 
Projectile magique !

Au moins la réponse a le mérite d’être clair.

Même s’il est encore à quelques mètres de la puante quand elle tente d’incanter son sort, l’ancien professeur du Limonaire n’a aucun mal à reconnaitre la gestuelle et les vocalises d’un sort qu’il a répété des milliers de fois avec plusieurs générations d’apprentis.

C’est avec un professionnalisme détaché que l’ancien chambellan note les raisons de l’échec. Gestuelle de la main gauche incorrecte au niveau de l’index, prononciation approximative de la seconde phrase de l’incantation et peut être enfin un léger manque de concentration.

Rien d’irrémédiable, le potentiel semble là.

Edoar rejoint la symbiosé, quand sa gorge se noue et qu’une irrésistible envie de vomir le prend.

Bordel mais c’est quoi cette odeur ?

Ce n’est pas possible que cela soit naturel ! Elle a forcément utilisé une potion ou un sort d’évolution !

Quelques instants supplémentaires sont nécessaires au nelda pour se rendre à l’évidence. D’Linei n’est pas une espionne ni une voleuse habillement déguisée. C’est juste la pire épave que l’enquêteur n’ait jamais contemplée. Douloureux rappel d’une réalité souvent ignorée :

Les horloges et les symbiosés à l’intérieur de celles-ci forment une élite coupée d’une partie de la confrérie, ce que le grand chambellan du terreau n'a pas manqué de leurs rappeler à quelques reprises.

Derrière le faste du Luth, des spectacles flamboyants organisés par les artistes de sa sœur, il y a une seconde Arameth dont l’ancien chambellan s’aperçoit qu’il n’a aucune connaissance.

Difficile de ne pas ressentir de la compassion devant cette main crasseuse, tendue et le regard flou, qui l’accompagne. Le sort raté semble avoir plongé la vieille femme dans un état d’hébétude avancé. Edoar sent sa résolution fléchir, qu’il est étrange de constater qu’il est mille fois plus simple pour lui de livrer combat contre un furyan que d’utiliser cette vieille femme comme il s’apprête à le faire. Le pire c’est qu’il a besoin d’elle en plein possession de ses moyens et la façon dont elle le regarde actuellement laisse à penser qu’elle n’a plus toute sa tête…

La symbiose sera-t-elle guérir un tel outrage du temps, le nelda se met à douter…


Citation :
Vous n'auriez pas une petite pièce pour manger, monsieur l'agent ?

L’esprit du mage tourne à plein régime, comment gérer cette discussion, que peut vouloir une poussiéreuse telle que D’Linei ?

Il est évident qu’elle a d’autres chats à fouetter que les intérêts supérieurs de la confrérie et contraindre une âme brisée n’apportera pas à l’enquêteur ce qu’il cherche.

C’est alors qu’un plan se dessine, une offre irrésistible que la vieille ne pourra pas refuser. Pervers surement, mais peut être le moyen plus efficace pour s’attacher sa collaboration et sa fidélité dans un premier temps ! Puis si tout se passe bien, le processus de la symbiose prendra naturellement le relais en quelques mois pour résoudre la situation.

Le nelda sort alors une dizaine de sardoines de sa poche et les tend à la vieille femme en essayant autant que faire ce peu de ne pas rentrer en contact avec les bandages peu ragoutant.

Tenez Avihia, il semble effectivement que vous en ayez besoin.

Complexe à tisser, mais incroyablement efficace, l’arcaniste lance alors le sortilège de malice du renard sur la mendiante. Il sent pendant un court instant la façon dont son propre esprit aide à décupler les capacités mentales de D’Linei. Si le mage a vu juste, elle n’a pas du avoir une telle clarté de pensée depuis des lustres.

Quelle valeur va bien pouvoir accorder la vieille à un tel « présent » ? Il ne devrait pas tarder à le savoir.

Désireux de ne pas trop attirer l’attention sur la mendiante pour l’instant, le nelda fait mine de réajuster sa bourse et de continuer son chemin, c’est mentalement qu’il continue la discussion. En effet autant éviter que la moitié du quartier ne répète en boucle qu'elle discute de longues minutes avec un membre connu du poinçon.


Excusez-moi du procédé peu orthodoxe, Avihia D’Linei, mais j’ai besoin que nous parlions. Mon approche initiale a été maladroite, mais quand je vous ai vu me fuir, j’ai réagi au plus pressé.

Vu que vous aviez l’air troublée et fatiguée, j’ai pris la liberté de vous aider à retrouver vos esprits. Toutefois nous allons devoir faire assez vite puisque ce procédé n’est que temporaire et devrait se dissiper d’ici quelques jours.

Mais je vous rassure je puis le renouveler à volonté, le temps que votre symbiose se renforce et que vous appreniez à appréhender la nouvelle vie que la confrérie peut vous offrir.


Le léger sentiment de honte ressenti devant le procédé n’empêche pas l’enquêteur de continuer.

Je me nomme Edoar Edaregord et je suis l’Œil du poinçon. Personne ne vous veut du mal actuellement bien au contraire. Je souhaiterais que nous nous entretenions aujourd’hui même dans un lieu calme à l’abri des regards indiscrets. J’ai une proposition à vous faire qui pourrait être à notre bénéfice mutuel.

Rejoignez-moi ce soir, au trois de la rue du Gambol, il s’agit d’une petite maison bourgeoise. Je vous y attendrai pour vous expliquer ce que je souhaite et en quoi vous intéressez le poinçon.

Quel intérêt avez-vous à accepter l’invitation ?

Premièrement vous gagnerez 20 sardoines supplémentaires pour simplement venir m’écouter déblatérer et vous vous éviterez des ennuis avec le poinçon pour avoir décliné une invitation polie et courtoise.

Deuxièmement, si vous refusez ma proposition après l’avoir entendue, vous avez ma parole de pouvoir revenir à votre vie actuelle sans plus entendre parler de moi excepté peut être sur le consensus que nous partageons maintenant de part nos symbioses respectives.

Vous avez le reste de la journée pour prendre votre décision, renseignez vous un peu sur moi, laissez votre mou vous guider et parcourez les pensées sombres. Vous verrez que je ne suis pas un mauvais bougre et surtout que ma parole a une valeur à laquelle vous pouvez vous fier.

J’apprécierais par contre que notre « relation » reste entre nous pour l’instant tout comme je vous invite à utiliser vos nouvelles capacités mentales si vous avez quelques questions d’ici ce soir.

En espérant vous revoir, merci encore de votre attention, portez vous bien.

Sur ces pensées, qui ne prennent finalement qu’un infime instant, l’enquêteur reprend son chemin. Il ne lui reste plus qu’à se rendre dans la maison familiale au trois rue du Gambol et à espérer qu’il aura éveillé son intérêt.


~Edoar Edaregord œil du poinçon~
Frère de la superbe nelda célibataire qui a gagné le concours de poésie d'Arameth


 
D'linei

Le Merakih 13 Astawir 1511 à 08h09

 
Elle n'esquissa même pas un mouvement en voyant le mage incanter. Le choc émotionnel avait été trop intense, et elle semblait en-dehors de la réalité. Le sort aurai pu être une agression qu'elle n'aurai pas réagit plus.
Lorsque la magie pénétra son esprit pour augmenter ses capacités, elle ressentit une intense douleur, comme lorsque le sang revient dans un muscle depuis longtemps garroté. Les souvenirs affluaient pour la deuxième fois de la journée, avec leur habituel lot de souffrances et de hontes.

Mais l'esprit humain est étrangement fait, et si le sort de...? - La partie symbiosée de l'esprit de D'Linei se réveilla à cet instant, lui révélant le nom de l'Oeil du Poinçon, Edoar, avant même qu'il ne le donne par télépathie.- Si le sort d'Edoar, donc, avait augmenté les capacités de l'esprit de la vieille mendiante, il avait aussi augmenté sa capacité de défense, y compris contre lui-même. Une lutte d'un instant s'engagea entre les souvenirs refoulés depuis des années par D'Linei, et la personnalité parasite de la Puante.
L'amnésie de D'Linei n'en était pas une, c'était plutôt un refus d'affronter le passé. Aucun sort au monde ne pouvait faire revenir D'Linei sous la défroque de la Puante contre sa volonté, et l'esprit dérangé de la Puante mis à profit ce sort pour augmenter ses défenses contre son ancienne personnalité, pour enterrer plus profond encore ce passé maudit.

C'est donc une créature étrange qui écouta la proposition du mouchard. Une sorte de Puante aux capacités améliorées, toujours obsédée de survie, mais libéré des brumes délétères de la faim, de la peur et de l'alcool, darda sur Edoar un regard mauvais, avide. La Puante n'était qu'un charognard des bas-fonds, elle était désormais un charognard rusé, et toutes les valeurs qui avaient été celles de D'Linei étaient bien enfouie au plus profond de son esprit.

Vingt sardoines et la possibilité d'un partenariat juteux avec le Poinçon... L'offre était alléchante, mais tempérée par un certain nombre de risques. Elle connaissait bien des gens qui se feraient un plaisir de la saigner s'ils apprenaient qu'elle était devenue une "balance". On la tolérait ici, mais personne ne pouvait vraiment la sentir, au sens propre comme au figuré.

L'esprit éclairci par la magie, la Puante décida que c'était un risque à prendre. Qu'avait-elle à perdre, au fond ? Une vie misérable d'humiliation et de mendicité ? La Puante n'avait plus pris de véritable risque depuis des années, et sa vie n'avait fait qu'empirer. Voilà l'occasion qui lui manquait.

Un sourire immonde dévoila aux passants de la ruelle une langue noire et des dents irrégulières. Joie ? Fierté ? Avidité ? Malignité ? Il était difficile de se prononcer à ce sujet, mais une chose au moins était certaine : l'immonde créature des rues serai au rendez-vous, et à l'heure.


 
Edoar Edaregord

Le Vayang 15 Astawir 1511 à 00h42

 
D’un mouvement fluide et puissant, le poing de l’enquêteur frappe la table en chêne massif qui sépare les deux poussiéreux. Malgré l’incroyable solidité de celle-ci, les verres qui y reposent, prennent leur envol pour finir sur le dallage de l’auberge.

Ai-je l’air d’un abruti Brian ? Tu mens ! Ton choix est simple, soit tu collabores soit je t’écrase pour montrer à tout le monde la merde dont tu es constitué !!

Le regard d’acier du policier harponne celui apeuré du misérable criminel, il ne fait aucun doute pour les deux protagonistes de leur place réciproque dans la chaine alimentaire de la cité.

L’affrontement des regards dure quelques instants, avant que Brian ne baisse les yeux, vaincu, brisé par la détermination sans faille du lieutenant Malko.

Dans un coin de l’auberge, Pamela pose ses yeux langoureux sur l’enquêteur…


Edoar referme le livre en soufflant et le jette négligemment sur la pile de romans qui se trouve à sa droite.

Non, ça non plus ne va pas marcher ! Cela fait maintenant plusieurs heures, que le nelda cherche l’inspiration sur la meilleure façon de présenter son offre à la puante. Menace, corruption, honnêteté, son avis oscille en fonction des moments et des romans…

Seule chose sure, le nelda est maintenant prêt à accueillir sa répugnante visiteuse. Un encens particulièrement efficace brule doucement dans la pièce principale où il compte mener l’entrevue et une couverture, qu’il brulera après, a été disposée sur la chaise qu’il compte lui proposer…

A moins qu’il ne jette la chaise tout simplement…

Enfin lui qui fait office de référence en matière de thé à Arameth a sorti son nécessaire pour préparer une collation le cas échéant. Il n’empêche que malgré ces préparations il est inquiet. Il ne sait pas si finalement son sort a eu l’effet escompté, D’linei ne l’ayant jusqu’à maintenant pas contacté par pensée.

L’heure fatidique approche et Edoar est à l’étage il surveille la petite rue par la fenêtre de son ancienne chambre. La nuit tombe sur Arameth et le quartier plonge petit à petit dans la torpeur. C’est alors que le nelda aperçoit la monstrueuse et pathétique sihouette hanter la rue dans la direction de sa demeure.

Fay lui confirme l’identité de la personne, D’linei est venue et elle est pile à l’heure. Ne prenant même pas la peine de vérifier si elle est suivie, il décide de descendre lui ouvrir. De toute façon, il sait que les individus, qu’il recherche, ont la capacité de passer inaperçu. Il décide donc de ne pas perdre son temps et miser sur la chance.

Alors que la vieille femme n’est plus qu’à quelques pas de la porte d’entrée, le nelda entre-ouvre la porte de la demeure


Aysh ma chère, je suis heureux de voir que vous êtes venu.

Il fait signe à la vieille femme d’entrer et lui désigne la chaise où repose la couverture. Sur la table se trouve les 20 sardoines promis.

Prenez place, nous avons à parler.


~Edoar Edaregord œil du poinçon~
Frère de la superbe nelda célibataire qui a gagné le concours de poésie d'Arameth


 
D'linei

Le Sukra 16 Astawir 1511 à 04h53

 
L'odeur d'encens perça les effluves qui émanaient de la Puante, pour se frayer, les Six savent comment, un chemin jusqu'à sa narine. La vieille Tchaës était incapable d'apprécier le fumet, tout comme elle était devenue incapable d'évaluer la valeur exacte du mobilier de la pièce (qui lui sembla très riche, sa seule référence étant le monde dans lequel elle avait passé les dernières années), mais elle le trouva agréable. Elle apprécia également beaucoup la couverture sur son fauteuil. Avec l'âge, elle avait de plus en plus souvent froid, et c'était très délicat à ce petit flic d'avoir prévu une protection contre les courants d'air.

Décidemment, elle en venait à l'apprécier, ce jeune gueule de chien. Mais à aucun moment elle ne perdit de vue son intérêt immédiat, et après avoir saisi d'une main ferme le reste de la somme promise, elle souleva ses lèvres gercées pour révéler ses gencives verdâtres dans une parodie de sourire mielleux :


- Vous êtes très bon avec la pauvre Puante, monsieur l'agent, et j'ai été injuste avec vous. Je sais bien que vous ne me voulez pas de mal, n'est pas ? Et je veux vous aider, oui oui oui !

 
Edoar Edaregord

Le Luang 18 Astawir 1511 à 00h33

 
Edoar laisse la vieille femme prendre place à la table et ne peut s’empêcher de frémir en constatant à nouveau l’état de la poussiéreuse.

Forcément, le fameux sentiment de culpabilité fait son retour, effaçant du même coup l’approche que le nelda avait arrêté dans « Malko et les trois aigrefins » basée sur une pression physique et morale contrôlée...

L’enquêteur pose une tasse de thé fumante devant la vieille femme, et prend place à la même table. Il essaye de ne pas trop se laisser attendrir par le ton implorant de la mendiante, ni de trop s’enthousiasmer devant sa soudaine volonté de collaboration. Après tout, la tchae s’entraine toute la sainte journée à obtenir larmes et sardoines, et en plus de ses compétences durement acquises dans la rue, elle dispose aujourd'hui de l’esprit d’une jeune fille de 20 cycles…

Il ne faut donc pas tout prendre pour argent comptant.

Effectivement je ne vous veux aucun mal, consœur.

Mais peut être vaudra t'il que je vous en fasse dans l’intérêt de la confrérie…

Il regarde la mendiante intensément, mais son visage n’est pas aussi sévère qu’il le souhaiterait quand il continue son discours... Il faut dire que les haut rêvants ne font pas des matriarches et qu’Edoar ne sera jamais Malko.

Et vous voulez m’aider…

Voilà qui est parfait puisque je cherche justement de l’aide. La question me semble donc comment pensez-vous être capable de m’aider et bien entendu qu'est ce que cette aide pourrait bien me couter ?


~Edoar Edaregord œil du poinçon~
Frère de la superbe nelda célibataire qui a gagné le concours de poésie d'Arameth


 
D'linei

Le Merakih 20 Astawir 1511 à 02h39

 
A la première question, la Puante ne pouvait répondre. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien apporter à la confrérie ? Elle n'était même pas capable de prendre soin d'elle même, et le fouille-merde venait lui poser cette question ? Elle n'en savait fichtre rien.
Heureusement, la seconde question rendit à la vieille femme son imagination. Tout en conservant le voile blanchâtre que la cataracte leur infligeait, ses yeux luirent de cupidité. Elle se fit gourmande.


- Vingt Sardoines Une véritable petite fortune pour la Puante. Certes, le tête de chien venait de lui en donner autant, mais elle ne s'habituait pas à sa nouvelle richesse. Avec ça, elle allait pouvoir se vêtir de tissus, et plus de toile épaisse, s'acheter une pierre à affûter pour sa dague et aussi du pain frais. Elle ne cessait de penser à toutes ces merveilles, lorsqu'elle eu l'idée de réclamer davantage encore. Par semaine. Je veux vingt sardoines par semaine.

La vieille tchaë retint son souffle, ce qui soulagea considérablement l'atmosphère de la pièce. Elle ne se souvenait plus de la dernière fois où elle avait demandé autant. Un problème restait. Le flic voulait quelque chose en échange. Faire d'elle une poinç' ? L'idée n'effleura même pas la vieille mendiante. Elle songea plutôt que les fouilles-merdes du Poinçon voulaient une balance dans les bas fonds. Et elle pouvait faire ça sans trop de risques. Après tout, elle faisait presque parti du paysage d'Arameth, depuis le temps.

- En échange, je peux, hum... Vous discuter avec vous ? Lorsque vous aurez un mystère un peu compliqué à résoudre... Venez voir la vieille Puante. Elle entend beaucoup de choses...

 
Edoar Edaregord

Le Julung 21 Astawir 1511 à 00h38

 
Edoar écoute et surtout regarde la réaction de la vieille à sa question. Si elle retrouve visiblement de l’appétit quand à ses prétentions salariales, elle ne semble toujours pas comprendre en quoi sa vie a radicalement changée et semble considérer sa situation présente comme immuable. A moins que son esprit abimé ne lui permette pas encore d’appréhender son nouveau potentiel.

En fait, il est tentant de laisser D’linei dans la rue. C’est sans aucun doute là qu’elle sera la plus utile au nelda dans un premier temps et elle n’attirera pas l’attention. Mais la vieille femme est maintenant membre du Consensus, et qu’on le veuille ou non elle a les capacités d’une symbiosé. Si personne ne la gère dans 2 cycles elle sera bien plus dangereuse qu’aujourd’hui et si on n’y prend pas garde, au lieu d’avoir un confrère travaillant pour le poinçon, Edoar pourrait bien se retrouver avec l’une des chefs de la pègre d’Arameth.

Mieux vaut gérer un petit problème maintenant et en faire un avantage qu'avoir à gérer un gros problème dans deux ans...

Surtout que s’il se base sur sa propre marge de progression, elle pourrait bien alors avoir la capacité de lui balancer bien plus gros qu’un projectile élémentaire au museau à ce moment là !!

Sans compter tout ce qu’elle pourrait divulguer des discussions du consensus si l’envie-lui prenait.

Sur ces considérations, il revient aux prétentions de la puante. Même si la vieille ne semble pas encore prendre conscience de ses capacités, elle ne perd pas le nord et réclame, mine de rien, l’équivalent d’un salaire de bailli pour avoir la joie de venir lui « parler » …

Ce qui ferait de la vieille femme, l’un des informateurs les plus couteux du poinçon. Peu acceptable en l'état mais il ne s'attendait pas à ce que la négociation qui s'engage soit courte de toute façon.

Pour le nelda, il est temps de passer à la vraie discussion.


Voyons ma chère, pourquoi devrais je vous donner 20 sardoines par semaines pour avoir la joie de vous parler. Vous êtes une consoeur loyale et fidèle à la confrérie. Surement pas le genre à mentir ou à cacher des informations à un enquêteur du poinçon en sachant ce que cela peut couter...

En plus maintenant que vous êtes symbiosés, nous pouvons nous parler à n'importes quel moment, simplement par plaisir, reconnaissez qu'il serait dommage de payer pour cela.

Le nelda lève la main d’un geste apaisant.

Cela ne veut pas dire que je ne veux pas vous donner une telle somme. Vous en avez visiblement besoin, et cela me ferait plaisir de vous aider, mais il va falloir faire plus que me parler pour obtenir une telle rente…

En fait, plus j'y réfléchis et plus je pense que seul les membres apparentés du poinçon peuvent espérer toucher une telle rente…


~Edoar Edaregord œil du poinçon~
Frère de la superbe nelda célibataire qui a gagné le concours de poésie d'Arameth


 
D'linei

Le Julung 21 Astawir 1511 à 05h33

 
- Vous voulez faire de moi une argousine ?

La déchue en renversa plusieurs gouttes de thé de surprise. L'idée ne l'avait même pas effleurée. Ses os lui faisaient mal, elle perdait la vue, et survivait depuis des années en agrémentant sa mendicité des quelques chapardages, et on lui proposait de devenir un gardien de l'ordre et de la sécurité... Un instant, la Puante cru qu'Edoar se moquait d'elle. Avec ces gueules de chiens, on ne savait jamais trop discerner les expressions.
Mais il semblait sérieux. C'était le deuxième symbiosé qui voulait faire quelque chose d'elle en quelques jours. A croire que cela leur faisait tous perdre l'esprit. Mais la Puante décida que ce flic décidait de la recruter, c'était son problème. Elle n'avait rien à perdre.


- C'est d'accord. Je devrai faire quoi ?

Dans le pire des cas, elle aura gagné un repas de plus. Ces discussions l'avaient presque détourné d'une chose importante. Dans un geste qu'elle croyait discret, la Puante fit tomber plusieurs petits pains dans son vêtement.

 
Edoar Edaregord

Le Sukra 23 Astawir 1511 à 02h13

 
Une fois de plus la vieille démontre par sa réaction qu’elle ne comprend pas le changement qui s’est opérée en elle et la valeur qu’elle représente maintenant. Le nelda l’imagine dans deux cycles mettant des baffes à des neldas de deux mètres et lançant des sorts qu’un arcaniste non symbiosé aurait mis 20 cycles à maitriser.

Oui il fait bien d’acheter la « marchandise » tant qu’elle est à un prix abordable…

Sans trop savoir pourquoi, une image affreuse lui vient à l’esprit, Syphine et la Puante, ensemble sur le champ de bataille, les vieilles de la confrérie avec cottes de mailles et marteaux de guerre…

Terrifiant.

Le nelda se demande un instant s’il n’a pas fait erreur sur le thé utilisé, secoue la tête pour s’enlever cette image troublante de l’esprit et répond à la question de la chapardeuse de petits pains.

Pour le jeune enquêteur, il faut battre le fer tant qu’il est chaud, tout en gardant la tête froide, car évidement se fier à la vieille trop rapidement conduira immanquablement au désastre…

D’un air un peu pincé il reprend.

Alors je ne sais pas ce que vous appelez une argousine, moi je désire que vous travailliez pour le poinçon de façon exclusive et discrète. Pas d’uniforme, vous gardez la même garde robe, simplement que vous ouvriez les yeux pour nous, vous devenez notre œil au sein des bas fonds, vous nous aidez à garder nos informations à jour sur les guildes, qui contrôle quoi, les changements de chefs suite aux accidents de canaux…

Bref quelques petites choses dans vos cordes. Vous y gagnerez 28 sardoines par semaine et notre protection si les choses tournent mal sachant qu’en tant que Symbiosé de toute façon ils réfléchiront deux fois à vous liquider car vous reviendrez régler vos comptes quelques temps après. Bref, pour une fois vous seriez du bon coté de la barrière à filer les coups plutôt qu’à les prendre…

Il va de soit que vous me rendrez des comptes et que si je découvre que vous utilisez nos ressources pour vous en mettre pleins les fouilles je vous envoie aux mines de sels ce qui peut durer longtemps pour un symbiosé.


Sur ces paroles, faisant mine de ne pas avoir noté la disparition extrêmement rapide des petits pains, il ressert son invité. Un relent d’odeur lui saisit la gorge quand il s’approche, il se note pour plus tard que finalement elle aura peut être le droit de changer de vêtement même si cela nuit un peu à la couverture…


~Edoar Edaregord œil du poinçon~
Frère de la superbe nelda célibataire qui a gagné le concours de poésie d'Arameth


 
D'linei

Le Sukra 23 Astawir 1511 à 07h59

 
La face du déchet humain qui fut autrefois D'Linei se plissa dans une expression rusée. La vieille femme entrevoyait des possibilités dans cet accord. Peu à peu, son esprit se formait. Elle apprenait l'ambition,
Quelques jours plus tôt, jamais la femme ne se serai imaginée dictant ses conditions à un membre du poinçon. Mais une chambellan et un ancien chambellan lui avaient demandé de l'aide, à elle, qui n'avait rien à donner.

D'Linei était tombée à un point de déchéance tel qu'elle ne connaissait même plus le concept d'amour propre. Mais, peu à peu, sous la façade de rapacité qu'elle présentait toujours au monde, sa confiance revenait doucement. Ce sentiment, si nouveau l'effrayait. Son esprit embrumé devinait confusément que le revers de la confiance était la possibilité de la déception. Elle sentait obscurément que si elle échouait cette fois encore, cela la détruirait, et cette pensée la terrifiait.

Alors, la vieille Tchaës sourit de touts ses dents abimées, et tendit sa main aux ongles secs et cassés, dans un geste qui rappelait beaucoup celui des petites frappes des bas fonds lorsqu'elle s'apprêtaient à plumer un pigeon. La mendiante cachait sa terreur en affichant une assurance qui ressemblait à ce quelle connaissait de mieux en la matière, à savoir à de la ruse malveillante.


- Marché conclu. Je pourrai apprendre à me servir d'une épée ou d'un bâton en prime ?

Pendant un instant, la vieille femme stoppa son chapardage nourricier. Une chose venait de la troubler dans le discourt de l'Oeil. Elle devait en effet être symbiosée, puisque cette bestiole balafrée la suivait partout. Cela signifiait-il réellement qu'elle ne pouvait plus mourir ? Qu'elle allait éternellement revenir à ces piliers de poussières ?

Cela signifiait-il vraiment qu'elle n'allait même plus avoir l'espoir d'une mort apaisant ses peines et ses douleurs ?


 
Edoar Edaregord

Le Luang 25 Astawir 1511 à 19h27

 
Surprise.

C’est le sentiment qui s’affiche à la réponse de la mendiante… La voila qui veut maintenant se transformer en exécutrice ??

Epée ou bâton ?! Je suppose que oui, même si je ne pourrai pas vous aider pour cela, étant moi-même totalement inepte en matière d’arts martiaux…

Maintenant peut être serait il plus sage pour vous de travailler sur vos acquis en sorcellerie dans un premier temps. Vous m’avez démontré que vous aviez pratiqué l’essentialis à une époque et peut être qu’il serait temps pour vous de redécouvrir ces choses que vous saviez et que visiblement vous avez maintenant du mal à pratiquer…

Cela vous offrirait des moyens modestes mais réels de vous protéger assez rapidement.

Et surtout dans ce domaine, je peux vous enseigner et vous aider.

Le nelda regarde alors la main tendue, une moue de dégout sur le visage. Il a beau se dire qu’il parle à une future alliée, il n’arrive pas encore à passer outre l’apparence répugnante de la mendiante.

C’est donc en faisant appel à toute sa volonté que le mage se arrive finalement à tendre le bras et à saisir la main offerte.

Mon dieu, y a un truc qui bouge sous les bandelettes !!

Une fois les quelques secondes obligatoires de contact passées le nelda retire brusquement sa main en retenant un frisson.

Bien, je vais voir avec ma hiérarchie comment nous allons discrètement officialiser tout cela.

Sur ces paroles, le nelda sort un cahier qu’il pose sur la table et va se saisir de son matériel d’écriture.

Mais avant que nous n’officialisions tout ceci ma chère, je voudrais que vous me démontriez votre… bonne volonté…

Ainsi que votre désir de travailler sincèrement pour nous.

Bon sang j’ai le pelage qui me démange, j’ai du chopper la galle. Le nelda cesse de parler un instant et semble parcouru d'un frisson.

Oui où en étais je ?

Ha oui, votre volonté de collaboration.

En fait je voudrais les noms des différentes guildes d’aigrefins qui régissent actuellement les bas fonds d’Arameth ainsi que les noms des chefs et des lieutenants de ces organisations…

A priori rien de très difficile pour quiconque vie à plein temps dans ces quartiers ?


~Edoar Edaregord œil du poinçon~
Frère de la superbe nelda célibataire qui a gagné le concours de poésie d'Arameth


 
D'linei

Le Matal 31 Manhur 1511 à 17h37

 
- Des noms... T'veux des noms mon bichet ? Ça va te servir à quoi ? Ce sont même pas les vrais.

La Puante fronça les sourcils pour rappeler tous les souvenirs qui pouvaient se présenter à son esprit brumeux. L'exercice était facilité par le sort sous l'emprise duquel elle était. A vrai dire, plus elle avançait dans la réflexion, et plus elle s'y sentait à l'aise.

- Enfin... Il y a bien Jarlan, le maquereau, qui utilise son vrai nom. Mais il a un commerce respectable, monsieur Jarlan. Et quand on retrouve une de ses filles récalcitrantes en plusieurs morceaux, il a toujours un alibi, monsieur Jarlan.

Un sourire hideux transfigura le visage de le vieille femme, montant tout le plaisir qu'elle avait à songer à ces jeunes femmes massacrées - ou mutilées. Des décennies de jalousie envers leur jeunesse et leur santé se faisait sentir en cet instant. Et, ne pouvant elle-même retrouver ses vertes années, la Puante savourait l'idée que d'autres voyaient ces années gâchées par la vie, sans doute y voyait-elle une forme de justice.

- Les autres, ils s'appellent Rouget, Marteau, Sacre-S'sarl ou Six-sous. Et puis des guildes... Il faut un mec fort pour faire tenir une guilde. On a bien eu des types comme Arkhor ou Dorian qui ont essayé, mais ça ne dure pas.

Un autre sourire, accompagné d'une exhalation répandant une odeur de cadavre, illustra bien ce qui arrivait en général aux "chefs de guildes" dans les bas fonds d'Arameth. Les confrères "respectables" avaient déjà une solide propension à se poignarder dans le dos, alors les hors-la-loi...

- On a surtout des mecs plus doués que la moyenne, qui vendent leurs services. Piq', c'est le Tchaë que tu vas voir si tu as très gros problème avec quelqu'un. Branl-baffe, c'est le meilleur Nelda si tu veux juste foutre la trouille. Six-sous est un expert en "récupération" d'objets "perdus", et Rouget te fabrique des objets que le Vitrail préférerai ne pas voir en circulation.

Ce ne sont pas les mêmes que l'année dernière,et ils seront tous morts et remplacés l'année prochaine.


 
Edoar Edaregord

Le Vayang 3 Jayar 1511 à 01h26

 
Le nelda note mentalement les noms fournis par la puante sans sourciller jusqu’à l’évocation de Arkhor et Dorian !

Veut-elle parler de Minak Arkhor et Dorian, ses amis du Suaire, ont-ils tentés de prendre pied au sein de la pègre d’Arameth ou alors la vieille bique est elle simplement en train de lui débiter des sornettes ?

Le reste de la fable lui semble également un peu trop belle. L’œil doute en effet que les principaux barons de pègres d’Arameth changent si souvent… les lieutenants, les seconds couteaux surement mais ceux qui tiennent les vraiment les affaires, l’œil en doute fortement.

Dans tous les cas ce petit intermède rappelle au Nelda que la Puante n’est peut être pas encore la mine d’informations qu’il souhaiterait. Reste par contre l’indéniable potentiel qu’elle représente maintenant, pour la lutte contre le crime ou sa prolifération en fonction des rencontres qu’elle va faire dans les semaines à venir.


Bien bien, tout cela ne m’avance pas forcément mais quelques uns des noms que vous venez de prononcer m’intéressent, nous y reviendrons un peu plus tard si vous acceptez ma proposition.

Comme vous l’aurez peut être compris, votre valeur chute drastiquement si tous les bas fonds connaissent votre appartenance au poinçon. Du coup, j’ai un peu réfléchi pendant que vous me parliez de ces charmants personnages et je vous propose la chose suivante.

Je vous obtiens un poste d’artiste au Luth qui vous assure le montant dont nous avons convenu. En fait, la somme sera payée par le poinçon pour vos services. Officiellement vous serez un artiste, officieusement vous travaillerez pour moi et vous me tiendrez au courant de tout ce qui se passe dans les bas fonds.

A vous de ne pas me décevoir et de me montrer que cet argent est bien investi. S’il s’avère que je me mets à penser que ce n'est pas le cas, l’affaire s’arrête immédiatement et vous passerez au sommet de la piste des poussiéreux dont les baillis ont instruction de pourrir la vie.

Tant que vous jouez le jeu, vous pouvez compter sur ma protection et le soutien du poinçon en cas de coups dur.

Plongeant son regard dans celui de la puante, l’œil conclue.

Il va de soit que si j’apprends que vous êtes mêlés à un crime alors que vous bossez pour moi ou que je vois que vous vous foutez de ma gueule, nous aurons l'occasion de reprendre notre petit duel de magie et cette fois-ci il ne sera pas à sens unique...


~Edoar Edaregord œil du poinçon~
Frère de la superbe nelda célibataire qui a gagné le concours de poésie d'Arameth


 
D'linei

Le Sukra 4 Jayar 1511 à 09h17

 
-Marché conclu, répondit la Puante, qui attendit quelques instants avant d'ajouter un :
Patron.

Dans la tête de celle qui était devenue la Puante, les informations se bousculaient. La mendiante s'affolait, et se demandait où toute cette affaire allait la mener, pressée qu'elle était de retrouver la quiétude de son coin de mur. Un vieux reste de son passé se réjouissait d'avoir à nouveau un but et une vie. Et à coté de ces deux là émergeait une autre créature, assez consciente pour savourer l'ironie de sa nomination au Luth, une créature de calculs et d'ambitions qui commençait à apercevoir les bénéfices qu'elle allait tirer ces nouvelles relation, et qui savait bien à quel point sa situation était néanmoins précaire.

- Une dernière chose ! Ce sort que vous m'avez lancé. Montrez-moi comment le refaire.


 
Edoar Edaregord

Le Dhiwara 12 Jayar 1511 à 17h09

 
Le nelda laisse un échapper un petit rire devant la demande pour le moins naïve de la mendiante.

Hélas ma chère cela ne peut être aussi simple. Le sort que je vous ai lancé se nomme la malice du renard. C’est un sort d’évolution du 8ième cercle qui demande une très grande maitrise de cette sphère.

Et je doute qu’il soit à votre portée actuellement, même avec mes conseils…


Ne laissant pas le temps à cette réponse d’être perçue comme un refus il continue.

Mais cela ne veut pas dire que vous ne pourriez pas lancer ce sort dans les mois à venir si vous êtes convenablement formée. Un symbiosé apprend et progresse à une vitesse bien supérieure à celle d’un poussiéreux non symbiosé, si vous montrez des prédispositions pour la sorcellerie comme votre tentative d’attaque contre moi semble le démontrer vous devriez pouvoir arriver à le lancer un jour à venir.

D’ici là si cela peut vous aider à garder les idées claires et à bien évaluer où sont vos intérêts, je pourrai vous le lancer à l’occasion.

Tout comme je suis prêt à vous enseigner mon savoir si d’aventure vous me démontrez que vous êtes un atout pour le poinçon...

En effet, je m'y entends aussi bien en copie de sorts, enchantement qu'en alchimie. Montrez moi que vous êtes un atout pour le poinçon et je vous offrirai accès à ces ressources...

La balle est dans votre camps...


Pour ce qui est de votre admission au Luth, je pense que ma sœur voudra malgré tout vous parler même si elle sait pertinemment pourquoi je vous propose à ce poste. Nous en avons un peu discuté et je pense qu'elle va vous envoyer une pensée.

A ce sujet, je vous ai dis artiste mais il y a de fortes chances que cela soit plutôt matassin comme elle me l'a fait remarquer… C'est en effet plus conforme à votre personnage et pour vous cela ne change rien puisque le salaire est le même…



~Edoar Edaregord œil du poinçon~
Frère de la superbe nelda célibataire qui a gagné le concours de poésie d'Arameth


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