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Le grand Feuillage

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Hirvane et N'raa se retrouvent à Syrinth
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Sujet lancé par Hirvane Tuek
Le 01-07-1512 à 12h16
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Posté par N'raa,
Le 29-10-1512 à 15h52
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Hirvane Tuek

Le Dhiwara 1 Julantir 1512 à 12h16

 
Deux ans maintenant, les cartes ont été redistribuées.

à l'époque, une fraîche génération de symbiosés découvrait l'entrainement aux portes de la ville.
Ils étaient les élus de la Dame, et le centre de beaucoup d'attention.

Cette carte-là est périmée depuis le désastre de Zarlif.
Les habitants sont deux fois plus nombreux,
leur détermination est plus forte.

Une autre carte a été abattue sur la table du destin.
Les nouveaux symbiosés se font extrêmement rares,
tandis que les élus déjà désignés disparaissent.

La symbiose n'est plus qu'une exception vaguement utile.

La Dame juge bon à présent,
puisque la menace est moindre,
de ne plus accorder de privilèges.

C'est la fin d'une époque.
En Hirvane et N'raa, c'est toute une ultime génération qui est représentée.
Que peuvent-ils bien se dire ?

Déjà Hirvane semble au bout du rouleau.
Son visage est meurtri, barré par des cicatrices profondes qu'agite un rictus à moitié dément.
Méconnaissable le crâne rasé.

La joie de retrouver N'raa est sincère.
Hirvane salue chaleureusement sont ami, son kielno, qu'il rencontre aujourd'hui.
Lui aussi semble avoir bien changé...


 
N'raa

Le Merakih 4 Julantir 1512 à 21h41

 

N’raa était rentré depuis quelques semaines. Il connaissait maintenant par cœur toutes les poutres de son plafond, chacune des anfractuosités, chacune des veines qui animait autrefois le bois.

Aujourd’hui il est sur la place du marché. Après avoir navigué dans la ville sans but précis, se faisant le plus discret possible et utilisant au mieux l’art du camouflage, il se retrouvait devant l’étal d’un marchand dont ni le nom ni les produits importaient se regardant sans se voir.

Plus rien à croire, plus rien à suivre sinon le vide devant ses pas. Et tout ces étrangers autour du lui !

C’est donc avec surprise qu’il réagit à une voie qui ne lui est pas inconnue mais alors qu’il se retourne vivement, il est cloué sur place par ce qu’il voit.

La personne qu’il a en face de lui affiche un sourire – ce sourire, oh mon ami ! – de dément. Là où il y avait une chevelure dorée et abondante qui flottait au vent respirant la vie, ne restait qu’un crâne chauve et boursouflé meurtri de blessures en tout genre à l’instar de cet ancien visage jovial transformé en labours des misères : son ami Hirvane était méconnaissable.

Mais ce n’est pas Hirvane qu’il voit en ce moment et cela le pétrifie- il entend cliquer dans sa tête avec un bruit sec un cran supplémentaire qui saute, combien en reste-t-il ? n’y pense pas l’ami -, ce qu’il voit il l’attendait, il le redoutait, il savait maintenant que sa longue errance n’avait qu’un seul but : être là maintenant devant sa propre image, devant une partie de lui-même qu’il avait toujours enfoui sous le poids de son rang et de la douce Laelieth qui l’avaient contraint à rester fugitif.

La dernière fois qu’il avait vu Hirvane, ce dernier se débattait presque extatique dans des lanières qui lui suçaient la vie - n’avait-il pas racheté ses lanières pensa-t-il ironiquement ?- à l’époque il avait déjà dépassé les limites et plongé dans le vide. Aujourd’hui il touchait les abysses et sa présence devant N’raa était une porte ouverte, une invitation au grand voyage pour un funeste rôle d’acrobate. Il comprenait maintenant comme une révélation toute la relation particulière qu’il avait accordé à cet ami, ce bout de lui-même, ce bout de folie pure…

« Hirvane, mon ami… » Ses mots s’étranglaient, peut-être était-il temps maintenant de plier devant le destin, mettre genoux à terre et sombrer corps et biens, ou bien simplement faire ce qu’il fit sans même y penser : s’approcher doucement de ce sourire de chaos, englober doucement tout cet être dans des bras devenus immenses et attendre que la terre s’ouvre sous leur pieds.


N'raa
Chercheur du Masque
Maître Alchimiste au service de la Dame
Fil du choix de potions

 
Hirvane Tuek

Le Julung 5 Julantir 1512 à 20h06

 
Le rude bûcheron des jours anciens répond aux embrassades de N'raa.
Le moment est fort, il lui tapote derrière le dos,
s'abandonnant quelques secondes dans ses bras de nelda.
Puis il s'extraie, prend le temps de l'observer longuement,
sans se départir de cet affreux sourire.

ça fait plaisir, hein ?

Par où commencer ?
D'où viennent ces cicatrices ?
C'est au moment de raconter son histoire à son ami,
qu'Hirvane réalise à quel point la démence hante sa vie.

Ah ah, qu'est-ce que c'est que ce museau en berne ? Et cette voix d'enfant ? Ressaisis-toi, mon ami, un grand gaillard comme toi, c'est fait pour être costaud !

Gagner du temps.
Retarder les explications.
Fuir la vérité.
Fuir les lanières lingayoni,
les séances de mutilation, dans la villa sanglante de l'Impasse St-Morgien,
les prières acharnés à la Dame Grise,
la souffrance,
la souffrance,
la folie.

Alors raconte, tu reviens de Lerth ?
Tu as vu des trucs intéressants ?


Mais quoi qu'il arrive,
cet infâme rictus trahit tout.


 
N'raa

Le Dhiwara 8 Julantir 1512 à 20h51

 

*** Hirvane lui rendit chaleureusement l’accolade puis rompit l’étreinte pour afficher un regard franc et protecteur. ***


Le sol ne s’ouvrait pas.

Ses phrases sont des phrases d’encouragements, des phrases d’adultes responsable : la situation aurait fait éclater de rire en d’autres circonstances.

Alors qu’N’raa entend distraitement la dernière phrase – la fameuse phrase échappatoire, « dévions sur un autre sujet s’il vous plait ! » et donc il n’avait pas changé à ce point-là conclut-il, sauf que… - son regard dérive sur la nouvelle tenue de son ami et ses yeux s’écarquillent.

Cette robe de bure grise, ces accessoires :
« Par la gueule de Kropt, tu es entré dans les Ordres ! »

Sa lucidité revenait par vague « encore une échappatoire » pensa-t-il fugacement. Soudain l’effet Miroir est de retour : un vent de panique lui traverse le cerveau chassant de nouveau toute raison.

*** Il le regarde de haut en bas signifiant au passage qu’il a bien saisi le changement. Il aurait bien voulu dire quelque chose d’intelligent, mais au lieu de cela il dit :
***

- « je suppose que tu n’as plus de champignons ? »

Finalement, il allait peut-être s’ouvrir ce sol…


N'raa
Chercheur du Masque
Maître Alchimiste au service de la Dame
Fil du choix de potions

 
Hirvane Tuek

Le Matal 10 Julantir 1512 à 13h17

 
Tête de ma mère, j'ai plus rien.

Autant jouer la carte de la badinerie,
puisque entre un initié fêlé et un chercheur au moral en berne,
il n'y avait pas d'autre moyen de gonfler l'ambiance.

J'ai l'pouvoir d'apaiser les âmes en peine,
maintenant que j'suis initié de Syrinth par la grâce de not' Shaïm.
Avez-vous quelque tourment dont j'puis vous délivrer, kielno N'raa ?


Rien de ceci n'était sérieux.
Et Hirvane de mimer les gestes de la confession,
récitant une fausse prière en levant les bras,
jouant aux exaltés.

Puis de confesser.

Les derniers mois furent interminables.
J'en ai bavé avec les lanières lingayoni.
Mais j'suis allé encore plus loin, à la limite d'sentir l'air moisi des piliers.
J'ai joué avec la mort, parce qu'un corps de symbiosé,
c'est fait pour approcher la Déesse.


?

Le temps des symbiosés touche à sa fin,
on est les derniers à voir ces dangereux mystères d'la vie.
La Dame Grise est dans l'coin,
mais elle va bientôt larguer les voiles pour laisser le monde à l'Equilibre.


 
N'raa

Le Julung 12 Julantir 1512 à 20h32

 

Son ami était devenu complétement fou ! La Dame n’est pas sortie d’affaires, à moins qu’elle n’ait pris un chemin détourné avec cet atypique émissaire.

Ceci dit, derrière la fanfaronnade et le jeu, le discours touche un point sensible du Nelda et ne lui semble finalement pas si incohérent que cela : Hirvane avait senti le changement lui aussi. Depuis la chute du Tark’nal et celle des étoiles, tout avait changé même si les apparences ne laissaient rien paraitre, même si les poussiéreux n’évoquaient pas le sujet ouvertement.
Le sujet lui glaça le sang : allaient-ils tous, tout droit vers le précipice ?


*** Alors son esprit prit un raccourci car tout poussait dans la même direction : C’est avec le plus grand sérieux et un air résolu qu’il fouilla dans sa besace pour en sortir un bout de tissu enroulé duquel il extrait une petite fiole translucide contenant un liquide mauve et or.

Il prit la fiole entre le pouce et l’index pour la présenter à Hirvane et dit :
***


- « Bien. Dans ce cas allons voir la Dame ! »



N'raa
Chercheur du Masque
Maître Alchimiste au service de la Dame
Fil du choix de potions

 
Hirvane Tuek

Le Sukra 14 Julantir 1512 à 23h57

 
Le nectar qui barbote dans la fiole est trop louche,
aucun poussiéreux commun n'y tremperait les lèvres.
Faible odeur, quelque peu putride.
Hirvane prend.

à ta santé.

Les effets de la liqueur lui sont inconnus.
Il parie sur une sorte de neurotoxine,
une saloperie qu'il purgera si ça devient critique,
s'il a le temps.

Glouarps.

Sale goût...


 
N'raa

Le Sukra 11 Agur 1512 à 11h46

 
*** N’raa cherche dans sa besace le deuxième flacon
***

- « Mais je ne suis pas sûr de l’effet et de la …. »

*** Inutile : Il a encore sous-estimé la capacité d’Hirvane à prendre des décisions et ce dernier est déjà en train de basculer en arrière raide comme un piquet.
Juste le temps de se glisser derrière et accompagner le mouvement. Le Nelda se maudit de ne pas avoir anticipé ce qui parait maintenant évident.
Hirvane à l’air calme. La place est déserte mais devrait se remplir assez vite à cette heure. IL porte donc son ami dans un recoin à l’ombre d’un grand arbre ou ils pourraient tout aussi bien être en train de faire la sieste.
Une foi installés, N’raa sort la deuxième petite bouteille, jette un coup d’œil à Hirvane toujours aussi paisible et débouche la mixture qui lâche une odeur âcre. ***


- « je comprends qu’il l’ait bu d’un trait » marmonna t-il pour lui-même.

*** Puis à son tour une unique gorgée.
D’un coup tout vacille et tourne, les branches de l’arbre prennent vie et sabrent l’air dans une danse frénétique qui accélère de plus en plus, de plus en plus jusqu’à un éclair blanc et tout s’arrête.

Du bleu, il voit maintenant du bleu se former, des taches blanches aussi : des nuages, rien que des nuages, partout ! Il se sent léger, flotter, ne sent plus son corps. Il veut bouger et fait une pirouette à 180 degrés alors que son champ de vision bascule à une vitesse folle pour révéler tout un paysage de forêt, de montagnes et rivières avec juste en dessous de lui cette étrange structure. Il ne comprend pas, panique un peu et davantage encore quand son cerveau accepte l’idée qu’il est haut dans les cieux et que c’est le paysage de son ile qu’il voit en contrebas avec syrinth juste en dessous. ***


*** Mais alors ?

Il focalise son regard sur la place centrale, sur le recoin et son arbre protecteur, sa vue zoome comme dans les lunettes des Tchaes et il se voit, lui et hirvane, juste à côté. Sidérant !
Il balaie l’horizon du regard : sa forêt bien aimée, les montagnes et plus loin la mer parsemées de petites taches que sont les iles inexplorées, il voit même une petite silhouette étrange qui flotte sur les eaux, le bateau probablement.
Il décide de monter vers les cieux, peut-être pourra-t-il explorer les étoiles mais très vite il est bloqué, il ne peut pas aller plus loin, comme si un lieu ou un mur invisible le condamnait à l’écrin blanc des nuages.

Frustré il se retourne vers le sol.

Syrinth. Sa vue plonge et il voit « à travers » le sol, il voit des ramifications étranges sous la citée, comme les racines d’un arbre et puis autre chose aussi, des structures complexes mais rien n’est net. Plus loin une plaine dégagée et sous le sol du mouvement, des ombres qui circulent le long de galerie et salles souterraines apparemment.
Sa curiosité est piquée, il veut en savoir plus et s’habituant à ce corps éthéré, il lui ordonne de filer jusqu’à ces galeries. Il a peur car le sol arrive à toute vitesse, il y est, il va entrer !

Flash banc….
***


N'raa
Chercheur du Masque
Maître Alchimiste au service de la Dame
Fil du choix de potions

 
Hirvane Tuek

Le Dhiwara 12 Agur 1512 à 15h34

 
Rien ne se produit.
Il cherche l'erreur,
tourne et retourne la fiole vide,
mais la messe est dite,
ce bon vieux N'raa l'a bien eu ! Ah ah !

... Hé.

Pas si vite, Hirvane.
Le sol commence à se dérober sous tes fesses.
Tu t'enfonces jusqu'aux épaules dans l'herbe !
Oh s'sarkh oh s'sarkh oh s'sarkh oh s'sarkh
ta bouche expirant le dernier souffle avale l'herbe et la terre !

La chute est interminable.
Hirvane éclate plusieurs strates de ciment,
pour finalement échouer dans les égouts de Syrinth.

De là,
il ruisselle jusqu'à un goulot d'étranglement
où le courant est abyssal.

L'eau l'entraîne dans les galeries les plus ancestrales.

***

Boum.



Bad Trip.
Hirvane se réveille la tête en vrac,
six pieds sous terre,
dans une galerie inconnue.

***




 
N'raa

Le Julung 16 Agur 1512 à 21h28

 
*** Sombre et perdu dans l’obscurité.

Puis les sens –ses nouveaux sens devrait-on dire- se mettent en place et les contours de la galerie dans laquelle il est arrivée se dessine

Il n’y a pas de lumière extérieure ici, il le sait, pas de torche non plus, pourtant il voit : d’une manière étrange certes, comme si tout était plus ou moins transparent et baigné dans une légère et étrange lueur bleutée très diffuse.

A proprement parlé il ne s’agit pas d’une galerie mais plus d’un boyau qui aurait très bien pu être creusé par les flots.



Pour autant, Il ne sait où il est exactement et une fois tous ses sens rétablis, il regarde perplexe dans les deux directions. Dans l’une la lueur bleutée semble s’intensifier.
Il avait plongé un peu à l’extérieur des remparts, côté ouest mais impossible de déterminer le nord ici.

Il lève la tête, il voudrait voir l’extérieur et à sa grande stupéfaction il voit la surface ! Incroyable cette potion ! Il ne peut s’empêcher de redouter ne plus savoir la faire : ce type de produit étant particulièrement instable et la moindre variation peut produire des effets totalement différents.
Il chasse cette idée, ce n’était pas le moment.

S’étant repéré, il prend la direction qui mène sous le centre de syrinth et qui justement est celle ou la lumière bleutée semble plus forte.
Dans cet état, il file à une vitesse incroyable, son enveloppe immatérielle décrit d’harmonieuses courbes dans les virages serrés de cette minuscule galerie.

Il ne devrait pas faire de mauvaises rencontres, il n’avait détecté aucun mouvement dans ce secteur depuis le ciel. Mais sur sa route un événement ébranle cette certitude



Il ne voit là rien de connu. A quelle créature ces restes peuvent-ils appartenir, que font-ils là et pourquoi n’y a t-il que la tête ?

C’est moins rassuré et moins vite qu’il poursuit sa route.

Au bout d’un moment, le décor change, ses nouveaux sens l’avertissent aussi mais il ne sait pas encore les interpréter.

Il finit par déboucher sur un espace beaucoup plus grand et beaucoup plus net : visiblement il a atteint les fondations même de la ville et ce qu’il voit là pourrait bien être les soutènements.



Il s’est figé en plein milieu de la cavité et admire le lieu, conscient qu’il y a de fortes chances pour qu’aucun poussiéreux ne soit venu ici depuis une éternité depuis même toujours peut-être…

Il sursauta quand une voix vint résonner en lui – pas comme la télépathie, il ne recevait pas de messages à comprendre, ici la voix est là, directement et partout –

Un tour inquiet sur lui-même et là, juste derrière, jusqu’alors masqué par le renfoncement d’une cavité il perçoit la silouhette d’Hirvane qui affiche son air goguenard habituel. Il est vraiment heureux et soulagé de le retrouver ici. ***


- « hé bien, tu en a mis du temps à arriver ! » lui assène Hirvane Hilare.


N'raa
Chercheur du Masque
Maître Alchimiste au service de la Dame
Fil du choix de potions

 
Hirvane Tuek

Le Vayang 17 Agur 1512 à 13h40

 
***

Envoutés par une formidable potion d'alchimiste,
N'raa et Hirvane perdent contact avec la réalité.

Tandis que leurs corps gisent à la surface,
leurs esprits s'enfoncent dans les limbes de la cité...
______________

RETOUR AUX SOURCES
Partie I : Les Décombres

______________



N'raa et Hirvane se retrouvent dans une galerie entièrement vide.
C'est une succession de portes soutenues par de larges piliers rectangulaires.
Ils en franchissent cinquante, seulement perturbés par l'entrechoc intermittent de quelques bouts de métal.

Une heure s'écoule,
lentement.



Empruntant un boyau grossièrement taillé dans la roche,
ils découvrent un tunnel consolidé par des arceaux d'acier.
Cette forme de construction leur est inconnue.

La porte devant laquelle ils se présentent est à l'envers.
N'raa remarque alors que c'est la structure entière qui est à l'envers.



Mais,
le temps de se retourner vers la porte,
N'raa constate finalement qu'elle est dans le bon sens. En fait, tout est en ordre.

Les interrogations écartées,
la porte s'ouvre.

Ils traversent des chambres où ne figure aucun indice,
pas d'inscriptions ni de signalisation.

Ils descendent des escaliers dangereux et interminables,
sans aucune rambarde pour les empêcher de basculer dans le vide.
A la dernière marche, c'est une centaine de mètres qu'ils ont perdu.



Puis d'autres escaliers,
encore.


***


 
Hirvane Tuek

Le Vayang 17 Agur 1512 à 13h44

 
Hirvane se retourne vers N'raa.

Si tu veux mon avis, le mec qu'a dessiné les plans s'fout un peu d'la gueule du monde.

L'écho est impressionnant.


 
N'raa

Le Dhiwara 19 Agur 1512 à 12h23

 
*** Ils prirent un départ rapide, impatients de découvrir la suite.

Très vite les galeries se perdirent dans tous les sens, désorientant complétement les deux compères. Même si leur état permettait d’aller beaucoup plus vite qu’un poussiéreux ordinaire ils restaient freinés par la succession continue d’embranchements.



Au départ N’raa était enthousiaste, et même si les galeries uniformes qui se succédaient était oppressantes – sensation qu’il compensait en se forçant à « voir » la surface-, il ne pouvait s’empêcher de se sentir revivre, d’être enfin utile, d’apprendre des choses même si c’était pour constater qu’il n’y avait rien ici !

Mais avec le temps qui passe, la motivation faibli, d’autant qu’au bout d’un moment ils étaient complètement perdus, déambulant à l’aveugle, même la surface n’était plus visible, restait juste un voile plus clair qui signifiait qu’ils s’enfonçaient de plus en plus dans le ventre de la terre, pour le reste toutes notions de nord-sud-est-ouest se confondaient. Il avait bien pensé à « voir » à travers le roc mais là aussi la vision ne portait pas bien loin à cause de la densité du matériau et se résumait à une ombre qui signalait la présence d’une autre galerie, la plupart du temps parallèle à la leur. Une fois il passa à travers pour aller voir, mais il n’aimait pas trop ça, pris par cette sensation étrange et désagréable de traverser la roche et la peur d’y rester prisonnier aussi, n’oubliant pas qu’ils étaient dépendants d’une potion.

Comme attendu, la galerie visitée était la sœur jumelle de la leur.

Il allait revenir quand il vit la tête d’Hirvane s’extraire du roc pour s’immobiliser avec un air dubitatif.

Cette tête toute seule comme accrochée à la roche et cet air perplexe évoquait irrésistiblement ces trophées de chasse empaillés et fixés aux murs. N’raa éclata de rire avant de s’excuser auprès d’ Hirvane lui expliquant la situation.Ce dernier haussa les sourcils, afficha un sourire béat, imita le cri d’un beuxla, ce grand équidé des montagnes et fit disparaitre sa tête de l’autre côté alors qu’Nraa était emporté par un autre fou-rire.

Détendus par cet intermède, Ils revinrent à la galerie initiale pour reprendre leur monotone périple. N’raa se rendit compte que finalement leur cheminement suivaient une certaine logique : ils prenaient ceux qui renforçaient la lueur bleutée, elle-même maintenant accompagnée d’un vrombissement à peine audible mais de plus en plus net. L’espoir reprenait : ils avançaient bien vers quelque chose.

Encore un temps indéfinissable puis quelque chose change, en fait tout : la lumière, le bruit et surtout ce qui ressemble à une énorme porte au bout du couloir. N’raa envoie un message d’alerte à Hirvane qui l’avait déjà vu.
Ils s’arrêtent, observent prudemment si il y a d’autres choses à remarquer puis foncent vers la porte à double battant dont les interstices laissent filtrer une lumière bleutée beaucoup plus forte qui pulse à intervalles réguliers avec un son qui est désormais un feulement sourd au rythme syncopé. ***





*** Les étranges inscriptions qui bardent la porte sont peut-être des avertissements mais de toutes façons indéchiffrables. N’raa perçoit un étrange mécanisme encastré dans les battants mais ne s’en soucie pas car ils devraient pouvoir passer à travers sans problème.

Il cherche le regard translucide d’Hirvane et y trouve la même réponse.
***


N'raa
Chercheur du Masque
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Fil du choix de potions

 
Hirvane Tuek

Le Merakih 29 Agur 1512 à 13h46

 
***



Il faut la force des deux poussiéreux pour pousser les battants.
Un souffle extrêmement froid les mord dans le couloir suivant,
un froid maintenu par de hautes colonnes métalliques.

Chacune d'elles symbolise un gardien,
et possède son oeil de jugement sculpté.
Leur regard implacable surveille la prochaine porte.



Une respiration sinistre fait vibrer la pièce,
précisément celle qu'ils entendent de loin depuis quelques heures.
Dommage qu'ils n'aient pas lu les inscriptions sur la porte précédente,
car le rôle de cette salle leur échappe.



Quelque chose me dit qu'ces machins sont dangereux.
Attention N'raa !


N'raa s'est à peine approché de vingt centimètres,
l'oeil de jugement de chaque gardien le prend immédiatement en chasse.
Rien de grave pour le moment,
mais mieux vaut ne pas commettre d'imprudence.



C'est l'alchimiste qui finit par comprendre le mécanisme des gardiens.
Il suppose que ces machines vérifient que la chaleur ne dépasse pas un certain seuil.
Ils sont donc sensibles à la chaleur émise par les poussiéreux.

En déchargeant des boules de puissance d'essencialis,
N'raa réussit tant bien que mal à déporter la fureur des gardiens.
Cette méthode brutale - suggérée par Hirvane - les expose à des ripostes très sévères.

Malgré leurs blessures,
ils parviennent à franchir cette salle.



Il déchargeaient du mana glacé nom de S'sarkh !
Comment on a fait pour passer ?!


S'ensuit un long parcours tracé par de la tuyauterie.
La température est toujours glaciale.
En suivant la lumière bleue,
N'raa et Hirvane se font bouffer tout cru par un immense monstre,
un monstre de machineries incompréhensibles.

Au détour d'un énième couloir,
ils découvrent une passerelle à peu près chaude.



Dessous, ça vrombit comme jamais ça ne l'avait fait jusqu'ici.


***


 
N'raa

Le Vayang 31 Agur 1512 à 21h36

 
***
Hirvane fonce vers la porte les bras en avant.

Encore une fois, N’raa peste contre son manque d’anticipation. ***


« Attends Hirvane, l’on n’a pas besoin de … »
*** avant de s’arrêter stupéfait de voir Hirvane faire des efforts pour « pousser » l’un des battants.
***

Qu’est-ce que… ?
*** Il regarde ses mains translucides, cherche à saisir un caillou sans succès. Il fait quelques pas vers la porte et regarde ses mains : elles commencent à prendre consistance ! Incroyable !
***

« Donc plus l’on rapproche de la source bleu, plus on se matérialise »
*** marmonna-t-il, faisant retourner Hirvane l’air interrogatif. ***


« Alors, tu viens m’aider ? » s’indigna ce dernier

N’raa se demande si ce changement est définitif : non, en reculant ça s’inverse. Bon, on pourra toujours revenir ici pour sortir en traversant tout s’il le faut pensa-t-il.


Il ne se doutait pas une seconde qu’il ne reverrait jamais cette porte.


- « j’arrive Hirvane ».

*** Il se dirige rapidement vers la porte, notant au passage les picotements et la lourdeur pénible de son corps qui prend forme.
Il pousse avec Hirvane, il voit encore un peu à travers la porte pendant quelques instants et cela suspend son mouvement : il entrevoit une salle gigantesque, démesurée saturée de toutes sortes de machineries plus impressionnantes les unes que les autres.
Le coup de coude d’Hirvane le remet au travail et ils poussent plus fort jusqu’à pouvoir enfin entrer. D’abord ils ne virent rien, rien que du bleu dans lequel ils s’enfoncèrent tout en étant immédiatement saisi par le froid piquant qui filait par l’ouverture.
Les premiers pas sont timides, disproportionnés face au lieu, incongrus même. Cette fois il pouvait balayer du regard l’ensemble de la structure et s’en émerveiller.
Au centre une forme hexagonale immense qui pulse l’énergie et qui semble être le pivot central de toute la structure.



Partout autour d’étranges constructions qui s’égrènent le long de galerie dont on ne voit pas la fin se dressant sur une hauteur inimaginable.



Sur l’extrémité droite une structure différentes est posée, surélevée sur un plateau avec escalier, une sorte de kiosque un peu comme l’on peut en trouver sur les places publiques.



La forme générale lui est familière : ce pourrait-il que l’on soit à l’extrémité enterré d’un pilier de Syrinth ?
Intrigué, N’raa pense aller explorer ces constructions mais un nouveau coup de coude d’Hirvane l’interpelle : ***

- « T’as vu N’raa : les yeux : regarde ! »
*** En effet, au-dessus de la porte, semblant pourtant faire partie de la pierre, deux formes circulaires que l’on pouvait comparer à des yeux s’étaient mis en mouvements, leurs orifices pointaient sur eux et le crépitement qu’ils émettaient ne présageait rien de bon. ***

- « Mince je crois qu’ils ne nous ont pas à la bonne ! «
- « Pour sûr, ils ont pas l’air content répliqua Hirvane »
- « Tu crois qu’on peut bouger ? »


*** Il se baisse doucement pour prendre à nouveau un caillou –cette fois il peut le saisir- puis le jette un peu plus loin : sans réaction. Bon sang, j’aimerais savoir ce qu’ils veulent, il commence à faire froid ! Alors germe une idée : retrouver leurs corps n’est finalement pas plus mal car si sa théorie est bonne cela à un double avantage : leur enveloppe encore partiellement immatériel n’est pas complètement chaude, et il peut à nouveau utiliser les sorts.
En tâchant de rester presque immobile, il crée une boule de mana à haute densité énergétique qu’il envoi grésiller quelques mètres plus loin avec une économie de gestes digne d’un ballet. Aussitôt la réaction est fulgurante : un éclair déchire les airs et vient exploser sur la boule avec un fracas épouvantable. ***


« Prépare-toi à courir, je ne pourrais pas en faire beaucoup dans cet état-là ! »
***
Et ils se retrouvèrent à courir comme des fous, N’raa égrenant ses boules de mana qui déchainaient l’enfer juste derrière leurs pas.
Le souffle est court, le mana se tarie et cette galerie est interminable, sauf que là, tout au bout, on dirait un conduit fermé, oui c’est ça ! ***
« Vas-y Hirvane !. »

*** On s’engouffre dedans… ***



N'raa
Chercheur du Masque
Maître Alchimiste au service de la Dame
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Hirvane Tuek

Le Vayang 28 Saptawarar 1512 à 00h00

 
***

Envoutés par une formidable potion d'alchimiste,
N'raa et Hirvane perdent contact avec la réalité.

Après avoir atteint plusieurs kilomètres de profondeur,
ils franchissent un énième conduit qui les mène plus loin encore...
______________

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Partie II : La forêt artificielle

______________

Ils s'engouffrent dans le conduit.
C'est désormais une lumière blanche, vive et agressive,
qui illumine les parois.

Le chemin est long jusqu'à la sortie.
Ils trouvent une porte garnie de rectangles lumineux.
Hirvane appuie sur le rouge,
le jaune.

Rien ne se produit.
La porte reste fermement verrouillée,
infranchissable.

Hirvane finit par appuyer sur le bouton vert.
La porte s'ouvre...





Il fait extrêmement chaud.
Pouvait-on sérieusement s'attendre à se retrouver en forêt,
ici, dans les entrailles de Syrinth ?

OUI.

Cela passe presque pour une découverte tout à fait logique.
Syrinth est la cité de la Déesse, le joyau de l'Hatoshal,
qu'il y ait un bout d'Hatoshal souterrain...
Normal.

Malgré tout,
les deux rêveurs font vite le lien entre les immenses machineries et cette forêt,
lorsque ils trébuchent sur quelques tuyaux arrachés du sol.
Certains dégagent du froid, d'autres du chaud,
d'autres encore pulvérisent de l'eau.



C'est... du faux ?


***


 
N'raa

Le Dhiwara 30 Saptawarar 1512 à 11h27

 
*** Stupéfiant !

Mais comment les sous-sols de la sainte pouvaient-ils renfermés de telles merveilles sans que l’on ne l’eu jamais su ?
La porte s’était lourdement ouverte sur un paysage toute en odeurs et couleurs familières, le bruissement d’une cascade et le clapotis de l’eau en contrebas, l’odeur des végétaux et la richesse de l’oxygène, la couleur verte luisante –très luisante- des plantes. Depuis le sas dans lequel ils se tenaient, ils s’apprêtaient à entrer dans un nouveau monde. N’raa se sentait soulagé et très attiré par la sœur de sa bien aimé forêt.

Pendant qu’il s’extasiait, Hirvane fit quelques pas à l’extérieur en direction de la cascade.

N’raa lui emboita le pas presque guilleret notant au passage que le sol était très spongieux.

Cependant, il se figea au bout de quelques pas.

L’impression familière s’envola instantanément.

En réalité, il n’y avait rien de familier.

La végétation lui était totalement inconnue, les formes étranges étaient trop « brillantes », et parmi les plus puissants signaux qu’il connaissait se dégageait l’avertissement le plus terrible : il n’y avait pas de bruit d’animaux.
Il balaya du regard l’horizon qui se perdait dans le haut de la cascade qui surplombait la vue, empêchant la profondeur de champ. Alors il observa le ciel, frappé par son noir profond, un noir total sans aucune lumière. Pourtant ils voyaient très bien : cela dépassait la compréhension.

Sur le côté se dessinait ce qui ressemblait fortement à un chemin débouchant en contrebas sur une végétation bien plus dense avec une ouverture dans ce qui ressemble à des arbres. Il nota distraitement l’information.

Il eut la sensation de s’enfoncer très légèrement dans le sol et regarda ses pieds. Ils marchaient sur une sorte de mousse verte luisante avec des filaments torsadés qui partaient un peu en hauteur, çà et là des tâches de petits végétaux qui ressemblaient à des trèfles parfois ornés de petites fleurs aux couleurs bigarrées dont les pétales formaient des anses courbées vers le bas. A quelques pas de lui le sol formait des bosses, mais ce que l’on aurait pu prendre pour des souches d’arbres était en réalité des gros tuyaux annelés qui pulsait une légère lueur bleutée qui lui fit dresser les poils.

Alors d’instinct il se retourna et ses yeux s’écarquillèrent
. ***




*** Le conduit par lequel ils étaient arrivés ne cachait qu’une partie de la vision et en le contournant de quelques pas, ce qui s’offrait à la vue était incroyable : ***



*** De petites boules dorées allaient et venaient dans tous les sens, elles « volaient » parmi les rangées de plantes et s’attardaient parfois pour s’occuper de certains sans que l’on puisse voir d’ici la nature de l’opération. Le tout dans un silence absolu.

Apparemment toute une série de mécanismes et machineries étaient au service des végétaux.

Les côté étaient presque fermés par toutes une série de tuyaux et structures en acier mais N’raa eut le regard attiré par la présence d’endroits beaucoup plus sombres qui lui auraient échappés s’il n’y avait quelque chose d’étrange: les végétaux à proximité bougeaient et plus étrange encore, N’raa y « sentait » des perturbations de mana. Sans s’expliquer pourquoi il savait que s’il restait trop longtemps ici, son mana commencerait à vouloir filer vers ses poches noires.

Mais il avait le temps d’explorer encore les lieux.

Le centre de la structure semblait partir en profondeur, N’raa s’approcha encore prudemment et découvrit que ce jardin se répétait de niveaux en niveaux vers le bas, à perte de vue.



C’était purement fantastique. Son esprit vacilla. Le vide l’attirait. La voie d’Hirvane le fit revenir.
***


« C'est du faux ? »

***
Il comprit que son ami ne s’était pas encore retourné et répondit d’une voie lointaine qui se perdrait dans les profondeurs devant lui : ***


« Artificiellement vivant…du vivant aidé »… « je crois »

*** Il n’entendrait pas Hirvane arriver à cause de l’herbe mousse.

Mais au silence il savait que son ami s’était retourné.
***



N'raa
Chercheur du Masque
Maître Alchimiste au service de la Dame
Fil du choix de potions

 
Hirvane Tuek

Le Merakih 17 Otalir 1512 à 22h51

 
***

Envoutés par une formidable potion d'alchimiste,
N'raa et Hirvane perdent contact avec la réalité.

Allant de passerelle en passerelle,
ils finissent par trouver une station...
______________

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Partie III : Le Noyau

______________





Ils n'iront pas plus bas.

Tout au fond de la forêt artificielle se trouve une gigantesque structure,
une énigme de plus pour eux.

Une ultime passerelle mal éclairée les conduit jusqu'à la station,
d'où tous les tuyaux bleutés paraissent jaillir,

le NOYAU.



Hirvane et N'raa y entrent.

Lumière.

Lumière !

L'intérieur est un polyèdre régulier dont les parois,
de pierre bleue semblable à l'akartara d'Ulmendya,
sont éclairées par d'éclatants cylindres.

Une dizaine de cubes sont accrochés à la structure par des filins d'acier.
Chacun porte le nom d'un saint de l'Equilibrium,
sous lequel s'ouvre une porte...

Sainte Amalthée...?

Hirvane grimpe sur une des passerelles,
jusqu'à la salle suspendue.

Il ne s'y trouve qu'un bureau et une armoire massive,
dont débordent plusieurs parchemins roulés,
le tout parfaitement éclairé.


« Sainte Amalthée offrit de l'eau à un mendiant,
lui lava les mains et les pieds. »


« Le Temple honora les actes généreux d'Amalthée. »


« Sainte Amalthée ne voulait pas être généreuse.
Elle souhaitait l'eau pour tous en égale quantité. »




Labrel l'astucieux pompa des rivières l'eau.
L'eau jaillit pour tous en égale quantité.

Les rivières se tarirent,
l'Equilibre fut perturbé.

La Dame Grise fut indifférente au sort des innocents.
Beaucoup souffrirent de la sécheresse,
certains y succombèrent.

Folie de perturber l'Equilibre sans le percevoir.
Nul ne crache sur l'océan déjà plein d'écume et de rage.

Amalthée avait mandé Labrel.
Elle regretta amèrement,
pleura des jours,
des nuits.

Son inextinguible peine coule jusqu'aux jardins.
Le coeur des stations de pompage de l'eau est ici.

La Sainte Relique,
Les Pleurs Eternels d'Amalthée,
en est la source.

Un Don de la Dame...

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Drôle d'histoire,
j'me d'mande s'il y a d'aut' pièces com' ça ?...


***


 
N'raa

Le Luang 22 Otalir 1512 à 08h27

 
*** Ils étaient finalement arrivés devant cette immense structure ovoïde d’où se dégageait une énergie considérable. Une passerelle s’avançait devant eux, comme si elle les attendait, pour aller se perdre dans la lumière blanche et opaque de l’entrée, à l’autre bout.

N’raa regarda en haut, mesurant le chemin qu’ils avaient parcouru.
« Pas facile de faire la remontée » se dit-il avant de s’étonner qu’aucun moyen technologique ne permette l’ascension facilement. ***


« Hé ! Att… »

*** Hirvane venait déjà de s’engouffrer dans l’entrée sans la moindre précaution, de loin il ressemblait à un somnambule.
N’raa pris une inspiration, laissa retomber les épaules et la pression avant de s’engager sur la passerelle qui maintenant il le savait, ne représentait aucun danger.

Il déboucha devant un escalier de quelques marches qui accédait à un plateau en forme de cercle.
Si l’extérieur était sphérique, les parois intérieures étaient plutôt cylindrique ponctuées régulièrement d’avancées rectangulaires flanquées d’une porte, le tout composé d’une matière étrange qu’Hirvane identifia comme la même que celle d’Ulmandya. Au-dessus de chaque porte figurait le nom d’une divinité Equilibrienne accompagné d’une devise ou de quelques phrases en anciens Nemen. Hirvane en lut une à haute voix. N’raa sentit ses poils se dresser s’attendant à tout instant à une apparition.
Au centre de la pièce, posée sur un socle, une boule de lumière aux couleurs changeante était encadrée par quatre piliers reliant eux même une sorte de matière translucide qui vibrait. ***




*** L’une des porte était singulièrement plus grande et plus travaillée, elle marquait également la moitié des deux rangées de portes gauche et droite. Toutes était fermées sauf une entrouverte.

Encore une fois N’raa suivit des yeux la silhouette d’Hirvane qui ouvrit une des porte et se glissa à l’intérieur.
La pièce était spacieuse et contrastait avec la froideur précédente : le mobilier en bois, l’ambiance cossue et la décoration étaient familiers. Si ce n’était les étranges objets qui s’y trouvaient et l’absence de système d’éclairage visible qui ne laissait pas d’ombres, l’on aurait pu se croire dans un bureau de Syrinth.

Hirvane fouillaient dans les tiroirs et les rangements, déroulants des parchemins avec des exclamations de surprises : certains concernaient les mythes et croyances mais beaucoup d’autres décrivaient des machineries complexes ou des croquis indéchiffrables ou encore des représentations qui mettaient en scène les ennemis de ceux qui ressemblaient aux Nemens.

Son attention fut attirée par un objet posé sur un socle translucide dans un coin de la pièce. Quelque chose bougeait à l’intérieur. ***




*** Il s’approcha de ce qui ressemblait le plus à une boule de verre et ce qui bougeait devint rapidement une image
« Regarde Hirvane ! » dit-il stupéfait. Ils reconnurent Le preux Heltaïr engagé dans un combat avec une gigantesque effluve incarnée. Autour de lui d’autres poussiéreux livraient combat, la plupart leur étaient inconnus. Puis l’image changea et ils se virent dans la boule, se regardant eux-mêmes. Ils eurent un mouvement de recul et ne purent s’empêcher de regarder autour d’eux, se sentant observés. Quand ils y posèrent à nouveau les yeux elle montrait l’intérieur d’Ulmendya puis des lieux inconnus, des endroits sombres sous terre apparemment avec d’étranges créatures qui s’affairaient à d’obscures activités, puis d’autres salles comme la leur, mais inoccupées dont une beaucoup plus grande, bardée de boutons et cadrans et tout genre et d’apparence gravement endommagée.

Cette pièce regorgeait d’objets inédits et fantastiques.

Ailleurs N’raa un autre étrange objet : il ressemblait à un bâton de sorcier ***




*** Il le prit donc instinctivement, il était lourd et froid. Presque aussitôt il se mit à vibrer et avant même de pouvoir le reposer son extrémité en forme de bulbe projeta sur devant elle une image en trois dimension. N’raa se tétanisa : rien qu’une image en trois dimension était stupéfiante mais ce qu’elle montrait jouait avec les limites de la folie : des êtres formidables se livraient combats avec une rage inouïe, tout n’était qu’éclats de lumière bruits et feux gigantesques. Deux races distinctes aux armures éblouissantes et aux armes qui émettaient des lumières destructrices sur des engins qui volaient à des vitesses inconcevables étaient en train de s’anéantir. Et soudain la salle prit vie : tout autour du son et des formes apparurent, les murs s’animèrent de symboles et d’images qui se succédaient dans des cadres manipulés du bout des doigts par des êtres vraisemblablement apparentés à des Nemens. L’ambiance était assez frénétique, l’image principale affichait l’île en plan large, une île dévastée et en proie aux flammes, partout flottait des navires volants plus ou moins endommagés mais les combats semblaient avoir cessés. La voute céleste –il semblait que ce fut la nuit – était étrange et non reconnaissable. Soudain un flash blanc illumina tout l’écran principal et l’image projetée se volatilisa plongeant la pièce dans un silence absolu.

Les autres pièces contenaient sensiblement les même objets bien qu’une contentait un grand nombre de bocaux, certains vides, d’autres contenants encore des formes étranges qui flottaient dans un bain rosâtre. ***




*** Toutes les pièces ayant été visitées, ils se retrouvèrent devant la plus grand porte. IL n’y avait aucun mécanisme d’ouverture apparent. Alors qu’ils s’approchaient un vrombissement se fit entendre et une forme pris consistance au-dessus de la porte. ***




*** Un faisceau lumineux plat en sortit et s’avança vers les pieds de deux comparses. Ils reculèrent et le faisceau disparut. Une rapide discussion et ils avancèrent de concert. Quand le faisceau atteignit la sandale, N’raa ferma les yeux. Quand il les rouvrit il avait atteint les genoux sans dommage apparent.

Le faisceau fit son travail, et après le dernier poil de tête, comme satisfaite, l’énorme porte s’ouvrit. ***



N'raa
Chercheur du Masque
Maître Alchimiste au service de la Dame
Fil du choix de potions

 
Hirvane Tuek

Le Dhiwara 28 Otalir 1512 à 23h16

 
***

Envoutés par une formidable potion d'alchimiste,
N'raa et Hirvane perdent contact avec la réalité.

Ils franchissent l'ultime porte.
______________

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Partie IV : Shazir Assia

______________

La suite est noyée dans l'obscurité la plus totale.
N'raa est obligé de se servir d'essencialis pour éclairer la voie.

Les deux amis s'enfoncent dans un tombeau,
bien plus froid que les couloirs d'avant.

La peur les prend aux tripes,
malgré tout leur courage.

Ils ont vu des monstruosités.
Mais toutes étaient à la lumière...

Soudain,

ils sursautent,

car N'raa vient d'éclairer une statue !



Angoissante figure,
sculptée dans de la pierre blanche.

Le coeur battant,
ils lisent le texte gravé dans la pierre,
rédigé en shaï...

« Shazir Assia.
Incarnée à la fin des temps,
ordre naturel divin,
implacable. »


Shazir Assia.

Shazir Assia ? Je me demande bien ce que c'est... T'as une idée N'raa ?
...
N'raa ?






Tout,
absolument tout,
est annihilé par la volonté de Shazir Assia.

Elle aspire l'obscurité pour la faire rejaillir,
enchaînant un cycle d'ombre et de lumière.

Elle fait voler des papillons éphémères,
qui meurent le jour et renaissent la nuit.

N'raa meurt.
Hirvane meurt.

Puis, d'un souffle,
N'raa ressuscite,
Hirvane ressuscite.

à peine Hirvane essaie-t-il de poser la main sur la Déesse,
qu'il meurt instantanément,
la moindre de ses cellules,
réduite en cendres.

De ces cendres poussent des fleurs d'ombre,
où viennent picorer des oiseaux immaculés.

Des cendres d'oiseaux immaculés,
Hirvane naît à nouveau,
nu et fébrile.

Pour expirer dans l'instant.

Une divinité matérialisée n'a aucun sens.
On peut s'inspirer de sa force créatrice et destructrice,
de son pouvoir absolu,

mais lui donner un visage,
un comportement, un jugement,
ça n'a pas de sens.

Aucun dialogue n'est
et ne sera jamais possible
entre une divinité et des poussiéreux.




N'RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA

Telle est Shazir Assia,
R'hin Assia,
Shaï R'hintia,
telle est la Dame Grise incarnée,
et tel est le destin de ceux qui parviennent jusqu'à elle !

__________________________________________________

EPILOGUE

à moitié fou,
Hirvane arpentera le champ de bataille final,
persuadé d'avoir appréhendé l'incarnation de la Déesse,
et d'avoir trouvé l'Equilibre en toute chose.



Vain espoir...


FIN

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