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Tôt un matin, Neira quitte sa tente et le Shamesha, seule. Syndal travaille beaucoup en ce moment et elle ne voudrait pas le déranger. Elle a une idée précise en tête mais ne sait pas si elle pourra la mettre à exécution.

Avant cela, elle doit se familiariser avec sa nouvelle cité. Ce qu'elle fait en flânant dans les rues de l'Opale et en engageant la conversation avec ceux qu'elle croise. Elle aimerait tisser ici les même liens qu'elle avait tissé à Korsyne. La Gardienne demande à plusieurs habitants où se trouve le lieu le plus important de la ville. Beaucoup lui ont répondu le Port mais elle n'ira pas. L'eau n'est vraiment pas son élément, elle est une fille du désert. Les autres lui ont indiqué la "Grande Etoile", point névralgique de la ville. La jeune Nelda s'y rend donc avec son Galoubet et Ttun-ttun.
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La Gardienne commence à jouer de son instrument, un air lent et mélancolique. Ce que désire Neira c'est entrer en "communion" avec l'Opale et elle veut se servir de la danse et de la musique comme d'un catalyseur. Un peu comme le fait la carnine pour les Rêvants.
La musique pénètre le corps de la Nelda, elle s'y laisse couler sans inquiétude. Et elle danse ...
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Neira danse, elle ne sait pas depuis combien de temps. Ses pas de départ étaient lents que le sable tombant des dunes en dehors de Korsyne. Premier mouvement, adagio à contre temps. Car pour ressentir Jypska, la danseuse doit dire adieu à sa ville natale. Pour un temps au moins. Elle quitte donc la quiétude du désert.

Puis soudain, les effluves marins parviennent à ses narines. Une odeur quasi inconnue pour la Gardienne. Et pour la première fois, Neira n'y sent pas l'âcre odeur du poisson mais la fraîcheur des embruns. Imperceptiblement, la musique se modifie. A la lourdeur de l'adieu répond la légèreté de la découverte.

Les mouvements de la danse se font plus amples et plus rapides comme revivifiés. La danseuse n'est plus figé dans l'immobilité du désert, elle se meut comme les vagues. Des notes légères et sautillantes sortent désormais de l'instrument de la Nelda.
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La Gardienne s'arrêta de danser un instant. Elle réfléchissait à ce qu'elle venait d'annoncer sur le concensus: trouver des similitudes et peut-être même des passerelles entre la Trame et le Second Monde. Elle dansait aussi pour cela. La danse lui semblait un moyen primaire d'entrer en transe et de sentir le rythme profond de Syfaria.
Pour le moment, elle n'y parvenait pas mais elle ne renoncerait pas. Avant de recommencer sa danse, elle prit une petite pipe qu'elle gardait dans une aumonière. Neira inhala profondément deux bouffées de carnine. Suffisamment pour que son état de conscience en soit modifié mais pas assez pour entrer dans le Rêve. Peut-être que là se trouvait la solution, se trouver à la lisière du Mensonge et du Second Monde.

La musique retenti de nouveau, la Nelda dansait de nouveau ....
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Danse Neira, danse.... La musique n'est plus que dans la tête de la Gardienne. ...
Danse Neira, danse ....Ronde de la vie, ronde du Rêve ....
Danse Neira, danse ... Trame et Rêve se mêlent ....
Vole Neira, vole ... Voile de la réalité qui se déchire ...
Vole Neira, vole ... Voile du Mensonge recouvrant tout ...
Vole Neira, vole ... Fumée de Carnine éclairant le ciel ...
Rêve Neira, rêve ... Vérité cachée qui se révèle ...
Rêve Neira, rêve ... Fil invisible qui relie ...
Rêve Neira, rêve ... Fil invisible qui sépare ...

La danse s'arrête brusquement, la Gardienne est tombée à terre. Entre Rêve et Mensonge, entre Mensonge et Trame.
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