Bienvenue dans le forum de Syrinth
Le grand Feuillage

Retour d'un tydale

ouvert
Page [1]
Détails
Sujet lancé par Silindë
Le 09-05-1512 à 23h18
11 messages postés
Dernier message
Posté par Silindë,
Le 13-05-1512 à 18h37
Voir
 
Silindë

Le Merakih 9 Manhur 1512 à 23h18

 
Le retour du matriarcat avait été silencieux. Pour une fois. Troublé seulement par quelques notes de musiques qui s'envolaient parfois, se perdant presque immédiatement au loin tandis que le transport continuait son vol. Les vents avaient été favorables.

Ce n'était pas un silence triste. A peine pensif. Kaelianne s'était éloignée sans qu'il ne ressente le besoin de la suivre. Il ignorait où était Mirwen -l'entropiste avait passé une journée à contempler, seul, les cimes glacées des monts du Déclin. Il s'était souvenu de certains noms. D'autres avaient été oubliés. Mais celà l'avait remis dans le bain. Du papier avait été noirci. Elle ne l'avait pas contacté ou rejoint. Soit.

L'Hatoshal defile sous le transport. Rapidement. La vue est familiere et ramene un sourire attendrit sur les levres du tydale. On dirait une marée verte, un ocean de feuillage qui ondule doucement sous le vent. Par endroit des oiseau planent au dessus de cette etendue vegetale. Monde à part entiere aux milles etages dont chacun renferme un écosysteme.

A l'atterisage il recupere Utopya. La tawhak se montre mefiante devant ce paysage étranger pour elle mais sous les indications de son cavalier elle s'elanca sur le sentier forestier. Ici, Silinde était chez lui. Bientot les murs de la Sainte apparurent. Il mis pied à terre pour passer entre les portes, saluant au passage les gardes. Tient, un nouveau?

L'odeur de la ville, ses couleurs, sa musique. Il est chez lui. Tout le lui crie.

Une hesitations se fait devant les Bondieuseries. Doit il entrer... ou non.
Les portes sont passées.
Maison


Jusqu'au bout...

 
Temia Kalavador

Le Sukra 12 Manhur 1512 à 00h37

 
Lui...
Rentré en Equilibrium. A Syrinth
Du haut de son toit, l'apprentie observe l'artiste approcher du théâtre.
Elle l'avait vu arriver.
Non...
Pardon, rectifions. On l'avait vu arriver et On l'avait prévenu... Et elle s'était dirigée vers le théâtre par les toits.
L'aborder?
Non... Mauvaise idée, elle ne saurait que lui dire et ses paroles l’emmêleraient dans les contradiction de son esprit.
Silindë... Tu as répondu à toutes mes questions. Et tu leur a laissé leur part d'ombre...
Silindë...
Parmi les membres de notre faction tu serais roi parmi les Ombres. Tu mêles le jeu tu tires les pièces et tu exerces un contrôle surprenant sur elles.
La Tchaë voltige d'arbre en arbre et atterrit sur le toit des Bondieuseries.

Silindë... Tu n'as en réalité répondu à rien. Rien en surface, du moins... Tout en profondeur.
Cherche dans ton esprit, dans ton coeur et tu trouveras.
Tu n'es qu'un esprit, un esprit vagabond, dans ce corps, cette prison dans laquelle l'on t'a enfermé.

Le patio... Vu de haut , on dirait un petit paradis privé. L'enfant et l'homme sont encore en train d'étudier là. La Tchaë abaisse son capuchon plie les genoux et plonge ses yeux sur 'annexe. En ces lieux était la chambre de l'artiste... En haut de cet escalier, précisément.
Elle devait lui parler... Elle devait s'y introduire et le surprendre... Se mettre en position d'avantage stratégique... Pour savoir... Enfin.

Observer...
Évidemment les fenêtres étaient exposées au soleil... C'est vrai que la chambre était bien exposée quand elle y avait pénétré avec Arsille la première fois.

Tiens, une lucarne un peu moins exposée que le reste, circulaire et un peu plus en hauteur, à même le toit.
Il faudrait sauter.
La Tchaë prit une grande inspiration, son élan et s'envola vers le toit de l'annexe.
Trop courte, trop courte, trop courte !
Non, tout juste, mais l'atterrissage est brutal. Une tuile glisse.
*S'sarkh*
Kiavè dit :
Oh, oh...


PLAC !

La tuile s'écrase dans un bruit sourd dans la cour du théâtre... Immédiatement, l'apprentie s'aplatit sur le toit.
Bon... Ils ne la verront pas. Mais... elle devait absolument s'introduire dans le théâtre parce que si les artistes se sentaient soudain pris d'une curiosité malvenue quant à l'état du toit des bondieus'ries, ils ne tarderaient pas à rappliquer.

Elle sort son Saï et rampe jusqu'à la lucarne circulaire... Bon...
Le loquet était bien visible et accessible. Elle fit glisser la fine lame dans le trou et fit levier.
Aucune résistance, la lucarne s'entrouvrit.
Comme un serpent, elle se glissa dans la chambre de l'artiste...

Kiavè dit :
Attention...


Elle se laissa descendre sur le lit en contre-bas et repoussa la petite lucarne avant de repousser le loquet.. Voilà, elle était entrée...
Et maintenant? L'artiste tarderait-il?
...
...
Hum... En même temps, était-ce réellement une bonne idée qu'il tombe sur elle comme une fleur...
Après avoir manqué de liquider un malheureux passant dans le patio, pour chute de tuile imprévue et incongrue?

La Tchaë se dépêcha de remettre en ordre la couverture qui était marquée par la taille de ses petits pieds. Surtout, ne toucher à rien...
Et si il le disait sur le consensus? Sa réputation serait ruinée... Ou pire il la ferait chanter.
En fait, après réflexion, il valait mieux voir si il était dans de bonnes disposition avant de se manifester.
Des pas dans l'escalier...
S'saaaaaaaaaaaarkh....
Surtout ne rien toucher, ne rien bouger, la Tchaë, emmitouflée dans sa cape noire se fit rouler sous le lit.

Digne ou indigne,ma vie est ma matière, ma matière est ma vie.

 
Silindë

Le Sukra 12 Manhur 1512 à 13h47

 
Depuis sa position la tchae pouvait entre des pas et aussi les echos d'une discussion étouffée par le moment par la porte.
Une clée tourne dans la sérrure. Elle s'ouvre


- onne idée. Si il est habile de ses mains ça lui évitera de se faire prendre par la garde. A son age, ça deviens plus compliqué de se faire liberer. Mirna cherche toujours un assistant non?
- Oui. La derniere qu'elle a testé a découvert au dernier moment qu'elle avait le vertige.
-C'est malin. Pfff... Et pas eut de nouveau problèmes de vols?
-Non. J'imagine que les nouveaux, heuu... va falloir que je cesse de les nommer les nouveau depuis le temps qu'ils sont là... donc ceux de zarliff ont du se faire passer le mot. Il n'y a pas eut de problemes. Par contre on a ramené un nouveau fauteuil de chez le kielno Mor'Nathil. Kalom s'était fait les crocs sur le dernier. On lui a fait porter des invits pour toutes les prochaines seances pour lui et ses filles.
-Noté, je passerais chez Aldi demain. S'il a le moindre soucis il me le dira et je reglerais ça avec lui.
-Et Mam'ine veut te voir...


silence..

-Il est possible de lui dire que c'est mon frere jumeau qui est rentré ou que je couve une maladie grave et contagieuse?
-...
Et tu as eut de la visite de Julienne, Carine, Arsille, Makewa et.. j'ai oublié les autres. Tu lui a fait quoi à la Arsille d'ailleurs? Elle est venue quotidiennement pendant un moment et à meme laissé un mot. Il est sur l'bureau

-Aie...

Une grimace s'est faite sur les traits du tydale. Un poids tombe sur le lit où il lache son sac.

-Je passerais voir Mam'ine tout à l'heure. Mmm t'es au courant si Oda a fait des siennes ou pas? La derniere fois il avait fallut le remettre au pas... Enfin, pas de nouvelles, bonne nouvelle.
Je pose 10 mn et je descends revoir tout le monde


Un rire feminin. La porte se referme et c'est cette fois un tydale qui se laisse tomber sur le lit.

-...



Jusqu'au bout...

 
Temia Kalavador

Le Sukra 12 Manhur 1512 à 14h11

 
Hum...
Une des premières leçons de Jade.

*** Position du caillou
Prérequis : Bras entourés autours des jambes pour éviter la crampe et être en tenue pour se fondre dans l'environnement
1°) Pas bouger
2°) Respirer lentement comme un reptile
3°) Pas bouger
4°) Fermer les yeux
5°) Pas bouger
6°) Ne pas s'endormir et rester attentif
7°) Pas bouger
8°) Rester immobile
9°) Pas bouger
10°) Être statique
11°) Pas bouger ***


Mouvement très compliqué, donc... Mais qu'elle mit en application directement sans autre forme de procès.
Bon... Première information totalement inintéressante, le Silindë était bel et bien un coureur de jupon...
Arsille? Un pli? Qu'avait-elle écrit dedans? Des mots d'amour? Ce n'était pas son genre.
Elle n'avait quand même pas parlé de son entreprise? Pas à Silindë??? Surtout pas à lui ! Alors qu'il y avait un risque qu'il soit lui même impliqué dans l'affaire Mirgahal??? Ou alors elle avait des liens obscures avec le théâtre... Ou alors...

Temia frémit. Se faire prendre par la garde... Ceux de Zarlif... Ses filles... Heu. Tiens, tiens, tiens... Ses yeux se plissèrent.

Et comme ça, le théâtre avait des liens... intéressants avec le manoir Mor'Nathil... Ça c'était une information à ranger. Des subventions, une protection? Hum...
Ourf, un poids lui tombe sur le dos.
Respirer
Respirer
Respirer
Bon... Ça va ; rouler sur le côté. On y est... Mais, complètement contre le mur maintenant... Désagréable comme position. Heureusement qu'elle n'était pas claustrophobe...

Oda? Le Muet? Quels liens avait-il avec le théâtre? Le remettre au pas? Comment ça? Qu'est-ce que ça impliquait? Dans quoi était impliqué un membre du triarch sensé être quintessence de... de quoi d'ailleurs? A, oui, de l'ordre. Il faudrait, qu'elle demande à Kunkupha ce qu'il pensait de son boss.
Hummmmmmmmmmmmmmmm...
C'est bizarre, du dessous du lit, la Tchaë commençait à se dire qu'il se passait des choses pas très équilibrées dans ce théâtres.

En qui pouvait-on avoir confiance de nos jours... A ce rythme là, elle risquait de finir par apprendre que Ner'hion était un soupir qui suivait une formation de danseuse étoile... Euh... non.

Digne ou indigne,ma vie est ma matière, ma matière est ma vie.

 
Silindë

Le Sukra 12 Manhur 1512 à 15h45

 
Completement inconscient de celle qui était planquée sous son lit le tydale goutait à un repos bien méritté selon lui. Toujours aussi confortable ce matelas. Il ferma a demi les yeux, savourant simplement l'instant...

Lowgli dit :
Aller on se motive la larve! Tu auras tout le temps de paresser plus tard


Rabat joie.

Lowgli dit :
Merci du compliment


Je suis un pauvre anarkaniste martyrisé par son mou.

L'entropiste leva les yeux au ciel et se releva en prenant bien son temps, histoire de faire raler le mou. Il s'avanca finalement vers la fenetre, l'ouvrant largement pour faire circuler l'air et aerer la chambre. Les bottes sont allées se poser dans un coin, marcher pied nu était un petit plaisir qu'il s'accordait.

Le sac est ouvert, et le blond en sort quelques objets, une couverture, avant de le laisser reposer au pied d'un bureau.


Ah, le mot.. Bah, je le lirait plus tard...
Dit Low, tu croit que Sardoryanne acceptera?


Lowgli dit :
Y a des chances. Et sinon si tu tiens vraiment à y aller tu peux toujours le faire..


Mouais, mais je prefererais éviter...

Bon.. on descends?




Jusqu'au bout...

 
Temia Kalavador

Le Sukra 12 Manhur 1512 à 16h06

 
Rabat joie.

Pardon? Comment avait-il su qu'elle était cachée sous le lit? Elle rougit et s'apprêta à sortir, confuse, de sa cachette, pour s'expliquer quand le Tydale ajouta :

Je suis un pauvre anarkaniste martyrisé par son mou.

De toutes les découvertes, alors, celle là était le pompon...
Comme ça, le Tydale était un entropiste?.. Bon OKkkkkkk... soit il était fou et parlait tout seul, soit il était fou et parlait à son mou.
Du mouvement, il se relève, marche pied nu... Ok, il ne l'avait vraiment pas remarquée.
Elle poussa un très léger soupir de soulagement.

Ah, le mot.. Bah, je le lirait plus tard...
Dit Low, tu croit que Sardoryanne acceptera?


Acceptera quoi?

Mouais, mais je prefererais éviter...

Bon.. on descends?


Cette conversation était des plus étranges vu de l'extérieur. Temia se dit qu''un jour, il faudrait qu'elle fasse gaffe à ce qu'elle disait quand elle causerait "seule" avec Kiavè... On ne sait jamais quelle oreille mal intentionnée peut écouter.

Un anarkaniste... Pas si étonnant que ça d'un côté, en revanche, ça le rendait encore plus imprévisible et le fait qu'il soit encore vivant démontrait une chose... Il était dangereux...
En même temps il était symbiosé...
En même temps c'est encore pire...
Temia se souvint alors de la bague et du fil... Ce gars là cachait très très bien son jeu...
Qui était le Poète, vraiment? Quel était le masque que cachait le visage de Silindë? Et que voulait-îl à la Shaïm?

Il semblait avoir tellement de cartes en main que c'en était vertigineux... La pègre, la Shaïm, l'anarkhan, le théâtre, le bagou et un sens de la rhétorique assez exceptionnel... et un sens moral assez obscur

Bon sang. Temia déglutit et ne put s'empêcher de commencer à ressentir de la... peur?
Pourvu qu'il ne la trouve pas...

Digne ou indigne,ma vie est ma matière, ma matière est ma vie.

 
Silindë

Le Sukra 12 Manhur 1512 à 16h59

 
Ledit Silinde, totalement inconscient de celle qui se planquait sous son lit et commencait à psychotter grave sur son compte, sifflotait tranquillement en terminant de ranger les vetements qui restaient dans son sac. Bon, il n'y avait plus qu'un bouquin de poesie confrere et sa paperasse. Parfait. La coupe lissée par le temps avait été déposée sur le bureau.

Il referma la fenetre et sorti de la chambre, la refermant derriere lui.


Jusqu'au bout...

 
Temia Kalavador

Le Sukra 12 Manhur 1512 à 23h56

 
Elle attend trente petites secondes. Non. Le silence est revenu, il ne semble pas avoir rebroussé chemin.
Elle roule et sort de sa cachette.
Aïe... Elle était toute courbaturée. Comme un chat, elle s'étire et se masse le cou.
Un soupir. Bon...
Son capuchon est rabattu, si il advenait qu'elle fut surprise, elle, elle... EUH. Elle improviserait, hein?

Bon. Voilà qui ne faisait pas ses affaires... Elle aurait aimé le voir, mais, tout compte fait, après s'être joyeusement fichu d'elle, elle serait ressortie sans réponse à ses propres questions, mais à d'autres qu'elle ne s'était pas posée.
C'est comme ça qu'elle avait avancé au début, elle ne remettait pas du tout en cause le bien de la chose. Mais aujourd'hui, elle voulait des réponses à ses propres questions. Mais, après les dernières nouvelles, elle croyait peu en la coopération du Poète-entropiste-trafiquant de chair fraiche potentiel-séducteur invétéré-magouilleur-ami de la Shaïm- Blabla.
Et à la réflexion, elle transgressait là, un petit peu - non beaucoup, tout ce qu'on lui avait appris... Le code des Ombres et tout ça... Bon... On n'allait pas perdre plus de temps ici, on allait commencer à réfléchir et on allait se barrer... illico presto.
Mais avant tout, le mot d'Arsille. Le bruler, le détruire, pour ne pas qu'il puisse...
Elle fit un pas. Elle s'étala. Se retint de ses paumes, genoux tendus pour ne surtout pas faire trop de bruit.
Oui, à force de regarder partout, stressée, elle n'avait pas vu à ses pieds le sac, maintenant posé du tydale... Tout son contenu s'était répandu sur le sol.

Kiavè dit :
Boulette...


***télépathie***
Vas au S'sarkh.

De la paperasse volante, un recueil de poésie confrère, quelques feuillets de parchemin...
Bienbienbien... Bon, ben, il fallait tout ranger maintenant...
Elle prit le recueil de poésie confrère... Pour confrère. Le rabaän sonnait-il mieux que le shaï pour la poésie?
Temia en doutait.
Cependant, les confrères étaient peut-être un peuple plus... Libre? Libres comme le vent? à se balader sur tout Syfaria, certes pour le bien de leur marché, mais libres et rebelles contre l'ordre établi? Dame, S'sarkh, etc...
Comment le Poète avait-il transmis sa libre pensée dans la langue de la déesse?
La Tchaë jeta un regard en biais vers la porte. Personne ne semblait venir.
Elle prit une feuille sur laquelle étaient gravés les caractères harmoniques de la langue de la Dame Grise. Elle lut :

«
Le temps est assassin et emporte avec lui les rires des enfants. C’est ce qu’on m’avait dit une fois. Je ne puis que le confirmer aujourd’hui. Comme ils sont loin ces rires insouciants. Comme ils me semblent éloignés.

Et pourtant si proches.

J’ai croisé hier un souvenir. Surgit de ce passé que je croyais oublié. Je lève les yeux du papier et il me semble me revoir, tel que j’étais il y a si longtemps. Un adolescent distant et joueur, à la parole aussi facile que la fuite en avant. Longtemps ? J’avais quinze ans je crois et il me semble lire dans mon regard une touche d’un je-ne-sais quoi qui me flanque le bourdon. Etait-ce de la solitude ? Un appel à l’aide. A travers les années qui nous séparent, je mesure désormais la distance parcourue depuis cette époque.

Je ne savais pas autrefois qu’il existait autre chose que ces murs blancs dans lequel j’étais enfermé. Je ne pouvais qu’en rêver.

A l’époque j’avais parmi mes connaissances un garçon plus jeune que moi qui m’admirait je crois. De lui je me rappelle surtout une naïveté consternante et une bonne volonté tout aussi surprenante. Le genre de personne dont la candeur attendrie tout autant qu’elle afflige. Je l’avais oublié. Il était retourné comme toutes ces ombres dans les recoins de ma mémoire. Pour aujourd’hui en ressortir, vivant rappel des jours anciens.

Le Moineau a bien changé. Ses traits sont désormais ceux d’un homme et parmi les plus fins qu’il m’ai été donné de voir. Mentirais je si je dits que ses lèvres ont un gout de peche et la douceur d’un fruit qui n’a jamais été mordillé encore ? Non, certes pas. Et pourtant… et pourtant il est encore le petit garçon du Harem. Il serait si facile de le manipuler, de n’en faire qu’une marionnette, pantin dont on a coupé les fils. Son innocence me fait craindre pour lui, vivant appel à la luxure. Il ne m’aurait pas fallu beaucoup d’efforts pour le compromettre, un peu de perfidie aurait suffi. Mais je m’estime trop pour cela. Eska’Oach n’est qu’un enfant dans un corps d’adulte. Aussi tentant soit le fruit, il est encore vert et j’ai trop d’orgueil pour y jeter mon dévolu.

Les étoiles sont tombées hier.

Le tarknal n’est plus. Les confrères l’ont sacrifié devant leur cité. Et pourtant, les étoiles sont tombées hier. Le ciel a pleuré des trainées dorées et ses larmes se sont mêlées à la poussière ou ont rejoint le grand océan.

Heltair ne va pas tarder à revenir auprès des deux tydales de sa vie, sa femme et sa fille. J’espère, juste pour le principe, qu’il découvrira rapidement le nouveau jeu de Serra. Hors de question que je sois le seul à bénéficier d’un traitement de faveur. Il n’avait pas l’air convaincu quand je lui ai expliqué que sa fille avait une sacrée poigne… surtout quand il s’agit de mes cheveux. Elle me rendra chauve. Ou chèvre.

Ce cher Kve a décidé d’aller prendre des vacances à la Maison des Dames. Apres la réception du nerhe des vents, il a jugé qu’il méritait largement cette petite pause… J’irais lui passer le bonjour un de ces matins. Il pourrait s’ennuyer tout seul… On ne sait jamais… c’est pour son bien… Non ? Ah bon…

Je partirais demain matin pour le lieu qu’on appelle ‘Le puits des Souvenirs’. Peut-être y trouverais-je la clé de l’énigme. Ou du moins la paix, car c’est en mémoire des joyaux qui sont tombés que je m’y rends.

»


Les deux yeux verts de la Tchaë se relevèrent, pensifs... C'était avant, avant sa symbiose... Elle arrivait à Syrinth quand eut lieu la pluie d'étoiles. Les sentiments que cette feuille de papier propageait étaient étranges. A la fois du malaise... et à la fois comme un brasier qui réchauffe le coeur. Ce n'était pas un poème... C'était un témoignage... Le témoignage d'un autre monde, d'une autre tête, d'un être humain, comme elle, le kielno Silindë. Qui était ces riemtos. Eska'oach, Kvethan... Et le Tark'nal...
Et Heltaïr... Quel était le lien qui unissait le preux du Crépuscule et Silindë?
Temia se redressa et regarda à nouveau vers la porte. Toujours personne? Bon, alors...
Il était le temps de lever le camp.
Elle baissa les yeux et ramassa les autres...
Attends...
Cette ligne là, qui dépassait du rouleau...

*** ...Qu’est-ce que Maarbia. Ses prophètes manipulent les possibles, les utilisent pour les plier à leur grés. Ils jouent ainsi avec la réalité. A cœur vaillant rien d’impossible aussi ils sont ses meilleurs jouets... ***




Elle détourne les yeux, comme confrontée à une incohérence énorme en secouant la tête. Et là les yeux croisent un nom qu'ils n'auraient jamais dû remarquer... Un nom et une mention :

*** Le roi est mort. Vive le roi.

Adieu Mirgahal.
***


Froid, Glace, Chaos, fuite


La Tchaë se relève, elle a le vertige... Temia, l'Ombre, la fille des terriers, la Grise, Mia, trop de choses, trop de pensées sont mobilisées à la fois. Il y a des informations, là... Ô bonne Dame ! Ô bonne Dame!!! Mais qu'est-ce que tu es Silindë? Qu'est-ce que tu as fait? Qu'est-ce que c'est que ces pensées, ces somptueuses et horribles lignes, ce cauchemar éveillé aux allures de rêves?
Des pas ; on venait. Elle avait mis du temps à lire chaque ligne du premier texte. Trop.Temia se relève, titube. Plus le temps... Bon sang, bon sang...
Elle court prendre une chaise prêt de la table et va la fixer juste à temps contre la poignée, bloquant l'entrée.
Eclats de voix ou pas éclats de voix, elle court. C'est mauvais, elle perd son calme. Elle embarque tout, parchemins, recueil de poésies confrères, elle met tout dans le sac.
Elle le ferme bien, le place en bandouillère, et, pourvu qu'ils ne rentrent pas... Ça se fait pressent à la porte. Elle se hisse sur le lit, ouvre la lucarne, lance le sac, et se hisse à sa suite sur le toit, toute tremblante d'émotions.

Des réponses trop de réponses.
Un dernier regard. La coupe la dévisage insolemment :
"Tu boiras... Et ce, jusqu'à la dernière goutte."
Secouant la tête, elle s'enfuit sans prendre le temps de refermer la lucarne, le sac sur le dos.
Elle en avait oublié le pli, abandonné toujours à la même position sur la table.

Digne ou indigne,ma vie est ma matière, ma matière est ma vie.

 
Silindë

Le Dhiwara 13 Manhur 1512 à 01h14

 
En bas, il avait retrouvé l'ambiance familiere des artiste. Cette joie parfois un peu enfantine et cette gaieté qui faisait des bondieuserie un lieu à part, un endroit qui avait son propre équilibre. Il avait rit en retrouvant ces amis. Et... avait refusé de répondre lorsqu'enfin on lui avait demandé 'pourquoi'. Mam' avait seule obtenue la véritable raison. Et elle avait compris la matrone tchae et l'avait simplement regardé. Elle lui avait dit que quoiqu'il arrive, il restait un enfant des bondieusries. Et qu'il était le bienvenu tant qu'il le désirait. Sa chambre était sienne.

Et puis, il était le responsable du théatre jusqu'au retour du chef de troupe. Qu'il le veuille ou non.

Finalement, le tydale avait eut l'idée de remonter chercher l'une des bouteilles planquées dans son placard. C'était une occasion comme une autre et peut etre l'une des dernieres.

Les marches de l'escalier craquerent sous ses pas. Il traversa tout le couloir, echangea une plaisanterie avec un des musiciens qui sortait et parvint jusqu'à sa porte. Le blond poussa la porte. Tenta de pousser la porte.


Pfff.. dois y avoir un truc de coincé. Tu peux aller voir Low?

Le mou se teleporta de l'autre coté de la porte...

Lowgli dit :
Kiril! Vite! Un voleur!


Hein?

Les yeux se plissent, l'entropie fuse et le corps du tydale se transforme. Si en temps normal il serait incapable de faire du mal à une mouche, pour l'heure.... Sa peau à pris des reflets metalliques, sa taille et sa musculature doublée et ses yeux ont un eclat dur. Sous le poids de son corps, la porte explose et le tydale se precipite dans sa chambre.

Une silhouette est en train de s'eloigner.
Entre l'entropiste et son mou, la coordination est totale. La silhouette a été identifiée : c'est une symbiosée...

Et il a compris ce qui viens de disparaitre... Est ce de la haine, de la rage ou de la colere alors que debout face à la fenetre il la regarde disparaitre et reprends peu à peu sa forme
.

Temia....

La pensée est glaciale

Et dans sa main se forme lentement une lumiere tandis que l'anarkan lui coule des levres.. Des flammes qui s'il les libere s'elanceront vers elle, semblables à celles d'un maraudeur. Mais il n'acheve pas la formule et la lumiere se ressorbe pour disparaitre.


Toi...

Jusqu'au bout...

 
Temia Kalavador

Le Dhiwara 13 Manhur 1512 à 12h01

 
Bon sang... Le souffle de l'explosion l'expulsa sur le toit.
La porte venait de voler en éclat brutalement... Elle roula sur le toit en espérant ne pas prendre de copeaux de bois perdus.
Elle se retrouva sur le bord, un genou à terre.
On avait frôlé la catastrophe. Décamper, le plus vite possible. Elle sentit deux yeux se braquer sur elle.
Courir... Vite... Droit devant.

Kiavè dit :
Oh bordel... Oh bordel... Cours, fuis !


***télépathie***

Comment?..

Elle sauta sur le toit en face... Encore un peu... Quelque chose ne tournait pas rond... Mais quoi.
Elle fit apparaitre, une sphère noire entre ses doigts... Elle oscillait... Le mana dans l'air?..
« Temia »

Tout en continuant sa course elle jeta un regard en biais... Oh là... Oh làlà... C'était quoi ça? Cette lumière crépitante entre ses doigts? Car c'était bien lui n'est-ce pas? Oui... Ce masque de colère sur son visage, ce masque dénué de toute pitié, dans lequel elle pouvait lire sa mort prochaine... Car elle ne pourrait pas esquiver un truc pareil... Elle ne pourrait pas, même si elle était sur l'autre toit, elle le savait pertinemment et dans sa petite poitrine, son coeur battait à la chamade... Jamais, dans sa vie elle n'avait connu une telle frayeur.
Ce regard... Ce regard... Jamais un regard n'avait autant exprimé le souhait qu'elle disparaisse de la surface de la Terre.
Le regard d'un autre... Le regard d'un entropiste... Mais un regard tellement plus humain, finalement que celui du Silindë qu'elle connaissait.
La lumière se résorba... Et lentement, sans la quitter des yeux, il recula dans la pénombre de la lucarne...

« Toi... »


Temia était trop effrayée pour s'arrêter ; la peur lui donnait des ailes et il ne s'agissait pas de quitter les toits pour le moment... Là, elle était à peu près en sécurité.
Du moins, elle l'espérait...
Les pensées de l'artiste restèrent sans réponse... Elle avait échouée, elle s'était faite pincer, et si ce qu'elle pensait s'avérait vrais, nul mot ne servirait à l'exempter de cette faute monumentale vis-à-vis de Silindë...
S'enfermer dans sa carapace, c'était tout ce qu'il restait à faire... Envoyer au S'sarkh sentiments, remords, culpabilité...
Raisonner de manière logique.
Elle avait mis suffisamment de distance entre elle et le théâtre.

Son rythme cardiaque ralentissait, lentement. Quelle était la liste des échappatoires, à présent?
Les portes de la ville? Le joyeux pilier? Le temple de la Dame Grise?
Trop évident.
La bibliothèque? Les Terriers?
Trop dangereux...
L'enfoiré avait ses entrées partout et il s'agissait de ne pas perdre ces précieux parchemins...
Un grand pouvoir impliquait de lourdes responsabilités et perdre des parchemins sur lesquels il y avait des références à Maärbia et un ennemi public de l'Equilibre pouvait valoir de lourdes sanctions à Silindë...
Et maintenant, c'était elle qui les avait en sa possession. Autrement dit, c'était la cata... Cata qu'elle avait elle même initialisé puisqu'elle risquait après calcul de se retrouver avec au moins le quart de la ville sur le dos...

Quels étaient les alliés sur lesquels elle pouvait compter? Arsille, mystérieusement disparue depuis qu'elle était partie à la chasse au paria, Jade qui la réprimanderait joyeusement si elle apprenait le forfait, Ulfwych, sur lequel elle ne pouvait compter, par principe, Hirvane, heu, non, on oublie... Annbella qui était Grise et qui par définition ne pouvait pas lire ça sans déclencher une esclandre qui risquait d'amener à l'incendie du théâtre dans le pire des cas... Bon... On ne pouvait compter que sur soi-même... Ah, si, il y avait ce garde, ce petit nouveau qu'elle avait rangé de son côté, qui l'avait justement averti de l'arrivée de Silindë à Syrinth. Et ce gars qui était parti à la chasse avec elle... Ce surveilleur... Vite, vite, vite !

La porte Sud. Il fallait changer de cap.

Bon... La ville était trop dangereuse. Il fallait en sortir et se réfugier en Hatoshal sans être vue.

Digne ou indigne,ma vie est ma matière, ma matière est ma vie.

 
Silindë

Le Dhiwara 13 Manhur 1512 à 18h37

 
Il regarde la petite silhouette qui s'eloigne de toits en toits sans mots dire.

Il n'y a même pas une pensée particuliere qui s'exprime.

Les autres artistes interpellés par le bruit de la porte qui s'est faite ouvrir de force commence à affluer avec des 'Silinde, ça va','qu'est ce qui se passe?','Qui a éteint la lumiere?','etc'...

Forcant un sourire a revenir sur ses traits il se retourne vers eux et déclare d'un ton leger et secouant la main, l'air gené..


Heuu... rien.... Mais... la porte bloquait un peu.... Alors j'ai voulu l'ouvrir en douceur. Le bois qui avait gonflé pendant l'hivers à cause de l'humidité.... Mais j'ai mal dosé le truc... Je reparerait ça demain. Promis. J'ai pas l'habitude...

On aurait plutot dit qu'un boeuf avait defoncé le bois mais à part ça... Finalement on lui passa un balais et il pu retrouver un peu de sa tranquilité. Le balais reposait contre le battant de la porte. Et lui adossée au rebords de la fenetre bras croisés, gardait les yeux vers là où Temia avait disparue.

Une pensée venue d'au dela des mers lui caressa la psyché. Et tandis qu'il l'écoutait, des larmes coulaient sur ses joues. Des larmes d'adieux. Un dernier cri. Ô toi....

La pensée a disparu, même si le chant resonne encore dans son esprit, et les larmes continuent de couler. Il pleure parce qu'elle ne le fera pas. Il pleure parce qu'il avait esperé malgré tout. Il pleure parce qu'il comprend. Ce n'était pas triste.


Je le verrait pour toi

promet il dans un murmure.

Ce qui signifie qu'il doit se reprendre. La colere ne conduira seule nul part.

Que peut il contre elle?
Temia a tord. Elle prete à l'entropiste bien plus d'influence qu'il n'en a réellement. Il est comme les chats qui se faufillent partout mais n'appartiennent à nul part. Il n'y a personne qui puisse l'aider à retrouver une ombre qui se cache. Est ce sur ordre de l'Aveugle? Non, celui ci serait venu. Ou du moins le tydale prefere le penser.
Pourquoi...? Et comment recouvrer son bien?

Ce n'est pas tant pour la valeur de ces feuilles, ce ne sont que du papier, l'etentiel est sauf songe il en caressant du bout du doigt la coupe. Non, c'est parce que ces parchemins sont bien trop intimes pour etre partagés. Ces écrits... c'est lui. Les seuls vraiment compromettant son ceux sur Maarbia songe il, et pour ceux la, il a dejà payé le prix. Le prix de sa rencontre. Mais ce qui y est écrit ne doit pas venir sans la comprehension necessaire à un tel savoir. Et qui pourrait comprendre sans avoir vécu. Le poing se serre et s'abbat sur le mur sans autre effet qu'une douleur subite. Aie.

Premiere conclusion: s'acharner sur le mobilier ne menera a rien.

Cette idiote! Elle ne sera pas même capable de comprendre la moitié de ce qu'elle a volé. Va donc apôtre de la bêtise, et apprends ce qui est trop grand pour toi. Je te donne une nuit. Une nuit pour t'abbrutir de ce qui n'aura aucun sens pour ton esprit étriqué et violer mes souvenirs et les pensées que j'avais couché par écrit pour nul autre que moi. Abreuve toi jusqu'à l'ivresse de mes affabulation ethyliques et vautre toi dans ton voyeurisme. Jouie donc de ton butin. Il t'aveuglera. Pauvre petite Ombre, le monde auquel j'appartient est trop grand pour toi. Repait toi de ton larcin oui, sous peine que ce ne soit lui qui t'engloutisse...

Il attendrait.
Il lui laissait une nuit.
Puis il la contacterait.



Jusqu'au bout...

Page [1]
Vous pouvez juste lire ce sujet...