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Membre du personnel des Ruches
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Le Dhiwara 18 Astawir 1510 à 20h37
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| La guérisseuse fronça les sourcils dans un tic qui lui était probablement familier.
Vaste sujet que celui-là. Il va falloir me préciser votre pensée et vos attentes.
Les muscles, avec notre squelette, constituent l'architecture même de la machine complexe qu'est notre corps.
Vous faire un cours sur leur fonctionnement et sur leur nature, pour ce que nous en savons, risque d'être long et surtout...difficile. Ce sont autant de mécanismes fondamentaux à notre mobilité, à nos aptitudes physiques, à notre vie.
Leurs réactions sont très diverses, leurs caractéristiques aussi et leur nombre impressionnant.
Ils sont également sujets à des faiblesses, à des maladies, à des symptômes variés.
Autant demander à un poète de lui parler des mots ou à un musicien des notes...
Que voulez-vous savoir exactement sur les muscles ? Je suis prête à partager mes observations.
Mais elles sont légions, s'articulant au gré des circonstances et des cas.
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Membre du personnel des Ruches
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Membre du personnel des Ruches
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Le Merakih 21 Astawir 1510 à 22h01
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| Un voile de curiosité passa un instant sur la visage impassible de la femme.
Les travaux des alchimistes étaient souvent mystérieux et ne bénéficiaient pas toujours d'une bonne réputation, notamment auprès des médecins. Car c'était généralement eux qui se retrouvaient à devoir recoller les morceaux...
Elle parut réfléchir un instant à la question de Zynia.
En fait, il existe de nombreuses plantes toxiques qui paralysent partiellement ou temporairement les muscles, mais se sont souvent les muscles respiratoires. Ce n'est visiblement pas ce que vous cherchez. Pour les muscles principaux, il s'avère que le gui digéré en grande quantité peut provoquer une perte de sensibilité et un début de paralysie. Plus dangereuse, la jusquiame entraîne des convulsions violentes et quelquefois...une paralysie mortelle. La ciguë tachetée est peut-être la championne dans ce domaine. Elle aboutit rapidement à une tétanisation et, à coup sûr, la mort.
Il y a également une substance qui devrait vous intéresser. Cela se nomme le curare. Je n'en sais pas beaucoup plus, sinon qu'elle est extraite d'une plante rare et mystérieuse dont j'ignore le nom. Mon savoir en herboristerie s'arrête là.
Ce que je sais par contre, c'est que ce poison provoque une paralysie musculaire très rapide, totale et, de même que ces congénères, elle a de fortes chances d'entraîner le décès du sujet. Ce n'est pas à mettre entre toutes les mains.
J'espère bien évidemment que la mort n'est pas dans votre programme, je m'en voudrais de vous avoir aider pour ça...
Un sourire bref, un peu taquin, se dessina du bout des lèvres.
Mais derrière, la guérisseuse était probablement assez sérieuse.
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Le Julung 22 Astawir 1510 à 09h32
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| Le discours de la guérisseuse était intéressant. Il signalait des pistes à explorer pour l'alchimiste. Toutefois, le but des expérimentations semblait dévier.
Rassurez-vous, je ne cherche pas à tuer dans le cadre de ces recherches. Mais en réalité j'aimerais trouver une sorte d'agent paralysant, donc qui ne tue pas mais qui laisse les muscles incapables de bouger et les poussiéreux sujets à l'effet dans l'impossibilité de se mouvoir en conséquence.
De la sorte, avec une patiente ayant absorbé cette substance, vous pourriez opérer plus facilement, entre autres.
Pensez-vous qu'il puisse exister une telle plante, un tel composant sur Syfaria?
Il ne s'agissait pas cette fois pour Zynia de créer des dommages à la personne qui ingugiterait la potion résultant de ses recherches. Pas cette fois. Elle cherchait à obtenir un autre effet. Il serait différent, même si, pour l'ingurgitateur, cela pourrait se terminer de la même façon, selon l'usage et le moment choisi pour l'ingestion. Mais l'alchimiste pourrait-elle être tenue pour responsable de ceci? C'était tout le problème de la responsabilité assumée des scientifiques. Jusqu'à quel point pouvaient-elles influer sur l'utilisation de leurs inventions? La question demeurait en suspens pour Zynia. Elle y reviendrait sans doute lorsqu'elle s'occuperait de la philosophie de l'alchimie. Dans un autre temps, sous d'autres cieux, un mish célèbre parmi les siens avait, lui, tranché cette question...
Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste | |
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Membre du personnel des Ruches
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Le Julung 22 Astawir 1510 à 21h17
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| La guérisseuse acquiesça doucement, à moitié dans ses réflexions.
Mmm. Oui, je comprends bien. Ce serait par ailleurs une trouvaille extrêmement intéressante.
Malheureusement, toutes ces plantes sont très toxiques et virulentes. Sans remède, la paralysie aboutit généralement à la mort. Un corps dont le système est partiellement pétrifié ne peut pas fonctionner correctement, surtout au niveau des muscles, dont l'activité régit - entre autre - la respiration. Un individu qui ne respire plus est un individu mort... Sans parler du fait que nous ignorons comment ces humeurs propagées par le poison font leurs effets, précisément.
Pour beaucoup, la médecine avance à l'aveuglette dans un domaine d'une incroyable complexité.
Si je n'ai pas la science infuse, je connais l'usage des herbes plutôt bien - c'est un élément essentiel de notre formation - et je n'ai pas connaissance d'une plante pouvant paralyser sans tuer. Envisager une telle solution est probablement du domaine du...surnaturel. Mais peut-être est-ce là que vous intervenez, comme par magie ? Sur la base de ce que nous offre la nature, vous arriverez peut-être à en changer les effets par des variantes thaumaturgiques.
Si la sorcellerie y arrive bien, après tout...
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Le Dhiwara 25 Astawir 1510 à 20h42
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| Ce n'est pas une habitude, mais si tu peux attendre et que tu seras du côté de Kryg, comme j'irai à Kryg, je pourrai t'apporter les potions à ce moment-là.
Zynia prit la bourse d'Aliana.
Danhya, le compte y est. Je partirai pour Kryg dans un à deux mois avec tes potions. Je t'avertirai par télépathie. Mais je ne devrais pas avoir besoin d'escorte, du moins pas dans les plaines d'Utrynia, si elles ne changent pas de celles que j'ai connues lors de mon premier déplacement.
Lorsque la semeuse de mort demanda si des ingrédients intéressaient l'alchimiste, l'oeil de celle-ci brilla intensément. Des ingrédients ! Bien sûr que c'est intéressant. Après avoir écouté Aliana, la distilleuse répondit:
J'ai l'utilité de l'aile d'assoiffé. Les autres je ne sais pas encore. Comme je fais des recherches pour développer de nouvelles potions, je ne sais pas encore ce qui pourra m'être utile, mais je verrai à ce moment-là. Quand à la pièce de cuir, je sais que Dwen en a besoin. Donc proposes-la lui lorsque tu arriveras à Kryg.
Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste | |
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Le Julung 29 Astawir 1510 à 00h02
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| Arrivée à la bibliothèque, dont elle connaissait maintenant assez bien les rayonnages, l'alchimiste se mit en quête de feuilleter assidûment les livres de botaniques qui y dormaient paisiblement. Elle mit de côté les ouvrages un peu trop généraux pour se renseigner plus en profondeur sur les plantes que lui avait évoqué la guérisseuse. Cette piste lui permettrait d'en venir aux faits, au coeur du sujet, sans avoir à passer des heures au milieu d'une lecture inutile ou éprouvante à passer en revue les nombreuses herbes référencées ci ou là. Elle savait où elle allait.
Naviguant surtout entre une sorte de dictionnaire maladroit mais assez exhaustif et les rares journaux d'études d'herboristes érudits, Zynia se mit à étudier plus avant le gui, la jusquiame et la ciguë. Apparences, propriétés, milieux de vie, utilisations, elle passa en revue et en détail tout ce qui définissait ces quelques plantes et ce qu'en avait rapporté les différents chercheurs qui s'étaient penchés sur la question. Elle sût bientôt tout ce qu'on pouvait savoir - d'un point de vue théorique - sur ces plantes là. De la liste que lui avait faite la guérisseuse, c'est avec le curare qu'elle eut le plus de difficultés. Et pour cause, Inèle ignorait le nom de la plante dont le curare - la substance - était issue.
Cela demanda un peu plus de recherches, mais bien vite, l'alchimiste fut confrontée au mystère qui entourait cet étrange et puissant poison. Il y avait très peu d'informations concrètes et précises sur le curare, sinon beaucoup de rumeurs plus ou moins fantastiques, ce qui ne manqua pas d'éveiller la curiosité de Zynia. Visiblement on en avait fait usage autrefois, pour la chasse notamment, mais cela s'était perdu au fil du temps. Sa connaissance était avant tout restée dans le registre de la sagesse populaire.
Depuis, certaines histoires s'étaient construites autour de ses vertus et de ses vices. Démêler le vrai du faux dans le peu de renseignements qu'elle avait récolté à propos de cette substance n'était pas évident. Elle réussit néanmoins à déterminer, qu'elle était le nom de la plante dont elle était issue : la Strychase, une liane parasite, rare, s'enroulant autour de certains arbres.
Parmi les plantes qu'elle venait d'étudier, cette liane (et son curare) était la plus intéressante pour ce qu'elle cherchait.
Malheureusement c'était aussi celle sur laquelle il y avait le moins d'informations. Dans les livres en tout cas.
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Le Julung 29 Astawir 1510 à 15h32
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| L’alchimiste prit un moment pour réfléchir. Elle étira ses muscles dorsaux qui s’engourdissaient lentement, puis se leva calmement, déposa les ouvrages sur les rayonnages et quitta la bibliothèque.
De retour dans son laboratoire, elle prépara de nouvelles potions. Les commandes devaient être honorées tout de même, indépendamment du fait que les recherches de Zynia n’avançaient que modestement. Les ingrédients changeaient, la couleur des potions également. Mais pouvait-on se fier à la couleur d’une potion ? La fiole faisait-elle la potion ?
La distilleuse savait que cela n’était pas le cas. Dès lors, il lui importait de poursuivre ses prospections. Elle s’assit et pensa à voix haute :
Bon, récapitulons : une liane parasite rare du nom de Strychase s’enroulant autour de certains arbres…
Puis, tout aussi calmement qu’elle l’avait fait à la bibliothèque, elle se redressa, se mit sur ses jambes, s’avança vers la porte, jeta un œil sur sa table de travail pour l’état d’avancement des différentes préparations, et sortit.
Elle se rendait chez une herboriste qui se trouvait sur le marché. Peut-être pourrait-elle l'aider dans son étude la fameuse plante.
Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste | |
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Le Sukra 1 Manhur 1510 à 13h59
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| Zynia se dirigea vers le marché animé de la ville, toujours en pleine activité.
Lieu propice aux échanges, aux bruits, aux odeurs et au chaos organisé de la vie de la cité.
Elle s'engagea, après avoir traversé quelques rues bien remplies, dans la petite boutique de l'herboriste.
L'alchimiste connaissait la qualité de ses produits mais moins l'étendu de son savoir, tant il paraissait grand...
L'herboriste était une vieille femme ramassée sur elle-même, emmitouflée dans des tristes habits rapiécés.
Sa boutique était sombre, étroite, pleine de petites caisses et d'étagères où dormaient les épices.
Deux clients se bousculaient dans le noir quand Zynia pénétra dans les lieux.
Au fond de la salle, la dame - du nom de Grevia Zol - s'agitait tranquillement.
Elle leva à peine les yeux quand la cloche de la porte sonna.
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