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Le Luang 25 Astawir 1511 à 18h56
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 | *** Dans le hall de la mairie, beaucoup commençaient par s'arrêter devant la maquette de la shamesha agrandie, visible pour la première fois par le grand public. On y voyait la Shamesha actuelle, grand chapiteau rond, à laquelle avait été accolés, tout autour, trois chapiteaux plus petits. Des étiquettes les intitulaient 'extension Korsyne', 'extension des voyages' et 'extension du labyrinthe'. ***
*** Un bureau avait été dressé tout exprès et une employée y accueillait les volontaires. Elle s'enquérait de leurs savoir faire et envoyait les plus grands et costauds chez Tennos le charpentier, les plus habiles chez Yatagan le tailleur. Les mineurs pouvaient se préparer à creuser les fondations, les potiers à installer les canalisations pour les fontaines, les marins à gérer les centaines de mètres de cordes qui solidifiaient les structures... ***
*** Tout avait été méticuleusement préparé pour que le montage prenne le moins de temps possible. Pour déranger le moins longtemps possible les explorateurs du Second Monde. L'assemblage de la structure ne prendrait que deux jours, de même pour la mise en place des deux tentures, une en cuir pour l'étanchéité, l'autre en feutre pour l'isolation thermique et sonore. ***
*** A condition d'avoir assez de main d'oeuvre. ***
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Le Merakih 27 Astawir 1511 à 23h22
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| *** Sirilius, curieusement attiré par l'agitation du moment entra dans le hall de la mairie qui semblait en effervescence. ***
Clarck Gaybeul dit :
Y aurait-il une fête par hasard??*** Il s'approcha de l'imposante maquette et en observa les détails émerveillé. ***
C'est magnifique! On ne se rend pas souvent compte de toute l’œuvre du pilier de Grior...
*** Puis, il s'approcha du bureau ou une Nelda joviale le salua. ***
Héjia! En quoi pourrais-je vous aider noble Rhona?
*** Lui même se le demandait mais il se doutait que, vu l'ampleur de la tâche, toutes les bonnes volontés seraient les bienvenues... ***
L'inconscience est un venin...
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Le Vayang 6 Manhur 1511 à 21h25
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| *** Akhavë elle aussi avait entendu des échos de la nouvelle, la demande de main d'oeuvre pour les agrandissements du Shamesha. L'envie de participer la tenaillait, aussi alla-t-elle à la mairie comme tout le monde pour mieux se rendre compte du labeur attendu. La maquette était impressionnante; elle éprouva une pointe de nostalgie en lisant le nom de sa cité natale dans une des extensions, et à la fois une bouffée de fierté. Décidée, elle chercha du regard un responsable à qui s'adresser, et remarqua Sirilius qui faisait visiblement la même démarche. Souriante, elle s'approcha un peu, et lança à l'employée: ***
Héjia! Moi aussi, je viens pour participer... Dans quel domaine pourrai-je me rendre utile ?
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Puis, se tournant vers le symbiosé: ***
Héjia rhon Sirilius, cela faisait longtemps... | |
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Le Sukra 7 Manhur 1511 à 20h29
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| *** La réponse de Sirilius n'était pas vraiment celle qui était attendue. ***
Non, ne vous inquiétez pas, les dessins sont faits depuis longtemps. Je voulais dire si vous avez déjà monté des tentes, creusé des fondations, ce genre de choses. Ou dirigé des équipes par exemple.
Si c'est le cas, allez vous présenter sur la place devant la corporation des artisans. C'est là qu'ils préparent le montage. Sinon, les tailleurs travaillent dans la corporation sous les ordres de Rhona Yatagan. Elle a besoin de toutes les pattes agiles disponibles.
*** L'employée se tourna vers Akhavë et lui décrocha à elle aussi un large sourire. ***
Cela vaut pour vous aussi, Rhona. Dans la corporation pour des travaux fins et précis ou juste devant pour le montage, si vous voulez quelque chose de plus... physique. Les étais sont transportés depuis le port, c'est là qu'ils ont été séchés et mis en forme, et ils sont assemblés et fixés.
*** L'employée sourit à nouveau de toute sa gueule. ***
Je vous remercie de participer à ce projet !
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Le Sukra 7 Manhur 1511 à 20h46
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| *** La corporation des artisans avait un air de teinturerie géante, ou de fabrique de feutre, ou même de tannerie. Des pan de tissus et de cuir étaient suspendus dans tous les coins, de manière assez anarchique au premier coup d'oeil mais en réalité selon un classement très précis pour un œil avisé. ***
*** Au centre de la grande pièce, des grandes tables avaient été installées et des travailleurs s'y installaient pour assembler entre eux les différents morceaux de tentures, qui avaient été préalablement traités, décorés, classés et numérotés. ***
*** Yatagan tentait de tout voir et de tout régenter, de répondre aux questions, de montrer les bons gestes et de féliciter les travailleurs acharnés. ***
*** Trop de travail pour une seule personne, mais elle faisait de son mieux. Voyant une poignée de nouveaux venus, elle répéta ses instructions : ***
Il y aura deux épaisseurs de tentures pour les extensions.
Celle à l'extérieure sera en cuir et est assemblée sur les tables du fond. Elle servira à l'isolation. Il y a des croquis qui indiquent quelle pièce doit être assemblée avec quelle autre. Les coutures doivent être doubles pour assurer une bonne étanchéité. Allez vous servir en aiguille à cuir et en fil épais dans la boite de droite.
L'autre tenture sera en feutre pour l'isolation phonique. On les couds sur cette table. C'est pareil, il faut assembler les différentes pièces, comme un grand puzzle. Attention, certaines pièces viennent de Korsyne, faites y très attention ! Les coutures sont faites d'abord avec des points de faufilage qui seront vérifiés puis avec des points arrière. Il y a des dessins pour vous expliquer. Soyez soigneux et précis pour que la Shamesha soit belle !
hrp : http://fr.wikipedia.org/wiki/Couture
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Le Merakih 11 Manhur 1511 à 10h19
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| *** Yatagan.... bien sûr, tout ceci était son oeuvre, son initiative. Akhavë réprima un soupir au souvenir de leur dispute. Comment avait-elle pu croire à une possible amitié ? Les neldames la détestaient toujours, et ça ne risquait pas de changer. Elle s'était vraiment montrée cruelle, au sujet de Frekk; Akhavë songea soudain qu'elle ne le méritait pas, cet amoureux fidèle et doux qui avait traversé toute l'île dans le seul but de la revoir et obtenir enfin une réponse d'elle. Après tout, qu'avait fait Yatagan pour mériter toute cette attention ?
Non, c'était idiot et bête de penser ainsi. L'amour ne se mérite pas, hélas...
La blanche sourit à Sirilius. ***
Je ne sais pas encore. Peut-être vais-je simplement vous accompagner, et voir où je serai la plus utile.
Topia dit : Oh oui, un arbre! Tu t'en souviens du tien toi ? Moi pas, c'est tellement loin... | |
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Le Dhiwara 15 Manhur 1511 à 22h43
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| *** Yatagan se retourna vivement en entendant son nom. ***
Oh, héjia Sirilius. Tu viens donner un coup de patte ? J'ai l'impression d'être la reine des fourmis ici.
*** Yatagan montra d'un geste tous les neldas penchés sur leur ouvrage et leurs aiguilles. Elle tenta vaguement de ramener un mèche rebelle hors de son champ de vision. ***
Mais plus ça avance, plus on voit combien ça va être beau. Tous les morceaux du bas vont s'assembler pour donner un panorama de Korsyne. Beaucoup de réfugiés sont très heureux d'avoir un souvenir de leur ville. Et puis certains avaient récupéré des tentures de la Shamesha en partant, nous les avons incorporées !
*** Yatagan aperçut soudain Akhavë. En retrait, hésitante. L'artisane se sentit mal à l'aise. ***
Héjia Akhavë. Tu es revenue ? Tu as fait bon voyage ?
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Le Dhiwara 15 Manhur 1511 à 23h22
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| *** LA corporation ressemblait à une véritable ruche, bourdonnante d'activité, fourmillant de neldas en tous genres occupés qui à tanner du cuir, qui à assembler des pièces de tissu. Yatagan orchestrait tout cela avec bonne humeur et enthousiasme, à en juger par sa mine réjouie et ses cheveux en désordre. Akhavë resta un peu en retrait, observant la réaction de son ancienne amie à sa vue. Mais ... de quel voyage parlait-elle ? Etait-ce une façon détournée de lui demander d'oublier leur dispute, à son retour de Lerth ? La blanche ne savait pas trop quoi penser, alors en public, elle se contenta de donner le change. S'avançant aux côtés de Sirilius, elle répondit tranquillement: ***
Héjia, maîtresse des Arts. J'ai fait bon voyage, sashi. JE suis rentrée depuis assez longtemps, et je suis ravie de pouvoir participer à cet ambitieux projet. As-tu du travail à nous donner ici ?
*** Elle avait un instant pensé la vouvoyer, mais ce serait mettre une trop grande distance subitement; si Yatagan voulait faire la paix, Akhavë ne voulat pas la décourager en se montrant glaciale. Elle avait déjà si peu d'amis... Et puis, Yatagan radoucie, cela ne pouvait signifier qu'une chose; la blanche s'en réjouissait pour Frekk, et pour la neldame rousse aussi. Elle aura mis le temps! Enfin, que d'autres soient heureux, ceux qui le méritaient, était une bonne chose. En évitant de penser à sa propre douleur, toujours aussi cuisante du fait de l'inconséquence des actes de la gardienne. De l'absence de conséquences, en fait. C'était vraiment vexant, mais il fallait passer outre, et trouver un autre moyen.
Elle s'approcha, l'air intéressé, de la tenture en cours. C'était un pan représentant l'entrée du Shamesha de Korsyne, émue; Akhavë reconnut le rideau pourpre qu'elle poussait si souvent, pour aller voir son père... Les larmes lui montèrent aux yeux, elle les réprima et sourit. ***
C'est très beau, et réconfortant de retrouver cela ici. Très bonne idée, Yatagan.
*** Espérant que l'artisane saisisse l'occasion de se réconcilier. *** | |
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Le Dhiwara 22 Manhur 1511 à 14h41
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| *** Akhavë aussi semblait un peu pensive, un peu gênée. Yatagan fut contente de pouvoir parler avec elle, de la Shamesha, de trivialités... Ce n'était pas le moment ni le lieu pour parler de leur dispute et Yatagan n'en avait pas non plus envie. ***
Oh, je croyais que tu étais encore partie voir un coin de Syfaria. J'ai énormément de travail à vous donner ici, il faut tout coudre ensemble. C'est un peu ennuyeux et répétitif, désolée, mais il faut le faire.
*** L'artisane regarda la nelda blanche s'émouvoir devant l'une des tentures rescapées. ***
Beaucoup de réfugiés sont heureux de voir qu'on va faire une sorte de sanctuaire pour Korsyne. Je n'y suis allé qu'une fois, mais je suis triste de penser qu'elle est maintenant inhabitable. Mais tu vois, toutes les tentures du bas de l'extension vont faire un panorama de Korsyne. Certaines personnes sont venues peindre leur ancienne tente, les remparts...
Certains ont dit qu'il ne fallait pas s'attacher au souvenir de la ville ou refuser sa perte, mais en fait, ça symbolise surtout le fait que tout ce qui est matériel n'a pas d'importance puisque nous pouvons le recréer et nous en souvenir.
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Le Julung 2 Jayar 1511 à 14h18
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| *** Yatagan regarda Sirilius s'emparer des pinceaux et des pigments. ***
Vous avez raison, Sirilius, cette tâches est faite pour vous !
Des lampes en verre ? C'est une bonne idée...Ce serais très joli ! Ce n'est pas moi qui m'occupe de la décoration intérieure, il faudrait se renseigner à la mairie.
*** Yatagan retourna à son ouvrage. Puis, un moush'tin entra dans la corporation pour annoncer : ***
Ils vont mettre en place la structure !
*** Une grande partie des gens se pressa alors à la porte et aux fenêtres pour observer. ***
*** La structure de la tente était composée de longues perches qui avaient été assemblées devant la corporation afin de préserver le silence aux abords de la Shamesha. Elle ressemblait à une araignée géante. ***
*** Plusieurs neldas se trouvaient à chacun des pieds, d'autres tenaient des cordes pour tout équilibrer. La structure devait être soulevé puis transportée jusqu'à la Shamesha, 200 mètres plus loin. ***
*** Quand elle serait en place, il resterait à la fixer au sol, à consolider ses fondation puis à la recouvrir des deux épaisseurs de tentures... avant de s'occuper de l'aménagement intérieur. ***
*** Les couturiers d'un jour observèrent le maître du chantier lever un drapeau, puis l'abaisser brusquement. Plusieurs dizaines de bras se crispèrent en même temps, dans un silence presque total. ***
*** Yatagan murmura : ***
Les tentures ne seront jamais prêtes à temps !
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Le Merakih 8 Jayar 1511 à 22h07
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| *** Sirilius peignait sans relache, suivant le rythme des quelques artistes de l'Ordre venus de tout le téritoire Rêvant.
Sur la toile le fond se transformait en forme, les murs némens de Korsyne, l'immense bibliothèque, les allées de parchemins, les mousht'ins jouant sur le parvis...
Les jours passaient, trop courts, intenses, colorés et les neldas s'endormaient a même le sol les pattes couvertes de peinture et de sueur.
La fresque touchait a sa fin. Certains devaient rejoindre leurs foyers, dans les villages la vie n'est pas aussi sure se souvint le gris rêvant.
Un espace restait vierge, au centre de ce qui deviendrait le futur antre des Transcripteurs. Sirilius interogea le maitre d'oeuvre a ce sujet. ***
Nous avons décidé de te le laisser. Si tu le veux.
Une fresque d'espérance serait appropriée, ne crois-tu pas?
*** J'opinais, ne sachant que dire. Puis, laissant libre cours a l'imaginaire, j'ébauchai le mystère... ***
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L'inconscience est un venin...
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Le Dhiwara 12 Jayar 1511 à 11h30
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Akhavë s'était elle aussi mise au travail sans tarder. Elle avait rejoint le groupe d'ouvriers qui mettaient en place les structures de bois et les cordages; le travail physique était réconfortant, empêchant de penser aux soucis plus ou moins importants qui hantaient la neldame. Elle avait une force considérable, aussi elle put se rendre utile, s'attirant des compliments et des sifflements d'admiration des ouvriers. De loin, elle observait Yatagan aller et venir, s'inquiéter, se ronger les ongles, guider les uns par ici, les autres par là... Dans son élément. La neldame rousse paraissait changée, plus sûre d'elle. Miracle de l'amour, sans doute!
Akhavë songea alors à Frekk. Depuis le temps, ils ne s'étaient pas reparlé... Elle avait envie d'avoir de ses nouvelles. Etait-il toujours en ville ?
Alors que les travaux touchent à leur fin, la blanche sent les picotements de la bougeotte la reprendre. Si elle partait? Un pélerinage à Korsyne, sur son fier destrier. Avec Yriel, pourquoi pas...
Oui, c'était une bonne idée...
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