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Faubourgs de la Perle

L'étincelle

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Sujet lancé par Sadr
Le 30-05-1512 à 11h19
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Posté par Agliacci,
Le 11-07-1512 à 19h25
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Agliacci

Le Julung 21 Jayar 1512 à 19h13

 
Agliacci reste quelques instants silencieuse, visiblement partagée entre l’envie d’argumenter et la réflexion que lui inspire les propos de l’astrologue. Aussi difficiles soient-ils à accepter, elle ne peut s’empêcher de les considérer, déjà certaine qu’elle passerait les prochains jours à tâcher de décrypter l’entièreté de ce qu’elle vient d’entendre. Du reste, le calme et la douce gaieté affichée par Sadr finit de réduire à néant sa réserve argumentative ; quoiqu’elle puisse dire, elle pressent que cela n’affectera pas le teint d’airain de la sibylle, et ne peut s’empêcher d’envier un bref instant la grâce avec laquelle celle-ci lui répond. Pour sa part, ses mots ne sont que chuchotements perdus :

Tu es dotée d’une acuité d’esprit extraordinaire…Cela ne t’est-il donc jamais pesant ?

La consoeur se surprend à saisir délicatement le poignet de la sibylle, de façon à retourner ses paumes à sa vue. Du doigt, elle dessine sans vraiment y penser les contours des lignes qui y nichent, la mine songeuse.

Que n’ai-je quelques talents à déchiffrer les lignes de vie… !
Et que ne m’âme-userai-je alors à obliquer leur courbe implacable…ces fins promises m’effraient, Sadr. Sans doute dois-je apprendre à leur faire face…


La tydale paraît se reprendre, se redresse et s’écarte, tâchant de d’éclairer d’un sourire sa figure chagrine :

Mais pardonne mes épanchements. N’as-tu mentionné plus tôt quelque désir à arpenter les environs ?
Si tel est ton envie, Sadr, cela sera une joie pour moi que de t’être guide. Combien de temps comptes-tu rester ici ?


Comme si c'était la dernière fois. La première fois.

 
Sadr

Le Sukra 23 Jayar 1512 à 15h15

 
*** Sadr répond, pupilles dilatées ***


Quelle étrange question...
Artiste, te lasses-tu de surprendre ? Te pèse-t-il d’essorer les têtes et d'enivrer les cœurs ?
Le ciel nous a dotées de dons variés. Ce qui serait navrant, c'est de n'en point user.


*** L'enfant-nuit laisse son invitée ausculter sa paume, en silence, comme si l'opération recelait quelque importance insoupçonnée. Puis elle poursuit, avec vicacité ***


La nuit venant, le vent tombe et l'air fraichit. La chaleur du jour s'en est allée, sortons marcher !
Guide-moi, s'il te plait. Je veux voir. Et cela prend du temps.
Je partirai... après.


*** Sérieuse, ou pince-sans-rire ? ***


Pour t'agréer, je demanderai aux oiseaux si leurs ailes les gênent.

Horoscope de Jayar

 
Agliacci

Le Matal 26 Jayar 1512 à 19h56

 
Un éclat de rire. Touché !

Demande-leur donc plutôt quel plaisirs ils trouvent à nous faire nous tordre le cou vers un ciel promis et inabordable !…Ne t’aies tu jamais inquiété de ce que ces argonautes des nuées, qui te domptent jusqu’à la farouche ligne d’horizon, ne piquent vers le sol que pour y trouver leurs proies ?

A trop se comparer aux colombes, on en oublie les corbeaux…


Sadr ayant accepté de se laisser guider, la Luthière se faufile aisément à l’extérieur, proposant son bras à l’astrologue pour lui éviter quelques maladresses supplémentaires si celle-ci en ressent le besoin.
Au-dehors, la nuit se fait longue et bleue comme une lame de Lerth. Une poignée de secondes, Agliacci rejette la tête en arrière et clôt ses paupières comme pour mieux y goûter. Il est vrai que l’exiguïté de la caravane la mettait plus tôt mal à l’aise ; la simple conscience ravivée des grands espaces qui les entourent la réconforte et la calme à nouveau. Elle fait quelque pas.


Pour te répondre, pâle astre, je ne peux me lasser de surprendre ; mais quel genre de rêve-cœurs fais-je, si je résume mon existence à l’action mécanique d’un quelconque essorage de tête ? Me faut-il, à chaque fois, louvoyer et percer les barrières routinières de mes camarades et rencontres de fortune ? A trop appliquer ce schéma, ne risqué-je pas de tout simplement répéter le même acte, jusqu’à ce qu’il perde toute la chair de son intérêt ?

Elle se retourne vers Sadr, et est encore frappée par la silhouette énigmatique de cette dernière. Etonnant, se dit-elle, comme la devineresse lui fait l’effet d’une évidence ; une drôle d’apparition, plantée dans son décorum comme si sa place l’y avait toujours attendu. Il est de ces visages qui vous ont des allures de rendez-vous…

Comment puis-je prétendre à inspirer qui que ce soit, puisqu’au jeu de la surprise je ne suis moi-même plus atteinte ?
Plus le temps passe et plus j’aspire à me désincarner. Mon plus grand espoir est d’un jour danser si vite sur les côtes de Syfaria que j’en perdrai jusqu’à l’os ; mon plus grand rêve est de perdre tout ce qui me fait poussière pour ne plus être qu’une vive conscience, disparaissant aussi vite qu’un rayon de lumière perce les nuages.

Sais-tu comment on espère, Sadr ? On ferme les yeux…et on prie, le cœur battant.

Mais vois comme tes mots continuent à m’animer !


De toute évidence l’esprit de la tydale n’a pas encore épuisé les possibilités de la conversation lancée par l’astrologue, et qui semble vraiment la préoccuper. Elle pense malgré à tout à marquer une brève pause, histoire de ne pas noyer cette dernière sous ce flot de paroles.

Tu te rapportes certes au rôle de la Cendre…mais plus je t’observe, et plus je songe : « qu’est-ce qu’une telle femme peut bien vouloir voir… ? Avec ce genre de regard, elle ne voit pas : elle donne à voir. » Il est vrai qu’il est présomptueux de ma part de dresser d’aussi vives hypothèses sur ta personne, et je te prie de ne les prendre que pour ce qu’elles sont – des curiosités que j’aime à déplacer, plutôt que des certitudes -, mais…et bien, si je venais, par exemple, à te guider vers une quelconque place de trafic et que tu exerçais là-bas ton travail d’étoilière…n’aurai-je pas l’occasion, alors, de voir repartir chacun et chacune de tes clients plus inspirés et sûrs d’eux qu’à l’arrivée ? Voire même : surpris ?

Je suis persuadée que malgré tes dires, tu as valeur de flamme auprès des cœurs que tu effleures, et que tu cristallises autour de toi plus d’espoir et de volonté que tu ne me le donnes à croire. Ai-je tort ?



Comme si c'était la dernière fois. La première fois.

 
Sadr

Le Vayang 29 Jayar 1512 à 12h11

 
*** D'un de ces tons sentencieux qu'elle arbore parfois sans y prendre garde, Sadr répond aux premières remarques d'Agliacci ***


Le ciel promis est inabordable ? Bien sûr. Tout ce qui est promis est inabordable.
Sinon, que signifie promettre ?
Quant aux oiseaux...
Ils tracent leurs arabesques dans les nuées, nous toisent avec malice et tutoient les nuages. Mais que savent-ils des étoiles, qu'ils n'effleurent jamais qu'en rêve ? Ils me font penser à ces marins, qui prétendent connaître la mer... quand ils n'en chagrinent que la surface, ignorants des mondes et des empires qui peuplent les tréfonds...


*** Docte ***


Préfère le corbeau à la colombe. Cette dernière, sous ses dehors d'ange à plumes, est bête et méchante.
Le Freux, l'une des quarante-cinq constellations majeures de notre ciel, symbolise l'opportunisme, la ruse, la hauteur de vue et la prescience. Il est le plus noble des incarnats célestes, je le prends souvent en modèle et nonobstant mon imperfection patente, je m'inspire au mieux de lui...


*** Un blanc. Le ton redevient léger ***


Je suis pénible, non ?

*** L'enfant-nuit se laisse guider par la consoeur, observant ce qui l'entoure. Comme il fait nuit, la pénombre l'aide et ses yeux de chouette aux pupilles dilatées, provisoirement débarrassés de leur myopie, ne perdent rien du spectacle des faubourgs. Elle écoute la suite du discours de l'artiste, intervenant de temps en temps lorsqu'un mot, une expression ou une phrase la touchent ***


Comment peux-tu inspirer sans être atteinte ? Enfin, tout de même... mais qu'apprend-on, dans les écoles confraternelles ? L'Alchimie n'est-elle plus enseignée ?
Toi, tu as séché plus d'un cours. Je n'ai point besoin de lancer les astragales pour le savoir.

On apprend, dans ce genre de cours, qu'il y a deux grandes catégories de sels : les vifs et les inertes.
Lorsque se produit une réaction, les premiers se métamorphosent, les seconds demeurent.

Je t'épargne le pourquoi et le comment de leurs interactions, tu trouverais ça... barbant.

Il existe une troisième catégorie de produits. Ils sont rares et précieux. Ils sont vifs, puisque leur présence est indispensable à la réaction. ils sont inertes, puisqu'ils demeurent au terme de celle-ci. Parfois, ils se transforment, mais redeviennent eux-mêmes au terme du processus. Parfois, ils ne changent à aucun moment.
Mais sans eux, rien ne se passe...

Ce sont les catalyseurs.

C'est ce que tu es. C'est ce que sont les muses, les inspiratrices. Sans elles, rien ne change, ni ne se passe. Leur présence provoque, catalyse. Elles font basculer la réalité d'un état dans un autre, elles tissent et détissent la trame, mais elles... demeurent. Non qu'elles ne changent point, au cours de leur existence. Mais ces changements, ces métamorphoses, leur sont propres. Elles ne dépendent en aucune façon des évènements qu'elles créent, du simple fait qu'elles sont.

Le Tableau les protège, car elles sont rares et nécessaires.
Et c'est heureux.


*** A la dernière question posée, Sadr propose une réponse de jésuite ***


Je l'ignore. Je ne suis pas "autour de moi".
Mais toi qui t'y trouves, tu le sais.


*** A son expression détendue, à son étrange sourire, à ses regards, la consœur le ressent : l'astrologue apprécie la ballade. ***




Horoscope de Jayar

 
Agliacci

Le Matal 3 Julantir 1512 à 20h27

 
Vient-elle tout juste de recevoir des remontrances de la part de sa vis-à-vis ? Après quelques années à côtoyer des symbiosés, c’est bien la première fois qu’une de ses rencontres connaît un excursus éducatif. Et plus important, comment cette dernière est-elle au courant, pour son école buissonnière ? Bon sang, c’est de la divinatrice de compétition qu’elle vient de se dégoter ! Pour sûr, plus jamais la Luthière ne laissera quiconque se gorger de son sang sous prétexte savant. Après tout, quel genre de créature bâtit sa célébrité sur ce type d’activité qui vire irrémédiablement à l’hémoglobine? Ah ! La prochaine fois qu’on lui demande de s’ouvrir les veines, elle ne se laissera pas faire comme ça, que nenni !

Agliacci sourit franchement, des plus amusée et intéressée par les informations de Sadr. Elle va jusqu’à hocher la tête d’un air entendu, soufflant un bref : «
Mais bien entendu » pour assurer la sibylle qu’elle avait bien suivi son raisonnement.

Si fait, Sadr : tu es des plus terriblement pénible, avance-t-elle, espiègle. Puisque tu devines si bien mes lacunes, aurais-tu la patience de me parler de ton travail ? Moi qui ne reconnais nulle constellation – si ce n’est pour celles qui guident les voyageurs les plus basiques -, je suis vivement intéressée par les calculs qui peuvent bien sous-tendre à tes prédictions.

Quant aux promesses : il me semble que leur sens réside justement en ce qu’il y a toujours un mince espoir de les atteindre. Une promesse n’aurait de sens si son objet se livrait déjà inaccessible ; il faut bien qu’il puisse être effleuré pour qu’il y ait quelque chose à promettre…

Et toi-même, que sais-tu de plus que ces marins ?


Au ton sincèrement curieux qu'elle prend, cette dernière question n'est purement rhétorique, ni railleuse.
Elle entraîne Sadr au hasard au gré de leur conversation. Les deux tydales ne sont point les seules de sortie, et les Faubourgs n’offrent qu’une intimité relative : le Soupir tombé, c’est la foule qui s’adonne à ses innombrables activités…la Luthière adopte une attitude hybride, quelque part entre une tension nonchalante et la vigilance protectrice qu’elle porte spontanément à l’égard de l’astrologue. D’instinct, elle a clairement l’impression qu’il lui revient d’assurer la garde de la sibylle, ce qui est d’autant plus risible qu’elle possède un niveau d’intimidation comparable à celui du paresseux moucheté. A la dernière intervention de l’astrologue, elle pause, visiblement hésitante quant à la réponse à apporter.


Je ne suis pas sûre que…, commence-t-elle, juste avant qu’un mouvement de foule impromptu délivre une bousculade généralisée. Instinctivement, Agliacci tente d’entraîner Sadr avec elle tandis qu’elle esquisse un saut de recul ; au-devant, c’est la silhouette d’un tydale des plus pressés qui repousse les passants et file sans un mot vers la ruelle la plus proche, bientôt suivis en cela par un duo de gardes bien moins vifs. L’évènement n’a pas l’air d’interroger plus que cela la foule confraternelle, qui retourne à ses occupations ; mais la Luthière, pour sa part, semble avoir oublié son intervention et pointe un doigt excité vers un tchaë élégant, tout vêtu de satins mordorés, et visiblement occupé à accorder quelque instrument :

Antaryon Cieux-né, le joueur de citole ! Je n’arrive pas à croire qu’il représente ici…, tu l’entendrais, Sadr, il possède une des plus belles vocalises de la Perle ! Bon, évidemment, c’est un castrat, ce qui, tu le conviendrais, aide à la chose – et un fieffé vantard, bien entendu, je ne dédis rien de tout cela – mais quelle voix…! Mais que faisons-nous encore ici ? Viens avec moi !

Au vu de la physionomie enthousiaste de la Luthière et des intonations puériles et excitées qu’elle affecte, l’évènement a l’air de grande importance, quand bien même le musicien susnommé a tout sauf l’air avenant…

Comme si c'était la dernière fois. La première fois.

 
Sadr

Le Dhiwara 8 Julantir 1512 à 00h27

 
*** Sadr suit, bien sûr. Elle n'a guère le choix, parce qu'Agliaci mène le bal et qu'une résistance, toute velléitaire qu'elle fut, se traduirait aussitôt par une chute. De fait, la sibylle manque de marcher sur un pan de sa robe - de son linceul, plutôt - et de s'étaler de son long. Par extraordinaire, elle rétablit son équilibre en s'appuyant derechef sur le bras de sa compagne... sauvée !

Hoquetant, quelque peu essoufflée, elle répond curieusement ***


Les marins n'aiment pas la terre.
Les marins détestent la mer.

Mais les marins aiment le ciel. S'ils partent, c'est pour lui. C'est pour revivre, encore et encore, la même extase.
Celle qui les voit moissonner les étoiles, lorsque ces dernières se reflètent dans les eaux...
Et que la terre n'est plus qu'un lointain souvenir.

Je le sais.
Les métamorphoses nous content souvent des histoires de marins.

Veux-tu que je te parle des constellations ?


*** Un tantinet secouée et bousculée, l'astrologue s'interrompt et raccroche les wagons au contexte local. Oui, en effet, elle voit un artiste tchaë, centre de l'attention d'un public fort bruyant. Elle ne fait guère attention à ses alentours, mais remarque cependant un confrère tydale... atypique.

Il est élégant.
Sa tenue est baroque, mais lui va bien. Son port est altier, son expression froide, voire glaciale.
Il toise ses contemporains avec une insolence sourcilleuse : d'ailleurs, rares sont ceux qui croisent son regard et lorsqu'ils le font, ils s'en détournent, comme honteux, pris en faute. De fait, alors même que la foule est plutôt dense, personne ne le côtoie. Sadr perçoit son nom alors même qu'Ombre le révèle...

La liadha se penche et souffle à l'oreille de sa voisine, lui chatouillant le cou ***


Je veux écouter ton castrat.
Et je veux être présentée à ce manüsh.


*** Le désignant d'un battement de cils ***


Il s'appelle Jémori Colcook.

Horoscope de Jayar

 
Agliacci

Le Merakih 11 Julantir 1512 à 19h25

 

Et en effet, Agliacci n’est pas longue à apercevoir la silhouette racée de Colcook, ce qui est d’autant plus aisé que les confrères semblent tacitement éviter de trop s’en rapprocher. Le commentaire de Sadr attire une brève bouffée de mauvaise humeur qui crispe un instant le visage fluide de la Luthière. S’ensuit un bref marmonnement tout à fait disgracieux :

Quand ce n’est pas l’autre masqué, il faut évidemment que ce soit lui qui vole la vedette…mais j’imagine que discuter avec Colcook, c’est un peu comme visiter la pyramide du Terreau ou se faire tirer le portrait par les clowns de Rhum-Bateau. Des plus éminemment exotiques.

Et bien sûr, Sadr n’a pas eu de meilleure idée que de lui demander de faire les présentations. Parfait. Comme si elle n’avait rien d’autre à faire de ses soirées que l’entremetteuse de bonne fortune. D’ailleurs, quitte à lui donner des ordres, ne pourrait-elle pas se débrouiller comme la grande tydale qu’elle est ? Enfin…Agliacci calme de force ses bougonneries, indignes d’être contées à la grande nuit.
N’a-t-elle pas assuré à l’astrologue qu’elle lui servirait de guide ?


Si tel est ton vœu, répond Agliacci d’un ton égal.

Elle fixe Jemori du regard, se demandant bien ce que Sadr peut lui trouver, et guette une fluctuation plus favorable de la foule pour aller à sa rencontre. Pourvu que l’astrologue ne cherche pas à le charcuter au couteau sous prétexte de discerner sa véritable nature. Pendant ce temps, le chanteur tchaë entame sa première mélodie.



Une chanson de marins…, commente la tydale qui reconnaît assez rapidement le texte. J’apprécierai que tu me parles des constellations, oui, et que tu m’explique le rôle de ces métamorphoses que tu évoques. Mais pour l’instant…

Comme la distance n’est pas très grande, les deux tydales parviennent assez rapidement à la position de leur cible, ce qui permet à Agliacci se faufiler subrepticement aux côtés du confrère, qui n’a probablement pas été sans remarquer la manœuvre. Feignant de s’intéresser au spectacle que celui-ci contemple, elle prend le ton du commentaire, prenant garde à manier la langue maternelle pour que le confrère saisisse que Sadr ne baragouine pas encore leur sabir :

Vous ne croiriez pas, monsieur, ce qui vient de vous arriver.

Tandis que vous croyiez être livré aux auspices d’une soirée des plus banales, votre destin a pris une soudaine embarcation du côté de l’inattendu.

J’ai le plaisir de vous présenter la créature la plus exceptionnelle et bouleversante de votre brève existence. Ah, et ai-je mentionné le fait qu’il s’agit d’une jeune et tout à fait charmante tydale qui vous a réclamé à grand murmure ?


Sur ce, Agliacci effectue un pas de côté pour laisser le devant de la scène à sa pâle compagne, et reprend poliment :

Sadr, je te présente l’arsouille le mieux fripé et le plus célèbre de la Confrérie. Avih Colcook, voici la devineresse matriarcale la plus incongrue de Syfaria.

Comme si c'était la dernière fois. La première fois.

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