*** J'avais finalement reçu l'autorisation d'entrer, les gardes ayant été prévenus de mon arrivée.
Tout était enfin en règle, et je pouvais en profiter...
Je convins d'un rendez-vous avec Liam, près de la Shamesha, et hop, mon sac sur le dos, je me dirige d'un pas rapide là-bas.
Je me souvenais encore où c'était.

Je regarde alentours mais ne vois pas Liam, alors je me pose sur un petit endroit d'herbes, et je le contacte télépathiquement :
***

*** Puis je m'allonge et respire profondément.
Convaincue qu'il ne devrait pas tarder, j'abandonne l'idée d'un petit somme.
Ça attendrait.
Mais j'étais assez heureuse d'être enfin là...
***

*** Liam est accueilli avec un grand sourire !
Le sourire se fait un peu amer, et je lui réponds : ***

*** Je me lève, et je tends une main à Liam. Tant pour l'aider à se lever que pour marcher vers la tente... ***

*** Je passe une main dans mes cheveux, puis j'entre, suivant le jeune Nelda.
L'odeur de carnine caractéristique me fait sourire.
Je repense à la fête des fous.
Et par la même occasion à Celegorn.
Et par association d'idées, à Kaelianne...

C'est compliqué, oui.

Je m'adresse d'une voix douce au Nelda que je découvre :
***

*** J'adresse à Liam un clin d’œil complice. ***

*** Je m'installe dans les coussins, et j'en prends un que je serre contre ma poitrine. Liam à peine parti, je réponds avec enthousiasme : ***

*** Concernant la deuxième question, je réplique avec un sourire amusé : ***

*** Je lui adresse un clin d’œil avant de continuer : ***

*** Je ris avant d'enchaîner : ***

*** Je tripote un peu nerveusement le coussin dans mes bras, regardant les yeux du Nelda... ***

*** Je lève les yeux au ciel, regarde d'un côté et de l'autre, l'air d'hésiter exagérément avant de dire : ***

***
Soupir...
Mais la mort ne règle rien... d'autant plus pour les symbiosés.
Est-ce qu'on peut le qualifier de second départ ?
Pas vraiment...
Kaelianne.
Où est la fin ?
***

*** Je lui adresse un sourire triste, avant de dire d'une voix morne : ***

***
Ça sonne faux ?
Peu importe.
L'autopersuasion marchera peut-être, à défaut de la persuasion.
***

*** Je soupire et tombe en arrière dans les coussins, puis je dis d'une voix forte afin que Liam entende : ***

*** J'attends effectivement qu'il arrive, et je prends deux gâteaux en le remerciant, dont un qui finit dans ma bouche... ***

*** Je le déguste avec un léger sourire, sans quitter Liam des yeux, puis une fois fini, je réponds : ***

*** Puis, nonchalamment, je fourre le deuxième gâteau dans ma bouche. Je cligne des yeux puis tente d'imiter un ronronnement, une fois ma bouchée fini.
La réussite peu concluante de ceci me fait rire, puis j'écoute le jeune Nelda...
***

*** J'écoute attentivement, puis je penche la tête sur le côté avant de répondre : ***

*** Je ris, et enchaîne en jetant un coup d’œil amusé à Noam : ***

*** Mais c'est vrai que vu l'itinéraire, il fallait un soupçon de bizarrerie... et plus si affinité ! ***

***
Elle marche à petit pas. Elle s’arrête un peu derrière une tente. Elle observe. Se décider finalement. Elle secoue sa robe couverte de sable. Elle passe une main dans ses cheveux poussiéreux. C’est inutile, elle le sait, elle est couverte de crasse et Mirwen n’aimera pas ça. Mais elle préfère se donner l’illusion d’avoir tenté d’améliorer son aspect.

Elle recule. Change de direction. S’engage dans une autre rue.
Elle s’arrête. Elle se sent lasse. Il lui semble que cela fait une éternité qu’elle tourne dans la ville.

Il lui vient une envie de la frapper. De partir vraiment. De la laisser. Elle t’a abandonnée et toi tu lui cours après, tu es pitoyable.

Elle s’assied sur le sol, près du Shamesha.

Elle sort son couteau. Elle taille sec. Elle est furieuse. Le sang goutte sur le sol devant elle. Un arc pourpre de goutte. Elle laisse le sang ruisseler. Perce la peau, lacère les doigts. A travers les larmes de douleurs, elle la sent. Elle est proche.

Le sang goutte.
Goutte.

Il dessine sur le sable. Il lui manque les cendres. Mais le sable peut aussi marcher.
La poussière. Elle plonge la main sur le sol.

Le sang goutte.
Goutte.

Elle repousse une mèche de cheveux collée à son front moite, étalant sans s’en rendre compte une traînée sanglante.

Goutte.

Les neldas l’évitent sans s’arrêter. Ils ont l’habitude. Ils savent qui elle est. Parfois il y en avait pour la raccompagner à l’hôpital. Elle frôle l’idée un instant. Retourner au tiède, retourner dans son cocon d’oubli. Laisser le rêve s’écouler sans elle.

Elle envoie voler une poignée de poussière dans l’air.
Rageusement.

Goutte.

Je vais te trouver.

Goutte.

Je te sens.
***

*** Je lâche un "oh !" admiratif en entendant l'exploit de Vyk...
Tout le monde n'est pas capable de survivre aux effluves... c'est vrai.
Mais si elle s'en est sortie, c'est bien qu'elle savait ce qu'elle faisait :
***

*** Je soupire... ***

***
Le sang longe ses doigts fins. Il roule autour des articulations, se fraie un chemin pour rejoindre le sol sur lequel il goutte. La jeune tydale observe le ciel.

Les yeux de l’invisible lui ont murmuré qu’elle était là. Toute proche.
Elle observe les tentes du quartier.
Mais elle se cache.

On ne fait pas de course dans une maison. Elle n’était pas au marché.
Elle a menti.

Elle plonge la main dans son sac, la vierge à cinq doigts. Laissant l’autre pendre le long de son flanc sans se préoccuper de la plaie qui continue de saigner abondamment. Elle porte devant ses yeux la boule jaune qu’elle tient au creux de sa paume. Elle lui murmure des mots doux, des mots d’amour, elle l’encourage.

Elle a besoin d’elle et de ses pouvoirs. Au moins une fois encore.
Elle sent ses petites forces qui se mêlent aux siennes. Elle la sent la guider à travers le flux des pensées. Elle sent qu’elle heurte une conscience. Elle pense très fort à son message. Puis se laisse guider pour revenir. Elle observe de loin l’immense marasme de pensées qui s’agite bruyamment. Cela l’intrigue, elle veut aller voir. Les forces sont trop faibles. Elle retrouve la conscience de son corps, embrasse sa moue et la remet au chaud dans son sac.

Elle fait demi-tour. Qu’importe les signes et elle. Elle a pris une décision.
Elle se sent triste. Pourtant, elle recule encore. Elle se sent bien plus blessée que triste.
Trahie. Elle a dû rejoindre l’ami dont elle parlait avec tant d’insistance, celui qu’elle lui préfère.

Le sang goutte.
Goutte.
Goutte.
***