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Palais des murmures

Retour sur un passé

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Sujet lancé par Syin Lothar
Le 24-07-1511 à 22h21
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Posté par Syin Lothar,
Le 05-09-1511 à 16h22
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Syin Lothar

Le Dhiwara 24 Julantir 1511 à 22h21

 
Syin avait été escorté dans la ville, deux gardes s’en étaient chargés. Il avait longtemps attendu et craint l’instant qui se profilait mais il l’avait préparé. Avant de se présenter à la porte de Flore, il s’était arrêté prêt d’un point d’eaux pour se laver, se couper les cheveux et se raser. Il gardait en tout temps une hygiène à peu prêt correct grâce à ses ablutions mais cette fois-ci il fallait montrer le meilleur de lui-même et rien ne pouvait être négligé. Son couteau maintenant bien émoussé ne pouvait lui donner une apparence irréprochable mais il n’avait pu commercer depuis fort longtemps c’est pourquoi il faisait avec ce dont il disposait. Sa toge était elle aussi bien abimé et après l’avoir lavé du mieux qu’il put, à l’eau, il se mit à la recoudre et à la rapiécer. Si un avenir lui était destiné, il troquerait certain de ses cristaux contre une nouvelle de meilleur qualité.
Fin prêt à devant la Shaïm se présenter, il s’était approché de Syrinth d’un pas décidé.

En traversant la ville, il avait eu le plaisir de croiser certains de ses anciens compagnons symbiosés. Heltaïr, Preux de la Dame, qu’il avait auparavant souvent conspué, Bakean, l’entropiste plus que dérangé mais aussi Lyséa, une symbiosé qui semblait tout ignorer de son passé. Toutes ses rencontres avaient revigoré le Tydale, lui rappelant que la vie Equilibrienne avait ses bons cotés, ses cotés qu’il avait depuis longtemps ignoré et oublié. Et cette douce chaleur qui venait le réchauffer, lui donné un peu plus de courage face à ce qu’il devait affronter.

Le porche d’entrée du palais était imposant. Il l’avait de nombreuse fois contemplé et quelque fois franchit mais la demeure souterraine de la Shaïm était toujours un lieu de grand mystère pour le Tydale et s’y engouffrer n’était jamais chose à prendre à la légère. Ces pas serait peut-être les derniers, Syin ne le craignait pas vraiment mais qui savait ?
Approchant de la lourde porte en bois, l’une de ses escortes fit un signe aux gardes qui stationnaient. Un simple signe de tête en retour et la porte était entrebâillé. Poussant pour que les lourdes charnières puissent pivoter, la lumière de Minath pénétra dans le petit hall d’entrée. Pas d’exubérantes décorations ici, juste quelque troncs et racines finement ciselés et quelques chandelles et lustre pour éclairer.
Syin suivit le premier garde d’escorte entrer et s’acclimata à la lumière estompés pendant que le second garde déposait affaires et baluchons du Tydale pour refermer l’entrée.

Une légère brise sembla souffler sur le visage de l’ex-Equilibrien. Un courant d’air ou un souffle, il ne serait en juger mais cela lui rappela le nom de ce lieu hautement intrigué : le Palais des Murmures. Malgré le calme qu’affichait Syin depuis qu’il était dans la Sainte arrivé, un frisson vint à la traverser. Il le savait, c’était tout ce qui restait de son existence qu’il allait bientôt jouer.

Déjà des bruits de pas se rapprochaient.


 
Sardoryanne

Le Julung 11 Agur 1511 à 00h06

 
Sardoryanne ne le reçut pas ce jour là.
Ni le suivant.
Ni les suivants...

Puis, alors que l'oubli semblait devenir roi en sa demeure, Syin Lothar fut invité au palais.
Passant de couloir en couloir, il finit par se retrouver dans une alcove à l'air libre.
Un bassin, des arbres, de splendides fleurs et un banc.
Sur ce banc est assise la Shaïm.

Elle regarde Syin, droit dans les yeux.
Et ne dit mot...


 
Syin Lothar

Le Vayang 19 Agur 1511 à 23h08

 
Le refus avait été courtois. Pas de fioriture, un simple refus.

Syin s'était senti mal à ce moment là même s’il savait que la Shaïm pouvait avoir de nombreuses raisons de refuser une entrevue non prévue. Transe et méditation, parfois très longue, devoir de gestion et d'organisation, elle était à la tête d'une grande faction et ne pouvait en conséquent être dérangé en permanence. Pourtant lui avait craint qu'elle ne veuille le voir lui. Lui qui en une exclamation avait provoqué tant des vagues.
Et ce sentiment qui l'envahissait petit à petit dévorait insatiablement le calme et la confiance qu'il avait extraits de sa longue période d'isolement.

Dans cette scène où le Tydale ne savait réellement quelle était sa place, son regard croisa celui d’un des gardes qui l'avait escorté jusque là. Lui aussi paraissait embarrassé à ce moment là, "Que faire de lui maintenant ?" semblait-il penser et ce fut finalement la Grise qui brisa les prémices de l’embarras. " S'il le souhaite, Syin Lothar est libre d'attendre une audience de la Shaïm. Maintenant allez ! " avait-elle lancé avant de tourner les talons et de disparaitre à l'angle d'un couloir.

Les escortes qui se voyaient ainsi libéré de l'encombrante charge eurent un soupir mutuel de soulagement avant d’attraper le Tydale par les bras et de le ramener à la porte du palais. Là, jugeant qu'ils avaient enfin rempli leur tache, ils relâchèrent leurs poignes et quittèrent la place avec pour seul mot envers Lothar un Shirom d'au revoir.


*** ***

Le premier jour et la première nuit furent particulièrement marquante pour Syin.

Il était bien là à Syrinth, au coeur des terres de la Dame, libre de se promener, libre de marchander et peut-être même libre d'échanger, mais il ne savait que faire, en fait, de ce petit espace de liberté. Devait-il attendre jour et nuit devant le palais ? Ou pouvait-il louer une chambre dans un foyer ? Ou était-il implicitement demandé qu'il attende au Joyeux Pilier ? Le Tydale resta planté plusieurs heures devant l’édifice de la Shaïm sans pouvoir se décider et même à la nuit tombée, il ne savait pour quel choix opter. Ce fut lorsqu’il sut que plus aucune audience ne serait donné à l’heure tardive jusqu’à laquelle il avait patienté qu’il décida de s’offrir une chambre au Joyeux Pilier.

Ce soir là, le libertaire n’apprécia guère le confort douillé qu’un lit lui offrait. De long mois à vivre loin de tout avec pour seule paillasse les plus rudimentaires des matelas, branchages et fourrages, dans des nuits froides qui n’offraient aucune sécurité pour les êtres isolés, avec de plus, pour seul bruit ceux de la nature et des forêts aurait pu être un facteur de gène pour qu’il ne trouve le sommeil dans ce chaud dortoir, abrité et habité. Mais ce n’était pas cela qui le tourmentait.

Debout à la première heure du lendemain, il alla, après avoir juste pris le temps des plus minimales des ablutions et prières, se poster devant le Palais. A aucun moment il ne songea à profiter de la ville qui lui été désormais ouverte, à aucun moment il ne songea à de nouveau abandonner. Il était revenu à Syrinth pour s’excuser et demander pardon et il ne voulait croire que tout pouvait ainsi s’achever.

Et pourtant cette seconde journée ne fut pas différente de la première, aucun des gardes ne sembla d’attention lui prêter, aucune grise ne sortit pour le demander. Alors il continua à patienter.
Lors des jours suivants, Syin sentit le doute l’envahir, peut-être la Shaïm refusait-elle en fait tout simplement de le rencontrer. C’était le pire qu’il puisse redouter.

Et au fil du temps, quelques mots vinrent à être échangés avec des passants curieux, parfois même des symbiosés, qui lui demandèrent qu’est-ce qui pouvait justifier qu’il fasse à longueur de journée piquet devant un palais qui de toute façon ne finirait pas par bouger. Le libertaire expliquait alors succinctement qu’il attendait une audience et dilapidait ses cristaux pour qu’on veuille bien lui apporter à manger.

Après une semaine, Syin avait les traits tirés. Il n’osait imaginer qu’il était ad vitam condamné mais ce rendait bien à l’évidence que plus le temps passait plus ses chances de voir Sardoryanne s’amenuisait. Il n’hésitait plus trop à ce rendre aux échoppes de marchands pour acheter de quoi manger et était même passé à une étale où il avait put se payer une nouvelle tunique pour mieux présenter. Une autre fois encore, il s’était rendu chez un rebouteux pour acheter un rasoir et gros savon pour son hygiène et ses habits laver. Il restait encore la plus grande partie de la journée à cotés du palais mais n’avait plus du tout sur lui les yeux rivés. A l’heure des plus grosses chaleurs, il allait à l’ombre s’abriter et en fin de journée, il n’était pas rare que des enfants viennent à lui pour l’interroger sur ses voyages ou les autres contrées. Le libertaire ne pensait pas vraiment que les minots le prenait au sérieux alors il avait même tendance à en rajouter mais assis en cercle autour de lui ces jeunes enfants furent les premiers vrais contacts qu’il retrouva avec le monde civilisé. Et cela l’aida grandement à patienter.

Ce fut lors d’une de ses « réunions », après un nombre de jours que Syin n’avait nullement compté, qu’un garde s’approcha de lui en l’interrompant et en lui demandant s’il était bien Syin Lothar. Là au moins deux des enfants présents restèrent bouche bé, jamais le libertaire ne s’était réellement présenté à sa petite assemblée et les plus grands des mômes l’était bien suffisamment pour avoir déjà entendu parler de ce symbiosé.

Le libertaire fut alors conduit au palais sous les murmures à peine dissimulés des têtes blondes du quartier.


*** ***

Le Palais des Murmures, il y faisait cette fois-ci bien son entrée pour s’expliquer.

Aussi étrange que cela puisse paraitre, il était à ce moment tout à la fois apaisé et terrorisé. Apaisé car l’espoir qu’une audience lui soit accordé était devenu si mince que les jours précédents il s’interdisait presque d’encore espérer. Terrorisé car il allait devoir maintenant supporter le poids du jugement de celle qu’il avait lourdement insulté.

Traversant les couloirs comme par son entretien déjà absorbé, il ne se sut si on lui fit prendre des chemins détournés pour que nul visiteur ne puisse jamais dans ce palais se repérer. La seule chose que Syin remarqua fut qu’il fut reçu dans un endroit semblable à celui ou il avait déjà la Shaïm rencontré. Aucune conclusion n’en fut pour autant tiré, il n’en avait ni le temps ni la volonté car déjà LE regard était sur lui posé.

Il fit alors la plus révérencieuse des révérences qu’il connaissait.

« Mes respects, Shaïmya. »

Puis prenant son courage à bras le corps :
« Vous vous doutez probablement pourquoi je me présente humblement à vous aujourd’hui et vous ne vous tromperez certainement pas. »

Après une courte pause :
« Ma Shaïm, vous êtes la seule et unique Voix de la Dame.
Je tenais à vous le dire de vive voix pour qu’aucun doute ne subsiste entre vous et moi.

Je ne suis qu’un simple serviteur de la Dame et je n’aurais jamais du mettre en doute votre autorité, votre responsabilité et la profonde légitimité de votre Foi puisque c’est de vous que nous tirons l’enseignement de la Dame. Je m’excuse de tout cela et espère qu’un jour vous aurez la bonté et la clémence de pardonner cet acte insensé.

Avoir douté de votre personne alors que je n’ai jamais fait qu’effleurer des parcelles de vérités était très présomptueux de ma part et même si je ne l’ai fait, au fond, que dans une bonne intention, je n’avais pas la maturité pour voir plus loin que le bout de mon nez.

Vous le savez j’ai la fâcheuse tendance, infantile en grande part, à agir et à réfléchir dans la précipitation quand le danger vient à se présenter. Il faut beaucoup de sagesse et de réflexion sur soi pour savoir faire à tout moment le bon choix. Je n’en étais pas capable et n’en serais peut-être jamais capable mais aujourd’hui j’ai compris, je sais, que mon hypothèse était fantasque.

Je sais aussi que le mal ne s’est pas arrêté à mes seules paroles. Je sais que cela à entrainé beaucoup de tourment et de tracas. Je m’excuse également de cela.
Au moment où j’ai prononcé ces derniers mots sur le consensus, je voulais que cela fasse réagir mes co-factionnaires, je suis donc en grande partie responsable de toutes ces frasques. Si j’avais su que mes paroles avaient un si grand impact…
»

De nouveau une pause puis il reprit en relevant ce regard qu’il avait naturellement baissé au fil des ses paroles devant la Shaïm.
« Je ne demande pas que vous mainteniez cette clémence dont vous avez fait preuve jusque là, je tenais simplement à me présenter devant vous et vous formuler les plus sincères excuses que porte mon âme. Ni la grâce que vous m’avez faite jusque là, ni les témoignages que j’ai recueilli depuis mon exil ne motive cette acte, c’est bien en moi et pour vous Shaïmya que je vous dis : excusez-moi. »

La tête se rabaissa et les yeux se fermèrent à ces paroles là.


 
Sardoryanne

Le Matal 23 Agur 1511 à 22h24

 
Sardoryanne avait écouté en silence, attentive et concentrée, son regard fixé sur le tydale.
Son visage n'exprimait rien. Ni mépris, ni haine, ni pitié ni compassion.
Rien.
Elle écoutait, et cela en soi était déjà une preuve...

Quelques secondes s'écoulèrent.
Alors seulement sa voix s'éleva, légère et grave à la fois.
Emplie de vie. Emplie de sagesse.

Syin Lothar, dit-elle tout d'abord simplement, énonçant son nom comme une vérité crue.
Chaque acte a ses conséquences... et ses causes.
Les unes comme les autres, je les vis depuis des siècles.

Mes actes. Mes choix.
Et ceux des âmes qui m'entourent et que je guide.

Votre chute a été longue.
Mais une fois arrivé au plus sombre recoin de votre perdition, une étincelle a éclairé votre chemin de retour.
Cette étincelle m'est inconnue, je l'ai sentie s'illuminer dans le continuum.
Une fluctuation du destin qui a fini par vous ramener ici même, malgré toutes les difficultés, intérieures comme extérieures.
Je remercie cette étincelle, car elle vous a sauvé.

La guerre est terminée, le P'KhenS'sarkh a vaincu et dans sa folie s'est retiré en lui même, faute d'un ennemi à combattre.
D'aucuns pourraient songer qu'une ère de paix s'ouvre devant nous.
Une ère nouvelle, où la vie primera sur la survie.

Ceci est faux...
Ces temps sont de tristesse.
La symbiose s'étiole. Rapidement. Inexorablement.
Nous avons vécu des années spectaculaires, d'avancées et de luttes.
Mais les symbioses diminuent de jour en jour.
C'est un signe grave.

Je vais vous révéler une vérité, puisque vous êtes venu m'en apporté une avec tant de conviction.
Je vous le dois, et je le veux.

Les Mous, ces créatures qui ont apporté à certains un potentiel inestimable, sont un don de la Dame.
Une expression de sa volonté, de sa rage de survivre.
Les Mous sont une extension de Syfaria.
Ils sont inconscients de l'être, mais ils sont la partie émergée de la Dame Grise.
Ce qui lui permet de sentir la vie en elle même.
Végétal. Animal. Minéral.
Ils sont tout à la fois.

Les symbioses ont eu lieu pour aider la Dame Grise.
Elle avait besoin de nous.
Nous l'avons servi, avec notre libre arbitre comme garant de l'équilibre.

Mais depuis la fin du Tark'nal, et l'ouverture des cieux, les symbioses s'étiolent.
Car la Dame ne s'intéresse plus à nous.
La Dame est devenue muette, même à mes méditations et mes transes.
Je crois que ce qui est advenu lors de cette ouverture des cieux a bouleversé plus que nous pouvons l'imaginer celle qui guide nos vies...

Je n'ai aucun pardon à vous accorder.
Seul vous aviez à le faire envers vous même...
Vous êtes un enfant de la Dame.
Et vous pouvez revenir parmi les vôtres quand vous le désirez....

Alors il faudra agir.
Trouver la force de combattre nos peurs.
Et affronter l'inévitable...




 
Syin Lothar

Le Vayang 26 Agur 1511 à 23h59

 
Une vérité, si incroyable soit-elle, ne reste jamais qu'une vérité...

Syin avait passé une grande partie de sa vie à courir après certaines d'entre-elles et lorsqu'il croyait enfin percevoir l'ombre d'une vérité cela le plongeait dans un tel état qu'il ne songeait même plus vraiment à la déceler.
Là une vérité était simplement exposée à lui, la cause et les conséquences en paraissaient encore obscures mais elle était dévoilée. On aurait pu alors songer que le Tydale se serait ébahi puis effondré devant cette réalité mais il ne cilla pas.

L'avait-il su ? L'avait-il deviné ? Même lui n'aurait pu répondre à ces questions formulées. Pourtant il se savait avoir compris qu'avec l'évaporation du Tark'nal, de Loïa, du P'khen Ssarkh et des Nemens tout avait été remodelé. Ne subsistait encore qu'un doute dans l'esprit du Tydale, et le S'sarkh dans tout ça ?
Mais il savait aussi que la Shaïm n'aimait pas être questionné...

S'agenouillant pour rétablir une autorité de préséance qu'il avait malencontreusement négligée, il chercha la Dame du regard pour continuer en toute sincérité.


" Je souhaite sans attendre retrouver ma faction, mes kielnos, mes kielnas et l'affection de ma Shaïm.
Je n'ai que trop longtemps négligé mes devoirs et ma place.
"

Une courte pause dans ses paroles.

" Et si la Dame n'est plus là, il nous faudra effectivement redoubler d'effort pour que son enseignement et sa voix ne s’essoufflent pas.

Ma Shaïm pour vous aider dans cette tâche, accordez moi la fonction dont vous me pensez le plus apte. La dignité inhérente à la charge sera quand elle la preuve de ma Foi.
Je pourrais bien évidement rester Libertaire de l'Equilibrium mais je suis persuadé que mes connaissances et talents peuvent plus justement trouver emploi.
"

Syin Lothar avait entièrement plongé son regard dans celui de la Shaïm attendant non pas un jugement sur son mérité ou sa valeur passé mais bien sur sa meilleure présente utilité.

 
Sardoryanne

Le Dhiwara 4 Saptawarar 1511 à 23h45

 
Ne confondez pas absence et mutisme.
La Dame ne nous a pas quitté.
Elle est là, je la sens, je la perçois.

Mais elle est reste sans voix.
Seule elle sait pourquoi.
Il nous faut rester attentifs, et oui nous devons redoubler d'efforts.

Je vous réintègre parmi nous. En tant que mon Ombre personnelle.
Vous dépendrez de moi.
Officiellement, vous serez aux ordres de l'Aveugle et du Gardien.
Mais vous ne rendrez compte qu'à moi.

Allez, maintenant.
Prenez le temps de respirer l'air de votre cité.
Les temps viendront où la Dame aura besoin à nouveau de vous...


 
Syin Lothar

Le Luang 5 Saptawarar 1511 à 16h22

 
Les paroles avaient été claires mais parfois l'esprit est retors et les précisions qu'apportait la Shaïm tordaient le cou à toute idée qui aurait pu naitre de la mauvaise interprétation du mutisme de la Dame. Sardoryanne connaissait si bien Syin Lothar...

" Ombre... " " personnelle de la Shaïm" pensa-t-il à la suite. L'honneur été grand mais le Tydale n'en tirait aucune réelle gloire, lui songeait plutôt au poids de la charge et de la confiance porté sur soi.

D'une voix douce il continua.


" L'œil et l'intention discrète de la Voix de la Dame... Voilà une charge qui s'accorde parfaitement avec moi.
Je remplirais ma fonction comme il se doit, faisant part de mes observations et levant mon bras sur votre sollicitation, vénérable Shaïm.
"

Puis tout en se redressant, il sortit une petite lame de sa botte droite. L'ancien libertaire avait, il y a plusieurs année, suivi l'entrainement des Apprentis Ombres et il savait que l'engagement et la dévotion totale se marquait par un mystérieux tatouage. Il n'était alors en ce temps là parvenu jusqu'à cette ultime étape.
Faisant glisser sa lame le long de son bras pour en relever la manche, il l'a redescendit jusqu'à l'intérieur de l'avant bras. Là d'un geste délicat, mais peut-être tout aussi douloureux, il entailla la peau pour venir frôler la chair.


" Je vous servirais sans aucun doute, Shaïmya. " et la lame fit une petite entaille dans le bras.

Serment à jamais sceller dans sa chair, il n'en restait pas moins respectueux de l'enveloppe que lui avait offerte la Dame.

Face au silence qui s'installait ensuite dans la salle, Syin Lothar fit quelques pas en arrière avant de se retirer, la tête inclinée. Il lui faudrait maintenant honorer ses paroles et cette marque.


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