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Le Merakih 19 Saptawarar 1507 à 00h42
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| Les yeux du petit être s'agrandirent démesurément sous ses lunettes qu'il releva, médusé :
Vraiment ? Des représentations miniatures dites-vous...Oh quand je vais raconter ça à l'oncle Gibo, il ne va plus se sentir de joie ! Il sera content, ça oui ! Saviez-vous qu'oncle Gibo n'est que le demi-frêre de tante Esmara , et que... Mmmm...
Il demeurait pensif pendant que le chambellan lui exposa le programme du jour en quelques mots, et sourit largement lorsque qu'il regagna ses esprits.
Oui à l'ombre ça me paraît très bien...
Il trottinait maintenant au côté du tydale, finissant son trongon de pomme, tout excité par sa première leçon... Un nouvel alphabet, des mots étranges et de nouvelles regles étaient donc en perspective. Quel bonheur, ça oui alors !
Ils s'installèrent à une table tranquille et suffisamment ombragée. Le petit bonhomme déballa son matériel d'écriture, réduit au strict minimum, tout juste fonctionnel, et se tint prêt, les doigts crispés sur une plume mal léchée et l'oeil pétillant, avide d'entendre la petite introduction au sujet...
Déjà son esprit divaguait et son esprit se tapissait d'images de matriarches fouettant sans vergogne quelques bestioles informes en leur lançant des mots compliqués... Il voyait les commerçants tydales baragouiner dans leur langue pour discuter ses prix à une caravane qui n'entendait rien à la langue, et là le plus vénérable des caravaniers conduisait les tydales volubiles jusqu'à une tante brodée de d'or à l'intérieur de laquelle siégeait le grand traducteur faiseur de bonnes affaires et sorteur de mauvais pas : Artus. Un harem de tydale s'empressait de remplir la tante de musique et de danses, et Artus leur couinait de continuer, que c'était parfait, tout en devisant avec un alchimiste tydale dans la langue des matriarches et de lui montrer comm... Hu ?
Le tchaë secoua la tête et focalisa son attention sur le maître...
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Le Sukra 22 Saptawarar 1507 à 13h17
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| Commençons.
A présent assit, son matériel disposé devant lui, le Chambellan du Calligramme procéda à une rapide relecture en diagonale de notes concernant Artus, louchant de temps en temps sur le Tchaë.
Pourquoi fallait-il que tous les énergumènes de l'île aient idée de se retrouver à Arameth pour former la faction la plus déjantée de Syfaria ? Mince, la Confrérie était un regroupement de marchands et pas d'originaux.
Bha... de toute manière il n'y avait pas de place pour les innocents, les simples et les normaux dans la Cité des Perles Sombres, alors autant faire avec ce que l'on a : des marginaux.
Et puis à y bien réfléchir, seuls les plus atteins occupaient les hautes sphères de la faction.
Je vais commencer par vous expliquer ce que les Races de Poussière savent des origines du langage Tydale afin que vous saisissiez la nuance des termes à travers les différentes réformes linguistiques qu'ont connu les trois âges de Syfaria.
Ensuite, je vous informerai de l'alphabet spécifique de mon idiome, afin que vous sachiez le reconnaître et le lire.
Enfin, nous passerons à une pratique concrète et exclusivement orale du tydale - vous travaillerez l'écrit de votre côté et pourrez demander mon avis si vous le désirez - afin de vous sensibiliser à la prononciation et aux intonations, facette extrêment importante du langage de notre race.
Il allongea sa canne sur la table.
Mais peut-être avez-vous des recommandations particulières, confrère, pour vos affaires de diplomatie.
Se suffire, c'est être puissant.
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Le Dhiwara 23 Saptawarar 1507 à 00h36
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| Le nabot hochait la tête à l'annonce du programme qui s'annonçait des plus intéressants. Avait-il des recommandations ? Il n'en savait trop rien pour lors... Il se risqua tout de même à une remarque qu'il énonça en réajustant ses lunettes sur son front :
Et bien, j'imagine qu'en dehors de l'aspect technique de la langue, orale comme écrite, il doit exister une certaine « façon de penser tydale ». Voyez-vous, lorsque Phidas mon père m'apprenait la langue de mes ancêtres, il me faisait des remarques sur la psychologie qui allait avec... Il disait :
Il prit une voix plus rauque encore que la sienne et leva un index en affichant un air docte :
« ...Car c'est la culture qui toujours sous-tend le langage... »
Retrouvant un air normal et abaissant son doigt :
J'ai déjà entendu certaines choses sur les tydales, leur façon de penser, ça doit certainement influencer leur langue et les sous entendus qu'il y glissent... Par exemple il paraît que les tydales mangeaient leur enfants quand ils sont pas sages, et il paraît qu'il n'aiment pas faire des galipettes, et aussi qu'il n'ont pas ou peu d'humour...
Le petit être hirsute sourit et se frotta l'arrière du crâne, manifestement embarrassés.
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Le Dhiwara 23 Saptawarar 1507 à 19h00
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| Ouvrant son porte livre, le tydale en sortit plusieurs ouvrages dont un grand sombre garnit d'un fermoir, sur lequel il appliqua une petite pression pour le déverrouiller avant de le tendre à Artus.
Voici un manuscrit qui traite de la culture tydale, la vraie. Il vous aidera à progresser dans la langue car comme vous pouvez le constater chaque page écrite en rabaan à sa jumelle écrite en tydale ; de cette manière vous perfectionnerez vos connaissances linguistiques et votre culture diplomatique.
Le Chambellan se massa les yeux du bout des doigts.
La prosodie tydale reflète les caractéristiques phonologiques et syntaxiques de notre langue et vous avez raison : elle est importante à connaître car elle concerne l'accent, la quantité et l'intonation.
Les tydales ont une mentalité particulière axée sur la croyance du destin, une culture qui repose sur un système vaginocentrique, et un mode de vie très largement inspirée par l'idéologie de la faction du Matriarcat du Déclin. Pour toutes ces raisons, votre remarque est pertinente puisqu'en effet il ne s'agira pas dans ce cours de vous apprendre la langue tydale, mais bien de vous apprendre à parler tydale.
La est toute la différence.
Logiquement, nous aborderons particulièrement votre recommandation dans le premier et le dernier point de ce cours.
D'un raclement de gorge professionnel, il signifia à son élève qu'il était prêt.
Entamons la leçon.
Se suffire, c'est être puissant.
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Le Vayang 28 Saptawarar 1507 à 22h23
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| Question très pertinente. A la vérité…
Le cours avançait bon train et il constatait, contenté, que la nature avait doté son élève d’un esprit brillant, quoiqu’un peu vagabond, comme tous les tchaë, et capable de réfléchir aux informations qu’avançait le professeur pour formuler des questions judicieuses. Artus se montrait très attentif, les quelques notes jetées sur le papier servant visiblement plus à rassurer un Trinité qui se souciait bien peu que l’on écrive durant ses cours qu’à prévoir une quelconque relecture tant le sujet paraissait le captiver.
Analytique, la nature du cours ne s’encombrait pas d’un banal étalage de connaissances, le tydale préférant approfondir un nombre limité de points précis afin que le tchaë assimile l’essence même du parler tydale.
Profitant d’un nouveau relâchement, il faut l’avoué minime, de la part de son confrère, Trinité porta l’un de ces coups fatal que les professeurs aiment asséner aux étudiants dissipés.
Qu’en pensez-vous ?
Se suffire, c'est être puissant.
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