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Le Sukra 22 Agur 1509 à 23h27
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 | Knüt dit : Ouais c'est sûr que j'ai déjà vu plus poilu qu'elle... D'ailleurs, tu pourrais p't'être m'éclairer : pourquoi est-ce qu'elles s'tondent le gazon comme ça, ici ?
Nan parce que bon, j'veux bien croire qu'y fait chaud l'été, mais bon pas plus qu'ailleurs, et plutôt même moins qu'ailleurs. R'garde, à Korsyne y z'ont pas froid les poilus, loin d'là, et pourtant y s'débarassent pas de leur fourrure... r'marque, ça s'rait bizarre, punaise... un nelda sans poil... ouala l'spectacle !
Enfin bref, donc m'est d'avis qu'c'est pas une question de chaleur... donc quoi ? Tu sais, toi, d'où elle leur vient cette mode de la boule à zéro ?
Sans faire attention à la conversation qui s'engage entre Knüt et Conscience, Nelle concentre son attention sur sa propre interlocutrice.
Finalement, elle est plutôt contente de faire connaissance avec autre chose qu'un vieux barbu Maitre alchimiste depuis plus de vingt ans : même si la jeune femme a déjà sa propre échoppe et sans doute bien plus de pratique et d'expérience qu'elle-même dans cette discipline, Nelle se sent indiscutablement plus à l'aise à l'idée de poser des questions et demander des conseils à quelqu'un de son âge...
C'est en effet des perles d'Okabries et de l'eau des Mères que je compte me procurer ici.
Je n'ai par contre jamais entendu parler de l'Amborcie des marais... qu'est-ce donc ?
Comme je vous l'ai dis, je ne pratique pas l'alchimie dans une perspective commerciale, aussi je ne me suis intéressée qu'à un nombre limité de recettes qui m'intéressent personnellement...
Quelle sorte de potions faites-vous avez cette amborcie ? | |
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Le Dhiwara 23 Agur 1509 à 09h28
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| Conscience dit : Oh c'est assez compliqué, Knüt. Ce n'est effectivement pas une question de chaleur. La chevelure, pour les femelles dans le cas présent, a quelque chose de symbolique pour les tydales du Matriarcat. Ainsi, en mémoire de la Ruche d'où elles viennent toutes, la plupart continuent de se raser le crâne. Mais certaines conservent une mèche ou une tresse qu'elles garnissent d'un bijou. Bien entendu, les combattantes sont d'ordinaire rasées, cela ler évite d'être attrapées par les cheveux. Et si une tydale va mal, elle se laissera pousser les cheveux. Du coup, les autres sauront qu'il faut intervenir pour l'aider.
Tu comprends?
Vous savez, ce n'est pas parce que je cherche à faire commerce des potions que j'apprends toutes les recettes. Je les sélectionne au contraire pour proposer l'assortiment le plus utile et le plus homogène possible à ma clientèle. Si je juge que telle potion n'est pas la plus adaptée car il en existe une autre plus puissante qu'il est possible de produire à coût à peine plus élevé, je n'apprends pas la recette de la première potion. En effet, pourquoi proposer dans ma modeste échoppe une décoction dont les vertues ne m'ont pas convaincue?
C'est une affaire de conscience professionnelle, il me semble.
Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste | |
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Le Dhiwara 23 Agur 1509 à 19h51
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| Knüt dit :En mémoire de la Ruche d'où elles viennent toutes, tu dis... Mais, j'pige pas, c'est quoi le rapport entre la Ruche et le fait de s'raser les ch'veux ?
C'est parce qu'à la Ruche y leur rasent le crâne pour éviter les poux, c'est ça ? C'est vrai qu'avec tous ces mioches, j'conviens qu'c'est sans doute la meilleure méthode de prévention...
M'enfin bon, c'est quand même bizarre, comme symbole retenu... les poux...
J'sais pas moi, elles auraient pu choisir d'porter... heu... d'la dentelle, en souv'nir des rideaux d'la Ruche (si y'a des rideaux)... ça s'rait d'ailleurs vachement plus sexy, entre nous... Ou bien... porter une tétine en pendentif... ou garder leur doudou... bon, certes, c'est pas forcément le summum de la classe quand on est censée donner l'image d'une guerrière inplacable...
Enfin j'sais pas, j'connais pas trop comment ça s'passe à la Ruche, mais bon, y'a surement un symbole moins... heu... moins craignos que les poux, quoi...
Nan, tu crois pas ?
Seules quelques bribes de la conversation entamée entre Knüt et la moue de Zynia lui parviennent, mais ces quelques bribes suffisent pour intriguer vaguement Nelle.
Mais elle est pour le moment plongée dans sa propre discussion, d'autant plus qu'effectivement les explications de la jeune Maitresse Alchimiste sont fort instructives, et qu'elle se trouve être une interlocutrice plaisante.
Vous avez raison, et c'est tout à votre honneur. Il est vrai que certaines potions sont plus intéressantes et utiles que d'autres, même lorsqu'on ne les destine pas à un usage personnel.
Concernant ces potions de brume, je vois de quoi il s'agit, j'en ai en effet déjà entendu parler je crois... c'est une potion qui reproduit l'effet d'un sort de chimère, si je ne me trompe pas, et c'est vrai que cet effet n'est pas négligeable, pour une guerrière de distance comme de corps à corps, et même pour un simple voyageur...
Je n'en ai pas besoin moi-même, je sais lancer ce sort... mais peut-être irais-je me faire enseigner les secrets de cette potion, pour pouvoir en offrir à ceux à qui elle pourrait être utile.
D'ailleurs, si ce n'est pas indiscret... vous-même, pratiquez-vous la sorcellerie ? | |
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Le Dhiwara 23 Agur 1509 à 21h12
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| Conscience dit :Oui, à la Ruche, toutes les tydales ont les cheveux rasés. Mais les mâles portent les cheveux longs pour les distinguer. C'est la règle. Pourtant, je n'en sais pas plus. Je n'ai eu ma tydale que lorsqu'elle était déjà sortie de la Ruche.
Mais, tu as raison, portez de la dentelle aurait été plus joli, mais bon, c'est pas ce qu'elles ont décidé. Et puis, côté sexy, ma tydale n'est pas mal je trouve. Ne l'est-elle pas?
Zynia conservait un oeil sur Conscience et suivait les grandes lignes de ce que sa moue disait. On ne plaisante pas avec les coutumes du Matriarcat. Elles sont là pour permettre à la faction d'avancer, de se perpétuer et de vivre dans la perspective de voir l'achèvement de Tableau. Voilà l'important. Et si la vie peut s'écouler en nous permettant d'accomplir l'art qui nous sied le plus dans l'intérêt du Matriarcat, comme l'envisage la philosophie de vie de la famille des Fileuses de vie, c'est bien et surtout que cela dure le plus longtemps possible...
Vous avez raison, la potion de brume reproduit un sort de la sphère de la chimère.
Au moment d'aborder la dernière question de la visiteuse, la distilleuse fut un peu gênée:
Oui, dit-elle timidement, je pratique la sorcellerie. Enfin, je maîtrise bien certaines sphères, mais je dispose de peu de sortilèges. Donc dire que j'use de magie serait quelque peu effronté. Par contre, la maîtrise des sphères me permet d'être plus efficace dans le domaine de l'alchimie. Elle est donc essentielle dans l'exercice de mon art.
Puis, avisant la tunique de la propage, elle ajouta malicieusement:
D'après votre habit, étant donné que je porte le même, vous devriez également user de magie.
Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste | |
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Le Luang 24 Agur 1509 à 12h53
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| Knüt dit :Ah... les mâles gardent leurs cheveux... pourtant c'est généralement pas si difficile de distinguer un garçon d'une fille... Donc eux ils ont l'droit d'avoir des poux ?!
Enfin bref, c'est pas simple leur truc.
Sinon oui, c'est sur qu'ta symbiote elle fait plutôt dans l'affriolant, y'a pas d'doute... D'ailleurs ça contraste avec la plupart d'ses frangines... ça doit pas être toujours bien vu, nan ?
Nelle, de son côté -et ayant décidé de ne pas se soucier plus que nécessaire des âneries que ne manquera certainement pas de débiter son mou- sourit à la tydale :
Oui en effet, je suis arcaniste... avant même d'être alchimiste, en réalité.
Je me suis intéressée à la sorcellerie assez tôt... Mais, de fait, j'ai pu effectivement vérifier cette assertion selon laquelle la connaissance et la maîtrise des sphères aide grandement à assimiler cet art.
Le maître alchimiste qui m'a prise comme apprentie à Oriandre n'était pas lui-même sorcier, et il semblait incrédule à chaque fois que je terminais une potion -certes basique- en un temps relativement court...
Mais vous, à l'inverse, êtes avant tout alchimiste, et vous entrainez votre pratique des sphères essentiellement dans le but de devenir meilleur alchimiste... ? Cela induit que vous ayez une sensibilité déjà importante à la sorcellerie... Mais vous avez cependant privilégié votre attirance pour l'alchimie...
Ce n'est pas courant.
Ajoute Nelle en souriant. Cette dernière remarque ne sonne pas comme une critique, ni même un compliment. C'est juste un constat... Dans ce monde revêche où le danger est presque omniprésent, la sorcellerie est un atout non négligeable, et ceux qui montrent une sensibilité aux sphères cherchent généralement à la développer... pour l'utilité de ses sortilèges avant tout.
Pour Zynia, c'est inverse. Si certains sorciers passionnés par leur art trouveraient sans doute ce point de vue indigne, ou révoltant, Nelle le trouve surtout... intéressant. | |
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Le Luang 24 Agur 1509 à 14h44
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| Conscience dit :Oui, les mâles conservent leur chevelure. Par contre, ils sont rasés de près. Sauf les inaptes. Ceux-ci sont laissés à leur sort.
Non, ce n'est pas simple, mais je t'avais prévenu, n'est-ce pas?
Que ma symbiote contraste quelque peu avec ses soeurs, c'est possible... pour l'apparence. Pour le reste, elle tente de faire valoir ses idées... comme la plupart de ses soeurs.
Et toi, ça fait longtemps que tu te promènes avec ta symbiote?
Zynia souleva une paupière en entendant dire qu'elle était affriolante. Elle n'y prêtait pas attention elle-même. Sans doute était-ce son esprit romantique qui lui recommandait ceci. Peut-être y avait-il une pointe d'autre chose... comme de la provocation. Mais provocation de qui, de quoi?
Concernant la question de savoir lequel de l'alchimie ou de l'étude des sphères de magie précédait logiquement l'autre, c'était vraisemblablement débattre de la poule et de l'oeuf. Pourtant, la distilleuse se hasarda à une explication, même si elle ne se sentait pas contrainte d'en fournir une.
C'est sans doute dû à nos prérogatives respectives. Vous êtes propage. Vous effectuez de longs et périlleux voyages. Vous traversez des régions infestées de bestioles qui ne cherchent qu'à vous avoir au menu. Vous avez donc du apprendre à vous défendre rapidement, raison pour laquelle, tenant compte de vos talents naturels, vous avez développé vos connaissances des sphères.
Pour ma part, j'occupe la fonction de distilleuse au sein du Matriarcat. J'ai donc pour mission de concocter des potions pour mes soeurs... ainsi que pour les visiteurs qui ne voudraient pas périr bêtement d'un empoisonnement une fois les portes de notre cité refermées derrière eux.
Bref, j'ai donc progressé rapidement dans le domaine de l'alchimie, me contentant d'élargir mon savoir quant aux sphères durant mes moments de pause.
De mon côté, je n'ai guère voyagé, si ce n'est jusqu'au marais des mères pour aller cueillir de l'amborcie. Et encore, j'étais sur mes gardes durant toute la semaine vécue ainsi dans la nature.
Pourtant, depuis quelques temps, Zynia accroissait ses capacités magiques, à la faveur d'aides providentielles. Elle avait en effet remarqué qu'en l'état, elle n'était pas en mesure de mettre à mal la moindre créature de Syfaria. Et elle avait accès aux connaissances nécessaires pour changer cet état de fait. Il lui incombait donc d'acquérir des sortilèges plus puissants, de ceux que l'on ne trouve qu'à la bibliothèque de Kryg pour le Matriarcat.
Tout en bavardant, Zynia ouvert la porte de son échoppe et, faisant signe à son interlocutrice de la suivre, s'était avancée de quelques pas à l'intérieur, approchant d'une table sur laquelle trônait un pot en terre cuite. En indiquant cette dernière avec le doigt, elle demanda sur un ton mystérieux à la propage:
Peut-être souhaitez-vous vous désaltérer?
Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste | |
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Le Luang 24 Agur 1509 à 21h02
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| Knüt dit :Ouais, ça fait un peu plus d'deux ans maint'nant. C'est assez chouette, on voyage, on voit du pays, on rencontre des gens... y'en a des plus ou moins sympas, mais bon dans l'ensemble j'm'amuse plutôt bien !
Et toi ?
Suivant Zynia à son invitation, Nelle pénètre dans l'échoppe et opine du chef lorsqu'elle lui propose à boire.
Volontiers, merci.
Même si la période des grandes chaleurs touche à sa fin, les températures restent encore suffisamment élevées pour rendre appréciable un peu d'ombre et un verre de quelque chose de frais.
Puis reprenant leur discussion :
Vous avez certainement raison : les voyages rendent la pratique de la sorcellerie -quand on y est apte- presque nécessaire, ou du moins fortement opportune. Ne pas chercher à développer ce genre de talent serait dommage. Et ce n'est pas lorsqu'on campe sur les chemins qu'on est le plus à même de fabriquer des potions.
Et inversement...
Moi-même je ne mets en pratique mes connaissances alchimiques que lorsque je m'arrête quelques temps dans une cité. Et si je ne m'y suis intéressée que récemment, c'est en effet parce que mes sorts me suffisent pour me débrouiller, généralement.
Mais... parfois ils ne suffisent pas complètement... Si je peux aisément me protéger ou me soigner moi, je n'ai pas forcément l'énergie pour en faire de même avec mes compagnons de route... C'est ce qui m'a donné envie de m'initier à l'alchimie.
Une potion, c'est comme un petit sortilège en bouteille, que l'on peut offrir à quelqu'un pour le cas où il en aurait besoin un jour.
Et puis, un sort, ça se rate, même le plus simple... | |
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Le Matal 25 Agur 1509 à 08h31
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| Conscience dit :Moi, ça fait 7 mois que je l'ai. Mais nous, on ne ne voyage pas. Le plus grand déplacement, c'était pour aller au marais du lac des Mères, alors tu vois...
Heureusement, Utrynia est passablement animée. Beaucoup de onde y passe. On peut rencontrer du monde venant de tous les horizons. D'ailleurs, vous n'êtes de loin pas les premiers qui venez de Lerth...
Zynia versa un peu du contenu de la cruche dans un verre et tendit celui-ci désormais empli d'un liquide cristallin à la propage. Pendant ce temps, la distilleuse écoutait avec attention ce que disait sa visiteuse. Elle avait déjà appris beaucoup au contact de représentants d'autres factions. Leur perception de l'univers est parfois réellement différente de celle du Matriarcat. Il est intéressant d'échanger à ce propos, pour connaître.
"Un sortilège en bouteille", Zynia aimait cette image.
Oui, les potions peuvent effectivement être perçues dans ce sens-là. Pourtant, l'une ou l'autre pourraient vous être utiles directement. Par exemple, je me demande quel pourrait être l'effet d'une potion d'afflux cumulé à celui d'un bâton d'afflux. Pour peu que l'on dipose d'une quantité appréciable de mana à l'origine, cela pourrait devenir vraiment intéressant. Je me suis promis d'essayer un jour. Mais vous savez ce que c'est: tout coûte et il faut mettre des priorités.
Pardonnez ma curiosité, mais qu'est-ce qui vous amène dans notre cité?
La jeune anja doutait que l'arcaniste se soit déplacée pour la rencontrer. Elle n'était que peu connue en-dehors du Matriarcat et, le cas échéant, par des gens venus eux-même à Utrynia auparavant.
Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste | |
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Le Matal 25 Agur 1509 à 18h39
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| Restés dans l'embrasure de la porte, les deux mous continuent de discuter, l'air de rien. Knüt, en tout cas, ne semble pas se soucier d'autre chose que sa conversation présente. Pour une fois que Nelle ne vient pas l'interrompre en lui demandant d'arrêter de dire n'importe quoi...
Knüt dit :Ouais, c'est vrai qu'c'est mieux que rien. C'est pas comme Lerth.
J'dis pas, c'est une chouette ville, Lerth, hein ! Mais question animation, on a vu mieux. Les trois quarts des symbiosés sont tout l'temps sur les routes, partout sauf à Lerth, où d'façon les gens sont plutôt... heu... réservés.
Enfin, c'est pas l'problème, c'la dit, parce que les fois où chuis resté à Lerth j'me suis pas ennuyé, y'a pas mal de mous sauvage dans l'coin. Mais bon, j'aime bien voir du pays, quoi.
En tout cas c'est normal qu't'aies déjà vu d'autres témoins, vu qu'effectiv'ment y'en a beaucoup qui voyagent...
Z'étaient sympas ?
Oui, les potions de mana font également partie des principales raisons qui m'ont donné envie de m'initier à l'alchimie, en effet. J'avais une fois fait l'acquisition de quelques potions de mana supérieures auprès d'un alchimiste de Lerth, et celles-ci m'ont effectivement permis de sauver des vies grâce au regain de mana qu'elles apportent.
Ce fut le cas de Yorazenor, songe Nelle tout en parlant. Au bord de la mort, empoisonné, et sous la menace d'un jytryan, c'était bel et bien la présence de deux de ces potions dans son sac qui avait permis à Nelle de pouvoir incanter le nombre de sorts nécessaires pour le mettre hors de danger, après avoir soigné Shyama en chemin...
Puis peu après, dans le néant labyrinthique de Flymeur, sa dernière potion de mana lui avait permis encore une fois de ne pas avoir à faire le choix de sauver certains et d'en laisser mourir d'autre, faute d'avoir l'énergie suffisante pour soigner tout le monde...
Oui, ces petites fioles bleutées avaient déjà sauvé plus d'une vie... et désormais Nelle s'assurait d'en avoir toujours à disposition.
En réalité, c'est même la possibilité de pouvoir me confectionner moi-même ces potions -et à prix coutant- qui m'a en premier lieu incité à me lancer dans l'alchimie.
Concernant les potions d'afflux, je vous avoue être tout aussi curieuse que vous... Mais bon, je ne suis pas pressée d'avoir l'occasion d'essayer... car alors cela signifiera que la situation serait grave pour nécessiter l'usage d'une telle potion...
Concernant ma venue à Utrynia, comme je vous le disais plus tôt, je suis venu ici surtout pour acheter certains ingrédients qu'on ne peut trouver ailleurs : Eau des Mères et perles d'okabries essenciellement... mais après notre discussion, il fort probable que je rajoute quelques amborcies des marais à ma liste...
Ajoute-t-elle en souriant.
Et c'est du coup l'occasion de visiter, puisque c'est la première fois que je viens dans votre région.
Et de faire quelques rencontres !
Puis, prenant le verre que vient de lui servir son hôte, Nelle demande :
Qu'est-ce que c'est ? | |
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Le Matal 25 Agur 1509 à 20h32
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| Conscience était content d'avoir trouvé quelqu'un à qui parler, pour une fois qu'il pouvait bavarder et tenir une conversation pour lui-même et non pas simplement transmettre téléphatiquement les pensées de sa symbiote.
Conscience dit :Et bien, en réalité, vous êtes les premiers à qui l'on parle... Les autres étaient beaucoup plus taciturnes ou mystérieux ou les deux à la fois. Ah oui, il y en a eu un aussi qui ne parlait qu'aux combattantes... Donc aucune chance pour nous. Bon il faut aussi dire que l'on n'a pas chercher à engager la conversation. Elle est comme ça, ma symbiote. Elle ne va pas spécialement chercher le contact, mais elle est toute contente quand on vient la voir. Et si en plus c'est pour parler d'alchimie...
Mais racontes-moi un peu ce que tu as vu d'extraordinaire dans les contrées isolées de Syfaria.
Les potions de mana étaient-elles donc si intéressantes? La distilleuse avait pourtant pensé que leur faible temps de garde conjugué aux nombreuses possibilités de régénération accéléré du flux les rendaient dispensables. De plus, on lui avait dit qu'elles n'étaient pas demandées au Matriarcat, malgré les jeteuses de sortilèges qui y vivaient. En réalité, Zynia axait surtout son intérêt sur la potion de flux de mana. Pouvoir régénérer ses pouvoirs magiques jusqu'à quatre fois plus rapidement. Et que se passera-t-il si on couplait ceci avec un bâton d'afflux par exemple? Elle voulait essayer cette combinaison, comme d'autres qu'elle avait ancrées quelque part dans son esprit. Non pas parce que serait placée devant le fait de devoir l'utiliser pour sauver sa vie ou celles de ses soeurs, mais par pure curiosité, pour voir, pour connaître les effets, pour comprendre. Elle le ferait plus tard, le temps pour elle de rassembler des économies. Mais rien ne pressait, le Tableau ne touchait pas à sa fin.
Pour ma part, ce sont les potions d'anti poison qui sont le plus demandées. Je pense que plusieurs d'entre elles doivent déjà avoir sauvé la vie de mes soeurs maintenant, selon ce que j'ai entendu...
Suis-je bête, reprit-elle en se tortillant. Bien sûr les perles d'Okabries et l'Eau des Mères. Mais je suis contente de vous avoir fait changé d'avis pour l'amborcie des marais.
J'en déduis donc que vous savez concocter la potion d'éradication ainsi que la potion de furie qui nécessitent ces ingrédients. Vous en servez-vous régulièrement? Pardonnez ma question, mais c'est utile pour moi de savoir ce genre choses pour adapter au mieux mon offre et mes stocks pour mes soeurs.
Puis, écarquillant soudain les yeux:
Oh, ce n'est que de l'eau, vous pouvez boire sans crainte, ajouta-t-elle avec un sourire.
Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste | |
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Le Merakih 26 Agur 1509 à 16h52
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| Knüt dit :Taciturnes ou mystérieux ? Laisse-moi deviner... t'as dû voir Samael, p't'être... non en fait, mis à part qu'y schlingue, il est plutôt sociable, l'père Samael...
Ou Serphone ! Ouais voilà, ça d'vais être c'bon vieux Serphone ! Il était taciturne et mystérieux, sur la fin, mais c'était un bon gars lui aussi ! Ouais, Nelle elle l'aimait bien !
J'parle au passé, parce que depuis, il a pris la mer pour aller voir l'S'sarkh... et...ben on a plus trop eu d'nouvelles, quoi...
Tout l'monde s'dit qu'on le reverra jamais, forcément, ceux qui prennent la mer voir le S'sarkh, général'ment on les revois pas...
Enfin nan, pas tout l'monde ! Pandorin, c'est sont p'tit fillot, qui voyage avec nous, et ben Pandorin il pense qu'un jour Serphone y r'viendra !
Et ben tu sais quoi... moi j'crois aussi ! Parce que c'est Serphone, quand même. C'est pas n'importe qui.
Alors, en attendant, Pandorin y voyage avec nous, pour apprendre le monde, et puis ensuite avec Nelle et lui et Pépé' Dymer on partira à la recherche de Pépé Serphone !
Bon sinon, celui qui parlait qu'aux guerrières, c'est facile, j'paris qu'c'est Randall ! Aha !
Ouais, Randall c'est un propage aussi, mais il propage d'une façon particulière : il apprend la politesse aux rej'tons !
Alors ouais, j'imagine qu'il avait plus de trucs à s'échanger avec tes frangines bourrines comme lui... parce qu'en dehors de ça, il est plutôt discret comme bonhomme.
M'enfin, c'est un bon gars aussi, cela dit...
Sinon... ah, oui ! Ce que j'ai vu d'extraordinaire... Oula, pfiouuu... c'est que j'en aurais à raconter...
Le truc l'plus dégueu que j'ai vu, c'était dans le désert entre Korsyne et Farnya : un assulter se faire écrabouiller par l'equilion d'Thanakis !
SPLATCH !!!
Il a pas fait un pli, ma pauvre, t'aurais dû voir ça ! En une seconde, il s'est r'trouvé transformé en bouillie rosâtre, comme une grosse compote aux fraises... Berk ! Trop dégueu !
Mais impressionnant, ça tu peux m'croire !
Nelle sourit, se sentant presque ridicule à l'idée que son hôte lui aurait servi autre chose que de l'eau sans lui en parler. Elle en boit une généreuse gorgée, avant de répondre :
Tout le monde ne sais pas lancer un sort de purge, et face à un jytryan... ou pire... je conçois bien qu'une potion anti-poison sauve des vies.
De fait je ne suis guère étonnée que ce soit ces potions que vous vendiez le plus. En plus, leur coût est plutôt raisonnable, quand on sait justement qu'elles peuvent parfois vous éviter une mort certaine...
Nelle s'interrompt soudain en entendant Knüt prononcer le nom de Serphone. Son regard se fait pensif un bref instant, puis elle reprend :
Je sais en effet concocter des potions d'éradication, du moins en théorie : il me manque justement des perles d'okabries pour pouvoir mettre ce savoir en pratique.
Quant aux potions de furie, je n'en suis pas encore à ce stade... Je m'y intéresse, et j'irai sans doute un jour ou l'autre suivre la formation pour apprendre à les faire, mais ce n'est pas dans mes priorités. Mais du coup je profite quand même de mon passage ici pour me procurer, par avance et en prévision du moment où je me lancerai, quelques doses de cette Eau des mères nécessaire à leur fabrication.
Ce qui répond à votre question, du coup : pour le moment, n'ayant encore produit ni l'une ni l'autre de ces potions, je ne m'en sers pas... Mais quand bien même, je ne sais pas si j'en aurais forcément souvent l'utilité.
Concernant les potions de dissipation et d'éradication, c'est plutôt... au cas où, que j'aimerais en avoir en réserve. Les quelques aventures qui me sont arrivées depuis ma symbiose m'ont montré qu'on peut parfois avoir en face de soi non seulement des rejetons, mais aussi des poussiéreux aux intentions malveillantes... voire des symbiosés.
Et si mon domaine n'est pas vraiment le combat, je préfère malgré tout y être préparée... au cas où un jour je n'aurais pas d'autre choix...
Réprimant un soupir chagriné, elle ajoute en haussant les épaules :
C'est un peu cynique, sans doute... | |
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Le Merakih 26 Agur 1509 à 20h07
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| Conscience dit :Oui, effectivement, tu es fort en devinettes, toi. Samael est passé par Utrynia. Il était accompagné d'une fille, il me semble. Il est reparti dès que la fille l'a rejoint ici. Comme il était symbiosé, il a été possible de connaître son nom, parce qu'autrement, il n'a rien dit. Et il ne sent pas très bon; à ce point, c'est scientifiquement prouvé.
Serphone par contre n'est pas venu ici, en tout cas pas depuis que je suis avec ma symbiote. Mais il a l'air d'avoir un destin spécial, à t'entendre.
Mais tu remarques un point pour Randall. C'est bien lui qui parlait aux combattantes. Il semble aussi très fort et bon guerrier, même si certaines lames n'ont pas aimé qu'il leur tue la bestiole sous les yeux alors qu'elles avaient préparé un assaut minutieux. Enfin voilà quoi. Mais s'il apprend la politesse aux rejetons, il doit la leur apprendre à grands coups d'épée d'après ce qu'on a entendu. Ou alors il était tombé sur des mauvais élèves...
Il y a eu Fut'su aussi. Elle était marrante.
Oh je vois, moi j'ai beaucoup entendu parlé de combat sur le consensus, mais avec my symbiote, on a juste aperçu une triabe noirâtre une fois.
Zynia sourit lorsque Nelle parût hébétée d'apprendre qu'il s'agissait simplement d'un verre d'eau. C'était une de sa blagues favorites. C'était étonnant comme les gens se méfiaient lorsque la distilleuse leur proposait un rafraîchissement. Elle comprenait ensuite cette crainte à boire aveuglément tout liquide tendu par une alchimiste. Elle était alors flattée que l'on puisse être intimidé par le verre qu'elle offrait.
Buvant à son tour un verre d'eau qu'elle avala d'un trait, tellement la soif la tenaillait, elle reprit:
Bien, donc cela suppose que vous soyez déjà en possession des yeux de Jersulin qui entrent également dans la composition de cette potion et que l'on ne peut que difficilement se procurer, étant donné le lieu de villégiature de cette créature.
Vous êtes également prévoyante... Je tente de l'être aussi. Mais ce n'est pas toujours facile. Enfin, on essaie.
Oui, parfois même des symbiosés pouvaient poser des problèmes. Zynia le savait fort bien. Elle avait vu. Elle avait eu connaissance de pire que ce qu'elle avait vu. Akaliara elle-même avait du intervenir.
Je vois que vous avez vraiment une grande expérience de la vie hors des cités. Auriez-vous des recommandations, hormis les potions à emporter au sujet desquelles je pense pouvoir me faire une idée assez précise de part ma profession? Ainsi, est-ce qu'il y aurait un sortilège vraiment indispensable? Un objet? Une attitude à observer?
Puis, subitement, elle se tut, juste un bref instant, avant de compléter sa pensée:
J'espère que je ne vous assomme pas davantage que la chaleur par mes questions.
Une nouvelle fois, Zynia laissait libre court à son imagination. Et celle-ci était fertile en question. Selon le principe de la flamme de la bougie dont la lumière rencontre davantage d'obscurité en s'étendant, les connaissances acquises par la distilleuse stimulaient son désir d'apprendre davantage, sachant qu'elle ignorait encore tant de choses.
Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste | |
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Le Sukra 29 Agur 1509 à 01h50
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| Knüt dit :Ah mais nous non plus on a pas participé à beaucoup d'combats ! D'ailleurs cet assulter qui s'est fait écrabouiller par l'équilion, c'était pendant l'retour d'une expédition de botanique où ils cueillaient des fleurs bizarres.
Nelle elle est pas trop combat non plus, même bien sûr quand elle peut aider à écarter un danger, d'par ses sorts, elle le fait.
Et puis aussi si elle trouve des bestioles qui ont un intérêt pour ses truc d'alchimie, comme les gryott par exemple : quand elle en croise un, elle le chasse pour récupérer des écailles, et puis tant qu'à faire c'est des sales bêtes, autant rendre service.
Enfin bon, mis à part ça, on peut pas dire qu'c'est une guerrière dans l'âme.
Les triabes noirâtres... c'est pas ces gros trucs qui r'ssemblent un peu à des gros mous violets avec des ailes ? Enfin, qui r'ssemblent... faudrait être miro pour s'tromper, mais bon, on sait jamais, chuis sûr que c'est d'jà arrivé, ah ah !
Nelle boit une nouvelle gorgée d'eau, avant de répondre en souriant :
Oh, ne vous ne faites pas, vos questions ne me gênent pas... D'ailleurs je suis généralement aussi pleine de questionnements, alors j'aurais du culot de vous faire des reproches !
Surtout que vos questions sont tout à fait sensées, vous avez raison de les poser.
Concernant les yeux de jersulin, je n'en ai pas encore acheté, mais je sais qu'on peut en trouver chez les revendeurs des cités fraternelles, alors je ne me fais pas trop de soucis à ce sujet. Avec toutes les potions que j'ai à expérimenter, j'ai de quoi m'occuper avant d'être à court !
Quant aux conseils que je pourrais vous donner pour voyager... Je peux déjà commencer par vous transmettre ceux que j'ai moi-même reçus lors de mes premières excursions : la première façon de rester en vie, c'est d'éviter le danger : avancer prudemment, si possible camouflé ou invisible, car les créatures hostiles ne vous attaquent que si elles vous repèrent.
En ce sens, si vous n'êtes pas très au fait, comme moi, de l'art de se camoufler dans son environnement, je vous conseillerais si vous maniez la sphère de chimère d'apprendre le sort de Peau de verre, ou mieux celui d'Indétectabilité qui camoufle les sons et les odeurs aussi bien que le reste.
Ensuite, car même ainsi on peut se faire surprendre, rater une incantation ou omettre de renouveler son effet, un sort de soin et de régénération ne sera sans doute pas superflu.
Et dans une optique de prudence optimisée, un sort de protection est toujours utile : Aura d'essencialis, Résistance, Résistance majeure... Une parure prévue pour protéger des coups est également un équipement de base avant de sortir hors de la sécurité des villes.
Si vous voulez voyager rapidement, vous pouvez apprendre Endurance ou bien Jambes infatigables, de la sphère d'Evolution. Mais n'oubliez pas qu'en cas de difficulté, il vaut mieux toujours privilégier la prudence à la panique : user de votre énergie pour vous soigner ou vous protéger avant de songer à fuir vers une zone inconnue où vous trouverez peut-être encore moins de répit...
Et bien sur, toujours avoir de quoi se soigner des poisons, grâce au sort de purge ou bien des potions.
Si vous voyagez en forêt, le sort de Contingence naturelle est par contre idéal, sans hésitation, vous mettant à l'abri de la majorité des dangers alors qu'il est particulièrement simple à incanter.
Et à l'inverse, si vous parvenez à une grande maitrise de l'Evolution, Harmonie naturelle vous assurera de voyager l'esprit tranquille presque en toute circonstance...
Voilà, je crois que j'ai fait le tour des sortilèges qui m'ont, personnellement, le plus servi lors de mes voyages.
Je vous accorde que ça fait un peu plus d'un sortilège...
Ajoute-elle en riant. | |
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Le Sukra 29 Agur 1509 à 09h40
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| Conscience dit :Ah alors c'est pas le genre d'arcaniste que l'on rencontre pas ici d'habitude. Chez nous, les arcanistes renversent tout sur leur passage d'ordinaire. Même s'il y en a une qui a beaucoup plus de sensibilité. Et comme son mou est très sympathique, c'est toujours une joie de converser. Mais ils sont partis maintenant. On reçoit des nouvelles de temps en temps.
Ma symbiote, elle, n'est pas du tout combat pour l'instant. Mais il semble qu'elle ressemble davantage à la tienne qu'à ses soeurs, s'agissant du combat. A l'heure actuelle du moins...
Elle craint de sortir de la cité et de rencontrer des bestioles.
Oui, les triabes ressemblent à de gros mous, d'après ce qu'elles disent, mais moi je ne vois pas du tout pourquoi elles trouvent. Ces créatures sont totalement différentes de nous et cette description est totalement infondée.
Zynia compléta le verre de la propage et se resservit dans le mouvement. Il faisait chaud, il était donc nécessaire d'absorber suffisamment de liquide pour compenser l'eau perdue par la sudation.
La distilleuse sourit de manière plaisante lorsque Nelle lui signifia que ses questions ne l'importunait point.
Danhya, dit-elle, comme il me semble que vous posséder beaucoup d'expérience, je me permets de vous inviter à m'en faire part, de sorte que j'en profite, avant de me risquer à voyager moi-même. De la sorte, j'espère être préparée au mieux.
Zynia écouta ensuite attentivement les conseils l'arcaniste expérimentée. Il se révéla que celle-ci concentra son discours sur l'attitude à employer - consistant à rester discrète - ainsi que sur les sortilèges qu'il s'agissait de maîtriser. Heureusement, la tydale en connaissait déjà beaucoup qui figuraient sur la liste recommandée par la propage. Seuls les sortilèges des arcanes élevés ainsi que ceux de la sphère de la chimère lui étaient inconnus. Elle en avait cependant déjà entendu parlé et son opinion était faite: il lui fallait se les procurer. Mais il lui fallait au préalable aussi accroître ses connaisances de cette sphère.
S'agissant de l'équipement, hormis une protection que les deux jeunes femmes avaient d'ailleurs en commun, la tchaë ne signala rien.
A l'écouter, Zynia se persuada qu'elle serait bientôt prête à vivre une seconde expérience hors des murs d'Utrynia.
Puis, reprenant la parole délaissée par son interlocutrice après son long monologue captivant, Zynia fronça les sourcils montrant par-là qu'elle essayait d'approfondir la discussion.
Je dispose d'une partie des sorts que vous avez mentionnés. Mais en vérité je pensais aussi ne pas apprendre tous les sorts, par souci d'économie, financière d'une part, mais aussi de mana de l'autre. De la sorte, une série de mesures qui pourraient être le fruit de la magie serait laissée aux "sortilèges en bouteille" pour reprendre votre jolie expression si vous me le permettez.
Certes, plus tard j'espère pouvoir acquérir davantage de sortilèges et également pouvoir emmagasiner une plus grande quantité de mana, mais pour l'instant il m'est impossible de disposer d'autant de mana pour user de tous les sortilèges dont vous avez parlé.
Mais elle notait soigneusement dans son esprit qu'il était plus sage de se soigner et se protéger que de chercher à fuir désepérément.
Vous parlez bien le tydale. J'aimerais aussi pouvoir parler votre langue, mais cela m'est impossible pour l'instant. Un jour, je prendrai un professeur.
Lorsqu'elle prononça la dernière phrase, elle leva les yeux vers l'horizon qu'elle apercevait au-delà de la porte nord dont les battants étaient ouverts. Encore une langue qui lui serait utile, encore des connaissances à apprendre, encore une matière dans laquelle progresser.
Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste | |
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Le Dhiwara 30 Agur 1509 à 12h07
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| Knüt dit :Bha, c'est rond et sa vole... quelque part oui, on peut considérer qu'ça nous ressemble. Tout comme un pamplemousse r'ssemble à un mou -sans les yeux, et en considérant qu' les mous peuvent avoir des problèmes de peau.
Mais bon, c'est stupide, agressif, et ça s'zigouille à grands coups d'épée, donc de c'point d'vue là en effet on peut pas trop parler de ressemblance, hé hé !
Tu dis qu'Zynia elle flippe à l'idée d'sortir, mais toi, t'aurais envie d'voyager ?
T'as poussé sur un arbre du coin ?
Machinalement, Nelle suit le regard de son interlocutrice, et se perd elle aussi quelques secondes dans la contemplation pensive du morceau de paysage qu'elle distingue à travers la grande porte de la cité.
En fait, juste après ma symbiose j'ai suivi mon père dans ses voyages. Il est propage, lui aussi, depuis plusieurs dizaines d'années... et très bon enseignant.
Mis à part le tchaë, que j'ai étudié durant mon enfance à Lerth, il m'a au fur et à mesure enseigné le nelda, sa langue maternelle -j'ai été adoptée- puis le tydale. Car effectivement les trois langues de race sont les plus utiles, en premier lieu.
Puis comme j'ai passé beaucoup de temps à Farnya, m'intéressant à mes origines tchaës, j'ai finalement trouvé un professeur pour apprendre les bases du tchaë ancien. Langue morte qui n'est guère plus utilisée, mais dont j'aime beaucoup les sonorités, bien qu'elle soit particulièrement difficile à apprendre.
Et lors de mon séjour à Syrinth, avant de venir ici, un érudit équilibrien m'a enseigné le shaï, ainsi que les bases du rabaän...
Mon père devrait bientôt m'enseigner le nemen, car nous projetons de nous rendre à Ulmendya après le symposium d'Arameth... un vaste programme !
Mais c'est vrai que lorsqu'au début de mes voyages, je ne comprenais rien de ce qui se disait autour de moi, obligée d'attendre les traductions de mon père... c'était horriblement frustrant. L'apprentissage d'autant de langues est long et fastidieux, mais l'autonomie que cela procure et les rencontres qui en découlent en valent bien les efforts !
Et encore, la symbiose nous permet d'assimiler ces connaissances tellement vite...
En tous les cas, si vous voulez apprendre le ssarknesh un jour, vous pourrez certainement trouver un enseignant à Lerth. Ou bien, si nos chemins se croisent de nouveau, je pourrai demander à mon père de vous l'enseigner.
Au fait, en parlant du symposium, comptez-vous y aller ? En tant qu'alchimiste et pratiquante de l'arkhan, cela pourrait vous intéresser ? | |
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Le Dhiwara 30 Agur 1509 à 13h09
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| Conscience dit :Un pamplemousse? Et pourquoi pas un melon aussi? Oui, heureusement, ça ne se téléporte pas, et c'est la preuve que l'on ne peut pas nous confondre avec ça.
Non non, mais depuis qu'elle est symbiosée, je reste avec elle à Utrynia. Oui, voir un peu de pays ce serait bien. Bon, il lui faudra encore acquérir un peu d'expérience, je peux comprendre, mais ensuite il faudra aussi vivre un peu autrement que derrière la muraille.
Consciente de l'utilité des langues, Zynia l'était assurément. Elle ne voulait pas être prise au dépourvu lorsqu'elle serait confontrée, si elle voyageait un jour, à des gens qu'elle ne pourait pas comprendre. La compréhension mutuelle constituait la base de toute relation. Il s'agissait donc d'un pré-requis fondamental à la connaissance elle-même.
Pour ma part, hormis le tydale que je pratique depuis ma naissance, j'ai des connaissances des deux autres langues de race. Cela me permet d'ordinaire de me débrouiller pour comprendre. Et un érudit équilibrien de passage a donné des cours de shaï sur la place jouxtant la bibliothèque d'Utrynia. J'en ai donc profité pour apprendre cette langue. Comme le professeur comprenait ce que je disais, je pense que j'ai acquis un niveau intéressant. Mais j'ai prévu de me perfectionner dans ces langues quand je serai anja karna.
Ah votre père voyage avec vous? C'est intéressant. D'ordinaire nous ne connaissons pas notre père. Seul le personnel de la Ruche a accès à ces données, pour éviter des fécondations incestueuses.
La distilleuse prit un temps d'arrêt pour voire si la tchaë comprenait ce qu'elle voulait dire sans pour autant lui expliquer toutes les lois et coutumes régissant le Matriarcat.
Et comment s'est passée votre adoption?
Zynia se demandait comment cette question allait être perçue. Peut-être était-elle trop curieuse.
Qu'il m'enseigne la langue des Témoins? Oui, très volontiers. D'ailleurs Hier j'ai croisé deux étrangers symbiosés dans les rues d'Utrynia. Ils bavardaient, mais il m'a été impossible de comprendre quoi que ce soit de ce qu'ils disaient. C'était frustrant de ne pas comprendre, dans ma propre ville.
Puis, ne trahissant aucun secret et répondant directement et sans ambages à la dernière question de sa visiteuse, Zynia expliqua:
Il n'est pas prévu que je me rende à ce symposium. Une délégation de soeurs choisies par domaine de compétences avait été formée, à laquelle je n'appartenais pas. Cependant, un événement important est intervenu et aux dernières nouvelles, la délégation ne comprendrait plus que des lames et adeptes de l'entropie, mais personne ne maîtrisant l'arkan.
Votre père adoptif est-il aussi arcaniste tout comme vous?
Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste | |
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Le Luang 31 Agur 1509 à 00h53
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| Knüt dit :Ha ha, un melon, ouais, ça marche aussi !
Tiens justement, tu sais qu'Nelle, quand elle s'entrainait dans ses sphères d'sorcellerie, notamment en chimère, elle s'amusait à s'entrainer sur moi ?!
Elle s'amusait à me faire changer d'couleur, ou bien à me faire avoir des pois, ou des rayures...!! 'Tain j'te jure, des fois j'avais pas l'air fier...
Le visage de Nelle n'exprime aucune émotion particulière lorsque Zynia la questionne sur son adoption. Visiblement, ce n'est pas un sujet sensible et c'est sans aucune gêne qu'elle répond :
Le village tchaë dans lequel je vivais s'est trouvé attaqué par des créatures perverties. Mes parents sont morts en participant à sa défense...
Mon père... adoptif, Saltis, y faisait une escale depuis quelques temps, et c'est lui qui m'a recueillie.
Mais je n'avais même pas deux ans, en réalité je n'en ai aucun souvenir. Et même si une présence maternelle m'a souvent manqué -ma nourrice est une femme très austère et peu démonstrative- Saltis s'est occupé de moi et m'a élevée comme si j'étais véritablement sa fille. Ce que je suis devenue, finalement.
Nelle sourit, portant machinalement la main à un médaillon doré suspendu à son cou, puis elle demande à son tour :
Je ne connais que vaguement la façon dont ça se passe chez vous... vous avez été élevée à la Ruche, c'est cela ? Je ne pensais pas que l'identité des parents, ou du moins celle du père, n'était pas divulguée... Si ça se trouve vous le croisez régulièrement dans la rue, sans vous douter, l'un et l'autre, de votre lien ? Peut-être que certaines de vos amies ou connaissances sont en réalité vos demi-soeurs...
Pardonnez ma remarque, mais je trouve ça... troublant... Mes parents sont morts, et je me suis faite à l'idée de ne jamais les rencontrer... mais pour vous, c'est différent. N'avez-vous jamais eu envie de connaître vos parents ?
Nelle songe au sentiment indescriptible qu'elle a ressenti en se découvrant une grand-mère... Une grand-mère toute particulière, certes... mais malgré tout, un membre de sa famille, une complice et une confidente, une protectrice... un curieux mélange entre une soeur et une mère... Elle a du mal à envisager que les filles du déclins se coupent volontairement de ce genre d'attache...
En ce qui concerne mon père, en tout cas, non il n'est pas à proprement parler arcaniste. Il pratique l'essencialis et l'évolution, mais il n'a jamais poussé à fond ces connaissances ni cherché à développer cette sensibilité.
S'il vient à Arameth, c'est plus pour m'accompagner que par véritable intérêt pour ce qui va s'y passer... Le connaissant, il y a même des chances qu'il ne participe pas beaucoup aux festivités !
Enfin, chez les témoins en tout cas, il n'y a pas à proprement parler de "délégation" : ceux qui veulent y aller sont libres de le faire. D'ailleurs je ne sais même pas exactement qui d'autre de ma faction s'y rend, au final. | |
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Le Luang 31 Agur 1509 à 18h46
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| Conscience dit :Oh, il ne faudrait pas que ma symbiote essaie de s'entraîner sur moi. Pour l'instant, elle s'entraîne sur elle et c'est très bien comme ça.
Et puis, elle n'a pas encore commencé à progresser dans la sphère de la chimère. Mais cela pourrait être pour bientôt, comme elle doit réceptionner une keirnine chimérique pour une amie qui a du s'absenter d'Utrynia.
La vie matrimoniale au Matriarcat pouvait surprendre si on n'y était pas habitué, et même là, certains sujets tentaient parfois une audacieuse manoeuvre. La mère de Zynia était de celles-là.
En réalité, j'ai une histoire sensiblement différente de celle de la plupart de mes soeurs. Il est vrai que souvent les enfants ne connaissent pas leurs parents, étant laissés au bons soins de la ruche dès leur naissance après avoir été conçus au cours de l'unique rencontre de leurs parents.
J'ai été adoptée par ma mère et élevée par celle-ci dans le respect des lois de la faction, comme la possibilité en est laissée à la mère après le karna. C'est ainsi ma mère qui a pourvu à mon entretien et mon développement. Quand à mon père, je sais qui il est, l'ayant rencontré à de nombreuses reprises. Mes parents se sont aimés, même si tous deux ont respecté leurs devoirs envers le Matriarcat. Ainsi, je sais que mon père a eu d'autres enfants dont j'ignore l'identité. Mais il me faut vivre ainsi. J'ai déjà eu la chance de grandir au contact de mes deux parents.
Dans un soupir, la distilleuse ajoute:
Puissai-je rencontrer également le futur père de mon enfant avant la cérémonie de l'Union.
Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste | |
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Le Matal 1 Saptawarar 1509 à 16h58
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| Knüt dit :Bha en même temps, les pois et les rayures c'est pas méchant. T'as juste l'air ridicule pendant une dizaine de minutes, et après ça passe, au moins c'est indolore, hé hé !
Quoique, une fois elle avait réussi à m'donner une jolie couleur turquoise, c'était pas vilain ! J'en avais profité pour aller crâner un peu vers quelques p"tites moues sauvages, j'te jure je f'sais fureur !
Ah ah !
Tu verras, la chimère c'est marrant !
Je vous le souhaite, répond Nelle à la jeune femme avec un sourire sincère.
J'ai eu un peu l'occasion de discuter de ce sujet avec Orphèle.
Suite à la bévue de Knüt qui avait sans réfléchir révélé sa relation avec Thosen... Cela avait, finalement, permis de discuter à coeur ouvert, et cette discussion avait au final été très appréciable et permis à Nelle de découvrir et de comprendre cette facette de la culture matriarcale.
Même si j'ai du mal à me mettre à votre place et à imaginer pouvoir rester aussi stoïque que vous à l'idée de devoir ainsi planifier ce moment... qui est, il faut le dire, un moment particulier, d'autant plus pour ceux de votre race, puisqu'il est nécessairement unique...
Mais je comprends, enfin je crois, la nécessité d'une telle coutume. En vérité, c'est un sacrifice qui ne doit pas être facile à faire. | |
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Le Matal 1 Saptawarar 1509 à 20h40
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| Conscience dit :Non, c'est sûr que c'est pas très méchant, les pois et les rayures. Mais ma symbiote imagine aussi s'intéresser à une autre sphère, plus guerrière, pour pouvoir se défendre dehors. Alors si elle prend l'habitude de s'entraîner sur moi, tous aux abris lorsqu'elle s'entraînera à celle-ci.
Sinon, elle parle souvent avec toi, Nelle?
Au souhait formulé par la propage, Zynia répondit simplement, posément, de manière convaincue:
Danhya.
Elle savait que cette voie ne serait pas facile. La coutume aurait voulu qu'elle donne rapidement une enfant au Matriarcat, qu'elle l'abandonne à la Ruche, et qu'elle s'en retourne à sa fonction au sein de la faction. Pourtant, ce qu'avait vécu sa mère avait bercé son enfance. Elle avait le sentiment d'être parvenue différente à l'âge adulte, de par le fait d'avoir connu ses deux parents. Comme ni l'un ni l'autre n'avait enfreint les lois matriarcales, Zynia savait qu'une autre relation était envisageable. Trouver l'être rare et subtile qui pourrait l'amener à vivre une telle union représentait un véritable défi.
A nouveau, Zynia regardait au loin, à travers le carreau de la fenêtre, au-delà la porte d'Utrynia, par-delà la verte prairie qui s'étendait hors de l'enceinte. Cherchait-elle à apercevoir celui qui viendrait lui offrir son rêve? Aurait-elle désiré qu'il arrive à cet instant? Nul ne le saura. Reprenant petit à petit ses esprits, elle lâcha, de manière quelque peu incongrue:
Encore un peu d'eau?
Maintenant, elle était revenue à l'instant présent. Elle se ressaisit alors complètement et, avisant la lumière qui commençait à faiblir au travers des fenêtres du laboratoire, elle s'enquerra auprès de sa visiteuse.
Avez-vous un lit pour la nuit? Savez-vous où vous pourrez vous reposer à Utrynia? Excusez-moi si cela ne me regarde pas, mais je ne voudrais pas que vous soyez contrainte de dormir à la belle étoile. Si vous le souhaitez et que vous n'êtes pas trop exigeante, vous pourrez passer la nuit ici même, dans ma modeste demeure qui me sert aussi de la laboratoire. Oh bien sûr, le logement n'est pas très grand, mais l'hébergement présente l'avantage d'être proposé de bon coeur. Quoiqu'il en soit, nous pouvons bavarder encore quelques temps, il ne fait pas encore nuit.
Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste | |
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