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Jardin de la Dame Grise

Plongée en culte trouble

Dessous indécents d'un ancien symbiosé.
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Sujet lancé par Heltaïr
Le 05-02-1511 à 10h45
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Posté par Heltaïr,
Le 06-10-1511 à 18h50
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Heltaïr

Le Sukra 5 Fambir 1511 à 10h45

 
Le Temple de Syrinth.
Forteresse spirituelle du culte. Haut lieu de ferveur. De prières. D'échange.
Lieu de vie pour certains.
De travail pour d'autre.
De refuge enfin pour une minorité.

L'aile ouest restait un lieu d'asile. De derniers recours. Miséreux, malades, sans abris. Tous venaient chercher pitance, soins ou réconfort auprès des multiples Grises qui s'occupaient de ces espaces d'hospice et charité.


Eldiran.
Ancien Maitre des Arcanes.
Symbiosé.

Mystérieusement disparu il y a plusieurs mois pour réapparaitre un jour aux portes de la Sainte. Dans un état délabré.
Amnésique.
Ayant perdu toutes ses notions les plus élémentaires concernant la magie, l'Equilibrium ou sa propre histoire.
Ne communiquant plus qu'en Shairan.

Confié au Temple depuis maintenant deux mois.
Sans aucune amélioration de son état.
Autonome dans ses gestes et sa vie privée.
Livré à lui même en dehors du Temple si il en sortait, incapable de communiquer et de comprendre.
Aucune amélioration donc.
Une certaine regression pourrait on dire peut être.

La perte de sa symbiose ll y a quelques semaines.





 
Heltaïr

Le Dhiwara 6 Fambir 1511 à 16h40

 
Après le hall ou bruissent quelques chuchotements échangés, c'est la nef centrale et son silence qui t'accueillent. Eparpillés parmi les nombreux bancs, quelques poussiéreux se recueillent, majoritairement de façon isolée. Dans les transepts, répartis dans les différentes chapelles annexes, se trouvent plus volontiers des groupes priant ensemble. Familles, amis priant pour un proche malade, jeune couple adressant leurs prières de bonheur...

La fréquentation est plus qu'importante aujourd'hui et te trouver une place isolée dans une chapelle inoccupée est moins facile qu'à l'accoutumée.

*****

Après quelques recueillement et méditations diverses, tu quittes ton lieu de prière et te dirige non pas vers la sortie, mais vers la porte close menant à l'aile ouest et l'hospice, prenant soin de refermer l'huis derrière toi pour ne pas venir troubler le silence du Temple que tu quittes.

Dans l'hospice, c'est la vision maintenant habituelle qui s'offre à toi. Image de tristesse mêlée d'espoir. Si le lieu garde tant bien que mal une cohérence ordonnée et propre, les occupants de paillasse font pourtant parfois dérogation à la règle. Entre ces ilots de pauvreté et déchéance, circule les bures grises apportant soins et réconfort, amenant pitance et espoir à ces pauvres hères...

On te reconnait et une grise te fait signe de la suivre sans ouvrir les lèvres. Le silence qui règne est en réalité assez surprenant, tant de choses s'exprimant dans les regards et les gestes ici. Quelque fois un gémissement ou une plainte retentit, attirant vers lui une robe.

*****


''Et bien non Kielno. Aucune amélioration franche. Hélas. Son ... état reste le même. Aucun souvenir de revenu. Le seul changement sont ses quelques progrès en shai que nous tentons de lui faire 're-apprendre'. Il comprend un peu. Mais ne le parle quasiment pas.
A côté de ca... il semble avoir perdu toute motivation. Ou plutôt n'avoir regagné aucune envie de comprendre, de combattre. Il reste là, dans son coin. Semblant se satisfaire de la simplicité de son existence... médiocre. C'est.. incompréhensible. Et assez affligeant pour notre propre moral si je peux me permettre.''

''Huummm... C'est navrant en effet, je peux comprendre votre désarroi kielna.Vous ne croyez plus en une quelconque amélioration n'est ce pas?''

''La Dame est miséricordieuse Kielno. Et nous ferons preuve de toute la patience possible. Mais je dois reconnaitre que les.. débuts.. sont peu prometteurs.''

''Je peux le voir?''


La Grise qui te parle n'a qu'un pas à faire et un rideau à tirer pour offrir une vue d'ensemble sur une autre salle.
Dans un coin l'ancien Maitre des Arcanes.
Assis sur sa paillasse désignée. Fixant le plafond et se murmurant pour lui même d'obscurs propos. En tout cas à cette distance, l'on voit clairement ses lèvres bouger.
Tout autour d'autres lits. D'autres malheureux. Aucune place de libre.

''Je... suppose que vous auriez besoin de place n'est ce pas?''

La Grise semble frémir.

''Le début des froideurs pousse de plus en plus de pauvres hères vers nous en effet, Preux.''

De retour aux titres. Elle a donc quelque chose à demander. Quelque chose que tu avais déjà saisi.


''Maitre des Arcanes est un poste offrant certaines facilités. Pensez vous qu'il serait possible qu'il retourne chez lui? Avec le domestique approprié?''

''Et bien... comme je disais... Nous ferions preuve de toute notre attention si il restait ici. Mais peut être.. peut être que revenir chez lui.. pourrait l'aider? Un peu?''





 
Heltaïr

Le Merakih 9 Fambir 1511 à 19h00

 
Deux jours plus tard.

Tu circules dans la Sainte vers une direction connue de toi seul. Docile, l'ex convalescent te suit, le regard s'attardant autour de lui comme si il découvrait Syrinth pour la première fois. Mais dans ses yeux, aucune surprise, aucun émerveillement. Juste une curiosité lasse. Un regard atone qui scrute son environnement sans sembler y trouver de prise ou de choses sur lesquelles s'attarder.

''Ce n'est plus très loin, venez.''

Il te dévisage, semble comprendre mais ne répond rien. Un simple mol mouvement du bras. Geste de quasi-indifférence.

Les services de la mairie avaient rapidement pu te communiquer le logement du Maitre des Arcanes. En accord avec le Temple, il avait été décidé de tenter de re-introduire Eldiran dans son ancien lieu de vie. Tu avais bien voulu t'en occuper, étant quelque peu en charge de ce poussiéreux depuis que tu l'avais 'récupéré' aux portes de La Sainte.

''Nous y sommes.''

Vous êtes arrivés devant un logis d'apparence plutôt commune, que rien ne distingue des autres habitations aux alentours. La porte et les volets semblent intacts sur cette facade. L'absence du propriétaire semble ne pas avoir encouragé les introductions illicites.

Tu sors une clef massive de ta poche. Faisant partie des maigres effets que Eldiran portait encore sur lui. En toute logique elle s'adapte parfaitement à la serrure, te permettant d'ouvrir l'huis.

Après avoir fait signe à Eldiran, tu rentres derrière lui.
L'intérieur sent le renfermé, la pièce qui n'a pas été aérée depuis un bon moment. A tâtons, tu t'en vas ouvrir divers volets pour que la clarté de la journée vienne éclairer l'intérieur.


Abandon.
C'est l'impression qui ressort de la pièce ou vous êtes, une sorte de salon. En plus de la voir, on pourrait presque sentir la couche de poussière sous vos pieds. Tu contemples le tout alors qu'Eldiran vient effleurer machinalement une bibliothèque remplie d'ouvrages.
Faux espoir, il s'en désintéresse rapidement.

Tu le laisses vaquer à ses possibles occupations et poursuit l'exploration de la maisonnée.
L'ensemble des pièces fournit le même tableau d'abandon. Dans la cuisine des vieux restes de repas ont suffisament moisi pour qu'un semblant de végétation folle envahisse un coin de la pièce.
Une porte dont tu retires les deux loquets te permet de déboucher sur la cour arrière. Tu apercois ainsi une petite étable suffisante pour une ou deux bêtes. Voilà ce qui résout le problème de la monture d'Eldiran, toujours au Temple.

Tu montes ensuite à l'étage. Apercevant au passage Eldiran qui pianote distraitement sur une fiole de cristal.
La chambre offre peu d'intérêt. Comme tout le reste de l'habitation, elle est simple, modeste. La salle d'eau t'indiffère profondèment.
Une autre porte te parait beaucoup plus intéressante une fois ouverte.
Le bureau de l'ancien Maitre des Arcanes.
T'avouant intéressé, tu y rentres.





 
Heltaïr

Le Merakih 14 Saptawarar 1511 à 16h27

 
Poussière et volumes.

Tout à fait l'idée que l'on pourrait se faire du lieu de travail et d'études d'un Maitre des Arcanes, s'isolant du reste du monde chez lui au lieu que d'y préférer la bibliothèque.
Des volumes, massifs, et nombreux. Occupant plusieurs étagères, mais aussi sur les deux bureaux de la pièce, s'empilant sur un des fauteuils ou bien même quelques uns s'éparpillant au sol. La plupart refermés. Quelques uns encore entrouverts tels qu'ils avaient été abandonnés plusieurs semaines, voire mois auparavant.
Et de la poussière. Beaucoup, beaucoup de poussière.
Et sans aucune trace de pas récente, confirmant l'absence d'effraction.

Tu rentres dans la pièce, avec une curiosité intéressée. Sur le bureau principal, là ou devait siéger Eldiran, sont ouverts deux volumes. L'un traite de l'alchimie et le lien profond unissant cette discipline et les astres. L'autre traite de la magie spécialisée dans les invocations.
Que des sujets banaux que l'on s'attendrait à trouver ici.

Un encrier et plusieurs rouleaux de parchemins viennent compléter la panoplie du parfait rat de bibliothèque. Dessus, diverses notes et écrits, tous de la même main. Sans aucun doute celle du maitre des lieux.
L'encrier est resté ouvert. L'encre depuis longtemps inutilisable.

Un bruit dans les escaliers puis sur le pas de la porte. Eldiran qui apparait et regarde sans te voir, paraissant plus intéressé par la pièce. Il semble évident que si un endroit doit venir percuter ses souvenirs, c'est bien celui là.

Il s'avance, lentement, le bas de ses vêtements frottant la poussière. Revenant de retour pour hanter son ancien cocon. S'attarde auprès de la première étagère. Caresse plusieurs couvertures puis prend un ouvrage en main. Un ouvrage en Shairan d'après ce que tu peux distinguer, devenue sa langue usuelle et la seule qu'il comprend et emploie.

Tu le laisses parcourir et redécouvrir son bureau. Te dirigeant vers la sortie, un détail attire ton attention. Un détail quelconque mais insolite.
Là, sur un pan de la table normalement poussiéreuse, c'est tout un pan qui parait avoir été balayé ou nettoyé. Espace depuis de nouveau recouvert par la poussière, mais plus fine, découpant cet espace hachuré et irrégulier qui t'a intrigué.

Comme si quelqu'un avait utilisé cette table depuis le départ d'Eldiran.





 
Heltaïr

Le Julung 15 Saptawarar 1511 à 14h20

 
L'espace qui t'intrigue semble avoir été balayé. Par la manche d'un vêtement, ou bien peut être cette table a-t-elle servi pour l'écriture. Quoiqu'en soit l'origine, il y a quelque chose de troublant dans cette intrusion et l'utilisation de ce bureau.
D'autant plus qu'aucune marque de pas ne semblait avoir foulé le tapis de poussière sur le parquet.

Tu te baisses, regardant sous le bureau et alentour.
Cherchant un indice, une autre anomalie.
...
Que tu trouves finalement.
Une première trace de pas. Puis une autre. Suivie d'autres encore. Se dirigeant ou venant de la fenêtre.
Une brève vérification confirme que celle ci n'est pas close. On l'a ouverte ou bien jamais fermé.

L'astuce est belle. L'intrus n'a pas marché sur le plancher au risque de laisser des traces visibles... mais bien sur les différents grimoires et volumes éparpillés à travers la pièce! Les couvertures de cuir brunies ou noircies sont de bien meilleurs endroits pour ainsi masquer son passage.

Il y a bien deux jeux de pas. Un qui vient de la fenêtre, l'autre qui y revient. Devant le bureau utilisé, l'individu suspect semble avoir piétiné.

Eldiran n'a pas remarqué ton manège. Toujours plongé de manière quasi absente dans son ouvrage, il parait peu lui chaloir à quoi rime ton enquête.

D'une brève BA sociale, te voici plongé dans une quelconque affaire... de vol?
Les affaires d'un Maitre des Arcanes parti depuis longtemps peuvent susciter l'intérêt. Le fait que cette fenêtre n'ait pas été barricadée et donne sur l'arrière cour et non la route a du faciliter les affaires.

Quelqu'un s'est donc introduit dans le bureau d'Eldiran.

Mais, tu as beau chercher, a part celles que tu as déjà relevé, impossible de trouver d'autres traces traversant la pièce ou la quittant. L'intrus - une seule et même paire d'empreintes semble confirmer qu'il était seul- est apparemment resté à piétiner devant la table...
Étrange et sans sens.

Une intuition soudaine.
Tu te vois dans la Bastide, à ton propre bureau. Te levant de ta chaire pour déambuler à travers la pièce. T'arrêtant devant l'horloge massive. Appuyant sur le déclencheur du mécan...

Un passage secret.
Tu en as la quasi certitude, il doit y avoir quelque part un mécanisme dérobé. Porte ou mur. Donnant sur... un laboratoire? Une salle d'expérience?


''Eldiran?''

Il te regarde d'un air las et absent.
Impossible de lire ce regard pour y trouver un frisson de culpabilité et de peur. Non. L'Eldiran que tu as en face de toi ignore sans doute tout de ce mécanisme. Ni de ce qui s'y trouverait derrière.





 
Heltaïr

Le Julung 15 Saptawarar 1511 à 14h45

 
Entre la fenêtre et le bureau, un mur nu, séparant de l'extérieur, puis l'angle, et un deuxième mur, drappé d'une tapisserie aux motifs astrologiques et runiques. Derrière le bureau une étagère.

L'examen de la tapisserie ne relève rien d'anormal. De même que le mur derrière. Un mur plein, massif, sans anfractuosités ou signe d'un passage dérobé. Néanmoins, en prenant conscience de la structure même de l'étage, il t'apparait comme évident qu'une pièce doit se trouver derrière. Le bureau est trop petit de ce côté du couloir, comparativement à la chambre et la salle d'eau, pour conserver la symétrie de l'architecture.

Une pièce condamnée parait invraisemblable. On a donc voulu masquer son entrée.

L'étagère devant laquelle Eldiran t'a rejoint est simple, sans gravure ou embellissement susceptible de masquer un mécanisme d'ouverture.
Bloqué, tu te retournes devant ton kielno.


'' Il y a un passage, n'est ce pas?''

Eldiran ne répond même pas, arborant une moue perplexe.
Tu continues tes recherches. Tous les noeuds du bois sont réels, aucun ouvrage ne semble factice. Il n'y a pas de levier dissimulé à ce que tu apercois. La Chambre Scellée que tu devines presque te narguant conserve son secret.

Eldiran, lui, observe le bureau suspect, caresse d'autres ouvrages sans les ouvrir, puis se fixe devant la tapisserie.C'est une belle pièce de travail faut il reconnaître, peut être même -en dehors des livres fort nombreux- la seule marque apparente de richesse ou luxe dans ce travail.
Les astres du jour et de la nuit y forment d'improbables constellations, qui seraient peut être source d'intérêt pour d'autres que toi.
Des glyphes et runes s'emmêlent au tout. Le travail est précis, le rendu délicat.

C'est alors que le Maitre des Arcanes titube, semble hésiter, puis tend la main vers un des cordons dorés bordant de part et d'autre le travail de l'artisan. Ton rythme cardiaque accélère alors que tu semble apercevoir la facilité de la chose.

Eldiran agrippe alors le premier cordon, à gauche, et tire doucement dessus, comme répétant un geste maints fois accompli.
Silence, vous ne faites aucun bruit.
...
Rien ne se passe.

Tu le devances alors, et tire un poil plus brusquement sur le cordon de droite.
Un déclic métallique se fait clairement entendre provenant de l'armoire.

Celle ci est maintenant légèrement décollée du mur. Tu souris, connaissant le mécanisme et heureux de l'avoir enfin trouvé.
Passant tes doigts derrière le meuble, tu tires alors, décollant alors l'étagère complètement selon un arc de cercle imprimé par l'astucieux rouage, dévoilant une ouverture rectangulaire dans le mur tout ce qu'il y a de plus normal, ancienne porte sans plus aucun huis pour la bloquer.

Derrière, il y a bien une salle.
Mais dans l'embrasure de la porte, tu te figes.
De l'autre côté de la Chambre Scellée, à quatre mètres de toi, une deuxième tapisserie grandeur nature t'apporte un mauvais frisson.
Représentation taboue et que tu connais pourtant parfaitement.

Devant toi, ressuscité par les fils de laine, un Prêtre Noir de Maärbia veille sur les lieux.


***

***





 
Heltaïr

Le Merakih 5 Otalir 1511 à 21h55

 
Le Culte Noir.
Le Fausse Parole.
Hérésie bâtarde et blasphématoire. De la Grande Destruction. De la Vengeresse Absolue.

Déclarée Grande Ennemie de l'Equilibrium par la Shaïm.
Ses membres traqués. Eliminés.
Ses paroles et ses écrits brûlés ou confisqués.

Répression sanglante d'un ennemi tout aussi sanglant prêchant l'extinction de la Poussière. Ennemi intérieur qui avait doucement rongé l'Equilibrium de l'intérieur.
Le Crépuscule avait combattu à l'époque. Se purgeant de ses propres membres contaminés par la Souillure. Purgeant l'Equilibrium d'une menace qui était intérieure cette fois ci.

Des fragments de cette époque trouble et sanglante, agitée, reposaient dans certains endroits de la Bastide à ce titre. Vestiges de trahisons, affrontements fratricides et déchirements de l'Equilibrium.
Des ouvrages confisqués. Soigneusement cloisonnés. Certaines données du Culte Interdit. Et certaines représentations comme l'exemplaire de cette tapisserie.



La vision t'a frappé de plein fouet. Te stupéfiant par la surprise engendrée par sa présence ici.
Il est probable qu'Eldiran n'ait fait qu'étudier le Culte dans un recoin qu'il aurait - à juste titre- caché des regards. De simples analyses de texte et recherche de données. Choses déjà horriblement taboues, sacrilège.
Mais en toi, tu sais déjà qu'il y a pire. Le Maitre n'a pas étudié. Il a recherché. Il a pratiqué.

La vérité se dessine alors que tu entre finalement dans l'espace dissimulé. Contre les murs, des pupitres, dessus divers volumes ouverts. Sur les murs, des inscriptions ésotériques, certains écrits semblant être du Shairan, sans doute des paroles du Culte. Au sol, des graffitis et pentacles entrelacés.





 
Heltaïr

Le Julung 6 Otalir 1511 à 18h50

 
Comme une perturbation désagréable, un grésillement quasi inaudible.
Un bourdonnement que tu ressens plus que tu n'entends, alors que tu rentres de plein pied dans cette antre consacrée au Mensonge.

*** ***


Tu contemples les ouvrages, les bouges à moitié fondues, les inscriptions dont certaines à demi effacées. Remarques une table couverte de tubes, poudres et alambics.

Derrière toi, un craquement. Eldiran est sous la voûte du passage secret et contemple avec une curiosité polie l'ndroit. Rien de plus ne vient perturber son regard ou sa face. Tu frémis. Hésitant, ne sachant comment s'adapter à cette situation. Celui qui est en face de toi est coupable de blasphème et haute trahison. mais paradoxalement, n'a plus rien à voir avec ce qu'il fut.

La sensation d'acouphènes persiste... Est ce ton instinct qui tente de te hurler quelque chose?
Tu te souviens alors des traces d'intrusion. Quelqu'un, quelqu'un d'autre que le maitre des lieux, s'est introduit ici. Avec certainement un but bien prévis. Une connaissance d'Eldiran partageant les mêmes gouts hérétiques semble peu probable au vu de l'effraction réalisée. L'hypothèse d'un cambrioleur est bien plus réaliste.

Sauf que.. Tout est en place. Ou semble l'être. Plus précisément il reste trop de choses. L'intrus savait ce qu'il cherchait: sa connaissance du passage le montre. Tout ce rassemblement de données et d'études sur la Fausse Parole devait aiguiser son appétit.
Tu ne comprends pas. T'approches d'un ouvrage. Tentes de ne pas prêter attention aux écritures couvrant les pages ouvertes. Veut le fermer pour en examiner la couverture...
Ta main ne touche rien.
Tes doigts passe à travers l'ouvrage et n'effleure que du vent. Sous tes yeux, le grimoire frémit comme une surface d'eau qui s'agite, puis se dissipe lentement, sans restes, ne laissant plus qu'un pupitre vide.

Une illusion.
Fébrilement tu touches la tapisserie. Qui de même se trouble puis se délite dans le néant. Un, deux, trois autres ouvrages disparaissent à ton toucher. Seul le matériel d'alchimie semble réel.
Tu fais un pas en arrière, vers l'entrée de la pièce bloquée par Eldiran.

De la Chimère est à l’œuvre ici, tentant de recopier l'aspect d'une salle ayant été vidé de tous ses attributs. De toute évidence le cambrioleur avais une grande expertise des arcanes pour en arriver à un tel résultat.

Toujours ce lancinement douloureux.

*** ***

Une intrusion. Un vol. Des sortilèges pour tenter de masquer quelque temps le larcin. Le Culte de Maarbia.

Tu te retournes à nouveau vers Eldiran. Et remarque alors le parchemin, fixé au dessus du passage. Il est bien réel alors que tu le décroches. Tu le retournes de tous côtés. Une page de manuscrit arrachée. Sur une face, des caractères en Shairan barrent le texte. Tu sais que tu as dans les mains le message rédigé sur le bureau.


''Pour ceux dont les Yeux n'auraient été décillés
Le Culte apparaitrait comme un Jouet.
Pour ceux dont l'Esprit n'aura été ouvert,
La Vraie Parole ne restera qu'Ombre et Douleur.''


Un avertissement. Une menace.

Pire même. Tu reconnais alors la stridulation qui agitait ton esprit depuis tout à l'heure. Elle n'a rien d'audible. C'est une agitation de la Trame que ton esprit a reconnu pour avoir plusieurs fois tissé.
Le message est un adieu cynique. Il n'y a aucun intérêt de lancer des illusions aussi volatiles si ce n'est pour occuper quelques instants celui qu'on attendrait dans cette pièce.

Une dernière fois, l'étrange signal retentit, plus prolongé et plus fort.

*** ***


Un signal...
Avant de cesser brutalement....

Puis de reprendre encore, de manière plus désordonnée, grossièrement en un crescendo rapide.
Et alors que murs et charpente comment aussi à s'agiter et trembler, tu comprends bien trop tard que vous êtes tombés dans un piège destiné à Eldiran.





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