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La Ruche

Telle mère, telles filles...

héritage caché
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Sujet lancé par Shyama
Le 13-02-1509 à 23h24
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Posté par Shyama,
Le 16-02-1509 à 01h24
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Shyama

Le Vayang 13 Fambir 1509 à 23h24

 
*** Cela ne faisait que quelques jours que l'Orfèvre d'Utrynia était rentrée qu'une envie irrépressible s'était emparée d'elle.

Sans se poser plus de question que cela, elle se dirigea vers la Ruche.


Ne doutant de rien, elle réclama comme un dû un droit de passage aux gardes rébarbatives.Peut-être avaient-elles pour ordre de laisser passer la tatouée, ou bien prirent-elles son assurance sans arrière-pensée pour la preuve d'un droit établi.

Toujours est-il que la Sang-âme passa sans heurts les verrous de sécurité de la Ruche bourdonnante.

Avec le sérieux d'une Maîtresse de Harem, elle erra un long moment dans les couloirs complexes du bâtiment géant, se laissant aller à suivre les flux de circulation, rebondissant contre les impasses, feuille morte sous le souffle d'une tempête invisible.
Cela lui semblait le plus naturel, et le plus important du monde.
***


Shyama,
Sombre comme un Nuage

 
Shyama

Le Sukra 14 Fambir 1509 à 23h32

 
*** Après une longue errance, ponctuée de l'aide bienveillante de quelques employées et de remontrances salées de gardiennes agacées, Shyama parvint auprès de ses filles.

On lui fourra Ishya dans les bras, et, suivant ses hormones, elle pouponna béatement devant la perfection miniaturisée de son enfant.



Puis vint le tour de de Sahila.
La seconde enfant ressemblait comme deux gouttes d'eau à sa sœur, et pourtant....
Ni rire, ni pleurs, ni gazouillis... Rien. Pas même un bruit de succion affamé.... Et de fait elle était tout à fait immobile, ses grands yeux ouverts. On hésitait à y voir un antique sagesse, trop grande pour un si petit corps, ou bien le calme du Vide.

Son étrangeté était d'autant plus saisissante lorsque sa sœur était à ses côtés.
Là où la première était un joyeux printemps, pleine de vie et d'agitation, la seconde était un paysage mort, ravagé par quelque catastrophe du Tableau.


Un instinct primaire de répulsion envahit d'abord Shyama. Au moment où elle allait rendre le nourrisson à la nourrice, quelque chose la retint, néanmoins. Quelque chose d'indéfinissable. Une fascination dont il était difficile de se défaire.

L'Orfèvre serra Sahila contre elle et se mit à chantonner une berceuse de son enfance.
Une berceuse qu'il lui semblait avoir toujours connu, et dont les notes la rassuraient.
Les mots, sans le moindre sens, s'échappaient de ses lèvres sur une douce mélodie, l'enveloppant dans un sentiment de chaleur et de sécurité.
Elle chantait autant pour lutter contre l'angoisse hypnotique qui s'emparait d'elle à la contemplation de son enfant, que pour Sahila elle-même.

Il lui semblait que les yeux noirs de sa fille était un puits insondable, un porte vers l'infini. Un infini si attirant....


Soudainement, une main s'abattit sur son épaule, faisant sursauter la jeune mère.
Une aura opalescente, légèrement trouble se répandit brusquement autour d'elle et son enfant.
***


Shyama,
Sombre comme un Nuage

 
Shyama

Le Luang 16 Fambir 1509 à 01h24

 
*** Au bout de la main, un bras, au bout du bras, l'épaule, le cou, et, surplombant le tout, un visage familier et souriant. ***

- Sinjini !
- Hajar, Shyama. Désolée si je t'ai effrayée....
*** La liadha qui venait d'intervenir était une tydale longiligne d'une quarantaine d'année.
Ses vêtements, amples quoiqu'élégants, révélaient des muscles fins mes entretenus.
Sa coiffure sophistiquée, entremêlée de nombreuses perles, et les bijoux parsemant sa tenue disaient toute l'attention qu'elle portait à sa présentation.
Elle était probablement une danseuse, ou une musicienne, pour le moins versée dans les arts.

Sinjini reprit sa main avec une certaine difficulté. Une sorte de force invisible semblait entourer Shyama.
***


- Résistance ? De la Chimère ? Cela fait longtemps, que tu l'utilises ? Tu ne m'en avais jamais parlé....
- De la ... ? Oh ? Les Bras de Mère ?
*** répondit l'Orfèvre en faisant un mouvement circulaire de sa main libre. ***

Quand le Nuage est inquiète, elle chantonne le Chant de Mère. Alors la Nuit porte le regard sur elle, même en plein jour.
Et parfois.... -plus souvent, hier- parfois, quand elle a vraiment peur, tellement peur que le Fluide s'échappe, les Bras de Mère se referment sur elle et la protègent.

*** La tydale reprit d'un air amusé et attendri : ***

- Non, Shyama, ce ne sont pas les bras de ta mère... C'est de la magie, tout simplement....
Comme celle que tu utilises pour donner vie à tes créations.... Ou celle que tu m'as montrée dernièrement.... Tu sais, lorsque tu illumines les objets d'une aura. Cela, c'est de la magie d'essencialis.
Ce que tu appelles les Bras de Mère, c'est un autre type de magie. La magie de la Chimère.


- Mais pourtant.... La Sombre n'a pas dis les Mots, pas tracé les Signes ?

- Je crois que si. Cette chanson que tu chantes quand tu as peur. Ses mots n'ont pas de sens, pas vrai ? Et c'est ta mère qui te la chantait, n'est-ce pas ?
*** La tydale désigna un fauteuil à côté de Shyama. ***

Je peux m'asseoir là ? Je crois que j'ai beaucoup de choses à te dire, Petit Nuage....

Shyama,
Sombre comme un Nuage

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