Un nom. Un problème.Et un gros déséquilibre.
La Tchaë, le manteau rabattu sur les épaules était, comme à son habitude assise au fond de l'aile droite de la grande chapelle du Temple.
Réfléchir. Réfléchir aux conséquences de l'arrestation du Tydale.
A Farnya.
Pile à l'endroit où il ne fallait pas.
Pile à l'endroit où elle aurait préféré que le nom de Kalavador ne retentisse pas.
Ashtar Kalavador.
Un Tchaë qui avait préféré la ville de Zarlif à la Rouge et qui avait lâchement abandonné ses compères lors d'un voyage commercial.
Son père.
Et depuis les Terriers, les Ombres, Temia se doutait bien qu'il y avait une raison plus officieuse qui avait mené Ashtar à Zarlif et que cette même chose pouvait très bien être la cause de la disparition de lui même et de sa propre mère, 14 ans auparavant.
Temia serra les poings.
Et il avait fallu que ce *** de Mirgahal se retrouve dans les geôles de la ville Tchaë, qu'il connaisse Temia, et bien même…
Fort heureusement, l'Equilibrium voulait le rapatrier…
Et malheureusement, Mirgahal connaissait certains détails gênant qui pourraient avoir portée en Equilibrium.
Sauf que Mirgahal n'avait plus aucune crédibilité.
Toutefois après l'affaire Or'dovan, Temia voulait faire un minimum de vagues.
La situation était complexe, très complexe, et, avec Jade partie depuis plusieurs Jours déjà dans l'Hatoshal, Temia n'avait plus personnes pour lui donner de consignes.
Enfin, elle penserait à cela après. Pour l'heure, il fallait réfléchir à une manière de rapatrier le renégat…
Il fallait que le triarchat fasse (ou du moins essaye) de faire cause commune.
Pour cela, elle avait contacté, une vieille connaissance. Un poussiéreux qu'elle avait rencontré dans les branches basses et qui était devenu morne depuis peu. Un brave kielno, simple, gentil et aimable.
Elle avait aussi souhaité convoquer le vieux. Egone… Puis elle s'était ravisée. Elle voyait bien le Vieux être très bureaucratique, et passer quelques lunes avant de prendre une décision.
Elle s'était alors tournée vers une jeune bailli avec qui elle avait eu l'occasion de parler de manière un peu musclée dans le fief du triarchat.
Impulsive, intuitive… Jeune probablement.
Elle espérait qu'ils arriveraient tous les trois à prendre une décision quant à cette épine dans le pied qui s'était baladée un peu trop loin des frontières équilibriennes et qui semait le chaos sur son passage… Et du coup braquait un peu trop le regard des autres factions sur Syrinth.
Temia grogna et attendit, incapable, dans son impatience, de profiter, de savourer, les cantiques des Grises qui chantaient dans la nef.
Digne ou indigne,ma vie est ma matière, ma matière est ma vie.