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Le port

Au retour du phare

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Sujet lancé par Shuuno'Lomaï
Le 30-04-1510 à 16h48
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Posté par Shuuno'Lomaï,
Le 02-05-1510 à 14h15
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Shuuno'Lomaï

Le Vayang 30 Astawir 1510 à 16h48

 
*** Nous étions sur le chemin du retour. Après un déjeuner de famille chaleureux chez les Lomaï, Shuuno avait pris congé pour effectué un petit pèlerinage personnel jusqu'au phare. Voilà pourquoi nous en revenions avant que la marée ne monte et recouvre la mince bande de sable qui séparent l'ilot du phare au ponton du port. Mais le jeune nelda était un natif des lieux, il avait apprit à savoir quand il fallait mieux s'en retourner si on ne voulait pas passer une nuit glacée dans l'édifice.

Nous gravîmes les marches de bois couverts d'algues et de mollusques marins pour atteindre le fameux ponton. Le temps était chaud et lourd alors que de gros nuages noires s'approchaient à l'horizon. Le printemps était encore jeune ici et le temps toujours aussi capricieux. Le jeune nelda sombre hâta donc le pas pour rejoindre la tente familiale à l'autre bout du port.

Le long des quais, certains pêcheurs vérifiaient que leurs bateaux étaient bien amarrés, les voilures triangulaires étaient, bien sûr, rabattus, les cagots et les pièges attachés, les filets préservés. Les quelques boutiques étaient tournés vers la mer, refermaient leurs étales un peu plus tôt. Dans un silence harmonieux, la ville se préparait à essayer une nouvelle tempête. ***


 
Akhavë

Le Sukra 1 Manhur 1510 à 11h10

 
Une jeune Nelda marche le long du port. Difficilement, car elle s'appuie sur un grand bâton; sur son épaule, une moue jaune semble veiller sur elle. Elle porte des vêtements abîmés, tachés de sang ici et là, mais ne semble pas s'en soucier. Le regard vert perdu dans l'océan, elle est émerveillée.
La mer... murmure-t-elle.
Les bruits de l'auberge toute proche attirent son attention, ses oreilles blanches pivotent en direction de ce qu'elle entend. De la musique, des rires.... Et puis là-bas, une silhouette. Familière, lui semble-t-il....
« Topia... Je l'ai déjà vu avant?
Topia dit :
Hum... La chose noire, là-bas?

Oui... J'ai l'impression...
Topia dit :
Oui, tu as raison. On l'a croisé quand tu étais encore à Korsyne!

Korsyne..... »

Un soupir douloureux accompagne la dernière phrase d'Akhavë: Korsyne, sa cité natale, fut aussi celle qui la renvoya à la poussière....
Elle se redresse un peu, et marche d'un pas décidé vers le nelda qui se dirige vers une tente familiale. Cette fois, il ne pourra pas l'ignorer.


 
Shuuno'Lomaï

Le Sukra 1 Manhur 1510 à 12h04

 
*** Nos regards se posèrent assez rapidement sur une nelda qui s'approchait dans notre direction. Nous arrêtâmes notre marche pour nous tourner vers la petit silhouette. Je regardais Shuuno et lui demandait par la pensée. ***


Fahiern'Gouenn dit :
Tu l'as connais ?


*** Un léger signe négatif de la tête de mon compagnon me détrompait. ***


Fahiern'Gouenn dit :
C'est une symbiosé et elle se nomme Akhavë.


*** L'informais-je alors. Peu à peu, à travers l'obscurité qui commençait à gagner le port, nous devinâmes l'état de la personne qui s'approchait. ***


Fahiern'Gouenn dit :
Elle est blessée!


*** Shuuno avança alors à la rencontre de l'inconnue d'un pas lourd et rapide. Aucune expression ne siégeait sur son visage, comme à son habitude. Quand il fut proche, il éleva sa voix si particulière, aussi aride et grave que le frottement d'un rocher sur le sol ensablé d'une grotte, d'un ton neutre et détaché. ***


Héjia, Rhona. Désirez-vous que j'appelle une Esculape pour qu'on prenne soin de vous ?



 
Akhavë

Le Sukra 1 Manhur 1510 à 13h11

 
Le nelda s'est apreçu de sa présence, et lui demande s'il peut l'aider. Akhavë réprime un rire: il ne l'a pas reconnue... C'est bien normal après tout, il ne l'avait seulement pas regardée la première fois!
Elle répond donc doucement:

Merci, Rhon, mais je vais bien. Et vous? Comment s'est passé votre voyage?
Topia dit :
De quel voyage tu parles, Akhavë?

Elle sourit sans répondre à Topia; la moue réfléchit, et éclate de rire. Akhavë regarde avec assurance le grand nelda noir qui la regarde d'un air absent, et attend sa réaction.

 
Shuuno'Lomaï

Le Sukra 1 Manhur 1510 à 22h27

 
*** Shuuno ne montra aucun signe de surprise et il répondit sans hésitation comme pour se débarrasser de d'informations futiles. ***


Je n'ai eu aucun ennui.

*** Puis avec une logique implacable, sans détour, il poursuivit d'un ton monocorde. ***


Quelle raison vous mène à venir à ma rencontre ?

*** Le jeune nelda gardait ses yeux verts mousses dans ceux de son interlocutrice d'un air profondément calme et posé. Impossible de lire dans son attitude un indice sur son véritable état d'esprit. ***


 
Akhavë

Le Sukra 1 Manhur 1510 à 23h52

 
« Hum... bien joué, se dit Akhavë.
Topia dit :
Ou alors, il s'en fout totalement....

Je pense que tu as raison Topia! Quel personnage asocial... Bah, c'est un des nôtres à présent... »

Elle stoppe son échange télépathique avec sa moue pour répondre au nelda qui la regarde avec indifférence.
« Nos intérêts communs, si je puis dire, m'amènent vers vous. D'abord Korsyne, puis la magie, avec Rhon Kagrenac Nacreth... vous le connaissez? »

Le clapotis de l'eau rythme cet étrange échange. On croirait un duel, n'était le calme serein des protagonistes.
Topia dit :
... Apparent seulement, le calme?


 
Shuuno'Lomaï

Le Sukra 1 Manhur 1510 à 23h59

 
*** Le vent marin se lève en bourrasque de plus en plus forte à mesure que l'orage approche du port. Les pêcheurs commencent à quitter les quais pour regagner leurs domiciles, les étales sont fermés. Autour des deux symbiosés, il ne reste bientôt plus que des passants qui se hâtent de rejoindre leurs destinations. ***


*** Shuuno répond doucement d'un hochement de tête évasif. ***


J'ai croisé ses pensées sur le consensus.

*** Puis, il invite d'un signe de main à lui emboiter le pas vers l'auberge pour ne pas rester plus longtemps à la merci du temps marins. ***


Néanmoins, je ne saisis toujours pas ce qui vous amène à vouloir me contacter.

 
Akhavë

Le Dhiwara 2 Manhur 1510 à 00h07

 
Le vent agite la surface de l'océan qui prend une teinte grise, tant par le jour déclinant que par l'orage imminent. Le nelda a invité Akhavë à trouver refuge dans une auberge le temps que le temps s'apaise, mais la rhona hésite. Dans son désert natal, elle n'a jamais eu l'occasion de voir de si près l'océan, cet être indomptable, et encore moins un orage sur la mer... Peut-être était-ce un signe d'Asha, qui lui faisait connaître la diversité du temps dans cette région de Syfaria!
« Je déteste ignorer quoi que ce soit, déclare-t-elle soudain, juste devant l'entrée de l'auberge. Je reste ici pour apprendre l'orage.
Topia dit :
Euh... tu es sûre de toi, Akhavë? Ca m'a l'air un peu dangereux non? Eh, monsieur! Arcrhon Lomaï? C'est dangereux, l'orage? Dites?
»

Un nuage éclate. La pluie, d'abord lente, commence à épaissir en gouttes froides qui cognent contre le visage d'Akhavë, tourné vers le ciel.

 
Shuuno'Lomaï

Le Dhiwara 2 Manhur 1510 à 00h16

 
*** Shuuno s'était stoppé dans le même temps que la nelda. Il jeta un regard fugitif au mou d'Akhavë en lui disant d'un ton neutre et détaché. ***


Ca peut l'être...

*** Je décidais d'intervenir pour vite le rassurer. ***


Fahiern'Gouenn dit :
Mais du moment que l'on reste loin des bords de quais, il n'y a aucun soucis à ce faire!


*** Le jeune nelda me regarda, nos regards se croisèrent et pendant un instant, notre complicité fut palpable dans ce message muet que nous venions de nous transmettre. Je me tournais alors vers Akhavë et lui proposais d'une voix aimable et douce. ***


Fahiern'Gouenn dit :
Si vous voulez admirer la tempête qui vient sans risquer d'être trempée, il existe un endroit ou Shuuno pourrait vous mener, si vous le désirez.


*** Quand au nelda sombre, il fixait désormais la jeune nelda dans l'attente de sa réponse. ***


 
Akhavë

Le Dhiwara 2 Manhur 1510 à 00h21

 
Akhavë adore les mous. Enfin, les mous aimables comme celui-là. Topia sautait de flaque en flaque, ravie par la pluie et par son nouvel ami; le nelda sombre attendait la réponse de la rhona qui savourait encore l'instant, le fouet de plus en polus vif de la pluie, le froid qui s'insinuait dans son corps - autant de sensations nouvelles. Elle finit par répondre avec un large sourire:
« J'en serais plus qu'enchantée! Allons voir cela tout de suite!
Topia dit :
Impatiente, impulsive, émerveillée par un rien... Je vous présente Akhavë!
»

A présent impatiente, la neldame trépigne presque sur place, fixant de ses yeux émeraudes pétillants de curiosité le regard mousse de son compagnon.
« Alors, on y va? »


 
Shuuno'Lomaï

Le Dhiwara 2 Manhur 1510 à 00h39

 
*** Shuuno paraissait aux antipodes de partager cet enthousiasme, néanmoins, il ne tarda pas à inviter la jeune nelda à la suivre de là ou il venait. L'idée que nous avions eu était bien sûr de retourner au phare et d'admirer la tempête depuis la salle d'observation à son sommet.

Nous savions, de plus qu'il y avait de quoi manger et dormir dans le petit bâtiment pour qui voudrait rester à observer le large. Ce qui pouvait arriver assez souvent vu que les rêvants de Jypska voyait souvent l'océan dans leurs songes.

Ainsi donc les deux silhouettes retraversaient le port en sens inverse, Shuuno faisait de grandes enjambés mais sans courir. Il voulait franchir le chemin de sable avant que ce dernier ne soit recouvert par la mer et ce n'était plus qu'une affaire de quelques minutes désormais.

Arrivé au bout du ponton, nous descendîmes de ce dernier et franchîmes le bras de sable jusqu'à l'édifice. Enfin arrivé sur l'éperon rocheux sur lequel le phare tronait, Le nelda sombre s'empressa d'ouvrir la porte de l'édifice pour inviter Akhavë à le suivre dans l'obscure et mystérieux bâtiment nemen. ***


 
Akhavë

Le Dhiwara 2 Manhur 1510 à 00h52

 
Traverser au pas de course la plage progressivement envahie par l'eau en furie fut une expérience qui ravit Akhavë. Elle avait l'impression de redevenir une moush'tin, et s'amusait comme une folle. Une fois leur destination atteinte, elle marqua une pause devant l'édifice, la bouche béant d'admiration. Un phare nemen... Asha était décidément à l'oeuvre, ce soir! Heureusement qu'elle avait croisé la route (à nouveau, même s'il ne s'en souvenait pas) de Shuuno'Lomaï, pour vivre cette aventure...
« Topia dit :
Tu ne crois pas que tu exagères un peu, là? Ce n'est pas une aventure, ce n'est qu'un orage!

- Mon premier orage, Topia... Mon premier océan, et mon premier phare...
Topia dit :
Tu es une indécrottable rêveuse...

- Merci du compliment! »

Le nelda sombre paraissait bien connaître les lieux; ne serait-ce son air perpétuellement bougon, Akhavë aurait pu trouver la situation - un orage observé de l'intérieur d'un phare, de nuit - follement romantique. Eh oui, le côté Rêveur... Mais bon. Il ne faut pas compter sur celui-là pour ça! Pourtant, son instinct de séductrice lui donne des fourmis dans le regard...
« Bah, entrons là-dedans, et voyons ce qui se passe! »

Elle s'engage à la suite du mâle dans un escalier en colimaçon très peu éclairé. En fait, pas du tout éclairé: ce sont les éclairs qui zèbrent à présent le ciel qui permettent brièvement de voir où ils mettent les pattes.
« Topia dit :
Y a quoi, en haut?

- On va bien voir... »


 
Shuuno'Lomaï

Le Dhiwara 2 Manhur 1510 à 10h23

 
*** Shuuno paraissait vraiment connaître les lieux car au détour de l'escalier, il tendit la main vers une niche d'où il sortit une lampe à bougie qu'il parvint à allumer. A la lumière de l'objet, les ombres n'étaient que plus grande encore et donnait au lieu une atmosphère fantasmagorique. Dehors, on pouvait entendre la furie des vagues et du vent frapper l'édifice avec rage.

Mais le nelda sombre paraissait absent de ce spectacle. Ils gravirent les marches qui leurs restaient pour atteindre la vigie, une pièce circulaire bordé par des vitraux larges ou on devinait aisément le large mais aussi une bonne partie de Jypska. La vue était sublime même si la pénombre ambiante ne permettait plus vraiment de distinguer l'eau et le ciel. Au centre, la pièce était munit d'un ancien dispositif surement chargé d'émettre un faisceau lumineux. Non loin se trouvait des couchettes, quelques couvertures et des sacs de vivres non périssables.

Le jeune rêvant perdit silencieusement son regard sur le spectacle qui s'offrait à eux. Sa pensée s'éloigna vers des choses oniriques. Il ne portait plus guère d'attention à celle qui l'accompagnait. ***


 
Akhavë

Le Dhiwara 2 Manhur 1510 à 10h36

 
Akhavë découvrit la vigie avec étonnement. Un tel lieu existait donc? Il avait été aménagé pour le confort de ceux qui y trouvaient refuge, car il y avait des couchettes et de la nourriture. Elle commence à avoir froid, et va échanger ses vêtements trempés contre une couverture.
« Topia dit :
Euh... Tu vas te déshabiller devant lui?

Il s'en fiche, Topia. Il ne me voit même pas! »

Elle fait passer au-dessus de sa tête sa tunique gorgée d'eau, et s'enroule dans une pièce de tissu très chaude. Puis elle va se tenir à côté de son compagnon qui semble rêvasser, les yeux dans le vague.
« Topia dit :
A quoi il pense, à ton avis?

Pense-t-il seulement? »
rit silencieusement Akhavë.
« En tous cas, il m'aura au moins servi à découvrir tout ça... »

En contrebas, le spectacle est impressionnant. Les éléments déchaînent leur furie sur Jypska, qui semble à tout instant devoir disparaître, noyée sous la pluie diluvienne, ou engloutie par les vagues qui déferlent sur le port. Soudain, un coup de tonnerre fait surtauter la jeune neldame; par réflexe, elle s'accroche au bras du grand nelda noir qui n'a pas bronché.
Topia dit :
On le croirait de pierre... Tu crois qu'il respire, là?

Akhavë s'en fiche; elle a un peu peur, et honte d'avoir peur. Alors elle s'accroche fermement au bras musclé de son compagnon, se colle un peu plus à lui pour se fondre dans les pensées qui habitent son esprit.
« Il rêve... Il a cette chance! »

Elle capte un peu des visions qui captivent le mâle, et se laisse happer toute entière par la magie de l'instant onirique.

 
Shuuno'Lomaï

Le Dhiwara 2 Manhur 1510 à 11h17

 
*** Le nelda sombre sortit de ses rêveries à l'instant ou il sentit qu'on saisissait son bras. Son visage se tourna vers Akhavë pour la fixer de ses yeux vert-mousses. Il sembla alors prendre conscience pour la première fois de la nelda. Se détournant pour fixer l'horizon mouvante, il s'exprima d'un ton vivant et rassurant. ***


Vous n'avez absolument rien à craindre, cet édifice a connu des tempêtes bien plus violentes.

*** C'était la première fois qu'il s'adressait à elle avec un timbre particulier. Mais bien vite, le naturel parut revenir au galop. ***


Vous n'avez donc aucune raison de vous retenir à moi.

*** Termina-t-il par dire d'un ton plus monotone. ***


 
Akhavë

Le Dhiwara 2 Manhur 1510 à 11h33

 
Akhavë ne vit pas le nelda se tourner vers elle, et fut surprise - quoiqu'elle n'en montra rien - du ton presque joyeux avec lequel il s'adressa à elle. Mais bien sûr, cela ne dura pas...
« Vous n'avez donc aucune raison de vous retenir à moi. »

Elle sourit sans desserrer son étreinte. Au contraire, elle pressa un peu plus fort le bras musclé de son compagnon contre elle, l'obligeant à la regarder un instant, le temps qu'elle prononce de douces paroles:
« Cela vous dérange-t-il? J'apprécie votre chaleur corporelle, j'ai un peu froid. »

Au-dehors, la tempête ne se calme pas. Elle commence peut-être même à pénétrer le coeur de la jeune nelda.
« Oh, non, pas ici... pas maintenant.... »
pense-t-elle.
La crise menace.... pour l'instant, elle n'est qu'un simple frisson; mais Akhavë sait d'expérience que tout peut basculer en une fraction de seconde. Tout dépendra de la réaction de Shuuno...
Topia dit :
Orage, eau des espoirs!


 
Shuuno'Lomaï

Le Dhiwara 2 Manhur 1510 à 11h53

 
*** Il dégagea son bras sans violence et alla vers un tas de bois de chauffe. ***


Nous allons faire un feu.

*** Décréta-t-il dans son mouvement. Il prépara donc l'âtre, enfin le sol de pierre noire non loin d'une cheminée que les neldas avaient vaguement faite dans la toiture pour allumer un feu. Néanmoins, dans l'humidité ambiante, il allait falloir veiller sur ce dernier jusqu'à ce qu'il puisse s'exprimer sans peine. Ainsi donc, le nelda sombre était tout à son ouvrage et ne parut pas vraiment porter attention à la personne qui l'accompagnait. ***


 
Akhavë

Le Dhiwara 2 Manhur 1510 à 12h04

 
Akhavë tremble. Elle grelotte de froid, mais elle tremble aussi pour maîtriser le bouillonnement qui menace en elle. Sa respiration se fait haletante, et elle se rapproche des vitres pour poser ses pattes sur le verre froid. Ce contact l'apaise, et elle réalise qu'en fait, c'est le froid qui lui sera salutaire. Alors, d'un geste ample, elle envoie valser au loin la couverture qui cachait son corps, et se pelotonne contre les baies, le regard perdu dans le ciel zébré par la foudre.
Topia dit :
Akhavë... ça va?

Mais la jeune neldame ne bronche pas.
Topia dit :
Tu m'entends? Tu vas prendre froid, et puis on ne se met pas à moitié nue devant un inconnu comme ça!

Aucune réaction.
Le nelda sombre a-t-il seulement remarqué quelque chose? Il s'occupe de préparer un feu, derrière.

Topia dit :
Akhavë!

Elle n'est plus là. Elle a perdu conscience de la réalité, et flotte entre rêve et furie.
Topia dit :
Hem.. Arcrhon, vous pouvez m'aider à la ramener? Elle ne va pas très bien, là....


 
Shuuno'Lomaï

Le Dhiwara 2 Manhur 1510 à 13h12

 
*** Alors que le trouble gagnait Akhavë, une odeur particulière et familière commenca à envahir la pièce. C'était la carnine, la plante qui apaisait la bête qui sommeillait en chaque nelda, cette plante offerte par Furm pour les guider et les accompagner le long du chemin de leur destinée.

Shuuno en avait mit dans l'âtre qui désormais flamboyait d'un feu naissant qui commençait à faire son lit de cendres. Le jeune nelda se leva pour délaisser le foyer et se tourna vers Akhavë. Un instant, il hésita dans son geste, son regard caressa la silhouette de la femelle puis il parut se décider.

Il ramassa la couverture pour la reposer sur les épaules de la nelda. Il posa ses pattes sur les épaules de cette dernière et la conduisit avec une douce autorité auprès du feu pour mieux respirer la carnine. Il l'a fit s'asseoir puis il s'écarta pour aller fouiller les sacs de provisions et ce sans un mot. ***


 
Akhavë

Le Dhiwara 2 Manhur 1510 à 13h26

 
Akhavë n'est plus consciente de rien, si ce n'est... quelque chose qui lui chatouille les narines, une odeur connue...
Topia dit :
La Carnine! Bravo Arcrhon, très bonne idée!

L'enthousiasme de sa moue la sort un peu plus de sa torpeur. Elle cligne des yeux, puis reprend brusquement conscience en même temps que le nelda noir se retourne vers elle, des victuailles dans la patte. Leurs regards se croisent, longuement.
Topia dit :
Ouh là là ... quelle ambiance!

La neldame rive son regard à celui du mâle. Elle ne peut plus - ne veut pas - le lâcher. Autour d'eux, les vapeurs de Carnine épaississent l'air, et la drogue entame son effet. Akhavë va repartir dans un songe, et elle veut entraîner avec elle son compagnon...
Topia dit :
La solitude est la seule chose qui la panique au point de la ramener à la bête... Et elle ne sait pas bien rêver...

Elle resserre la couverture sur ses épaules; elle se rappelle alors du contact du mâle à cet endroit. La bête frissonne de plaisir, mais la Carnine empêche Akhavë de s'en rendre compte. Néanmoins, au souvenir de ce qu'elle a fait juste avant, un léger sourire naît sur ses lèvres.
Topia dit :
Elle lui sourit encore... Mais comment peut-elle être si calme face à ce roc ?

Tous sont immobiles. Le silence règne, à peine troublé par le clapotis des vagues à présent calmées, et le martèlement lancinant de la pluie sur les baies.

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