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Faubourgs de la Perle

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Sujet lancé par Artus Finn
Le 15-09-1507 à 20h38
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Posté par Aliundil,
Le 28-09-1507 à 22h23
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Artus Finn

Le Sukra 15 Saptawarar 1507 à 20h38

 
Croc !

Croc ! Chmpf Chmpf Chmpf Chmpf...


Aux portes de la cité, assis sur une pierre bouillante, le tchaë entamait une pomme succulente en promenant sur les alentours un regard attentif : le professeur arriverait d'un instant à l'autre. Tout excité, Artus vérifia que son matériel à écriture était toujours à l'intérieur de la petite boite rectangulaire qu'il maintenait sous son bras.
Une caravane fit son entrée en ville, constituée d'une trentaine de bêtes tirant des charrettes bâchées, et à la tête de cette longue procession un tydale à la longue barbe noire chevauchant avec une grande prestance jetait autour de lui le regard de celui qui rentre chez lui après un long exil. Artus bondit de sa pierre pour s'écarter du passage de la caravane, toutes ces pattes soulevaient une poussière dingue du sol et gâtait le goût de sa délicieuse pomme !
Il s'installa à l'ombre du porche de l'auberge « Au jus de Sykramen » et s'appuya au pilier en reprenant sa dégustation.

Croc ! Chmpf Chmpf Chmpf... Croc ! Chmpf Chmpf... Croc ! Chmpf Chmpf Chmpf Chmpf... Chmpf Chmpf... Gloup !

A travers ses lunettes, dont il triturait à présent l'oculaire gauche de sa main embarrassée par la matériel à écriture, il cherchait dans la foule colorée celui qui pouvait s'apparenter à un tydale lettré.

Croc ! Chmpf Chmpf Chmpf...


 
Aliundil

Le Dhiwara 16 Saptawarar 1507 à 15h10

 
... lequel ne tarda pas à faire son apparition au détour d'un bâtiment, la mine cernée de fatigue et le pas boitant.

On ne pouvait pas se tromper, trois grandes choses l'apparentaient à l'individu qu'attendait Finn : un porte livre pendant en bandoulière sur une hanche efflanquée, une apparence proche de celle d'un Tydale à l'âge avancé, et pour finir le titre de Chambellan du Calligramme que n'importe quel télépathe digne de ce nom pouvait interpréter via son mou en regardant le personnage.

Trinité bailla sans plisser les yeux, sans même en cligner. Encore une nuit privé de sommeil.
Il n'accorda qu'une attention partiale à la caravane et attendit qu'elle soit passée avant de commencer à chercher le diplomate avec qui il avait rendez-vous.

Se suffire, c'est être puissant.

 
Artus Finn

Le Luang 17 Saptawarar 1507 à 18h12

 
Le tchaë, en resentant l'arrivée du tydale, se dressa sur ses pointes de pieds et leva bien haut le bras en gesticulant avec sa pomme à la main, avant de s'élancer en direction du maître linguiste :

Hola maître du Calligramme ! Je suis Finn, Artus Finn, j'ai là tout mon matériel et je vous remerc...

Le nabot s'immobilisa devant le piteux état du personnage avec un rictus étrange où semblaient se mêler surprise et curiosité.

Dites, vous avez une drôle de tête... Etes-vous souffrant ? Il faut se méfier du soleil lorsque l'on est dans votre état vous savez.

Croc ! Chmpf Chmpf Chmpf...

Tante Esmara disait qu'il fallait éviter le surmenage, et que parfois il vallait mieux prendre une journée de repos qu'en perdre trois qui seraient gâchées par la maladie. D'ailleurs elle-même suivait ce principe, ce qui est une chose rare croyez moi. Elle donnait eaucoup de conseils qu'elle ne suivait pas elle-même vous savez.

Croc ! Chmpf Chmpf Chmpf...

Vous ai-ve dévà barlé ve fanfe Evmara ?

 
Aliundil

Le Matal 18 Saptawarar 1507 à 12h25

 
Le tydale, en constant l'arrivée du tchae, baissa légèrement la tête et s'arrêta à proximité de lui sans sourciller pour répondre de son ton sans joie.

Bonjour confrère Finn.

Le maigrichon prit note de l'étrange sourire du personnage et y répondit par une absence de réaction.

Votre tante est devenue, par vos soins, l'une des curiosité d'Arameth dont les multiples représentations miniatures font le bonheur des visiteurs échoués sous le regard de l'écornifleur.

Il aurait aimé éviter la métaphore, mais quelque part dans son esprit il imagina sans mal qu'un jour Tsalom IV fasse de la célèbre tante Esmara une attraction pour les étrangers.
Chassant cette idée sans grand intérêt - pour l'instant... - il prit le temps d'observer le matériel d'Artus.
Passable.

Pour ce qui est du cours, allons nous installer sous le porche de l'auberge Au Jus de Syrkamen afin de profiter de son ombre - approximative - et des quelques rafraîchissements que propose l'aubergiste.
La leçon d'aujourd'hui sera essentiellement consacrée à vous apprendre notre alphabet, les règles primaires de grammaires et du vocabulaire basique.


Il pointa l'établissement du bout de sa canne et commença à s'y diriger en toussant bruyamment.
Bien que fatigué et préoccupé par des affaires de première importance au Limonaire, l’idée de partager son savoir avec quelqu’un suffisait à lui redonner de l’énergie.

Se suffire, c'est être puissant.

 
Artus Finn

Le Merakih 19 Saptawarar 1507 à 00h42

 
Les yeux du petit être s'agrandirent démesurément sous ses lunettes qu'il releva, médusé :

Vraiment ? Des représentations miniatures dites-vous...Oh quand je vais raconter ça à l'oncle Gibo, il ne va plus se sentir de joie ! Il sera content, ça oui ! Saviez-vous qu'oncle Gibo n'est que le demi-frêre de tante Esmara , et que... Mmmm...

Il demeurait pensif pendant que le chambellan lui exposa le programme du jour en quelques mots, et sourit largement lorsque qu'il regagna ses esprits.

Oui à l'ombre ça me paraît très bien...

Il trottinait maintenant au côté du tydale, finissant son trongon de pomme, tout excité par sa première leçon... Un nouvel alphabet, des mots étranges et de nouvelles regles étaient donc en perspective. Quel bonheur, ça oui alors !
Ils s'installèrent à une table tranquille et suffisamment ombragée. Le petit bonhomme déballa son matériel d'écriture, réduit au strict minimum, tout juste fonctionnel, et se tint prêt, les doigts crispés sur une plume mal léchée et l'oeil pétillant, avide d'entendre la petite introduction au sujet...

Déjà son esprit divaguait et son esprit se tapissait d'images de matriarches fouettant sans vergogne quelques bestioles informes en leur lançant des mots compliqués... Il voyait les commerçants tydales baragouiner dans leur langue pour discuter ses prix à une caravane qui n'entendait rien à la langue, et là le plus vénérable des caravaniers conduisait les tydales volubiles jusqu'à une tante brodée de d'or à l'intérieur de laquelle siégeait le grand traducteur faiseur de bonnes affaires et sorteur de mauvais pas : Artus. Un harem de tydale s'empressait de remplir la tante de musique et de danses, et Artus leur couinait de continuer, que c'était parfait, tout en devisant avec un alchimiste tydale dans la langue des matriarches et de lui montrer comm... Hu ?

Le tchaë secoua la tête et focalisa son attention sur le maître...


 
Aliundil

Le Sukra 22 Saptawarar 1507 à 13h17

 
Commençons.

A présent assit, son matériel disposé devant lui, le Chambellan du Calligramme procéda à une rapide relecture en diagonale de notes concernant Artus, louchant de temps en temps sur le Tchaë.
Pourquoi fallait-il que tous les énergumènes de l'île aient idée de se retrouver à Arameth pour former la faction la plus déjantée de Syfaria ? Mince, la Confrérie était un regroupement de marchands et pas d'originaux.

Bha... de toute manière il n'y avait pas de place pour les innocents, les simples et les normaux dans la Cité des Perles Sombres, alors autant faire avec ce que l'on a : des marginaux.

Et puis à y bien réfléchir, seuls les plus atteins occupaient les hautes sphères de la faction.

Je vais commencer par vous expliquer ce que les Races de Poussière savent des origines du langage Tydale afin que vous saisissiez la nuance des termes à travers les différentes réformes linguistiques qu'ont connu les trois âges de Syfaria.
Ensuite, je vous informerai de l'alphabet spécifique de mon idiome, afin que vous sachiez le reconnaître et le lire.
Enfin, nous passerons à une pratique concrète et exclusivement orale du tydale - vous travaillerez l'écrit de votre côté et pourrez demander mon avis si vous le désirez - afin de vous sensibiliser à la prononciation et aux intonations, facette extrêment importante du langage de notre race.


Il allongea sa canne sur la table.

Mais peut-être avez-vous des recommandations particulières, confrère, pour vos affaires de diplomatie.


Se suffire, c'est être puissant.

 
Artus Finn

Le Dhiwara 23 Saptawarar 1507 à 00h36

 
Le nabot hochait la tête à l'annonce du programme qui s'annonçait des plus intéressants. Avait-il des recommandations ? Il n'en savait trop rien pour lors... Il se risqua tout de même à une remarque qu'il énonça en réajustant ses lunettes sur son front :

Et bien, j'imagine qu'en dehors de l'aspect technique de la langue, orale comme écrite, il doit exister une certaine « façon de penser tydale ». Voyez-vous, lorsque Phidas mon père m'apprenait la langue de mes ancêtres, il me faisait des remarques sur la psychologie qui allait avec... Il disait :

Il prit une voix plus rauque encore que la sienne et leva un index en affichant un air docte :

« ...Car c'est la culture qui toujours sous-tend le langage... »

Retrouvant un air normal et abaissant son doigt :

J'ai déjà entendu certaines choses sur les tydales, leur façon de penser, ça doit certainement influencer leur langue et les sous entendus qu'il y glissent... Par exemple il paraît que les tydales mangeaient leur enfants quand ils sont pas sages, et il paraît qu'il n'aiment pas faire des galipettes, et aussi qu'il n'ont pas ou peu d'humour...

Le petit être hirsute sourit et se frotta l'arrière du crâne, manifestement embarrassés.

 
Aliundil

Le Dhiwara 23 Saptawarar 1507 à 19h00

 
Ouvrant son porte livre, le tydale en sortit plusieurs ouvrages dont un grand sombre garnit d'un fermoir, sur lequel il appliqua une petite pression pour le déverrouiller avant de le tendre à Artus.

Voici un manuscrit qui traite de la culture tydale, la vraie. Il vous aidera à progresser dans la langue car comme vous pouvez le constater chaque page écrite en rabaan à sa jumelle écrite en tydale ; de cette manière vous perfectionnerez vos connaissances linguistiques et votre culture diplomatique.


Le Chambellan se massa les yeux du bout des doigts.

La prosodie tydale reflète les caractéristiques phonologiques et syntaxiques de notre langue et vous avez raison : elle est importante à connaître car elle concerne l'accent, la quantité et l'intonation.
Les tydales ont une mentalité particulière axée sur la croyance du destin, une culture qui repose sur un système vaginocentrique, et un mode de vie très largement inspirée par l'idéologie de la faction du Matriarcat du Déclin. Pour toutes ces raisons, votre remarque est pertinente puisqu'en effet il ne s'agira pas dans ce cours de vous apprendre la langue tydale, mais bien de vous apprendre à parler tydale.
La est toute la différence.
Logiquement, nous aborderons particulièrement votre recommandation dans le premier et le dernier point de ce cours.


D'un raclement de gorge professionnel, il signifia à son élève qu'il était prêt.

Entamons la leçon.

Se suffire, c'est être puissant.

 
Artus Finn

Le Luang 24 Saptawarar 1507 à 23h59

 
Artus avait reçu le livre tendu avec beaucoup d'émotion, il allait en prendre grand soin et le rangerait probablement dans la même étagère que les livres de tante Esmara.
A présent que le cours avait commencé, il gobait chaque mot qui émergeait de la bouche de l'érudit, opinant de la tête de temps à autre pour signaler qu'il n'était pas tombé en catatonie. Parfois il scribouillait joyeusement ses feuilles en illustrant mentalement les propos de son professeur par des scènes farfelues qui lui tirèrent parfois un discret sourire qui disparaissait d'autant plus vite que le regard qu'il croisait régulièrement se faisait sévère. Artus ne prenait pas beaucoup de notes, c'était certain, mais il se montrait attentif, sans doute aussi attentif qu'un tchaë puisse l'être.
Le flux de parole du chambellan était mesuré et son vocabulaire des plus précis, ce qui impressionna le nabot qui écoutait toujours. Soudainement il profita d'une brève pause dans le discours du tydale pour se redresser dans son siège et questionner :


Pourquoi ?

 
Aliundil

Le Vayang 28 Saptawarar 1507 à 22h23

 
Question très pertinente. A la vérité…

Le cours avançait bon train et il constatait, contenté, que la nature avait doté son élève d’un esprit brillant, quoiqu’un peu vagabond, comme tous les tchaë, et capable de réfléchir aux informations qu’avançait le professeur pour formuler des questions judicieuses. Artus se montrait très attentif, les quelques notes jetées sur le papier servant visiblement plus à rassurer un Trinité qui se souciait bien peu que l’on écrive durant ses cours qu’à prévoir une quelconque relecture tant le sujet paraissait le captiver.
Analytique, la nature du cours ne s’encombrait pas d’un banal étalage de connaissances, le tydale préférant approfondir un nombre limité de points précis afin que le tchaë assimile l’essence même du parler tydale.
Profitant d’un nouveau relâchement, il faut l’avoué minime, de la part de son confrère, Trinité porta l’un de ces coups fatal que les professeurs aiment asséner aux étudiants dissipés.

Qu’en pensez-vous ?

Se suffire, c'est être puissant.

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