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Le Dhiwara 11 Jangur 1509 à 20h14
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 | L'hiver d'accord d'accord. Mais un hiver comme celui-là, c'est non non et non. Le froid est insoutenable. Cette température est intolérable. La situation ne peut plus durer. Et oui, la période des soldes commençant, attendre dehors devant les boutiques relevait de la mission version fileuse de mort bonus sang-cesse.
Mais ses efforts, ses combats et sa patience ne furent pas vains quand enfin ce foutu artisan ouvrit ses portes. Et là, ce fut le drame.
L'histoire retiendra que la sorcière lança un sort d'image miroir pour semer le trouble chez ses concurrentes et chez le patron suivi de près par un sort d'endurance. Enfin, pour être sûre de ne rien louper des meilleures affaire, Matroshka avait prit soin de se lancer un sort d'oeil de l'aigle augmentant de manière drastique son champ de vision.
Une concurrence déloyale mais la crise financière des matières premières et des créances chez la Confrérie rendaient les choses difficiles. Et Matroshka ne voulait pas rater ces soldes. Même si le pilier l'inquiétait. Mais si Syfaria devait disparaître, autant être bien habillée.
Lorsque l'argent durement économisé pendant des mois fut facilement dépensé pendant des secondes, Matroshka rentra à regret dans la bibliothèque avec une dizaine de sacs par bras.
Une fois son bazar déposé sur une table, elle se dirigea vers la bibliothécaire.
Hajar hajar, hum...je voudrai savoir si vous auriez des livres parlant des possibilités de l'enchantement sur l'artisanat ou des machins de ce genre ?
Dans sa tête, Matroshka se souvenait des résultats précédents. Fixer du mana sur un objet, c'était facile. Le problème, c'était comment créer des flammes illusoires. En gros, cela revenait à utiliser du mana pour créer un effet, un sortilège en quelque sorte. Cependant, comment arriver à cet effet. Et si c'était comme pour un parchemin de sort. Lire les runes en arkan déclenche le sort. Si pour l'enchantement, c'était la même chose. Si on y gravait des runes dessus et qu'on les prononçaient comme pour incanter un sort, l'enchantement prendrait-il forme ? Oui...pourquoi pas. Il faudrait essayer une fois que la bibliothécaire aura répondu.
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Le Luang 12 Jangur 1509 à 20h01
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| Matroshka repensa un instant à la première remarque de la mémoire du tableau. Un regard amusé se posa sur la bibliothécaire qui lui faisait face. C'était cette archiviste qui comptait la coller dehors à coups de pieds dans le derrière ? La pensée la fit sourire d'une façon mauvaise et provocatrice. "Essaye un peu pour voir", c'est ce que son regard laissait transparaître.
La deuxième remarque ne manqua pas de laisser un échapper un petit rire amusé. C'était tout à fait vrai. Matroshka n'y connaissait pas grand chose en enchantement. Du moins la théorie car en pratique, elle n'avait aucune leçon à recevoir de quiconque vu à la vitesse à laquelle elle enchantait les objets. Mais la théorie, toujours la théorie qui pêchait.
Sauf que là, faut pas abuser. Pitié, pas encore les traités insipides sur les bases des fondements du début du commencement. Pas encore. Miesht'hé lui en a déjà collé une tartine, pas encore ! Il fallait la jouer fine, très fine. D'une voix conciliante et flatteuse, essayant d'être convaincainte, elle reprit :
Si, je suis absolument d'accord avec vous estimée bibliothécaire. C'est exactement ce que m'a dit votre consoeur Miesth'hé qui a eu la bonté de me faire revoir mes classiques et qui m'a affirmé je cite "il semble que vous avez atteint la première étape, à savoir une connaissance de base générale sur les flux de l'enchantement.". Je sens en vous l'experte de la consécration, alors parlons entre connaisseuses de la chose.
Marquant une pause, elle reprit plus sérieusement, ancrant son regard dans les yeux de la bibliothécaire.
Je veux développer et modifier mes connaissances en enchantement en y ajoutant des effets d'illusions issus de la sphère chimérique. J'ai une petite idée en tête mais il me faudrait aussi des traités concernant l'écriture de parchemins, juste pour essayer.
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Le Merakih 14 Jangur 1509 à 16h08
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| *** La mémoire fit une moue dubitative en écoutant Matroshka plaidoyer et haussa même un sourcil intérogateur lorsque celle-ci conclua avec une demande qui, clairement, illustrait la connaissance en enchantement déjà avancée de la Némésis. ***
Je vois....Vous n'en êtes pas à vos premiers pas à ce que je vois...Bien, il vous faut donc des ouvrages plus spécifiques que généralistes.
*** Elle resta un moment pensive sans bouger, et soudainement, gronda la parfois dangereuse sorcière, avant de disparaitre dans les rayonnages d'ouvrages derrière elle. ***
Et bien ne restez pas ainsi à ne rien faire......Installez-vous donc en attendant que je vous ramene de quoi travailler votre étude.
*** D'interminables et longues minutes plus tard, elle réapparut dans la salle de lecture en menaçant de crouler sous le poids de la dizaine de livres qu'elle portait et posa sans grande discrétion sur la table de travail qu'avait choisi Matroshka.
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Bien....voilà voilà.....alors il y'a là un traité très précis et très barbant sur les différences qu'il peux y avoir entre l'enchantement d'un objet simple et l'enchantement d'un objet déjà magique. Celui-ci est une sorte de recueil de manières de créer un enchantement, vu pas toutes sortes de personnes...sorcières, artisanes et dans certains cas des étrangers. Celui-là parle en long et en large de l'importance du choix de l'alliage lors de la fabrication d'objets métalliques destinés à être enchantés. Quand à celui-ci, je ne sais s'il vous sera utile, mais il est tellement joliment écris....l'enchantement en rîmes....prommeteur n'est ce pas ?
Bref, une dizaine d'ouvrages qui devraient élargir et affiner votre perception de l'art d'enchanter.
*** Elmenaïm inspira longuement avant de souhaiter courage à la Némésis et retourner à son bureau d'accueil. ***
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Le Merakih 14 Jangur 1509 à 21h14
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| Victoire, Matroshka n'allait pas se tartiner une nouvelle fois les galères sur les enchantements pour débutantes. Pendant que la bibliothécaire avait le dos tourné, elle sautillait de joie, toute fière d'avoir évité les trucs barbants.
Elle attaquait un autre niveau, une difficulté supplémentaire dans la barbantitude. Mais tant mieux. Développer ses connaissances et faire des liens entre plusieurs disciplines. L'exercice était ardu mais terriblement stimulant. Et lorsque la pile de bouquins débarqua sur la table, Matroshka était tiraillée entre l'envie de fuir en courant et chasser de la bestiole et rester à engranger des connaissances et aboutir l'objectif farfelu qu'elle s'était atteint.
Matroshka prit le second livre, celui parlant des différentes façons de créer un enchantement selon différentes personnes, peut-être trouverait-elle quelque chose l'aidant.
Sans faire attention aux personnes autour d'elle, Matroshka s'enferma dans une bulle, se focalisant uniquement sur ce livre. Elle avait une idée, restait à savoir si elle pouvait marcher. A partir du sort de flammes illusoires, Matroshka pourrait retranscrire une partie des runes en arkan sur un objet qu'elle aurait préalablement enchanté. En prononçant une partie des runes et en se servant du mana enfermé dans l'objet, l'enchantement pourrait-il fonctionner comme voulu ?
Matroshka voulait continuer un peu à éplucher le livre avant d'essayer directement sur un objet. Le souci était qu'elle n'avait pas ce sort de flammes illusoires aussi devra-t-elle s'arranger dans un premier temps sans.
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Le Sukra 17 Jangur 1509 à 22h50
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| Après une première lecture du document, Matroshka coucha sur papier quelques notes avant de sortir de son sac un sceptre qu'elle avait acheté quelques jours auparavant en prévisions d'expériences sur l'enchantement.
Posant l'objet sur la table devant elle, elle prit une profonde inspiration puis ferma les yeux. Elle posa sa main sur l'objet et se concentra. Elle sentait le mana quitter son corps, se propager tout au long de son bras et pénétrer dans le bois. Rapidement, au bout de quelques minutes, une quantité suffisante de mana permettait à l'objet de gagner un cercle. S'arrêtant un instant, la sorcière réfléchissait s'il y avait assez de mana dans l'objet. Par mesure de sécurité, elle continua une seconde fois, plus longtemps. Déversant beaucoup plus de mana dans le sceptre, l'enchantement permettrait d'y stocker suffisamment d'énergie.
Si toutefois sa théorie était fondée...
Laissant l'objet reposer un instant alors que le deuxième cercle était atteint, Matroshka réfléchit un instant sur la suite des évènements. L'étape suivante était plus délicate, beaucoup plus. La sorcière avait en tête d'écrire à même le sceptre les runes en arkan comme elle le ferait sur un parchemin. Peut-être que si elle prononçait l'incantation, le sort, ou du moins une petite partie de celui-ci, pourrait être lancé en puisant une infime portion dans le mana enfermé dans l'objet.
Sortant une mine de graphite, elle s'arrêta un instant pour réfléchir. Quel sort essayer ? Quelque chose de simple et qui n'explose pas dont on peut voir l'effet facilement. Le sort d'aura d'essencialis fera l'affaire. La lumière qui émane des armes lorsque le sort est activé permet de voir que le sortilège est réellement actif. Si par miracle la théorie de Matroshka fonctionne, le sceptre devrait briller.
Ainsi, Matroshka commença à écrire lentement sur le sceptre. La chose était beaucoup plus difficile que d'écrire sur un papier à plat et la surface entière du sceptre fut recouverte de runes quelques heures plus tard. Soufflant une fois l'exercice fini, la Voroshk se laissa tomber de fatigue sur la table et se reposa longuement.
Dans la zone intangible entre rêve et réalité, Matroshka pensait à sa cousine Arkana en mission, loin du Matriarcat. Plus aucune nouvelle depuis plusieurs jours, elle était peut-être morte sous les coups d'un rejeton quelconque ou de cette Kysall. L'esprit de la sorcière naviguait lentement de souvenirs en visions d'un avenir rempli de magie et de soldes toute l'année.
La mestre érudite se réveilla peu avant la fermeture de la bibliothèque. Une archiviste venait la prévenir. Lançant une excuse inventée, elle réussit à obtenir un sursis avant l'extinction des feux. Elle saisit l'objet d'une main et commença à lire l'incantation du sort écrite sur le sceptre. Elle aurait vite la réponse sur sa théorie. Elle le sentirait rapidement si c'est son mana qui est utilisé ou celui de l'objet.
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Le Luang 16 Fambir 1509 à 13h48
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| L’essai s’était avéré concluant. Enfin concluant dans le sens où Matroshka avait eu raison, ça ne marcherait pas. La sorcière se demandait ce qui pouvait coincer. L’idée semblait bonne sur le papier mais il y avait un problème, quelque chose qui manquait. Longtemps elle réfléchit sur comment faire pour que le sort puise le mana dans l’objet. Plusieurs jours où alors qu’elle recopiait des parchemins de sort, son esprit travaillait sur cette question. Lentement mais obstinément, elle tournait la question dans tous les sens pour arriver à un constat. Il fallait essayer autre chose. Pourquoi ne pas influer sur le matériau. Elle le savait, certains matériaux facilitent la perception des flux. Sa robe en était couverte. La chimériade fabriquée par Dwen il y a si longtemps, elle était recouverte de tourmalines. Cette pierre semblait avoir des propriétés magiques vis-à-vis de la chimère. Et peut-être que son utilisation pourrait l’aider. Sa robe était déjà enchantée, c’était une occasion d’explorer cette nouvelle piste.
Pourquoi pas…
La sorcière lâcha son parchemin de sort et posa un pli de sa robe sur la table. Lentement, avec précision, elle écrivait sur sa robe les incantations du même sort d’aura de renforcement. Une fois fini, elle regardait son gribouillage d’un air sévère. Si Dwen savait que Matroshka s’amusait à gribouiller ses chefs-d’œuvre, il ferait une drôle de tête. Mais c’était pour la bonne cause.
Elle commença à réciter l’incantation.
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Le Dhiwara 22 Fambir 1509 à 11h14
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| Le lendemain matin, Matroshka se dirigea vers la bibliothèque. La tête pas réveillée, signe d'une nuit difficile. Et toujours ce mal de crâne. Mais autant en profiter, voir si l'on peut réfléchir différemment quand on a l'esprit dans les vapes. Sait-on jamais. Mais avant tout, autant prendre conseil. Il manquait un morceau, quelque chose qui permettait de faire le lien entre les deux idées précédentes, une sorte de clef de voute. La Mestre Erudite se dirigea vers Elmenaïm d'un pas peu sûr, comme si elle venait de se réveiller.
Hajar hajar, dites-moi Mémoire du Tableau, j'ai l'impression de tourner en rond sur mes recherches. Comme s'il me manquait un morceau, quelque chose faisant le lien. A moins que ce ne soit la base qui pose problème, à vrai dire, je ne sais pas trop.
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