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Au Rêve Marin

Le Marchand de Rêve.

Épisode III : « Le gars de la Carnine »
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Sujet lancé par Narrateur
Le 23-02-1508 à 20h17
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Posté par Saltis' Dymer,
Le 16-03-1508 à 21h58
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Narrateur

Le Sukra 23 Fambir 1508 à 20h17

 
***
Quelques minutes avant que le duo n'arrive, Lugh avait fait son entrée.
Khertyss, la tenancière de la taverne, salua la Voleuse et lui désigna une table où était assis un Nelda costumé. Lugh trouva aisément une table non loin du personnage qui n'attacher aucune importance à ce qui l'entourait.


Lorsque Thécléote et Saltis entrent, Hermut Klys'Ing n'a pas bougé.
Il est toujours seul lorsque la serveuse le montre du doigt.
Un bookin dans les mains, il lit en prenant de temps en temps une gorgée de thé.
***


 
Thécléote d'Emyon

Le Sukra 23 Fambir 1508 à 22h09

 
Thécléote prend mentalement note d'une information cruciale : Saltis'Dymer a une fille. Voilà, pense-t-il, le fond de l'étrange alchimie qui les lie ! C'est une raison bien plus intéressante qu'une autre, alors, le disciple décide que c'est la bonne. De toute façon, Uranie n'apporte jamais que du bien, comment pouvait-il en être autrement ? Il devra aborder ce sujet, puisque le témoin lui fait la grâce de l'évoquer.

Tandis qu'il entre, l'odeur âcre du tabac et des corps entassés balaie ses pensées plus surement qu'un grand seau d'eau froide jeté en pleine figure : le tripot, car c'en est un, accueille surtout les travailleurs de la mer et à ce titre, s'apparente plus à un clandé qu'à un grand hôtel.

Une fraction de seconde, pas davantage, Thécléote envisage de faire demi-tour : qui est-il ? Mais qui est-il ? Que fait-il ici, lui, disciple plus bas-rêveur que haut-rêvant, endimanché comme s'il mariait sa fille, incapable d'aligner trois mots standards ou de lacer ses chaussures sans se déboiter l'épaule ?

Il marque un temps d'arrêt, puis se souvient qu'il est suivi par un témoin plutôt impressionnant, la pipe vissée au bec, ostensiblement armé, plus couturé qu'un gladiateur et pour tout dire, qui fait déjà peur quand il est amical...

Alors, il continue d'avancer. Dans le brouillard qui l'environne, et la myopie n'est pas seule en cause, il a du mal à distinguer ce que lui montre l'accorte serveuse à qui il s'est adressé. Il poursuit néanmoins sa route, priant les Quatre pour ne pas percuter bêtement un docker ivre et de tempérament sanguin en cheminant !

Enfin, il se dresse devant Hermut Klys'Ing. Tiens, le bonhomme lit et boit du thé ? Des manières bien urbaines, qui présagent d'un dialogue apaisé, songe Thécléote avant de parler :


Hermut Klys'Ing ? Bonjour, mon cher.
Je m'appelle Thécléote d'Emyon
Et vous présente Saltis'Dymer,
Un ami d'une autre faction.

Nous sommes tous les deux mandatés
Pour enquêter sur une affaire
Tout-à-fait extraordinaire
Et à laquelle vous êtes mêlé...

Permettez que nous en parlions
Et cherchions à y voir plus clair ?
Quand nous aurons fait la lumière
Sur cette histoire, nous partirons.


Sur ces mots, Thécléote pose la main sur le dossier d'une chaise, mais sa timidité reprend le dessus et il n'ose la tirer pour s'assoir sans y avoir été préalablement invité.
Il s'en aperçoit et in petto, se dit qu'il est décidément un foutu trouillard et mériterait une belle série de coups de pieds au cul !



Thécléote & Prospéro
Enquêteurs privés - Agence Incognito
« S'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème ! »

 
Hermut KlysIng

Le Dhiwara 24 Fambir 1508 à 16h27

 
***
L'élégament vêtu Nelda lève un sourcil en regardant son interlocuteur.
Habillé d'un costume trois pièces, le marchand aux griffes taillées, aux dents récurées et au poil soigné reste un instant interloqué face à Thécléote et Saltis.
Reprenant ses esprits, il leur sourit.
***

Bonjour messieurs, je suis effectivement le dit Klys'Ing, si cela peut vous servir.

*** Fermant son livre d'une main et le rangeant, il retire son chapeau de la table. ***

Oui oui, prenez place, je vous prie.

*** Hermut redresse le dos tout sourire, et regarde tour à tour les deux compères en croisant les mains. ***

Une affaire 'tout-à-fait extraordinaire' dites-vous ? Je suis tout ouïe.

 
Thécléote d'Emyon

Le Dhiwara 24 Fambir 1508 à 19h48

 
Thécléote s'assied sans laisser transparaitre son soulagement, et observe attentivement son interlocuteur :

C'est un bourgeois gentilhomme, bien mis de sa personne. Tant sa qualité - exportateur de Carnine, ça pose son bonhomme - que sa tenue et ses manières trahissent une certaine éducation, qui doit se doubler d'une grande aisance financière. Si comme tous les marchands, le nelda chapeauté doit avoir son prix, nul doute qu'il est hors de portée du disciple. A priori, il n'est pas question de l'acheter...

Mais il n'a pas un livre de compte entre les mains. Il doit donc être curieux, ce que confirme son entame de dialogue. Bien ! C'est une première carte à jouer dans la partie qui s'annonce, si elle tourne au Poker menteur...

Et s'il y a une chose à laquelle un bon marchand tient comme à la prunelle de ses yeux, c'est sa réputation. Excellent ! Telle est la deuxième carte dans le jeu du disciple. Avec une belle paire en main et un soupçon de bluff en tête, Thécléote se sent ragaillardi.

Il commence à parler sur un ton plutôt confidentiel :


C'est fort aimable à vous, je vous en remercie
Vous n'êtes pas sans savoir que la semaine dernière
Des cauchemars affreux ont frappé bien des frères ?
A ce propos, vous-même, les avez-vous subi ?

Notre présente enquête concerne ce sujet
Eminemment sensible, vous l'aurez deviné
Au-delà du bien-être de la communauté,
Il en va de nos âmes et de nos rêves secrets !

Qui dit rêve dit Carnine, qui dit Carnine dit vous,
Monsieur Hermut Kys'Ing, exportateur fameux,
Qui dispense notre plante à tous les poussiéreux
Neldas loins de leur terre, mais dépendants de nous

Or, tout concourt à croire que nos rêves dévoyés
Sont ceux d'un fou furieux aux visées assassines
Qui a vicieusement altéré la Carnine
Pour infiltrer nos songes avec facilité !


Concentré sur son discours, le disciple s'exprime calmement, avec une certaine gravité. Il s'appuie sur le bord de la table et se penche légèrement en avant pour jouer de son deuxième atout :

Vous êtes un spécialiste de ce que vous vendez
C'est votre compétence de marchand renommé
S'il était avéré que vos exportations
Ont dispersé sciemment un dangereux poison,

Je vous laisse deviner les effets déplorables
Sur vos activités, vos futures transactions !
Rien n'est plus délicat qu'une bonne réputation,
Celui qui nous afflige vous mettra sur le sable !

Vous devez nous aider à coincer le coupable :
Il est votre ennemi deux fois plutôt qu'une seule,
En frappant votre esprit et votre portefeuille...
C'est la meilleure façon de rester honorable.


Cette dernière phrase est prononcée avec chaleur, afin d'en évacuer sans ambigüité la connotation menaçante.

Thécléote & Prospéro
Enquêteurs privés - Agence Incognito
« S'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème ! »

 
Saltis' Dymer

Le Luang 25 Fambir 1508 à 01h07

 
Saltis avait suivi le poète, les babines retroussées.
Il se souvenait de ce lieu...
Enfant, il y venait.
Il ne se rappelle plus exactement pourquoi.
Mais le lieu lui fait songer à des jeux idiots de Nelda en mal d'aventure.
Il n'était pas revenu en Jypska, sa cité natale, depuis tant de temps.
Il espérait croiser regards anciens, camarades ou dulcinées, mais.. tout était resté désespérément étranger au vieux Nelda depuis son arrivée avec l'Obsession voilà quelques semaines.
Là... enfin... il retrouvait un semblant de vitalité.

Puis soudain, l'esprit de Saltis ne fit qu'un tour !
Il reconnaissait les lieux... car c'était là qu'il avait remis ce miroir au Songeur de l'Ordre !

Quel idiot !, marmotta-t-il....
Plus sombre que jamais, il resta debout tandis que le poète entamait la discussion.
Son humeur avait chuté en flèche.
S'il devait finir de perdre les pédales, il allait aider à sortir les Neldas de cette mauvaise passe !

Le poète avait été "gentil".
Saltis n'avait pas envie de jouer le "méchant", et dans la situation actuelle, vu celui qui leur faisait face, il se doutait que cela serait du pire effet.
Pour autant, de mauvais poil comme il l'était, il s'exprima d'une voix rocailleuse, croyant être aimable...

Sans vouloir préjuger, Klys'Ing, de ce qui peut nous rendre service, je vous prie de croire en notre dissociation, le poète et moi même, en cette histoire, non sur les faits ou les motivations, mais sur notre indépendance de choix, de parole ou d'acte...

Si la question vous traversait l'esprit, je suis Témoin du S'sarkh.
Et ceci sans aucunement vouloir ramener ma fraise dans un potager qui s'en contremoque, je suis expressément autorisé par Fyridor lui même à apporter toute mon aide possible, ou imaginable, pour dénouer cette affaire.
J'ai, il faut le dire, beaucoup d'imagination lorsqu'il s'agit de dénouer...


Il retroussa de nouveau les babines... en un semblant de sourire...


Libre est la voie du S'sarkh !

 
Hermut KlysIng

Le Luang 25 Fambir 1508 à 02h26

 
***
Le marchand écoute attentivement tour à tour les deux Neldas.
Au fur et à mesure que les discours avancent, une lueur de malice se fait de plus en plus grande dans ses yeux.
Il garde un instant le silence tout en se saisissant, de deux doigts et l'oriculaire levé, de sa tasse pour la porter délicatement à ses lèvres.
***

Si votre fraise n'a pour jardinier personne d'autre que le Maître de nos Songes, c'est qu'assurément vos talents pour dénouer les racines du vice sont utiles au potager.
Quoi qu'il en soit, soyez assurés que je ferais mon possible pour vous y aider.


*** Un sourire franc, un regard qui s'attarde un peu sur le Témoin et Hermut se tourne vers d'Emyon. ***

J'ai effectivement fais l'expérience de ces ... cauchemars. Une fois n'est pas coutume, j'ai songé avec d'autres de cette chose que les Rêvants nomment le Rêve.
Et je vous le confie, l'expérience est regrettée et, désormais à la vue de vos nouvelles, d'autant plus regrettable.

Le fait est donc que le mal qui s'en prend aux Neldas, les plongeant de soir en soir toujours plus nombreux dans un sommeil sans fin, serait un acte criminel dont l'arme du crime est la Carnine ... ma Carnine ...


*** Le Nelda trempe ses lèvres dans son thé, tout en souriant. ***

Avant tout, mon cher, sachez que je ne suis point versé dans le domaine agricole.
Je suis dévoué corps, âme et portefeuille à l'Ordre ; notre Ordre qui m'emploie pour vendre ses marchandises et dont j'ai en particulier reçut la 'mission' de m'occuper de nos frères étrangers pour qui la Carnine n'est point une réalité, mais pourtant bien une nécessité.
Peu de mes clients s'embarrassent de mon adjectif, préférant se vanter de faire affaire avec une Faction entière, dont je ne suis que le plus doué des intermédiaires.

Croyez bien que si retombée il y aura, elles n'atteindront pas directement mon toit, car ma réputation et mon nom n'ont pour autre domaine que l'enceinte de nos cités. Alors à moins que l'Ordre ne s'en prennent à moi pour avoir dilapidé le poison qu'il m'avait en mains confié, cette affaire et ses cauchemars ne s'attaquent qu'à mon intimité.

...Ce qui est déjà bien assez...

Mais puisque vous êtes ici attablés, c'est que j'imagine avoir en ma possession de quoi vous aider. Chose que je compte faire de bon gré.
Et si j'en crois vos propos, vous avez la victime et l'arme du crime. Ne vous reste que le lieu, le mobile et l'assassin.

Et à part vous commander à boire ou à manger, dites-moi, que puis-je faire pour vous ?


 
Saltis' Dymer

Le Luang 25 Fambir 1508 à 10h48

 
Saltis renacla.
Il n'aimait pas ce gars là.
Trop aimable. Trop détendu.
Tout sonnait faux dans ce Nelda là...

A coup sur, il était mêlé d'une manière sournoise à l'affaire.
Mais il ne l'avouerait jamais.
Pour autant, il les aiderait... si le vent tournait dans le bon sens.
Les girouettes pouvaient parfois avoir de beaux habits.
Saltios attendit que le poète prenne la main, après tout c'était sa pelote...


Libre est la voie du S'sarkh !

 
Thécléote d'Emyon

Le Luang 25 Fambir 1508 à 12h50

 
Thécléote répond du tac au tac :

Et bien vous mettre à table, l’endroit est adapté,
Puisque vous proposez de nous y inviter !


Il sourit de plus belle, signifiant à son hôte qu’il s’adaptera à ses façons. S’il entend saupoudrer son discours de plaisanteries aimables, ce n’est pas pour déplaire au disciple, que son handicap tient trop souvent à l’écart des jeux d’esprit.

Pour l’heure, quelque chose titille le grand nelda : hermut Klys’Ing a de la maîtrise, quoi de plus normal pour un commerçant d’envergure...

Mais d’une part, il ne semble pas le moins du monde surpris par une information qui bouleverse littéralement Thécléote. Et d’autre part, il ne la met pas un instant en doute. Or, quoi qu’en dise le haut-rêvant sous le haut-de-forme, il est évident qu’on lui demandera des comptes s’il s’avère qu’il a failli dans son rôle de contrôle : c’est toujours à celui qui vous vend les choses qu’on s’adresse en cas de réclamation. Un client mécontent se moque bien de savoir d’où vient vraiment la drogue qui lui tord les boyaux du crâne, quand il tient le foutu droguiste qui lui a fourgué sa mauvaise came...

Ces deux éléments – l’absence de surprise et de déni – résonnent dans la tête du disciple comme un avertissement, vite mué en quasi certitude : il savait.

Quel marchand consciencieux apprendrait sans s’en émouvoir, s’en offusquer ou s’en défendre, qu’on s’est joué de lui pour tromper ses clients ? Quel exportateur un tant soit peu averti laisserait deux stricts inconnus l’accuser, à mots voilés, d’être au mieux l’agent, au pire le complice voire l’initiateur, d’une telle incurie ? Thécléote s’attendait presque à recevoir son poing sur le museau, mais la réaction d’Hermut s’apparente à de l’indifférence. C’est même à se demander si l’intérêt poli qu’il manifeste par instants dans ses réponses n’est pas un effet de manche, un leurre, destiné à produire le minimum syndical qu’on attend de lui compte tenu de son rang !

Il savait, mais il a laissé faire ?

Cette idée, fondée ou non, décourage Thécléote. Si leur interlocuteur a sciemment proposé une Carnine altérée, il n’a tout simplement plus qu’une ligne de défense à jouer : l’ignorance crasse. C’est une question de survie. Reconnaître sa faute, c’est passer du stade de victime à celui de complice, avec les conséquences désastreuses qu’on imagine aisément. Pour le moins, Klys’Ing serait écarté de son poste.

Cependant, cette peur potentielle est une nouvelle carte à jouer, dans les mains de Thécléote et de Saltis’. Saltis’ qui vient de s’exprimer, d’ailleurs, il serait peut-être bon d’y réfléchir. Il a fait parler la poudre en citant Fyridor : c’est bien vu ! Puisque Klys’Ing n’a cure de l’opinion de ses clients, celle de son maître sera sans doute plus parlante ? Signifier son statut de témoin est aussi d’une finesse appréciable : cela renforce le caractère interfactionnel et global du problème abordé.

Quoi qu’il en soit, il faut aller de l’avant. Une suite possible s’offre aux deux enquêteurs : Hermut Klys’Ing doit être convaincu de leur sérieux, de leur volonté, de leur pugnacité sans faille. S’il détecte la moindre fatigue, lassitude ou défaillance dans leur duo de comiques troupiers, il en jouera et les laissera repartir Fanny. Une option inacceptable.

Mettant le plus de conviction possible dans sa voix et dans ses mots, Thécléote déclenche sans temps mort les hostilités :


Pardonnez-moi, mon cher, mes façons policières,
Mais l’enjeu justifie d’écourter nos manières.
Tout dans votre discours confirme nos soupçons :
Vous étiez informé de ce dont nous parlons.


Levant la main, comme pour couper court à toute objection, en réalité parce qu’il a peur qu’une interruption le freine dans son audace, le disciple songe in petto : Klys’Ing n’a-t-il pas employé le possessif, tout à l’heure ? Ma Carnine... cette petite pointe d’orgueil doit aussi être exploitée. Tout doit être exploité :

Vous saviez que la drogue en votre possession
N’était pas... ordinaire, qu’elle était trafiquée.
Et quoi de plus normal ? On ne peut vous duper,
Vous avez expérience et qualification...

Mais l’évidence est là, vous ne pouviez pas voir
Que cette étrangeté cachait un crime affreux
Car si vous l’aviez su, c’est évident, monsieur,
Vous seriez le héros glorieux de cette histoire.

Vous auriez déjoué le plan machiavélique
De l’ennemi intime et juré de vos frères
Celui dont le projet hideux nous désespère
Et dans les rangs des nôtres sème une triste panique

Mais vous pouvez encore, sinon tout rejouer,
Tenir un rôle honnête et des plus décisif
Car à l’heure actuelle, rien n’est définitif :
Saurez-vous exploiter cette opportunité ?


Se souvenant des mots du témoin, en particulier lorsqu’il s’est prévalu d’avoir bonne presse auprès de Fyridor, Thécléote ajoute à voix basse :

Ce que Saltis et moi dirons à nos amis
De ce que nous savons est de notre ressort
Nous n’avons nulle envie de vous porter du tort
Et de jeter sur vous l’ombre du discrédit

Vous devez nous aider, c’est le meilleur moyen
De bien vous démarquer du complot dénoncé.
Vous pouvez, par exemple, nous instruire sans tarder
Sur trois sujets précis qui demeurent incertains :

Dans la filière complète suivie par la Carnine,
Quelles faiblesses le coquin a-t-il pu exploiter ?
De la terre au bateau, où devons-nous chercher ?
Aurait-on corrompu le plant par ses racines ?

D’autre part, les acteurs de toute la profession
Vous sont certainement connus, depuis le temps.
Y avez-vous croisé des gens, dernièrement,
Dont le rang ou les actes méritent notre attention ?

Sur la période qui change une petite graine toute fraîche
En produit que l’on vend sous vos yeux avertis,
Avez-vous remarqué la moindre anomalie
Susceptible à présent d’orienter nos recherches ?



Thécléote & Prospéro
Enquêteurs privés - Agence Incognito
« S'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème ! »

 
Lugh

Le Matal 26 Fambir 1508 à 08h27

 
Lugh réfléchissait aux avancées de l'enquête, son suivant de Toh étudiait la carnine empoisonnée et la carnine supposée saine issue des récoltes. Elle faisait semblant d'être absorbé à une création de sa part, un nouveau jeu aidant à la concentration.

Lugh était installé à une table proche elle n'avait guère à tendre l'oreille pour entendre la conversation et les questions qu'elle entendait lui convenait car c'était exactement ce quelle voulait savoir.
Qui sont les intermédiaires dans la récolte la production et la transformation et enfin qui sont les revendeurs.

Elle se posait d'autre questions mais elle sentait que le moment d'intervenir était somme toute assez proche et avant de rendre la chose officielle elle préférait un entretien sans contrainte pour le marchand. Elle aurait tout loisir de les posées plus tard. Elle trouvait que le Nelda qui accompagnait le poète bien grincheux un brin provocateur ou agressif et s'en demenda la raison, mais surtout ce qui la choquait chez lui était son air ... méditatif. Etait-il un habitué de la carnine, si tel est le cas alors pourquoi n'est il pas dans le même état que ses compagnons lysaline et Shaël?

Enfin tout ça restait à éclaircir...



 
Hermut KlysIng

Le Merakih 27 Fambir 1508 à 04h33

 
***
Hermut, pas plus dérangé que cela, écoute avec grande attention et un calme certain le disciple, agrémentant accusations, explications et questions de quelques gorgées de thé.
Une fois la tirade poliment écoutée, le marchand prend sa serviette et se tamponne les lèvres avant de répondre d'un air tout aussi serein.
***

Allons allons ... En voilà des accusations.
Et qui apparemment ne repose sur rien d'autre que mon professionnalisme ? Car soit je suis l'omniscient et parfait marchand que vous semblez voir, soit comme tout le monde, j'ai été dupé.
Ceci dit, voici mon seul aveux : je suis autant coupable d'avoir vendu cette Carnine, que vous de l'avoir fumé.

Mon travail, c'est l'exportation, c'est là bas que j'ai mon nom.
Sur les terres de l'Ordre, là où le mal sévit, je n'ai pas grand poids. Mais à vous entendre, tout le marché de vos cités repose sur moi. Que voulez-vous que je vous dise ? Je rentre à peine d'un voyage de plusieurs mois, et l'on m'accuse d'avoir vendu là où je n'étais pas.

Il y a plus d'une centaine de marchands existants, et certains bien plus influents, mais cependant, je suis le seul et celui qui ment. Pourquoi donc et comment le savez-vous ? La Carnine que j'ai vendu était-elle plus forte que celle de mon voisin ?

La Carnine était un poison plus virulent que la dernière fois ? Non je ne le savais pas.
Mais de cela, il semble vain de me défendre, puisqu'à vos yeux je suis coupable. Dès que vous êtes ici entrés, ce n'était pas un conseil que vous étiez venu chercher, mais des aveux que vous voulez me soutirer.


Quant à vos questions, je vous le dit depuis le début, j'apprécierai vous aider. Alors inutile de venir me menacer. J'ai assez foi en moi et en la Justice de l'Ordre, ainsi que l'habitude des accusations imaginés par des jaloux pour savoir que de pareilles paroles sans fondement ne tiendront pas longtemps.

Quelles faiblesses le coquin a-t-il pu exploiter ?
Je ne le sais pas, et croyez moi, si c'était le cas, cette faiblesse ne serait pas.

De la terre au bateau, où devons-nous chercher ?
Il n'y a que les transports de marchandises pour Lerth qui prennent la voie des eaux ... Mais pour ne pas vous faire croire que je refuse d'obtempérer :
Je vais acheter la Carnine en gros aux agriculteurs se trouvant non loin de nos cités, je la fait amener en Jypska par charrette gardée où elle est stockée dans mes entrepôts, elle y est triée et conditionnée dans des barils en chênes. Une partie part pour l'étranger, à Lerth par bateau chargé au port, aux autres factions par caravanes qui prennent les routes. Quant à l'autre partie, elle est vendue sur place à des grossistes ou des revendeurs de Jypska et de Korsyne.
À vous de choisir où chercher.

Aurait-on corrompu le plant par ses racines ?
Je suis marchand, pas jardinier, de cela je n'en sais rien.

Pour le reste, c'est un simple non, deux fois.


*** Une nouvelle gorgée de thé. ***

Est-ce là tout ce que vous désirez ?

 
Lugh

Le Merakih 27 Fambir 1508 à 09h36

 
Lugh toujours assises à sa table commençait à se faire une idée sur l'exportateur. Tout mielleux qu'il est il n'a pas lâché une bride d'information utile. Tout comme notre poète il sait manier le verbe et il est assez futé pour ne rien divulguer à moins que l'on n'en oblige...
Lugh le présentait aussi fort que le poète et son compère soient ils ne tireraient rien de bon de ce marchand. Il est aussi vrai que le marchand est aussi habile à éviter qu'un Moush'tin retombe toujours sur ses pattes. Mais quel moment propice choisir pour apporter mon support à ces deux là.

« le début, j'apprécierai vous aider. Alors inutile de venir me menacer. J'ai assez foi en moi et en la Justice de l'Ordre, ainsi que l'habitude des accusations imaginés par des jaloux pour savoir que de pareilles paroles sans fondement ne tiendront pas longtemps. »


Lugh n'en cru pas ses oreilles c'est un signe...Sashi Toh...
Il lui fallait une entrée en matière et ne pas intervenir sans raison, le marchand aurait su qu'elle était là pour épier cette conversation. Lugh réfléchit le temps de mettre en place ses mots il ne fallait pas qu'elle prenne parti ni qu'elle retranche l'exportateur mais juste qu'elle face son travaille. La justice a un poids et surtout les moyens qui peuvent faire peur et peut être dérouter suffisamment le beau parleur pour lui faire délier la langue.

Après avoir réfléchit, elle se leva de sa chaise, et s'approcha du groupe .

Heija Rhonï, si je puis me permettre de vous interrompre je suis Lugh Voleur de songes et je représente la justice de l'Ordre.

Si je me permet d'intervenir c'est que je n'ai pu m'empêcher de vous entendre parler de justice ... de fausses accusations. Si tel est le cas maitre commerçant j'en serait juge et personne ne vous embêtera plus... Bien compris vous deux!

Si j'ai bien entendu la fin de votre conversation il était sujet de carnine... C'est un sujet bien pointilleux en ce moment. De quoi accusez vous donc ce commerçant je veux TOUT entendre de la part des deux parties pour pouvoir me faire une idée de la véracité des accusations.


 
Hermut KlysIng

Le Merakih 27 Fambir 1508 à 14h09

 
***
Lorsque Lugh se présente, Hermut écarquille les yeux, complètement surpris et... amusé.
Il finit par sourire, se retenant de rire.

Un instant il rassemble ses idées pour formuler une réponse, mais cesse, se disant qu'il n'a rien à gagner en envoyant ce juge ridiculement pointilleux sur les valseuses, surtout que ces deux interlocuteurs n'ont qu'à s'en sortir tout seuls.
***

Eh bien ... Moi qui pensais déjeuner tranquillement ...

*** Un sourire en coin, il lève la main pour commander de manière muette une deuxième tasse de thé à la serveuse. ***


 
Saltis' Dymer

Le Merakih 27 Fambir 1508 à 14h14

 
Saltis partit d'un rire de gorge franc et massif !
Haaaa, enfin cet olibrius qui les suivait depuis l'entrepot, aussi discrète qu'un Gambol énamouré et aussi finaude qu'un Braxat en rut, enfin elle se décidait à intervenir.

Saltis l'observait du coin de l'oeil depuis leur entrée, assise qu'elle était à tendre l'oreille. Comme si le vieux propage ne l'avait pas vue les observer, puis les précéder au tripot.
Si elle les avait entendus discuter avec la gardienne, comment pouvait-elle croire qu'ils ne l'avaient pas repérée...
Haaaa, la jeunesse...

Il riait comme il n'avait pas ri depuis bien longtemps !
Ca, c'était de l'intervention qui allait servir l'enquête.
Le marchand était tranquille, dorénavant, retranché derrière la sécurité d'une ânesse facile à manipuler.

Saltis se calma peu à peu.
Il se demanda comment le poète allait exploiter ceci.
Puis Saltis regarda le marchand droit dans les yeux, et lui sourit.
Celui-là était fin.
Il comprendrait que jamais le Propage ne le laisserait sortir vivant d'ici sans avoir avoué.
Saltis était déjà mort.
Peu lui importait l'avenir, si ce n'est de faire rendre gorge et vérité pour servir son peuple de naissance...

Il raffermit sa prise sur son bâton de combat, et révisa mentalement ses sorts de soutien, son attitude on ne peut plus explicite sur le devenir de cette rencontre si le marchand ne cessait pas rapidement de les prendre pour des imbéciles...


Libre est la voie du S'sarkh !

 
Thécléote d'Emyon

Le Merakih 27 Fambir 1508 à 14h54

 
Thécléote ouvre la bouche dans l'intention première de poursuivre le dialogue, lorsque deux évènements simultanés le figent dans cette posture incongrue :

D'abord, il perçoit dans la communauté de pensées haut-rêvantes qu'on a isolé et localisé la substance incriminée dans la corruption - au sens alchimique du terme - des plants de Carnine : une sorte de poudre noire, mélangée à la terre de culture, de composition et d'origine inconnues...

Il en informe aussitôt Saltis'Dymer par message mental.

Ensuite, une personne qu'il identifie comme la voleuse de songe croisée devant l'auberge et sa future marchande de parchemins surgit du diable vauvert et s'invite dans la conversation... mais pas pour commercer, apparemment !

C'est bien trop d'émotions et de bouleversements pour le disciple, qui en avale de travers la rondelle de son thé citronné et commence à s'étrangler joyeusement :


Rrrhhhh... RrrhhHHhhrrRRrraarrkk... TrraaaahhrrRrrrk...

Non sans difficulté, il déglutit et ingère finalement le corps étranger, dont il subit la douloureuse progression de son gosier irrité à son œsophage, puis son estomac noué. Réprimant une nausée bileuse, il sourit piteusement et reprend d'une voix éraillée en se tournant vers la nouvelle venue :

Pardonnez-moi. Bien le bonjour, madame.
Accusations, menaces... que de gros mots !
Pour en user vraiment, il est trop tôt :
Nous parlons, ne versons pas dans le drame.

Monsieur Klys'Ing, ici présent, m'explique
Qu'il n'a rien su, rien vu, rien remarqué
A propos des plants qu'il a exporté
Et dont on sait l'incidence... onirique


S'adressant au commerçant, qui n'a daigné délivrer que des informations triviales, il décide de lui donner la patate chaude, histoire de voir ce qu'il en fera :

Vous voulez nous aider ? Alléluia !
C'est fort aimable à vous, si honorable !
Oh mais j'y pense, en serez-vous capable ?
Vous ne dites rien qu'on ne sache déjà...

Surprenez-nous, monsieur ! Instruisez-nous
De vos lumières, si telle est votre idée !
A moins, bien sûr, que vous m'ayez moqué ?
Que cette belle offre ne tienne pas debout ?


Bien que le marchand soit à priori dégagé de tout soupçon par ce que Thécléote vient d'apprendre via Prospero, il persiste à croire que Klys'Ing est trop serein pour être honnête...
Mais force est de reconnaître qu'on ne peut faire parler quelqu'un contre son gré, quand on est un gentleman. Si le taiseux témoin a des arguments que le disciple n'a pas... c'est le moment de s'en servir !


Thécléote & Prospéro
Enquêteurs privés - Agence Incognito
« S'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème ! »

 
Hermut KlysIng

Le Julung 28 Fambir 1508 à 14h02

 
***
Intérieurement, il ricane. La scène, dont il est involontairement le centre, est extraordinaire, même un metteur en scène des plus doué n'arriverait pas à égaler ce comique de situation.

Les esprits commencent à s'échauffer,l'imbroglio se tortille pour se rendre encore plus difficile à dénouer. En parlant de tricotage, Hermut contemple le Témoin, distant et terriblement souriant.
Puis il se tourne pour écouter le disciple, et une fois que ce dernier a terminé, le marchand se tourner vers la juge.
***

Ma chère Lugh, je vous remercie grandement de votre aide apportée si promptement, mais pour l'instant, il ne s'agissait que d'une discussion entre personnes de bonne intelligence, usant de rhétorique par le biais d'insinuations à but de pousser l'autre à céder.
Il n'y a donc pas lieu de s'inquiéter, ni de déposition à mander ; car de toute manière, aucune plainte n'a été déposée.

Cependant, ce fut un grand réconfort de voir que la Justice de notre Ordre sait où et comment s'imposer.


***
La pensée de faire un clin d'oeil au Témoin lui vient, mais Hermut se ravise car si le danger lui plaît, il trouve le suicide stupide.
Finalement, il s'en retourne vers d'Emyon.
***

Pourquoi être venu, au juste, si c'est pour m'accuser ...

Il se tourne vers Lugh : Façon de parler bien sûr.

... vaguement, et vous jetez sur moi ...

À la Juge : au sens figuré.

... en espérant trouver la clef mystère du problème ?

Écoutez ... ce que je peux faire, c'est mener l'enquête au niveau de la société des marchands de mon côté et vous en tenir informé. J'ai des contacts, des connaissances, une renommée, des entrées et des moyens de pression.

Surtout que ...
Chaque année, avant la saison de vente de Carnine, un conseil de marchands de l'Ordre se réunit pour discuter des problèmes et des attentes en tout genre. Ce genre de concile ne mène rarement autre part que nulle part. L'Ordre est une vieille institution très difficile à faire bouger, car sa moitié est plongée dans une léthargie des plus totale. Et ceci sans compter en plus les divergences d'opinion parmi les réveillés. Entre ceux qui pensent qu'il ne sert à rien de commercer avec l'étranger, ceux qui ne veulent plus que commercer avec l'étranger, ceux qui ne veulent plus commercer tout court mais qui par habitude et pouvoir participent au concile ... etc ...

Tout cela pour en venir au fait que cette année, une rumeur, un murmure que seuls les plus attentifs ont entendu, courait sur le fait d'une hésitation à propos des producteurs de Carnine. Mais bien évidement, ce murmure est passé bien plus qu'inaperçu dans le brouhaha des marchands, qui ne pouvaient imaginer se passer de Carnine pour une saison entière, de peur de la ruine.
Le profit a ses raisons que la raison n'a pas.


*** La serveuse arrive et dépose une tellière pleine sur la table. ***

Mon offre est là, mettre la truffe et les oreilles pour vous rapporter ce que je trouve. Qu'en dites vous ?

 
Saltis' Dymer

Le Julung 28 Fambir 1508 à 16h03

 
Saltis dit juste, en un souffle, le regard toujours vissé sur le Marchand.

Et si vous nous disiez, "enfin" serais-je tenté d'ajouter si je voulais entrer dans ce jeu de dupes, qui vous a donné mandat pour cette Carnine précise ?
Un ou plusieurs ?
Rencontré ou pas ?
Nom, allure, lieu ?
Moyen de l'atteindre, d'arrêter tout ceci ?
Le reste, je m'en moque éperdument, c'est l'affaire de la jeunette ici présente, pas la mienne.

Sans vouloir m'engager dans l'irrémédiable, je ne saurai préjuger de mon bras, ni du reste de mon corps, à l'écoute d'une réponse... rhétorique... qui en cette situation m'amène au bord de ce que d'aucuns redoutent chez mes pairs.
Réfléchissez bien avant de répondre... l'amusement a parfois une fin désagréable, ennuyeuse et hautement synonyme d'inéluctable.
Car nous savons tous deux que vous savez, et au fond, je vous l'ai dit, je m'en moque du moment que nous avançons et sauvons notre peuple de naissance commune.

Et la patience n'est pas le moindre de mes défauts dans ces considérations là, contrairement à celle que j'éprouve face à vos lassantes circonvolutions...


Libre est la voie du S'sarkh !

 
Hermut KlysIng

Le Julung 28 Fambir 1508 à 17h05

 
***
De tout au tout, le regard du marchand change au moment où il se tourne vers Saltis.
Plus froid, plus noir et des plus sérieux.
***

Ridicule.
Et qu'allez-vous faire ? Dans tous les cas cela nous mènerez à rien.
Vous ne savez rien et me jugez coupable en vous basant sur le seul fait de votre conviction personnelle, conviction ma foi bien tordue. Vous vous acharnez sur ce que vous ne comprenez pas en vous accrochant à la première chose venue.

Croyez-vous que c'est comme cela que vous sauverez notre peuple ? En mettant la main sur le premier marchand venu et lui donnant du bâton à en mourir à fin d'entendre, non pas la vérité, mais seulement ce que vous voulez qu'il dise ? ... Vous êtes pathétique.


***
Une pause, son attitude redevient ce qu'elle était.
Il tourne la tête vers d'Emyon, souriant.
***

Acceptez-vous mon aide ? Excusez mon empressement, mais je n'ai pas encore eu le temps de déjeuné, donc encore faut-il que je me nourrisse, et j'aimerai me retirer.

 
Saltis' Dymer

Le Julung 28 Fambir 1508 à 17h27

 
La technique du "gentil" et du "méchant" fonctionnait à merveille.
Saltis en avait vu d'autres, et fut intérieurement fort satisfait.
"Pathétique" n'était pas une insulte, mais un bien beau compliment en la circonstance.
Car s'il s'énervait, c'est qu'il croyait le vieux Nelda capable de lui faire fort mal, quelles que soient les raisons, afin d'obtenir des réponses.
Les Témoins se torturaient les chairs depuis 400 ans : ils étaient connus pour être fort doués à ce petit jeu.

Ce qui était vrai, c'était que Saltis ne le tuerait pas.
Pas ici et maintenant, en tous cas...

Le vieux propage fit mine de rester le même vieux machin stupide, borné et enragé, ce qu'il arrivait fort bien à faire, et laissa le poète profiter de l'ouverture plus que béante, même si ce lascar savait tout mais ne dirait rien qui puisse l'incriminer, crapule s'il en était pour avoir mis son peuple en péril par pur appât du gain.
Car s'il était mauvais en quelque chose, c'était pour dissimuler qu'il était mesquin, vile, menteur et corrompu.
Un bien mauvais acteur, stupide à force de se croire supérieur...
Tout en ce marchand de pacotille suppurait la corruption et ses manières en disaient milles fois plus qu'un simple aveu.


Pas ici, ni maintenant...


Libre est la voie du S'sarkh !

 
Thécléote d'Emyon

Le Julung 28 Fambir 1508 à 18h31

 
Le temps se contracte, le rythme des échanges s'accélère, il devient difficile de s'adapter et de réagir en parfaite synchronicité avec Saltis' et le marchand ! C'est pourtant indispensable et dans la présente situation, c'est même urgent !

Thécléote pense vite, mais son handicap se paye souvent par un retard pesant dès lors qu'il faut émettre des sons. La question du moment est : comment éviter que le témoin (du S'sarkh) n'abatte Klys'Ing devant d'autres témoins (à charge) ? Comment éviter l'épandage de tripes en plein tripot ? Dymer est-il sérieux, ou en pleine représentation ? Le disciple a entendu des histoires...

Des histoires sur les témoins que l'on malmène ou que l'on tourmente bêtement, ou cruellement, et qui se métamorphosent en espèce de fauves à la violence décuplée. Comment appelle-t-on ça ? La Fureur du Dragon, euh, non... du Tigre... non plus... La Rage du S'sarkh ! Voilà !

Hermut a perdu l'esprit ? Il ne voit pas ce qui se prépare ? C'est lui, notre spécialiste de l'exportation auprès des témoins du S'sarkh ? Houlà, ça sent le gaz... En admettant que sieur Dymer ne lui mange pas le foie dans les minutes qui viennent, il peut déjà faire une croix sur ses affaires : jamais les témoins ne voudront désormais commercer avec lui !

Thécléote adore les histoires. Il en raconte plein à sa fille, c'est presque une marque de fabrique de sa petite famille. Il les adore d'autant plus qu'il les croit, même quand il les invente, il est bon public : Les nemens font de la magie avec leurs Runes ? C'est sûr ! Le S'sarkh n'est pas le vrai méchant ? Mais certainement ! Les témoins peuvent se changer en machines à tuer ? Dame ! Klys'Ing en sait plus qu'il n'en dit ? Un peu mon neveux !

Les yeux du grand nelda s'élargissent à mesure qu'un flot de pensées ininterrompu déferle dans son esprit fiévreux, mais d'un geste mental sans contrepartie physique, il coupe le robinet : Profitons des dernières secondes de calme avant la tempête, songe-t-il. Questionnons le Concepteur en verve tant qu'il est d'humeur...

D'ailleurs, voici que la mémoire lui revient, fichtre donc, et il voudrait déjà s'éclipser ? Ah mais non, ah ah, surement pas !


Comprenez vos clients, à savoir les témoins :
Comment prendriez-vous la chose, en apprenant
Que l'on vous a vendu, peut-être en le sachant,
Un produit qui corrompt votre âme comme un venin ?

Répondez à Saltis, et vous aurez la paix
Vous garderez la main sur votre monopole,
Vous pourrez même du coup endosser le beau rôle
Vous n'aurez ni ennuis, ni remords, ni regrets...

Votre aide est bienvenue, je l'accepte avec joie
Mais pourriez-vous préciser une information ?
Nos producteurs auraient eu quelque "hésitation"...
A quoi faire ? Détaillez, je vous prie, ce point-là :

Hésiter à semer, produire ou récolter ?
Hésiter à vous vendre le fruit de leur travail ?
Hésiter, c'est bien vague ! Donnez-nous des détails...
Vous pourrez déjeuner à loisir, mais parlez.


Redevenant jovial et souriant :

Allez je vous invite, comme ça, c'est entendu !
Et vous trépasserez le ventre bien pansu
Si jamais notre ami Saltis'Dymer vous tue
Ah ah ah je plaisante ! Quoique. Chef, le menu !




Thécléote & Prospéro
Enquêteurs privés - Agence Incognito
« S'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème ! »

 
Hermut KlysIng

Le Vayang 29 Fambir 1508 à 01h32

 
***
Hermut soupire.
Si depuis le début cela l'amusait, mais cela commence à fortement l'ennuyer.
Le marchand fait une moue embêtée et repousse sa tasse fraîchement servie.
Las, sa voix se fait calme, basse et lente.
***

Vous ne comprenez rien ...
Mes clients ne sont pas les Témoins, ni aucune autre Faction que mes soins desservissent. Le commerce se fait de Faction à Faction, et non de moi-même à Faction.
Je travail pour l'Ordre, et c'est par ce dernier que je suis payé.
Je n'ai que faire du bout de la chaîne, qu'il soit Confrère, Matriarcal ou Témoin.

Pourquoi croyez-vous que mon affaire marche ? Parce que je suis le plus efficace dans mon domaine, à savoir acheminer les marchandises de l'Ordre d'un point à un autre.
Si l'Ordre me confie du cochon commander par un tel, je vais lui vendre, si il me fournit de la Carnine demandée par une Faction, je la vais la vendre.
Mon 'monopole' ne fonctionne pas sur ma réputation au près de mes clients, la plupart ne savent pas quel est mon travail.
Je n'ai donc éperdument que faire de ce qu'ils pensent, tant qu'ils achètent à l'Ordre.

Je ne produis pas la Carnine, ni ne reçois directement commande des Factions.
Ils ont acheté un produit à l'Ordre qui s'avère être un poison, et vous voulez qu'ils s'en prennent au livreur ... Allons ... à d'autres.

Vous dites que j'ai vendu de la Carnine qui était corrompue, soit, si vous le dites, pourquoi me mentir. Mais étrangement, je ne suis pas le seul, car tous les marchands de Carnine en vendent, simplement parce que nous l'achetons tous au même vendeur, l'Ordre. Mais à vous écouter, à la différence de toutes les personnes dans le métiers, moi, je sais.
Moi je sais qui corrompt.

Une question alors me vient, pourquoi ?
Pourquoi moi ?
Qu'est-ce qu'il vous fait penser aussi durement que je suis dans la confidence ?


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