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Auberge du Lac

Alcool

Une Anja qui boit
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Sujet lancé par Orphèle
Le 14-09-1508 à 00h04
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Posté par Orphèle,
Le 14-09-1508 à 18h00
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Orphèle

Le Dhiwara 14 Saptawarar 1508 à 00h04

 
SERVEZ-MOI vieille cochonne ! SERVEZ-MOI j'ai dit !

*** Orphèle, jeune et jolie jeune femme échevelée, criait sur la tenancière avec une vigueur et une vivacité que son corps frêle et gracile dissimulait bien. Pratiquement debout sur le comptoir, l'Anja braillait dans toute l'auberge afin de se faire remarquer.

Les nombreuses bouteilles et chopes vides qui jonchaient le sol laissaient à entendre - outre son comportement excessif - que la blondinette n'en était pas à son premier verre. Son premier verre, à vrai dire, devait aisément remonter à quelques heures.

Impassible, Es'Kaer ne pipait mot, poursuivant le nettoyage minutieux de sa vaisselle sans se soucier de l'hystérique jeune fille. Elle était irritée, un peu, mais elle savait que la sensät se fatiguerait bien avant elle.

Ce qui arriva bien entendu. ***

Serv...Servez...Bürp...

*** Orphèle ramena une main hésitante devant sa bouche, sentant affluer les désagréables relents de son ivresse profonde. Elle redescendit de son perchoir et tituba quelques instants en regardant la salle et les clients avec un air vaguement distant et digne à la fois.

Du moins, qui essayait de l'être.

Elle traversa la pièce, hoquetant et rotant, pour s'écrouler contre un mur et y glisser lentement. Cela faisait déjà un moment qu'elle voyait flou et que les sons étaient naturellement déformés mais elle se sentait basculer dans une autre phase, bien plus inconfortable.

L'aubergiste balança à ses pieds une vieille bassine de fer blanc. ***

Es'Kaer : Ne bousille pas mon plancher. Tout ça commence à bien faire, si tu continues je vais m'en aller prévenir la Ruche. J'ai été conciliante avec toi, mais ça suffit. Tu devras te le chercher ailleurs ton alcool....

Orphèle : M'en fout...Z'êtes toutes des rabats-joie d'toute façon, j'vous déteste. Bbbürp...

*** La jeune femme tendit le bras jusqu'au gros récipient et le posa sur ses jambes, prêt à l'emploi. Elle sombra dans le coma bien avant de rejeter les litres qui hantaient son estomac. Et l'avantage qu'il y avait à sombrer dans le coma, outre ces désagréments purement matériels, s'était qu'elle ne rêvait pas.

...Une petite victoire... ***


 
Orphèle

Le Dhiwara 14 Saptawarar 1508 à 15h37

 
***

Il fait sombre.

Les yeux englués dans le sommeil, Orphèle a du mal à émerger du néant. Elle distingue difficilement ce qui l'entoure. Le chaos et l'imprécision de ce qu'elle voit rendent inutile les analyses poussées. Une chambre ? Elle retrouve progressivement ses sens et constate avec plaisir qu'elle n'est pas étalée sur le sol - comme d'habitude - mais qu'elle gît sur un vieux matelas.

Oui, elle est dans une chambre, semble-t-il.
La jeune fille cherche à s'assoir, ménageant son corps comme elle peut. Elle a mal partout, surtout à la tête. Lourde, embrumée, douloureuse...

Combien de temps ? Elle se lève, titube, et se rattrape de justesse. La fenêtre n'est pas loin, elle tire le rideau et soupire. On dirait l'aube. Bleue et glacée. Le Lac des Mères renvoie l'infini du ciel dans une réflexion parfaite. Matinale, douloureuse...On l'a visiblement portée jusqu'ici et couchée tel quel, dans ses haillons colorées.

Elle baille.

Il y a une bassine avec de l'eau. Elle y plonge la tête, arrête de respirer, attend que les derniers soldats de l'air la quitte. Elle étouffe bientôt mais résiste. Résiste, résiste...prouve que tu existe ? Petites étoiles blanches dans l'obscurité des paupières closes. Elle se sent sombrer. Elle bastonne avec la vie et la mort. Elle croit qu'elle peut gagner.

Elle perd. Elle sort brusquement la tête de l'eau et inspire à grandes enjambées. Dans son élan, elle bascule de son tabouret et renverse le tout. Elle est rouge. quasiment violette.

Bam ! Bling, bling, roule, roule, toc....

Son regard se perd sur le plafond. Elle baille mais elle n'est plus fatiguée. Bien réveillée même. Très éveillée.
Elle a soif. Elle cherche une bouteille dans la petite chambre. Rien. Elle entend des pas dans l'escalier. Elle se relève précipitamment et se dirige vers la porte. Scellée, fermée à clef, lockée, bloquée. Zut...

Elle entend les pas et les voix se rapprocher.
Qui est-ce ? On est venu pour elle ? Elle prend le tabouret et se poste dans un coin. Elle attend, prêt à briser des crânes si il le faut.
Par le Tableau, qu'elle a soif !

***


 
Orphèle

Le Dhiwara 14 Saptawarar 1508 à 18h00

 
*** Orphèle n'a ni la force ni le temps d'abattre son arme sur les têtes, tant elle est faible et bien vite bloquée dans son mouvement par la tenancière elle-même.

Es'Kaer lui tord le poignet et envoie son tabouret rouler au loin. La jeune fille geint, paralysée par la prise de l'aubergiste. Les résidus de sa cuite se font sentir; elle est désorientée et faible, incapable de produire des idées claires. Même si les idées claires n'ont jamais été son fort.

La femme qui est avec Es'Kaer et une vieille dame rabougrie, usée et l'air sévère. Elle s'approche d'Orphèle en clopinant sur sa canne, scrutant la sensät avec deux perles noires et étroites à la place des yeux. Son regard est très dérangeant, mais la demoiselle n'a aucun moyen de le chasser.

La tavernière relâche finalement sa prise et pousse sa proie sur le lit. Orphèle tombe maladroitement et se redresse comme elle peut en adoptant une attitude d'adolescente révoltée et farouche. Cette piètre tentative d'intimidation n'a pas l'air de faire grand effet sur le couple de femmes.

L'hideuse vieillarde arrive finalement à hauteur de l'Anja et lui saisit la joue et la tire vers elle en grognant. Orphèle tente de résister, mais en vain. Il y a de la force - beaucoup trop - dans ces doigts crochus. ***

La vieille : Pfff...Que veux-tu que j'te dise ? Y a rien dans cette caboche. Rien à en tirer. Normal qu'elle boit comme un trou. Rien à faire, pas une once d'intelligence. Pas une once de génie. J'peux rien en faire...Les Nourrices de la Ruche ont bien dû s'en rendre compte si elles la laissent se dépraver comme ça....

Es'Kaer :
Je ne te demande pas ce que tu en penses, je suis venu te trouver pour savoir si tu pouvais la soigner. Elle est peut-être si...Mmm....inconsistante à cause de l'alcool. Qui sait ce qu'il y a sous ces épaisses couches de drogues ?

La vieille : Tsss...Tu es optimiste. J'en tirerais rien de celle-là. Je veux bien m'occuper de tes clientes, mais celle-là. Tsss...

Orphèle : Arrêtez de parler de moi comme si je n'étais pas là ! Allez vous-en ! Personne posera ses sales pattes sur moi ! Dégagez...Laissez-moi !

La vieille : Tu vois, elle ne veut même pas se faire soigner.

Es'Kaer : Écoute petite, cela a assez duré. Il faut que tu arrêtes de boire et de faire n'importe quoi. Cela pourrait te nuire et nuire plus tard à tes enfants...

Orphèle
: M'en fiche complètement !

*** Pleine d'une nouvelle détermination, l'Anja sort en trombe de la chambre et descend l'escalier à tout va. Une fois dans la pièce principale, elle s'offre le luxe de voler une bouteille au passage et de disparaître dans la rue. Elle ne reviendra pas de sitôt à l'Auberge du Lac. Que des vieilles rabats-joie irascibles. De toute façon, elle n'a plus de quoi s'offrir quoique ce soit.

Il va lui falloir trouver un autre moyen de se faire son petit nid.
Au S'sarkh les règles de la Ruche, elle a envie d'émancipation. Elle va s'installer quelque part, se débrouiller et vivre sa petite vie. Heureusement que sa Nourrice n'est pas trop regardante.... ***


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