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Le Shamesha

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Un Clairvoyant bien peu clair voyant
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Sujet lancé par Na'andarg Mnemeth
Le 29-11-1510 à 23h34
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Posté par Sirilius,
Le 04-03-1511 à 15h13
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Na'andarg Mnemeth

Le Luang 29 Nohanur 1510 à 23h34

 
*** Les yeux jaunes balayaient les lieux avec une impatience proche de l'avidité. Il devait être là, il avait qu'il y était. Qu'il attendait. ***


*** Près du Shamesha... près du Shamesha... ***


*** Il en aurait presque gémit de frustration : c'était grand le Shamesha et il s'était rué comme un Moush'tin, sans prendre le temps de savoir comment il pourrait reconnaître son à-présent-mentor. Ni comment être reconnu de lui...

A intervalles régulier Na'andarg changeait, les yeux furetant en tout coins, tandis que sa démarche raide et et ses grands bras semblaient vouloir déchirer l'espace. A plusieurs reprises des badauds s'écartèrent pour ne pas être heurtés et c'est quand le jeune Clairvoyant croisa le regard sévère d'une des guerrières surveillant l'endroit qu'il se calma. Le calme était de rigueur en pareil lieu. Et il se devait d'être digne de ses nouvelles fonctions. Il cessa ses déambulations, essayant de maintenir au repos les angles aigus de son maigre corps. Fixant le sol, il fourrageait dans son épaisse crinière blanche. Il en aurait trépigné : tout ce travail et devoir se perdre aussi bêtement, à deux pas de se plonger dans l'étude du Deuxième Monde... le Mensonge était vraiment d'une sournoiserie sans nom!

Quelques minutes passèrent où le jeune Nelda se sentit totalement perdu. Et bête. Et inutile. Et... ***


Vous avez besoin d'aide Rhon?

*** Na'andarg releva la tête, ses yeux jaunes écarquillés, comme s'il s'étonnait d'être encore présent dans le Mensonge. La guerrière se tenait devant lui, dans une attitude ferme mais attentive. ***


Euh... je... je...

Vous errez depuis une heure et voilà plusieurs minutes que vous glapissez sans sembler vous en rendre compte. Je préfère vous tendre la patte avant de devoir vous expulser pour trouble de la quiétude nécessaire en ces abords.

Mais... je... je...


*** La femelle frappa doucement le sol avec le fourreau de sa lourde trancheuse de rêve. ***


Vous auriez été à l'intérieur et en proie à pareille agitation, vous auriez de graves ennuis. Alors, reprenez-vous.

Mais, je...

Que cherchez-vous?


*** Na'andarg garda les yeux écarquillés et fixés sur la guerrière. Il ouvrit la gueule. Et la ferma, les bras ballants. S'il avait été capable d'une pareille analyse, il aurait probablement pu noter la lueur amusée dans les yeux de la femelle. Amusement qui expliquait sans doute le fait qu'elle attendait sans bouger la réponse de son perturbé interlocuteur. Celle-ci finit par sortir, à moitié étranglée, de la gueule de Na'andarg. ***


Arc'Rhon Sirilius... Transcripteur Onirique...

La Nelda hocha tranquillement la tête.

Suivez-moi.


*** Somnambule éveillé, le Clairvoyant aveuglé emboita le pas à sa rigoureuse guide. Jusqu'à l'entrée du Samesha. Elle chuchota à l'oreille d'une autre gardienne qui partit à pas rapides et assurés. D'un mouvement de tête, la première fit comprendre à Na'andarg qu'il devait attendre.

Attendre quoi? Il aurait été bien en peine de le dire et il entreprit, accablé, de fixer une fissure courant sur une dalle du sol, aussi empêtré dans son corps que dans son esprit. ***


 
Sirilius

Le Matal 30 Nohanur 1510 à 13h58

 
*** Il y avait foule au Shamesha...

Sirilius interpelait, respectueusement, toutes les nouvelles truffes a la recherche du nouveau Clairvoyant.

Une Escarpe lui fit signe et l'amena vers un Nelda tremblotant. ***


Tiens, dis le Transcripteur a son symbiote.

Il me rappèle quelqu'un...

Clarck Gaybeul dit :
Oui, toi a ta...hum, première sortie du Pilier!


*** Le gris Rêvant s'arrêta un moment, pensif, esquissa un sourire et déposa le remuant Mou dans la paume de sa patte. ***


Allons donc l'accueillir, Clarck.

*** Ils s'approchèrent du nouveau frère qui, de près, ne semblait pas si nouveau... ***


Héjia! Frère Na'andarg Mnemeth, je présume?

Soyez le bienvenu au Temple de l'œil fermé. Je vous en prie, prenez place.


*** Dit-il en indiquant l'alcôve des Transcripteurs. ***






L'inconscience est un venin...

 
Na'andarg Mnemeth

Le Merakih 1 Dasawar 1510 à 22h48

 
*** Il était venu. Ce ne pouvait être que lui. Les yeux jaunes continuèrent de s'écarquiller, comme ils allaient des Escarpes au Transcripteur, la tête osseuse au pelage fourni tanguant légèrement au rythme des émotions qui assaillaient le fébrile Nelda.

Là où Sirilius inspirait une force tranquille, l'aura de celui qui a marché sur les chemins des Mondes, Na'andarg révélait une nature fiévreuse, dans un corps presque trop long. Avec gaucherie il hocha la tête pour remercier les gardiennes de l'avoir aidé. ***


Hé... Héjia Arc'Rhon. Oui, oui, c'est bien moi...

Je vous suis... Sashi, sashi...


*** Et déjà il semblait hypnotisé par l'alcôve, complètement absorbé par ce qu'il allait bien pouvoir découvrir derrière les tentures. ***


 
Sirilius

Le Julung 2 Dasawar 1510 à 21h45

 
*** L'alcôve semblait confortable, faiblement illuminée pour ne pas troubler les Rêvants.

Dans le fond, Na'andarg pouvait apercevoir un vieux Transcripteur a l'œuvre, écoutant attentivement un autre vieillard et prenant des notes sur un parchemin jauni. ***




*** Sirilius fit signe de s'installer a son nouvel ancien frère et fit de même, laissant le remuant Mou sautiller sur la table basse ou trônait un petit narguilé. ***


Clarck Gaybeul dit :
Ennnfin, a la maison!

Hey, un nouveau collègue! Moi c'est Clarck Gaybeul, je viens de Korsyne avec mon poilu, et vous, d'où venez-vous??


*** Sirilius servit deux tasses d'infusion de vieta et en servit une a l'ancien. ***


Prenez, cela vous fera du bien...


Vous voulez-donc devenir Transcripteur?







L'inconscience est un venin...

 
Na'andarg Mnemeth

Le Vayang 3 Dasawar 1510 à 12h53

 
*** La grande gigue de Nelda s'assis parmi les coussins et les étoffes. Il sembla s'apaiser, comme si enfin, il trouvait une place suffisamment le lui permettant. Ses doigts longilignes enserrèrent le verre brûlant que lui tendait son mentor. A cet instant, une petite forme sphérique sauta sur la cuisse de Na'andarg. Celui tressailli et un peu d'infusion vint lui brûler la patte, s'ensuivit un moment de confusion où tout le paradoxe consistant à tenter de poser un verre brûlant, tout en se brûlant, sans savoir où le poser prit consistance. Durant quelques secondes le regard de Na'andarg s'agita en tout sens, cherchant une issue, un rebord stable. Un gémissement lui échappa. Il avisa la petite table près de lui et de Sirilius et y posa son verre avec empressement, se brûlant encore davantage.

Soufflant sur sa patte endolorie, il vit son Mou - car c'était lui - sautiller sur un coussin près de lui. Il n'avait pas vraiment l'habitude de son compagnon de symbiose, ce dernier s'avérant relativement discret. ***


dit :
Bonjour Clarck. Moi c'est Chtok. Nous sommes originaires de Jypska et nous nous sommes rencontrés depuis peu avec mon grand dadais de poilu. Nous apprenons encore à nous découvrir, en quelque sorte... Il est plein de bonnes intentions mais...


*** Le Mou eut une sorte de soupir psychique laissant deviner que le caractère de son Nelda ne devait pas être de tout repos.

Lequel ne prêtait par ailleurs pas attention à la conversation entre les deux petites créatures et se frottait honteusement la patte. ***


Mes excuses Arc'Rhon... je suis... un peu empêtré... en général, je veux dire.

Alors, oui, je veux devenir Transcripteur Onirique.


*** Il leva les yeux pour embrasser l'alcôve du regard. A nouveau quelque chose sembla s'apaiser en lui. ***


Parce que je me sens bien mieux à ma place à proximité du Deuxième Monde.

*** Il reprit avec prudence son verre d'infusion et en prit une petite gorgée. Il coula un regard vers les deux vieux Neldas en plein travail puis regarda à nouveau Sirilius. ***


Oui, oui... je veux devenir Transcripteur.


 
Sirilius

Le Vayang 3 Dasawar 1510 à 14h36

 
Je vous comprend...

*** Ajouta Sirilius. ***


La proximité du Rêve est tellement plus...vraie.

*** Il sourit a l'évocation des origines de leurs symbioses par les petits mous. ***


Vous vous-y ferez vite, pour eux aussi c'est un changement complexe a accepter.

*** Dit-il en désignant les deux mous qui maintenant avaient pris place sur les coussins. ***


Et, hum, pas d'Arc Rhon entre nous, appelez moi frère ou simplement Sirilius. Nous allons œuvrer ensemble, dorénavant et, vous avez, au moins, le double de mon age et de mon expérience onirique...

*** Le gris Rêvant repensa aux derniers voyages, entre vérité et mensonge. ***


Pour transcrire, il faut vivre le Rêve dans toute son immensité pour, progressivement, s'en détacher et pouvoir, ainsi, aider les autres a comprendre le leur.

Êtes vous conscient de l'ampleur du sacrifice que vous devrez réaliser?


*** Volutes d'infusion... ***


L'inconscience est un venin...

 
Na'andarg Mnemeth

Le Vayang 3 Dasawar 1510 à 18h45

 
*** Qu'aurait-il pu répondre? On l'avait élevé dans l'attention porté au Rêve et à la Quête. Il avait été bercé dans les volutes et dans les récits de Songes. S'en éloigner, cela il ne le pouvait pas, le Mensonge n'était pour lui que source de tracas, dans un corps trop imparfait, trop encombrant, dans des attitudes qu'il ne parvenait pas à tenir...

Il leva ses deux bras maigres. ***


Je ne sais rien en faire. Alors...

*** Il se tut un instant, conscient qu'il lui fallait peser ses mots. Sirilius avait beau se mettre à son niveau et souligner leur écart d'âge, Na'andarg accordait trop peu d'importance au Mensonge : le Transcripteur Onirique avait fait l'expérience de bien plus de choses que lui-même, à n'en pas douter. ***


Grande est la tentation parfois de plonger dans le Rêve et de chercher à ne jamais en sortir. Quitte à s'enfoncer dans l'erreur...

*** Les yeux jaunes étaient fixes, décidés et le corps de Na'andarg semblait ne plus vouloir lui jouer de tours : il savait ce qu'il disait, du moins il était parfaitement sincère en le disant. ***


Je ne veux pas fuir un Mensonge pour m'enfoncer dans un autre encore plus grand. Si en suivant la voie de Furm je peux plonger dans le Rêve pour mieux aider mes frères de l'Ordre dans le Mensonge par la suite... Alors oui, je le fais sans hésiter. Parce que c'est par Furm que je pourrai avoir prise sur ce monde ou l'autre, par ce sacrifice dont vous parlez, je pourrai stabiliser le sable qui coule sans cesse sous mes pattes pour me faire trébucher.

*** Il déglutit et reprit une attitude craintive, sa langue l'aurait-elle trahie... à son tour? ***


Je... euh... je ne sais pas si je suis clair Arc... euh, frère.

 
Sirilius

Le Vayang 3 Dasawar 1510 à 21h26

 
*** Un certain don pour la parabole et...une sincérité qui faisait défaut a beaucoup de symbiosés.

Sirilius sourit... ***



C'est très clair et... tu as parfaitement compris.

Si tu le veux je puis t'enseigner nos langues sacrées afin que tu développe ta propre manière de transcrire le Rêve.


*** Le gris rêvant alluma machinalement le narguilé qu'il prépara avec quelques feuilles affinées par Liam. ***


La transcription est l'art de dire ce qui ne peut être dit.

Il nous faut capter les sens possibles et impossibles des Songes révélés a nos frères et sœurs.

Notre rôle n'est pas de comprendre mais de donner une forme aux sensations du rêvant pour que lui puisse comprendre le chemin parcouru.

Car lui seul le peut, dans sa complétude...


*** Il prit une longue inspiration de carnine puis tendit l'embout du narguilé a Na'andarg. ***


Rêves-tu, frère?

L'inconscience est un venin...

 
Na'andarg Mnemeth

Le Dhiwara 5 Dasawar 1510 à 13h36

 
*** Na'andarg porta à ses lèvres l'embout du narguilé et prit une bouffée. Il laissa les vapeurs aux senteurs profondes envahir ses narines et descendre vers ses poumons. Il retint un instant sa respiration puis expulsa la fumée doucement, en une volute continue et fine.

Dans ce rituel, il sembla se retrouver un peu plus encore. Il hocha doucement la tête. ***


Je rêve Frère. Depuis peu. Mais ces derniers temps mes exercices ont porté leurs fruits et je pense être entré en Transe par deux fois.

*** Les flux des mots se tarit : il s'agissait d'une expérience nouvelle qu'il fallait décrire... l'un dans l'autre sa première expérience de transcription. ***


En fait, je ne sais pas si j'ai rêvé. J'ai dormi et senti que j'accédais à ... quelque chose, de si vaste, de si immense que je ne pouvais pas le comprendre. Et dans cette immensité, j'ai senti... d'autres... choses ? C'est comme frôler de la griffe la surface de la mer. On touche bien la mer mais on ne peut pas dire : j'ai plongé dans la mer et encore moins, je connais la mer...

*** Na'andarg donna à son tour l'embout du narguilé à Sirilius. ***


Dois-je d'abord travailler à transcrire mes propres Rêves? Et doit-on atteindre le Rêve d'un autre pour pouvoir le transcrire? Comment se déroule exactement un moment de transcription?

 
Sirilius

Le Dhiwara 5 Dasawar 1510 à 14h20

 
*** Sirilius avait mis peu de carnine, juste ce qu'il fallait pour détendre l'atmosphère... ***



C'est une bonne idée.

Tu comprendra beaucoup mieux les Songes des autres si tu comprend ton propre cheminement.


*** Une gorgée d'infusion pour équilibrer. ***


Tu es en phase de ce que je nommerais l'initiation, ou tu devras surpasser la douceur de l'état contemplatif pour plonger, plus avant, dans le Rêve...

L'inconscience est un venin...

 
Na'andarg Mnemeth

Le Luang 6 Dasawar 1510 à 18h16

 
*** Le Clairvoyant hocha vaguement la tête. Il resta un instant silencieux, perdu devant l'immensité de la tâche, tout en s'en réjouissant. Il était enfin temps d'oeuvrer. ***


Que dois-je faire, pour commencer frère?

Je veux dire, avez-vous quelque chose de précis à me conseiller ou à me faire faire? Ou bien dois-je commencer de moi-même et vous relater mes tentatives afin que vous puissiez m'aiguiller?


*** Na'andarg eut comme un frisson de nervosité et frotta sa pattes l'une sur l'autre, ses longs doigts s'entremêlant. ***


C'est que la tâche me semble si grande... Ne risque-t-on pas de se noyer en plongeant dans l'océan sans savoir nager?



 
Sirilius

Le Luang 6 Dasawar 1510 à 19h21

 
*** Interrogation légitime... ***


Vous conseiller a propos du Rêve?

Je ne préfère pas... Tenter de codifier les sensations serait les restreindre et vous empêcher d'évoluer.

Simplement, rêvez... Par et pour les Quatre et vous ne vous perdrez pas.

Ensuite, par la plume, vous tenterez de donner forme a votre Songe en le dessinant, suivant votre instinct...


*** Sirilius déroula un petit parchemin couvert de signes cryptographiques. ***


*** ***


Nous commencerons, ainsi par le commencement, la langue des origines que nous appelons runique.

Car il faut peindre le fond a partir de la forme...

Pour appréhender les signes des origines sans perdre de leur sens.



L'inconscience est un venin...

 
Na'andarg Mnemeth

Le Merakih 8 Dasawar 1510 à 23h50

 
*** Na'andarg jeta un regard avide sur le parchemin que lui présentait Sirilius. Mais seules les prunelles jaunes bondirent sur le document. Les doigts entrecroisés, le buste légèrement penché en avant, le Nelda écarquillait les yeux mais semblait presque craintif face aux symboles inconnus devant lui. ***


Le runique... chuchota-t-il. Le runique de Tshal, la langue du Rêve, c'est cela?

*** Il hocha la tête plusieurs fois, presque compulsivement. Puis tendit une griffe timide vers les écrits. ***


Est-ce que ce sont... euh... des lettres? Ou bien... vous avez dit "donner forme au Songe en le dessinant"...

*** Na'andarg se tut, assailli par les questionnements que lui imposait ce nouvel univers : une langue, un écrit... La tâche lui sembla démentielle : apprendre une langue, une vision d'exprimer le Rêve dans le Mensonge. Comprendre et maitriser tout cela avant d'espérer pouvoir arpenter le Rêve... Il se secoua. Non, les choses, difficiles ou non, devaient être plus subtiles encore, et en tout cas échapper à ce qu'il pouvait en imaginer... ***


Le runique se parle? Je n'ai pas compris ce que vous avez dit... Etait-ce du runique?

 
Sirilius

Le Julung 9 Dasawar 1510 à 13h39

 
*** Sirilius approcha le parchemin des pattes du Clairvoyant afin qu'il puisse en caresser les signes. ***


Ce parchemin est en runique, la langue des origines.

Ces signes sont des pictogrammes, des représentations imagées des idées, pensées et Songes tels que les appréhendaient nos ancêtres.

Cette langue ne peut être traduite sous peine de perdre son sens qui est un message visuel représentant ce qui ne peut être vu dans le mensonge...


*** Le Transcripteur sortit un grand carnet formé de parchemins beaucoup plus récents de sa besace, l'ouvrit délicatement et prépara son jeu de plumes ainsi qu'une petite barre d'encre équilibrienne qu'il dilua d'un peu d'infusion de vieta.

Na'andarg pouvait voir que le dernier parchemin était inachevé. ***


*** ***



Cette phrase était bien du runique, cela peut vous paraitre un peu rude, je ne peux le traduire en langage courant mais je peux l'adapter au runique de Tshal.

Car il faut peindre le fond a partir de la forme...


*** Telle était la pensée que le gris Rêvant cherchait a définir depuis plusieurs semaines.

Il couvrit les cinq lignes de la partitions des signes complexes créés par le Transcripteur Tshal. ***


Nous travaillerons ces deux langages en parallèle avec notre frère Dangraal ce qui vous permettra d'en saisir plus facilement la plupart de leurs subtilités.


*** Il tira de sa patte un petit anneau de verre qui, en l'observant bien, portait gravé en elle sous ses reflets ambrés une rune élaborée.

Sirilius la tendit a son élève. ***


*** ***


Ce symbole occulte représente Furm, l'illusion le recouvre...

Rêvez, inspirez-vous des Quatre, laissez vous emplir par la sérénité du Songe, puis, nous travaillerons.




L'inconscience est un venin...

 
Na'andarg Mnemeth

Le Vayang 10 Dasawar 1510 à 19h25

 
*** L'anneau luisait doucement à la lueur des braseros. Na'andarg le contempla un moment, perdu entre l'émotion de recevoir pareil présent et la curiosité qu'éveillait en lui pareil objet. ***


Sashi. Frère.

*** Puis, le récent Clairvoyant sortit d'une sacoche abimée sa propre blague à carnine et pris soin d'en garnir convenablement le narguilé, répétant avec application les gestes sacrés, pour lui encore trop neufs. Il songea aux Quatre. A chacun dans leur unicité qui formait la Voie à suivre vers le Grand Rêve.

Toh et l'ordre qui devait régir même la plus folle courses onirique
Ahsha et la patiente connaissance, enseignant la prudence du Mensonge.
Grior et la durée nécessaire, loin des tourments et agitations éphémères
Furm, enfin, et la conscience des Mondes...

Il s'installa avec précaution et croisa ses longues jambes. Il appréhendait. Jusqu'à présent il n'avait vécu le Rêve que de manière lointaine, sans réellement oser y plonger, conscient des limites qu'il se devait de respecter en tant que Rêvant novice. Mais il fallait... Sirilius avait dit "sérénité" : même si tout l'esprit de Na'andarg tendait vers le Rêve, il devait maitriser une émotion, une peur irraisonnée qui menaçait de le submerger. Mais le regard et la proximité tranquille du Gris Transcripteur le tranquilisèrent. Avec douceur, il inhala la fumée baignée de carnine.

Une fois... deux fois... les volutes formaient d'étranges arabesques. Il sourit au paysage qui lui paraissait s'ouvrir.

Trois...

fois... ***


 
Na'andarg Mnemeth

Le Luang 13 Dasawar 1510 à 21h28

 
[...]

*** Il eut un soubresaut, un seul mais il fut long. Na'andarg sembla se tendre de tout son corps, devenant raide à l'extrême sans sembler pouvoir retrouver la moindre détente. Il ne fit pas un son et lentement, très lentement, il se revint à la normale, son long corps maigre semblant se diluer dans les coussins. Il resta un long moment silencieux.

Il eut un long soupir, comme pour mettre un point final à son réveil. Il se redressa et darda ses yeux anxieux sur Sirilius.
***

Voilà...

Je...


*** Que fallait-il dire dans ces cas là? ***


J'ai rêvé...

*** Voilà, ainsi. C'est-à-dire, peu de choses au regard du sommeil que tout Poussiéreux pouvait connaître, peu de choses au regard de cet art du Songe que pratiquaient les Hauts-Rêvants depuis des cycles et des cycles. Et pourtant, tellement pour lui-même... Un premier Rêve... lui semblait-il. ***


*** Il porta la patte avec précaution sur l'anneau que lui avait offert Sirilius... une heure plus tôt? Deux? Quand? ***


Combien de temps? demanda-t-il

 
Sirilius

Le Matal 14 Dasawar 1510 à 17h35

 
*** Sirilius, tout en continuant la transcription sur ses partitions, observait la transe de Na'andarg.

Le Clairvoyant, si anxieux dans le mensonge, était l'image même de la sérénité dans le Songe...

La nuit s'avançait, Sirilius chargea Marhan, sa Griffe préférée, de veiller son frère. Celle-ci alluma un petit braséro et s'assit en tailleur face a son rêveur d'un jour...

Au petit matin, le gris rêvant pris la relève, remerciant la femelle et, aux premiers signes du réveil du Clairvoyant, fit venir un petit en-cas, une infusion de vieta et quelques cristaux de miel. ***



Vous avez rêvé, oui...une douzaine d'heures.


*** Un sourire curieux. ***



Servez-vous, vous devez être affamé. Ensuite vous me direz: qu'avez vous ressenti?

L'inconscience est un venin...

 
Na'andarg Mnemeth

Le Matal 21 Dasawar 1510 à 22h20

 
*** Une douzaine d'heures... ***


*** Sorti du Songe, Na'andarg demeurait bien songeur. Ce qui ne l'empêcha de manger quelques uns des mets que Sirilius avait pris soin de faire apporter. Cet aspect pratique des choses lui plu, il nota mentalement quelques questions à poser son mentor... plus tard. Pour l'heure une autre question lui était posée et elle n'était pas des plus simples.

Par où commencer? Ou par quoi...

Avant que cela ne puisse s'échapper... ne risque de s'échapper. ***


Euh...

*** De ce début peu glorieux naquirent plusieurs secondes de silence. Puis le Clairvoyant décida de commencer avec les outils qu'il avait à sa disposition : son ressenti et ses mots à lui. ***


J'ai ressenti... beaucoup de sensation différentes, elles changeaient au fur et à mesure du rêve. Mais elles étaient liées. Je veux dire que leur forme changeait et évoluait de l'une à l'autre, elles n'étaient pas euh... séparées...

Au départ, j'étais... plongé?... oui... Quelque chose de total mais d'effrayant, qui ne laisse place à rien d'autre mais qui fait craindre...


*** Quoi? ***


La noyade... Je crois... Puis après j'ai pris... confiance?... Euh...

Enfin, est-ce que je dois commencer par décrire les sensations d'abord? Ou bien vous raconter ce qui s'est passé... en quelque sorte. Ce sera peut-être plus clair? Non?

Enfin... je ne sais pas...


 
Sirilius

Le Merakih 19 Jangur 1511 à 14h21

 
*** Sensations...

L'éternité passait, les sensations restaient... ***



Racontez-moi donc vos sensations.

Elles sont le reflet de votre parcours dans le Songe.


*** Il lui servit une grande tasse d'infusion de vieta. ***


Vous saurez, en exprimant spontanément votre voyage.

L'inconscience est un venin...

 
Na'andarg Mnemeth

Le Matal 15 Fambir 1511 à 11h00

 
*** Na'andarg prit la tasse mais ne but pas, gardant l'ustensile serré dans ses pattes, comme un point d'accroche, mensonge ou non... Les yeux jaunes fixèrent un point devant eux. ***


Je... je me souviens, euh...

*** Le souvenir, était-ce bien quelque chose en rapport avec le Rêve? ***


Reste concentré.

Oui, j'ai eu peur d'abord. La sensation d'une noyade, d'être propulsé de part et d'autre dans une masse terrifiante, comme l'océan. J'étais balloté mais sans pouvoir sortir. Parfois je pouvais respirer, parfois non. J'ai eu très peur.

Puis, presque au moment où la fin, la noyade aurait eu lieu ça s'est calmé. Pas autour de moi, mais en moi. Ou plutôt, oui, j'ai trouvé l'énergie, la force de me joindre à ce qui secouait... euh... autour de moi... Comme on utilise une marche pour s'élever. Et alors je suis sorti de la masse mouvante, j'étais... euh... dessus... oui...


*** La vapeur de l'infusion dessinait des arabesques à la base mouvante comme les pattes qui serraient la tasse s'agitaient doucement au rythme de la description attentive du Nelda. ***


Et là, la peur s'est muée en joie. Oui... quelque chose d'aussi puissant et j'ai cru pouvoir voler. C'était une euphorie incroyable, comme si pouvais voler, je crois que je courais. Mais pas seul, ma course était possible parce que je courais... euh... sur les vagues, grâce à l'énergie de cette océan.

*** Malgré lui, un sourire canin étirait les babines du Clairvoyant. ***


Cette sensation a grandi, s'est renforcée, tout allait plus vite et plus fort. Jusqu'à ce que je fasse euh... un bond... c'était à la fois comme une folie, quelque chose à tenter mais aussi comme si une limite était atteinte. Alors j'ai bondi et...

*** L'incertitude lui fit froncer les sourcils. ***


C'est le plus étrange... le plus difficile à cerner. Je crois que je tombais mais vers le haut. Comme un vol mais qu'on ne peut pas contrôler, avec cette impossibilité de maitrise que l'on a quand on chute. Et il y avait une immensité, vide, chaude et un astre immense... brûlant... en face de moi, au-dessus, partout qui a fini par tout absorber... tout... brûler... oui...

Je ne sais pas.


*** Na'andarg resta immobile et figé, comme transformé en statue, dans laquelle on aurait glissé une tasse fumante. Il battit des paupières, comme interloqué. Et but une gorgée d'infusion. Et se brûla. Ce contact avec la liquide sembla le ramener définitivement dans le Mensonge et il reprit son attitude nerveuse et gauche. ***


Enfin, voilà... je... je crois que c'est ça que j'ai senti...

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