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Le Matal 12 Astawir 1511 à 21h36
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| C'est pas grave d'avoir l'accent. Les étrangers qui font l'effort de parler sont toujours bien vus, ou alors ils visitent une faction de salopards.
Rhona Iandra l'esculape m'a appris à parler nelda. Elle était venue dans une caravane équilibrienne et c'est comme ça que je l'ai connue. A force de parler avec les gens d'ici j'ai dû faire des progrès...
*** Les fameux poissons étaient à portée de main. ***
Poisson. Poisson. Poisson. Poisson ! Poisson. Poisson... Poisson. Tant de mots différents pour dire poisson. Nous sommes si peu nombreux et nous avons six langues, avec le nemen en plus pour parler avec ceux qui habitent près de chez nous.
Heureusement les gens apprennent vite les trois langues de race.
*** Il fallait choisir ce qu'ils allaient manger à la fin ! Hirvane désigna des tourtes au poisson avec des légumes bizarres dedans ! ***
D'où viens-tu et pourquoi avoir fini par choisir S'sarkh, après avoir voyagé de par le monde ? Je ne comprends pas ce choix. J'ai déjà rencontré plusieurs propages...
*** Dont le jeune Vorondil... *** | |
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Le Merakih 13 Astawir 1511 à 17h40
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| *** Moins tu passes par un pilier, mieux c'est. ***
Je te souhaite de ne jamais connaître cette expérience, tu peux rester au Rêve, je pense que ça suffit...
Oui, les Nemens le disent...
Bah.
Tu as une idée de combien de temps se garde la carnine ? Mais tu sais, les Témoins sont toujours les bienvenus à Jypska je crois, donc même si tu rejoignais Tomasin dans sa faction... tu pourrais toujours accéder à cette ville.
J'espère que ce sera plus facile, oui...
*** La carnine...
Comment savoir si elle était trop forte ou pas ?
Je me montrais assez réceptive, visiblement.
Je commençais à être détendue, mais d'une manière qui ne me semblait pas naturelle du tout.
***
Ben...
*** Je me relève et marche un peu, maladroitement. ***
Je me sens pas à l'aise.
*** Demi-tour, vers les coussins.
Je tombe à moitié, me rattrape sans trop de mal.
Je commence à avoir une vision légèrement trouble.
***
Je suis pas bien.
J'ai un peu soif.
*** Je me tourne vers Neira, souriante.
Pas que je sois malade, mais mon corps entrait dans un état qui ne m'était pas coutumier.
D'où l'impression de malaise.
***
***
Celle-qui-enseigna-l'art-du-cache-cache-à-des-Neldas
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Le Vayang 15 Astawir 1511 à 17h17
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| *** Super, des poissons... Encore des poissons, plein de poissons. Tiens, amusant, mais ils n'avaient jamais parlé gout culinaire avec Neira... Oh, c'est cocasse. Surtout dans cette situation. ***
Les gens ne connaissent parfois même plus leur langue maternelle, c'est triste à dire, mais c'est comme ça. Combien de tydale ai-je déjà vu parler avec une accent encore pire que le mien, voir sans aucune notion de grammaire ! Alors on peut tenter de leur réapprendre... Ou changer de langue en espérant tomber sur la bonne, ce qui réussit généralement mieux.
Les tourtes paraissent pas mal, non ?
*** Un regard sur celles-ci. Les rêvants sont plutôt corrects, en terme de commerce, et leurs produits ne patissent qu'extrêmement rarement d'une mauvaise qualité.
Encore une question... Seigneur-Ssarkh. ***
Je viens de Korsyne. Il y a encore quelques mois, j'étais encore un rêvant. Dans les faits. J'ai pas mal voyagé oui, Neira te l'a raconté, je suppose, si tu m'en parles. C'est une rencontre avec un propage qui m'a ouvert les yeux. Comme pas mal de monde, j'étais méfiant envers les témoins... Permets moi d'abord de te retourner la question. Comment as-tu choisi la Dame ?
*** Un long regard, droit dans les yeux du tydale. Ce n'est plus tout à fait le nelda maladroit d'avant qui se tient là. ***
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Le Sukra 16 Astawir 1511 à 01h26
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| Cette désagréable manière qu'avaient tous les témoins de vous curer le fond de la rétine avec un regard fixe, comme si aucun d'eux ne pouvait rester naturel lorsqu'il s'agissait de S'sarkh. Le regard conjugué à la question de Tomasin déplut instinctivement à l'équilibrien. Le souvenir passable de quelques propages rencontrés par le passé refit surface.
*** Passé un bref moment de stupéfaction, il raconta sa vie comme un écolier. ***
J'ai quitté le matriarcat très jeune. On m'a accueilli très simplement dans le village de Fergon, après avoir traîné à droite à gauche. Travailler la terre et le bois, c'est simple, ça nous apprend à vivre avec ce dont on a besoin, en préservant les ressources naturelles, en évaluant le coût de nos habitudes pour l'avenir.
Les gens de là-bas ont foi en l'avenir. Si l'on sait reconnaître qu'on peut blesser la nature, on cherche à la préserver pour les générations futures. La Dame est le symbole de tous ces espoirs, c'est naturel de la prier comme une personne qu'on aime beaucoup.
Choisir la Dame c'est reconnaître la grandeur de son oeuvre, reconnaître sa propre humilité face à l'harmonie naturelle et accepter de faire des efforts pour respecter ce qui était là avant nous.
Si Tomasin souhaitait faire de ce tydale un ami, il faudrait qu'il trouve la corde sensible sur laquelle tirer sans faire sonner le glas de leur relation. S'il ne souhaitait pas spécialement en faire un ami, les choses pouvaient rester en l'état. Cet Hirvane Tuek emporta une tourte avant de tendre négligemment quelques kysoprases au traiteur. | |
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Le Sukra 16 Astawir 1511 à 12h05
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| *** Un sourire apparait sur les lèvres du nelda. ***
Tu as répondu à la question toi-même. Nous ne sommes pas si différent. Je tenais simplement à m'en assurer.
*** Il tape de deux doigts le poignet du tydale, rajoute une seconde tourte, et pose son argent. ***
Les gens de Lerth ont foi en l'avenir aussi. La différence, c'est qu'ils assimilent la Nature à S'sarkh, ou en tout cas la protection de celle-ci par S'sarkh. En aidant S'sarkh, c'est la Poussière qu'on aide. Les générations futures. Et les Rêvants font, à leur manière, de même, leur Quête concerne l'intégralité de la Poussière via un chemin personnel. Nous avons tous notre manière d'aider l'autre. Toi, tu prie la Dame car elle est le... symbole de l'espoir, comme tu le dis toi-même. Je prie S'sarkh car il nous protège. Et les rêvants, s'ils ne prient pas, croient en leur manière dans des piliers qui se doivent de les -nous ?- soutenir. Il n'y a par de... croyances conflictuelles. Toutes ne sont qu'une partie d'un tout. La protection n'a pas de sens si l'avenir est fermé. De même, comment veux-tu assurer un avenir sur des bases faibles ? Ou comment veux-tu cheminer sans un soutien qui souffre pour toi ?
Choisir S'sarkh, c'est reconnaître que celui-ci nous aime, qu'il protège la Poussière dans son intégralité, mais c'est également choisir de l'aider, à notre échelle, face à l'Usurpateur et à la Corruption. J'ai choisi de protéger et de soigner la Poussière, voilà tout. Et pour cela, j'ai choisi de choisir la voie tracée par les témoins, ce quand je me suis rendu compte que je n'étais pas fait pour maintenir les piliers. Je n'ai pas renié mes convictions pour autant.
*** Son sourire s'élargit. ***
La réponse est un peu lapidaire, mais j'espère qu'elle te convient. Sashi, rhon.
*** Il laisse tomber les krysoprases, et prend les tourtes. ***
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Le Sukra 16 Astawir 1511 à 12h12
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| *** Une habitude à prendre.
Mais pourquoi avoir envie de s'échapper ? Ce n'est qu'une fuite en avant.
Perdre ses capacités dans le seul but d'être détendu me semble incohérent.
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Si prochaine fois il y a, j'espère que ce sera moins désagréable...
*** Je remercie Neira pour le verre tendu, et, sans tenir compte de la chaleur, je bois à toute vitesse son contenu.
Mine de rien, j'avais soif.
Ah, oui.
Les deux mâles.
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Bah, ils vont bien finir par arriver.
Je doute qu'ils soient en train de se taper dessus en plein centre de Jypska, ne t'en fais pas.
Bon, moi... je vais me reposer un peu.
*** Ce disant, je pose doucement ma tête sur les jambes de Neira, remue un peu pour me mettre bien, et ferme les yeux.
Pas de sommeil, juste un peu de récupération.
Je reste légèrement consciente de ce qui m'entoure...
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Celle-qui-enseigna-l'art-du-cache-cache-à-des-Neldas
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Le Sukra 16 Astawir 1511 à 16h55
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| *** Le tydale regarda Tomasin avec des écarquillés. ***
Est-ce que tu es en train de me dire que finalement, ce que les témoins recherchent depuis qu'ils existent, depuis le temps où tous ces propages m'ont bassiné avec leur souffrance, leurs conviction agaçantes, c'est de guérir le S'sarkh pour que les effluves cessent sur cette terre ?!
A ce moment Tomasin ne pouvait pas savoir si Hirvane était en colère ou simplement sous le coup d'une révélation. Il semblait prêt à balancer la tourte dans sa figure tout autant que prêt à le prendre dans ses bras pour l'embrasser. Sur l'instant c'était très déstabilisant de faire face à tant d'incertitude.
Il aura fallu attendre quinze ans de ma vie pour que je comprenne enfin, bordel (!) ce que vous cherchez peut-être à réaliser ! Et ci ce n'est pas exactement ça, ne devrait-ce pas justement être ça ?!
*** Il continuait sur son effrayante lancée ! ***
La Dame Grise n'est pas le S'sarkh, Tomasin, il faut reconnaître que ce sont deux choses différentes. Il n'y a aucun moyen de dire si le S'sarkh chercher à protéger quelqu'un, tout comme il n'y a aucun moyen de dire si la Nature a vraiment conscience que nous existons.
Mais tous deux étaient là depuis longtemps. Soigner le S'sarkh pour stopper les effluves, ce serait comme... soigner un vieil animal blessé qui écrase de jeunes arbres dans sa folie !
*** Il ne pouvait pas continuer plus loin sans l'approbation du témoin. ***
Vous les témoins, arrêtez à la fin, de croire que la Dame Grise nous aime, ou que S'sarkh nous protège. Il faut juste les comprendre et les aider tant que c'est l'Equilibre du monde qui est menacé ! Tu n'es pas d'accord avec ça ? | |
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Le Sukra 16 Astawir 1511 à 17h50
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| *** Une seconde d'attente. Et sa tête qui se secoue. ***
Non, non, pas un animal blessé, il n'est pas la cause mais le protecteur. Tu comprends l'effet de notre action, mais pas le moyen. S'sarkh ne produit pas ces effluves. La Corruption n'est pas son fait, il nous en protège... Une seconde... Oui, c'est ça.
*** Il trace un cercle sur le sol. ***
Ceci, c'est S'sarkh. Un mur.
*** Sa botte pointe le milieu. ***
La Poussière est ici.
*** L'extérieur. ***
La Corruption là. Elle attaque la Poussière...
*** Son pied se décale légèrement, brisant la continuité du cercle. ***
Mais S'sarkh nous protège, mais encaisse et souffre pour nous.
*** Il s'accroupit, et referme le cercle. ***
Là, les témoins interviennent. Ils sont là pour combler ce "trou", pour réparer ce mur qu'est S'sarkh en supportant ce qu'il supporte pour nous. Nous souffrons, car, en tant que réparateur, nous encaissons avec lui. Mais nous encaissons à notre échelle, infime comparée à Sa Souffrance. Nous ne soignons pas, nous souffrons avec lui, nous arrêtons ce que lui ne peut plus arrêter. Encore une fois, c'est infime. Parce que, concrètement, nous ne sommes rien.
*** Il se relève et prend une tourte. ***
Quand à la Dame... Regarde le haut de la tourte. Puis l'arrière. Ils n'ont rien en commun, niveau forme. Ils sont une seule et unique partie d'une pièce. Si tu ampute le fond, alors il y aura un nouveau fond, une complémentarité que tu ne peux pas combattre. Et dire qu'ils nous aiment, c'est une évidence. Si tu étais un être doté d'un grand pouvoir, agirais tu par altruisme ? Et si altruisme il y a, il y a amour.
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Un sourire. ***
Bien sûr, ce n'est que ma vision des choses. Car nous sommes libres d'avoir tous notre vision. Nous ne pouvons réellement savoir si cela est bien... Mal... Amour ou non... Quelle importance ? Le tout consiste à protéger, chacun à notre manière, la Poussière et Syfaria, quelle que soit la vision que nous avons de la chose.
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Le Sukra 16 Astawir 1511 à 18h23
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| *** Neira sourit. ***
Tu m'as l'air dubitative ... Je peux comprendre, la carnine n'a pas la même signification pour toi que pour moi. Beaucoup sur Syfaria ne voit cette plante que comme une sorte de drogue. Ce n'est pas ça ... enfin techniquement oui mais le but n'est pas le même. Avec une drogue on recherche l'oubli, avec la carnine nous cherchons la conscience et le chemin vers le Haut-Dôme.
***
Neira se tait pendant que son amie boit. Puis elle change de sujet, ce n'est pas le moment pour ça. Mirwen ne doit pas être très réceptive à son discours.
***
Oh mais je ne m'en fait pas pour une éventuelle bagarre. Je sais qu'ils sauront se tenir pour ça. J'aimerais juste qu'ils s'entendent.
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Pendant ce temps Mirwen c'est installée sur ses genoux pour se reposer. Tout naturellement, Neira commence à caresser doucement la chevelure.
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Enfin, on verra bien. Ce serait bien qu'ils arrivent quand même parce que je commence à avoir faim mine de rien.
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Le Sukra 16 Astawir 1511 à 18h35
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| *** Le tydale était de plus en plus perplexe. ***
Ah non, ce n'est pas possible. Moi je comprends plus rien... Pas plus tard que l'autre jour je discutais avec un témoin qui s'appelait Vorondil, il m'a certifié que les effluves étaient l'expression de la douleur de S'sarkh, comme des gouttes de sang que perdrait son être rongé...
*** Il désigna le cercle que Tomasin avait tracé sur le sol. ***
... mais maintenant je devrais admettre qu'en fait ce n'est pas lui qui est à l'origine des effluves ? Peut-être qu'il souffre mais explique-moi d'abord d'où viennent les effluves... les effluves du S'sarkh, hein...
*** Le tydale attendait une réponse sensée. *** | |
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Le Sukra 16 Astawir 1511 à 18h45
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| *** Un haussement d'épaule, son sourire reste encore et toujours. ***
Il a eu raison. Et j'ai également raison, mais à ma manière.
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Il le regarde. ***
Tu ne comprends toujours pas ? Les témoins n'ont pas une vision unique de S'sarkh. Nous le voyons tous à notre manière. C'est là la seule chose qui importe. Tu donne trop d'importance à une représentation, tu en oublie l'essentiel. L'essentiel, dans l'équilibre, c'est la Dame ? Ou l'Equilibre ? L'essentiel, chez les témoins, c'est la manière de percevoir les effluves, ou aider S'sarkh à supporter la douleur ?
Quand aux effluves... J'aime bien ce que dit Vorondil, des gouttes de sang... Je dois voir comment l'intégrer à ma vision...
*** Il continue une seconde de parler. Son attention, manifestement, n'est plus sur le tydale... ***
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Le Sukra 16 Astawir 1511 à 20h13
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| *** Toujours perplexe. ***
L'essentiel pour tout le monde devrait être de stopper les effluves, point barre. J'irais jusqu'à soigner le S'sarkh pour ça. Si ça doit impliquer de la...
*** Apparemment le témoin ne l'écoutait plus... ***
... Eh ? Tu m'écoutes ? Va pas me dire que vous avez tous les deux raison. Le S'sarkh existe, les effluves existent, le lien entre les deux existe. Il y a plein d'hypothèses à vérifier sur le lien entre les deux, et sûrement la vérité au bout...
*** Il croisa les bras sur son torse, l'air vraiment peiné. ***
...mais je vais commencer à croire que vous vous en foutez pas mal, en fait. Je commence à croire que toi aussi tu souffres pour souffrir, comme beaucoup de propages que j'ai croisé dans ma vie.
Dis moi que c'est pas vrai. | |
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Le Sukra 16 Astawir 1511 à 21h03
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| *** Il retourne les yeux vers lui. Puis ***
Oui, effectivement, combattre les effluves. Mais c'est ce que je t'ai dit. Quelle importance, que S'sarkh nous aime ou non ? L'important, n'est ce pas de combattre les effluves ? Alors pourquoi se poser la question, dire "il n'existe pas de preuves tangibles de son existence et de son amour" ! Ce qui compte, c'est ce que nous... Pensons ? Non ?
***
Son sourire disparait. ***
En revanche, je peux t'assurer que... nous ne souffrons pas pour souffrir. Là, tu te trompes complètement. Celui qui souffre en se mutilant, je le vois personnellement comme souffrant pour lui-même, loin de l'action que nous pronons. Celui qui souffre mille morts en combattant les effluves, celui qui souffre pour soulager le mourant, qui l'accompagne dans ses derniers moments... Ceux là souffrent pour S'sarkh et pour la Poussière. Mais encore une fois, ce n'est que ma vision. Prends un autre témoin, il te dira autre chose, et n'aura pas tort ! Sauf s'il pense que vénérer S'sarkh consiste à chevaucher des braxats ailés, ça c'est du délire... Et encore, peut-être trouvera-t-il une justification rationnelle ! Non, ce qui te pose problème, c'est que tu ne parviens pas à accepter qu'il n'y ait pas qu'une unique Vérité. Elles sont multiples, elles interagissent... C'est complexe. Complexe. Pas manichéen.
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Le sourire remonte doucement. ***
Bon, on les ramène, ces tourtes ?
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Le Dhiwara 17 Astawir 1511 à 00h37
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| Mais moi c'est la vérité que je cherche justement, et le bien et le mal n'ont parfaitement rien à voir avec ça. C'est beau d'avoir des tas de croyances complexes sur S'sarkh ou l'Equilibre, mais le doute persiste pour celui qui réfléchit.
Il faut aller au bout de la démarche.
Tu dis que la vérité est multiple,
je pense que la vérité est unique.
C'est plutôt la recherche de la vérité qui est multiple, n'est-ce pas ce que tu voulais dire finalement ?
Faut faire en sorte que ces recherches tendent quand même vers la Vérité,
et pas vers leur nombril.
Parce qu'une recherche qui ne souhaite pas se remettre en question,
ni se confronter à la vérité,
n'est qu'un dogme de plus...
*** Un soupir. ***
...et dans le genre, j'en ai déjà soupé des croyances sur tout et n'importe quoi, surtout dans les temples d'équilibrium.
*** Ils ne s'entendaient pas. ***
Oui, retournons à la tente. Les filles doivent avoir faim depuis le temps qu'on discute... | |
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Le Dhiwara 17 Astawir 1511 à 20h56
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| Mais que cherches tu avec une Vérité, Hirvane ? Te rassurer ? Te dire que ce que tu fais est ce qui doit être ?
*** Un nouveau haussement d'épaule. ***
J'appelle ça du dogmatisme. La recherche est multiple, soit. Nous sommes d'accord. Mais la Vérité aussi. Qui te dit que nous voyons ce bleu de la même manière ? Nous le voyons chacun à notre manière. Si tu vois un arbre d'un coté, il te semblera beau. De l'autre, une branche cassée te rebuteras. Mais ce sera le même arbre. Et dans les deux cas, tu auras "raison". Tu dis que je ne me remets pas en question en disant qu'il y a DES vérités ? Mais c'est ce que je fais depuis que je suis né ! Et depuis que nous parlons. Je réfléchis encore à la vision de Vorondil, et la confronte à la mienne, n'est ce pas se remettre en question ? Le fait d'avoir quitter l'ordre pour les témoins, n'est ce pas se remettre en question ? Ce que tu me reproches, c'est ce que tu ne peux pas me reprocher.
*** Un soupir. ***
Si tu me connaissais mieux, tu trouverais des centaines de choses à me reprocher. Je vais te l'avouer, des choses que personne n'a envie de savoir. Je compte bien faire en sorte que plus personne n'ait à le faire. Mais ne me reproche pas ce que je ne fais pas. Chercher les Vérités n'est pas aller vers son nombril, c'est au contraire accepter la Vérité de l'autre. Il faudra que tu m'explique comment tu fais ce lien.
*** Il prend les deux tartes en main. En patte, même. ***
Il est étrange de voir à quel point les gens, en parlant avec des témoins, sont rebutés par une fausse réputation. Oui, étrange. On refuse de nous parler, parfois, en croyant que nous... hypnotisons les gens, ou je ne sais quoi... Je n'étais pas mieux avant, note. Mais plus le temps passe, et moins je comprends pourquoi.
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Le Dhiwara 17 Astawir 1511 à 23h47
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| Oh... non non non, tu ne comprends pas du tout ce que je veux dire.
*** ... dit-il en riant un peu. ***
Marchons tranquillement. Tu vas voir, écoute bien.
*** Toujours en riant. ***
L'exemple de l'arbre.
La vérité c'est que l'arbre appartient au réel. Par contre, la beauté de l'arbre est exclue du réel, car la beauté n'a de définition que par nous-même, tandis que l'arbre existera même si nous ne lui donnons pas de définition.
La beauté n'est pas une vérité.
*** Finalement le tydale se montrait moins dur depuis que Tomasin avait exprimé ce qui le tracassait. Il se repassa la main dans les cheveux comme à son habitude.
Superbe.
Un peu gras,
mais superbe. ***
Ce qu'on pense d'un arbre, ou du S'sarkh, ce n'est pas la vérité. Ces choses existent sans nous, sans que nous leur donnions un nom ou une couleur.
Nous ne créons pas la vérité. Toi non plus tu ne le crois pas. Ce que tu appelles nos vérités, c'est un acte de réflexion sur le monde réel. Mais ce n'est toujours pas la vérité.
Klathu dit :Crotte de jarilith, on va jamais bouffer à ce rythme là ! | |
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Le Luang 18 Astawir 1511 à 21h24
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| *** Ecoute attentive, sans un mot. Seulement de petits hochements de tête, toujours souriant. Il ne lui parlera pas avant la fin de l'intervention du tydale. ***
Je ne pense pas tout à fait comme toi, mais je comprends mieux ce que tu veux dire. Il y a de toute évidence une vérité dans ce qui n'est pas directement. La notion de "beau" peut être considérée comme universelle. Non pas dans le sens où tous voient la même chose belle, mais tous comprennent ce concept. La beauté en soit existe donc. Même si celle-ci n'est pas la même pour chacun d'entre nous. La beauté est une vérité. Nous ne la verrons seulement pas au même endroit. Oh, oui, par exemple : tu apprécies les tydales, leur physique ? Enfin je suppose, c'est pour l'exemple. Personnellement, les neldames, une en particulier, sont plus propices à faire naitre en moi le sentiment du "beau". Nous savons tout deux ce qu'est le beau, ce que cela provoque, même si nous ne le plaçons pas au même endroit.
L'arbre dont tu parles fait effectivement naître sa... définition. On le voit, il existe. Soit. Mais ses caractéristiques, nous pouvons les voir de manière innée. Différente souvent. Mais innée. Personne ne t'apprends un gout. Mais le gout existe. Le gout que donne le sel, tu peux ou non l'aimer. Pourtant, en soit, ce gout est le même. Simplement, la perception que tu en as, et les conclusions que tu en tires, ne sont pas les mêmes.
Ce n'est pas une création de la vérité, nous sommes d'accord, mais la perception que nous avons de celle-ci. Ma Vision de S'sarkh guide mes pas, celle-ci a donc une influence sur le monde qui entoure. Qu'en penses-tu ?
Darik dit :Ché pas... Mais bon, ils sont à deux pas de la tente, ils vont finir par grailler...
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Le Merakih 20 Astawir 1511 à 23h28
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| *** Le tydale ressemblait à une brindille de travers fébrilement dressée sur ses racines, la main se pinçant le menton et l'air dubitatif. ***
... Je pense qu'il faut s'essayer à contempler. Il ne faut pas avoir peur de faire le vide en soi pour n'entendre que le chant de la nature.
Klathu dit :.... ?
Qui n'est plus que contemplation n'est plus de ce monde, s'il existe autant de vérités que de personnes dans notre monde. Mais c'est là-bas que je cherche à aller de toutes façons.
Klathu dit :C'est ça, casse-toi...
*** Petit silence. ***
*** Ils étaient arrivés devant la tente. Fallait-il entrer ou discuter ? *** | |
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