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Le Merakih 1 Astawir 1509 à 22h57
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 | Sharoke avait perdu les eaux cet après-midi, vers la fin du cours de Shaï donné par Bakean. Elle avait eu droit à quelques faibles contractions juste avant. Tentant de garder son calme, elle s'était excusée auprès du professeur avant de s'en aller d'un pas rapide et déterminé dans la Ruche.
Elle avait franchit les couloirs sans même y réfléchir: la Ruche était devenue sa maison et son lieu de travail durant sa grossesse, et connaissait donc ces murs par coeur. Elle s'était donc rendue dans le quartier des Anja's karna, y avait trouvé une nourrice et lui avait exposé la situation.
La nourrice l'avait auscultée un bref instant et avait demandé à Sharoke d'attendre sur son lit que les contractions se rapprochent et que la dilatation du col soit satisfaisante.
dit : Et maintenant? Est-ce que ça vient maintenant? Tu sens quelque chose?
Il ne restait plus qu'à passer à l'acte.
Les nourrices avaient bon espoir quant à son karna, qui n'avait posé aucun problème depuis le début: fécondée dès la première Union, les cinq mois de gestation n'avaient posé aucun problème, Sharoke et les enfants à venir étaient en bonne santé.
dit :Et dire que tu vas donner naissance à deux enfants en même temps! C'est rare, ça, non?
Sharoke répondit mentalement, à la fin d'une contraction:
Disons plutôt que ce n'est pas courant, mais, à moins d'être aveugle, tu as déjà vu quelques jumeaux parmi les enfants dont je m'occupais. En tout cas, puisque c'est Khamaat qui m'a annoncé cette grossesse gémellaire, j'y crois sans me poser de question. Elle a des connaissances incroyablement approfondies dans ce domaine...
De nouvelles contractions arrivèrent. Le moment était venu. Sharoke soupira: elle allait passer une nuit blanche, à tous les coups.
Elle inspira profondément et attrapa le lourd cordon rouge qui pendait à côté de son lit et tira de toutes ses forces.
Voilà qui était fait.
Il ne manquait plus qu'une nourrice réponde à l'appel de la corde et l'amène dans la salle d'accouchement pour achever la première phase du travail. | |
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Membre du personnel des Ruches
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Le Sukra 4 Astawir 1509 à 12h44
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| *** Dès que le cordon avait été tiré par Sharoke, ce fût le branlebas de combat derrière la petite chambre. Bien qu' assez fréquentes, les naissances gémellaires ne survenaient pas tous les jours. La nourrice donnait des ordres et des consignes ici et là, s'assurant que chacune ne déroge pas à la tâche qui l'attendait. Il était hors de question qu'un quelconque détail vienne compromettre une naissance, encore moins une gémellaire.
La nourrisse entre dans la chambre et sourit immédiatement à la future anja, suivi de près d'une deuxième. ***
Le point culminant de karna est proche Sharoke. Comment te sens-tu ?
*** La réponse était évidente, elle souffrait ! Mais le but était plus d'occuper son esprit que de se renseigner. Elle s'approcha de la couche et l'osculta rapidement.
Son regard trahit un instant sa surprise, mais elle la rattrapa immédiatement de ce large sourire. ***
Et bien tu as déjà fait la moitié du travail Sharoke, bravo !
*** S'adressant à l'autre nourrisse: ***
Nous ne la déplacerons pas. Les naissances auront lieu ici même.
Fait le nécessaire.
*** Aussi tôt dit, la deuxième nourrice disparut derrière la porte et avant même de refermer la porte derrière elle, des ordres précis fusèrent.
Alors commença un balais d'aprenties nourrissent qui apportaient et mettaient en place dans la chambre tout le necessaire à la bonne éxécution d'une naissance, y compris deux couffins douillets.
Pendant tout ce temps, la nourrisse ne quitta pas le chevet de la future liadha. ***
Tout va bien se passer Sharoke, tu vas être une fière liadha lorsque ce sera fini, de celles qui peuvent s'enorgueillir d'avoir offert deux enfants au Matriarcat.....Nous avons des drogues qui peuvent faire disparaitre la douleur en baignant ton esprit dans un cocon de coton, mais tu ne sera qu'en partie consciente....En souhaite tu ? | |
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Le Sukra 4 Astawir 1509 à 16h26
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| Sharoke réfléchit un instant. La drogue permettait en effet de ne rien ressentir, elle s'en souvenait, ou plutôt justement ne se souvenait de rien.
L'utilisation de drogue me semble préférable. Mais pas à une dose aussi forte que celle utilisée pour la cérémonie de l'Union.
J'aimerais garder quelques souvenirs de ce moment unique dans ma vie. Et puis je suis assez résistante à la douleur.
La nourrice ordonna aussitôt à une apprentie nourrice de préparer quelques drogues dont le Matriarcat avait le secret.
Sharoke avait commencé à respirer comme on le lui avait enseigné, ne montrant aucune anxiété. Pourtant, à l'intérieur, c'était le chaos: l'appréhension, la douleur, la future joie, tout se mêlait et se démêlait, sans qu'elle puisse y mettre un peu d'ordre.
dit :DIS-CI-PLINE! DIS-CI-PLINE! DIS-CI-PLINE!
L'apprentie était revenue avec des drogues, et la nourrice en choisit quelques unes et les fit fumer, puis demanda à Sharoke d'en inhaler la fumée. La jeune femme s'exécuta, et ressentit peu de temps après les premiers effets. Manifestement l'apprentie nourrice n'y était pas allée de main morte pour le dosage.
Cela n'empêcha pas Sharoke de comprendre que l'attente ne durerait plus très longtemps: elle s'était mise à "pousser", par instinct, écoutant son corps. Les deux enfants à l'intérieur avaient manifestement hâte de sortir.
Les nourrices prirent place, comme elles en avaient l'habitude. Tout le matériel était prêt. Tout comme Sharoke.
Elle poussa plus fort, mais économisait ses forces, car elle craignait que l'accouchement ne dure longtemps, comme lui avait expliqué les nourrices. | |
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Membre du personnel des Ruches
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Membre du personnel des Ruches
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Membre du personnel des Ruches
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Le Dhiwara 12 Astawir 1509 à 17h21
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| *** La petite tydale s'installa au bord du lit et glissa une caresse sur la joue de Sharoke puis sur celle des nouveaux-nés.
Elle se pencha ensuite au dessus d'eux comme pour leur parler discrètement. ***
Mailyn ? Alek ? Vous savez que vous avez bien de la chance ? Non seulement votre génitrice vous a mis au monde d'une manière parfaite malgré la difficulté, mais en plus elle vous a offert deux adorables prénoms.....N'oubliez jamais ce qu'elle a fait pour vous.
*** La Carias se redressa et regarda Sharoke. Son air était moins souriant ce qui signifiait, pour celles qui la connaissais comme Sharoke, que ce qu'elle s'apprêtait à dire avait de l'importance. ***
Ma fille, il va te falloir réfléchir à des choses importantes....du moins si tu ne l'a pas déjà fait. Tu as un peu de temps devant toi, tu n'es pas obligée de te décider dès maintenant.
Souhaite tu adopter tes enfants ? Ou prèfères-tu qu'ils soient sous la responsabilitée de la Ruche.
Comme tu le sais, si tu les adopte ils seront ta responsabilité, ce qui ne t'empechera pas, évidement, de bénéficier des services et de l'enseignement de la Ruche.
Si tu ne le souhaite pas, alors ils seront sous la responsabilité de la Ruche d'Utrynia, ce qui ne t'empechera pas de les voir et de passer du temps avec eux autant que tu le souhaite. Mais ils pourront être éventuellement être adoptés si une liadha le souhaite.
*** Ethys se leva et alla se poster devant la fenêtre de la petite chambre. Sa silhouette se découpait grâce au contrejour et malgré sa petite taille, une elle dégageait une grande présence. ***
Tu as appris beaucoup....et depuis aujourd'hui tu connais intimement ce qu'implique de devenir une liadha. Tu es prête à aider d'autres à parcourir ce chemin.
Tu es prête à devenir une nourrisse.
*** La vieille Carias délaissa la fenêtre et se rapprocha de la jeune mère, la regardant droit dans les yeux. ***
Souhaite-tu metre fin à ton apprentissage et devenir une nourrice ?
A cela aussi il va te falloir réfléchir ma fille ! | |
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Le Luang 13 Astawir 1509 à 17h54
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Sharoke réfléchit un instant, luttant contre l'épuisement, puis répondit:
Je veux adopter mes enfants, mais je souhaite qu'ils suivent l'enseignement de la Ruche, qui à mon sens est excellent.
Comme je profiterais des services de la Ruche, je compte la rembourser en me mettant à son service, en tant que nourrice, même si je sais que je n'exercerais pas ce métier toute ma vie.
Les nourrices ont partagé avec moi nombre de leurs connaissances lors de mon enfance et lors de mon karna, donc je pense, sans vantardise, pouvoir en devenir une à mon tour.
Peut-être est-ce ainsi que je servirais au mieux le Tableau pour l'instant.
J'accepte donc la promotion avec joie. Sharoke réprima un bâillement. Veuillez m'excuser, je me sens un peu fatiguée. Si vous le désirez, nous pourrons continuer cette conversation par télépathie quand je me réveillerais, ou bien je passerais dans votre bureau dès que je pourrais me lever.
Epuisée par les efforts fournis, Sharoke lutta encore contre le sommeil qui n'allait pas tarder, attendant la réponse de la Carias.
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