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Souk du Vitrail

Pérégrinations d'un Négociant.

Transactions, fabrications et gnons.
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Sujet lancé par S'hilaan Tos'hur
Le 14-10-1507 à 19h36
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Posté par Jhereg,
Le 10-12-1509 à 00h47
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S'hilaan Tos'hur

Le Dhiwara 14 Otalir 1507 à 19h36

 
*** Quelle était le chemin le plus court au fait? S'hilaan s'arrêta un instant, au beau milieu de la rue, suivant sa récurrente habitude de se perdre en pensées. Le petit Tchaë qui lui martela le dos avec toute la vigueur de son agacement n'était pas dénué de courage lorsque l'on constatait qu'il arrivait environ à la taille du Nelda et qu'il lui fallait sautiller pour frapper l'imposant importun bloquant le passage. Courageux, certes, mais cela ne devait pas rester dans les annales. En tout cas moins que le formidable vol plané qu'il fit avant d'atterrir sur un tas d'immondices attenant à une gargotte du Souk. Sans prêter davantage attention au Tchaë qu'il venait d'envoyer valdinguer S'hilaan reprit sa marche avant de bifurquer dans une ruelle tortueuse immédiatement sur sa gauche...il se souvenait.

Voici près d'un mois qu'il apprenait son métier auprès de Cleya Joranum et à forces de commission diverses il commencait à s'accoutumer à tous les recoins du grand capharnaüm du Souk qu'il ne connaissait pas encore. Réalisant le trajet, parfois plusieurs fois par jour, entre les diverses échoppes et l'antre du Chambellan du Commerce Extérieur, il mettait souvent à profit ses petites expéditions pour s'arrêter çà et là regarder les différents étals, écouter l'une ou l'autre négociation. Plusieurs fois il s'était même rendu à la corporation d'artisans. Là, il s'était initié à l'Art du Tailleur. Rien de bien essentiel mais suffisamment pour être sûr de ne pas ruiner les commandes qu'il devait aider Cleya à réaliser.

Les journées se succédaient ainsi pour le massif Nelda, promenant sa lourde carcasse dans les odeurs d'épices, la poussière et les cris des commercants. Le soir, il se perdait en contemplation mentale sur le pas de la porte de l'atelier de son mentor Tydale. Il s'endormait souvent à cet endroit, immobile, assis dans l'ombre comme une gargouille veillant sur le pas de la porte. Parfois, il restait à dormir dans l'atelier, dans un coin où il avait aménagé une paillasse faite de chutes de tissus. Il avait confusément eut peur de déranger Cleya mais celle-ci dormait peu (l'avait-il jamais vu dormir?) et ne s'embarrassait d'aucunes notions de confort. Ce qui s'accordait pleinement à la manière de fonctionner de S'hilaan. Il était trop perdu dans de fumeux raisonnement-s'il raisonnait-pour être gêné par les circonvolutions anarchiques de la petite Tydale. Et celle-ci ne lui avait jamais signifié la moindre mise en garde au regard de ses manières ou de ses maldresses. Lorsque l'éclat du soleil d'après-midi déclinait ou quand l'heure matinale préservait encore quelque peu le chalant des affres de la chaleur, on pouvait croiser l'étrange couple arpentant les ruelles du Souk, flairant la bonne affaire. Immuablement, la Tydale trottinait devant, suivi par son massif disciple, lequel la laissait parfois prendre un peu d'avance en louchant sur l'un ou l'autre produit aux couleurs attrayantes. Cleya avait cette particularité de ne pas se détourner des objectifs qu'elle s'était fixée : elle allait droit, petit être sautillant, comme embarrassé de sa propre personne, lâchant ça et là quelques bribes de raisonnement tortueux, ourlé de ce don naturel pour le jeu de mot que la Tydale s'ignorait. Le Nelda suivait, le pas pesant, écartant parfois l'un ou l'autre obstacle du chemin de son professeur. Puis malheur au commercant sur lequel ils jetaient leur dévolu. Le pauvre devait alors soit lutter verbalement avec la Tydale et ses arguments pour le moins...déconcertants et si ceux-ci ne s'avéraient pas suffisamment convaincants, S'hilaan les appuyaient, souvent au sens propre.

A ce propos...le Nelda se rendit compte qu'il s'était encore laissé aller... ***


Par où qu'c'est déjà?

*** Ses yeux noirs se plissèrent sous l'effet de la réflexion et par réflexe, son museau frémit comme il humait l'air. Il saisit l'odeur qu'il cherchait. Une odeur de cuir, chaude, intense, mêlée à celle plus légère, plus mouillée du lin. Et puis cette senteur unique : du hâbleur, du poil hirsute... L'échoppe d'Herbert Celam, tisserand du Souk. S'hilaan fit claquer sa langue, un rire intérieur naquit au tréfond de ses entrailles... ce vieux Herbert...mouarf. ***


*** Le marchand ne devait pas ressentir les mêmes agitements internes car quand il vit se dessiner la large silhouette du Nelda, il serra les mâchoires, pestant dans sa barbe avant que le colosse ne soit à portée d'oreilles. Ba tant qu'il payait comptant ce gros abruti, il pouvait bien détruire un ou deux étals...au moins il était fidèle à son propos antérieur : il revenait...peut-être un peu trop...hum...bref...Le Nelda tendit sa patte, Herbert la saisit au niveau du poignet, son futur interlocuteur faisant de même. En professionnel il savait dès cet instant si les affaires seraient à son avantage ou non...selon la pression exercé par le client...et là...ouatch...ça allait être dur...
***

Je t'ai déjà dit de faire gaffe. Tu m'as broyé le poignet, dit le Tydale.

S'cuse Herbert. Pas fais gaffe. répondit S'hilaan, découvrant un sourire carnassier qui en disait long.

Ouais bin justement...bon...hum..bref...qu'est-ce qui t'amène?

*** S'hilaan plaqua ses deux pattes sur le comptoir; faisant vibrer la longue planche. ***


Vente à l'huile...ça va être coton, transpira intérieurement le tisserand.

*** Et ce le fut. L'air satisfait du Nelda repartant avec un rouleau de lin laissait présager de l'âpreté des discussions. S'hilaan passa la porte avec précaution afin de ne pas heurter les étals devant la boutique...étals dans lesquels il shootait allégrement à la sortie d'une mauvaise transaction. Herbert Celam poussa un soupir. ***


 
S'hilaan Tos'hur

Le Merakih 24 Otalir 1507 à 19h56

 
[...]
*** Dans un aboiement de dépit le Nelda laissa tomber l'épée qu'il manipulait au sol. Accroupi, il resta un instant comme hébété contemplant l'arme non loin de ses chausses poussiéreuses. Il était à l'abri d'un mur couvert de chaux dispensant une latge ombre et malgré cela ses poils semblaient humides, rèches par endroit, mélange de sueur et de poussière. Avec un gémissement partant des aigüs jusqu'aux graves, il saisit l'épée et se leva péniblement.
***

Trop chaud... Laisse tomber couillon...

*** Avec des gestes mesurés, le S'hilaan rangea l'épée dans son étui de cuir avant de replacer le tout dans son sac, déjà encombré de tout un fatras. Voilà plusieurs jours qu'il s'escrimait à tenter d'enchanter plus avant l'épée. Il avait réussi à se concentrer suffisamment pour prodiguer à l'arme un enchantement mineur, laissant parler davantage un vague instinct plutôt qu'un réel savoir faire. Il avait réussi à capter un peu d'énergie, l'arme avait réagi positivement. Il s'agissait à présent de réitérer "l'exploit". Mais S'hilaan avait beau se concentrer, tenter de reproduire les gestes précédemment accompli, rien n'y faisait... Alors qu'il lui semblait capter quelque chose, sentir à nouveau un flux entre ses doigts, comme il grincait des dents focalisant toute sa volonté, un je-ne-sais-quoi lui faisait lâcher prise. Et tout s'arrêtait...

Tout en marchant, et sans s'en rendre compte, il haletait et secouait la tête, plongé dans ses réflexions. Il n'avancait pas... Il avait beau travailler, il ne progressait que lentement...et encore mieux valait-il se dire cela que se décourager. Cleya lui avait donné quelques conseils pour se donner les bases suffisantes pour pouvoir être un marchand efficace dans un Fundeq chez les Hauts-Rêvants : mais les compétences demandées étaient bien plus subtiles que ce à quoi était habitué le massif Nelda. L'alchimie...il n'avait même pas osé commencé... à peine s'était-il rendu à la corporation apprendre quelques recettes, hochant vaguement la tête aux explications données, arrachant quelques regards sceptiques à l'enseignant. Il fallait utiliser de minces tubes en verre, peser des quantités de petis machins, les réduire en poudre, un peu mais pas trop, ne pas confondre les couleurs, pas d'approximation... un nouveau soupir souleva la poitrine de S'hilaan.

La forge était en vue. Le Nelda s'arrêta à la devanture, comptant son argent d'un doitgt averti, au travers de la paroi de cuir de sa bourse. Il pourrait bien prendre quelques cours avec ses économies. Si seulement les affaires pouvaient se poursuivre aussi bien qu'elles avaient commencés. Ba...se morfondre ne servait à rien. Il pénétra dans la forge, abandonnant la chaleur de la rue pour celle de l'acier chauffé. ***


 
S'hilaan Tos'hur

Le Vayang 26 Otalir 1507 à 17h33

 
[...]

*** S'hilaan leva des yeux humides vers le ciel. Les taudis empilés les uns sur les autres, tendant entre eux des cordes ou séchaient d'improbables vêtements. Au-delà, le ciel, ainsi découpé, virait à l'orangé, au rose dans les flamboyants couchers de soleil dont le désert d'Amody était coutumier. Le Souk, comme un mourrant s'accrochant à la vie, semblait alors aspirer les couleurs, les teintes. La chaleur baissait sensiblement, même si une simple chemise de toile restait un vêtement très confortable.

Le Nelda se retint de courir vers les remparts entourant l'ancienne place forte Nemen. Courir pour voir le soleil mourir au loin, engloutissant avec lui les caravanes en partance, comme lorsqu'il était enfant. Mais il se retint en secouant la tête. Tout ça c'était des conneries. Il avait décidé. Oui, il avait décidé de rester. Et point barre, vente au vitriol! Mais le léger vent qui se leva lui piqua les yeux plus qu'à l'accoutumée. En tout cas y'avait que ça qui pouvait expliquer qu'il ait les yeux aussi mouillés. D'un geste agacé il essuya les larmes naissantes avant de repartir, laissant s'échapper "l'eau de peine" en une infime volute de vapeur, invisible pour tous, même pour lui. La rue vit s'enfoncer dans ses méandres une haute silhouette, au pas un peu trop rapide, comme fuyant un rêve le poursuivant. ***


[...]

*** Ses pas lancés au hasard l'avait encore mené dans un coin qu'il ne connaissait pas. Le crépuscule s'était mué en une nuit légère, encore légèrement bleutée, mais les ruelles qu'il arpentait à présent étaient sombres, très sombres, à peine éclairées par les fugaces lumières des bouges qui parsemaient le labyrinthe. Une ou deux torches publiques fumaient minablement...Aucun canal ne semblait passer par ici...et c'était le signe d'un quartier plutôt défavorisé en Arameth.

Mais S'hilaan n'avait pas conscience de cela, en tout cas il avait l'esprit ailleurs. Avisant un coin à l'écart, il s'accroupit dans sa position habituelle, les mains jouant vaguement avec le fin sable devant lui.

Les pensées revinrent. Sans qu'il puisse y faire grand chose. Il avait imaginé un jour partir avec les caravanes, fouler le sable du désert d'Amody, puis des terres inconnues et voir les Hauts-Rêvants...mais...non...plus maintenant. Ou plus tard. ***


-M'dame Cleya a b'soin d'moi. Ouais, pis j'vais pas faire le môme. Faut pas déconner...

-En tout cas, là tu déconnes sérieux mon poilu...

*** Des rires gras ponctuèrent la phrase, prononcée avec une raillerie vulgaire. Ombres parmi les ombres, quelques silhouettes se détachèrent. Plissant les yeux le Nelda parvint à distinguer quatre personnes. Deux petites, deux moyennes. ***


Bonne moyenne mouarf, ne put-il s'empêcher de penser bêtement.
*** La voix railleuse reprit. ***


Allez bonhomme tu craches c'que t'as. En vitesse et avec le sourire.

*** S'hilaan ne bougea pas. Ses pensées ne l'avaient pas vraiment quittés et il ne semblait pas réaliser le retournement de situation. Ses oreilles néanmoins s'orientaient doucement pour percevoir les bruits alentours. Les quatre silhouettes approchèrent. S'hilaan huma, les yeux fixés devant lui, dans la pénombre. Deux Tchaë...un Tydale...un Nelda... Il reconnaissait les odeurs. Chaussés avec des bottes à bouts ferrés...Il reconnaissait les bruits. Et... sa tête tourna légèrement : ces gus là avaient soit des armes, soit des excroissances bizarres. Le temps de la réflexion et ils étaient autour de lui, le dominant dans sa position accroupie. ***


Marrant ça, j'ai pas souvent l'habitude de c't'angle de vision. pensa à nouveau bêtement S'hilaan.

*** Un éclair blanc passa devant ses yeux comme une semelle lui percutait la figure. La douleur vint ensuite, comme une vague. S'hilaan vacilla sur ses appuis avec un glapissement surpris.
***

Allez dugland! On va pas y passer la nuit, tu nous files le tout avant qu'on t'allonge...

*** Un nouveau coup parti, donné vraisemblablement par un gourdin. Il atteignit l'épaule de S'hilaan, au jugé. Le Nelda avait à présent parfaitement conscience du danger et pourtant il ne réagissait pas comme immobilisé par un état de fatigue extrême, presque apaisé. Une grosse flemme...
***

Mais il est sourdingue ou quoi...

*** Un nouveau coup lui fit hocher la tête selon un mouvement étrange. Ses oreilles se mirent à bourdonner, un drôle de goût dans la bouche... ***


P'tain, fait mal...

*** Puis une autre sensation, plus crue...plus mordante...Une lame posée sur sa fourrure...appuyée légèrement mais avec une dérangeante insistance. Une haleine âcre passa le brouillard de ses sens engourdis par la douleur. L'odeur d'un Nelda... ***


J'vais t'saigner bâtard...

*** Une image étrange s'imposa à l'esprit de S'hilaan : l'image du Haut-Rêvant tant magnifiée, majestueux dans les volutes de fumée des herbes, les yeux brillants parsemés de rêves, de poussière d'étoile. Puis le noble être se fendit d'un rictus mauvais dévoilant des chicots pourris. Sa fourrure fournie se fit pouilleuse. Devant cette hallucination horrifique, S'hilaan poussa un couinement de chiot apeuré, ce qui renforca l'hilarité de ses agresseurs. ***


Alors ptite raclure on a les foies. Quand j't'aurais coupé les...

*** Le Nelda au couteau ne put finir sa phrase. Un craquement se fit entendre, un cri et il valdingua dans les airs. S'hilaan l'avait saisit au poignet et dans une torsion violente l'avait brisé. Puis il s'était redressé d'un bond en sautant sur son frère de race. Ce dernier fit un bruit mou en atterrissant sur le sol poussiéreux. Surpris, ses camarades restèrent figés un instant avant de se ruer sur S'hilaan, gourdins levés. Le Négociant se redressa tout en se retourant pour faire face à ses adversaires, encore que toute stratégie avait disparu de son esprit. Seulement une douleur violente, au coeur, au corps.

Dans un rugissement de rage, il fonca sur la silhouette la plus proche, la percutant violemment. Le Tchaë fut projeté au sol. Saisissant au hasard une poignée de tissu, S'hilaan le ramassa et l'envoya contre un mur tout proche. Il allait poursuivre son acharnement quand un violent coup à la nuque fit jaillir des étincelles blanches devant ses yeux, éclaircissant la pénombre. Meuglant de douleur, presque à l'aveugle, il se retourna les crocs à découvert pour massacrer son nouvel adversaire. Sa taille et sa carrure était une surprise pour les détrousseurs qui avaient pensé s'en prendre à un clochard affaibli, cuvant son alcool. Son poing fendit l'air, percutant une masse molle qui devait être un estomac. Son deuxième poing frappa une arête qui devait être nasale au son qu'elle produisit en se brisant. Un troisième coup allait partir quand les jambes lui manquèrent. Il tomba à genoux, sa main gauche se portant à sa cuisse. Au travers de son pantalon de toile grossière, la fourrure était poissée de sang. Et, comme si son corps se réveillait brutalement, des douleurs similaires se rappelèrent à son bon souvenir en divers endroit. ***


Où il est cet enfoiré!? hurla S'hilaan en se remettant péniblement debout. Allez viens, que j't'arrache les tripes, pourri, enfant de putain!

*** Les cris de rage du Négociant blessé résonnaient dans les rues, mêlés d'aboiement rauques, rendant le tout presque inaudible. Il vit vaguement une forme sur sa droite et étendit le bras. Ses doigts ne firent qu'effleurer les vêtements de son dernier adversaire. Il tenta de tourner sur lui-même mais l'autre était plus rapide et une brûlure lui cingla le flanc gauche. S'hilaan tituba en avant sous la douleur. Quelque chose sauta sur son large dos, l'aggripant violemment. L'autre avait l'air également bien énervé. Le Nelda se mit à tourner sur lui-même, à ruer pour déséquilibrer son adversaire. Rien à faire, il s'accrochait. La lutte était étonnement silencieuse, traversée ça et là de respirations sifflantes, de cris brefs, de piétinements hasardeux. Etrange et violent ballet, masqué par la poussière, où les danseurs ne sentaient plus rien sinon leur haine débordante. Le final se précisa lorsque le bandit Tydale trouva un appui suffisamment sûr, s'aggripant à la crinière de S'hilaan, lui renversant la tête en arrière. De l'autre main le voleur brandit son couteau, visant la gorge offerte de S'hilaan.

Fut-ce un ultmie réflexe guerrier? Apeuré? Lui-même ne le sut jamais. Le Nelda dans un effort monstrueux, au vu de son état, réussit à détendre tous ses muscles puis à les retendre en se mettant en boule. La secousse fit lâcher prise au Tydale armé et l'élan du mouvement le fit passer par-dessus la tête de S'hilaan, atterrissant juste devant lui. ***


*** Le pied botté du Négociant parti avec toute la puissance dont il était capable, percutant la masse de son aggresseur. Celui-ci fut déplacé de quelques mètres dans un hurlement strident. Cette fois S'hilaan assura une solide prise et releva l'autre à la hauteur de son visage. Découvrant les crocs, il lanca violemment sa tête en avant, assenant trois coups de tête successifs avant de lâcher prise.
***

*** Il ne prit pas le temps de considérer la situation. Il s'enfuit dans la première ruelle, à toutes jambes, percutant tonneaux, passants, étals. Il ne courut pas longtemps eût égard à ses blessures. Moitié boitant, moitié trainant il finit sa course sous un porche sous lequel il s'écroula poursuivit par un cauchement ricanant. Il préféra sombrer dans l'inconscience plutôt que d'affronter le fantôme de son rêve enfuit.

***


 
S'hilaan Tos'hur

Le Luang 29 Otalir 1507 à 20h56

 
[...]

*** C'est la lumière du soleil levant qui réveilla les sens de S'hilaan Tos'hur. Puis la douleur irrigua ses canaux nerveux. Il n'arrivait pas, sous le coup de l'étourdissement, à distinguer où il avait réellement mal. Le mal semblait vouloir chanter son arrogante mélopée au travers de tout son être. Comme il essaya de bouger, la douleur s'accentua, en un accord des plus pervers. Il retomba inconscient.
***

[...]

*** Par les sables qu'il avait chaud! C'en était insupportable! Il lui semblait dégouliner littéralement et dans son intégralité. Oui, il allait se liquéfier et être absorbé par le sable et la poussière.

Sable, vent et poussière... Dommage... S'il avait su... Tiens son père... Mais non, impossible de marchander plus avant, il risquait de faire un accroc... Sang et vitriol qu'il faisait chaud...

Les passants ne réagissaient pas beaucoup autour de lui. Tout au plus présageait il le pire pour cet ivrogne s'il restait à délirer en plein soleil. Mais il avait l'air bien assez grand pour se bouger tout seul...
***

[...]

*** C'est comme sa tête heurtait le sol une énième fois que S'hilaan réussit à déchirer les limbes de son délire. Il fallait qu'il bouge, qu'il regagne au moins l'ombre s'il ne voulait pas crever d'insolation. Une crispation légère du bras droit...supportable... Il essaya de relever la tête. Un choc blanc et amer... Trop dur...

Mais si chaud...un épais mal de crâne lui cognait aux tempes, étrangement distinct parmi le concert de souffrance qui ne cessait de lui jouer son requiem...

Il se dit qu'il feula à peine, serrant les dents. Il se dit qu'il parcouru une centaine de mètre. Il se dit qu'il mourrait sur place.

Mais il hurla à pleine gorge, longtemps, rassemblant une troupe de badauds autour de lui. Il n'avanca que d'un petit mètre avant de s'écrouler. Il ne mourru pas. Sa tête réussit à gagner un providentiel coin d'ombre bienfaisante. Le noir se refit.

Mais déjà un confrère lui déposait avec précaution un linge mouillé sur le front, constatant les dégats. ***



 
S'hilaan Tos'hur

Le Merakih 31 Otalir 1507 à 19h21

 
[...]

*** De l'agitation... un peu partout... ***


*** Moins chaud... ***


*** La douleur arrive pas vagues puis reflue dans un rythme presque régulier... ***


*** Bizarre... ***


[...]

*** Un étrange convoi prit le virage dans la ruelle menant à l'atelier de Cleya Joranum. Une petite dizaine de badauds entouraient ou tiraient une charrette à bras de fortune sur laquelle était affalé un Nelda à l'impressionante carrure. Le transport n'était pas des plus aisés, plusieurs personnes tentaient de maintenir le corps allongé tout en évitant les brusques soubresauts le parcourant lorsqu'une secousse ou un faux mouvement appuyait sur ses blessures. En brinquebalant, la charrette s'arrêta devant la porte de l'antre capharnaümesque de Chambellan du Vitrail. ***


*** Un Tydale a l'air en permanence étonné frappa. Lorsque la porte s'ouvrit il se lanca dans une explication des plus précipitées. ***


Oui, alors euh, bonjour!
On vous a ramené le gars là allongé derrière nous, on l'a trouvé sous un porche, vers les quartiers Ouest, il avait pas l'air en forme, remarquez il se porte guère mieux maintenant,alors en fait, euh, c'est parce qu'il a prononcé votre nom qu'on s'est dit que c'était la meilleure chose à faire, de vous l'apporter je veux dire, je sais pas si vous pourrez y faire grand chose, bon, euh, à priori c'est pas trop grave mais ça saigne un peu, en fait, il a l'air plus dans les vappes qu'autre chose, bon mais ça doit pas être très agréable non plus, je suis bien d'accord, bref, euh, alors voilà, on vous l'a amené, vous pensez que vous allez pouvoir faire quelque chose, cela dit sans vous offenser m'dame, c'est juste qu'on sait pas trop quoi en faire sinon et puis il est lourd, et c'est pas de tout repos de la ballader, il se débat l'animal, il a cogné mon cousin, le pauvre a du s'asseoir un moment, enfin c'est pas que je veux vous ennuyer...


*** Le Tydale s'arrête un instant comme décontenancé par son propre débit verbal. Puis il désigne la charrette, invitant Cleya à s'approcher, pendant que les ambulanciers improvisés s'épongent le front en restant à quelques distances... ***


 
Cleya Joranum

Le Julung 1 Nohanur 1507 à 18h44

 
*** La tydale regarda le tydale avec un air aussi étonné que lui. ***


Eh bien je ne vous le fais pas dire, vouloir m'ennuyer ne serait pas une bonne idée, mais alors pas du tout.
Mais ce n'est aucunement le cas.


*** Elle se dirigea vers l'ambulance de fortune. Petit temps de latence. Qui était-ce ? Le regarder dans le bon sens serait sûrement une bonne idée. Oui c'était mieux, c'était S'hilaan. ***


Vous avez bien fait de venir me voire -et en ayant ajouté la parole vous avez fait montre d'une subtilité certaine.

*** Sans quitter le Nelda évanoui des yeux, elle s'adressa aux sauveteurs du Marchand. ***


Pourriez vous l'emmener dans mon atelier?

*** Sans se précipiter, ils le portèrent jusque sur la table centrale de l'échoppe puis ressortirent mi par politesse, mi par panique. Cleya reteint le tydale haut débit par la manche. ***


Je vous remercie et je pense que S'hilaan le ferait aussi s'il le pouvait et ne vous formalisez pas, il a tout de même vraiment l'air d'être dans l'incapacité de le faire.

*** Elle renifla. ***


Et pour votre cousin...estimez vous heureux qu'il ne se soit assis qu'un moment, il aurait pu le faire pour toujours -même si la position allongée se prête plus à ce genre de repos.
Enfin merci à vous -et aux autres bien sur, vous leur transmettrez..


*** Le tydale ne se fit pas prier et déguerpi, entraînant avec lui le reste de la troupe. Cleya ferma la porte et, après avoir découpé au ciseau le haut du Nelda, elle pris un linge mouillé dans le seau d'eau qui traînait près de la cheminée. Elle le posa sur le visage de S'hilaan et entreprit de nettoyer ses plaies. ***


Eh bien, vous voilà dans un bien sale état -et pour cela, le propre vaut toujours mieux.
Que s'est il passé? Avez vous fait ça tout seul?
Ce n'est pas une bonne idée vous savez.
Et puis ce doit être douloureux.


 
S'hilaan Tos'hur

Le Vayang 2 Nohanur 1507 à 22h01

 
...et puis ce doit être douloureux.

*** Une atmosphère apaisante, plus calme. Une odeur familière. Un soupir calme souleva la poitrine du Nelda, avant de crisper son visage sous la douleur des multiples tiraillements de ses plaies et contusions. ***


Mmmff... sûr c'est douloureux...

*** Les paupières tuméfiées tentèrent de s'ouvrir lentement, quelques battements de paupières difficiles...un visage connu... ***


M'dame Cleya...Oh...Oh ba j'pige pu rien là...

*** La tête du Nelda s'était soulevé sous l'effort. Elle retomba avec un choc sourd sur la table, sans sembler perturber plus que ça S'hilaan qui ne faisait plus vraiment la différence entre une douleur et une autre. Il fixa ses pensées sur différentes sensations humides lui parcourant le corps. Nouvel effort : Cleya semblait tenir un linge. Une vague de soulagement envahit S'hilaan, le surprenant presque par son intensité. Une tension qu'il ne soupçonnait pas quitta ses muscles. Nouveau soupir. Bien qu'il n'ait pas entendu les questions du Chambellan, il se mit à parler, lentement, d'une voix presque chuchotée tant elle est basse. ***


Je sais pas... J'étais assis. Faut dire... je me souviens plus. J'étais peinard...enfin pas trop...

*** Un silence. ***


Vous savez, ce que vous m'avez dit au sujet du commerce extérieur... Bin ça m'a décidé drôlement... J'ai eu l'impression de fâcher un truc à l'intérieur de moi. Et euh... de me faire poursuivre par un truc... Ptêt ça qu'on appelle les remords ou chais pas... Et ces gars là ont ramenés leur fraise...pour m'chercher je sais pu quoi. 'me souviens plus trop... Juste que j'ai cogné, que j'me suis fait cogné. Ça avait besoin de sortir. Plus que pour l'principe, fallait que ça sorte... Alors j'ai cogné, y'en a un qu'avait un couteau y semble...

*** Nouveau soupir. ***


Est-ce que ça vaut l'coup d'en dire encore? Y'm semble que j'les ai bien abîmés. On va dire 50-50...rude négociation pour sûr...

*** S'hilaan eut un rire rauque, proche de l'aboiement. Puis une quinte de toux le secoua. Quand il s'apaisa, il s'était endormi.

C'est l'insant que choisi une forme vaguement carrée, de la taille d'un pamplemousse, pour signaler sa présence. ***


dit :
Hmmmm. Ne vous en faites pas. Si tant est que vous puissiez vous en faire. Ce gros lourdaud a pris un petit coup derrière les oreilles et pas nécessairement ceux que l'on pense. Il fait un deuil je pense, peut-être celui d'un rêve perdu, pourtant approché. Une fuite...peut-être? Qu'importe, il fera son chemin. J'en termine ainsi mon soliloque, ne vous disant que quelques banalités que vous auriez bien devinées seule.


*** Sur un clignement de paupière très poli, le Mou disparu comme il était venu. ***


 
Cleya Joranum

Le Luang 5 Nohanur 1507 à 07h53

 
*** Cleya regarda le pamplemousse, l’écouta puis l’observa disparaître d’un œil critique. ***


Décidément, tous ces petits êtres ont des problèmes de cohérences en plus de leur tares physiques... et esthétiques.

*** Elle termina dé panser les plaies du Nelda et entreprit de lui faire quelques bandages. ***


Renoncer. Quelle sottise. Et sauter ne sert à rien, sauf quand il s'agit de danser. On ne renonce pas, jamais.

*** Elle secoua la tête de gauche à droite. ***


Jamais vu quelqu’un courir assez vite pour distancer les Remords. Des coureurs hors paire, pour sur. Une équipe atemporelle redoutable…
Mais quand on cavale sur un rêve pour le coup, ils peuvent toujours s’accrocher -même aux poignets- pour vous mordiller les orteils. Alors pourquoi vouloir descendre de monture...


*** Elle termina de passer la dernière fine bande de linge autour du bras de S’hilaan. Elle le couvrit d’une couverture épaisse et aux odeurs de bois. ***


Oui, belle négociation, il n’était pas dit qu’il vous laisse la Vie à si petit prix…. Quelques égratignures…oui c’est peu cher payé.

*** La voix de la tydale tirait légèrement vers les suraigus. Elle ne fit pas la différence entre ce à quoi elle avait pensé et ce qui pouvait être sensé. Mais qu’importait puisqu’elle était seule. ***


Hors de question -et hors de réponse tout comme- que vous perdiez la course. Non seulement vous rester dedans, mais vous allez la gagner.

*** Une petite boule soupira dans la poche intérieure de la cape de la Chambellan. ***


dit :
Et après tu t’étonnes que personne ne te comprenne…


*** Coup de coude.

La tydale laissa le nelda profiter d’un repos salvateur et mérité. Elle n’en avait pas besoin, comme toujours. Qui plus est, un petit tour dans les quartiers Ouest s’imposait. ***


 
S'hilaan Tos'hur

Le Luang 5 Nohanur 1507 à 21h34

 
*** Et une nouvelle fois S'hilaan ouvrit les yeux. L'habitude aidant, il le fit avec précaution s'attendant à être assailli par des douleurs et nausées diverses.

Certes, ce fut plus ou moins le cas. Mais rien à voir avec les vagues douloureuses qui l'avaient fait replonger dans des états comateux. Au moins les élancements actuels étaient supportables.

Les deux yeux s'ouvrirent.

La lumière orangée de l'atelier lui laissa deviner le fatras d'outils et de matériaux, d'objets mis au rebus et de créations originales, coutumiers de l'antre de Cleya Joranum. Il tâta prudemment ses bandages. Quoique leur contact fut étrange il ressentait cette sensation rassérénante de la propreté, d'une sureté implicite. Au moins il ne collait plus, ni à cause de la sueur, ni à cause du sang.

Avec un gémissement S'hilaan se redressa, restant un instant immobile, le temps qu'un tournis brusque lui passe. Avec un grognement le Nelda s'ébroua, les perles de bois tressées dans sa crinière cliquetèrent doucement. Il se risqua à poser les pieds sur le sol. La pièce bascula un instant puis se stabilisa...quoique un peu floue.

S'hilaan gagna la porte. Il faisait nuit, mais le ciel commençait à se parer des couleurs annoncant l'aube. Combien de temps avait-il dormi? Il faisait nuit quand ça avait commencé à se compliquer, il faisait nuit quand ça s'arrangeait...

Le Nelda préféra ne pas donner cours aux rêveries qui aurait pu s'ensuivre. Il retourna dans l'atelier et se dirigea vers sa paillasse dans un coin. Il tâta d'une patte ses affaires, ses outils. Il soupira. Il attendrait Cleya ici, en lisant une de ces recettes d'alchimie auxquelles il ne comprenait rien.

Un rayon de soleil traversa une vitre, jouant avec les particules de poussière en un faisceau blanc. S'hilaan s'était endormi à nouveau. ***


 
Cleya Joranum

Le Julung 8 Nohanur 1507 à 09h16

 
*** La porte de l’atelier s’ouvrit et c’est une Cleya toute décontenancée qui entra. Et pour cause, elle avait arpenté le quartier ouest en long en large en travers et sûrement dans d’autres directions encore, sans trouver les agresseurs du nelda. L’idée n’était pas venue à la tydale que non seulement il n’était pas aisé de trouver quelques personnes dans un quartier en comptant plusieurs milliers, mais qu’en plus des gens avec une conscience si noire devaient la cacher dans des recoins plus noirs encore.

C’est donc mi étonnée mi grommelante qu’elle arriva dans son atelier pour y trouver un S’hilaan dormant allègrement. Elle retira sa cape, la posa en une masse informe sur la table et sortit un papier de sa poche. Car à défaut d’avoir trouver les filous recherchés, Cleya était tombée –au sens propre bien sur puisqu’elle lui était rentrée dedans- sur une vielle amie tchaë habitant justement le quartier ouest. ***


-Oh, comment vas-tu ?

-Ah, très bien, très bien.

-Alors comme ça on est Chambellan ?

-Ah bon, toi aussi ?

-Non, pas que je sache, je parlais de toi.

-Tu es gentille, mais je suis seule. Et toi ?

-Y’a pas d’arrêtes, tout va pour le mieux dans la meilleure des boîtes.


*** Dame Gamkin habitait un magnifique carton, dans la rue des poissonniers. Non pas qu’elle manqua d’argent, elle en avait à revendre. Mais elle était bien consciente que cette habitation était la seule qui lui offrait un vrai refuge face aux bébés S’sarkh qui avaient élus domicile dans son ancien appartement.

La pauvre était complètement folle. Folle mais heureuse entre son carton et les poissons. Et elle cherchait à se débarrasser de son ancien logement. Après une discussion irréelle entre deux degrés et genres de folies différentes, Cleya n’avait pas pu refuser –et n’en avait pas vu l’intérêt de toute façon- et se retrouvait avec l’acte de propriété.

Arrivée chez elle donc, et une fois qu’elle eut finie de maugréer dans une barbe dont la nature l’avait privé, elle posa l’acte près de la couche du nelda accompagnée d’une petite note. ***


Reposez vous le temps qu’il faudra.
Une amie m’a légué -sans être pour autant décédée- ceci.
Je ne saurai -même en cherchant bien- qu’en faire mais je connais l’endroit -sans aller jusqu'à parler de discussion sérieuse avec lui- , c’est un ancien atelier d’artiste.
Au niveau de la rue, très éclairé, très haut de plafond.

A vous de voir.

Je suis au Souk.

Cleya.


*** Et la Chambellan sortit faire son tour journalier dans le Souk, laissant dans l’atelier ensoleillé, un nelda exténué. ***



 
S'hilaan Tos'hur

Le Dhiwara 11 Nohanur 1507 à 18h59

 
*** Et voilà qu'il s'était encore rendormi...
***

Sacré nom d'une vente au sable! 'core train d'pioncer... d'viens une vraie mauviette moi...

*** En s'ébrouant, il se remit sur ses pieds. Avec prudence il se tâta de ci, de là. Douleur, oui, mais moins présente. Et puis il n'avait plus envie de recracher ses boyaux.

Puis il aperçut le petit mot sur la table. Le saisissant, il le rapprocha de son visage en plissant le museau. Il avait pas encore les yeux bien en face des trous. Puis il laissa sa main retomber, subitement rêveur...quelques minutes passèrent. Puis, dans un grognement, il saisit sa besace et sortit de l'atelier.

Une demi-heure plus tard il ressortait en baissant la tête d'une échoppe d'herboriste. L'air juste content, il tenait une longue pipe au bois poli et une trousse de cuir, aux senteurs d'herbes à fumer. Il se l'était dit, c'était fait. Il parait que les Hauts Rêvants fument. Eh bin voilà... et puis il avait toujours eu cette envie...

Allongeant le pas, le Nelda se mit à la recherche de Cleya. Il avait l'esprit étrangement clair, il se sentait...bien...le soleil ne tapait pas encore trop dur. Sur une petite place, croisement de couleurs, de bruits et d'odeurs multiples, il s'arrêta, croyant deviner une petite forme penché sur un étal. Très près. Nul doute que ce devait être la petite Tydale. Elle semblait en pleine étude d'un produit, à moins qu'elle ne chercha quelque chose dans une poche situé vers ses pieds, ou alors...

S'hilaan allait la rejoindre mais, sans vraiment comprendre pourquoi, se ravisa et s'appuya contre un mur. Il bourra sa pipe et l'alluma. Fumant tranquillement, il observait Cleya, se laissant bercer par un sensation tranquille et apaisante. Puis les odeurs, les sons, la vue, tout se mélangea en une symbiose. S'hilaan considéra un instant cet univers où il avait grandi, où il travaillait. Où il travaillerait. Et cela le rassura. Il tira une nouvelle bouffée en regardant son chambellan discuter un prix, avec un geste sautillant de la main. Il repensa au petit mot. Il souffla sa fumée en un long trait nuageux. ***


Chié merde, qu'on est bien!





 
Cleya Joranum

Le Merakih 14 Nohanur 1507 à 23h18

 
*** Les voix s’élevaient de l’échoppe à la devanture débordante de broderies et autres pans de tissu. A les entendre, on aurait cru à un duel entre un déficitaire et son huissier. ***


-Allez à d’autres ! Puisque que venir à moi ne vous servirait à rien, il n’y aurait qu’un autres pour croire à votre entourloupe.

-Mais puisque je vous dis que ce que je porte n’est pas à vendre !


*** En s’approchant, on aurait pu voir la Chambellan tenant par l’écharpe un commerçant dont les affaires devaient marcher –voir courir- à la vue de la bedaine saillante qui pliait sa tenue. La tydale regardait le marchand avec l’œil de celle à qui on ne la fait pas. Elle semblait bien décidée à devenir l’acquéreuse de l’écharpe de notre homme. Pour sur, sa manière de nier le fait que son vêtement était à vendre ne pouvait être qu’une technique de vente tortueuse, mais cela ne prendrait pas, en tout cas pas sur elle. Voila où en était Cleya. ***


-Bon écoutez, je vous la laisse à 10 Sardoines, mais de grâce, relâchez prise !

*** Elle marqua une pause et hésita un instant avant de relâcher doucement le marchand. Sans mot dire, elle sortit les pierres de l’intérieur de sa cape et les posa dans la main du commerçant. Elle avait gagné, lui pas. Elle avait vaincu, et lui endossait le manteau rapiécé de la défaite. Elle avait une nouvelle écharpe, et il avait vu sa manœuvre commerciale échouer lamentablement. On ne décourageait pas Cleya avec des prétextes aussi mauvais que ceux de l’acabit du « mes vêtements ne sont pas à vendre ».

Elle enroula l’étoffe autour de son coup et s’en retourna, la tête haute. Sa pause lui permit pour une fois de voir où elle allait et elle ne mit pas longtemps avant de remarquer la présence de S’hilaan qui fumait, adossé à un mur non loin. ***


Ah ! Vous ici.

*** Elle ajouta presque pour elle-même. ***


Puisque vous êtes bien qui je pense et que ce lieu ne saurait être autre part.

*** Elle arriva à hauteur du nelda. ***


Alors ? Bien dormi ?




 
S'hilaan Tos'hur

Le Vayang 16 Nohanur 1507 à 20h18

 
*** Le Nelda hocha la tête à la question de Cleya. Tirant une dernière bouffée de sa pipe, il laissa un fin voile du fumée s'élever dans les airs avant de considérer la Tydale. ***


Une bien belle écharpe 'vihia Cleya, pour sûr.

*** Avec délicatesse, S'hilaan tapota sa pipe contre le mur pour en vider le fourneau de ses cendres. Puis il enveloppa l'objet dans un morceau de tissu avant de le remettre dans son sac. Sa patte farfouilla un instant dans sa besace. ***


J'veux pas vous déranger plus que ça dans vot' pti tour mais j'ai lu vot' bafouille...et...

*** Le Nelda cessa sa recherche et regarda Cleya avec l'air du gamin qui a oublié ses affaires pour la classe. ***


Bin ça... vlà t'y pas que j'lai oublié... Oh bin...

'fin je... j'crois m'souvenir de quoi qu'ça causait...

*** Malgré ses efforts pour paraître détaché, S'hilaan ne pouvait faire disparaitre de ses prunelles, souvent si atones, une lueur d'excitation juvénile.
***

ça causait d'un atelier, j'crois bien. Ouais. Et euh... Bin...

*** Il s'en fallut de peu pour qu'il ne se tordit les mains comme le dernier des timides. Mais il reprit conscience qu'il était un Nelda dans la force de l'âge et que les trucs de môme ça allait bien cinq minutes. ***


Je suis intéressé Avihia. Mais...je ne sais pas où c'est, et faudrait que je vois pour pouvoir me rendre compte...Voyez c'que j'veux dire...

*** S'hilaan n'était pas très au fait des notions de politesse. Mais il avait une très désagréable sensation, celle de ne pas dire ce qu'il faut comme il faut. Il gronda doucement pour éloigner ces pensées parasites et regarda la Tydale : ***


'pourriez me montrer oùqu'c'est?


 
Cleya Joranum

Le Dhiwara 18 Nohanur 1507 à 13h17

 
*** Cleya fit tourner l’écharpe entre ses doigts. ***


Une bien belle écharpe oui…. Le vendeur était plus coriace que bon nombre d’entrecôtes.
Habile le fourbe .

Mais il a finit par céder –car si il avait cédé en commençant l’intérêt aurait grandement chuté, et ce serait fait mal.


*** Le nelda bafouilla des phrases qui, passant un mot dehors, semblaient hésiter à sortir de la bouche du marchand pour plonger vers les oreilles de la Chambellan. Mais tant bien que mal, S’hilaan délivra son information. ***


Oui, si fait, un atelier.
Enfin, pour l’instant un capharnaüm sans nom –et il en mériterait pourtant bien un- si vous voulez tout savoir.
Dame Gamkin n’est pas quelqu’un de soigneux.


*** Le regard tourné vers sa mémoire, elle opina du chef d’un air attendri. Elle revint à S’hilaan. ***


Mais vous avez raison, le meilleur moyen de juger –à part en rentrant au Poinçon- est encore de vous y rendre.
Je vous mène.

*** L’information était délivrée, le cerveau envoya ses ordres, le pied de la tydale partit en avant, son corps suivit, elle rentra dans S’hilaan. L’étape de pivotage pour se retourner avait été oubliée en route. Sans prendre la peine de s’excuser -non pas par impolitesse mais bien par ce que cela ne faisait pas sens pour Cleya- elle réitéra l’enchaînement dans l’ordre en maugréant et se mit en marche dans les rues peuplées du Souk.

Après un trajet tortueux, Cleya s’arrêta nette après avoir tourné un coin de rue. ***


Ahhh, voici la rue en question –puisqu’en guise de réponse nous trouvons sa place.


*** Les deux marcheurs se trouvaient au début de la rue des poissonniers. Cette rue aurait pu être traité d’usurpatrice tant les poissonniers étaient rares.

Cleya reprit sa marche à petit pas rapides pour s’arrêter brutalement à nouveau devant une porte massive en bois sombre. ***


Nous y voici.


 
S'hilaan Tos'hur

Le Dhiwara 18 Nohanur 1507 à 22h07

 
*** Le Nelda considéra un instant la porte. Il posa sa patte dessus, le bruit étouffé, en attestant l'épaisseur. Un huis massif et simple, voici qui lui convenait complètement. ***




*** Un oeil posé sur Cleya. Elle semblait fort attirée par une fissure dans le mur blanchi à la chaux. S'hilaan considéra la poignée et appuya dessus. La porte s'ouvrit en grinçant.

L'intérieur était sombre, eut égard à la saleté recouvrant le verre des carreaux de fenêtres. Cependant, on pouvait aisément deviner un désordre dépassant les rêves les plus étranges. Même l'atelier de Cleya faisait figure d'archétype de l'ordre à côté de l'intérieur se présentant aux yeux du Nelda. Pêle mêle on pouvait distinguer des ustensiles de cuisine, de jardinage rouillés ou non. Des meubles allant de l'armoire au tabouret, voire au pliant, le tout en une dizaine d'exemplaires, de répartition aléatoire. Passons sur les monceaux de parchemin, en tout genre et aussi...les provisions pourries, les mouches et l'odeur de charogne sautant à la gorge du plus endurci des plus endurcis Baillis du Poinçon. Le robuste S'hilaan, peut enclin à faire le difficile ne put s'empêcher de reculer d'un pas sous le coup de fouet odorifère.

Un pied dans la rue, un pied dans l'antre, il observait plissant les yeux, les oreilles plaquées en arrière sur le crâne.

Le plafond était haut. Certes. La pièce, bien que le sens des proportions fut quelque peu altéré, semblait de bonne taille. Et une forme plus sombre dans le mur opposé à l'entrée laissait deviner une autre porte conduisant vers une autre pièce.
***

Restez là m'dame Cleya, je vais voir c'qui y a au fond.

*** Le Nelda prit une inspiration. Et fonça. Il se mit à courir balayant sur son passage les nombreux obstacles. Une substance visqueuse lui éclaboussa la jambe. On verrait ça plus tard. Brisant, écartant les objets divers S'hilaan parvint à la porte. Celle-ci refusa de s'ouvrir. D'un coup d'épaule le Marchand put prendre conscience du fait que, en premier lieu, la porte n'était pas solide au vu de la brèche qu'il venait de creuser dans le bois et, en second lieu, elle était complètement bloquée par ce qui se trouvait derrière. De ce qu'il put apercevoir au travers des dégâts qu'il avait provoqué : la pièce, beaucoup plus petite, était dans le même état d'encombrement que la pièce principale.

S'hilaan ressortit tant bien que mal du taudis.
Cleya avait avancé, semblait-il, dans l'étude de la lézarde.
Aspirant un peu d'air frais, le Nelda s'accroupi près de son Chambellan.
***

Ouais. ça m'convient. C'est l'bordel mais ça f'ra l'affaire, j'pourrais aménager l'boxon comme j'veux, la taille est bonne et c'est tout c'qui m'faut.

J'prends 'vihia Cleya.

Combien qu'elle en veut vot' copine?


 
Cleya Joranum

Le Matal 20 Nohanur 1507 à 08h15

 
*** Cleya détacha enfin son regard de la fissure murale lorsque le nelda revint de son expédition périlleuse. Elle bloqua un moment, moitié étonnée moitié mécontente. Lors de son observation dans la petite lézarde sans fond, elle avait eu la nette impression à un moment d’être confronté à la finitude syfarienne. Elle secoua la tête afin de faire cesser cette désagréable impression de grincement de porte dans ses dents. ***


Oui, le bordel, c’est peu de le dire.
Je ne savais pas cette chère Gamkin si désordonnée…


*** Elle secoua la tête d’un air désolé. Non pas que cela la chagrine particulièrement, elle s’en fichait, mais c’était d’usage semblait il. ***


Oh vous prenez mais elle ne demande que ça, et rien d’autre en échange.

Voyez vous cette pauvre tydale n’a plus toute sa tête et….elle est persuadée que ce lieu est habité par les enfants du S’sarkh. Voila pourquoi elle souhaite s’en débarrasser si ardemment.

Enfin….quoi qu’il en soit, si vous prenez… et bien vous avez déjà pris si vous vous -deux fois donc- souvenez où vous avez laissé ce petit papier qui fait acte de propriété.


*** La tydale qui était restée sur le pas de la porte se pencha légèrement en avant afin de pouvoir jeter un regard circulaire dans l’atelier. Une petite vérification tout de même….hum, non aucun bébés terrifiants à l’horizon. On n'était jamais trop prudent. ***



 
S'hilaan Tos'hur

Le Matal 20 Nohanur 1507 à 21h48

 
*** S'hilaan hocha la tête aux paroles de Cleya. ***


J'ai dû le laisser dans votre atelier 'vihia. J'm'en vais le chercher.

*** Le Nelda ne joignit pas le geste à la parole et resta à contempler la poussière sableuse de la ruelle.

Un atelier...pour lui...

Il se retourna et contempla le bazar absolu de la petite maison. Il allait falloir débarrasser tout ça. Et installer deux-trois petites choses. ***


Sable et soufre! C'est...

*** Il regarda Cleya. Une expression indéfinissable ombrait ses traits, mais la lueur dans ses yeux trahissait sa joie.
Il manqua de lancer une grande claque dans le dos de Cleya mais se retint comprenant instinctivement qu'il risquait de la propulser le nez dans le fouillis abyssal. Il s'accroupit à côté de Cleya et ne sachant que faire lui prit gauchement la main. Se sentant soudain la victime d'un ridicule à l'échelle de l'état de son futur atelier, il la lâcha presque aussitôt et se redressa. ***


Ziray 'vihia Cleya, ziray vraiment...
J'veux pas vous enquiquiner plus longtemps. Vous m'verrez bientôt par chez vous d'toute manière, pour mettre deux trois trucs au clair.

*** Un bref coup de vent chaud venu du désert ébouriffa le pelage de S'hilaan. Pour sûr, vente au jasmin, c'était une chouette journée! ***




 
Cleya Joranum

Le Julung 22 Nohanur 1507 à 08h12

 
*** Le nelda lui avait pris la main puis avait avorté son geste presque immédiatement. Peu de gens auraient laissé passé la chose, mais pas Cleya. Beaucoup se seraient contentés de fermer les yeux, mais il ne serait pas dit qu’une Joranum s’endormait aussi facilement. Par contre, la discrétion était de mise.

Elle regarda sa main. A ce stade de son raisonnement, la tydale était certaine que si le nelda s’était ainsi intéressé à son extrémité, c’était qu’il y avait détecté une anomalie quelconque.

Elle rapprocha sa main de son visage et examina d’un air de prévôt en pleine enquête. Raté pour la discrétion. Elle répondit au nelda sans quitter sa main des yeux, qui commençaient à loucher légèrement. ***


De rien S’hilaan, vraiment.

C’est plutôt Dame Gamkin qu’il faudra remercier à l’occasion si vous passez dans la rue du... enfin des poissonniers.


*** Le regard toujours rivé sur sa main, la tydale pivota, comme si continuer à parler à quelqu’un n’impliquait pas forcément pour elle que cette personne doive se trouver en face d’elle. ***


Je vous laisse vous installer alors -même si s'installer dans un métal aussi voyant doit laisser des séquelles..

*** Elle se mit en marche. ***


Passez à l’atelier -en entrez y même- quand vous aurez fini, histoire de ne pas laisser les « trucs » dont vous parlez dans l’obscurité –les pauvres.

*** La Chambellan s’éloigna dans les ruelles du Souk, les yeux toujours bloqués sur sa main. La petite silhouette disparu au coin de la rue. Le seul problème restait de savoir comment Cleya allait pouvoir continuer son chemin sans se perdre si elle ne levait pas les yeux de sa main, mais nous admettrons qu’il est des choses qui n’ont pas toujours besoin d’être éclairées lorsque l’on parle d’un cerveau aussi sombre d’incohérence. ***


 
S'hilaan Tos'hur

Le Dhiwara 25 Nohanur 1507 à 19h38

 
*** S'hilaan, voyant s'éloigner sa Chambellan de manière assez aléatoire, ne put s'empêcher d'éprouver une vague sensation de remords...c'était un peu sa faute. Il aurait dû lui courir après, ne serait-ce que pour s'assurer qu'elle empruntait la bonne route...

Hélas, la partie du cerveau du Nelda accaparée par ces pensées étaient en larges minorités à côté de celle stimulée par la perspective de son futur atelier.

Il retroussa la babines, l'air concentré. Pencha la tête de droite et de gauche avec circonspection. Il allait devoir engager un ou deux types pour l'aider à débarasser tout ce fouillis...quoique vu l'état de ses finances personnelles et du bordel incommensurable régnant sur les lieux qu'il projetait d'occuper. Mieux valait tout faire soi-même, ça lui éviterait d'avoir à tirer des oreilles. Et un tiraillement insistant sous ses bandages lui rappelait sournoisement que les prises en mains "franches" lui étaient déconseillées pour un temps. ***

***
Déjà qu'il allait en baver pour vider ce local. ***


Bon quand faut y aller, faut y aller...

*** Et joignant le geste à la parole, S'hilaan bourra sa pipe et se mit à fumer tranquillement, rêveusement, alors même que le soleil d'Amody commencait à répandre une lumière aux teintes légèrement plus nettes et claires, annoncant l'entrée dans l'après-midi. Dans peu de temps ça allait cogner dur, il allait pas falloir s'agiter.

D'un pas tranquille, le Nelda entra dans la pièce principale. Un peu de tri en attendant qu'il fasse moins chaud? Sait-on jamais, il pouvait y avoir quelques petits trésors cachés? Et puis il fallait considérer avec attention les réalités des dimensions de la pièce, si tant est qu'il allait pouvoir distinguer quelque chose avec précision... ***


 
S'hilaan Tos'hur

Le Vayang 30 Nohanur 1507 à 19h48

 
[...]

Burnes du S'sarkh! Foutue saloperie de fiente de Psurlon de mes...

*** La toniturante bordée de jurons s'évanouit dans un fracas assourdissant mêlant tintements de métal, bois brisés et autre sons indistincts.

Un badaud Tchaë qui passait devant la porte ouverte de ce qui fut la demeure de Dame Gamkin eut l'ultime réflexe de se jeter de côté pour éviter de se faire percuter par un tas d'objet hétéroclites projeté avec force depuis l'intérieur. Alors qu'il se relevait avec un juron étouffé, il se dirigea vers l'habitation, prêt à rabrouer l'inconscient qui balancait ses ordures de la sorte. Il s'arrêta sur le seuil.

S'échappant d'un fouillis indescriptible deux bras velus projetait divers ustensiles, identifiables ou non, dans la direction de la porte. Un nouveau pas de côté évita au Tchaë outragé l'écrasement. Comme il allait donner de la voix afin de châtier verbalement l'inconséquent déménageur, il vit émerger du monceau de bazar une immense silhouette qui, au vu de son rythme de marche et de sa respiration, était en proie à une colère, du type de celle où l'on balance tout ce qui se trouve à portée de main. Y compris les Tchaës de passage. Le badaud choisit de s'esquiver définitivement et rapidement comme S'hilaan atteignait la porte, le souffle rauque. Un bon coup de poing dans le mur permis au Nelda de rassembler ses esprits. Il prit une grande inspiration et sortit, s'appuyant contre le mur. Il se mit à se masser le pied. ***


Sacrée foutue saloperie de foutue saloperie. ça fait mal!

*** Il renversa la tête en arrière, l'appuyant au mur.

Sable et vente au rabais, il avait pas fini! Il avait récupéré son papier chez Cleya, les choses étaient en ordre. Mais ce bordel semblait n'avoir pas de fin. Deux jours qu'il s'escrimait à dégager un peu d'espace. Et marcher sur le sol était encore une épreuve. Et maintenant cette foutue enclume ébrechée qui venait de lui tomber sur le pied, heureusement amortie dans sa chute par un amas de vêtement moisi. N'empêche que ça commencait à gonfler. Il retira sa chausse, en marmonnant. Y'avait pas que ses pieds que ça commencait à gonfler.

Sa patte chercha dans la poussière sa besace, c'était l'heure d'une pipe. Un profond gémissement résonna dans sa poitrine quand il réalisa que son sac était resté dans le fatras. Quelque part vers la droite. ***


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