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Quartier central

Aux petites fioles

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Sujet lancé par Zynia
Le 07-07-1509 à 13h24
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Posté par Zynia,
Le 14-08-1510 à 22h24
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Nelle

Le Merakih 2 Saptawarar 1509 à 14h54

 
Knüt dit :
Ah, tu parles d'la décrépitude ? Ça ça va, elle a jamais tenté d's'entrainer sur moi, d'façon j'pense pas que j'me serais laissé faire !

Sinon oui, on cause souvent tous les deux. J'essaye d'lui inculquer quelques notions essentielles de survie en milieu hostile poussiéreux : tu vois, comme elle est super naïve et qu'elle a souvent tendance à n'vouloir voir qu'les bon côtés des gens, elle peut facil'ment s'laisser berner par des sans scrupules. Alors bon, j'essaye d'la mettre un peu en garde et d'lui faire réaliser qu'tout l'monde est pas toujours aussi pétri qu'elle d'bonnes intentions...
Puis sinon, elle s'confie beaucoup aussi... j'suis un peu son grand frère, en que'que sorte.
Pourquoi tu m'demandes ça ? Toi tu parles pas avec ta symbiote ?


Nelle ne dit rien pendant les quelques secondes de silence durant lesquelles son interlocutrice semble pensive. Puis elle acquiesce lorsqu'elle lui propose un peu plus d'eau, et sourit largement à son invitation hospitalière.


Oh, je vous remercie, c'est très gentil à vous, mais j'ai déjà un endroit où loger : mon père, Pandorin -un jeune apprenti transcient qui nous accompagne- et moi avons pris des chambres à l'Auberge du Lac, qui nous avait été recommandée par Samael.
Il a d'ailleurs lui-même un logement personnel dans ce même quartier et nous a également proposé d'y séjourner... Bref, en un mot nous n'avons guère de soucis de ce point de vue-là.
Et pour ma part, j'aime bien m'installer dans une auberge : c'est un parfait endroit pour faire des rencontres, ou ne serait-ce que simplement observer et découvrir les habitants et leur culture.

Mais merci pour votre offre, en tout cas, c'est très généreux.


Et cela confirme l'agréable surprise de cette rencontre, songe la jeune propage intérieurement. Car après les expériences rapportées de Timeo, de Trempe et Harlok lors de leurs visites ici, et de sa propre et brève rencontre avec une certaine Laedel Voroshk, rencontrer une habitante qui n'est non seulement pas agressive et méprisante, mais au contraire ouvertement accueillante et amicale... c'est presque inespéré.
Bien sûr, Nelle connait d'autres tydales de ce peuple, comme Orphèle, Shyama ou même Kaliss, qui démentent également ces clichés sur le Matriarcat, mais le fait de les rencontrer hors de leurs terres démontre de base une certaine ouverture d'esprit.
Bien qu'elle n'ait jamais voyagé, Zynia elle se montre beaucoup moins obtuse que certaines de ses soeurs, c'est réconfortant.


 
Zynia

Le Merakih 2 Saptawarar 1509 à 15h49

 
Conscience dit :
Oui, je pensais bel et bien à la décrépitude. En fait, elle s'est mis en tête que c'était la meilleure sphère pour les sortilèges offensifs. Alors, pour l'instant, elle a trop à faire ailleurs, mais un jour elle se dira qu'elle pourrait essayer aussi, que ça serait rigolo.

Et là, je ne sais pas si elle trouvera un épouvantail pour lui servir de mannequin d'entraînement. Et là, il ne faut pas que ce soit moi.

Parce qu'elle ne me parle pas spécialement, ma symbiote. Elle me demande quelques fois de transmettre ses messages télépathiques, mais pas très souvent non plus. Je ne sais pas si c'est normal.


Zynia reprit la cruche d'eau posée sur la table dans l'entrée de son laboratoire et remplit le verre de sa visiteuse. L'eau était claire, comme les yeux de la distilleuse. Son visage était doux en cet instant, plein d'espoir.

A l'écoute des paroles de Nelle, il lui semblait qu'Utrynia était désormais connue loin dans Syfaria, ce qui lui plaisait. S'il était clair à ses yeux que Kryg se devait de représenter le refuge ultime du Matriarcat, et ainsi être davantage fermé aux étrangers, il fallait qu'Utrynia soit éclairée de la connaissance du monde extérieur. Pour cela, il importait que les étrangers puissent y avoir accès, du moins ceux ne présentant pas de risque pour la population. De même, certaines factions ne toléraient pas les filles du déclin sur le territoire, Zynia ne comprendrait donc que difficilement que des ressortissants de ces dernières obtiennent l'accès aux cités matriarcales.

Les étrangers à Utrynia. Depuis sa symbiose, Zynia en avait rencontrés de nombreux. Elle avait souvent eu de bons contacts avec eux. Pour elle, les discussions engagées aux eux étaient une expérience renouvelée. C'est comme voyager tout en restant sur place. Ce n'était pas elle qui parcourait Syfaria, c'était Syfaria qui venait à elle. Dès lors, pour peu qu'on l'on s'intéresse à elle pour l'apprivoiser, l'alchimiste aimait les bavardages avec les visiteurs, ainsi qu'elle décrivait ses échanges avec les représentants d'autres factions.

Elle n'en n'oublait pas, comme certaines de ses soeurs le faisaient régulièrement constaté, que les factions différentes du Matriarcat ne comprenaient pas celui-ci, voir lui étaient hostile. Il lui semblait pourtant qu'il fallait donner la possibilité aux gens de le comprendre avant de les juger. Et pour l'instant, seule une part infime des étrangers lui apparaissait digne de suspicion, parfois plus.

Un jour, elle prendrait son bâton pour parcourir les chemins. Un jour, elle rendrait à son tour visite à Syfaria. Elle espérait connaître la même chance que celle qu'elle offrait, catastrophée si elle n'apercevait que portes closes.


Je vous en prie, c'est tout naturel. Je me disais que peut-être vous n'aviez pas pu obtenir de chambre à l'Auberge du Lac, ou que vous prérériez ne pas y séjourner. Mais effectivement, votre collègue disposant d'une maison à Utrynia pourrait également vous héberger.

Allez-vous vous rendre à pied à Arameth pour le symposium?


Cette question trahissait un calcul mental dans l'esprit de Zynia. Reverrait-elle la propage avant son départ ou celle-ci allait-elle quitter la ville tout bientôt?


Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste

 
Nelle

Le Julung 3 Saptawarar 1509 à 17h31

 
Knüt dit :
Bha... je saurais pas te dire si c'est normal ou pas... Avec Nelle, c'est naturel, j'rate pas une occasion d'donner mon avis (même des fois trop à son goût j'ai l'impression), et d'puis le début d'notre symbiose on a toujours été assez complices...
Mais bon, c'est p't'etre juste une question de caractère. Y'en a qui considèrent les mous comme des animaux d'compagnie, d'autres comme des parasites... Alors ceux-là, forcément, j'imagine qu'y doivent pas causer très souvent à leur mou, sauf peut-être pour s'passer les nerfs.
Chais pas, moi, si toi t'as envie de causer plus souvent avec ta symbiote, ben fais-le. Ou du moins commence par lui expliquer, tu verras bien comment elle réagit. Mais bon, elle a pas l'air méchante, de c'que j'vois, donc y'a pas d'raison !


La question de Zynia sur son mode de transport pour Arameth arrache un sourire à la jeune tchaë.


Et bien... je ne sais pas encore... Pour tout vous dire, si j'ai le choix je préfèrerais largement m'y rendre à pied, en effet. J'ai une sainte horreur des transports nemens, pour la simple et bonne raison que je suis terriblement sensible au mal de l'air...

Knüt dit :


Et c'est rien de l'dire ! Ah ah !


Ajoute Knüt d'un ton hilare avant de se tourner de nouveau vers son interlocutrice molle.
Nelle laisse échapper un petit rire gêné, et continue:


Tout dépend du temps que nous allons passer ici, et donc de la date à laquelle nous allons nous mettre en route. Nous sommes restés plus longtemps que ce que j'avais imaginé à Syrinth, et du coup, avec cette échéance du dix septawar pour le symposium, je ne sais pas si nous aurons le temps d'envisager un voyage à pied...
Et tout ceci ne dépend pas que de moi... Mon père est encore vigoureux, mais le connaissant je pense qu'il préfèrerait sans doute emprunter un navire nemen, plus rapide et confortable qu'un trajet à pied qui promet d'être à la fois fatiguant et dangereux... Surtout dans ce contexte où nous avons une date précise, et où le symposium ne dure que quelques jours.
Et puis un jeune garçon nous accompagne également, et même s'il est malin, robuste et symbiosé, il est sans doute préférable d'opter pour un voyage plus sûr plutôt que de l'exposer à trop de dangers...

Bref, bien que ça ne m'enchante guère, je suppose qu'il y a de fortes chances pour que y allions par la voie des airs...

Peut-être aurez-vous le temps de nous faire visiter votre cité ?


 
Zynia

Le Vayang 4 Saptawarar 1509 à 10h28

 
Conscience dit :
Méchante? Non, ça je crois en effet que l'on ne peut pas qualifier Zynia de méchante. Elle essaie tout le temps de comprendre et d'arranger. Par contre, je crois que celui qui cherche une ennemie pour la vie ne serait pas déçu non plus...

Elle m'a l'air loyale dans tous les sens du terme, si tu vois ce que je veux dire.

Mais pour ce qui est de parler, tu sais, moi je préfère parler avec mes congénères. Tu n'es pas le premier à qui je parle. J'ai même parlé télépathiquement à un autre mou une fois. On a eu une petite discussion comme ça.


Zynia n'avait bien entendu jamais pris les transports nemens. Elle en avait juste entendu parlé. De grands vaisseaux survolant Syfaria. Elle les imaginait, ressemblant à de grands bateaux, de grandes barques telles celles qui voguaient sur le lac des Mères. Même si elle était intimement convaincue que cette image n'était que le fruit de son imagination, que la réalité devait être autre. Les récits et autres informations qu'elle avait glânées étaient parfois divergeants.

Mais voir Syfaria depuis "en-haut" devait être une expérience. Nelle expliquait que ce genre de moyen de locomotion ne lui réussissait pas. Etait-il donc possible de ne pas se sentir bien dans ces bateaux du ciel? Quelle différence cela faisait-il?


Le mal de l'air? Qu'est-ce? Interrogea la distilleuse.

Celles de mes soeurs qui voyagent utilisent les transports nemens, par souci d'efficacité car ce prend moins de temps d'une part, et par souci de sécurité d'autre part.

Je vous accompagnerai avec plaisir pour vous faire visiter Utrynia. Je présume que vous êtes arrivée par la porte Nord, arrivant depusi la station nemen située près de Kryg?



Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste

 
Nelle

Le Sukra 5 Saptawarar 1509 à 17h29

 
Knüt dit :


Tu veux dire quoi, par parler télépathiquement à un autr' mou ? Autrement que c'qu'on est en train d'faire maint'nant ?


Knüt fronce les sourcils avec une sincère perplexité. Comme Conscience n'a pas de bouche, elle peut difficilement converser autrement que télépathiquement, d'où son incompréhension par rapport à cette précision.
Et puis soudain son visage s'éclaire.


Knüt dit :

Ah, tu veux dire qu't'a causé avec un mou genre qu'était à l'aut' bout d'Syfaria, c'est ça ?!


Ouf, un instant il s'est senti largué, et ça a bien failli le faire paniquer. Pour une fois qu'il parvient à tenir une discussion normale, c'est pas le moment de perdre la face !

Knüt dit :

Moi j'sais plus... c'est plus souvent avec les gens qu'je cause, en fait j'crois bien qu't'es une des premières moues que j'rencontre qui m'aligne plus de quatre mots. Enfin, façon d'parler, hein, mais souvent les mous des autres symbiosés sont pas spécial'ment bavards en fait.
Donc c'est cool, chuis bien content d'discuter avec toi !
Et puis entre jaunes, on s'comprend, ah ah !


Nelle de son côté, qui s'est depuis longtemps coupée de la discussion mentale des deux mous, répond à la première question de l'alchimiste par un sourire quelque peu grimaçant.

Et bien, c'est comme le mal de mer, en fait, mais... dans les airs.
Vu qu'Utrynia a un port de pêche, même si c'est sur lac plutôt que sur mer, vous avez peut-être déjà eu l'occasion de monter sur un bateau ?
Parce que c'est exactement la même chose : cette sensation bizarre d'avoir sous les pieds un sol absolument pas stable qui se dérobe sans cesse, qui provoque des difficultés à garder son équilibre, des nausées, une perte d'appétit, l'impression qu'on va mourir à force de... hum... enfin, voilà quoi.
Tout le monde n'y est pas aussi sensible, il y a même des gens qui ne souffrent aucunement de tous ces désagréments, et qui au contraire trouvent ces voyages fantastiques... Et bien pour ma part, je les envie !
Mon tout premier vol a été un véritable calvaire, d'autant plus qu'il s'est trouvé rallongé de presque une journée à cause des mauvaises conditions climatiques -ce qui comme vous l'imaginez ne minimisait en rien les désagréments que je vous ai décris...
Depuis le seul moyen que j'ai trouvé de passer un voyage le moins traumatisant possible, c'est de boire dès le décollage une grande décoctions tranquillisante qui me fait dormir le plus longtemps possible...
Ah non, franchement, c'est vraiment pas mon truc...


Nelle jette un regard en coin vers Knüt, qui trop absorbé par sa propre discussion ne vient pour une fois pas en rajouter une couche sur les exploits émétiques de sa symbiote. C'est déjà bien assez gênant...
D'ailleurs, elle enchaine rapidement sur le second sujet :


Oui effectivement nous sommes arrivés par la route nord depuis la station nemen. Ce matin j'ai fait un tour dans le quartier du port, j'ai trouvé ça charmant.

 
Zynia

Le Sukra 5 Saptawarar 1509 à 20h15

 
Conscience eût l'air embarrassée.

Conscience dit :
Oui, je pensais effectivement à une discussion avec un mou qui se trouvait autre part sur Syfaria.


Cela lui paraissait tellement logique, dans son esprit de mou.

Conscience dit :
En réalité, c'est la première fois que je vois mon interlocuteur pour une telle conversation.

Oui, les autres mous parlent moins, il semble. Peut-être sont-ils tellement occupés à transmettre des messages, qu'ils n'ont plus le temps de discuter eux-même.

Oui, allez les jaunes! On pourrait créer la faction des mous jaunes, ce serait rigolo, non? C'est les autres mous qui en feraient une... jaunisse.


Zynia tentait de comprendre les explications de la propage. Elle laissait vagabonder son esprit pour imaginer ce qu'elle pourrait ressentir dans les airs. Elle était certes déjà montée dans une barque pour effectuer un tour sur le lac des Mères. Mais ce fut bref, elle n'en gardait pas un souvenir très précis. Il ne lui semblait pas qu'elel eût connu un problème particulier à bord, si ce n'est qu'elle se tenait fermement pour ne pas tomber à l'eau.

Et bien, ce ne doit pas être pratique, pour une voyageuse, de souffir de tous ceux maux lorsque vous n'avez plus les deux pieds sur terre.

Je me demande ce que cela donnerait si on parvenait à inventer une potion de vol. Pensez-vous que vous pourriez ainsi surmonter votre handicap?


L'alchimiste avait repris le dessus. Son esprit vif tentait de décomposer le problème proposé pour inventer quelque chose destiné à le dépasser.

D'ailleurs, une pensée venait de lui parvenir lui commandant de nouvelles potions. Encore une fois, l'une de ses potions avait sauvé la vie d'une lame. La distilleuse retirait de la fierté d'une telle annonce. Cela devait correspondre au genre de fierté que les combattantes devaient ressentir lorsqu'elle terrassaient un ennemi, pour d'autres raisons.

Elle avait encore du temps avant de préparer les potions demandées, d'autant plus qu'elel avait fait de grands progrès dans des compétences annexes à l'alchimie. Elle poursuivit donc la discussion avec sa visiteuse sans sourciller.


Le quartier du port est magnifique, avec le vent qui provient du lac qui peut parfois venir vous fouetter les joues. Le quartier central est intéressant pour tout un chacun puisque c'est là que les artisans ont ouvert leurs échoppes. C'est là où nous nous trouvons actuellement. Le quartier Est est constitué de maisons résidentielles. Je pense qu'il doit ressembler à d'autres quartiers identiques que l'on pourrait trouver dans les cités des autres factions, mais peut-être que je me trompe? Par contre, nulle part vous ne trouverez le quartier de la ruche, mis à part au Matriarcat. D'ailleurs, je vous conseille de ne pas trop vous approcher de la ruche, car les gardes risquent de vous prier de vous en éloigner. Il faut comprendre, il s'agit de veiller sur notre descendance.

Zynia regarda attentivement Nelle, guettant sa réaction.


Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste

 
Nelle

Le Dhiwara 6 Saptawarar 1509 à 23h30

 
Knüt dit :

Une jaunisse ! Ah ah ! Elle est bonne celle-là, faudra qu'j'la ressorte à l'occas' !! Ah ah !
Et c'regroup'ment d'mou jaunes, à ton avis... on y accepterait tous les mous jaunes, ou bien seul'ment les ronds ?!
Nan parce que, j'sais pas c'que t'en penses, mais moi j'trouve qu'les carrés... ça tourne pas très rond dans leur tête, hihihihihihi !!


Assez content de sa blague, Knüt se met à tournoyer sur lui-même tout en rigolant à gorge déployée (façon de parler), ce qui ne manque pas d'attirer l'attention de Nelle, qui tourne une regard vaguement suspicieux vers son symbiote. C'était surprenant, aussi, que Knüt parvienne à tenir une discussion normale aussi longtemps sans sortir une ânerie, songe-t-elle avec un mélange d'amusement et d'accablement.
Puis revenant à sa propre conversation, elle répond en hôchant la tête :

Et bien, ma solution personnelle contre les désagréments du voyage aérien c'est une bonne infusion capable d'endormir même un tahwak... Mais l'idée est à creuser, en effet... Quelque chose de similaire à un anti-poison, sauf qu'au lieu de devoir purger l'organisme d'un effet néfaste, il s'agirait de renforcer préventivement sa résistance à... à ce genre de chose. Ahem.
Oui, il y a de l'idée, en tout cas si un jour vous parvenez à mettre au point une telle potion, vous pourrez me compter parmi vos clientes, assurément !
En attendant, je m'efforcerai de ne prendre ces maudits cercueils volants que lorsque je n'ai pas d'autre alternative... Voyager par les routes est certes dangereux, mais ça m'effraie toujours moins...


Nelle attrape son verre d'eau et le vide en quelques gorgées, avant de continuer sur le sujet de la Ruche sans manifester de réaction particulière :

Pour la Ruche, j'ai cru comprendre, en effet... Orphèle m'avait expliqué que les Anjas sont le bien le plus précieux aux yeux du Matriarcat... A partir de là, j'imagine que les enfants sont tout autant veillés et protégés.

Je me demande à quoi ressemblerait votre faction aujourd'hui si le d'hapu n'avait pas frappé votre race...


Nelle ajoute cette dernière remarque spontanément, comme une réflexion secondaire formulée à voix haute... avant de réaliser après coup que celle-ci pourrait être mal perçue...


 
Zynia

Le Luang 7 Saptawarar 1509 à 10h01

 
Conscience dit :
Et on peut dire aussi que les carrés ne valent pas un rond...


Conscience laisse alors éclaté un petit rire amusé montrait qu'elle était satisfaite de sa plaisanterie.

Conscience dit :
Mais d'un autre côté, si on est trop élitiste, ce sera dur de trouver du monde pour notre association. Du coup, il n'y aura plus personne pour payer les cotisations... Et ça aussi, c'est important. Qu'est-ce que tu en penses?


Manifestement, les deux mous avaient sympathisé. Leur conversation allait bon train et les plaisanteries fusaient.

Une infusion capable d'endormir un Tawhak... Nelle devait vraiment ne pas supporter du tout le voyage dans les airs pour en arriver à de telles extémités. Par contre, l'alchimiste se pinça le menton et commença à réfléchir pendant qu'elle écoutait sa visiteuse. Une potion qui permettrait de voler, voilà une idée qui pourrait fonctionner selon la propage. De plus, l'application ne se limiterait pas aux personnes souffrant de mal de l'air. Il faudrait qu'elle fasse des recherches, voir dans quelle mesure cela serait réalisable. Le point de départ donné par l'arcaniste semblait plausible: partir d'un anti poison pour créer une potion qui neutraliserait les effets du mal de l'air. Mais Zynia imaginait aussi qu'il serait peut-être possible d'accentuer les effets de la potion de brume pour permettre au corps de devenir brume pendant un temps, ce qui permettrait de se déplacer dans les airs plus rapidement que sur terre. Il lui fallait se poser les bonnes questions.

Machinalement, la distilleuse a pris la cruche posée sur la table pour reverser de l'eau dans le verre de son hôte du moment. Lorsque celle-ci prononça sa dernière phrase, Zynia s'arrêta un instant, puis dit simplement:


L'Artisan du déclin a vu en notre race un danger. Il a usé d'une arme délétère contre nous. Mais nous serons là lorsque le Tableau prendra fin.


Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste

 
Nelle

Le Matal 8 Saptawarar 1509 à 00h54

 
Knüt rigole de plus belle au nouveau jeu de mot de Conscience, puis répond finalement :

Knüt dit :
Mouais... payer des cotisations... chais pas, on en ferait quoi ?
Enfin, j'veux dire... quand Nelle elle dépense ses lépidolites, j'fais gaffe à ce qu'elle fasse pas n'importe quoi, surtout parce qu'avec tous ces sorts qu'elle s'achète régulièrement elle est toujours fauchée... Mais bon, moi perso j'ai pas trop b'soin d'sous.
On peux juste dire qu'on est l'gang des mous jaunes... et pis voilà. Pour le fun, quoi. Enfin, j'veux dire, ça en jette. Et ceux qu'on trouve cools ben on les accepte, et après ils font aussi partie du gang.
Ça sert à rien en soi, c'est le principe, juste à avoir la classe. Ça ne peut que cartonner !


Nelle garde un instant le silence après la réponse un peu ambigüe de Zynia, ne sachant pas trop quoi ajouter. Et se dit finalement qu'il n'y a en fait pas grand chose à ajouter, pour le coup.
Elle sirote son verre d'eau, regardant pensivement par la fenêtre faiblir la lumière du dernier soleil, puis fait mine de se lever.


Bon, je crois qu'il est temps de songer pour moi à rentrer à l'auberge, mon père et Pandorin doivent se demander où je suis passée...
On se recroisera sans doute dans les jours qui viennent, vous me montrerez Utrynia !

En tout cas je vous remercie pour votre accueil, j'ai apprécié cette discussion, ce fut une heureuse rencontre !


 
Zynia

Le Matal 8 Saptawarar 1509 à 09h32

 
Knüt avait raison et Conscience en avait... conscience. Elle reprit pourtant:

Conscience dit :
Oui, je sais, mais une association avec des cotisations, ça fait plus sérieux. C'est tout. C'est pour ça que j'y ai pensé. Mais c'est sûr que ce n'est pas une condition, étant donné que de toute façon, on n'a pas besoin de pierre. Par contre, il nous faut des statuts. Que penses-tu de ceux-ci:

Knüt et Conscience, sains de corps et d'esprit, fondent ce jour le gang des mous jaunes en la belle cité d'Utrynia.

Art. 1: Le gang est une organisation à but non lucratif.
Art. 2: Le gang existe juste pour nous amuser.
Art. 3: Il n'y a aucun moyen de dissourdre le gang.
Art. 4: Si l'envie vient à un membre du gang, il peut faire une fête et inviter les autres membres, qui viendront avec leurs symbiotes.
Art. 5: Knüt et Conscience peuvent accréditer de nouveaux membres.
Art. 6: Pour devenir membre il faut:
a. Etre mou
b. Etre jaune
c. Etre rond (cela procure un avantage mais n'est pas une condition éliminatoire)
d: Etre sympa (condition strictement inobjective)

Cela te convient?


L'instant du départ était arrivé. La propage allait regagner l'auberge. Mais le rendez-vous était pris pour une visite d'Utrynia. Cela changerait les idées de la distilleuse, de servir de guide touristique. Une nouvelle activité qui se profilait. Mais l'heure était aux adieux.

Je vous montrerai avec joie les petites venelles pittoresques de la ville. Vous savez où me trouver lorsque vous souhaiterez visiter. Nous effectuerons le parcours à pied, car c'est ainsi que l'on peut au mieux saisir l'atmosphère d'un lieu et a fortiori d'une ville.

Je vous en prie, c'était tout naturel. Et le plaisir de la rencontre a été partagé.


Zynia regarda l'arcaniste s'éloigner paisiblement, enveloppée petit à petit de la pénombre du soir qui tombait. Elle songea encore quelques instant à la rencontre qui venait d'avoir lieu. Puis elle rentra dans son laboratoire.

Et maintenant, au travail !

Il lui fallait en effet préparer une commande de potions qui avait été passée durant son bavardage avec Nelle. Le temps était désormais résolument au travail.


Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste

 
Nelle

Le Matal 8 Saptawarar 1509 à 10h34

 
Alors que Nelle prend congé de l'artisane, ravie que ses pas l'aient menée cette après-midi là devant cette boutique, et lui aient permis cette sympathique rencontre, Knüt s'attarde un instant :

Knüt dit :
Ouais ! Super cool ! Ça roule ! (Ah ah ah... ça roule... pour des mous ronds... ah ah ! )
Top là ! Enfin, façon de parler...
Bon, ben j'rencontrerai peut-être des mous jaunes sympa au symposium, j'te tiendrai au courant !

Bon allez, faut qu'je file ! Ravi d't'avoir rencontré ! Salut !


Et sur un dernier clin d'oeil, il disparait.

 
Zynia

Le Matal 8 Saptawarar 1509 à 10h53

 
Knüt aurait-il dit "ça marche" que cela aurait tout aussi cocasse. Conscience ajouta juste avant qu'il ne disparaisse:

Conscience dit :
Enchantée également d'avoir fait ta connaissance. A bientôt.


L'instant d'après, Knüt était parti rejoindre Nelle dans la pénombre des ruelles d'Utrynia. Conscience retourna alors à l'intérieur de l'échoppe pour voir ce que Zynia avait commencé à réaliser.


Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste

 
Zynia

Le Julung 10 Saptawarar 1509 à 09h30

 
Quelques jours plus tard, la propage revint à l’échoppe appelée « Aux petites fioles ». Celle-ci commençait à être connue à Utrynia. En toquant à la porte, Nelle fit pivoter celle-ci sur ses gonds. Elle n’était que poussée contre l’encadrement et non pas fermée véritablement. L’arcaniste trouva la distilleuse en train de mettre de l’ordre dans son laboratoire. Manifestement, elle venait de terminer un travail et, comme à son habitude, elle souhaitait mettre de l’ordre de sorte que tout soit propre si quelqu’un arrivait. Et ce quelqu’un arrivait. Il s’agissait de sa visiteuse, celle avec qui elle s’était entretenue d’alchimie, de magie, de voyages… et de mal de l’air. Leurs deux mous avaient par ailleurs sympathisé et leurs retrouvailles s’annonçaient sous les meilleurs auspices.

La propage était revenue, ainsi qu’il en avait été convenu, pour suivre Zynia dans un tour de ville destiné à lui faire découvrir et comprendre ce que le voyageur focalisé sur son trajet et n’utilisant Utrynia que comme ville-étape n’avait aucune chance de percevoir. La plupart n’y voyaient en effet assurément pas le point final d’un voyage, se bornant à y voir qu’un panorama empli de bruits, de gens, de charrettes, de chiens de bâtiments et de rues tortueuses, ignorant peut-être même qu’en son sein la Ruche préparait les futures générations de guerrières du Matriarcat.

Zynia lui expliqua alors les fonctions sociales des différents quartiers de la ville, passant en revue le quartier résidentiel, qui abritait une grande partie de la population de la cité du bord du lac des Mères, la Ruche, laquelle formait et instruisait celles qui les remplaceraient, la bibliothèque et la corporation des artisans, qui permettaient aux sœurs de progresser dans leur art respectif, le quartier central, lequel rassemblait les magasins tels le Bazar d’Olophée, l’éleveur et l’armurerie appelée « Aux deux fléaux » ainsi que des artisans locaux, le marché, sur lequel on pouvait trouver des produits divers et variés pouvant également servir pour des créations d’artisanat. La ballade prit fin au quartier du port, allant jusqu’au bout du ponton. Là, l’anja s’assit, invitant la Tchaë a en faire de même. Le bruit du clapotis rythma les paroles qu’elles échangèrent.

Puis, elles observèrent la lumière se reflétant sur les eaux du lac des Mères. Une lueur aussi instable que somptueuse apparût un instant sur l’arrondi des vagues. Ce fut bref. Ce fut court. Le moment était pourtant magnifique.

La date du symposium à Arameth approchait. Il s’agissait certainement de la dernière rencontre entre la petite Tchaë et l’anja avant longtemps. En perspective du jour où la propage ferait visiter Lerth, la cité dans laquelle elle a grandi, à la distilleuse, Nelle offrit à Zynia une lépidolite symbolique. Puis elles se séparèrent et s’en retournèrent chacune de leur côté… se demandant si et quand elles se reverraient… Les circonstances seraient alors peut-être différentes et Zynia serait peut-être sortie du Joyau…



Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste

 
Zynia

Le Dhiwara 8 Nohanur 1509 à 19h16

 
Tout avait commencé par un contact télépathique. C’était arrivé par un des derniers beaux jours ensoleillés avant la fin de l’été. Une sœur éminente lui demandait un service. Concevoir une nouvelle potion. Une potion dont les effets auraient été à la mesure de la mandataire. Aussitôt l’esprit de la distilleuse avait commencé à fourmiller. Quelqu’un s’intéressait à voir mettre au point ce genre de potion. En vérité, elle réfléchissait depuis un certain temps déjà à la création d’une potion de ce type. Elle s’était déjà documentée en partie. Il lui importait de réussir ce qu’elle considérait comme un défi. Elle désirait ardemment montrer qu’elle pouvait faire autre chose que répéter les gestes appris d’autrui.

Consciente de l’étendue de la tâche qui l’attendait, Zynia se rendit tout d’abord à la bibliothèque. Lorsqu’elle ambitionnait d’apprendre une nouvelle recette d’alchimie, elle avait eu pour habitude de se rendre à la corporation des artisans et d’apprendre le savoir de la recette auprès du maître alchimiste de la corporation. Mais l’enjeu était désormais ailleurs. Il s’agissait pour une part de collecter un savoir épars, de compiler des connaissances transmises de génération en génération, pour comprendre les mécanismes liés au domaine de recherche, à la fluidité, à la vacuité. La chercheuse entama donc des lectures toutes plus édifiantes les unes que les autres dans la bibliothèque d’Utrynia. Les ouvrages de soin, d’herboristerie et ceux traitant de la faune et de la sorcellerie l’intéressaient au plus haut point. Il fallait comparer pour reproduire, comprendre pour apprendre, percevoir pour appréhender.

Parfois, elle rentrait rapidement à son laboratoire pour tenter une petite expérience d’alchimie, pour vérifier le bien-fondé du contenu de ses lectures et corroborer sa compréhension des écrits. Heureusement, elle n’habitait pas très loin de la bibliothèque.

Enfin, parallèlement à tout cela, elle poursuivait l’étude d’une sphère de magie qui devait lui servir plus tard, au moment des travaux de laboratoire. Elle avait son idée. Il lui fallait démontrer les connectivités, pouvoir reproduire des effets. Aucune de ses lectures ne rendaient son idée chimérique. Bien plus, toutes justifiaient ses croyances, confirmaient ses hypothèses, étayaient ses présomptions.



Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste

 
Zynia

Le Merakih 11 Nohanur 1509 à 10h43

 
Ses journées passèrent ainsi, le temps s’écoula, le premiers frimas de l’hiver apparurent. Un jour, Zynia amena dans son laboratoire une cage dissimulée par un drap. Personne ne s’y était intéressé. Tout le monde avait considéré cela normal. Ni le marchand qui la lui vendit, ni les citadins qu’elle avait croisés sur le chemin du retour, bref personne n’y vit là un quelconque malaise. Et ils avaient raison. En effet, quoi de plus naturel pour une alchimiste que de posséder une cage dans laquelle s’égayaient quelques souris et autres rats ?

L’alchimiste allait désormais être occupée à travailler dans son laboratoire. Ses rares sorties dans la cité se limiteraient à l’achat de nourriture et d’ingrédients.

Le ciel s’était couvert. Le temps était subitement devenu plus sombre lorsque la distilleuse commença les expériences pratiques qui devaient la conduire à la mise au point de sa nouvelle potion. Etait-ce un présage ? Le ciel jetait-il ainsi un voile pudique sur ce que la jeune tydale faisait, comme pour masquer ses activités ? Elle n’allait pourtant se livrer à aucune libation, à aucun méfait, à rien de punissable ni de répréhensible.

Après avoir pris soin de fermer les volets de son laboratoire, de placer la barre et le verrou sur la porte d’entrée, et s’étant méfiée de quiconque se serait glissé subrepticement dans son local, Zynia s’approcha, à la lueur de la bougie avec laquelle elle allait devoir travailler des jours durant, de la cage en bois dans laquelle se trouvaient ses animaux de laboratoire. C’était une cage sans particularité, faite d’un bois commun en mailles tressées. Un petit dispositif permettait d’ouvrir une porte qui en gardait l’accès, ou plutôt qui empêchait les occupants d’en sortir. Ce dispositif était constitué d’un anneau de cuir souple dans lequel passait un crochet métallique. La lanière de cuir avait été traitée pour repousser les rongeurs, de sorte que ceux-ci ne désirent pas s’acharner à la déchiqueter de leurs dents pour ensuite prendre la clé des champs. L’alchimiste choisit un rat du regard. Elle fixa ainsi celui qui lui paraissait le plus adéquat pour son utilité à venir. Puis elle le toucha au travers des barreaux boisés. Le sortilège fit progressivement son effet jusqu’à ce que l’animal ne s’effondre, mort.

Calmement, la distilleuse manoeuvra le crochet et l’anneau de cuir pour libérer l’entrée de la cage, lui permettant d’y plonger sa main et d’en extraire précautionneusement la bête sans vie. Il s’agissait s’être précise, exacte dans les gestes. Elle déposa soigneusement le corps sur un drap étendu ouvert sur sa table de laboratoire. Elle attacha les pattes du rongeur de part et d’autre de la table pour qu’il ne bouge qu’un minimum lors de l’opération qu’elle s’appétait à lui faire subir et pour laquelle elle allait employer ses deux mains. Puis, elle prit son couteau le plus tranchant et incisa délicatement la peau. Malgré l’odeur nauséabonde qui s’échappa de la bête, elle prit note de tout ce qu’elle perçut au niveau de la rigidité des muscles sous-cutanés. Ceux-ci étaient-ils contractés ou au contraire relâchés ? Bien que les tissus aient été en partie consumés par le sortilège, toutes les informations disponibles étaient notées au fur et à mesure sur des parchemins dont elle ne se séparait jamais, ainsi qu’elle en avait procédé avec les éléments glanés à la bibliothèque. Il lui fallait comprendre le mécanisme.

Puis, s’aventurant plus loin, elle chercha à voir et comprendre l’état dans lequel elle allait découvrir les différents organes internes : le foi, la rate, l’estomac, et surtout le cœur. Celui-ci était-il tout contrit comme elle le supputait ? Ou au contraire était-il en parfait état ? L’analyse minutieuse montra que les chairs avaient été comme digérées, ainsi que la tydale s’y attendait. Mais pouvait-on en dire autre chose ? L’alchimiste observa avec acuité et nota. Enfin, elle s’ingénia à vider le rat de son sang avant de faire chauffer ce dernier dans un creuset et d’en extraire ainsi la matière solide qu’elle mélangea avec de l’eau pure en vue de distillation. Elle chercha à appréhender la texture du liquide. Après avoir consigné ce qu’elle avait constaté. Elle dit :


Parfait, il ne paraît pas y avoir de contre-indication. Je vais pouvoir continuer.

Elle tenta également de voir la différence de coloration du sang par rapport à une bête identique, mais saine. Son sang était-il plus clair ou plus foncé ? Il fallait qu’elle comprenne le mécanisme, qu’elle appréhende le processus.


Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste

 
Zynia

Le Julung 12 Nohanur 1509 à 08h53

 
Elle répéta ces opérations plusieurs fois, découvrant chaque fois quelque chose de nouveau, faisant de nouvelles observations. Puis, elle se mit à essayer de reproduire, à l’aide des ingrédients dont elle disposait ou en allant chercher ceux dont elle savait pouvoir disposer, les symptômes constatés sur les rats. Pour cela elle a reprit les notes qu’elle avait tirées de la lecture des ouvrages de botanique et de la faune syfarienne. Elle a broyé, chauffé, distillé de multiples composants selon l’usage qu’elle comptait en faire et les a ensuite incorporés progressivement pour donner naissance à des potions diverses. Naturellement, les premières tentatives échouèrent à ce stade. Souvent, le liquide apparût comme trop sirupeux. Mais l’alchimiste finit par obtenir une potion bien liquide, le premier but était donc atteint. Il s’agissait en effet de ne surtout pas aboutir à quelque chose de plus concentré tel un onguent.

Mais il fallait maintenant vérifier l’effet de cette potion. Zynia en mis donc un peu dans une coupelle qu’elle plaça devant un nouveau rat. Bien entendu, elle avait pris soin de peser le rat au préalable. De la sorte, elle pourrait extrapoler les quantités d’ingrédients et la densité de la potion nécessaire pour un poussiéreux. Après quelques tergiversations – sans doute n’avait-il pas soif lorsque la coupe lui a été proposée -, il se risqua à ingurgiter du liquide. L’alchimiste attendit patiemment à côté de lui pour noter les effets induits par l’absorption du produit. Mais rien ne se produisit. Aucun malaise, aucun signe de contrition. Quelque chose ne fonctionna pas. Pensant que c’était une question de quantité de liquide consommé, l’alchimiste en administra alors au rongeur une portion supplémentaire à l’aide d’un petit entonnoir. Mais l’animal, quoique surpris, ne s’en portait pas plus mal. Manifestement, la potion n’avait aucun effet, ou du moins pas les effets escomptés.



Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste

 
Zynia

Le Vayang 13 Nohanur 1509 à 09h56

 
La distilleuse se remit aussitôt au travail. Elle modifia sa sélection d’ingrédients. Elle avait craint de choisir des éléments dont les propriétés mises en commun seraient trop puissantes. Il lui fallait désormais faire en sorte d’obtenir un effet. Les nouveaux ingrédients, reconnus pour leur non-traçabilité, étaient donc plus influents que les précédents, les agents pathogènes étant tout autres. La combinaison résultante devait offrir plus d’impact à la potion. Et, les étapes de préparation effectuées, il fut possible de constater qu’effectivement, les résultats furent notables, mais pas exactement tels que ceux désirés. Le rat connut un ballonnement, puis eut de la bave qui pointa aux commissures de ses lèvres, avant de s’écrouler.

Déçue, Zynia débarrassa le cadavre rapidement avant de poursuivre. Les dosages intervenus dans les différents ingrédients n’étaient ainsi pas appropriés. Elle les modifia donc, de manière à tempérer certains effets malencontreux révélés par la dernière expérience.



Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste

 
Zynia

Le Vayang 13 Nohanur 1509 à 23h28

 
Elle recommença en conséquence une nouvelle préparation. Dehors, une rafale de vent souffla, mais Zynia ne perçut que le frémissement de la mixture qui était portée à ébullition avant décantation. Son regard sur la flamme était constellé des espoirs les plus fous. La dernière bulle se forma, une dernière gouttelette parcourut l’alambic, une nouvelle potion était prête.

Elle tenta à nouveau d’en faire boire une rasade au rat et y parvint avec le même subterfuge que la première fois. Les quantités d’ingrédients avaient varié et leur effet devint nul… Le rat se portait comme un charme. La distilleuse s’assit et réfléchit un long moment. Elle ne comprenait pas pourquoi il ne se passait rien. Elle reprit ses notes, les compulsa méthodiquement. Puis, soudain, elle comprit, se sentit bête, et s’amusa de son étourderie.


Mais bien sûr ! J’ai oublié d’ajouter l’agent actif dans la solution ! S’il n’y a pas de détonateur, cela ne peut pas fonctionner.

Elle se souvint alors avoir du aller répondre alors que l’on frappait à sa porte au moment d’incorporer l’ingrédient fatidique. Elle avait du prendre moultes précautions pour aller ouvrir la porte. De retour à sa table de travail, elle avait pensé l’avoir fait avant d’aller voir qui était à sa porte. Manifestement, ce n’était pas le cas.

Ayant consigné avec exactitude toutes ses manipulations, elle se référa encore une fois à ses notes et reprit de la sorte les mêmes dosages, en n’oubliant aucun ingrédient cette fois-ci. Puis, fixant le rat, elle le prit dans ses mains pour le faire tenir au creux de son coude afin de lui administrer une quantité de fluide correspondant à sa taille. Sur le qui-vive, la tydale reposa le rongeur sur la table et l’observa avec anxiété.



Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste

 
Narrateur

Le Vayang 20 Nohanur 1509 à 06h17

 
Le rongeur, à dire vrai, rendit son regard anxieux à sa propriétaire. Ses moustache frémissant dans le vide.
Comme tout rat, il était doué d'un minimum de jugeote, surtout quand il s'agissait de sa survie.
Il avait vite compris que sortir de cette cage n'avait rien à voir avec regagner sa liberté.

Son prédécesseur en avait fait les frais. La géante faisait des choses bizarres et elle venait de lui faire un truc bizarre à lui aussi. Il avait bu un truc qui n'était pas l'eau croupie à laquelle il était habitué.
Il se mit à tourner en rond, allant et revenant sur le bord de la table.

Puis il s'arrêta. Quelque chose le démangeait furieusement.
Il se mit à se gratter frénétiquement la fourrure. Quelques minutes après, il n'avait plus de poils.
Mais en dehors de ça, tout allait plutôt bien. Il renifla l'air, plutôt soulagé.

Il avait froid, ceci dit...


 
Zynia

Le Vayang 20 Nohanur 1509 à 10h50

 
Allons bon, une potion qui fait perdre les poils, dit l'alchimiste, parlant toute seule. Peut-être que cela pourra paraître intéressant à un nelda? Il faudra que j'en discute lorsque j'en rencontrerai à nouveau un. Laissant le rat à présent dépourvu de poils expliquer le fait à ses congénères, elle consigna très exactement la recette de cette potion en souriant.

Puis, fronçant les sourcils, elle reprit :
Bon, maintenant retour au travail.

La distilleuse compulsa ses notes, vérifia les effets et les propriétés des différents ingrédients utilisés pour la dernière préparation. Quelque chose n'avait pas fonctionné, mais quoi? Comment était-il possible de passer d'un trépas rapide, trop rapide, à une perte de poils? Zynia retourna la situation. Pourquoi le premier rat était-il mort si rapidement? La dose avait-elle été trop forte pour sa faible constitution et son petit organisme ? Non, cela était impossible puisque la tydale avait calculé précisément la quantité d’ingrédients qu’il faudrait pour le rongeur. Il ne s’agissait donc pas d’un problème de quantité, elle en était certaine.

Reprenant son manuel de fouille entre les mains pour le feuilleter, l’ouvrage s’ouvrit à la page de l’un des ingrédients utilisés. Elle s’aperçut alors que, négligemment, elle avait omis de lire une remarque concernant son utilisation. En effet, couplé avec un autre ingrédient qu’elle avait employé, celui-ci avait la propriété de refermer tous les ports de la peau, y compris ceux d’où sortaient les poils… L’alchimiste tenait son explication.

Elle se rendit alors une nouvelle fois à la bibliothèque pour consulter les ouvrages de botaniques et de zoologie à la recherche de l’ingrédient qui aurait les mêmes propriétés de base et qui serait dépourvu de l’effet secondaire constaté. Et elle trouva. Cette fois, elle prit le soin de lire l’entier de la description, y compris les éventuels commentaires apportés par des lectrices peu scrupuleuses de la santé et de la conservation de l’ouvrage – peut-être devrait-elle le signaler à Elmenaïm ? – de façon à ne manquer aucun détail cette fois-ci.

De retour dans son laboratoire avec l’ingrédient, elle créa une nouvelle potion. Zynia vérifia tout plusieurs fois : les effets et la compatibilité des ingrédients, leur dosage, ainsi que tout ce qui avait trait à leur préparation. A nouveau la dernière gouttelette avait circulé dans son alambic.

Zynia prit le contenu de la nouvelle potion et en prépara une dose conforme à son utilisation prévue.

La distilleuse se retourna ensuite vers l’autre bout de son laboratoire. Elle s’avança tranquillement vers ses partenaires de recherche. Lentement, elle manoeuvra le crochet métallique pour ouvrir la porte de la cage. Elle saisit un rat avant de refermer la porte de ses doigts agiles.

La tydale cala le rat au creux de son coude, de façon à ce qu’il lui soit administré le liquide. Puis elle le posa rapidement sur la table. Et elle attendit en l’observant.



Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste

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