Bienvenue dans le forum de Arameth
La Place du Terreau

Empreintes

A pas de loup (d'mer) (suite)
Page [1]
Détails
Sujet lancé par Krepion Loudmer
Le 31-08-1511 à 13h15
14 messages postés
Dernier message
Posté par Ylimildian,
Le 05-12-1511 à 23h15
Voir
 
Krepion Loudmer

Le Merakih 31 Agur 1511 à 13h15

 
*** Krepion se réveille dans un lit différent de celui dans lequel il s'est couché la veille au soir, dans cette étrange auberge.
Cela dit, étant donné l'état d'ébriété avancée dans lequel il était ladite veille au soir, il ne remarque absolument pas la différence.

Il entend -distraitement et sans en tirer la moindre conclusion hâtive- des bruits dans le couloir.
Ils sont à Arameth.
En plein centre ville, dans une des auberges réservées aux habitants détenteurs d'une autorisation.
On entend du Rabäan à travers les murs, soit pour le vieux marin, un baragouinage parfaitement incompréhensible : la Confrérie ne possédant aucune cité portuaire, le vieillard n'a jamais eu l'occasion ou le besoin d'apprendre cette langue.

Ylimildian ouvre les yeux, se relève sur son pieux, et contemple Krepion. ***

On y est, Monsieur Krepion.
On est à Arameth.

Va falloir être discret.
Mais on va leur péter les dents, oui, comme vous dites si bien.

Mais euh...
Si on prenait un petit déjeuner d'abord ?


*** Krepion fronce les sourcils, l'esprit encore embrumé et surtout la tronche taruadée par un sérieux mal de crâne.
Il s'apprête à manifester au tchaë bleuté son entousiasme pour l'idée du petit déjeuner, quand soudain un mou vert -à moustaches- apparait entre eux deux : Saillon.
Qui, pour changer de son flegme habituelle, semble pour le moins agité :
***

Saillon dit :
Monsieur Loudmer !!!!!
Monsieur Loudmer !!
Mais...!
Mais...
Mais qu'est-ce que vous faites là ?!!
Voilà plus de dix mois que je vous attends au sein du pilier... et vous arrivez dans une chambre d'auberge ?!
En plein coeur d'Arameth ??


*** Se tournant vers Ylimildian, Saillon lui adresse un sourire un peu crispé -mais poli- et ajoute : ***


Saillon dit :
Ahem, bonjour jeune homme.
Je me présente : Mou Saillon, le symbiote de monsieur Loudmer.
Pardonnez mon apparition quelque peu cavalière, mais comprenez, je... je suis un peu perplexe...


*** Krepion, lui, n'a pas compris grand chose aux déblatérations excitées de cette stupide chose molle qui s'entête à le suivre depuis maintenant quelques années.
Déjà il ne voit pas ce qu'il irait faire dans un pilier, et puis en plus ça fait seulement un jour ou deux qu'il n'avait -hélas- pas revu ce mou collant... ***



- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Ylimildian

Le Luang 5 Saptawarar 1511 à 15h54

 
Ylimildian, tout en s'habillant, répond au Mou.

Saillon, nous sommes revenus de là où tu sais car c'est ainsi.
Il n'y a rien à chercher à comprendre, pourquoi se compliquer l'existence ?
Je suis persuadé que Monsieur Loudmer te connait, vu sa mine, et je te serai gré de rester discret.

En effet, nous sommes dans Arameth, sans autorisation, et tu ne voudrais pas que Monsieur Loudmer et moi même ayons des ennuis, j'en suis sur.
Surtout que bon, on n'a pas d'autorisation car on vient réparer une dure injustice.
Des mauvais gens m'ont fait du mal, m'ont volé un bien qui me vient de mon enfance, et Monsieur Loudmer m'a gentiment proposé son aide afin de leur casser la figure, et de récupérer mon bien.
Tu as l'air d'un brave Mou, alors je t'en prie ne nous fait pas remarquer...


Il se tourne vers Krépion.

Dans l'auberge, on ne risque rien.
Les gens nous prendront pour des habitués, il n'y a aucun souci.
Ce n'est pas un établissement très fréquenté, en tous cas pas par les symbiosés.
Il y a beaucoup de travailleurs ici, de gens qui voyagent au delà d'Arameth.
On ne craint rien.

Toutefois, dés qu'on sera en bas, mangeons - et buvons - en silence.
Je parle leur langue, laissez moi faire.
Et pour la monnaie, j'ai de quoi payer, aucun souci là dessus non plus.

Les soucis peuvent venir quand on va sortir.
Pour récupérer mon épée.
Je sais où elle est, mais on ne peut pas y aller directement.
Elle est protégée, dans l'un de leurs bâtiments qu'ils appellent du Terreau.
On devra emprunter une porte pour arriver directement dans le Terreau.
Pas de ballade en ville, on risque de croiser des symbiosés, et eux nous reconnaitront peut être.

On prend pas de risque pour l'instant, vous êtes d'accord Monsieur Loudmer ?

Bon, si on allait manger - et boire - ?
Ensuite, on remonte, on ferme la porte, on la rouvre et hop on va au Terreau !

Sus aux vilains !


 
Krepion Loudmer

Le Matal 6 Saptawarar 1511 à 23h20

 
*** Le moins qu'on puisse dire, c'est Ylimildian sait sacrément bien s'y prendre avec Krepion.
Parce que bon, de base, c'est pas vraiment un philanthrope, le Loudmer.
Au contraire, généralement il est plutôt du genre grincheux.
Surtout avec les gens qui s'intéressent un peu trop à lui.

Mais là...
Après l'auberge de la veille -un peu étrange, certes, mais plutôt opportune et agréable- où l'alcool coulait à volonté -ce qui déjà est une habile façon de s'attirer les bonnes grâces du marin, pour ce qu'elles valent- le tchaë continuait brillamment dans sa lancée :
- On ne craint rien
- On va se remplir le ventre
- Je paye
- On prend pas de risque

Et il demande si Krepion est d'accord ?!
Le vieillard n'a pas bien pigé cette histoire de portes, et se demande si ce truc de terreau a un quelconque rapport avec la botaniste Lupis, mais bon... c'est des détails : dans les grandes lignes le plan a tout pour lui plaire !

Aussi Krepion ne met-il pas longtemps pour répondre d'une voix enjouée, tout en attrapant sa canne pour se lever : ***


Ça m'va, p'tit !
J'te suis, allez !


*** Tandis que Saillon, se gardant d'interrompre le dialogue, ajoute finalement pour répondre à Ylimildian, d'un air pour le moins guindé : ***


Saillon dit :
Hum, bien.
J'imagine que je n'ai guère le choix, n'est-ce pas ?
Assurément, je regrette de voir Monsieur Loudmer se diriger vers de potentiels ennuis, mais enfin, si c'est pour une juste cause, ma foi... la chose est suffisamment inattendue de sa part pour que je me garde bien de la contrarier.
Vous pouvez donc compter sur mon concours, jeune homme.



- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Ylimildian

Le Luang 12 Saptawarar 1511 à 13h21

 
Ylimildian et Krépion vont donc petit-déjeuner.
Ainsi énoncé, l'aventure n'est pas trépidante mais en considérant que c'est le premier repas avalé vivant depuis des lustres, celui-ci a de suite des allures de luxe infini.
Certes, dans cette auberge de moyenne zone, ce ne fut pas non plus un panégyrique culinaire, mais les deux tchaës repus étaient parfaitement heureux, détendus et prêts à en découdre avec les vilains pas beaux !

Chuchotant, Ylimildian remet alors le couvert de ce pour quoi ils sont là, et ils filent tous deux vers leur chambrée, refermant leur porte derrière eux.

Bon, on y est, Monsieur Loudmer.
Nous allons arriver en plein chez l'ennemi.

Discrets.
Nous devons être discrets.
Mon épée est quelque part pas loin de là où on va arriver, à moins de vingt mètres.
Mais je ne sais pas exactement où.
Va falloir fouiller un peu, se débrouiller.

N'oubliez pas un truc : les objets peuvent nous aider, comme dans l'omni-auberge.
Ils sont nos amis, nos compères de vengeance.
Ils nous font confiance.

Vous êtes prêt ?
, demande Ylimildian en posant la main sur la poignée de leur porte de chambre, celle qui donne normalement sur le couloir...


 
Krepion Loudmer

Le Matal 20 Saptawarar 1511 à 23h44

 
*** Repus, c'est le terme exact qui pourrait décrire Krepion en cet instant alors que voilà nos deux héros sont de retour dans leur chambre.
Il laisse échapper un renvoi satisfait, puis répond à son compère, chuchotant tel un conspirateur averti : ***


Pas d'soucis, t'inquiète pas mon p'tit, la discrétion ça m'connait !
Crois-moi qu'des fois, quand vit dans l'caniveau, on apprend à s'faire transparent...


*** Quant à cette histoire d'objets qui sont leurs amis... Le marin hausse vaguement les épaules sans s’appesantir sur la question.
Pour l'instant, entre la biture gratos de la veille, une bonne nuit de sommeil, et un petit dej digne de ce nom, l'aventure lui semble plutôt sympathique.
Krepion vérifie la lanière de sa jambe de bois, assure sa prise sur sa canne, et se voute un peu plus -genre félin prêt à bondir.
Grr... ***


J'suis prêt, p'tit, y perdent rien pour attendre les méchants !

- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Ylimildian

Le Dhiwara 25 Saptawarar 1511 à 23h07

 
Ylimidian ouvre la porte.
Et celle-ci donne sur un tout autre couloir.
Blanc, murs lisses impersonnels, le dallage du sol immaculé, aucun bruit.

Il s'avance à pas mesuré, et regarde aux alentours. Personne à l'horizon.
Il fait un signe à Krépion, et ils s'avancent tous deux vers la gauche, après avoir refermé la porte derrière eux.
La porte, d'ailleurs, porte des inscriptions de ce côté là.
"Bureau 928A, Prospective générale"

Plus loin, à quelques mètres, une autre porte, bien différente.
La première était sobre, peinte en blanc.
Celle-ci est en bois brut, épaisse et travaillée. Nulle inscription dessus.
Ylimildian se positionne devant, et frappe doucement.

Tu peux nous ouvrir, s'il te plait ?, demande-t-il très poliment.

Un visage apparait alors dans les veinures ancestrales, souriant.
Un déclic se fait entendre, tandis que le visage s'estompe sur un clin d’œil complice.

Ylimildian ouvre.
Derrière, une pièce réduite. Un bureau agréable, avec une fenêtre ouverte sur Arameth, ses bruits et ses senteurs.
Des étagères emplies de livres, un fatras d'objets dans une vitrine, plusieurs coffres le long des murs couverts de tentures.
L'ensemble évoque la sérénité et les siècles de pouvoir inscrits dans cette pièce.
Un petit portrait - fort joli - posé sur le bureau laisse deviner : ils sont dans le bureau privé de Syphine Andromar !

La porte se referme brutalement derrière eux, avec fracas !
Le visage réapparait un bref instant, inquiet !

Vous avez été repérés !
Je n'y suis pour rien, de la sorcellerie est à l’œuvre et je ne peux plus être ouverte que par la Grand Chambellan elle même !
Vous êtes foutus, des gardes arrivent avec elle !
Désolééééééé.....


Le visage disparait sur cette dernière note.

On y est, Monsieur Loudmer.
Ils vont comprendre leur malheur.

Trouvons mon épée, elle est forcément par ici.
Après, on trouve une sortie !



 
Krepion Loudmer

Le Luang 3 Otalir 1511 à 23h06

 
*** Krepion cligne un instant des yeux lorsque la porte de leur chambre s'ouvre sur un tout nouveau couloir, juste le temps pour le vieux marin de se convaincre qu'il existe forcément une explication logique et sensée et qu'il n'y a donc rien d'anormal à cela.
Mine de rien, il commence à devenir sacrément fortiche à cet exercice d'auto-persuasion.
Sans un mot, donc, il suit Ylimildian.

Un nouveau clignement de yeux le temps de faire la causette à la porte suivante. Ca lui rappelle le truc de la sonnette de la veille, sauf qu'au moins cette porte-là a le bon goût de ne pas causer, ce qui rend la scène certes toujours très bizarre, mais encore supportable.
Il est tellement facile d'imaginer des formes, des silhouettes ou des visages, dans les noeuds et les rainures du bois, ah ah !

Sauf que voilà : deux minutes à peine après être entrés, tout juste le temps pour le vieux marin de lorgner avec curiosité sur une bouteille qui a l'air très, très vieille sur une étagère du fond, voilà que cette fichue porte refait son truc de porte vivante avec visage, et en causant cette fois-ci !!

En plus de ça, ce qu'elle dit n'a rien de très rassurant.
Non pas que le vieux marin prête une grande valeur aux paroles d'une porte -tout le monde sait bien qu'une porte ne parle pas- mais en l'occurrence, celles-ci semblent être prises au sérieux par Ylimildian.
Krepion fronce les sourcils. ***


Hé, t'avais dit qu'on prenait aucun risque, hein p'tit !
Pas d'blague, hein !?


*** Puis, comme de toute façon ils sont venus pour ça, porte ou pas porte, Krepion se met à regarder tout autour de lui. ***


Bha, il est pas bien grand ce bureau, alors on va bien la r'trouver ton épée !
C'est qu'c'est grand, hein, un truc de c'genre, ça s'range pas dans un tiroir au moins !


*** Tout en cherchant du bout de sa canne, dans le porte-parapluie (s'il y en a un), dans les pots de fleurs (s'il y en a), dans la penderie (y'a forcément une penderie), les (éventuels) présentoirs d'arme (ah ah, trop facile), ou tout autre recoin tombant sous son regard (acéré) susceptible de contenir un truc de plus ou moins un mètre de long, il demande : ***


Elle ressemble à quoi, d'ailleurs, cette épée ?

- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Ylimildian

Le Vayang 14 Otalir 1511 à 00h06

 
Ylimidian se met lui aussi à fouiller, renversant les armoires, bougeant les chaises, tirant les rideaux qui masquent les murs.

C'est une grande et belle épée.
Elle a un fourreau splendide. Et elle est attachée par des chainettes au fourreau.
Vous ne pouvez pas la louper.
Elle est aussi grande que moi, quasiment.
Et belle...


Rien dans le porte parapluie. (enfin, si des parapluies)
Rien dans les pots de fleurs. (enfin, si des fleurs)
Rien dans la penderie (enfin, si, des affaires de Syphine... )
Pas de présentoirs d'armes. (trop facile...)

Mettant un bazar sans nom dans le bureau de la chef incontestée et toute puissante de la Confrérie des Six, les deux tchaës cassent, déplacent, renversent, envoient voler jusque par la fenêtre.

Des bruits dans le couloir se font entendre.
Beaucoup de bruit.
Des voix. Des cliquetis d'armures. D'armes. A feu. A lames. Des bruits de trucs qui doivent faire mal en tous cas.
Un bruit dans la serrure.
Une clef qu'on y introduit.
Syphine va entrer, pas toute seule, et ça risque de saigner vu le boxon dans ses (précieuses) affaires (secrètes) !

Ylimidian crie soudain, ayant trouvé une ouverture derrière un rideau.

Monsieur Loudmer !
Elle est là, derrière ce panneau.
Faut que je l'ouvre.

Retenez les !


 
Krepion Loudmer

Le Luang 24 Otalir 1511 à 23h40

 
*** Retenez-les !?

Comment ça, "Retenez-les !" ???
Non, mais... non !!!
Ça ne devait pas se passer comme ça !!!!
Il avait dit "pas de risque"... assertion absolument antinomique avec ce "Retenez-les" totalement fourbe, alors que le jeunot entreprend de se planquer derrière un rideau !!

Ainsi se forment les pensées indignées dans l'esprit de de Krepion juste après l'injonction d'Ylimildian.

Mais le vieux marin n'a pas le temps de s'offusquer bien longtemps de ce manquement à parole donnée : le bruit de clé cesse pour laisser la place à un bruit effroyable de poignée qui tourne et de porte qui s'ouvre...

Alors sans vraiment prendre le temps de réfléchir, Krepion Loudmer attrape la première chose qui lui tombe sous la main et la lance vers la première silhouette qui passe le palier.

Ladite chose est verte, moustachue, et a tout juste le temps de s'écrier avec surprise et indignation...: ***


Saillon dit :
HééééoOOOOoooooOOOOoooooOOOOoo !!!!!!!.......


*** ... avant de s'écraser contre sa cible dans un bruit mou.

Puis c'est un chapeau en paille -silencieux et placide, lui- qui suit le même chemin, puis aussitôt un petit carnet en cuir relié, puis un boa de plume, une soucoupe de pot de fleur en terre, la fleur du même pot de fleur, le pot, enfin, un soutien-gorge en soie bonnet D -qui ne peut en AUCUNE façon appartenir à la petite vieille ridée dont il est question ici- un paquet de bonbons au miel, une bouteille de parfum -qui s'ouvre en plein vol et se met à cocoter dans toute la pièce- un truc bizarre en peluche, un tire-bouchon, un tricot en cours à rayures roses et vertes d'un gout douteux....

Bref, tout ce que le marin parvient à saisir frénétiquement se retrouve impitoyable propulsé vers cette menaçante porte en train de s'ouvrir en un véritable déluge d'objets plus ou moins bizarres... de quoi, si ce n'est les retenir, au moins fortement les ralentir, ne serait-ce que sous l'effet de la stupeur...? ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Ylimildian

Le Vayang 4 Nohanur 1511 à 23h49

 
Stupeur est un mot faible.

Un mot insignifiant.
Un mot sans commune mesure avec ce que Syphine Andromar ressent !
Elle est... c'est un mélange sournois de stupéfaction, certes, mais aussi de désarroi, d'outrage et de désespoir.
Avoir vécu aussi longtemps. Avoir dirigé la Confrérie durant des décennies.
Avoir traversé toutes les avanies.
Mais là... non, jamais elle n'aurait pu se douter que le destin la ferait tomber si bas...

Elle était entré dans son bureau avec la ferme intention d'en découdre, accompagnée par sa garde personnelle.
Une fois la porte ouverte, un pistolet à la main, elle avait franchi le pas décidée et conquérante !
Et splotch, splatch, sploutch.
Figée.
Elle était figée sous le déluge envoyé par le débris.

C'était un vieux crouton qui l'attaquait avec tout et n'importe quoi !
Surtout n'importe quoi.

Mais... mais...

Elle n'arrivait même plus à parler.
Ses gardes pénétrèrent dans la pièce, eux bien plus vindicatifs, l'arme au clair !
Ylimildian cria d'un coup !

Je l'ai, Monsieur L !

Il avait ouvert une cachette dans un mur, et en avait extirpé une longue épée à deux mains, splendide !

Venez, Monsieur L, la fenêtre !!
Faites moi confiance, sautez !


Ylimidian se précipitait déjà vers l'ouverture, située fort au dessus des ruelles d'Arameth !


 
Krepion Loudmer

Le Vayang 11 Nohanur 1511 à 19h34

 
*** Déception.
C'est le premier sentiment qui traverse le vieux marin lorsque, cessant un instant son tir nourri, il détaille la petite vieille qui lui fait face dans l’entrebâillement de la porte.
Déception.
Grosse déception !
Parce que, sans le moindre doute possible, ce n'est pas la jeune et sulfureuse propriétaire du soutien-gorge bonnet D que Krepion s'était imaginé dans un fugace fantasme, tout en visant.
Au contraire, c'est une petite vieille, presque bossue, presque aussi fripée que lui, et presque aussi plate qu'une planche à repasser.
Terrrrrrrible déception.
C'est rien de le dire.

Et puis, très vite, très, très vite, même, ce sentiment est remplacé, par la force des choses, par un autre tout aussi intense : panique.
Parce que les deux molosses qui déboulent derrière la décevante vieille peau affichent un air féroce absolument convainquant, qui finit de balayer toute trace de pensée libidineuse dans l'esprit (déçu) du marin.

Et ensuite, un très bref instant de soulagement.
Lorsque Ylimildian crie "Je l'ai..." qui sonne dans un premier temps comme très victorieux.
Même le "Venez Monsieur L" est encore synonyme de dénouement heureux, finalement.
Le "la fenêtre !!" par contre, sonne plutôt bizarre, et commence à ébrécher ce sentiment de soulagement tout neuf, qui n'avait pourtant rien demandé à personne et était plutôt content d'exister.
Et quand on arrive au "sautez !", le pauvre trépasse (le sentiment de soulagement, pas Krepion).

Le vieux marin, qui dès la première interjection de son compère avait courageusement commencé à battre en retraite vers lui pour le laisser courageusement présider la suite des opérations (le taillage en pièces des méchants grâce à sa super puissante épée magique, etc), a un bref moment d'hésitation, alors que ledit compère enjambe la fenêtre.
C'est que.... ça fait vachement haut, quand même.
Alors certes, le vieux tchaë est déjà handicapé, mais justement, sa dernière jambe valide il tient à ce qu'elle le reste encore un peu.
Alors sauter par la fenêtre... là, tout de suite, comme ça... ça le tente moyennement, le vieux.
Même si, il doit l'admettre, l'option de se faire découper menu par les gardes de petite vieille n'est pas beaucoup plus réjouissante.
Il aurait bien aimé connaître le plan C, plutôt. (Ou D mais... bref)

Mais en fait, il n'a pas vraiment le loisir d'y réfléchir longtemps.
Dans sa précipitation à vouloir courageusement se rabattre derrière Ylimildian, Krepion n'a pas vu que le tricot qu'il a lancé un peu plus tôt sur la vieille au gros nez était en fait rattaché à une pelote, qui elle n'a rien trouvé de mieux que rester coincée derrière le pied du bureau.
Alors au moment où il ralenti en se demandant si sauter d'une fenêtre du cinquième étage est véritablement une bonne idée, le marin s'entrave dans le fil tendu entre le pied du bureau et la porte, tombe en avant vers la fenêtre... et du coup la gravité choisit pour lui.

Krepion bascule (courageusement) derrière Ylimildian.
En hurlant.
D'une voix très aigüe. ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Ylimildian

Le Julung 17 Nohanur 1511 à 18h59

 
Les deux tchaës chutent !

Et s'écrasent lamentablement l'un sur l'autre, quasi aussitôt.
Chute brève, peu douloureuse, incongrue certes, mais chute on ne peut plus délicate en fin de compte.
Ils sont dans leur chambre d'auberge.
Amassés sous leur fenêtre, restée ouverte.

Ylimildian se relève, tout sourire, contemplant sa magistrale flamberge.
Parfait.
Ce fut parfait.


Il se retourne vers Krepion, avant d'aller s'asseoir sur son lit, soudain un peu contrit.
Je suis désolé, Monsieur Loudmer.
J'avais oublié de vous dire que ça marchait aussi avec les fenêtres.
En fait, ça marche avec tous les passages. Tout ce qui fait frontière entre deux endroits.
Vous avez été drôlement courageux, et génial face à la meute !
Ils n'y ont vu que dalle, les méchants !
Vos projections les ont carrément liquéfié sur place !


Il sourit benoitement.
Vous savez, Monsieur Loudmer, je suis drôlement content de vous avoir rencontré.
Sans vous, jamais j'aurai eu le courage.

Dites, je ne sais pas si vous allez être d'accord, mais cette épée est à moi et je devais la récupérer.
Mais les méchants ils ont d'autres objets qui ne leur appartiennent pas.
Y'en a un qui est autour du cou de la vieille dame qui est entrée dans le bureau.
On ne peut pas le prendre, sauf quand elle dort et ce serait trop dangereux.

Mais il y en a un autre, que l'on pourrait peut être aller chercher, rien que pour les embêter.
Le Monsieur qui l'a ne semble pas être méchant, lui, mais il ne sait pas qu'il travaille pour des méchants.
Il l'ont entourloupé.

Il est à Lerth en ce moment.
Il y a de bonnes auberges à Lerth, on y sera bien et les gens sont gentils.
Ce serait génial si vous veniez avec moi...


Il sourit cette fois avec entrain.
En parlant d'auberge et avant de partir, si on allait fêter ça en bas en buvant quelques coups en l'honneur de notre fantastique aventure ?!


 
Krepion Loudmer

Le Dhiwara 20 Nohanur 1511 à 21h50

 
*** Le hurlement de terreur du vieux marin perdure encore quelques secondes après leur arrivée chiffonnée sur le parquet, jusqu'à ce que Krepion réalise qu'il n'est plus en train de chuter, et que malgré cela il est encore en vie.
Il se tâte un peu, pendant la logorrhée, peinant à croire qu'il n'a, de surcroit, rien de manquant ou cassé.

Ce qui est autrement plus bizarre, c'est qu'ils chutaient d'une fenêtre haute de plusieurs étages, à en juger par la vue charmante que Krepion a entraperçue un bref instant... et qu'ils se trouvent maintenant dans leur chambre d'auberge...

C'est vraiment bizarre.
Complètement bizarre.
Super louche.
Les sourcils froncés, le vieux marin prête une attention peu soutenue à ce que lui raconte Ylimildian, tant son esprit rétif essaye de se débattre contre toutes ces observations théoriquement impossibles...

C'est par contre Saillon qui répond au tchaë bleuté, l'air vivement intéressé. ***


Saillon dit :
A Lerth, dites-vous ?
Voilà une coïncidence providentielle, monsieur, si vous me permettez ?

Voyez-vous, monsieur Loudmer a été contacté il y a quelques temps par une jeune tchaë de sa connaissance, une Témoin du S'sarkh avec qui nous avons voyagé quelques fois, pour lui demander de participer à une expédition maritime...
Connaissant le passé de marin de mon symbiote, elle voulait lui proposer de... hum... commander le navire.
Ce rôle me semble peut-être un peu trop ambitieux, au vu de l'état d'esprit actuel de monsieur Loudmer, voire de son état tout court, mais je crois que ce genre de voyage, quoi qu'il en dise, pourrait faire le plus grand bien à mon symbiote... C'est ce que j'ai répondu à cette jeune femme, sans toutefois bien savoir comment parvenir à convaincre monsieur Loudmer de se rendre à Lerth, dans un premier temps.

Alors, ma foi... votre idée me semble véritablement opportune, monsieur, et je crois que Monsieur Loudmer est d'accord avec moi...


*** Saillon jette un bref regard vers Krepion, qui, les sourcils toujours froncés, s'évertue à nier l'évidence et se convaincre qu'une explication parfaitement sensée, bien qu'elle lui échappe, peut expliquer tout ce qui vient de se passer.
Prenant acte de l'absence de protestation de l'intéressé, il continue prestement : ***


Saillon dit :
... pour venir avec vous à Lerth sans aucune hésitation.


*** Puis, haussant un peu la voix à l'intention de Krepion : ***


Saillon dit :

Après avoir trinqué à votre réussite, évidemment.


*** Ce qui a effectivement pour effet de sortir le vieillard de son mutisme :
***

Boire un coup ? Ouais, j'en aurais bien b'soin, mon p'tit, en voilà une riche idée !

- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Ylimildian

Le Luang 5 Dasawar 1511 à 23h15

 
Après un verre ou deux... ou trois ou quatre... voir beaucoup beaucoup plus...
Donc après avoir pris le temps de trinquer à cette exceptionnelle réussite, et plusieurs tournées générales, ils retournèrent bringuebalants vers leur chambre.

Nulle alerte n'avait été donnée.
Personne ne s'était étonné de leur joie, la bourse d'Ylimildian étant suffisamment remplie pour faire taire tous les doutes.
Visiblement, le vol de l'épée - ou sa récupération légitime selon le point de vue - devait poser souci à la grande Chambellan.
Et la désarçonnait suffisamment pour que pour une fois elle réagisse trop lentement.

Car au même moment où les deux compères ouvraient la porte de leur chambre, celle de l'auberge s'ouvrit à la volée !
Des gardes pourpres envahirent l'auberge, armes en main !
Ils se précipitèrent vers la chambre, après avoir rapidement tancé le tenancier.
Défoncèrent la porte !

Et il n'y avait plus personne...
Pourtant, on les avait vu entrer. Et la fenêtre était surveillée.
Personne ! Voilà qui allait enrager Syphine, songèrent les gardes avec une pointe d'appréhension.

--------------------------------------------------
(suite du RP "ailleurs" )


Page [1]
Vous pouvez juste lire ce sujet...