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Le Sukra 9 Manhur 1509 à 08h29
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 | Baguenaudant dans les rues d'Utrynia, toujours attentive au travail et aux patrouilles régulières des gardes municipales, Penthésilée cherche désormais l'une des deux personnes recommandées par Samael à propos d'artisanat : Dwen Meakith, qu'elle a déjà croisé à l'auberge, et Shyama, qu'elle ne connait pas.
Le hasard de sa pérégrination la fait passer à portée de regard d'Anandra, elle-même en affaire avec Dwen dans un petit parc public adossé aux remparts. La fille du Déclin, debout, observe l'artisan assis en tailleur sur un banc : ce dernier manipule une arme en tous sens, comme un maître pâtissier manipulerait un gâteau... intriguant !
Une pensée avise la jeune nelda : Anandra l'a vue et se souvient de son récit promis. La présence du mâle achève de donner au rendez-vous un puissant attrait et l'Onÿr tourne ses pas en direction des deux tydales. Elle les rejoint, les salue avec un subtil mélange de respect et de familiarité amicale, répond positivement à la suggestion mentale de la guerrière - un récit de danse ! Quel dommage que ses jeune veilleuses n'entendent pas ça ! - puis attend que Dwen marque une pause dans sa concentration pour lui parler :
Arc'Rhon Meakith ? Samael m'a dit que vous saviez enchanter, est-ce vrai ? J'aurais une commande pour vous, alors... afin d'améliorer mon cuir d'un degré de puissance.
Elle désigne son armure, soigneusement entretenue. Si son père la voyait négliger son cuir, il te lui tirerait tant les oreilles qu'elle finirait par ressembler à un fennec !
Penthésilée
Vigie du Rêve
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Le Dhiwara 10 Manhur 1509 à 12h59
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| *** Dwen avait de la chance...Anandra venait de lui confier sa compagne de danse pour l'enchanter, l'améliorer et l'ajuster à sa nouvelle puissance....et ce n'était pas n'importe quelle lame.
Pour avoir fait partie des rares artisanes Matriarcales à avoir pu travailler sur l'ancien secret du driandel, il en reconnut aussitôt les caractéristiques. Malgré le danger qui entourait cet alliage, Dwen se sentit attiré par le métal comme par un aimant, tout comme il l'avait été lorsqu'il avait forgé la toute première armure en driandel depuis plusieurs générations.
C'est avec un sourire extatique qu'il manipulait la lame de furie pour la gratifier d'une nouvelle âme. ***
C'est vrai Anandra, c'est ainsi que je danse pour le Matriarcat, et c'est une danse qui me plaît......savoir que cette danse permettra à la votre d'être un peu plus parfaite me réjouit au plus haut point.
*** Penthésilée approche d'eux. Dwen lui sourit tout en se hatant de remmetre la lame à sa juste propriétaire. Il la lui présente comme une offrande. ***
Voici la merveille finement ajustée et prête à danser Anandra. Prenez en soin et elle prendra soin de vous. Quelle retrouve sa place dans son fourreau pour le moment.
Hajar Penthésilée. Voyez comme votre amie Anandra loue mes mérites. Elle dit la vérité, ainsi que messire Samael, l'enchantement est un art que je maîtrise grandement. C'est une façon pour moi de participer aux grandes choses qui se réalise en notre monde. A travers mes créations et mes enchantements, je voyage avec celles qui me confient leur équipement.
Ce sera un grand plaisir et un honneur pour moi que de travailler sur votre armure Penthésilée, d'autant plus que je vais apprendre quelque chose de nouveau de part la morphologie d'une femelle nelda.
Mais il vous faudra patienter le temps que j'ajuste l'exosquelette d'Anandra. cela vous est il possible ?
Dwen Meakith, Mestre des Arts.
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Le Dhiwara 10 Manhur 1509 à 13h18
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| Penthésilée écoute parler l'artisan, appréciant le délicat mélange du discours à la fois honnête et commerçant. Le tydale est réputé et sait vendre son travail, il doit avoir un succès fou... pas étonnant qu'il soit connu en-dehors de ses frontières ! Dwen Maekith est-il l'Elias Armilla d'Utrynia ?
Elle sourit à son évocation de la morphologie nelda : les différences, par rapport aux femelles tydales, sont cosmétiques en ce qui concerne le haut du corps (tête exceptée). Elles sont plus marquées aux jambes, puisque les neldas disposent de jarrets hauts et marchent, en quelque sorte, sur "la pointe" des pattes. Mais l'armure de cuir d'évitement enchantée n'est pas vraiment concernée, elle ne descend pas en-deçà du haut des cuisses fuselées de l'Onÿr.
A la dernière remarque du mâle, elle répond doucement :
Prenez votre temps, Arc'Rhon. Si l'impatience est un petit travers sans grande conséquence pour la plupart des gens, c'est un défaut rédhibitoire chez les Hauts-Rêvants ; nous vénérons, ou plutôt, nous louons la Durée comme l'un des quatre grands principes qui gouvernent nos vies. Se hâter sans raison est presque... pêcher !
Je vous confierai mon cuir lorsque vous serez prêt. J'ai trop de respect pour le travail bien fait pour risquer de perturber le vôtre.
Penthésilée
Vigie du Rêve
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Le Luang 11 Manhur 1509 à 18h24
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| Penthésilée se fend d'un sourire complice.
Oh oui, elle sait ce qu'est un Furyan... car la grotte de Kysall était gardée par un tel monstre, lorsqu'elle avait enquêté dans les collines maudites lors de sa première mission pour l'Ordre. Il n'était alors pas question de l'attaquer : d'abord parce que cela aurait ruiné son investigation discrète, ou qui se voulait ainsi ; ensuite, parce que la jeune nelda ne pouvait pas sortir victorieuse d'un tel combat.
Dans la présente circonstance, elle ne peut pas vraiment s'épancher sur cette histoire. Mais il n'est pas question de mentir, en général, surtout à Anandra, en particulier. La rhona opte donc pour la version courte :
Oui, Anandra. Je sais ce qu'est cette créature : un horrible et puissant rejeton, aussi doué en combat frontal qu'en lancement de sorts. Et je ne peux l'affronter seule, sauf à vouloir visiter un pilier.
Es-tu en train de me dire que tu as défait... un Furyan ??
Penthésilée
Vigie du Rêve
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Le Matal 12 Manhur 1509 à 11h46
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*** Je secoue légèrement la tête. ***
Oui, il n'a pas froid aux yeux, c'est un berserker. Il n'a aucun style mais il est féroce, un animal en quelque sorte, qui mord bien.
Et il n'aime pas les servants de l'Artisan du Déclin ce qui est une bonne chose.
Pour tout te dire, cette danse a duré plus d'une semaine, et nous avons subi des blessures terribles, tout en en infligeant en retour de plus terribles encore. Ce monstre regenere à une vitesse fantastique.
Les armures servent peu contre lui, l'exosquelette me protegeait à peine, et le poison a couru plus d'une fois en mes veines.
Pourtant, j'aime faire couler le sang et que le sang coule pour la défense du Matriarcat.
Anandra
Faucheuse du Matriarcat du Declin
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Le Matal 12 Manhur 1509 à 18h56
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*** Un léger sourire alors que je vois la queue de la nelda s'agiter. Et il est rare de me voir sourire. ***
Qui a porté le premier sang?
Je ne sais pas, je ne sais plus. Le sang, en revanche, je m'en souviens, les crocs du Furyan, ses griffes empoisonnées qui me happent, je m'en souviens aussi, le craquement de mes os sous ses morsures, oui je m'en rappelle. Mon corps qui eclate sur les rochers alors que je suis projetée à plusieurs dizaines de mètres je m'en souviens.
Le voile de sang recouvrant ma vision, les balafres qui s'accumulent et zebrent la peau du Furyan, ses rugissements de haine. La danse d'execution, ma lame qui disparait et apparait devant lui le découpant proprement. Kaliss, Randall, Arkana, Matroshka au contact.
Le feu qui immole le Furyan, mes blessures qui se referment magiquement grace aux nemesis, Miraë, Zena qui nous soignent car leur danse serait trop faible face au monstre, Inanna qui nous soutient de sa magie.
Et le fracas des lames, des rugissements, de la mana qui explose, et Randall qui achève le monstre d'un coup de bardiche particulièrement bien ajusté.
Oui je me souviens, Penthésilée.
Anandra
Faucheuse du Matriarcat du Declin
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Le Merakih 13 Manhur 1509 à 13h47
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| Au terme du discours d'Anandra, Penthésilée ne dit rien. Elle clôt simplement ses paupières, recomposant en esprit la structure dévoilée du combat, sans être parasitée par le contexte visuel.
Elle vient de recevoir un récit. C'est quelque chose à la fois d'habituel et de solennel, chez les veilleuses Hauts-Rêvantes. Leur rôle n'est pas que de protéger les arpenteurs, il est aussi de recueillir leur parole. Anandra ne narre pas son Rêve, mais elle offre à l'Onÿr une portion de vie d'importance comparable, pour sa culture : une danse. Et la jeune nelda n'a pas souvenir d'avoir jamais entendu parler d'une description claire et assumée de danse matriarcale ; pour ce qu'elle en sait, c'est une première, et il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'un honneur.
Le sourire de la guerrière, le fait qu'elle prenne sur son temps pour poser son discours, tout cela participe à la beauté rare de l'instant. La Sentinelle s'isole aussi du regard parce qu'elle est concentrée : elle doit tout mémoriser, les mots bien sûr, mais aussi le ton, et l'expression associés. La messagère fait partie du message. Cette danse n'est pas une danse anonyme, expurgée de son auteure, c'est la danse d'Anandra.
Après quelques secondes d'immobilité religieuse, Penthésilée ouvre à nouveau les yeux, sourit et fait silencieusement le geste traditionnel de remerciement Haut-Rêvant. Puis elle dit :
Je m'en souviendrai également. Sois-en sûre, Anandra, ce récit te survivra.
Penthésilée
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Le Vayang 15 Manhur 1509 à 22h44
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| L'Onÿr apprécie l'explication d'un assentiment silencieux, avant d'appuyer les propos d'Anandra. Dévoilant sa protection de corps en écartant légèrement les pans de sa cape, elle dit :
Je suis moi-même une adepte de ce genre de cuir. Je tiens celui-ci de mon père, tanneur de métier, qui a choisi la texture de sa matière avec soin. Nombre de fois, il m'a sauvé d'une mort certaine en perturbant les attaques de mes ennemis, alors même que je savais avoir été prise de vitesse et mise en défaut... Il a alors, en quelque sorte, corrigé mes propres faiblesses. Je n'ai guère d'affinité avec le port de carapaces, et pourtant, je ne peux plus vraiment m'en passer aujourd'hui.
Etant formée et entrainée au combat distant, la magie de mon armure n'en est que plus efficace.
Se tournant brièvement vers Dwen, Penthésilée poursuit :
J'ai d'ailleurs proposé à Arc'Rhon Meakit d'améliorer sa résistance et sa solidité par sorcellerie. Ce n'est pas tous les jours que j'ai la chance de croiser quelqu'un de très compétent dans ce domaine, surtout depuis que je voyage. Il se pourrait bien que le "petit plus" bientôt apporté par ton compatriote fasse prochainement la différence... car dans quelques jours, je devrai repartir et tailler la route, avec les inévitables rencontres hostiles qui vont avec !
Penthésilée
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Le Sukra 16 Manhur 1509 à 12h10
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[HRP: je me permets de poster ici. Si jamais ca derange, n'hesitez pas a me le faire savoir, je virerai alors mon post]
Le S'sarkh provoquait de ces etranges conincidences, des fois...
Le Propage avait, en deux semaines, fait l'aller-retour complet entre Utrynia et Lerth, la Scintillante, cité des Temoins du S'sarkh. Les transports nemens faisaient partie de ces petites choses pratiques qui facilitaient les deplacements sur de tres grandes distances.
Il aurait eu en plus de celui-la un souvenir memorable, il etait loin de se douter que l'alcool, en altitude... enfin, peu importait.
Il etait desormais de retour a Utrynia, sortait de la banque ou il avait ete deposer un impressionnant petit pactole, et se mit a la recherche de Dwen ou Drardon, les deux etant de potentiels enchanteurs pour la petite specificité qu'il avait ramené de Lerth. Il finit par apercevoir Dwen, en compagnie d'Anandra, et d'une nelda, inconnue au bataillon.
Il fallait dire que, ces derniers temps, a part les guerrieres du Matriarcat, et les abominations en tous genres, il n'avait pas frequenté grand chose...
Le tydale etait en armure de cuir - d'evitement, justement - et portait son imposante bardiche sur l'epaule, la tete de l'arme protegée par un simple capuchon de cuir, attaché par un lacet. La hache de bataille de plus de deux metres, lourde et encombrante, ne paraissait toutefois nullement gener le berserker.
Il portait egalement un grand sac, contenant manifestement quelque chose de lourd.
Lorsqu'il arriva pres du trio, il posa le fameux sac par terre. Le bruit metallique et sourd indiquait qu'au moins un lourd objet se trouvait a l'interieur.
- Hajar a vous trois. Dwen, Anandra, c'est un plaisir de vous revoir.
Jetant un regard a la nelda, il enchaine:
- Je ne crois pas que nous ayons ete presentés. Permettez moi de le faire: Randall Tallstag, Propage, que d'aucuns qualifient de "berserker", et peut-etre l'un des plus farouches combattants contre les serviteurs du Maudit.
Le ton, depouillé de tout artifice hypocrite qui aurait visé a se mettre son interlocuteur dans la poche, sonnait plutot comme franc et loyal. C'etait evident: ce type la ne savait pas mentir.
Puis, a Dwen:
- J'ai la le materiel dont je vous avais parlé. Faites moi simplement savoir quand vous serez pret a commencer. Et soyez particulierement prudent avec le casque contenu dans ce sac: il est... particulier. Je vous expliquerai en quoi lorsque vous serez pret.
D'un seul bras, il souleve sa bardiche de son epaule, pour en poser l'extremité du manche au sol. L'arme, qui devait facilement peser plus d'une dizaine de kilos, toucha le pavé avec un petit *poc*.
Pour Le soulager, je souffrirai,
Par Sa souffrance, je m'enragerai,
Et par la Rage, je les exterminerai...
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Le Sukra 16 Manhur 1509 à 19h11
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| Penthésilée sourit aimablement au nouveau venu, tout en jetant un regard étonné, en coin, à Anandra : quelle présentation ronflante !
Le terme farouche, de même origine que féroce, renvoie à l'image du Vargulfr ; quant à berserker, il évoque la folie meurtrière dans son acception la plus primaire. La jeune nelda n'est pas sûre de vouloir connaître quelqu'un qui se flatte d'être, ou de ressembler à, une bête !
Puis elle observe le tydale manipuler sa grande hache avec une certaine... ostentation. Est-il sincère ou vaniteux ? Ou est-il un artiste de cirque, jongleur de bardiche, collègue propage de l'otarie qui lance des couteaux, de l'ours qui joue aux cartes, du chien mélomane et du chat qui fait du vélo ?
La jeune nelda est trop curieuse pour se contenter d'ignorer le possible matamore. Et puis, elle lui laisse le bénéfice du doute : peut-être n'est-il pas poseur, mais simplement maladroit ? La voix est claire, elle sonne juste, l'homme n'a pas le profil-type du truqueur, du crâneur. Ne pas juger sur les apparences... on le lui a suffisamment rabâché ! Elle va donc passer outre le paraître ostentatoire du personnage pour s'intéresser à son être, si être il y a :
Héjia, Propage Randall Tallstag.
Je suis Penthésilée, Onÿr de Korsyne. Enchantée de faire votre connaissance.
Je suis positivement heureuse et flattée de rencontrer quelqu'un qui a participé à la mise à mort d'un Furyan. Permettez-moi de vous en féliciter, comme je l'ai fait pour Arc'Rhona Anandra.
La haut-Rêvante marque une pause, puis demande innocemment :
Vous dites qu'on vous qualifie de berserker ?
Si je puis me permettre, pouvez-vous m'instruire de ce que signifie, pour vous, cet adjectif précis ?
Penthésilée
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Le Sukra 16 Manhur 1509 à 20h36
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Randall a un sourire un peu gené: il n'a pas l'habitude d'etre felicité pour ses prouesses au combat, pourtant pas des moindres: Jytryan, Vortex, Furyan, Desosseur... le tydale s'etait frotté a un petit paquet de creatures de legende, et, jusqu'ici, s'en etait toujours sorti vivant.
Il bredouille de vagues remerciements:
- Euh... merci, vraiment. Mais si j'avais ete seul, je crois que cette chose m'aurait taillé en pieces. Je n'ai ete qu'un facteur parmi d'autres, et ca n'enleve rien aux prouesses de combat des Filles du Declin.
Il jette un regard en coin a Anandra: celle la, en particulier, pouvait pretendre a un niveau plus qu'honorable au combat.
Le Tallstag hausse un sourcil, un peu etonné: voila que celle qui s'etait presentée comme Penthesilée - nom qui ne lui disait strictement rien au demeurant - lui demandait ce qu'etait exactement un Berserker...
Il hesita un instant, semblant choisir ses mots avec le plus de justesse possible:
- Eh bien... je vais essayer de vous expliquer. Mais cela necessitera un peu de concentration de votre part, sans doute.
Il se racle la gorge avant d'entamer.
- Vous savez peut-etre - ou pas - que nous autres Temoins vivons dans l'adoration du S'sarkh, et les symbiosés de notre faction se battent pour que soit reconnu le fait que ce n'est pas le S'sarkh qui est responsable des malheurs qui frappent cette ile, mais bien une autre entité, le P'KenS'sarkh, qui dirige des legions entieres d'abominations, de rejetons, et autres immondices innommables.
Jusque la, c'etait admissible, et peut-etre Penthésilée avait elle deja pu discuter avec un autre Temoin de leurs idées bien particulieres. Mais la suite etait bien plus personnelle.
- Maudit soit cette chose et ces abominations. Ils ont deja causé tant de degats... et le S'sarkh souffre grandement de cette situation. En ce qui me concerne, je suis a l'ecoute de Sa souffrance, et j'en suis fort peiné. Une infime partie de Sa douleur me permet de me transcender, me faisant entrer dans ce que les autres peuvent appeller "Rage berserker", mais qui ne reste que l'expression de Sa peine et Son courroux a travers moi.
Randall etait il dingue, en fin de compte? Pourtant, il semblait tout a fait sincere et convaincu de ce qu'il expliquait:
- Je me trouve alors plus fort, plus rapide, mais uniquement concentré vers Ses cris et Son soulagement. Je ne connais alors pas de repit tant que la source de Son malheur n'a pas disparu. Bien souvent, cela se manifeste lorsque je croise un des serviteurs du Maudit. Nulle volonté d'eradication, je ne prends aucun plaisir a exterminer toutes ces creatures, au dehors. Ne me prenez pas pour un monstre qui se complait dans le sang et les tripes. Je serais, par exemple, tout a fait incapable de m'en prendre physiquement a un autre Poussiereux, ou encore de manifester le moindre Elan dans ce genre de combat.
Il termine son explication:
- Juste la necessité imperieuse de Le soulager, ne serait-ce qu'un peu. Avec les maigres moyens qu'Il m'a donnés. J'accorde bien peu d'importance a l'avis des autres, en definitive. Pensez ce que vous voulez de moi, lacha il en guise de conclusion.
En resumé, pour lui, la Rage n'etait autre que l'elan divin que lui confiait le S'sarkh, afin de remplir une mission sacrée: retablir la paix sur cette Ile, et ainsi faire en sorte que le S'sarkh puisse retourner a sa toute quietude.
Bref... il etait completement allumé et fanatisé, jusqu'au dernier degré. Mais certainement pas mechant.
Pour Le soulager, je souffrirai,
Par Sa souffrance, je m'enragerai,
Et par la Rage, je les exterminerai...
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Le Sukra 16 Manhur 1509 à 22h24
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| Penthésilée écoute attentivement les explications de Randall, sa queue battant lentement la mesure tandis qu'elle mémorise ses paroles : ce n'est pas touts les jours qu'elle apprend quelque chose de précis et d'intéressant sur une culture non-Rêvante. Après le récit de la danse d'Anandra, cette journée s'avère décidément très riche !
La dernière remarque surprend d'abord la jeune nelda : "Pensez ce que vous voulez de moi" ?
Mais l'Onÿr n'a nul besoin d'encouragement, pour ce faire : elle pense toujours ce qu'elle veut... c'est fort aimable au témoin de le lui suggérer, mais c'est parfaitement inutile.
Le temps d'un battement de cils, d'un soubresaut comique de son appendice caudal, le conseil la déconcerte. Puis elle sourit soudain, amusée par une idée nouvelle : une telle phrase est souvent l'expression d'un mouvement d'humeur, ou d'une pensée revêche : et s'il était fâché ? Les tydales sont si réactifs ! Fâché, oui... mais grands dieux, par qui, ou par quoi ?
Penthésilée a-t-elle dit, ou fait, quelque chose de discourtois ? Elle a beau se creuser la cervelle, la queue arquée en grand point d'interrogation, elle ne voit pas ce qui pourrait justifier d'une telle conclusion. Une conclusion qui d'ailleurs, sonne faux... ce qui ne dessert pas pour autant son auteur : ce genre de mensonge est un pêché véniel, on ne peut plus mâle, il n'y a pas de quoi monter sur ses grands chevaux. Et puis, le propage s'est fendu d'une longue explication qui contredit son ultime propos de belle manière : quand on se moque de son image, on n'en fait pas des tonnes...
La rhona reprend le guerrier avec douceur :
Pensez ce que vous voulez de moi ?
J'espère sincèrement que vous n'avez pas dit cela par dépit, car je m'y efforce, Propage Tallstag. C'est bien pourquoi je vous écoute, avec toute l'attention et le respect requis. Vos explications ne sont pas inutiles, loin s'en faut, car l'image que vous construisez est la première chose que l'on voit de vous. L'essentiel est qu'elle vous ressemble, qu'elle vous mette en lumière, plutôt qu'elle ne vous cache ou ne vous travestisse.
Je suis d'ailleurs honorée de susciter autant d'explications. Vous êtes fort motivé et disert, pour quelqu'un qui n'a que faire de ce qu'on pense de lui. Mais j'attribue votre remarque à une... invitation déguisée, en forme de petite pique : posez-moi des questions, si vous l'osez ! Alors j'ose, Randall Tallstag, et j'en suis satisfaite, car vous jouez le jeu avec franchise et parlez vrai. C'est tout-à-fait passionnant et pour tout dire, rafraichissant.
La sentinelle conclut, le plus sérieusement du monde :
Quant à ce que vous m'avez appris sur le point de vue des vôtres, concernant le S'sarkh... croyez-moi : ce n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde.
Penthésilée
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